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2023-2024

LICENCE FASCICULE DE METHODOLOGIE


DROIT JURIDIQUE GENERALE

PREMIERE PARTIE :

APPREHENDER LA LOGIQUE JURIDIQUE

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 1


MOT DE BIENVENUE

Chers étudiants,

Au nom de tous vos enseignants, je vous souhaite la bienvenue au sein de la faculté SJE.

Vous entrez aujourd'hui dans un univers nouveau dont vous devrez maîtriser rapidement les règles de
fonctionnement et les attendus pédagogiques afin d’optimiser vos résultats. L’ensemble des conseils que le corps
professoral pourrait vous dispenser sur les techniques des différents exercices juridiques est réuni dans ce
fascicule. Il est le fruit d’une œuvre collective rassemblant les enseignants de toutes les matières enseignées.

Mais de prime abord, plusieurs conseils se révèlent cruciaux.

Le premier d'entre eux est de travailler, ne pas vous contenter du cours qui vous sera dispensé, mais
d'approfondir vos connaissances grâce aux manuels et revues, de préparer soigneusement vos fiches de TD.

Vos cours magistraux vous permettront d’acquérir les connaissances fondamentales propres à chaque discipline.
Les TD qui accompagnent les matières fondamentales vous permettront d’approfondir ces connaissances et de
vous entraîner à la pratique des exercices juridiques. Vous seront également dispensés des enseignements de
méthodologie pour vous guider dans l’apprentissage de la logique et des techniques juridiques.

Le second est de vous attacher à acquérir la méthode des exercices juridiques. Ce fascicule contient les
indications méthodologiques qui vous seront utiles JUSQU'A LA FIN DE VOS ETUDES. Conservez-le
soigneusement, vous y trouverez toujours une aide précieuse. Considérez-le donc comme un « livre de
chevet », un mémento dont vous ne devez jamais vous départir. C'est que, contrairement à l'idée reçue, les
études de droit ne reposent pas sur l'apprentissage « par cœur ». Au contraire, il vous sera toujours demandé
une réflexion, une mise en perspective de vos connaissances pour traiter le sujet. Cela demande de
l'entraînement et l'assimilation des règles de ce fascicule.

VOUS NE DEVEZ DONC PAS CONCEVOIR LA METHODOLOGIE COMME UN ENSEIGNEMENT A PART,


ELLE FAIT CORPS AVEC L'ENSEMBLE DES COURS DISPENSES ET VOUS AIDERA A AFFRONTER TOUS LES TYPES
D'EXERCICES ET A REUSSIR VOS ETUDES.

Le troisième conseil porte l’établissement d’une discipline de travail constante à travers l’assiduité et
le travail personnel. Cette exigence est d’autant plus forte lorsque les enseignements sont dispensés en distanciel
afin d’éviter tout risque de « décrochage ».

Enfin, le quatrième conseil porte sur l’utilisation du tutorat, dispositif complémentaire vous
permettant, avec l’aide de condisciples plus expérimentés, d’approfondir et consolider vos connaissances et vos
compétences techniques. Nous vous en recommandons l’utilisation car ce dispositif vous permettra d’améliorer
notablement vos résultats.

Quelles que soient les difficultés que vous pourriez rencontrer, elles ne seront que passagères dès lors que vous
persévérez et garderez à l’esprit cette maxime du poète latin Virgile : « On se lasse de tout, sauf d’apprendre ».

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 2


PRESENTATION

L’enseignement de méthodologie juridique générale est dispensé dans le cadre des travaux dirigés en première
année (L1, semestres 1 et 2) et en deuxième année (L2, semestre 1).

Ces travaux dirigés se répartissent en apprentissages généraux (TD de méthodologie juridique générale)
complétés par des enseignements dispensés dans le cadre de travaux de méthodologie disciplinaire. Ainsi, dans
chacune des disciplines fondamentales (droit privé, droit public, histoire du droit), il vous sera enseigné la
méthode propre aux exercices juridiques usités dans la discipline.

Conséquemment, le fascicule de méthodologie juridique générale se présente en deux parties distinctes :

- La première comporte des conseils généraux ainsi que les notions de fond nécessaires à
l’apprentissage du droit ;
- La deuxième se présente sous forme de fiches individuelles présentant la méthode des différents
exercices juridiques que vous aurez à pratiquer durant votre cursus universitaire.

En complément de l’enseignement de méthodologie, un mini lexique de termes juridiques vous est proposé ; il
vous sera utile lors de la préparation des fiches de travaux dirigés en méthodologie juridique générale.

REPERES

PREMIERE PARTIE – APPREHENDER LA LOGIQUE JURIDIQUE

NOTIONS GENERALES DE METHODOLOGIE

LA PRISE DE NOTES

LE RAISONNEMENT JURIDIQUE

ERREURS A EVITER

DEUXIEME PARTIE – METHODE DES EXERCICES JURIDIQUES

 LE CAS PRATIQUE

METHODE DU CAS PRATIQUE

PARTICULARITES DU CAS PRATIQUE EN DROIT PUBLIC

 L’ARRET

METHODE DE LECTURE D’UN ARRET DE LA COUR DE CASSATION – FICHE D’ARRET

LE COMMENTAIRE D’ARRET

 METHODE DE LA DISSERTATION

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 3


 LE COMMENTAIRE DE TEXTE

 LE TEXTE A ERREURS

 METHODOLOGIE DE LA Q.R.C.

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 4


I – APPREHENDER LA LOGIQUE JURIDIQUE

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 5


NOTIONS GENERALES DE METHODOLOGIE

A. QU’EST-CE QUE LA METHODOLOGIE ?

La méthodologie se définit comme la « science de la méthode » ce qui désigne :

- d’un point de vue général, l’ensemble des méthodes et des techniques d’un domaine
scientifique particulier
- et spécifiquement, la partie d’une science qui étudie les méthodes sur lesquelles cette
discipline s’appuie.

Ainsi, l’étude de la méthodologie juridique implique tout d’abord que le droit est une science - on parle
des sciences juridiques - et d’autre part, que la mise en œuvre de cette science repose sur des techniques,
des procédés et des méthodes particuliers.

Conséquemment, l’apprentissage des matières juridiques requiert également :

➢ l’apprentissage des techniques permettant la mise en œuvre des connaissances = méthode


des exercices juridiques
➢ l’apprentissage de la logique juridique

NB : la méthodologie n’est pas une matière « à part », elle irradie tous les domaines du droit et en
constitue le socle. Elle fournit au juriste des méthodes précises pour appréhender le droit et les exercices
juridiques.

B. UN OUTIL POUR APPRENDRE LE DROIT

Comment appréhender et comprendre le droit ?

1° ACQUERIR LES METHODES ET TECHNIQUES SPECIFIQUES DU DROIT

 La méthodologie permet d’acquérir les techniques régissant la logique propre à chaque type
d’exercice juridique ; c’est donc à la fois un procédé permettant d’acquérir une technicité et la
logique intellectuelle afférente.

 Cette logique intellectuelle constitue « l’esprit juridique » c’est-à-dire le raisonnement


intellectuel particulier que le droit met en œuvre afin de résoudre (traiter) des situations de faits
en leur appliquant des règles de droit (normes). Cette logique repose :

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✓ sur la capacité à démontrer et argumenter (raisonnement ou syllogisme
juridique),
✓ sur la capacité à formuler une pensée claire, cohérente et structurée – en
d’autres termes, cela suppose de maîtriser l’art de la rhétorique ( éloquence,
procédés et techniques réglant l’art de s’exprimer).

2° MAITRISER L’EXPRESSION (ORALE ET ET ECRITE) DES IDEES

L’apprentissage du droit requiert de la part de l’étudiant :

✓ une bonne maîtrise de la langue française : vocabulaire, syntaxe, grammaire… afin d’éviter les
fautes qui amoindrissent la qualité du travail fourni.
o Il faut donc par tous les moyens enrichir son vocabulaire et améliorer son style
rédactionnel : user et abuser du dictionnaire (langue française) – l’emploi des termes
doit être précis car il n’y a pas d’ « à peu près » en droit ; lire la presse écrite, des revues
de qualité, des ouvrages juridiques ou non (littérature française, étrangère)

✓ la maîtrise du vocabulaire juridique (la langue du droit) - user d’un lexique juridique (V. mini
lexique intégré dans ce fascicule).

3° SAVOIR APPRENDRE ET COMPRENDRE

 apprendre : litt. « aller vers des connaissances et les saisir » c’est à dire

 décortiquer, analyser, questionner le sens de ce que l’on apprend

 déceler les notions-clés qu’il faut mémoriser pour déclencher le raisonnement


juridique

 comprendre : litt. « prendre avec soi » c’est-à-dire

 concevoir, saisir le sens,

 pouvoir reformuler dans ses propres termes les notions apprises pour en vérifier
la bonne analyse.

Ces 2 opérations intellectuelles sont indissociables et s’effectuent concomitamment : pour apprendre


(mémoriser), il faut comprendre (se questionner, vérifier le vocabulaire, chercher des exemples illustrant
la notion que l’on apprend…).

Se pose alors une question fondamentale : faut-il apprendre par cœur ?

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 D’abord, il faut TOUT apprendre – appréhension complétive : pas seulement
l’essentiel, ce qui est important mais aussi les conditions, les exceptions, dérogations à
l’application de la règle de droit (1ère initiation à l’acquisition du raisonnement
juridique)

Exemple : certaines définitions/notions nécessitent d’être apprises par cœur car elles comportement les
éléments-clés et déterminants de la mise en œuvre de la règle de droit.

 Mais surtout, il faut apprendre de manière structurée et structurante

Exemple : le plan (cours, manuel) est l’expression de la logique dans la mise en œuvre du droit. C’est le
premier élément permettant l’appréhension structurée des informations.

• Enfin, il faut COMPRENDRE ce que l’on apprend

Règles d’Or en matière d’apprentissage :

▪ Apprendre intelligemment (usage des dictionnaires) et précisément

▪ Apprendre logiquement (structuration des idées)

▪ Apprendre régulièrement (accumulation des connaissances et non bachotage)

▪ Apprendre de manière active et critique : se questionner…

 Sur la « ratio » de la règle de droit : raison d’être, fin poursuivie, moyens mis en
œuvre pour parvenir à cette fin, adéquation entre moyens et fin

 Sur les liens entre cette règle de droit et d’autres règles ou principes, ou comparer le
mécanisme de cette règle avec d’autres mis en place dans le passé ou dans d’autres pays

▪ Comprendre l’utilité et la pertinence de la règle de droit car celle-ci est l’expression


d’une norme sociale

 qu’adviendrait-il si la règle n’existait pas ou avait un contenu différent ?

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LA PRISE DE NOTES

Les cours dispensés à l’Université étant « magistraux », ils excluent toute « dictée » aux étudiants et
requièrent de ceux-ci l’aptitude à pouvoir synthétiser et retranscrire les informations orales.

Vous serez donc conduit à prendre des notes tant lors des cours magistraux que des travaux dirigés
(explications complémentaires, éclaircissements dispensés...), à l'occasion de la lecture d'un ouvrage ou
manuel, durant une conférence, etc.

Savoir prendre des notes est indispensable à la réussite de votre cursus universitaire car écrire favorise
la mémorisation et la compréhension. Cela permet également de fixer l'attention et de ne pas se disperser.

N.B : Il n'existe pas de recette unique pour prendre des notes. A chacun de trouver sa propre méthode,
son style, sa stratégie pour optimiser sa prise de notes.

Toutefois, pour parvenir à construite votre méthode personnelle, voici quelques règles basiques à mettre
en œuvre1.

I – Pourquoi prendre des notes ?

La prise de notes poursuit deux finalités :

 assimiler des idées


 s'approprier des savoirs

Conséquemment, vos notes doivent revêtir une véritable utilité pratique c'est à dire être utiles,
utilisables et utilisées.

notes utiles : lorsqu'elles sont correctement prises, vos notes vous permettent
d'apprendre et de retenir et ainsi, elles peuvent servir plusieurs mois (voire années !!).

notes utilisables : vous devez pouvoir vous relire sans difficulté (gain de temps dans
l'apprentissage et les révisions). Donc la codification personnelle que vous allez
instaurer doit avoir du sens – c’est-à-dire être intelligible pour vous – et être
uniformisée : mise en page, abréviations et codes couleurs identiques pour toutes vos
notes.

1
Voir http://www.reussir-en-universite.fr/methodologie-du-travail-universitaire/prendre-des-notes1.html.

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notes utilisées : les notes sont des supports d'apprentissage. Ces supports doivent être
effectivement utilisés et, si nécessaire, vous pouvez les compléter facilement à
l'occasion de lectures (ouvrages, manuels) ou de travaux dirigés (explications
complémentaires).

CONSEILS PRATIQUES : Inutile de noter tout ce qui est dit mais seulement les éléments importants de
l'intervention (prise de notes sélective et rapide).

Pour cela, vous devez réaliser plusieurs tâches simultanément : écouter + comprendre + déterminer
ce qui est important + écrire.

IMPORTANT : faire preuve d’écoute attentive et constante ; ne pas se laisser distraire par
l’entourage ni rêvasser.

Quelques erreurs à ne pas commettre :

 ne pas prendre assez de notes voire pas du tout est risqué car il est impossible de retenir une
intervention orale en écoutant uniquement

 il est formellement déconseillé d'enregistrer un cours sans avoir recueilli l'accord préalable de
l'intervenant (atteintes au droit à l'image incluant tout enregistrement vocal non consenti et au droit
d’auteur) ; de surcroît, cette option est souvent contre-productive car il faut ensuite trouver le temps
et l'envie de retranscrire cet enregistrement.

II – Comment prendre des notes ?

✓ 1ERE CONSIGNE : NOTER LE PLAN

Lors d’un cours, d’une présentation, d’une intervention, … très souvent l’intervenant vous annoncera
son plan en introduction ou bien tout au long de son exposé. Notez ce plan !!
 cela permet de repérer la structuration de l’intervention et sa logique
 cela facilite l’organisation de la prise de notes et l’apprentissage ultérieur.

✓ 2EME CONSIGNE : NOTER LES PHRASES-CLES ET LES RELATIONS LOGIQUES

Vous serez amené à noter tout en écoutant la suite de l’intervention. Donc la prise de notes doit être
sélective c’est-à-dire porter sur les informations essentielles (indispensables à la compréhension des
informations dispensées).

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• Essayez de repérer la phrase clé qui résume une pensée : l’intervenant insiste souvent sur
l’essentiel.
• Repérez certains mots qui marquent les relations logiques entre les idées ou les étapes :
« d’abord, ensuite, premièrement, deuxièmement, passons à… »

✓ 3EME CONSIGNE : NOTER DU "SENS" ET NON DU "SON"

• Ecrivez avec vos mots. L’essentiel est de comprendre le contenu et d’être capable de le restituer.
• Notez les définitions importantes et/ou bien les références bibliographiques des définitions.
• Notez les mots techniques importants.
• Ecrivez lisiblement en respectant la ponctuation (afin d’éviter les erreurs de sens).

Attention : Si vous ne comprenez pas une idée (formulation, contenu…), n’hésitez pas à
demander des éclaircissements à l'enseignant.

✓ 4EME CONSIGNE : CREER DES ABREVIATIONS, UTILISER DES SIGNES

Pour gagner du temps dans votre prise de notes vous devez mettre au point un système d’abréviations.
Voici quelques règles communément utilisées :
 Supprimer les mots inutiles tels que
les articles, certains adjectifs, certains verbes.
Exemple : L’eau est bonne pour la santé devient : Eau bonne pr santé.

 Utiliser des symboles mathématiques : flèches, +, =…

 Abréger la fin des mots :


– -tion est remplacé par ° (abréviation = abrévia°)
– -ement, -ment, -ent, -ant sont remplacés par t minuscule exposant (évidemment = évidemt)
– -que est remplacé par q (despotique = despotiq)

 Supprimer les voyelles :


Exemple : précédemment devient (➔) prcdt

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CONSEILS PRATIQUES :

• Ecrivez entièrement les mots techniques que vous utilisez pour la première fois
• Lorsque vous décidez d’une abréviation, notez-la en marge de votre feuille
• Utilisez toujours les mêmes abréviations, respectez votre propre code

✓ 5EME CONSIGNE : CONNAITRE SON MODE D’APPRENTISSAGE

Chacun dispose de moyens mnémotechniques différents. Pour apprendre certains doivent répéter à
l’oral, d’autres réécrire, d’autres lire… Il est donc important que vous déterminiez quels sont les
procédés de mémorisation qui vous conviennent pour retenir vos notes.

CONSEILS PRATIQUES :
• Utiliser des codes couleurs pour les titres, les définitions, les exemples…
• Faire des schémas, des flèches, des dessins…
• Noter précisément les exemples donnés par l’enseignant ou les anecdotes si cela vous aide à
faire un lien entre la théorie et la pratique.

✓ 6EME CONSIGNE : CHOISIR LA MISE EN PAGE QUI VOUS CONVIENT

Ci-dessous 5 points que vous devez essayer de respecter pour optimiser la prise de notes :
• Ecrire sur papier et non sur ordinateur. Il est plus facile de barrer, souligner, mettre en couleur,
créer des abréviations et une mise en page personnalisée sur papier. Vous ne risquez pas de tout
effacer en cas de mauvaise manipulation.
• Aérer les lignes (si vous choisissez des feuilles à petits carreaux, écrivez une ligne sur deux)
• Numéroter les pages (en chiffres arabes)
• Inscrire la date du cours (dans la marge)
• Inscrire le nom du cours et le nom de l’enseignant (en entête ou pied-de-page)

Piochez dans les points suivants pour construire le type de mise en page qui vous convient :
Ecrire sur le recto des feuilles uniquement
Les titres : souligner, surligner, écrire en couleur, écrire en majuscule, hiérarchiser visuellement
sur la feuille, numéroter (I, II, III, 1 , 2, 3 ou A, B, C, a, b, c….)
Prévoir une marge importante (à droite ou à gauche) pour : noter les références bibliographiques,
les exemples, compléter vos notes, noter vos nouvelles abréviations, vos observations
personnelles, les questions à poser, les renvois à d’autres notes, les définitions…

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 12


Encadrer en couleur ou non les références bibliographiques, les exemples, vos observations
personnelles, les questions à poser, les renvois à d’autres notes, les définitions…
Utiliser des flèches, des puces pour les corrélations et les énumérations en y ajoutant un décalage
de votre texte sur votre feuille.

LES ABREVIATIONS COURANTES

Source : Méthodologie du travail universitaire, FCU sur www.reussir-en-universite.fr/methodologie-du-travail-universitaire

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 13


LE RAISONNEMENT JURIDIQUE

Pour appliquer le droit, tout juriste, quelle que soit sa profession, met en œuvre un mécanisme
intellectuel spécifique. Il s’agit d’une logique formelle fondée sur le raisonnement par déduction.

I/ LE RAISONNEMENT JURIDIQUE (v. infra, Le cas pratique)

Ce raisonnement est appelé « syllogisme juridique » et consiste à confronter deux propositions connues
pour en déduire une 3e, la conclusion :

la majeure : règle de droit ou norme c'est-à-dire la règle de conduite susceptible de s’appliquer

la mineure : la situation d’espèce (les faits pertinents) confrontée aux éléments constitutifs de
la règle :

La confrontation : il s’agit de comparer les faits de l’espèce avec éléments de la règle de
droit pour déterminer si la situation d’espèce est bien régie par la norme en vigueur (on vérifie que
les éléments de la règle de droit – conditions – sont présentes ou pas dans la situation d’espèce).

la conclusion juridique (déduction) : application ou non application de la règle de droit selon


que les éléments de la règle de droit soient présents ou pas dans les circonstances d’espèce

Exemple : 1) la loi prévoit que tout voleur doit être puni = la majeure
2) M. X est un voleur = la mineure
3) conclusion : M. X doit être puni

Donc, l’art du juriste consiste finalement à appliquer déductivement des énoncés généraux et
impersonnels préétablis (la règle de droit) à des cas particuliers (cf. Doyen Carbonnier).

O, il existe plusieurs sources du droit. En effet, la règle de droit trouve ses sources dans un texte (loi,
règlement, décret…), la jurisprudence, la coutume, et la doctrine.

On constate donc que tout raisonnement juridique (ou toute application du droit) part donc d’une règle
de droit, mais encore faut-il trouver la bonne règle de droit applicable (ou pas) !

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 14


II/ LA DETERMINATION DE LA REGLE DE DROIT APPLICABLE

Pour cela, le juriste recourt à deux techniques intellectuelles : la qualification juridique et


l’interprétation. Ces deux techniques lui permettent de faire la démonstration de ce qu’il affirme. En
effet, tout exercice juridique doit être démontré !

A. LA QUALIFICATION JURIDIQUE

 Définition : Qualifier, c’est faire entrer une situation de fait (telle qu’elle est présentée) dans
l’exacte catégorie que le droit lui destine. La qualification juridique va déterminer la « catégorie
juridique », c’est à dire le domaine du droit auquel se rattache les faits.

Cette opération se fonde aussi sur un syllogisme. Il s’agit de ranger un élément donné dans une classe
du droit. La qualification juridique va permettre d’identifier, de déterminer la règle de droit a priori
applicable à la situation de fait donnée. (La démarche est de reconnaître, identifier des éléments de droit
à partir d’éléments de faits.)

Exemple :

1) la vente est le contrat qui oblige l’un à livrer une chose et l’autre à la payer (art. 1582 C. civ.)
2) il a été convenu que M. X reçoive de M Y un vélo, en échange de 150 euros.
3) conclusion et qualification juridique : le contrat conclu entre M. X et Y constitue un contrat de vente.

En revanche, si on change les faits (la mineure), la qualification est également modifiée :

2) il a été convenu que M. X reçoive de M.Y un vélo, en échange d’un autre bien ;
3) Conclusion : il s’agit alors d’un contrat d’échange et non d’un contrat de vente.

Attention : parfois, certaines situations ne sont pas aussi claires et les qualifications juridiques
sont difficiles à trouver.

NB : puisque la qualification juridique détermine la règle de droit applicable, il importe de porter une
grande attention à cette opération, laquelle repose sur une analyse scrupuleuse des circonstances de
l’espèce et sur l’emploi du vocabulaire juridique adéquat (cf. Lexique).

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 15


 Intérêt de la qualification juridique ? : opération essentielle car la qualification va permettre
d’identifier, de déterminer le régime juridique, c'est-à-dire l’ensemble des règles de droit a
priori applicables à la situation de fait donnée.

Donc la qualification juridique est une technique intellectuelle que tout juriste utilise (cas pratique,
rédaction des décisions de justice…).

B. L’INTERPRÉTATION

 Notion : l’interprétation consiste à rechercher le sens d’un texte normatif (texte source de droit
– loi, règlement, traité) qui s’avère obscur, ambigu, contradictoire ou lacunaire. « C’est
l’interprétation générale du texte ».

Interpréter un texte est d’ailleurs une des missions du juge, chaque fois que cela est nécessaire pour
appliquer la règle de droit. Cette activité d’interprétation donne lieu à ce que l’on appelle la
jurisprudence.

Attention : un texte dont l’énoncé est clair et précis, n’a pas à être interprété ➔ application
littérale du texte.

 Finalité de l’interprétation de la règle de droit par le juge : préciser sa signification, son


domaine, sa portée.

Se pose alors la question de savoir comment le juge a-t-il interprété la règle de droit ? En effet, les juges
ont recours à divers procédés d’interprétation (v. infra, La méthode du commentaire d’arrêt)

Ces différentes notions - le syllogisme, la qualification juridique, les interprétations - sont des éléments
de base pour bien comprendre le droit et surtout fonder votre démonstration juridique, que celle-ci
prenne la forme d’un cas pratique, d’un commentaire d’arrêt, d’une dissertation juridique…car tout
exercice juridique impose une démonstration juridique !!

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RECOMMANDATIONS GENERALES DE PRESENTATION DES COPIES - ERREURS A EVITER

Il s’agit ici d’indiquer quelques recommandations générales relatives à la rédaction des exercices
juridiques et à la présentation des copies. Vous vous référerez, pour davantage précisions, aux règles et
recommandations particulières propres à chaque exercice.

❶ RECOMMANDATIONS RELATIVES A LA FORME


- La copie doit être agréable à lire :
o l’écriture doit être lisible – le correcteur ne doit pas avoir à déchiffrer voire
décrypter votre écriture
o la présentation doit être aérée :
▪ Faites un saut de ligne avant et après les titres (surtout les I et II)
▪ Allez à la ligne à chaque idée nouvelle – mais pas à chaque fin de phrase.
Vous constituerez ainsi des petits paragraphes rassemblant un
enchaînement logique d’idées
- Votre logique doit être visible (apparente) en particulier dans le cadre des exercices
nécessitant l’élaboration d’un plan (commentaire, dissertation). Donc les intitulés doivent
être mis en relief :
▪ Numérotez les intitulés des parties conformément aux canons rédactionnels
avec des chiffres (I/II, 1/2) et des lettres (A/B, a/b)
▪ Mettez en valeur vos intitulés en les soulignant (I, II). Il est possible d’user
de couleurs mais en veillant à ne pas utiliser du rouge – couleur réservée à
la correction – et à ne pas remettre une copie « arc-en-ciel ».
- Votre style rédactionnel doit être correct – voire soutenu – car « on n’écrit pas comme
on parle » :
▪ Vous porterez une attention particulière à la syntaxe, l’orthographe, la
grammaire, la ponctuation. Tous ces éléments sont appréciés par le
correcteur pour évaluer le devoir
▪ Vous userez des figures de style, conjonctions de coordination et
subordination, termes de liaison, adverbes, etc pour exposer votre
raisonnement. Exemples : et, ainsi, donc, car, or, mais, cependant,
toutefois, néanmoins, par conséquent/conséquemment, au contraire/a
contrario…

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 17


▪ Il est nécessaire de toujours réserver du temps pour une relecture attentive
avant remise de la copie.

❷ RECOMMANDATIONS RELATIVES AU FOND


- Lorsque l’enseignant corrige une copie, il regarde d'abord la problématique et le plan. Il
faut donc soigner particulièrement ceux-ci :
▪ Il faut, notamment éviter les erreurs de syntaxe dans la formulation de la
forme interrogative.
Exemple : «la question qui se pose à nous est de savoir - formulation en elle-même peu convenable- si
l'article xx est-il » : ne pas utiliser deux formes interrogatives dans une phrase et a fortiori dans une
problématique.
- Pour les titres, et sauf indication contraire de votre enseignant, ils ne doivent contenir
AUCUN VERBE CONJUGUE. Un titre ne doit en effet pas être une phrase, il doit contenir
votre idée directrice et vous éloigner de la description
- DE MANIERE GENERALE, ne jamais employer le "JE" dans une copie (ni « nous »).
- Vous rappeler que seul le contrat « stipule » (pas la loi, ni le code !!).

QUELQUES PASSAGE DE COPIES DE PREMIERE ANNEE (FAUTES COMPRISES).

- Définition du sexe : "c'est ce qui permet de différencier un homme avec une femme"

- Le transsexualisme : "c'est : des hommes qui et transformes en femme"

- La vie privée "c'est quand tu es libre de faire se que tu veux sans que personne te dise rien. C'est une vie qui est
secrète et qui appartient qu'à toi"

- Changement de sexe : "la vie privée entretient un changement de sexe puisque c'est la personne qui pourra
décider si veut changer de sexe. L'avis des autres ne comptera pas à ses yeux... il a le droit de changer de sexe si
son sexe ne lui plait pas"

- Une discrimination : "c'est quelqu'un dit des propos racistes, des insultes »

- Le système de la preuve dans le divorce : « Au système plédoirique, la preuve, dans le divorce est soumise ».

Rédacteur : G. COMPPER, MCFC 18

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