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CINQ PRÉCEPTES ET LES B-A BA DU PLAN DE RECHERCHE : TFC ET TFE

Je soussigné, Dr Kodjo Ndukuma, propose les facilités aux étudiants sous ma direction et
autres de cadrer leurs recherches suivant les éléments ci-après :

- Les cinq astuces que je trouve essentiel dans la conduite des recherches et le rendu des
écrits universitaires ;

- Les cinq rudiments incontournables formant de l’Introduction (1), du Développement

(3) et de la Conclusion (1) d’un Thème de recherche.

I. CINQ ASTUCES DES RECHERCHES ET ÉCRITS UNIVERSITAIRES EN SCIENCES JURIDIQUES

Les cinq préceptes essentiels et/ou alternatifs des recherches que j’ai retenus en sciences
juridiques sont :

1er Précepte : Règle de progressivité du raisonnement

- Le juriste raconte une histoire dans un flux de raisonnement juridique. Il explicite les
faits par le droit ou le droit par les fiats, soit par induction de son raisonnement, soit
par déduction de celui-ci, en usant du langage commun et du approprié au juriste
(terminologie juridique), et ce en « français soutenu ».
- On n’écrit pas tout en bloc plutôt une trame de raisonnement.
- Les phases raisonnement sont corrélées, soit grâce à des opérateurs logiques d’un bloc
d’idée à un autre, soit avec des phrases charnières (autrement dit phrase de liaison)
d’un chapitre à un autre, soit avec des annonces génériques au début de chaque titre
pour signaler les sous-points.
- Ce précepte fait qu’un livre scientifique (en droit) peut se lire à sa table des matières.

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2e Précepte : Règle de cohérence interne

- La règle de cohérence interne équivaut au principe de non-contradiction : « le juriste
ne se contredit pas », il ne peut exprimer volontaire une contradiction que pour
ponctuer son raisonnement avant de conclure ou d’en inférer une solution.
- Cette règle permet au juriste-logisticien de réussir en légistique. Celui-ci peut alors
écrire toute loi en une seule phrase, toute assignation en une seule phrase, tout décret
en une seule phrase, tout arrêt et jugement, car finalement tous ces textes juridiques,
indifféremment de leur longueur, ne comportent qu’une et une seule phrase.

3e Précepte : Règle de répartition harmonieuse des éléments de connaissance

- La répartition des connaissances l’est en réponse à une problématique et se structure
autour de la charpente intellectuelle et intelligible qui manifeste la progressivité,
l’opposition, la contradiction, la comparaison, … entre chacun de ses éléments. (cf. ma
note sur les cinq types de plans de rédaction).
- C’est la règle de progressivité du Plan qui illustre la logique de la recherche et
finalement du raisonnement.
- Le plan est un squelette équilibré qui reçoit, au fur et à mesure des recherches, les
données de connaissances réparties de manière équilibrées.

4e précepte : Règle (française) de dissertation par Thèse, Antithèse, Synthèse

- En choisissant une alternative de recherche (dialectique), la revue de la littérature doit
procéder de la collecte des données allant à la fois dans le sens de la position
commune et dans le sens des éléments contraires de l’argumentaire à présenter sans
prise de position immédiate.
- L’opinio juris, l’opinion juridique du juriste-chercheur est donnée en synthèse de
position doctrinale.

5e Précepte : Bonne constitution et exploitation de la bibliographie

- La bibliographie est à la fois générale et spéciale au sujet de recherche.
- La bibliographie dans sa présentation finale peut être : signalétique, analytique,
critique, exhaustive, mais toujours réflexive des progrès de recherche. (cf. ma Note sur
les 5 verbes d’action dans la recherche et la constitution de la bibliographie)
- Il faut réunir une mosaïque de documentation disséminée à travers les branches du
savoir juridique concernées ou des sciences sociales, exactes, ou positives, dûment
impliquées dans la recherche.
- La bibliographie en sciences juridiques est formée :
1° de la documentation juridique (ce sont les sources formelles de la pyramide
kelsenienne trouvable dans les sources documentaires),
2° des sources de sciences sociales (sources vivantes et documentaires) ;
3° des sources d’autres sciences de nature à étayer les théories de connaissances
juridiques.

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II. LES CINQ RUDIMENTS INCONTOURNABLES DU PLAN DE RECHERCHE

Le plan de recherche est un plan de travail qui comporte nécessairement : une Introduction,
un Développement et une Conclusion. Le développement lui-même se présent en fin de
compte suivant un plan de rédaction, qui peut être réparti en Parties, Titres, Chapitres,
Sections, Paragraphes, point A, point 1, etc. Pour les TFC et TFE, il ne s’agit que du niveau
commençant par les chapitres. (cf. mon Guide de rédaction des écrits universitaires).

J’ai réparti cinq (05) incontournables, à raison de l’Introduction comme étant le premier, les
Chapitres du corps de développement comme étant les trois suivants et la Conclusion comme
étant le cinquième.

A. L’INTRODUCTION DU TRAVAIL (SES INCONTOURNABLES)

Indifféremment d’autres points nécessaires pouvant être insérés à l’introduction, les points
suivants sont, pour ma part, des incontournables dans l’Introduction un Plan de recherche en
sciences juridiques, l’ordre des éléments étant variables selon les directeurs de recherche :

1. Eléments d’accroche
- Adage, maxime ou pensée (facultatif)
- Rappel contextuel ou factuel
- Petit état sommaire de la question (facultatif)

2. Problématique
2.1. Une problématique, qu’est-ce ?
- Ensemble des questions qui structurent les étapes et articulent les étapes et les
points de recherche.
- Guide ponctué des réflexions.
- Questionnement comme point de vue à partir de la question de départ et comme
point de mire de la pensée.
- Pourquoi ceci est-il ainsi ?
2.2. NB1 : Les questions posées dans votre problématique doivent trouver des réponses
dans le développement et surtout structurer les intitulés des Parties, Titres, chapitres
ou sections qui doivent obligatoirement prendre en charge l’une ou l’autre question
de la problématique.
2.3. NB2 : En questionnant l’objet d’étude par lui-même et à partir de lui-même, on doit
parvenir à présenter un ordre cohérent des réponses c’est-à-dire les chapitres,
sections et paragraphes du travail doivent correspondre aux questions principales de
la recherche et assurer leur prise en charge, tant à la figuration des intitulés qu’au
cœur du traitement. C’est cela la trame de raisonnement.

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3. Hypothèse
3.1. Une hypothèse qu’est-ce ?
- Proposition de réponse à la question posée.
- Formulation d’une relation entre des faits significatifs.
- Phase plus ou moins précise de raisonnement aidant à sélectionner les faits à
observer.
- Réponse provisoire permettant de collecter les faits et d’explorer les sources.

3.2. NB : Il existe quatre (04) conditions de validité de toute hypothèse :

- elle doit être vérifiable de façon empirique ou logique ;
- sa formulation est faite en analyse ou en observation ;
- elle doit ouvrir la possibilité de formuler une réponse à une question posée ;
- elle doit être suivie de la procédure de recherche.

4. Approches, Méthodes et méthodologie de recherche

4.1. Si l’Approche n’a pas d’étapes préfixes de juste et rigoureuse conduite du

raisonnement, une Méthode a des étapes nécessaires qui doivent être observée.
4.2. La méthode fait étapes nécessaires de la démarche intellectuelle dans la recherche.
4.3. Selon Descartes, la méthode est l’ensemble des règles certaines et faciles, par
l’observation exacte desquelles on sera certain de ne jamais prendre le faux pour le
vrai, et de parvenir à la connaissance vraie de tout ce dont sera capable.
4.4. La double fonction de la méthode est, selon lui :
- 1° de nous éviter des erreurs.
- 2° de parvenir à la découverte de la vérité.
4.5. Dans toute méthodologie (science des méthodes), 4 préceptes cartésiens demeurent :
- 1er précepte : Rien admettre (même toute vérité) comme évidence ;
- 2e précepte : Décomposer le problème pour mieux le résoudre ;
- 3e précepte : Aller du plus simple au plus difficile ;
- 4e précepte : Énumérer complètement les données du problème et passer en revue
chacun des éléments de la solution pour s’assurer de l’avoir correctement résolu.

5. Délimitation du sujet
5.1. Il faut dépasser le fameux et souvent stérile truisme : « le sujet est délimité dans le
temps et dans l’espace ». Sur un sujet de droit civil des obligations, qui a des règles
remontant à 1888 en RD Congo, comme copie du Code Napoléon de 1804, qui lui-
même n’est qu’une codification des us et coutumes immémoriaux de son vaste
empire, peut-on vraiment dresser la « clôture de la raison juridique » dans le temps et
dans l’espace avec sérieux et effectivité ?
5.2. La meilleure délimitation du champ de recherche pour le juriste est sa claire situation
dans la Summa diviso du droit. Le travail de recherche doit être situé avec précision
dans une ou plusieurs des branches du savoir juridique qui sont impliquées dans le
traitement de la problématique. La théorie des connaissances en droit est structurée

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en fonction des matières classiques sur les embranchements connus du Droit : soit-il
du droit national ou international, soit-il du droit public ou civil, soit-il droit civil ou
commercial, soit-il droit processuel ou substantiel. Le travail doit être inscrit, par
exemple, en droit constitutionnel, en droit positif (congolais), en droit comparé
(français) ou en droit international (public). Ce positionnement de la recherche dans
la mixité ou non des branches du droit éclaire à la fois sur les matériaux
utilisés/collectés de la théorie des connaissances et sur le choix des méthodes
employées, d’autant que chaque branche du droit en privilégie certains aspects plutôt
que d’autres.
5.3. Dans certaines recherches toutes les définitions essentielles sont données au niveau
dès l’introduction pour limiter une fois pour toutes leur compréhension exacte et les
employer allégrement dans le corps ou développement du travail.

6. Intérêt du sujet
- Justification du choix personnel du sujet
- Apport scientifique escompté pour la recherche (sur l’avancement de la théorie du
droit, la lumière à une opacité du droit, la contribution à une controverse)
- Apport pratique escompté de la recherche (face à l’actualité, aux applications
possibles dans un domaine de la vie)

B. COPRS OU DÉVELOPPEMENT DU TRAVAIL (SES INCONTOURNABLES)

Les trois objectifs de recherche, à savoir : d’être explicatif, descriptif et prescriptif/ Ils se
déclinent à travers les chapitres structurants au même moment que le déroulé de l’exploration,
et du traitement de la problématique. NB : Ces chapitres peuvent se fusionner en deux.

CHAPITRE I DE PORTÉE EXPLICATIVE : REVUE DE LITTÉRATURE JURIDIQUE ET CADRE CONCEPTUEL

- Définir le sujet ou les concepts clés pour éviter l’équivocité.
- Préciser le sens des concepts de base (= contenu-substance / direction-orientation).
- Éviter les figures de style, le langage allégorique, imagé et métaphorique.
CHAPITRE II DE PORTÉE DESCRIPTIVE : COLLECTE DES DONNÉES ET ANALYSE
- Relevé objectif des faits (cf. mes méthodologies des fiches et bibliographie)
- Relevé des points de droit à traiter et des sièges de la matière
- Relevé des questions techniques et des institutions ou régimes juridiques afférents
CHAPITRE III DE PORTÉ PRESCRIPTIVE : DISCUSSION DES RÉSULTATS
- Expression des prescriptions du chercheur prenant des directions en théorie de
connaissance
- Expression méthodique (respect du progrès normal du raisonnement)
- Expression sans répétition, ni giratoire conformant l’ordre des choses à l’ordre du réel

C. CONCLUSION DU TRAVAIL (SES INCONTOURNABLES)

- Synthèse des éléments-clés de développement
- Confirmation ou infirmation des hypothèses
- Ouverture des perspectives

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