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JANVIER 2014
Dossier Talents
Privé et culture, Ouidad Elma
je paie, donc je dicte ! Dj Van
Interview DVD
Nawal Slaoui, La sélection
productrice à la du réalisateur
conquête de l’art Brahim Chkiri
Livre
Le petit Nicolas
version darija
FIFM
Pleins feux sur
Golshifteh Farahani
et Lubna Azabal
EDITO
Que peut-elle bien être d’autre que l’interprétation affective, spirituelle, artistique, de… La Vie !
Oui, car la Culture, prise comme telle, a au fond, rapport à la Vie… C’est là son génie, celui
qui fait, qui nous fait, nous humains… Durer. L’adage qui veut, depuis Goethe, que le Génie
soit de durer, s’applique et s’inspire d’une définition de la Culture en tant qu’enracinement
de la Vie…
Et ceci, depuis que l’Homme - seule créature du Monde à être, de fait, séparée du Monde -
s’est découvert… De l’Homme se trouvant nu, fragile, minuscule, mortel, devant l’immensité
de la nature, devant l’inconcevable idée de sa propre finitude… Ainsi l’Homme invente-t-il
la Culture, cette mise en signes, en sons, en rites, en cultes, et en religion, de lui-même…
Fragile, l’Homme est aussi, par l’invention de la Culture, un être puissant ! Et c’est bien là son
paradoxe !
Qu’il peigne sa peur et sa fascination du trop grand monde extérieur sur les parois d’une
grotte - il y a de cela quelques millions d’années - où qu’il dénonce l’absurde assassinat
de la Vie en nous donnant, quelques millions d’années plus tard, le magnifique et terrifiant
« Guernica » de Picasso, « Les oiseaux impossibles » de Saladi, « La Métamorphose » de
Kafka, ou « Hawa » de Leftah… L’Homme et la Culture ne font qu’un, ils sont et ne peuvent
vivre l’un sans l’autre !
Et de fait, cette union, sacrée ou profane, nous pousse à dire en ce début d’année qu’un pays,
qu’une ville, qu’un gouvernement, que des responsables politiques - qui ne comprendraient
pas que l’Homme est la Culture et que la Culture est l’Homme, et que cette affaire est la
politique même - … n’auraient pas leur place dans une société comme la nôtre. Une société
qui se redécouvre le besoin irrépressible de se mettre en signes, en sons, en mots, en couleurs.
Comme depuis le début, à chaque fois que le Monde le met en demeure de dire ce qu’il reçoit
et veut transmettre de et sur la Vie, l’Homme peint, chante, danse, écrit, transforme, dit en
somme tout ce que la Vie lui fait, avec son cœur et son corps, avec ses peurs et ses rêves…
Toujours aussi fragile, et toujours aussi puissant, cet humain est toute la Culture, dont il est à
la fois et le centre et les contours, qu’il regarde en direction du Ciel, ou qu’il juge et jauge son
être d’habitant du monde…
Alors, cette fragilité et cette puissance qui font aussi l’Homme et son ambivalence, supposent,
exigent, que l’on fasse confiance à celui-ci ! Qu’on le laisse, à chaque fois qu’il le ressent,
qu’il le désire - que cela plaise ou non - libre d’inventer, de montrer, de faire sortir le monstre
ou de faire le saut de l’ange, libre de regarder le ciel ou de retourner à la terre… Car si
l’Homme est la Culture, sans liberté, l’Homme et la Culture ne sont plus.
DOSSIER
SOMMAIRE
30 CULTURE ET PRIVÉ : JE PAIE, DONC JE DICTE !
INTERVIEWS
UD
12 HICHAM BENOHO
CHRONIQUE
15
LUBNA AZABAL 50
DROIT DE CITÉ
HANI
16 GOLSHIFTEH FARA
TALENTS
8 AGENDA 26 DJ VAN
LIVRESSE 20
22 CINÉMA
DVD 24
11 FONDATION
ET AUSSI ...
PLAYLIST 29
DESIGN 42
AUTO 44
EVASION 46
CONTRIBUTEURS
FOUZIA MAROUF
AHMED GHAYET
R
DOUNIA MSEFFE
Ahmed Ghayat es
t chroniqueur,
journalisme à
Dounia a étudié le écrivain et militant
associatif. Il est
ité de Sé vill e, à son retour l’un des membres
l’Univers fondateurs de
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au Maroc elle l’Association Maroc
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publications , de dialogue,
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partage,
2012. Elle est
Metropolis depuis œuvrant pour l’eng
agement de la
da ns les relations jeunesse. L’associa
spécialisée tion regroupe
pour des artistes
presse notamment aujourd’hui plus de
3000
rt.
et des galeries d’a membres et a pour
parrain
M. André Azoulay.
Directeur général : Julien Casters I Directeur de publication : Othmane Mediouni I Rédacteur en chef : Driss Jaydane I Responsable rubrique culturelle : Amine Lagssir I Secrétaire de
rédaction : Mounia Bennis I Journalistes : Fouzia Marouf, Dounia Mseffer, Yasmina Lahlou, Jalal Boukhari I Directeur artistique : Jamal Abdennassar I Standard : Salma Zouak I
Crédits photos : Istockphoto-AFP I CTP impression : PIPO-SOMADI I Régie publicitaire : 4 sponsoring / Moulay Ahmed Alami T. 06 08 85 01 23 I Event Manager : Abdelhak Houssami I
Metropolis est édité par : CASTERS-LAMBERT-MEDIA / 18, Rue Oumayma Sayeh - Racine, Casablanca. Tél. 05 22 36 38 62 - www.metrpolis.ma I Dossier de presse : 52/S 2011 I Dépôt
légal : 2012 PE 0024 I ISSN : 2028- 7745 I Ce numéro est tiré à 10 000 exemplaires I www.facebook.com/MetropolisMaroc.
ATUIT
MENSUEL GR
HALL OF FAME
David Bloch Gallery, jusqu’au 24 janvier.
8 bis, rue des vieux Marrakchis,
AGENDA Guéliz - Marrakech
FARID BELKAHIA
L’ATELIER DE L’ARTISTE
L’Atelier 21, jusqu’au 20 janvier
21, Rue Abou El Mahassin Arouyani
Casablanca CHKOUN GHAYTFI TELFAZA ? La question/prétexte des enjeux
DABATEATR dramatiques entre ces deux
Salle Bahnini, institut Franáis, Rabat. personnages tourne autour de : Exposition collective est l’occasion
Avant-première le 5 Janvier à 20h « Qui va éteindre la télé ? », une de découvrir ou redécouvrir les
phrase banale répétée plusieurs fois artistes résidents de la galerie.
Les actions de cette pièce se par le mari et évitée par la femme, Les thèmes de prédilection de la
déroulent la nuit, dans la chambre à qui prend refuge dans des jeux de galerie seront mis à l’honneur à
coucher d’un jeune couple, pendant mémoire et des souvenirs de leurs savoir : « la lettre et la calligraphie »
qu’ils regardent la télé. vie(s) passée(s). et « l’abstraction et l’imaginaire ».
MOHAMMED KACIMI
L’ART COMME GESTE EXTRÊME
L’atelier 21 nous propose une
exposition originale de l’artiste EXPOSITION HOMMAGE A FEU
Farid Belkahia, qui consiste à MOHAMMED KACIMI
reconstituer l’atelier de l’artiste à Musée de Bank Al-Maghrib - Rabat
l’intérieur des murs de la galerie. Jusqu’au 30 mars
FATIHA ZEMMOURI
L’OEUVRE AU BLANC
Galerie 38, jusqu’au 20 janvier.
Route d’Azemmour - Casablanca
CAROLE SCHOETTEL
CASA-PANDOR
Yakin & Boaz Gallery , jusqu’au 4 janvier
11, Rue Abou Al Kacem Al Kotbari
(Triangle d’or) – Casablanca
BERNARD PLOSSU
MAROC ET AUTRES SITES
Musée Adberrahman Slaoui
Du 17 janvier au 14 février
12, rue du parc. Casablanca
CIRQUE AMBOUCTOU
L’Ecole Nationale de Cirque Shems’y JOYAUX ce triptyque rend hommage aux
Dîner spectacle sous la chapiteau RETRANSMISSION EN DIRECT DU femmes et aux villes de Paris,
Mawsim, Kasbah des Gnaouas, Sidi BALLET DU BOLCHOÏ New-York et Saint-Pétersbourg.
Moussa - Salé Cinéma Rif - Casablanca Chorégraphié à New York en
Le 19 janvier à 14h30 1967, ce ballet aux costumes
Représentations publiques : 17, Tarifs : Balcon - 250 Dhs, Orchestre - sertis de pierreries, célèbre les
18, 25, 31 janvier et 1er février 150 Dhs, Etudiants - 100 Dhs trois villes et les trois écoles de
Tarif : 250 dhs - Tarif réduit : danse qui ont forgé l’élégance,
150 dhs (enfants accompagnés, Inspiré par les bijouteries de la l’esthétisme, et le style du
étudiants) Cinquième Avenue new-yorkaise, chorégraphe George Balanchine.
EXPOSITION COLLECTIVE
L’ART EN PARTAGE
Espace Expressions CDG - Rabat
jusqu’au 15 janvier
TIFS . RIEN N E L’ ARRÊTE. SUJET HU musulman ou à son indifférence afin de les retenir, et encore, la
COLLEC ’UNE
LINÉS LE TEMPS D
pour l’art ? sphère privée n’a pour finalité
IM AL SO N T D ÉC
MODÈLE AN POSITION
que la rentabilité. Il y a un évident
FO ISON N AN TE ET INATTENDUE EX Je n’ai pas créé de polémique, j’ai manque de lieux alternatifs où les
POSE. LA ,
», M ET TA N T EN SCÈNE DES ÂNES simplement parlé de mon pays artistes pourraient se rencontrer,
« ÂNES SITU DATION
selon ma perception, en montrant échanger et explorer leur art
T LE S M UR S D U MUSÉE DE LA FON au public les travaux que j’ai de façon expérimentale. Seuls
FLEURI ER.
AN SL AO UI JU SQU’AU 11 JANVI réalisé. La société marocaine se ceux qui ont fait une rencontre
ABDERRAHM gssir.
radicalise de plus en plus. Or, le déterminante s’en sortent.
r Fouzia Marouf et Amine La Maroc n’est qu’un portail du vaste
Propos recueillis pa monde musulman. Nous avons Vous participez à plusieurs
encore peu de galeries, et seul expositions de groupe plus que
un faible réseau de personnes vous ne tenez d’expositions
apprécie l’art contemporain, seule individuelles. Préférez-vous que
En 2003, à Bruxelles, vous une élite y a accès. La majeure votre travail s’imbrique à celui
avez pris position contre partie des gens n’y est pas d’autres artistes ?
l’absolutisme de la pensée réceptive ; elle est
musulmane et son dogme. même plutôt réticente à la Ce n’est pas un choix, ça fait
Pourquoi cette révolte ? créativité, accoutumée à un esprit partie du monde dévolu à l’art. Une
conformiste. Les artistes sont exposition personnelle nécessite
Je ne voyais pas les choses de plus isolés et seuls face à du temps voire plusieurs années
sous cet angle en fait… Avant leurs initiatives. De nombreuses alors qu’à une exposition collective,
de m’installer à l’étranger, je tentatives sont à saluer à on peut introduire une œuvre
pensais que les esprits y étaient Casablanca, mais elles ne sont déjà réalisée. La participation de
plus ouverts. De plus, j’ai le pas soutenues par une volonté projets collectifs est décidée en
droit de critiquer ma religion à politique forte. Seul le cinéma amont par les galeristes. En dix
travers ses mauvais aspects. Ce en bénéficie : art populaire, avec ans, j’ai réalisé 200 expositions,
qui m’intéressait alors, c’était l’usage de la darija qui s’adresse et quelques foires internationales :
de porter un regard critique sur au plus grand nombre et qui c’est une vie artistique bien
ce qui me semblait l’être. Je me véhicule un langage universel. remplie !
trouvais en résidence en Europe Alors que l’art contemporain n’est
pour « Un Marocain à Bruxelles », pas accessible à tous. Il demande Vous touchez à plusieurs
hors de mon environnement social d’y être sensible. Ici, nous n’avons formes d’expression, quel rôle
et culturel. J’ai pu réaliser suite à pas encore le même public qu’en tient chacune d’entre elles dans
ce passage à Bruxelles un autre Europe, prêt à faire la queue pour votre cheminement ?
projet, « Version Soft ». Nous voir une exposition, et composé
étions au mois de décembre. Je d’étudiants, de diplômés, de La plupart de mes expositions
me suis retrouvé seul, et face à chômeurs… Paris déborde de sont consacrées au 8e art, mais
un refus de collaboration. Je me foires cultuelles, de festivals, je me considère comme plasticien
suis photographié et mis en scène d’expositions en tous genres. car je pratique moins l’art vidéo et
pour la première fois, ce qui a Au Maroc, les projets phares je signe peu d’installations. Mais
donné lieu à une série d’auto- survivent peu de temps, et ensuite tous ces médiums sont liés : les
portraits. ils disparaissent. Voilà pourquoi idées germent dans mon esprit, je
« La salle de classe » Hicham Benohoud - 2007 « Version Soft » Hicham Benohoud - 2009
pense ensuite à la forme adaptée : salle de classe », les modèles Il s’est révélé très docile lors après la naissance de Cultures
tour à tour la performance, la étaient des jeunes élèves : je leur des prises de photographies. Interface. Le plus difficile était
vidéo ou la photographie. demandais de monter sur les On a parfois développé des de trouver des propriétaires de
tables ou de s’allonger sur le sol ; installations spécifiques pour le maisons prêts à jouer le jeu
Justement, que doit raconter il y avait là de la liberté et de bon déroulement de ces diverses pendant une journée. Comme
une photographie ? la transgression que je pouvais mises en scène. Au final, la nous le savons tous, l’âne est un
m’autoriser. Quant à la seconde, lecture de cette exposition est animal mal vu au Maroc, souvent
Elle doit révéler une aura « Les lycéens par eux-mêmes », multiple, selon le regard de tout considéré comme un détritus,
artistique mais pas seulement. Il ce sont les sujets qui décidaient un chacun. En France, il aurait été un animal sale et dégradant.
faut également qu’elle raconte la de la mise en scène, car il impossible de réaliser une telle Il a fallu que Nawal trouve
société, en cristallisant certains s’agissait d’adolescents et j’avais exposition et d’accueillir des ânes un propriétaire suffisamment
aspects reflétant l’environnement envie qu’ils s’expriment tel qu’ils dans des maisons ! C’est la force ouvert d’esprit pour accepter
ambiant. le souhaitaient. C’était au sein du Maroc, une telle idée menée d’accueillir des ânes chez lui.
d’un lycée parisien, situé à Jean à bien. Une fois trouvé, grâce à elle,
Les deux monographies que Jaurès. j’ai fait une première série de
vous publiez sont autour de Cette production a exigé un photographies que nous avons
l’univers scolaire. Quelle est Vous lancez votre nouvelle travail de longue haleine avec utilisées comme « prototype »
la part de votre métier de exposition, « Ânes Situ », la participation de Cultures pour les maisons suivantes.
professeur dans ces deux le 28 novembre prochain. Interface... C’est à partir de là que la tâche
œuvres ? Parlez-nous de votre envie de a été plus facile. Certains
mettre des ânes en scène ? L’idée est née il y a quatre ans. propriétaires ont même voulu
La façon dont je continue à Nous en avions parlé Nawal Slaoui être présents avec leurs enfants
explorer les sujets et la mise C’est un animal laissé aux et moi-même, mais le moment pendant les séances de prises
en scène. Dans la première tâches laborieuses et auquel n’était pas propice pour elle. Nous de vues.
monographie intitulée « La on ne prête guère attention. en avons donc à nouveau parlé,
« Ânes situ »
Hicham Benohoud
Jusqu’au 11 janvier.
Musée de la Fondation
Abderrahman Slaoui.
12, rue du Parc - Casablanca.
L’interview dans l’interview parvenus à s’imposer par leurs Comment avez-vous pris
propres moyens, les autres conscience de l’incohérence
travaillent au sein de sociétés entre votre travail d’enseignant
Vous avez aussi été professeur d’infographisme. et votre expérience artistique ?
d’Arts plastiques à Marrakech.
Qu’est-ce que vous pouvez nous Parmi vos élèves, avez-vous J’en ai toujours eu conscience. Je
dire au sujet de l’enseignement décelé des talents qui vous ont suis devenu enseignant par défaut
de l’art au Maroc ? bluffé ? car je n’avais pas le choix. Depuis
ma prime enfance je voulais être
Rares sont les ateliers Oui. Par la pertinence de leur artiste. Après l’obtention de mon
pédagogiques destinés à curiosité et leur goût appuyé pour baccalauréat, j’ai naturellement
sensibiliser le jeune public l’art, certains éléments sortaient du suivi la filière des Beaux-Arts, et
ou initier les enfants à l’éveil lot. J’achetais des pots de peinture j’ai enseigné à Marrakech. Lorsque
artistique. Parmi les deux et nous travaillions ensemble ; nous les conditions se sont réunies, j’ai
écoles des Beaux-Arts situées à présentions d’ailleurs une exposition ensuite abandonné l’enseignement
Casablanca et à Tétouan, au fil à la fin de chaque trimestre. L’un pour l’art, que je pratique depuis
des dix dernières années, que de mes anciens élèves est devenu 2002 et dont je vis.
sont devenus leurs lauréats ? professeur de photographie, un
Quatre ou cinq d’entre eux sont autre, chorégraphe.
AB AL , SA PL US GRANDE MARCHE
LUBNA AZ
ABAL
IONNÉE, LUBNA AZ
GÉNÉREUSE, PASS »,
T SU R LE S PA S DE « LA MARCHE
REVIEN IR,
N G- M ÉT RA GE D E NABIL BEN YAD
NOUVEAU LO CIELLE
CO N CO UR U EN COMPÉTITION OFFI
QUI A LM
E FE ST IV AL INTE RNATIONAL DU FI
LORS DU 13 ICE À
AR RA KE CH . SE PROFILE UNE ACTR et un autre a eu la jambe
DE M S
ÈR E, QU I IN CA RN E DES RÔLES FORT blessée. On formait ainsi une
PART ENTI SION drôle équipe d’éclopés ! Mais il
AV ER S D ES Œ UV RES OÙ LA DIMEN faut souligner que nous étions
À TR CK
ES T OM N IP RÉ SE NTE. « EXILS », « RO très soutenus par le réalisateur,
HUMAINE S
NDIES », DISENT SE
Nabil Ben Yadir. C’est un artiste
KA SB AH », « IN CE
THE ia Marouf. d’une rare force. Il est vraiment
X PA RF UM S D E FEMMES. Par Fouz solide, c’est quelqu’un sur qui
NOMBREU on peut totalement s’appuyer. Il face à un autre exercice, etc’est
a été d’humeur égale même en pour moi une façon différente de
12H30. Restaurant la Cour du Lion période et je vivais en Belgique. temps d’adversité, car c’était un m’oxygéner la tête. J’adore ça,
à l’Es Saadi Palace de Marrakech, J’ai été très réceptive à la lecture tournage éprouvant à certains ça me fait incroyablement vibrer
où un rendez-vous a été fixé. Pour du scénario. J’y ai appris moments, et qui a duré trois même si je n’ai pas encore trouvé
l’événement, l’endroit a été comment cette marche s’était mois. », poursuit-elle du fond la bonne pièce, ou peut-être le
transformé en espace presse formée et pourquoi, notamment de ses grands yeux constellés bon auteur. », avoue-t-elle sans
exclusivement dévolu aux suite à l’agression par balle d’un d’éclats fauves. ambages. La comédienne, qui a
interviews des cinéastes et des policier sur le jeune Toumi Djaïdja des liens avec le Maroc par son
acteurs vedettes. Regard droit, (Tewfik Jallab), fils d’immigré De son nouveau passage au FIFM, père, en a indéniablement avec le
chemisier blanc, sourire aux algérien originaire du quartier des qu’elle n’a pas hésité à soutenir nord du pays et la mythique cité
coins des lèvres, Lubna Azabal Minguettes à Lyon. En réponse à de sa présence en 2001, elle du détroit, Tanger, où elle a tourné
se raconte en toute simplicité. son agression, il a dès lors décidé retient aujourd’hui la projection le dernier film de Laïla Marrakchi,
La comédienne se délie sans d’organiser une grande marche de « La Marche » Place Jemma « Rock the Kasbah ». « J’ai tourné
mal et répond avec patience pacifique à travers plusieurs ville el Fna : « C’était absolument mon premier long-métrage à
et attention aux nombreuses de France, afin de ne pas prêter bouleversant. Le public marrakchi Tanger, « Loin » d’André Téchiné,
questions fusant de toutes parts. le flanc aux préjugés ambiants n’a pas raté une miette du film, et dix films au Maroc ! Je n’ai
Déjà la veille, elle est apparue et aux crimes commis contre les et toute l’équipe a senti que nous jamais rêvé de cinéma, je voulais
particulièrement lumineuse sur Maghrébins, qui à l’époque étaient étions au bon endroit au bon être reporter de guerre. Je me
le tapis rouge du FIFM, affichant banalisés, et atteignaient près moment. », se souvient-elle les voyais plus derrière la caméra
un visage de femme radieuse, de 300 au plus fort de l’année yeux encore brillants d’émotion. que devant... ». Et cette volonté
bien éloigné de celui de Kheira, 1983. », explique la comédienne. effrénée de mise en scène qui
frondeuse revêche et rôle qu’elle Lubna Azabal y est Kheira, tante Lubna a tourné avec les plus l’animait ? « Cela viendra un jour
campe avec justesse dans « La de Mounia, jeune étudiante grands cinéastes, d’André en son temps. », répond Lubna de
Marche » de Nabil Ben Yadir. dénuée de rêves (Hafsia Herzi), Téchiné dans « Loin » (2001), à sa voix nette et soyeuse.
Ce nouveau long-métrage du et surtout pétroleuse, flamme de Tony Gatlif dans « Exils » (2004),
cinéaste belgo-marocain à qui l’ampleur et de l’embrasement en passant par Denis Villeneuve Lorsqu’elle ne tourne pas, elle
on doit « Les Barons » (2009), de cette marche, historique en dans « Incendies » (2010), inspiré consacre son temps à l’homme
a jeté un pavé dans la mare. Le France, et menée par la jeunesse de la pièce de théâtre au titre qui partage sa vie depuis plus de
film est consacré à la naissance blanche et beurette. éponyme de Wajdi Mouawad. vingt ans : « Toujours le même ; il
de la marche des Beurs à l’aube Elle aime aussi entrer au théâtre travaille en Amérique latine dans
des années 80, dans la France Si elle a interprété ce rôle comme on entre en art, de façon le domaine du micro-crédit. Nous
du premier septennat de François avec force, Lubna a marché entière et affranchie de tous les sommes souvent éloignés par
Mitterand. « Il s’agit d’une réalité longuement et péniblement codes : « Le théâtre, je le vis la distance, mais à chaque fois
dont j’ignorais l’existence. Cette comme Kheira : « Je me suis telle une respiration. C’est une que nous nous retrouvons, c’est
marche s’est en fait constituée en cassée la hanche, un autre pause car je n’ai pas eu le temps un nouveau et perpétuel rendez-
1983. J’étais alors enfant à cette comédien s’est foulé la cheville, d’en faire auparavant. Je suis vous », conclue-t-elle.
14 ANS,
VÉLA TION D U CI NÉMA IRANIEN À
RÉ IS LE 7E
FT EH FA RA HA N I A DEPUIS CONQU richesse de pouvoir découvrir tant avec les cinéastes et les
GOLSHI ALE
IÈRE INTERNATION
de regards différents ! comédiens du monde entier. C’est
AS SÉ UN E CA RR
ART ET EMBR MULTIPLIÉ
inespéré, ce qui n’est pas toujours
qui m’a choisie pour son film. Il retrace la vie de la reine d’Égypte,
est vrai que je figurais sur une au plus fort de l’histoire biblique.
liste noire en Iran, où à l’époque Il s’agit d’une méga-production ;
les acteurs ne devaient pas ce film a notamment été tourné
quitter le territoire et tourner en 3D. C’était une expérience à la
uniquement dans le pays. Dans fois passionnante et enrichissante,
le même temps, le jour où nous j’ai hâte à présent de le découvrir
devions commencer le tournage sur grand écran. C’est une
de « Mensonges d’État », alors première pour moi en tant que
que la production avait émis comédienne de partager le haut
des réserves en me sachant de l’affiche d’un projet à gros
parmi le casting, les États-Unis effets de ce genre.
ont déclaré un embargo contre
l’Iran. J’ai ainsi été interdite de Vous avez été musicienne dans
travail aux États-Unis en raison une autre vie, et même une
de ma nationalité. Mon pays grande virtuose de piano...
ne quitte pas mes pensées.
Aujourd’hui je suis confiante La musique est toujours présente
en l’avenir, et nous avons un dans ma vie. J’en écoute
nouveau président. Les Iraniens énormément, et je cours tous les
sont lettrés et cultivés depuis bons concerts à Paris dès que le
des siècles, jamais ils n’ont temps me le permet. Il m’arrive
prêté le flanc à la montée des d’en jouer à nouveau lors de
extrêmes. soirées avec mes amis. A 14 ans
j’ai joué dans un film, ce qui m’a
Vous incarnez souvent des rôles amené à réfléchir. Je jouais avec
de femmes fortes... Parlez-nous aisance Bach et Mozart mais
de votre prochain film, « la j’écoutais du rock à la maison.
Reine d’Égypte »... Cette discipline me tenait un peu
à la marge de la vraie vie. La
Je suis brune, ténébreuse, je n’ai musique classique m’est alors
pas un physique de suédoise, cela apparue comme trop élitiste, j’ai
doit y contribuer. Et puis j’aime donc préféré ne pas intégrer le
ces rôles traversés de force, c’est conservatoire de Vienne, que
pour cela que je les choisis. En ce je devais rejoindre de façon
qui concerne ce prochain film, il imminente.
Comédienne qui affiche une J’ai grandi là où l’amour n’a pas littérature anglaise, la première « Two lovers » et « We own the
belle filmographie au cinéma, de couleur. ». Entre la France à m’avoir marqué : Dickens, night » m’ont marqué. J’aime son
elle s’essaie de plus au théâtre. et le Maroc, son cœur balance Oscar Wilde… Tout comme approche de l’amour face à la loi
Elle a tenu le haut de l’affiche d’un été à l’autre : « Chaque été, la littérature orientale : Khalil familiale. On y sent la nécessité
de « L’amante du rif » de je partais deux mois et demi en Gibran, Omar Khayam, Rumi… de créer. ».
Narjiss Nejjar, « Libre d’aimer » vacances, à Fez, à Casablanca, J’aime comment le thème de
d’Abdelhaï Laraki, a promené et surtout dans les montagnes, Pour Ouidad, ses désirs de films
l’Amour est traité dans la littérature
son regard parfois sombre là où il n’y a ni eau courante arabe ; il est inconditionnel, sont dictés par la densité humaine,
dans « Zéro » de Nour-Eddine ni électricité pour tous, une passionné, mystique. L’imaginaire le regard d’un cinéaste.« Si je lis
Lakhmari, et a campé avec télévision pour 50 villageois... Le n’a pas de limites. C’est l’une un scénario et que je n’ai aucune
justesse la femme de Youness contraste entre mon enfance à des plus belles littératures au projection, je ne le fais pas. Et puis
Bouab dans « Jezebel », d’Amir Paris et les montagnes de mes monde si ce n’est la plus belle la rencontre est très importante,
Rouani. Son goût pour le 7e origines m’a marqué. J’y suis pour moi. En ce moment je lis et elle détermine indéniablement
art ? « J’y suis venue par le née et liée. relis les écrits de Miguel Ruiz… mon choix. Je me fie à mon
désir de m’exprimer. Ensuite Edifiant ! ». intuition. J’aime les poètes, les
de nombreuses rencontres Plus tard, j’ai habité à sensibles. Il me faut un message,
ont concrétisé ma venue au Casablanca. Cette ville Quant aux cinéastes, sa une vision. ». Confiante pour le 7e
cinéma. », confie-t-elle à bouillonnante est une ruche de fascination va à des auteurs art marocain, elle déclare sans
Metropolis. « trésors humains vivants ». qui parlent un langage vrai, ambages : « Je le trouve plein
Des musiciens, des peintres, syncopé : « En voyant les films de créativité. Il est fort, il est en
Cette enfant du quartier parisien des acteurs, des jeunes artistes de Darren Aronofsky je me dis plein éveil, et en constant essor.
le plus coloré poursuit : « J’ai qui font énormément bouger les toujours : “c’est pour ça que Il est riche de par sa dynamique
grandi à Paris, dans les hauts de choses... Je suis fière de cette j’aime le cinéma. “ (Sic). Ses continentale, et par sa diaspora.
Belleville. J’y suis entièrement génération qui s’ouvre. films nous transportent autant J’en suis fière. ». Ses coups
attachée. Les couleurs, les sons, Aujourd’hui je fais souvent des qu’ils nous rendent de cœur lors de la compétition
les sourires… Tout m’y est allers-retours entre la France reconnaissants et stimulent officielle du 13e FIFM : « Fièvres »
familier. Chaque rue est un bout et le Maroc. Mes deux cultures notre créativité. », assène-t- de Hicham Ayouch m’a emportée.
de ma vie. Ménilmontant, c’est m’enrichissent. ». elle, soulignant : « J’aime sans « Swimming Pool » de Carlos
le perchoir de Paris, où nombre Lorsqu’elle ne tourne pas, conteste le travail de James Machado, et « Traitors » de Sean
de cultures se mélangent. En Ouidad dévore les œuvres de Gray, qui est venu partager son Gullette. ». Nul doute, Ouidad Elma
passant d’Edith Piaf à Django grands auteurs. Ses choix divers expérience lors d’un master class donnera encore corps et âme à
Reinhardt, ce quartier est et riches sont à son image : au 13eme Festival International nombre de rôles, forts, fragiles,
empreint d’histoire. libre et plurielle. « J’aime la du Film de Marrakech. intenses.
ATUIT
MENSUEL GR
à part entière, elle est vue non
comme une évolution linguistique
mais tel un simple phénomène
LIVRESSE
de société. Aucun travail de mise
Par Amine Lagssir à niveau et d’homogénéisation
n’est mené. L’usage de lettres
latines pour parler arabe est vu
DOMINIQUE CAUBET comme une banale nécessité
LE PETIT NICOLAS de la mondialisation, et tout le
monde parle sa propre darija
Tout le monde connaît Le Petit dans son coin. Les tangérois
Nicolas, du moins les francophones parlent chamali, les marrakchis
d’entre nous. Inscrit dans échangent en marrakchi, les fassis
l’imaginaire collectif des français, ont leur langue, et l’Etat parle
le rejeton de Sempé et Gosciny Arabe classique dans une joyeuse
n’est plus à présenter. Cette fois, cacophonie linguistique. Et pour
avec la contribution de l’INALCO, cause…
les aventures du Petit Nicolas sont La darija reste pour une certaine
narrées en darija. Cette même élite arabisante une langue
darija dont la place avait été mise bâtarde, qu’on utilise pour se
en débat à l’Institut Français en faire comprendre de son épicier.
2006. Ce jour-là, les intervenants Ils oublient que ces pays arabes
discutaient du rôle qu’avait joué qui vont nous en consoler. vulgaires questions quotidiennes dont ils revendiquent la fraternité
la nouvelle scène pour redorer C’est justement ce que vient jusqu’à un passé récent. De ont eux aussi créé leurs variantes
le blason de notre dialecte nous rappeler la sortie de ce Petit l’agressivité même. Des fossiles de la langue de Sibawih et qu’ils
national. Toutes les questions y Nicolas. La darija est aujourd’hui du panarabisme accusent Barry, les ont célébrées. Les égyptiens
étaient passées. De l’intérêt que devenue une question française. Amine El Alamy et Reda El Allali, ont fait briller leur version sur
représentait ce dialecte - compris Lorsqu’ils sont combinés, les d’être acquis à la cause d’une le Moyen-Orient et l’Afrique du
par une écrasante majorité au français parlant les darijas France qui veut détruire en nous Nord, les libanais les ont suivis,
Maroc - pour contrer le fléau de marocain, algérien et tunisien les dernières traces de notre puis les syriens et les jordaniens
l’analphabétisme, à la difficulté constituent 4 millions d’habitants, appartenance arabe pour nous et ainsi de suite… Mais si ces
de sa standardisation à cause ce qui en fait la deuxième langue priver de notre identité arabo- langues triomphent à l’oral, l’arabe
des différences régionales parlée en France. Cette statistique musulmane. classique reste la langue de
qui le caractérisaient. Depuis, a poussé l’INALCO à s’intéresser référence quand on passe à l’écrit.
beaucoup de progrès ont été de très près à la question et D’un autre côté, la graphie est sans
constatés. Les médias - surtout Dominique Caubet à lui dédier sa doute la question la plus sensible Dans l’histoire de l’humanité,
les radios - ont adopté cette vie académique. Ainsi, le travail quand on en vient à débattre cette situation a déjà existé. A la
langue pour s’adresser à leurs de Dom’, comme l’appellent de la darija. Le langage SMS a sortie du Moyen-Âge, l’Europe
publics, et les artistes ne cessent ses intimes, a permis d’explorer permis à une grande tranche de intellectuelle était guidée par le
d’en explorer les subtilités. Le différentes exploitations de la la population, légèrement lettrée, latin alors que dans chaque pays,
cinéma, longtemps raconté dans darija, la plus marquante étant d’adopter les nouveaux modes une langue était utilisée dans la
une langue hybride à mi-chemin sans doute son passage à l’écrit de communication. Incapables de vie courante. Ce n’est qu’avec
entre l’arabe classique et la darija en lettres latines, ou ce qu’on saisir leurs pensées en arabe, les l’adoption unanime des langues
en a fini avec « Jbed lmiftah dyal appelle vulgairement le langage peuples en ont créé une version territoriales que la Renaissance
essiyara », pour oser « In3el bou SMS. D’ailleurs, la sortie de ce petit latine, où chiffres et lettres se a atteint sa vitesse de croisière
l3alam », et « Finahoma swaret d Nicolas a participé à la parution du complètent, pour donner naissance avec le résultat qu’on lui connaît.
tomobile ». Pourtant, à l’heure où premier livre en graphie arabe et à une nouvelle codification de Quelques siècles plus tard, cet
les habitants premiers ont obtenu en transcription latine en France. l’arabe au grand dam des gardiens état de fait n’a pas empêché les
gain de cause et officialisé leurs Ici, dans les terres d’origine de de la tradition. Alors que les peuples européens d’être plus unis
langues, la darija est à la peine. Et la darija, une certaine honte marques se mettent à adopter que jamais.
ce ne sont pas les chassés-croisés accompagne le dialecte, réduit cette graphie qui s’impose de
verbaux entre Benkirane et Chabat au divertissement et aux plus en plus comme une langue Quelque chose à méditer.
Allez le voir parce que : De la fin de l’Algérie française, révolutionna la haute couture
qui l’a foudroyé, en passant par la française. Pari réussi pour Jalil
Jalil Lespert nous plonge dans la débauche post-soixante-huitarde Lespert puisque ce film a été
vie tumultueuse du petit prince de qui l’a plongé dans l’enfer de la approuvé par Pierre Bergé ;
la mode française. Il est vrai qu’on drogue, Jalil Lespert retranscrit le célèbre mécène y est
pourrait faire 10 films différents avec brio le parcours de ce génie gentiment présenté comme
sur le vie d’Yves Saint Laurent (un du 20ème siècle. Visuellement un entrepreneur avisé, doublé
autre, mis en scène par Bertrand c’est très réussi, les décors sont d’un amant sacrificiel, véritable
Bonello, sortira d’ailleurs en 2014), époustouflants et la musique bien œil du spectateur qui observe
mais pour ce premier film, le choisie, nous plonge littéralement et commente en voix off la
réalisateur a préféré se focaliser sur dans les différentes époques du déchéance de son amant.
l’histoire d’amour que le couturier film. Mais le plus réussi dans ce
entretenait avec son associé et film reste le casting : Pierre Niney
compagnon Pierre Berger, plutôt et Guillaume Gallienne réalisent
qu’au strass et paillette du monde une performance inespérée et
de la mode. Cette histoire d’amour fusionne parfaitement avec leurs
qui va porter le jeune artiste de la personnages respectifs.
mode, maladivement timide, Ils incarnent avec brio et sans
à fonder l’empire YSL. aucun superflu le duo qui
L’ASSASSINAT
DE JESSE JAMES
D’ANDREW DOMINIK
(2007)
de la scène
TALENT internationaux. Il n’y pas que les
Américains et les Européens qui
sont dignes d’intérêt. Lors de
marocaine
l’anniversaire de La Marche Verte,
j’ai revisité Inass Inass, afin de lui
insuffler une coloration destinée
aux clubbing. ».
FLAMMÉ
APRÈS AVOIR EN
MAROC, EN Au plus fort du dernier concert de
LES SCÈNES AU la Tolérance, à Marrakech, c’est
ROPE, DJ VAN
AFRIQUE ET EN EU un titre qu’il lance. Il revient sur
EMIER ALBUM
A RÉALISÉ UN PR ce grand moment de musique et
CAN TOUCH ». de partage : « Les gens ont évolué
SOLO : « MOROC
MPOSITEUR, IL
musicalement, aujourd’hui nous
PRODUCTEUR, CO sommes face à un public pointu
ATURING ET LES
ENCHAÎNE LES FE et exigeant. », lâche-t-il sans
SION ET SONS
TITRES, ENTRE FU
hésitation.
PORTRAIT SANS
TRADITIONNELS. Débordant de curiosité, en
E DE LA NUIT.
FARD D’UN ARTIST quête de nouvelles influences
musicales, DJ Van est également
Par Fouzia Marouf.
dans l’attente de l’embellie de ce
domaine. Il évoque tour à tour la
la tête du label Magic Castle : nécessité des droits d’auteurs au
« C’est une première plate-forme Maroc, et l’implication urgente
qui correspond à un studio de de l’Etat, nécessaire pour le bon
performances, à l’image d’une développement d’une industrie
école de DJ. L’idée a germé musicale digne du nom. « On a
dans mon esprit il y a bien vraiment besoin d’une législation
longtemps avec le souhait de et d’une structure qui posent les
Il débarque le sourire en bannière scène : « La musique c’est ma professionnaliser le domaine droits d’auteurs. », ajoute-t-il.
en vous tendant sa nouvelle galette, vie, mon souffle, mon oxygène. », musical. Je produis également de Imprégné de créations musicales
« Moroccan Touch », pressentie dit-il tout net dès le début de cet jeunes talents, cela s’inscrit dans diverses, il avoue avoir une
pour enflammer le dance floor cet entretien. Il débute en 1998, au une continuité. », souligne-t-il. préférence pour les chanteurs à
hiver, et se raconte dans un flow Star House et au Diamant Noir, Pionnier de la scène marocaine, voix comme Jill Scott : « C’est une
simple et ininterrompu. Ce nouvel clubs à succès des nuits de la cité il a été nourri au biberon du diva pour moi. J’ai une fascination
album est le fruit d’un travail réalisé ocre à l’époque. Aujourd’hui, après son Hip-Hop, RN’B, Soul, Funk, pour sa tessiture vocale, ses
entre 2012 et 2013. Sa couleur un parcours de ténacité il déclare : mais sa culture « C’est le hip- textes, son interprétation, son
musicale balance entre fusion « J’ai totalement auto-produit hop ». Fortement imprégné implication. ».
mixte et pur son marocain, mâtinée « Moroccan Touch » et signé les par les sonorités ethniques et
de samples hérités de clubbing. compositions. », précise-t-il. Sorti les musiques traditionnelles, il Lorsqu’il ne travaille pas ses
Résultat de l’actuel jus pensé par à 7000 exemplaires, cet opus va avoue : « C’est pour cela que je compositions, il vit et savoure les
l’artiste ? 11 titres que l’on devine suivre une nouvelle voie : distille cette vague à travers mes plaisirs simples de la vie. « Je suis
de fièvre dont : “This is Marrakech”, « On vise 10 000 CD par le biais compositions personnelles. ». un Marrakchi pur et dur, j’adore
“Aïcha”, “Let me be your fantasy”. d’une sortie digitale diffusée à Toujours avec le souci de ma ville, elle est tendance. J’aime
l’internationale. », poursuit-il. On transmission d’un patrimoine écouter du bon son au Burlesque,
Enfant de Marrakech, ville à l’aura compris, le bon son est riche : « En exploitant ces sons qui réunit des groupes Live ou
laquelle il déclare toujours son pour lui une affaire sérieuse. DJ je peux les faire découvrir aux encore DJ’te Sofia ; elle mixe
vif attachement, DJ Van est un Van multiplie les casquettes, il jeunes générations. Au Maroc, bien, c’est une fille, ça change du
autodidacte, un vrai artisan de la est également producteur et à nous pouvons faire de l’excellente Theatro. ».
ATUIT
MENSUEL GR
MUSIQUE
2013
US PROPOS E SON BEST OF
METROPOLIS VO
DAFT PUNK
Get lucky
S
PHARELL WILLIAM
Happy
ROBIN THICKE
Blurred lines
AVICII
Wake me up
DJ VAN
Inass Inass
BAAUER
Harlem Shake
EDWARD SHAPE
Home
STROMAE
Papaoutai
scannant ce cadre
Playlist à retrouver en
PRIVÉ ET CULTURE :
JE PAIE, DONC JE
DICTE !
SANS PUBLIC CONSISTANT NI SOUTIEN DE L’ETAT, LES ACTEURS DE LA CULTURE AU
MAROC ONT DEPUIS LONGTEMPS VENDU LEURS ÂMES AUX DIABLES MERCANTILES
QUE SONT NOS ANNONCEURS. ALORS QUE LES APPARITIONS DE STARS SE
MULTIPLIENT SUR NOS PUBS, LE NIVEAU DE LEURS CONTRIBUTIONS, LUI, STAGNE
QUELQUE PART ENTRE LA MÉDIOCRITÉ ET LE RIDICULE. MAIS LES CONSTATS NE
SUFFISENT PAS ET COMME ON DIT, IL N’Y A PAS DE FUMÉE SANS FEU. POUR VOUS,
NOUS SOMMES PARTIS À LA SOURCE DE CET INCENDIE PERPÉTUEL QUI SEMBLE
CONDAMNER LA RENCONTRE ENTRE PRIVÉ ET CULTURE. Par Amine Lagssir.
AU PAYS DES HOMMES-SANDWICHS presse, et des pubs télé quand le jeu en vaut la
chandelle. Avec cette dynamique, les marques
Alors que partout ailleurs dans le monde, culture ne se soucient pas de ce que représente la
et business ont trouvé un terrain d’entente, les culture qu’elles financent (ou plutôt les artistes
entreprises marocaines hésitent à s’engager qu’elles achètent), elles ne s’intéressent qu’à
plus qu’il ne le faut dans la culture. Un court- son impact auprès de leurs cibles. Le marketing
métrage de Nourredine Ayouch avec Moutouali au Maroc a fait des artistes les missiles de
en caleçon Toubkal, ce n’est pas pour demain. l’influence des marques.
Par contre, Guy Ritchie et Beckham pour H&M, Face à ce premier constat, nous nous sommes
c’est déjà fait. En parlant des Beckham, pendant demandés combien devaient bien payer les
que Victoria supervisait les designs pour la marques pour se donner un tel droit. Et là,
campagne d’un Range Rover, Khaled chantait omerta ! On nous répond que les marques
sur un camion l’été dernier. « s’associent à des artistes qui partagent nos
Tandis que Coca-Cola soutient des films valeurs et qui peuvent nous permettre de créer
destinés à du placement de produit, nos un lien plus fort avec nos clients » mais « nous
annonceurs se paient les têtes de nos artistes ne pouvons malheureusement pas divulguer
et les mettent sur des 4x3, des insertions les chiffres de nos accords avec les différents
artistes » nous confie, sous couvert d’anonymat, avant de faire des blagues pour les téléphones
un responsable auprès d’un grand promoteur dont il se moquait avant. On voit des artistes
immobilier national. Du côté des artistes, le sujet à la douzaine chanter pour des appartements
est tout aussi sensible. Dès qu’on leur en parle, économiques puis on en retrouve quelques
les stars de ces pubs sont mal à l’aise et au lieu uns poser pour une banque qui se veut celle
de répondre aux questions, justifient leur choix du peuple. Au moins là, on peut féliciter la
par des raisons alimentaires comme si on leur cohérence. Autrement, Hajja Hamdaouia chante
faisait un procès d’intention. A la fin, ils finissent pour un site d’annonce pendant qu’Hassan
par lancer un timide « Chi baraka ou safi », avant El Fed (encore lui) joue son personnage d’une
de changer de sujet. D’ailleurs, les marques série de Ramadan pour leur concurrent ;
justifient souvent ce silence par des clauses de Masta Flow prête l’un de ses titres à Head &
confidentialité qui seraient imposées par les Shoulders et deux gagnants d’un télé-crochet
artistes eux-mêmes. musical national veulent nous faire croire que
Bien sûr, au jeu des rumeurs, des chiffres se c’est en mâchant du chewing-gum qu’ils y sont
baladent. 800 000 dhs pour le premier contrat parvenus.
de Hassan El Fed avec Méditel en 2005.
7 500 000 dhs pour Shah Rukh Khan, acteur BRAND CONTENT : LE MARKETING PAR LA
vedette indien invité lors du 12e FIFM (Festival CULTURE OU LE MARKETING DE LA CULTURE
International du Film de Marrakech) et Khaled
cet été. Dounia Boutazout exigerait 500 000 dhs Cependant, le tableau n’est pas totalement noir.
pour ses apparitions. Par contre, à peine Face à cette tendance de fond qui fait de l’usage
quelques milliers de dhs pour les rappeurs commercial de l’image des artistes son crédo,
derrière le « Li f’balek dyalek » de Sprite. des expériences plus harmonieuses ont engagé
Mais ce ne sont que des rumeurs. Et puisque privé et culture dans un cercle vertueux dont les
personne ne veut nous en parler, nous avons résultats sont souvent satisfaisants.
décidé de nous faire notre propre idée de cette Témoin : Switchers d’Inwi. Une websérie qui
infructueuse union qu’est la rencontre entre le a connu sa consécration grâce à une diffusion
privé et la culture. télévisée à partir de sa deuxième saison.
Loin de tout discours publicitaire, l’opérateur
Au Maroc, le privé et la culture, c’est aussi une national s’est contenté d’un léger placement
histoire de fils de pub. Depuis bientôt 40 ans, produit dans les images d’un feuilleton qui
nos planeurs stratégiques ont toujours fait appel rappelait les séries américaines les plus
aux leaders d’opinion. On en viendrait presque récentes dans son narratif. La qualité de la
à croire qu’ils organisent un concours secret de réalisation et l’intelligence de l’écriture en
celui qui placera la plus grande star dans une ont fait un événement de la toile marocaine.
campagne. De Touria Jabrane et son légendaire Par conséquent, fortes du succès de leur
« Labass Mnine Kayen Chabbou ! » au « 9ssim programme, les équipes d’Inwi ont déployé des
Billah » de Abdelkader Secteur, en passant dispositifs allant du web à l’insertion publicitaire,
par Jamel et ses loufoqueries téléphoniques autour d’un travail artistique qui leur a acquis
ou encore Fatema Kheir en fan de chewing- la sympathie d’une tranche de la population
gum à la chlorophylle, la relation des marques très gourmande en services téléphoniques et
aux stars de la culture (si on est quand même Internet. Un pari gagnant si l’on en croit les
un peu ouvert sur la définition de la culture, résultats de connexion de Switchers.ma ou le
pluralité oblige), semble réciter les mêmes nombre de vues des épisodes de la série.
gammes avec très peu d’innovation. L’exemple de l’événement « Absolutment Artiste »
Un jeu de chaises musicales a lieu face aux est, lui aussi, très impactant à cet égard. En
yeux incrédules d’un public qui voit Hassan 1998, via sa marque Absolut, MR Renouvo lance
El Fed égratigner subtilement Bayn pour Méditel un appel à candidatures à des artistes pour la
e t ro p o l i s . m a
www. m
Quelle est la fréquentation du A combien s’élève cette d’habitude, nous en comptons Revenons au FIFM ; vous avez
cinéma Colisée ? subvention et de quel ordre est trois ou quatre quand un film acquis « Tel père, tel fils »,
votre prêt ? rencontre un vif succès lors film japonais de Hirokazu
Il s’agit d’une salle qui accueille d’une séance supplémentaire à Kore-eda, présenté lors
750 places. Nous devons Elle représente 760.000 dirhams 17 heures ; mais lors du FIFM, de la programmation hors
redoubler d’efforts pour la et est destinée à aider les 50% de spectateurs n’achètent compétition...
maintenir en activité et en vie exploitants de salles qui ont pas leurs tickets car ils ont des
car depuis cette année, la taxe dès lors acquis l’équipement badges d’accès relatifs au festival. C’est un film réalisé en 2013, et
para-fiscale imposée par l’État numérique. C’est une avance sur le genre de cinéma que l’on n’est
est passée de 20% à 23%. recette qui les aide à hauteur de Vous avez évoqué une pas accoutumé à voir au Maroc.
Actuellement, je me bats sans 50% de leur investissement. En quatrième séance pour des J’en ai acheté les droits. Je vais
relâche afin de la maintenir ce qui concerne le prêt que j’ai longs-métrages au succès perdre de l’argent car les autres
ouverte. contracté, il s’élève à 1 million évident, est-ce le cas de « Road salles de cinéma ne souhaitent
et demi de dirhams. Mais nous to Kaboul » de Brahim Chkiri ? pas le programmer. J’ai même
Parlez-nous du défi du devons être plus nombreux à demandé de l’aide à l’Ambassade
numérique qui concerne les doter nos salles en numérique. Absolument. « Road to Kaboul » du Japon, qui est dénuée de
petites salles de cinéma au L’État doit plus que jamais nous est vraiment un film phénomène budget dans ce domaine.
Maroc ? y aider. qui a été reprogrammé à plusieurs
reprises. Cette quatrième séance Quel est le prix de « Tel père, tel
J’ai à ce titre contracté un prêt Quel est le mode de a longtemps été renouvelée pour fils » ?
avant l’obtention d’une subvention financement du Colisée ? cette comédie géniale. Cela a
octroyée par le CCM (Centre aussi concerné les multiplexes, 5000 dollars. Et je ne peux pas
Cinématographique Marocain), car Le financement de cette salle de qui l’ont notamment tenu au haut me permettre de perdre cette
le cinéma Colisée est équipé en cinéma est le tarif du ticket. Il de leur programmation. somme sur chaque film. Pourquoi
matériel numérique depuis un an coûte actuellement 15 dirhams le FIFM ne permettrait-il pas aux
et demi, condition indispensable à cause de la hausse de la TVA Le public marocain est-t-il plus exploitants de salles d’acheter les
pour percevoir ladite subvention. passée à 23% cette année. friand de produit national ? trois ou quatre films primés en
Pour le moment, sept salles sont Auparavant il valait 10 dirhams. octroyant une subvention ? Ainsi
équipées en numérique au Maroc et Il faut en fait distinguer plusieurs nous pourrions directement
concernées par cette subvention : Au plus fort du Festival du Film publics. Par exemple, pour ce négocier avec les distributeurs et
les cinémas Rif, ABC, et Ritz à de Marrakech, la fréquentation qui a trait au public marrakchi, les producteurs qui sont présents
Casablanca, le Broca et le Colisée est-elle plus accrue puisque il représente deux catégories lors de cet événement. Je suis
à Marrakech, enfin, le Roxy à vous programmez les films différentes : une part arabophone, prêt à consacrer une séance
Tanger et l’Avenida à Tétouan. Nous qui concourent en compétition et une autre part occidentale. Il y par jour de façon à ce que les
sommes obligés de maintenir nos officielle ? a par conséquent un public qui va gens puissent voir ces films,
salles à jour, c’est à dire dotées choisir des films marocains, et un par exemple à hauteur d’une
en numérique, car il n’y a plus Oui. Nous programmons six second qui va porter sa préférence subvention de 1000 dollars par
aujourd’hui de films en 35 mm. séances par jour alors que pour des films internationaux. semaine, comme l’a fait Europa
Le lampadaire arco
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Designer : Alvador Alto
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s Gnaouas.
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vers Rissani,
Remontez ensuite
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surnommée la ville
rez sa célèbre
sables, et découv
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palmeraie, ses ks
légendaire
vestiges de la cité
ur clôturer
de Sijilmassa. Et po
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votre séjour, enfonc
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fférentes vertus
réputé pour ses di
paysement
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Le soir de la Saint
Sylvestre,
la plupart des Espa
gnols se
réunissent pour de
s grands
repas en famille ou
entre amis,
mais à l’approche
de minuit,
ils investissent les
rues pour
se regrouper à la
Plaza Nueva
pour le compte à
rebours ; ils
vont y déguster le
s 12 raisins
traditionnels syno
nymes de
bonheur et fortune
pour la
nouvelle année à
venir, avant
de continuer la fê
te dans les
discothèques et le
s pubs du
quartier El Arenal
ou dans les
nombreux bars de
Triana où l’on
peut écouter en liv
e les chanteurs
de flamenco et ad
mirer leurs
danseurs jusqu’au
petit matin.
de transfert qui est en train de naître chez les jeunes. J’ai eu l’occasion de participer à des rencontres
entre le public jeune et leurs artistes de prédilection, que ce soit lors de festivals, d’émissions radios ou
télés, ou d’activités culturelles. j’ai vu à quel point nos jeunes qui ont besoin de rêve, de plaisir, d’espoir, de
perspectives, se retrouvent en ces jeunes « héros » qui leur ressemblent.
Dans toutes sociétés le jeune à la recherche « d’idoles » se tourne tout naturellement vers le sport, la
chanson ou le cinéma. A l’heure actuelle chez nous émergent des figures qui font vibrer les jeunes : je
pense immédiatement à Ahmed Soultan qui est en passe d’incarner “l’idole des jeunes’’ et qui par son
talent, sa spontanéité, et son physique, est certainement celui qui draine le plus de fans. La seule annonce
de sa présence à une manifestation déplace les foules ; lui-même d’ailleurs s’implique pour des causes
humanitaires, des associations... Il a ainsi accepté de soutenir le combat des jeunes de Sidays contre le sida.
Mustapha Slameur quant à lui de par ses textes, sa voix, les thèmes qu’il traite, est en passe d’être le “Grand
Corps Malade” Marocain ; j’ai assisté à sa première prestation publique lors de la seconde édition de “Escale
à la sqala” - nouveau rendez vous culturel mensuel des associations Marocains Pluriels, Sqala et Droit de
Cité - et en 3 slams il a conquis le public de plus de 300 jeunes... C’est aussi Si Simo, jeune rappeur dont les
chansons collent à la peau et à la vie de la jeunesse Marocaine, ou encore Oum, diva de la nouvelle scène
qui incarne si bien le métissage des sons, des rythmes, des origines... Une réflexion de Valérie Morales Attias,
femme de communication s’il en est, m’a paru fort bien résumer ce phénomène de société auquel nous
assistons : la naissance d’une sorte de “star système” dans le bon sens du terme où des jeunes deviennent
artistes et franchissent ce statut pour accéder à celui de star, d’où la naissance du phénomène de “fans” qui
les aiment, les suivent, les approchent et y trouvent source de plaisir...
Alors bien sûr se trouvent des esprits chagrins pour déjà s’insurger ! Il faut au contraire se réjouir de voir des
jeunes, issus du peuple, accéder à ce statut d’artistes “adulés” et voir notre jeunesse s’y identifier... Ce sont
autant de “modèles” positifs, de repères identitaires, et d’exemples motivants qui émergent. Dans le cinéma
aussi apparaissent de jeunes acteurs charismatiques susceptibles d’avoir cette fonction, tels Nour-Eddine
Lakhmari, Latefa Ahrrare, Younes Bouab... De grâce ne cassons pas ces jeunes “héros” car nous priverions
notre jeunesse d’images identitaires valorisantes et motivantes.
Vive nos “idoles des jeunes” !