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Definition :

La réhydratation en medicine vétérinaire est un processus crucial pour


restaurer l’équilibre hydrique et électrolytique chez les animaux , en
particulier lorsqu’ils souffrent de déshydratation due à des maladies, des
diarrhées, des vomissements ou d’autres affections, elle peut être
réalisée par voie orale , sous-cutanée ou intraveineuse , selon la gravité
de la déshydratation et la condition de l’animal, il est essentiel de
consulter un vétérinaire pour déterminer le meilleur plan de
réhydratation pour chaque cas specifique.

Volume à perfuser :
En l'absence de symptômes d'hypovolémie, il est nécessaire de tenir
compte à la fois du pourcentage de déshydratation et des besoins de
maintien pour corriger le déficit hydrique dans les 24 heures. Dans le
cadre d'un protocole de réhydratation, le volume total de cristalloïdes
isotoniques à perfuser est calculé selon la formule suivante :

Besoins d'entretien + % de déshydratation + Pertes en


Volume à perfusercours
=
24 heures

Les besoins d’entretien sont généralement de l'ordre de 40 à 60 mL par


kilogramme par jour, ajustés en fonction de la taille de l'animal (les
animaux de petite taille nécessitent un volume plus important par
kilogramme).

Debit de perfusion :
Le débit de la perfusion doit être ajusté en fonction de l'ampleur des
pertes en volume ainsi que de leur rapidité. Une étude menée par
Bjorling et Rawlings (1983) a révélé que chez les chats sains sous
anesthésie (sous-entendu, "capables de concentrer/diluer leurs urines"),
aucun œdème pulmonaire ou autre signe de surcharge hydrique n'a été
observé avec des débits de perfusion allant jusqu'à au moins 90 mL/kg/h.
En revanche, chez les chiens, d'autres recherches ont montré que des
signes cliniques de surcharge hydrique apparaissent à des débits égaux
ou supérieurs à 90 mL/kg/h, ce qui suggère que les chats sont moins
sensibles à la surcharge hydrique que les chiens.
Pour une chirurgie nécessitant une anesthésie générale, le débit de
perfusion recommandé est généralement de 5 à 10 mL/kg/h, avec une
adaptation en fonction des risques hémorragiques. Pour garantir un
contrôle optimal du débit de perfusion, des pompes à perfusion sont
disponibles. Elles sont équipées d'un système d'alarme qui alerte le
personnel par des signaux sonores en cas de dysfonctionnement de la
perfusion, tel qu'un caillot obstruant le cathéter ou la tubulure.

Monitorage :

En règle générale, la fluidothérapie doit être régulièrement évaluée et


ajustée en fonction des besoins de l'animal. Cela comprend la réalisation
d'un examen clinique comprenant la mesure de la fréquence cardiaque et
de la respiration, la surveillance de la production d'urine, la vigilance de
l'animal, le suivi du poids à long terme et l'évaluation des signes de
déshydratation.
Chez un animal déshydraté, les valeurs d'osmolalité urinaire (OsmU) et
de densité urinaire (DU), initialement élevées, diminuent
progressivement jusqu'à atteindre des valeurs isosthénuriques une fois le
processus de réhydratation terminé, indiquant un équilibre entre les
osmolalités plasmatique et urinaire, et l'arrêt de l'oligurie
physiologiquement mise en place pour préserver l'eau. Il est de la
responsabilité du clinicien de surveiller étroitement la production d'urine
de l'animal lorsqu'une perfusion est mise en place, en particulier en cas
de suspicion d'affection rénale.
Il convient de rappeler que la production d'urine moyenne chez le chat
varie généralement entre 1 et 2 mL/kg/h.
Si l'oligurie persiste, il est recommandé d'augmenter l'apport quotidien
de liquide jusqu'à 5% du poids corporel de l'animal, en supposant que les
estimations initiales de déshydratation étaient imprécises.
Si un animal est capable de concentrer correctement ses urines mais
qu'elles sont produites en quantités excessives et diluées, cela peut être
attribuable à une suradministration de liquides.
Divers signes cliniques liés à une surcharge hydrique peuvent être
observés, notamment un encombrement nasal, un œdème
conjonctival(chemosis) , de l'agitation, des frissons, une accélération du
rythme cardiaque(tachycardie), de la toux, une respiration
rapide(tachypnée), un œdème pulmonaire, une accumulation de liquide
dans l'abdomen(l'ascite),, une augmentation de la production
d'urine(polyurie), un globe oculaire proéminent(exophtalmie), et
éventuellement des diarrhées et des vomissements.
En cas de doute persistant quant à la capacité de l'animal à boire
suffisamment par lui-même, notamment en cas de problèmes rénaux, il
est recommandé de réduire progressivement le débit de la perfusion sur
une période de 24 à 48 heures, tout en surveillant l'évolution de l'état
clinique de l'animal. Une fois que l'animal est capable de maintenir son
équilibre hydrique par lui-même grâce à l'alimentation et à la
consommation d'eau, la fluidothérapie peut être interrompue.
Réhydratation des bovins :

En utilisant l'examen clinique, il est envisageable d'évaluer le niveau de


déshydratation chez le veau malade. En se basant sur cette estimation
ainsi que sur une approximation du poids, ou idéalement sur le poids
exact du veau, il est possible de calculer la quantité de liquide à
administrer en utilisant la formule suivante :
Q(en L)= %déshydratation x poids vif(en kg) + 0,035 mL x poids vif(en
kg)

Cette formule permet de déterminer la quantité à administrer sur une


période de 6 heures. Le volume obtenu correspond à la somme des
volumes à administrer par voie orale et parentérale. Lorsque la
déshydratation est inférieure à 5%, il est possible d'utiliser
simultanément les deux voies d'administration (parentérale et orale) dès
le début.
Par exemple, pour un veau de 50 kg déshydraté à 10% : Q = (0,1 × 50 +
0,035 × 50) = 6,750 L Ainsi, il aura besoin de 6,750 L de réhydratant
(parentéral et oral) pour compenser la déshydratation et les pertes
physiologiques au cours des 6 prochaines heures. Dans un premier
temps, ce volume doit être administré par perfusion lente, à un débit
régulier sur 2 heures, afin de corriger la déshydratation et faciliter
ensuite la prise de boisson et de réhydratant par voie orale.

Une perfusion intraveineuse doit être initiée dès qu'un veau présente une
déshydratation sévère (>8%), une diminution ou une absence de réflexe
de succion, ou encore des signes de dilatation de la caillette et/ou
d'hypomotilité intestinale.
Il est primordial de réchauffer le liquide de perfusion avant son
administration au veau. Pour ce faire, il suffit de placer les poches de
perfusion dans un seau d'eau chaude ou de faire passer la tubulure dans
ce dernier. Cette mesure permet d'éviter une dépense énergétique
supplémentaire pour porter le fluide de perfusion à la température
corporelle.

Les solutés cristalloïdes utilisables:

Les solutions cristalloïdes disponibles comprennent des solutions


aqueuses d'électrolytes ou de glucides simples. Ces substances
peuvent facilement traverser le secteur vasculaire pour atteindre le
secteur interstitiel. Les solutions cristalloïdes n'ont pas de propriétés
oncotiques, mais elles permettent d'augmenter le volume de tout le
compartiment extracellulaire.
Les solutions cristalloïdes sont classées en solutions hypertoniques et
isotoniques en fonction de leur osmolarité par rapport au plasma.
1. Solutions hypertoniques :
Il existe des solutions hypertoniques simples telles que :
 solutions salines hypertoniques (NaCl de 5 à 10 %);
 solutions glucosées hypertoniques (glucose ou dextrose de 30 à
50 %);
 solution bicarbonatée à 4,2 %; ou des solutions complexes
contenant divers électrolytes, des substances alcalinisantes et
des glucides simples.
Ces solutions fournissent les substances nécessaires dans un volume
réduit, ce qui permet une perfusion rapide.
Les solutions salines hypertoniques sont bénéfiques en cas de choc
hémorragique, traumatique ou septique. Elles attirent l'eau du
compartiment cellulaire et du rumen vers le compartiment
plasmatique, ce qui entraîne une augmentation prolongée de la
précharge et une diminution transitoire de la postcharge.
Cependant, la contractilité myocardique est temporairement
réduite. Dans l'ensemble, les effets sont positifs, avec une
amélioration de la perfusion tissulaire...

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