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En décembre 2012, l’ONUSIDA estimait à 35 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH)

dans le monde, dont 71 % en Afrique subsaharienne [1]. À la même date, le Togo comptait 113 239
PVVIH, dont 57,1 % de femmes [2], avec une prévalence nationale estimée à 2,5 % [3]. L’augmentation
du nombre de PVVIH a ouvert la voie à une autre phase de l’épidémie, notamment celle des
conséquences sociales, marquées par un niveau élevé de stigmatisation et de discrimination [4].

La stigmatisation et la discrimination à l’endroit des PVVIH ont un impact négatif sur les efforts
nationaux fournis pour la prévention et la prise en charge du VIH/Sida. En effet, des études ont rapporté
que la stigmatisation prononcée à l’endroit des PVVIH empêche leur accès aux services de prévention,
de dépistage et de prise en charge médicale [5-8], ou encore diminue leur adhérence au traitement
antirétroviral [9], ce qui pourrait favoriser et faciliter la transmission du VIH. De même, la peur de la
stigmatisation ou de la discrimination peut amener certaines femmes enceintes à refuser de se faire
dépister [10-13], ou de suivre les conseils en matière d’allaitement [14] dans le cadre de la prévention
de la transmission du VIH à leur enfant.

En Afrique subsaharienne, de nombreuses études ont rapporté la prépondérance des cas de violence,
d’abus et de discrimination contre les PVVIH [15-18]. Au Togo, les expériences de stigmatisation et de
discrimination, bien que dénoncées par de nombreuses associations de PVVIH, restent peu évaluées et
décrites dans la littérature. Pour lutter efficacement contre ce problème, il fallait disposer de données
factuelles sur le terrain afin de mieux planifier les actions à mener. C’est dans cette optique qu’une
enquête nationale sur la stigmatisation des PVVIH a été commanditée par le Programme National de
Lutte contre le Sida au Togo (PNLS), avec le soutien du Réseau Mondial des Personnes vivant avec le VIH
(GNP+), de la Communauté Internationale des femmes vivant avec le VIH (ICW), de la Fédération
internationale de régulation des naissances (IPPF) et de l’ONUSIDA. L’objectif de cette étude était de
décrire les différents aspects de la stigmatisation et de la discrimination vécue par les PVVIH au Togo en
2013.

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