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LAPHYSIQUE ENSUP&ENSPÉ
PROBLÈMES COMMENTÉS / Classes prépas
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CHEZLEMÊMEÉDITEUR

Cours de physique de Berkeley


Vol. 1.-Mécanique, 1990, 6e tirage, 512 pages.
Vol. 2. - Électricité et magnétisme, 1993, 8e tirage, 480 pages.
Vol. 3. - Ondes, 1993, 7e tirage, 632 pages.
Vol. 4. - Physique quantique, 1994, 3e édition, 6e tirage, 448 pages.
Vol. 5. - Physique statistique, 1994, 5e tirage, 424 pages.
Problèmes d'électronique analogique et numérique, par M.Fourrier,
collection U, 1993, 320 pages.
Relativité restreinte, par M.Cissoko
collection U, 1994, 240 pages.
Électrocinétique, par L.Quaranta,
collection Cursus, 1993, 176pages.
Électrostatique, magnétostatique, par L. Quaranta,
collection Cursus, 1994, 176 pages.
Exercices corrigés de mathématiques pour les classes préparatoires et universités en
sciences de la vie et de la Terre. Annales de l'oral de l'École normale supérieure de
Lyon- Saint-Cloud 1993-1984, par 1.Charon, O. Hudryet J. Roussel,
1994, 200 pages.
Problèmes corrigés de mathématiques pour les classes préparatoires et universités en
sciences de la vie et de la Terre. Annalesde l'écrit de l'École normale supérieure de
Saint-Cloud - Lyon 1984-1993, par 1.Charon, O. Hudryet J. Roussel,
1994, 200 pages. -
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LA PHYSIQUE
EN SUP & EN SPE
PROBLÈMES COMMENTÉS

Classes p r é p a s
ALAIN MARUANI

ARMAND COLIN
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f DANGER 1 uereprésente
logo a pour objet d'alerter le lecteur sur la menace que
pour l'avenir de l'écrit, tout particulièrement dans le
domaine universitaire, le développement massif du « photo-
copillage n.
Cette pratique qui s'est généralisée, notamment dans les
établissements d'enseignement, provoqueune baisse brutaledes
achatsdelivres, aupointque lapossibilité mêmepourles auteurs
de créer des œuvres nouvelleset de les faire éditercorrectement
estaujourd'huimenacée.
LE Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans
PHOTOCOPL
ILAGE autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites.
, TUELELV
IRE, Les demandes d'autorisation de photocopier doivent être
adressées à l'éditeur ouau Centre français d'exploitation dudroit
de copie : 3, rue Hautefeuille, 75006 Paris. Tél. : 43 26 95 35.

Illustration de couverture :

Recoloriage deGuySabadied'une vignette deChristophe


extraite desMalices dePlicket Plock(1904).

@ArmandColinÉditeur.

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés reservés pour tous
pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit,
des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et
constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une part, les reproductions strictement
réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre
part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre
dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et
L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l'accord de l'éditeur. S'adresser au
Centre français d'exploitation du droit de copie, 3 rue Hautefeuille, 75006 Paris.
Tél. : 43.26.95.35.
@Armand Colin Éditeur, Paris, 1994
ISBN 2-200-21533-9

Armand Colin Éditeur, 103, boulevardSaint-Michel, 75240Paris Cedex 05


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TABLE DES MATIÈRES


Effets de marée (TA, 1991) 1
Solution 4
Commentaire 11
Le moteur à fil de caoutchouc (C, 1990) 15
Solution 18
Commentaires 25
Bulles, cavitation et applications (M, 1991) 31
Solution 35
Commentaires 41
Une souris dans une roue (TA, 1991) 48
Solution 51
Commentaires 60
Ondes et courants marins (C, 1992) 66
Solution 70
Commentaires 81
Signal interférométrique, détection d'enveloppe (P', 1992).. 83
Solution 89
Commentaires 104
Étude de chaînes d'oscillateurs (P', 1993) 109
Solution 116
Commentaires 130
Une introduction aux propriétés optiques
des diélectriques (P', 1994) 137
Solution 144
Commentaires 156
Quelques propriétés des cavités optiques (M, 1994) ............ 161
Solution 169
Commentaires 184
Voile de Flettner (C, 1994, partiel) 193
Solution 196
Commentaires v.:.. 201
Index ............................................................................... 205
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Présentation
Les problèmes présentés dans cet ouvrage sont un florilège d'épreuves posées au
concours communMines, Pont, Telecom ENSTAet PolytechniqueTA.
Les solutions en sont suivies de commentaires, de variantes, d'indications sur des
aspects complémentaires, d'aperçus historiques et plus généralement denotions vi-
sant àexpliciter la problématique du sujet.
Les repères bibliographiques n'ont aucune prétention à la pertinence, afortiori à
l'exhaustivité. Plutôt que rappeler les excellents textes en langue française avec
lesquels le lecteur intéressé est déjà sûrementfamilier, ils renvoient le plus souvent
ce dernier à des travaux spécialisés. L'index, volontairement détaillé, est à la fois
lexical et thématique.
Remerciements
Il est audacieux defaire paraître ce livre sousmasignature unique. Voicila vérité.
M. Sirot, directeur du concours, m'afait tout du long l'honneur et l'amitié de son
aide et deson assistance. Dela mêmemanière, M. Gié, inspecteur général apro-
digué nombre d'appréciations et de commentaires defond et deforme très éclai-
rants.
M. Kremmer, chefde Cabinet duDirecteur de TELECOMParis, n'a pas ménagé
son tempspour participer à diverses phases de la mise au point de ce livre. M.
Chabran a montré en le même lieu la même amicale diligence. En prenant la
charge de certainesfigures (celles qui sont mieuxfaites que les autres), M.Mahé
m'a sauvé dudésespoir. L'intérêt et le soutien amical deM.Maître, chefdudépar-
tement Images à TELECOMParis ont été égalementgratifiants. MM.Lardeux et
Lejeune ont efficacement contribué à la qualité des conditions dutravail.
La rédaction, dans chacun deses aspects, doit beaucoup à la collaboration del'é-
quipe des collaborateurs duconcours, MmesetMM.les Professeurs Alozy,Benoit,
Bernard, Bonnet, Debbasch, Decamps, Deleplanque, Denis, Devanz,Dornier, Du-
pont, Fauris, Fraticelli, Garing, Gourlay-Valérie, Leygnac, Mercier, Nusimovici,
Pauzat-Ellinger, Pinson, Queyrel, Savineau, Soehnlen, Vinatier, Victor, Viot et
Zananiri, avec quij'ai leprivilège et leplaisir de travailler. Peut-être mepardon-
neront-ils la manière collective dontje les traite ici. Elle ne correspond qu'à l'exi-
gence de concision. Qu'ils veuillent bien croire queje m'adresse individuellement
à chacun d'entre eux.
MmeMaître m'afait bénéficier d'une lecture experte et minutieuse deplusieurs
solutions, ce qui a conduit à des amendements décisifs. M. Ventre a corrigé des
imprécisions quej'avais commisessur la détection d'enveloppe.
SiMlleRastierma indiqué commentpasser d'une typographie aléatoire à untexte
lisible, maresponsabilité restepleine et entièrepour les défauts résiduels et les er-
reurs ; mercipar anticipation à tout lecteur qui voudra bienmensignaler.
Celivre n'auraitpas existé sans l'impulsion initiale demonami et collègue Olivier
Hudry et le soutien chaleureux deM.Blanc, des éditions ArmandColin.
Je voudrais enfin dédicacer ce travail à Emmanuelet àAntoinepour qui, endépit
des détournements prolongés de Papa qu'elle a commis, la physique reste telle-
mentamusante et simple. J'espère que, si d'aventure ils s'y engagentunjour loin-
tain, la lecture decetouvrage nelesfera pas changerd'avis.
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Effets de marée

Énoncé (TA, 1989)


Les forces qui s'exercent entre deux corps célestes sont à l'origine d'effets ana-
logues aux effets de marée observables dans les océans de notre planète ; un objet
donné subit des forces d'inertie ou de gravitation variables d'un point à l'autre ; le
bilan des écarts entre ces diverses forces s'appelle forces de marée. Ona ainsi af-
faire à des effets de marée sur les galaxies doubles, les étoiles doubles ou les pla-
nètes et leurs satellites. Le but de ce problème est de caractériser et d'étudier
quelques effets associés aux forces différentielles de gravitation : on ne tiendra
dans ce problème nul compte des forces différentielles d'inertie, associées à
l'éventuelle rotation des objets enquestion.
I) QUESTIONPRÉLIMINAIRE
Soit la demi-sphèrehomogène, de masse m, derayon r et decentre Sreprésentée à
la figure 1. Déterminerla position de son centre de masse GvOnposera SGl = b.

Fig. 1Centre de masse Fig. 2Planète et satellite


II) ÉTUDEQUALITATIVESTATIQUE
Unsatellite sphérique de masse 2m, decentre Set derayon r est modélisépar deux
points G1et G2distants de 2b et affectés chacun de la même masse m(figure 2).
Cesatellite est solide, sa cohésion étant assurée par l'attraction gravitationnelle des
deux masses placées respectivement en GI et enG2. Il est soumis à la force d'at-
traction gravitationnelle d'une planète de masse M,derayon Ret de centre 0, ori-
gine d'un référentiel galiléen. Onnote OS=Let onsuppose L» b.
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II-1) A l'instant initial, les points 0, G2, S et sont alignés dans cet ordre. Dé-
terminer, sous la forme d'un développement limité au premier ordre en b/L, l'ex-
pression de la force subie par G1de la part de la planète. On notera u le vecteur
unitaire dirigé de 0 vers S et G la constante de gravitation universelle.
On rappelle que G = 6,67 x 10 -11 m3.kg1 .s-2.

Le premier terme du développement de la force totale subie par le satellite corres-


pond au modèle ponctuel : masse 2m placée en S. Il est associé au mouvement
principal du satellite, c'est-à-dire à la révolution orbitale autour de la planète. Le
terme du premier ordre en b/L correspond aux effets de marée.

11-2) Toujours dans le cas où les points 0, G2Set G1sont alignés dans cet
effetdemontrer
ordre,
marée.qu'il existeunelimite Lmendeçàdelaquellele satellite sebrisepar
Laplanèteestla Terre, lesatelliteestlaLune:
M = 6.1024kg, R = 6 400 km, m = M/81,5, r = 1 750 km et L = 380 000 km

11-3) Calculer Lm pour ce système. Pensez-vous que la Lune se soit détachée de


la Terre ? Comment peut-on expliquer la présence d'anneaux autour de Saturne ?

Le satellite est constitué d'un noyau rigide entouré d'un manteau visqueux pouvant
glisser avec frottement sur ce noyau.

11-4) Déterminer qualitativement la forme d'équilibre du satellite. Représenter


sur un schéma cette forme d'équilibre à deux instants différents de la révolution
orbitale. En déduire que le satellite acquiert une rotation propre, dont on précisera
le sens par rapport au mouvement de révolution orbitale.

Cette rotation propre entraîne le frottement du manteau sur le noyau et donc une
déperdition d'énergie.

11-5) En quels points de la trajectoire elliptique la perte d'énergie par unité de


temps est-elle la plus importante ? En déduire que l'orbite se circularise au cours du
temps.

III) ÉTUDE QUANTITATIVE DE LA SYNCHRONISATION DES PÉ-


RIODES PROPRE ET ORBITALE.

On s'intéresse dans cette partie aux effets proprement dits de marée produits par la
Lune sur les océans de notre planète. Le système Terre-Lune étant considéré
comme isolé, on notera la masse réduite J1 = Mm/(M + m). On supposera en outre
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dans ce qui suit que sur la durée d'une révolution les différentes trajectoires seront
assimilables à des cercles. Dans le référentiel barycentrique, supposé galiléen, la
Terre et la Lune décrivent des cercles centrés sur le centre de masse du système
Gmet la vitesse angulaire orbitale commune autour de ce point est notée Q. La
Terre et la Lune ont des vitesses angulaires de rotation propre désignées respecti-
vementpar <Det Q; les périodes associées actuellement sont de unjour pour la
Terre et vingt-septjours pour la Lune. Les vecteurs rotation correspondants, Cû et
fl sont colinéaires et de même sens. On admet que les orbites demeurent des
cercles au cours du temps et que les vitesses angulaires orbitale et propre de la
Lunedemeurent égales entre elles. Les grandeurs L, met Q sont des fonctions du
temps t.
llI-l) Exprimer l'énergie cinétique, Ec, du système Terre-Lune et montrer
qu'avec unebonne approximationonpeut écrire :

111-2) Donner, avec la même approximation, l'expression du moment cinétique


barycentrique du système.
111-3) Exprimer l'énergie mécanique totale du système.
111-4) Quelle est la relation, liant a et L, traduisant le fait que les orbites sont
circulaires ? En déduire la relation entre une petite variation relative et une
Q.
petite variation relative dUL.
HI-5) Tenant compte du caractère isolé du système, exprimer la variation dû) de
la vitesse angulaire propre de la Terre lorsque Lvarie de dL. En déduire le rapport
dco
en fonction de m, M, Let R. Calculer la valeur numérique actuelle de ce rap-
port.

111-6) Montrer que la variation d'énergie mécanique totale s'exprime par :

L'énergie est effectivement dissipée par effet de marée ; la Lune s'éloigne réelle-
mentdela Terre àraison de 3à4centimètres par an ;enfin, l'étude des anneaux de
croissance des coraux fossiles montre qu'il y a 500 millions d'années la durée du
jour n'était quede21 heures actuelles.
ni ?) Donnerles signes actuels de dm, dn et dedL; quelle sera la variation de
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la durée du jour au bout d'un siècle ? Ya-t-il compatibilité entre les ordres de
grandeur ?
Ill-8) Montrer quele phénomènede dissipation d'énergie vacesser aubout d'un
certain temps. Calculer la duréedujour àcet instant (exprimée enjours actuels) et
la distance Terre-Lune correspondante.
IH-9) En supposant un éloignement constant, égal à 3 cm par an, estimer le
temps nécessaire pour que le processus aille jusqu'à son terme. Commenter le ré-
sultat obtenu (à titre documentaire, une estimation de l'âge actuel de l'Univers
donne 1010années). Comment pensez-vous qu'un tel éloignement ait pu être me-
suré ?
111-10) Calculer ET, l'énergie dissipée par effet de marée entre la période actuelle
et le momentde synchronisation. Sachantquele Soleil rayonneune puissance de
4.1026 watts, calculer le temps qu'il lui faudrait pour dissiper ET.
111-11) Pourquoi peut-on penser que la Lune a été visqueuse aucours de son his-
toire ?

Solution
I) QUESTIONPRÉLIMINAIRE
Ladétermination ducentre demassed'une demi-sphèreest classique.

Découpaged'une demi-sphère
entranches cylindriques (coupe)

II) ÉTUDEQUALITATIVE STATIQUE


mM
11-1) La planète exerce sur le point G, la force d'attraction FI = ^ y»
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b
soit (voir fig. 3, plus loin), aupremierordre en —,

cequi définit F0.


11-2)* Le point G1 subit une force gravitationnelle attractive de la part de G2et
une attraction de même nature de la part de la planète (Fig. 3, page 6) ; c'est la
compétition entre ces deux forces antagonistes, l'une permettantla cohésion dusa-
tellite, l'autre pouvant être qualifiée de différentielle, qui assure l'équilibre du
système. End'autres termes la cohésion est maintenue si la force de gravitation di-
recte entre G1et G2, f - 4b1r- est suffisante pourcontrebalancer l'effet apparent
■ , f 44bMmG
de répulsion dû aux effets de marée, AF = IF 1 - F21 = \ — I—jj—.

11-3 ) Application numérique


On trouve successivement b = 656 km et Lm - 5 690 km. Aucun des modèles n'est
compatible avec l'ensemble des données disponibles sur la Lune : l'origine de
notre satellite familier demeure mystérieuse, voici quelques scénarios couramment
envisagés :
i) capture par la Terre d'un objet en orbite solaire : cette hypothèse résiste mal à
l'analyse dynamique.
ii) planète double, ce qui suppose l'accrétion de deux corps au voisinage l'un de
l'autre : cette hypothèse résiste mal à l'analyse de la chimie lunaire.
iii) fission d'un bout du manteau terrestre, sous l'effet du Soleil et par effet de ma-
rée : d'une part les différences notables de composition chimique visent à invalider
ce modèle, d'autre part, dans un tel cadre la Lune se serait brisée... précisément par
effet de marée.

Dans le cadre du modèle proposé, on peut avancer deux hypothèses pour les an-
neaux de Saturne :
i) météorites capturées par attraction gravitationnelle, arrivées grâce à leur vitesse
initiale en deçà de et brisées pour cette raison. On peut imaginer que, en raison
des chocs, la fragmentation demeure ; l'analyse dynamique des poussières est très
compliquée (chaotique ?).
ii) accrétion de poussières ne pouvant dépasser la taille au-delà de laquelle elles
risquent d'être de nouveau éparpillées.
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11-4)* Forme du satellite


Le modèle intuitivement le plus plausible est celui de la formation d'un bourrelet
de marée de forme ovoïde (fig. 4), de telle sorte qu'à chaque instant l'équilibre soit
réalisé ; le bourrelet tourne sur le noyau rigide dans le sens de la révolution orbi-
tale. L'orbite n'étant pas circulaire, la matière visqueuse attirée n'est pas toujours
la même.

Fig. 3 : Équilibre statique de la Fig. 4 : Forme du bourrelet de marée


planète et de son satellite (approximative et très exagérée)

11-5) «Circularisation »de l'orbite


Les forces de frottement (et donc les déperditions d'énergie) sont les plus impor-
tantes là où les forces de marée sont les plus grandes c'est-à-dire aux positions du
satellite les plus proches dela planète (périgée), foyer dela trajectoire.
Unfrottement important entraîne une grande déperdition d'énergie ; son effet sera
donc d'augmenter la taille de l'orbite... Cet argument qualitatif présuppose que le
momentcinétique, J, est pratiquement constant. Dans ces conditions, l'énergie
1GMm
s'exprime par E =— — 2 (1—e2), oùJIest la masseréduite des deuxobjets en
interaction. Enréalité, la diminution de J apourcorollaire celle del'excentricité e
dela trajectoire derévolution. Ala limite e =0, cette trajectoire estcirculaire. Il est
clair que la discussion de cette question doit prendre enconsidération l'énergie ci-
nétique derotation.

III) ÉTUDE QUANTITATIVE DE LA SYNCHRONISATION DES PÉ-


RIODES PROPREETORBITALE.
111-1) Énergie cinétique
Le centre de masse du système est défini par la relation vectorielle
raGS+MGT=0, qui entraîne GS=—TS m et GT =—ST. M L'énergie ciné-
tique totale, Ec' est dès lors la sommede deux termes, Ero et Erp correspondant
respectivement auxrotations orbitales et auxrotations propres :
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Dela mêmemanière :

Numériquement,—mfrYfiîY
4 - — ~ 1 fl750YnY — « 1U„,-6.
M R 81,5^6400J V27J
Larelation approchéeest : co

111-2)*Moment cinétique barycentrique


Cette quantité est elle aussi la somme d'une quantité orbitale et d'une quantité
propre : crG= G0+crp. Pardéfinition :

soit, avec uneapproximation équivalente àcelle de111-1 :

111-3) Énergie totale


C'est la sommede l'énergie cinétique et de l'énergie potentielle. L'une et l'autre
sont, àcestade connues et :
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111-4) Petites variations


L'équilibre des forces s'exerçant sur la planète et sur son satellite s'exprime par la
relation m(GL)Q2 = M(GT)Q2 = G^Y~. L Par définition même du centre de
masse, m(GL) = M(GT) = pL, ce qui conduit à la relation, qui n'est pas autre
chose qu'une forme de la troisième loi de Képler, 1L3Q2 = G(M + m) . Par suite,

m-5) Conformément àla suggestion de l'énoncé, il est commoded'appliquer au


système isolé des deux planètes le théorème du momentcinétique dans le référen-
tiel barycentrique : —dt GG=0. En explicitant la dépendance temporelle des diffé-
rentes quantités, c'est-à-dire en considérant 12 et Cûcomme des « fonctions de
2
fonction », on a : Oc(t) =/nÛ(t)£l[L(t)\ +-MR2ro[L(t)]. Soit uz le vecteur
unitaire portant le vecteur vitesse angulaire derotation propredela Terre

Onobtient alors IfiLQ. +Mr dL +— 5MR2 dL =0. Letraitement dela question


précédente nous avait fourni le lien entre dL et dû. Onen déduit le lien entre les
vitesses derotation propre dela Terre et dela Lune

111-6) Variation d'énergie


Il résulte de l'étude précédente que, d'une part <
Met n, d'autre part Let n, sont
liées entre elles. Ces grandeurs s'expriment donc toutes en fonction de l'une
d'entre elles, par exemple OJ.Dérivant alors l'expression de l'énergie totale par
rapport à OJ,onobtient successivement
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Il suffit maintenantd'opérer les substitutions indiquées ci-dessus pourobtenir

111-7)* Durée du jour.


La Lune s'éloigne de la Terre : dL> 0 ; il ressort des résultats précédents que
dm < 0, dCl < 0 et dL > 0 , ce qui est cohérent avec l'augmentation de la durée
T du jour : — dT = dû)— -—T durée
.La J , du jour a varié .. de
, ^trois .heures sur
T w
5x 108années ; ramenée à un siècle, cette variation serait

Ce résultat est tout à fait compatible avec les autres données ; considérons par
exemplequel'allongement dela duréedujour soit AT= 2x 10~5 secondepar an ;
la variation depulsation associée, Aû), est Aû) = j-
Numériquement, Aû)= -1,7 x 10-14s-1et(cf. 111-5) AQ.= 35,6 ~0,5 x 10-15S-1,
cequi entraîne :

| Cette estimation théorique est cohérente avec les mesures |.


Conclusion : La Lune s'éloigne, la durée du jour augmente, celle de la lunaison
aussi, mais moins vite que la durée dujour.

111-8)* Fin de la dissipation d'énergie.


On a déjà vu que co,plus grand que 0, décroissait plus vite que ce dernier ; on peut
donc s'attendre à ce que la puissance dissipée -dEdt = —^M(û) —Q)R2dm-dt
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s'annule au bout d'un certain temps, correspondant à úJ=il : c'est le phénomène


de synchronisation :
La durée dujour à cet instant et la distance Terre-Lune peuvent se déterminer par
plusieurs méthodes équivalentes ; voici par exemple une méthode analytique. Re-
prenons les relations dela question 111-4)sous la forme :

-4
Avec les données, Cte = 3,1141 x 10~7s Pour Q.~ 0,2693 x IO-'s-'
(correspondant à 27jours) et Cù~ 0,7 272 X10-4s-1 (correspondant à unjour) :

III-9) Durée du processus


LetempsAtnécessaire pourquele processus aillejusqu'à sonterme est

pourune vitesse d'éloignement v~ 3centimètres par an. Cette durée correspond a


environ dix fois l'âge del'Univers, en particulier, bien plus que la durée devie du
Soleil, pournementionnerque cette limitation du modèle...
Unetelle précision dans la mesureexige l'utilisation pleine des propriétés decohé-
rence de la lumière laser et elle pose des problèmes expérimentaux et théoriques
largement non triviaux (par exemple : que signifie exactement le terme «distance
Terre-Lune»?).

111-10)Bilan énergétique
2
Àpartir de l'expression obtenue en 111-6), dE =-M(m - il)R2dm et des résul-
tats obtenus en 111-8),il est possible d'exprimer comme suit le taux de dissipation
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d'énergie :

etpar intégration :

Cette valeur correspond àl'énergie dissipée par le Soleil en 100secondes.


111-11)Lune visqueuse ?
LaLuneprésente enpermanence la mêmeface àla Terre ; ses rotations orbitale et
propre sont synchronisées et l'ellipse de révolution est quasi-circulaire. Si cette
synchronisation est bien due à un effet de marée, la déperdition d'énergie s'est
faite àcause dufrottement visqueux. Il conviendrait àce stade d'estimer l'ordre de
grandeur de la perte d'énergie due au frottement du manteau superficiel sur le
noyau d'une Lune visqueuse.

Commentaires
Cette étude illustre un aspect important de la dynamique des systèmes dissipatifs
(c'est-à-dire dont l'énergie ne se conserve pas au cours dutemps) :la synchronisa-
tion d'oscillateurs. Jean Cassini (1625-1712) avait déjà remarqué en sontemps que
la période de rotation de la Lune et celle de sa révolution étaient, en moyenne,
égales. C'est pour cette raison que notre Satellite nous présente toujours la même
face et nous donne à voir au plus 35 %de sa surface, mais ce ne sontjamais les
mêmes 35 %; en fait, 59 %de la surface lunaire nous est au total visible. En réa-
lité, et conformément à la deuxième loi de Képler, la révolution est accélérée au
périgée et retardée à l'apogée et le centre apparent du disque semble se déplacer
sur la surface lunaire. L'amplitude de cette oscillation est-ouest, appelée libration
longitudinale, est d'environ 8degrés. C'est à ce phénomène que l'on doit de dé-
couvrir successivement une fraction des parties marginales du satellite. Il y a plu-
sieurs autres types de mouvements oscillants. Les origines de ces variations sont
multiples : forme de la Terre (qui n'est pas une sphère parfaite et homogène),
mouvementde la Terre, influence du Soleil... Entre 1860et 1867, Delaunay publia
le travail de trente années ininterrompues de calcul, une forme analytique de la
trajectoire de la Lune, ne négligeant aucun terme connu à l'époque. En deux vo-
lumesin quarto deneufcents pages, il présentait une méthode analytique nouvelle
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(coordonnées de Delaunay) et des résultats laissant présager le caractère chaotique


du mouvement. Ce travail, lourd de quelques milliers de termes, s'est révélé ne
contenir qu'une erreur... typographique et, resté insurpassé à cejour, il sert detest
pourles logiciels decalcul formel.
Les frottements dus aux marées contribuent àunediminution du momentcinétique
de rotation de la Terre ; la conservation du moment cinétique total implique une
augmentation corrélative du moment cinétique orbital de la Lune. Les consé-
quences de ces variations sur les trajectoires sont accessibles à la mesure, qu'il
s'agisse de mesures directes (laser) ou indirectes commepar exemple la perturba-
tion de mouvements de satellites. L'étude des anneaux de certains coraux fossiles
confirme qu'il y a environ 400 millions d'années la durée du jour était de 21
heures. Le modèle simplifié mis en œuvre ici ne fait intervenir que deux planètes,
la Terre et son satellite. Unmodèle plus réaliste ferait intervenir les perturbations
dues par exemple au Soleil (un cinquième des marées océaniques est dû à l'in-
fluence duSoleil).
Remarque : Le problème (M, 1994) donne un aperçu de la propagation des fais-
ceaux laser réels. Dans le cas simple du faisceau gaussien, on calcule qu'un laser
de diamètre initial de l'ordre du millimètre aurait, après propagation dans le vide
sur la distance Terre-Lune et retour, un diamètre del'ordre de 150km. Cesimple
calcul illustre les difficultés pratiques de la mesure. Unecentaine de catadioptres,
constitués de coins de cube a été installée sur la Lune, afin derenvoyer les rayons
laser selon leur direction d'incidence. Du fait de la diffraction, le diamètre des
faisceaux réfléchis au niveau de la Terre est d'environ 16 km, ce qui donne une
idée du soin apporté àla mise en forme et autraitement des signaux optiques ; par
exemple, les émetteurs sont aufoyer de miroirs paraboliques.
Detous les modèles de catadioptre, le plus performant est assurément le coin de
cube. Les panneaux routiers réflecteurs quant à eux sont constitués de billes de
verre d'indice égal à2, ensemencées dans unepeinture fluorescente.

11-2)*Limite de Roche
C'est la distance LRen dessous de laquelle l'attraction différentielle fait exploser
tout corps auvoisinage d'un objet gravitationnel. Enordre degrandeur,
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Unexemple récent de désintégration due à l'effet de marée est l'explosion de la


comète de Schuemacher-Lévy, qui s'était rapprochée trop près de Jupiter. Les
éclats de la comète s'étalent sur quelques millions de kilomètres et, à partir du 16
juillet 1994, ils sont venus s'écraser sur la planète, engendrant lors de la collision
deformidables explosions
Leproblème des anneaux de matière autour des planètes a (depuis Galilée qui les
avait découverts pour Saturne) intrigué les plus grands des physiciens : Huygens,
Laplace, Maxwell, Poincaré. C'est unproblème difficile, qui areçu dans les années
1980degrands progrès théoriques ;il sembleen particulier queles collisions entre
les différents constituants des anneaux jouent un rôle important dans la stabilisa-
tion del'ensemble destrajectoires.
11-4)* Formedu satellite
Lephénomènede maréeest très général. Il explique par exempleles traits morpho-
logiques des galaxies. C'est ainsi qu'il existe, de la même manière, un véritable
pont de matière entre notre Galaxie et ses voisines : hydrogène neutre arraché aux
nuages deMagellan, qui sont des satellites de notre galaxie. L'échelle de grandeur
est autrementplus importante quecelle denotre chèreTerre...

111-7)Durée dujour
Remarquons que la cohérence globale des données s'appuie sur l'hypothèse qu'il
est légitime d'étendre l'approximation linéaire de l'augmentation de la durée du
jourjusqu'à cinq cents millions d'années. Pour grande qu'elle soit à notre échelle
de vie, cette durée n'est pas, « astrophysiquement parlant », impressionnante ! La
stabilité de la dynamique de deux corps en interaction gravitationnelle et la peti-
tesse relative des résultats numériques donnent à penser qu'une telle linéarisation
est acceptable. Uneétude plus fouillée permettrait de savoir si untel modèle sous-
estimeousurestime la réalité.

111-8)*Fin de la dissipation d'énergie


Méthodealgébrique : Laloi deconservation du momentcinétique total s'écrit ici :

2
Il estlégitimed'ynégliger -MR2 devant (iLJ.
Laconsidération dela troisième loi deKépler, (ù\ =Q2L3=G(m+M)fournit
(52
alors 4 =— —-et la pulsation mas'en déduit, via la loi de Képlerci-
G{m + Mj/a
dessus.
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111-2)Momentcinétique barycentrique
EnappliquantlesthéorèmesdeKônig,onobtientcesrésultatsimmédiatement.

Indications bibliographiques
SICARDYB. —Les anneaux de Saturne, in La Recherche, 25,261, p. 231 (1994).
TISSERAND F.F. — Traité de Mécanique céleste, quatre tomes. Jacques Gabay éd. (1988).
AUDOUZE J. et ISRAËL G (sous la responsabilité scientifique de) — Le grand Atlas de
l'Astronomie, réalisé par l'Encyclopasdia Universalis (1983).
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Le moteur à fils de caoutchouc

Énoncé (épreuve commune, 1990)


1)THERMODYNAMIQUED'UNFIL DECAOUTCHOUC
Les paramètres thermodynamiques d'un fil de caoutchouc sont la longueur L, la
tension F et la température T. Auvoisinage d'une température moyenne Tm'd'une
longueur moyenne Lmet d'une tension moyenne Fm,l'équation d'état est linéari-
sable et prendla forme :F(L,T) =Fm+p (L - Lm)+ a(T - Tm),où peta sontdes
constantes positives. Le travail élémentaire reçu quand le fil s'allonge de dL lors
d'une transformation réversible est noté dW=FdL. Ondésigne par CLla capacité
calorifique dufil àlongueur constante et onnote ÔQ= CLdT+hdL la chaleur re-
çue dans une transfonnation élémentaire, h étant a priori une fonction de Tet L.
Onsupposeenfin que CLestindépendantdela température.
I-1) A1'aide de1'expression différentielle des deuxprincipes dela thermo-
dynamique, exprimer h enfonction de Tet dea.
1-2) Montrer queCLnedépendpasde L; ondiraici que CLest uneconstante.
1-3) Donner l'expression de l'entropie du fil, S(T, L), en fonction de la lon-
gueur L,dela température Tetde Tm,Lm,CLet a. Onposera Sm=S(Tm,Lm).
1-4) Ontire sur le fil de façon isotherme. Quel est le signe de la variation d'en-
tropie ?Déterminer l'expression et indiquer le signe dela variation d'entropie d'une
moledegaz parfait dont le volume augmente defaçon isotherme.
1-5) Déterminer l'expression de l'énergie libre f du fil ; commenter le résultat
obtenu.

Onrappelle que dans le diagramme de Clapeyron d'un gaz, le volume est en abs-
cisse et la pression en ordonnée ; on conviendra d'appeler ici diagramme de Cla-
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Les problèmes traités dans cet ouvrage ont été posés entre 1989 et 1994 au
concours commun Ponts-SupAéro-ENSTA-Télécom-Mines et Polytechnique TA.
Les thèmes traités sont les suivants :
- Effets de marée
- Le moteur à fil de caoutchouc
- Bulles, cavitations et applications
- Une souris dans une roue
- Ondes et courants marins
- Signal interférométrique, détection d'enveloppe
- Étude de chaînes d'oscillateurs
- Introduction aux propriétés optiques des diélectriques
- Quelques propriétés des cavités optiques
- Voile de Flettner
Après la solution détaillée du problème l'auteur fournit des variantes, des com-
mentaires et des compléments qui replacent le sujet dans un contexte scientifique
plus large.

Professeur à Télécom Paris, Alain Maruani est l'un des responsables de l'épreuve
de physique de ce concours.

61.5556.8
ISBN : 2-200-21533-9
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