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Chapitre III : Considérations générales sur la résistivité électrique des sols fins
Dans un milieu conducteur, les charges se déplacent en réponse aux forces d’interactions
entre les charges, attractives ou répulsives. Le régime du mouvement des charges dans un
circuit est appelé courant électrique. L’unité du courant est l’ampère. Un régime
d’écoulement d’une charge d’un coulomb par seconde correspond à un courant d’un ampère.
La «loi » d’Ohm établit que la magnitude d’un courant continu, I, à travers un élément
conducteur, est proportionnelle au voltage traversant cet élément (potentiel conducteur). Dans
une terminologie plus familière :
V
I= (Eq. 1)
R
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1 L
σ= (Eq. 3)
R A
Pour la majorité des matériaux, qu’ils soient solides, solutions, où milieux poreux, la loi
d’Ohm est valide, tant qu’ils ne sont pas sous l’effet de changements dus à la mesure elle-
même (réactions électrochimiques aux électrodes, génération de gaz, électrolyse dans les
solutions aqueuses, flux électrocinétique qui pourrait altérer la structure du milieu poreux, la
génération de chaleur, qui à son tour affecte le pouvoir conducteur du solide ou de la
solution). La majorité des réactions citées ci-dessus est associée aux courants continus, et
l’utilisation d’un courant alternatif en élimine la plupart.
III.4. APPLICATIONS ET UTILISATIONS DE LA RÉSISTIVITÉ ÉLECTRIQUE
Les mesures électriques sont obtenues in situ relativement facilement. Ces mesures sont
rapides, fiables, bon marché, et non destructives. Au vu de ces attrayantes caractéristiques, un
grand nombre d’applications a été développé pour les mesures électriques dans des domaines
scientifiques et d’ingénieries très variés.
La résistivité ou son inverse, la conductivité électrique, a été utilisée comme une «mesure» ou
comme indicateur de l’influence de différents paramètres. Ceci est fait dans l’une des deux
voix possibles. La première est l’évaluation de l’amplitude de paramètres connus comme
affectant la résistivité (ex. la porosité, la minéralogie, la chimie de l’eau, la saturation…etc.).
L’autre est une tentative d’estimation des propriétés qui sont «analogues à la résistivité »
(conductivité thermique, coefficient de diffusion, perméabilité, etc.) i.e. les propriétés qui sont
affectées par les mêmes paramètres qui affectent la résistivité.
Ces applications ont très tôt intéressé les ingénieurs du pétrole, qui sont restés fidèles aux
mesures électriques pour l’estimation de la porosité des formations conductrices de pétrole, et
des degrés de saturation en eau/pétrole (Archie, 1942 et 1947 ; Pirson, 1963 ; Bussian, 1983
ainsi que d’autres). La prospection et la cartographie géophysique ont aussi bénéficié de
l’utilisation des mesures électriques de surface et de sub-surface. Des applications aussi
diverses que la localisation des nappes d’eau souterraines, l’estimation des conductivités
thermiques, de la porosité, de l’anisotropie, des vitesses sismiques, et du coefficient de
diffusion des différentes formations, ont été tentées (Lovell, 1984 ; Lovell, 1985 ; Jackson,
1975 ; Jackson et al., 1978 ; Hutt et al.,1968 ; Anand et al., 1973). Des ingénieurs agronomes
et des scientifiques du sol ont expérimenté ces méthodes pour l’évaluation de la salinité de
l’eau des pores (Rhoades et al., 1976-b, 1989 ; Corwin et al., 1982).
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Chapitre III : Considérations générales sur la résistivité électrique des sols fins
Les paramètres qui affectent la conductivité électrique de l’eau interstitielle du système font
partie de trois catégories: paramètres de composition, environnementaux, et de mesure de
paramètres dépendants. Ils comprennent : la composition du fluide interstitiel, la porosité, le
degré de saturation, la minéralogie (dimension et forme des particules, conductance apparente
de surface due à la double couche ionique diffuse), la structure interne (distribution de la
dimension des pores, orientation des particules, forme des pores, et degré de cémentation), la
température, et la pression.
Dans ce chapitre nous tenterons d’identifier ces paramètres et de discuter de leur effet en se
basant sur des données disponibles dans la littérature. Il est important ici de noter qu’il y a peu
de références concernant les propriétés électriques des argiles compactées. Cependant, des
connaissances précieuses et utiles peuvent être acquises en comprenant comment certains des
paramètres ci-dessus affectent la conductivité électrique des matériaux testés par les différents
chercheurs. Ensuite, lors de la discussion des résultats de cette recherche, davantage
d'analyses sont fournies concernant certains des facteurs présentés, et comment ils pourraient
affecter la conductivité électrique des argiles compactées.
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Chapitre III : Considérations générales sur la résistivité électrique des sols fins
Des expérimentations sur des sables propres saturés suggèrent que la conductivité de la
matrice eau-sol est directement proportionnel à la conductivité de l’eau des pores (Archie,
1942; 1947).
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Tableau III.2 (a) : Mobilité ionique de Tableau III.2 (b) : Mobilité ionique de quelques
quelques cations à 25°C (Dean, 1973) anions à 25°C (Dean, 1973)
III.6.2. La porosité
La porosité est définie comme étant le rapport entre le volume des vides et le volume total de
l’échantillon. Pour un échantillon saturé par un fluide donné, quand la porosité décroît, la
résistivité doit croître.
Archie (1942) associe la résistivité électrique ρ (inverse de la conductivité) d’un sol saturé à
la résistivité électrique ρω du fluide interstitiel par la relation :
ρ = a ρw n-m (Eq. 4)
où n est la porosité, a et m sont des constantes dépendant du type du sol (Parkhomenko,
1967). Cette équation est généralement désignée sous le nom de la loi d’Archie (Huntley,
1986), montre que la résistivité électrique d’un sol saturé est sensible à la porosité, à la
résistivité électrique du fluide interstitiel, aux caractéristiques du solide et à la structure des
pores (i.e. différents sols avec les mêmes ρw et n peuvent avoir différents a et m). La constante
m est habituellement désignée sous le nom de facteur de cémentation, et varie entre 1.4 et 2.2
pour les sables propres et les graviers contenus dans les couches aquifères.
Si la conductivité électrique dans les sables propres et les graviers a lieu principalement dans
le liquide contenu dans les pores (Jakson, 1975), dans les sols argileux, elle se produit dans les
pores et sur la surface des particules d’argiles chargées électriquement (Rhodes et al., 1976 ;
Urish, 1981). Pour les argiles, la conductance de surface peut être un facteur significatif
affectant la résistivité électrique totale du sol (Mitchell, 1993 ; Sadek, 1993). Ainsi, pour les
argiles et les sols riches en argile, des modèles de résistance ont été développés pour expliquer
la conductance à travers le fluide interstitiel et le long de la surface des particules (Rhodes et
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al., 1976 ; Pfannkuch, 1972 ; Worthington, 1976 ; Kelly et Peter, 1984 ; Huntley, 1986 ; Park
et Dickey, 1989).
III.6.2. Le degré de saturation
La résistivité électrique dépend aussi du degré de saturation. La résistivité électrique ρ d’un
sol non saturé peut être liée à celle d’un sol saturé ρsat (Keller et Frichknecht, 1966 ; McNeill,
1990) comme suit :
ρ
= S −B (Eq. 5)
ρ sat
où Sr est le degré de saturation et B un paramètre empirique. A partir de cette relation, il est
évident que l’accroissement du degré de saturation provoque une baisse de la résistivité
électrique (figure III.4). Cette équation est applicable quand le degré de saturation est au-
dessus d’une valeur critique Scr, qui correspond à la quantité minimale d’eau requise pour
maintenir un film d’eau continu autour des particules solides. Un accroissement brutal de la
résistivité électrique se produit quand le degré de saturation descend au-dessous de Scr
(Parkhomenko, 1967). La figure III.4 présente l’évolution de la résistivité électrique en
fonction du degré de saturation initial de deux sols (A et B) compactés aux énergies du
Proctor réduit, normal et modifié.
III.6.4. La température
La conductivité électrique peut être classée en deux types (Daniels et Alberty, 1961) :
- Electrolytique ou ionique : qui résulte de la mobilité des ions, et est applicable dans le
cas des fluides purs et des solutions. Quand la température augmente, la mobilité ionique
augmente, puisque la viscosité de la solution diminue. Cet effet concerne la majorité des
milieux poreux, tant que la matrice solide est très pauvre en « conducteurs métalliques ».
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III.6.7. La contrainte
L’effet de l’augmentation de la contrainte sur la conductivité électrique des milieux poreux à
été étudié en premier par les géologues pétroliers et les géophysiciens. Les grandes
profondeurs d’investigation ont nécessité une meilleure compréhension de la différence entre
les résultats des mesures en laboratoire et les mesures in situ, présentant de grandes
différences de contraintes. Wyble (1958) a établi que le « facteur de cémentation » de
l’équation d’Archie augmente avec la contrainte appliquée. Stesky (1986) a réalisé une série
d’essais en laboratoire sur des carottes de roches naturelles et artificielles, sous une contrainte
allant jusqu’à 200 MPa. Il conclut que la conductivité électrique (inverse de la résistivité
électrique) diminue quand la contrainte augmente (figure III.7 (a)). Il a également réalisé un
essai de perméabilité au gaz sous les mêmes contraintes de confinements, et observa une forte
diminution de la perméabilité quand la contrainte augmente. La figure III.7 (b) montre la
corrélation entre la perméabilité et la résistivité quand la contrainte varie.
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Les particules d’argiles sont de mauvais conducteurs. Sèchess, elles ont de très fortes
résistivités (Sadek, 1993). Elles influent sur la conductivité du système eau-sol à travers les
propriétés de l’interface eau – surface des particules. Les particules d’argiles sont par nature
chargées négativement, en présence d’eau, et la double couche ionique diffuse se développe
au voisinage de la surface des particules. La concentration ionique totale dans cette zone est
plus forte que la concentration de l’eau des pores. Il est spéculé que la nuée d’ions diffus
provoque un chemin de plus faible résistivité le long de la surface des particules qu’à travers
l’eau des pores (Cremers, 1968 ; Fukue et al., 1999). La distribution ionique devient plus
compliquée dans des systèmes où les particules d’argiles sont assez proches les unes des
autres, et dont les champs d’influences s’entrecoupent, provoquant une concentration ionique
plus forte de l’eau des pores.
En résumé, de nombreux auteurs ont montré que la présence d’argile dans un échantillon
provoque l’augmentation de la conductivité apparente et son importance relative est plus
grande si la conductivité de l’eau des pores est faible. L’amplitude de cet effet dépend de la
concentration de l’argile, du type d’argile (i.e. capacité d’échange cationique, surface
spécifique des grains) et des cations adsorbés.
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III.7.1.a. Le géoradar
Le géoradar est une technique qui utilise des ondes électromagnétiques de hautes fréquences
(10 – 1000 MHz).
Un émetteur génère une énergie électromagnétique de courte impulsion qui est émise dans le
sol. Cette énergie est reflétée vers une antenne de réception par les interfaces ayant un
contraste suffisant de permittivité diélectrique.
Le géoradar peut fournir des informations sur les propriétés électriques des sols. Il est utilisé
pour obtenir la stratigraphie des sols, pour localiser des configurations anormales ou pour
détecter certains contaminants.
La profondeur de pénétration dans l’argile est très faible. Il faudrait utiliser les plus faibles
fréquences du géoradar pour avoir une profondeur de pénétration se rapprochant du mètre, ce
qui présente le désavantage d’avoir de très faibles résolutions. Cette méthode ne répond pas à
nos exigences.
III.7.1.b. La méthode des très basses fréquences (VLF)
Le principe de la méthode est la mesure de la distorsion des ondes de très basses fréquences
(15 – 30 kHz) provenant d’un émetteur. Ces distorsions sont dues aux modifications locales
de la conductivité électrique dans les zones de fracture et de cisaillement entre les différentes
unités géologiques.
Cette technologie est utilisée pour détecter les changements verticaux ou horizontaux des
formations géologiques ou hydrogéologiques, ainsi que pour détecter les traces de substances
inorganiques (et certaines organiques).
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Certains appareils peuvent être utilisés suivant deux orientations, en champ horizontal et en
champ vertical. La position du champ influe sur la profondeur d’investigation de la mesure.
Les mesures sont relativement simples et les appareils de mesures sont légers et peuvent être
pris à la main (figure III.6). De plus, l’interprétation ne nécessite pas de traitement préalable
des données.
Cette méthode peut donner une excellente résolution latérale, suivant la maille de mesure
utilisée. Les mesures sont perturbées par la proximité de tuyaux métalliques, de clôtures, de
véhicules et d’engins. Elles sont aussi bruitées par les lignes à haute tension.
Cette méthode répond à nos exigences et a donc été sélectionnée. L’appareil utilisé est
l’EM38 en position horizontale. Cet appareil de type Slingram permet de mesurer la
conductivité des 75 premiers centimètres du sol. Un champ électromagnétique de fréquence
imposée est émis par un émetteur. Le champ primaire est perturbé par la présence de
conducteurs qui provoquent l’apparition de courants induits produisant un champ secondaire
superposé au champ primaire.
III.7.2. La télédiagraphie
Il s’agit d’explorer le terrain, au moyen d’un forage dans lequel une sonde portant deux
électrodes permet de mesurer la composante verticale du champ électrique. Elle est descendue
à une distance variable dans le forage. Deux autres électrodes d’injection de courant alternatif
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dont la fréquence est de quelques kHz sont placées en surface à proximité du forage. Le rayon
d’investigation est d’une dizaine de mètres.
r
I
Z Electrodes
d’émission
Electrodes de
mesure
Forage
Il est important de noter que le forage doit être non tubé et plein d’eau afin d’assurer un bon
contact entre la paroi du forage et la sonde.
III.7.2. Les Méthodes électriques
La résistivité électrique du proche sous-sol correspond à des déplacements d’ions soit dans le
volume de l’eau interstitielle soit à la surface des particules solide. En dehors des sols salés, le
contenu en argile est le paramètre déterminant de cette propriété. Les méthodes qui permettent
de mesurer la résistivité sont très variées : elles peuvent être classées entre les méthodes
électriques et électrostatiques où l’effet des variations temporelles est négligé et les méthodes
électromagnétiques basse fréquence où l’induction intervient. La cartographie des variations
de la résistivité nécessite aussi le choix d’un pas d’échantillonnage approprié dans les deux
directions et le recours à la mécanisation des mesures pour les grandes surfaces.
Le principe des mesures électriques in situ consiste à envoyer un courant électrique dans le sol
avec deux électrodes de surface et à mesurer au moyen de deux autres électrodes une
différence de potentiel. On obtient alors la résistance d’un certain volume de sol.
Nous présentons ci-après plusieurs types de dispositifs de mesure.
III.7.1. Le dipôle
La figure III.8 présente une vue schématique d’un dispositif dipôle. Le volume échantillonné
est celui d'une demi-sphère de rayon a centrée sur STA
r1, r2 et r3 ≥ 7a
ρ = ∆V ×2Π×a (Eq. 7)
I
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C2
r1
r3
C1 P1 r2
a/2 a/2 P2
STA
∆V
Dans ce cas ρ= × 2Π a (Eq. 9)
I
Pour un sol homogène, ce dispositif permet de déterminer ρ , MN étant généralement assez
grand pour que la différence de potentiel soit toujours mesurable.
Le volume échantillonné est celui d'un demi-cylindre de rayon a et de longueur 4a dont l'axe
coïncide avec les quatre électrodes.
I
V
A M N B
Lignes de courants
Lignes équipotentielles
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Quand le quadripôle est symétrique par rapport au milieu de AB et avec MN petit devant AB,
le dispositif est appelé Schlumberger (figure III.10).
I
A M O N B
l
L
∆V L² − l ²
La résistivité apparente est alors obtenue par : ρ= × 2Π × (Eq. 10)
I 4l
III.7.2.b. Dispositif quadripôle carré
La figure III.11 présente une vue schématique d’un dispositif quadripôle carré. A, B d’une
part et M, N d’autre part sont les sommets d’un même carré. Le courant est injecté par les
électrodes A et B et la différence de potentiel est mesurée aux électrodes M et N.
I
A B
M N
V
Figure III.11.: Schéma de principe du Quadripôle carré
La résistivité apparente est alors calculée par l’équation
∆V
ρ= × 2Π × 10.72 × a (Eq. 11)
I
a étant le côté du carré.
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Figure III.13 : Quadripôle électrostatique (les pôles sont à l’intérieur des roues)
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Chapitre III : Considérations générales sur la résistivité électrique des sols fins
III.7.2.d. Le multipôle
Une autre évolution technologique est la possibilité de commuter rapidement toute une série
d’électrodes et/ou de capteurs. Ceci permet d’envisager à l’aide d’un multipôle électrique une
investigation qui combine directement traîné et sondage et réalise une exploration 3D directe.
Pour les quadripôles mobiles, cette solution est encore un sujet de recherche, mais pour les
séries d’électrodes fixes, elle est très pratiquée sous la forme du « panneau d’électrodes » avec
pour objectif principal une investigation plus détaillée que l’association antérieure traîné-
sondage car la densité de mesure est beaucoup plus importante. Les appareils à récepteurs ou
émetteurs multiples commencent seulement à apparaître.
III.8. EXPLORATION VERTICALE DU SOL : LES SONDAGES
Les lignes de courant pénètrent théoriquement dans le sol à une profondeur infinie. En fait,
pour une ligne de courant AB constante, la densité diminue avec la profondeur. Une anomalie
située en profondeur dans le sol produira une distorsion des lignes équipotentielles d’autant
plus importante que la densité de courant sera forte, donc que AB sera grande.
On peut alors tracer la courbe des résistivités apparentes en fonction de AB/2, dite courbe de
sondage électrique. Cette courbe n’est exploitable que si:
• Les résistivités des différents terrains en présence sont très contrastées ;
• Les différents terrains ont une extension verticale et horizontale assez importante
Ces derniers sont stratifiés horizontalement ou sub-horizontalement
Le choix d’une méthode électrique ou E.M. de sondage se fait en considérant les limites
propres aux méthodes puis les difficultés pratiques inhérentes à chacune. Les limites peuvent
se résumer ainsi :
• Pour les trois ou quatre premiers mètres, le sondage E.M. (fréquentiel ou temporel) est
2
inapplicable puisque la loi p = n’est plus respectée lorsqu’on monte au-dessus de
σµω
100 à 300 kHz (selon les résistivité des terrains). Les sondages ne peuvent alors être que
géométriques par écartement des capteurs ou des électrodes.
• Les méthodes électromagnétiques sont peu sensibles aux couches résistantes et très
sensibles aux couches conductrices. La même dissymétrie existe en prospection électrique
mais elle est beaucoup moins importante. Sauf dans le cas ou l’on cherche spécifiquement
des couches conductrices, on aura intérêt à utiliser le sondage électrique.
• En sondage électrique par contre, l’extension latérale du quadripôle est quatre à dix fois
celle de l’épaisseur étudiée, et le risque d’effets latéraux est plus important.
• Sur le plan pratique, il est beaucoup plus simple et rapide d’effectuer des sondages
fréquentiels ou temporels que des sondages géométriques.
• Les mesures électromagnétiques sont perturbées par la présence d’objets métalliques :
voitures, engins, lignes électriques…
En tenant compte de toutes ces contraintes, une pratique raisonnable consiste à adopter le
sondage électrique ou électrostatique pour les investigations sur les dix premiers mètres et
passer au-delà au sondage T.D.E.M. quand le lieu de mesure n’est pas perturbé et surtout
quand les couches que l’on veut étudier sont conductrices.
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III.10. CONCLUSIONS
Un grand nombre de paramètres affectent la résistivité électrique des sols. La compréhension
de la structure interne des sols et des différents facteurs les affectant, nous permet d’anticiper
comment la résistivité électrique va varier en fonction de la variation de l’un des paramètres.
L’utilisation de donnés électriques pour évaluer les propriétés des vides interstitiels est
compliquée dans certains sols par la présence de « solides conducteurs » (pour les argiles :
conductivité de la surface des grains). Néanmoins, si cet effet peut être évalué, ou dans le cas
où la conductivité du fluide interstitiel serait forte, la conductivité électrique de l’échantillon
de sol ou son inverse la résistivité peut être un bon indicateur des caractéristiques des vides
interstitiels, et pourrait ainsi être bien corrélée avec la perméabilité.
Le tracé des cartes de résistivité des barrières argileuses dans les centres de stockage de
déchets peut être réalisé par traîné en utilisant l’une des méthodes électriques décrites (dipôle,
quadripôle) ou à l’EM38 qui présente une profondeur d’investigation adaptée aux besoins de
l’étude.
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