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FRANÇAISENGLISHDEUTSCHESPAÑOL
For this research undertaken in Gabon and France within the framework of a doctoral thesis in
educational science, we asked the following question: In the training of upper and lower secondary
school teachers of life and Earth sciences, what place is given to the didactics of sciences and what
is the content of this training? In order to provide an answer to this question we selected a certain
number of teacher training institutions (Instituts universitaires de formation des maîtres, École
normale supérieure de Libreville) and analyzed their training programs. We also interviewed the
trainers entrusted with training in didactics. It emerged that, in both France and Gabon, the
didactics of science occupies a small place in the training of secondary school teachers of life and
Earth sciences, albeit for different reasons.
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INDEX TERMS
Mots-clés :
didactique, enseignement secondaire, centre de formation des enseignants, Gabon, sciences de la
vie, sciences de la Terre
Keywords:
Didactics, secondary education, college of Education, Gabon, biological sciences, Earth sciences
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OUTLINE
Introduction
1. Considérations théoriques et méthodologiques
1.1. Cadre théorique
1.1.1. Recherche en didactique et formation des enseignants
1.1.2. Les concepts didactiques retenus dans le cadre de cette recherche
1.2. Objet, question et hypothèse de la recherche
1.3. Les raisons d’une étude comparée entre le Gabon et la France
1.4. La formation des enseignants en France et au Gabon
1.5. Méthodologie de la recherche, du recueil et du traitement des données
1.6. Les établissements de l’échantillon
2. Résultats
2.1. Les plans de formation
2.2. Les entretiens semi-directifs
2.3. La place de la didactique dans la formation
2.4. Le contenu de la formation en didactique
2.4.1. L’introduction des concepts de la didactique dans la formation
2.4.2. Les concepts issus de la recherche en didactique sont trop théoriques
3. Discussion
3.1. Le temps accordé à la didactique dans la formation des enseignants
3.2. Les concepts de la didactique des sciences
3.3. La formalisation des savoirs didactiques à enseigner aux futurs enseignants
3.4. La didactique des sciences et les disciplines voisines
Conclusion
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Introduction
1La didactique est une science relativement jeune, née au début des années soixante-dix. Son
objet peut être représenté par un triangle dit didactique (Astolfi et al. 1997, p. 71) aux sommets
desquels on trouve l’enseignant, l’élève, le contenu d’apprentissage ou le savoir. La didactique ne
conçoit pas l’objet d’apprentissage de façon générale, mais en fonction des contenus propres à
chaque discipline d’où le terme didactique des disciplines. Cette prise en charge des contenus
spécifiques d’enseignement constitue une des caractéristiques fondamentales de la didactique
(Simard, 1993). La didactique d’une discipline s’intéresse aux processus de transmission et
d’appropriation des savoirs relevant de cette discipline (Clément, 2000). Ainsi, en explorant les
savoirs et leur intériorisation par les apprenants, la didactique cherche à mieux comprendre et
éventuellement à guider l’action pédagogique de l’enseignant. Pour parvenir à agir sur
l’enseignement, elle s’intéresse à la fois à l’objet d’étude, à sa mise en œuvre pédagogique et à son
processus d’apprentissage (Simard, op. cit.).
2Chevallard (2005) définit aussi la didactique comme la science de la diffusion (et de la non-
diffusion, voire de la rétention) des connaissances, savoirs et pratiques dans un groupe humain
déterminé, une classe scolaire, « la » société, une institution, etc.
4Toutefois, certains pédagogues n’acceptent pas cette distinction entre didactique et pédagogie.
C’est le cas de Houssaye et al. (2002), pour qui pédagogie et didactique sont une seule et même
discipline.
5En plus d’être un champ de recherche qui s’inscrit dans la lignée des travaux visant à préciser les
objectifs de l’enseignement scientifique, à en renouveler les méthodologies, à en améliorer les
conditions d’apprentissage pour les élèves, la didactique des sciences se présente aussi comme une
composante de la formation initiale et continue des enseignants (Astolfi et al., 1997a et 1997b,
p. 5). En effet, les didactiques des disciplines doivent fournir aux enseignants des pistes d’actions
validées d’enseignement (Jonnaert & Vander Borght, op. cit.). Pour Chevallard (2005), l’ambition,
la volonté, le projet historique de la didactique est de changer le métier d’enseignant. Ainsi, la
formation des enseignants devient un enjeu crucial pour les didactiques des disciplines et les
didacticiens (Martinand, 1994). En effet, l’utilisation des résultats de la recherche en didactique
dans l’enseignement passe nécessairement par les enseignants donc par leur formation. C’est la
raison pour laquelle, nous nous interrogeons sur la place et le contenu de la formation de
didactique dans cette formation.
6Cette étude, est basée sur le postulat émis par Johsua et Dupin (1993), à savoir que la discipline
« didactique » a suffisamment mûri pour être enseignée à son tour.
1. Considérations théoriques et
méthodologiques
9« Les théories de sens commun qui circulent dans les milieux de la formation initiale distinguent
généralement les savoirs théoriques et les savoirs pratiques. Les premiers comprennent les “
savoirs disciplinaires et culturels ” (relatifs au savoir à transmettre), les “savoirs pédagogiques et
didactiques” (quant à la manière d’organiser les conditions d’apprentissages et leur gestion). Les
seconds comprennent le “savoir y faire” acquis sur le terrain » (Paquay et al., 1996, p. 16).
10De nombreux travaux ont été menés sur les relations entre la recherche en didactique et la
formation des enseignants et certains ouvrages ont été écrits pour servir de manuel de formation
en didactique des sciences. C’est le cas, par exemple, de l’ouvrage de Johsua et Dupin mentionné
précédemment, du livre de l’ICPE1 Des résultats de recherche en didactique de la physique à la
formation des maîtres publiés par Tiberghien et al. (1997) et celui d’Astolfi et
al. (1997b), Pratiques de formation en didactique des sciences pour ne citer que ceux-là.
11En dépit de l’existence de ces ouvrages, certains travaux sur les relations entre la recherche en
didactique et la formation des enseignants montrent que, parmi les objets importés du champ de la
recherche à celui de la formation, les concepts « migrateurs » apparaissent peu nombreux. Il
semble que ce soit davantage des théories, des modèles, et surtout des approches issues de la
recherche qui trouvent leur place en formation (Fabre-Cols & Triquet, 1999).
13Pour Astolfi (2005), ce sont tout autant les processus méthodologiques de la recherche que ses
produits finis, qui peuvent être réinvestis en formation. Mais, le passage de la posture du chercheur
à celle de formateur nécessite une véritable « transposition » des objets et des concepts de la
didactique. Alors, quels sont, précisément les savoirs didactiques qui sont utilisés dans la formation
des professeurs des lycées et collèges (PLC) ? Il semblerait comme l’affirme Cosnefroy (2004,
p. 12) « qu’on peine à formaliser les savoirs nécessaires à l’exécution des tâches qu’implique le
métier d’enseignant, alors même que la recherche en éducation produit de nombreux savoirs qui
restent peu utilisés par les praticiens ».
14Parmi les recherches qui ont été réalisées en didactiques des sciences, nous avons sélectionné
les concepts que nous avons souvent retrouvés dans les ouvrages destinés à faire connaître la
didactique des sciences (Astolfi et al. (1997a et 1997b), Johsua & Dupin (1993).
15Pour résoudre les problèmes qu’elles étudient, les didactiques des disciplines ont été amenées à
construire des concepts propres, certains ont été empruntés aux champs voisins et souvent
rectifiés pour de nouveaux usages (Astolfi, 2005) – c’est le cas par exemple du concept de
représentations ou de conceptions emprunté à la sociologie de Durkheim et à la psychologie sociale
– d’autres créés en fonction des besoins de la recherche (Astolfi et al., 1997a). Nombre de ces
concepts sont devenus des classiques, c’est le cas des représentations ou conceptions, de la
transposition didactique (Chevallard, 1985), de trame conceptuelle (Astolfi et al., op. cit.) ou
encore « d’objectif-obstacles » (Martinand, 1989), de contrat didactique (Brousseau, 1986) et de la
modélisation en sciences (Martinand, op. cit.). Ce sont ces concepts que nous retenons dans le
cadre de cette recherche2. Et c’est particulièrement leur emploi dans la formation des PLC de SVT
qui retient notre attention. Ils ne sont pas, en effet, mobilisés de façon équivalente selon que l’on
se situe dans le domaine de la recherche en didactique ou dans celui de la formation des
enseignants et ce dans la mesure où leurs contenus respectifs ne sont pas de même nature
(Astolfi, 2005). Toutefois, Astolfi (2005.) présente dans un tableau, les enjeux de chacun de ces
concepts, d’où l’intérêt que nous leur trouvons pour la formation des enseignants. Il classe ces
concepts selon quatre enjeux : l’interprétation de la logique de pensée des apprenants ; l’analyse
des savoirs et contenus enseignés ; la construction de situations et dispositifs didactiques et la
compréhension du fonctionnement des disciplines scolaires.
Tableau 1. Les concepts de la didactique des sciences et leurs enjeux. (Astolfi, 2005)
3 Concept mis au point par Gérard Vergnaud (1990). Les champs conceptuels correspondent à des espaces (...)
4 Les trames conceptuelles sont constituées par l’ensemble des notions qui, mises en synergie, donnen (...)
5 Les niveaux de formulation sont les différentes façons d’exprimer une même notion, selon son contex (...)
6 Le concept de transposition didactique, introduit par Verret (1975), un sociologue, et systématisé (...)
7 La matrice disciplinaire est le principe d’intelligibilité d’une discipline donnée, son paradigme. (...)
8 Une matrice curriculaire caractérise la structure dynamique des disciplines scolaires, au-delà de l (...)
Objectifs – obstacles
Niveaux de formulation5
Situation – problème
Transposition didactique6
Pratiques sociales de référence
Matrice disciplinaire7
Matrice curriculaire8
17Les programmes et les manuels scolaires en vigueur au Gabon étant les mêmes que ceux de la
France, le contexte de production de ces programmes et de ces manuels est complètement
différent de leur contexte d’utilisation.
9 En 1996, nous avons mené une étude sur l’enseignement de la nutrition au secondaire au Gabon et nou (...)
18Nous pensons que si les enseignants étaient sensibilisés au mode de production des savoirs
scolaires, ils comprendraient que – d’un certain point de vue – ces derniers ne sont pas universels
et qu’il est nécessaire de réfléchir sur des savoirs scolaires qui devraient prendre en compte
l’environnement immédiat des élèves et leurs conceptions. En effet, l’un des problèmes auquel
l’éducation est confrontée aujourd’hui est que les élèves n’intègrent pas dans leur quotidien ce
qu’ils apprennent à l’école. Il y a des savoirs pour l’école et des savoirs pour « la maison » ou le
quotidien9.
10 Halté (1992, p. 16-17) identifie trois orientations données aux travaux des didacticiens : une réfl (...)
20Martinand (1994), parlant des rapports qu’entretient la didactique comme domaine de recherche
avec la didactique comme discipline de formation, distingue trois orientations entre lesquelles la
didactique en tant que discipline de formation des enseignants doit trouver un équilibre. Il s’agit
de : la didactique praticienne10, celle des stages d’immersion, d’observation, de responsabilité. Elle
s’incarne dans les maîtres-formateurs ; la didactique normative, celle des leçons-modèles sur
programmes, des référentiels et dispositifs d’évaluation et de contrôle. Elle s’incarne dans les
formateurs-inspecteurs ; la didactique critique et prospective, celle des projets et des mémoires,
de l’appropriation des résultats de la recherche. Elle s’incarne dans les formateurs innovateurs et
les formateurs-chercheurs.
11 Pour Chevallard (op. cit.), le souci général de l’école est de « faire la vie bonne » ou plutôt la (...)
21Et nous pensons, comme Martinand (op. cit.), que tout formateur doit se situer par rapport à
l’ensemble de ces trois orientations et que toute formation doit articuler ces apports parfois
contradictoires, et ce, compte tenu de la complexité des situations d’enseignement-apprentissage
et des objectifs que l’enseignement se fixe aujourd’hui 11.
22Si la didactique est la science de la diffusion (et de la non-diffusion, voire de la rétention) des
connaissances, savoirs et pratiques dans un groupe humain déterminé (Chevallard, op. cit.), qu’en
est-il de la diffusion de la didactique elle-même ? Dans leur ouvrage Introduction à la didactique
des sciences et des mathématiques, Johsua et Dupin (1993) faisaient le pari que la « discipline »
didactique avait suffisamment mûri pour être enseignée à son tour. Et, cet ouvrage se voulait être
un « manuel d’enseignement » destiné à la fois à tous ceux qui souhaitent être « introduits à la
didactique des sciences et des mathématiques » et à ceux qui ont vocation de la présenter.
23En nous intéressant à la place et au contenu de la formation de didactique dans la formation des
professeurs de lycée et collège (PLC), notre question de recherche était la suivante : quelle est la
place de la didactique dans la formation des enseignants de SVT en France et au Gabon et les
différents concepts issus de la recherche en didactique des sciences sont-ils repris dans la
formation des professeurs de lycée et collège (PLC) de SVT ? Si oui, comment le sont-ils ?
24La pédagogie étant plus ancienne que la didactique, elle a longtemps été considérée comme la
principale science relative aux questions d’enseignement-apprentissage. Et nous pensons que dans
certains endroits, la didactique étant méconnue ou inconnue, ce statut de la pédagogie est resté
inchangé. Or, comme l’affirment Jonnaert et Vander Borght (op. cit.), la pédagogie et les
didactiques des disciplines s’intéressent à la pratique de l’enseignement et de l’apprentissage. En
ce sens, leurs réflexions, leurs théories et les résultats de leurs recherches en font des disciplines
théorico-pratiques. C’est pourquoi dans ce travail, nous analysons la place de la didactique en la
comparant à celle de la pédagogie.
25Simard (op. cit.) décrit la didactique comme une discipline carrefour, au centre des trois grands
pôles de l’acte éducatif. En effet, la complexité de son objet pousse la didactique à puiser à
diverses sources. La didactique des sciences, de par son ancrage sur les contenus scientifiques,
établit un lien direct entre elle-même, l’histoire et l’épistémologie des sciences. L’histoire des
sciences, par exemple, peut aider l’enseignant et le didacticien dans l’analyse des productions des
élèves pour y repérer les obstacles didactiques s’inspirant des obstacles épistémologiques
historiques. Elle leur donne des outils permettant de pointer les principales difficultés qu’ont
surmontées les scientifiques et d’analyser ensuite celles qui peuvent être source d’obstacles pour
les élèves (Audigier & Fillon, 1991). C’est pourquoi, nous avons décidé de voir si, dans les plans de
formation des enseignants de SVT de notre échantillon, une place est faite à l’histoire des sciences
et/ou à l’épistémologie.
26En rapport avec notre expérience personnelle nous avons émis l’hypothèse selon laquelle les
concepts de la didactique des sciences restent peu ou pas utilisés dans la formation des PLC de
SVT, pour le cas du Gabon et, qu’en France, compte tenu du développement des recherches en
didactiques et de l’implication de certains formateurs d’IUFM dans ces recherches, les concepts de
la didactique des sciences sont plus présents dans la formation des enseignants.
28De nos jours, le système éducatif gabonais reste encore entièrement calqué sur celui de la
France dans ses modes de fonctionnement, de formation et d’administration. L’organisation
institutionnelle, les cycles de formation, depuis la maternelle jusqu’à l’université, les différents
enseignements dispensés (et leur dénomination), se fondent sur le modèle français (Eyeang,
1997). Le français y est enseigné comme langue de première socialisation (Cuq, 1991). Les
spécificités propres au pays sont souvent ignorées.
29Le fait que le système éducatif gabonais soit entièrement calqué sur celui de la France nous a
amenée à envisager une étude comparative de l’utilisation des concepts issus de la recherche en
didactique dans la formation des PLC de SVT, afin de faire ressortir les biais qu’entraîne ce
« copier-coller » dans la formation de ces enseignants et aussi dans l’enseignement de cette
discipline car, il faut bien le reconnaître, « les transferts pédagogiques et méthodologiques (ou
d’autres catégories de transferts d’ailleurs) ne peuvent s’opérer à n’importe quel prix et en toutes
circonstances parce qu’ils sont source de dysfonctionnements et de décalages, malgré des
tentatives d’adaptation et de réforme » (Eyeang, op.cit., p. 32).
31Au Gabon, l’ENS de Libreville forme des professeurs adjoints, encore appelés professeurs de
collège, et les professeurs de lycée. Les professeurs de collège sortent de l’ENS avec un
CAPC12 tandis que les professeurs de lycée en sortent avec le CAPES 13. Le concours de
recrutement se déroule à l’entrée à l’école et la formation dure deux ans. Pour postuler au
concours de professeur de collège, il faut être titulaire d’une licence (L3) et pour s’incrire au
CAPES, il faut être titulaire au moins d’un master 1.
32Comme en France, la formation des PLC au Gabon se fait en alternance entre la formation sur le
terrain et la formation en présentiel au sein de l’établissement avec cependant une forte nuance.
14 À l’IUFM d’Amiens, par exemple, la formation en groupes disciplinaires comprenant les modules tels (...)
33En effet, la formation en présentiel dans les IUFM se résume à quelques journées de formation
par an14, le reste du temps étant consacré au stage en responsabilité. À l’ENS de Libreville par
contre, les cours en présentiel s’étalent sur près de six mois. Il y a environ trois mois de stage, un
par trimestre.
34Parallèlement aux autres procédures d’évaluation (examen écrit, leçon devant un jury), la
formation en deuxième année d’IUFM et à l’ENS de Libreville comporte l’élaboration d’un mémoire
professionnel dont le but est de confronter une question professionnelle rencontrée sur le terrain
avec des recherches disciplinaires et des recherches en éducation.
36Nous nous sommes intéressée à la durée de la formation des enseignants en général, avant de
nous attarder sur le volume horaire accordé à la formation en didactique des sciences plus
précisément. Nous avons pensé, que la forme sous laquelle cette formation est dispensée, pouvait
être un indicateur de la place qui lui est accordée au sein de la formation générale des PLC de SVT.
Il s’agissait donc de savoir si la formation de didactique des sciences était dispensée sous forme de
cours théoriques, de travaux dirigés (TD) ou sous forme de travaux pratiques (TP).
37La pédagogie ayant été longtemps considérée comme la seule science en charge des questions
d’enseignement apprentissage, nous avons voulu évaluer la place de la didactique des SVT comme
science en charge des questions d’enseignement aux côtés de la pédagogie, même si elle considère
ces questions sous un tout autre angle. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu savoir si ces
deux disciplines étaient distinctes l’une de l’autre dans les plans de formation. La mention du mot
« didactique » et la présence de concepts relatifs à la didactique ont également retenu notre
attention.
15 « L’épistémologie constitue aujourd’hui l’une des bases les plus solides de la didactique des scien (...)
38Les savoirs sont au cœur des préoccupations didactiques. Cependant, pour parvenir à évaluer
adéquatement des savoirs aussi variés, il faut nécessairement s’interroger sur leur contenu, leur
fonctionnement, les conditions de leur émergence et de leur développement, car il existe une
relation étroite entre l’épistémologie, l’histoire et la didactique des sciences notamment 15.
39Ainsi, nous pensons, sur la base des travaux d’Audigier et Fillon (op. cit.), que la formation en
didactique qui est donnée aux futurs enseignants de SVT, par exemple, devrait être complétée par
des connaissances en épistémologie et histoire des sciences. C’est pourquoi, nous avons recherché
la part de ces deux disciplines dans les plans de formation.
40En référence à Robardet (1995), qui avait établi un lien entre la formation en didactique et le
profil du formateur, nous avons voulu connaître le profil de ceux qui dispensent la formation de
didactique des sciences dans les établissements de notre échantillon.
41En effet, Robardet distingue trois profils de formateurs en rapport avec la didactique des
sciences :
les formateurs qui ont une « culture didactique ». Ils n’ont pas de diplôme en didactique mais ils
s’intéressent fortement à la discipline au point de l’intégrer dans la formation qu’ils dispensent ;
16 ALCESTE est un logiciel d’analyse de données textuelles. Son objectif est de quantifier un texte po (...)
43Les entretiens semi-directifs ont été réalisés avec les formateurs en charge de la didactique dans
les établissements de l’échantillon. Le corpus langagier ainsi obtenu a été analysé à l’aide du
logiciel de traitement de données textuelles ALCESTE16.
44Cet article est issu d’un travail plus général qui comptait, outre les données ici présentées, une
analyse de mémoires professionnels17 produits sur dix ans (de 1995 à 2005). Le choix des IUFM
devait intégrer cette donnée qui était primordiale dans la réalisation de ce travail. 18
45Le choix des IUFM s’est fait aussi à partir des travaux de Robardet ( op. cit.) et de Comiti et de
son équipe (1999) réalisés sur les mémoires professionnels. Pour permettre une comparaison avec
leurs travaux, nous avons choisi en priorité les établissements qui avaient fait partie de leur
échantillon et qui avaient conservé les mémoires professionnels des années qui nous intéressaient.
Ce fut le cas pour Grenoble et Montpellier.
46Par ailleurs, il nous fallait trouver au sein de l’établissement, un formateur de didactique qui
accepte de répondre à nos questions indépendamment de son profil. Nous avons ainsi retenu
quatre IUFM : Amiens, Bordeaux, Grenoble et Montpellier. Précisons qu’au Gabon, un seul
établissement se charge de la formation des PLC de SVT pour tout le pays, c’est l’ENS de Libreville.
2. Résultats
19 Pour l’ENS de Libreville, la formation est en moyenne de 25 à 30 heures de cours par semaine.
20 Quand nous avons réalisé cette recherche, l’ensemble de la formation comptait en moyenne 280 heures (...)
48On pourrait dire que la formation des enseignants se déroule dans les IUFM 21 sur une année,
mais en réalité, cette année se résume à quelques journées de cours, comme nous l’avons écrit
précédemment. Pour Chevallard (2005, p. 11-1222), « la faible qualification du métier
de professeur est une donnée historique lourde, qui permet seule d’assumer sans rougir une
formation – initiale et continue –dont le volume réduit est un aveu. Même si la création des IUFM a
concrétisé le franchissement d’un seuil historique, il n’en reste pas moins qu’un métier auquel on
peut – en droit comme en fait – se former en quelques mois (en deuxième année d’IUFM), à raison
de quelques 12 heures par semaine en dehors du travail de terrain, un métier qu’au demeurant on
exerce en toute responsabilité sitôt le concours de recrutement réussi, ne saurait être regardé
comme qualifié, quand bien même ceux qui y entrent auraient fait de longues études supérieures
non professionnelles ».
23 D’ailleurs au cours des entretiens, il nous a été clairement demandé de ne pas parler de « cours » (...)
49S’agissant de la forme que prend la formation de didactique, l’existence d’un cours théorique
suppose que l’on y dispense des bases théoriques de la discipline et qu’en travaux dirigés, l’on y
voit des applications concrètes de ces bases théoriques. Or, dans les IUFM de notre échantillon, la
didactique est dispensée sous forme de travaux dirigés et pas sous forme de cours 23.
24 Cela nous a été rapporté par les formateurs au cours des entretiens.
50La formation à l’ENS de Libreville établit une distinction entre les professeurs stagiaires qui ont
déjà enseigné – c’est le cas par exemple des instituteurs qui reviennent pour devenir des
professeurs de collège ou des professeurs de collège qui veulent devenir des professeurs de lycée –
et les professeurs stagiaires qui viennent directement des universités sans aucune expérience de
l’enseignement. Les premiers sont appelés « les internes » et les autres « les externes ». Les cours
de didactique sont réservés aux externes tandis que pour les internes, la formation se déroule sous
formes d’ateliers ou de travaux dirigés. Du fait de leur expérience dans l’enseignement, on suppose
qu’ils n’ont plus besoin de la théorie24.
51Au Gabon, la didactique est bien séparée de la pédagogie dans les plans de formation. La
didactique est rattachée au département des SVT tandis que la pédagogie est rattachée au
département des sciences de l’éducation. Cette distinction entre didactique et pédagogie constitue
pour nous un point positif quant à la place de la didactique dans la formation des enseignants. Cela
prouve que la didactique est reconnue comme une discipline bien distincte de la pédagogie, et qui a
droit à une place à part, lorsqu’on traite des questions d’enseignement-apprentissage.
25 À l’IUFM d’Amiens par exemple, le module s’intitule « travailler à partir des représentations des é (...)
52Les plans de formation de l’ENS ne donnent pas de détails sur le contenu de la formation de
didactique, tandis que dans les IUFM, il existe des modules relatifs à certains concepts de la
didactique des sciences, particulièrement celui des conceptions des élèves 25.
53Dans trois IUFM sur les quatre de notre échantillon, il existe un module jumelé d’épistémologie
et d’histoire des sciences, tandis qu’au Gabon, ces deux disciplines sont complètement absentes de
la formation. L’existence de ces modules de formation peut être considérée comme un plus pour la
formation en didactique, compte tenu de la forte « centration » de la didactique sur les savoirs et
leur épistémologie.
54Pour ce qui est du profil des formateurs, la formation en didactique est dispensée par des
didacticiens en France alors qu’au Gabon elle est dispensée par des inspecteurs et des conseillers
pédagogiques.
57Ainsi, en tenant compte de l’ensemble de notre échantillon, nous avons interrogé les trois
catégories de formateurs d’enseignants identifiés par Robardet.
58Nous avons réalisé dix entretiens semi-directifs, cinq en France et cinq au Gabon. Le tableau 3
précise le profil des formateurs interrogés.
26 Dans l’un des IUFM, nous avons interrogé deux formateurs au lieu d’un seul parce que le premier que (...)
Didacticiens 526 0 5
Non-didacticiens 0 3 3
Total 5 5 10
59Le corpus langagier obtenu à partir de ces entretiens semi-directifs a fait l’objet d’une analyse
thématique. Nous présentons les résultats en fonction des questions que nous nous posons, à
savoir la place de la didactique des sciences dans la formation et le contenu de cette formation.
Je crois que la didactique à mon entendement/la didactique c’est la pédagogie appliquée/appliquée à une
discipline spécifique/par exemple la pédagogie des SVT/je crois que c’est la didactique/c’est un peu
ça//maintenant la pédagogie je crois que […] de façon générale/ils voient les généralités.
62Une contradiction apparaît alors très clairement. En France, dans les IUFM de notre échantillon,
l’analyse des plans de formation ne fait pas apparaître le mot didactique, mais on y retrouve des
éléments de didactique tels que les conceptions des élèves. Au Gabon par contre, où la didactique
se démarque de la pédagogie dans les plans de formation, pour ceux qui l’enseignent, il s’agit en
fait d’une seule et même discipline. Un enseignant a d’ailleurs dénoncé le « doublon » en
s’interrogeant sur le contenu des cours de pédagogie car ce qu’il enseigne sous l’appellation
« didactique » est identique à ce qui se fait en pédagogie.
63On peut mettre ce constat en relation avec le profil des enseignants-formateurs interviewés :
didacticiens pour les formateurs d’IUFM, conseillers et inspecteurs pédagogiques et à l’ENS de
Libreville.
64Si les formateurs des IUFM de notre échantillon distinguent clairement la didactique de la
pédagogie, ils précisent cependant que cette distinction se fait à leur niveau et pas avec les
stagiaires. C’est ce que montrent les extraits suivants :
Oui la différence entre didactique et pédagogie/donc déjà on parle rarement/on prononce rarement le
terme de didactique/euh/quand c’est vraiment euh/nécessaire/donc/et bon euh/on//on ne/enfin on ne
fait pas la différence/on ne pointe pas la différence/on ne pointe pas cette différence-là/et je pense qu’on
n’y pas beaucoup réfléchi/mais qu’a priori euh/on va pas rentrer dans ce type de débat (prof D)
Nous, entre formateurs on fait une différence nette// vous savez quand on regarde le livret de
l’enseignant stagiaire officiel/parfois derrière didactique c’est un fourre-tout/mais après nous quand on le
regarde plus précisément/quels sont les enseignements que l’on propose/on repère/on repère/oui assez
facilement ce qu’on va appeler les enseignements didactiques et les enseignements pédagogiques/c’est
clair pour le formateur/ce n’est pas sûr que ce soit tout à fait clair pour les PLC2/parce que nous on ne
s’amuse pas à leur faire cette distinction entre didactique et pédagogie/c’est clair pour les
formateurs/c’est à peu près clair nous dans notre répartition des modules euh […] mais quand même on
peut faire un peu de pédagogie en didactique et inversement/en gros ce qu’on met dans la pédagogie
(prof B).
C’est moi qui fait la fait (la différence entre didactique et pédagogie)/ mais les cours/moi mon cours il
s’appelle « conceptions obstacles » il s’appelle euh/travail autonome/il s’appelle euh/éducation à la
santé/mais il n’est pas étiqueté « didactique » hein/c’est-à-dire chaque cours a un thème/mais on ne dit
pas ça c’est un cours de didactique/ça c’est un cours de pédagogie (prof C).
Alors oui justement sur le plan historique/donc/ben il [le module sur les conceptions des élèves] a été
introduit à partir du moment où le premier formateur permanent euh/donc euh/qui à l’époque était un
jeune formateur qui eu donc beaucoup d’énergie pour pouvoir imposer sa participation à la formation
des/des/des professeurs de lycée et collège et il l’a fait sous forme d’un atelier au départ […] ça été
difficile/ça été très difficile (prof A)
Il a fallu attendre que les professeurs responsables de la formation finalement partent à la retraite
et//quand si tu veux le professeur responsable est parti/on a réussi à mettre les conceptions si tu veux
ça été euh//c’est arrivé par […] tant qu’il y avait des formateurs qui n’étaient pas […] qui n’avaient ni
DEA/en fin qui n’était pas […] didacticiens du tout/c’était quelque chose qui leur était complètement
inconnu// et je pense qu’au fur et à mesure des années/à la fois [ ?] même dans la littérature du second
degré//certains inspecteurs en parlaient/donc ça commençait à rentrer/plus/plus de personnes formées à
la didactique c’est rentré// (prof B)
67Outre les difficultés rencontrées pour l’introduction de concepts nouveaux, ces propos prouvent
aussi que ce changement ne s’est pas fait à la demande des institutions, mais à l’initiative des
formateurs didacticiens.
27 Les formateurs de terrain sont des professeurs de lycée et collège qui enseignent à la fois dans le (...)
68Toujours d’après notre corpus langagier, il semblerait que les difficultés liées à l’introduction des
concepts didactiques proviennent, entre autres, d’une guerre de territoires entre les formateurs de
terrain27, non permanents et les formateurs permanents.
Depuis le début// […] Moi quand j’ai été recrutée en 93/y avait pas du tout de didactique/et c’est vrai
que moi j’ai été recrutée justement pour faire un cours de didactique//donc en 93/j’étais assez
insatisfaite de ces cours qui étaient assez théoriques// Et que// dont je ne voyais pas l’utilité pour les
PLC2/que euh ! ces cours qui étaient très théoriques/ils ne voyaient pas du tout de liens avec leurs
pratiques//donc moi j’ai essayé après de faire des cours/qui soient/que je puisse illustrer avec des
éléments de pratiques professionnelles// (prof C).
70La préoccupation des professeurs stagiaires est d’être opérationnels sur le terrain. Cette
préoccupation est aussi partagée par les formateurs et, selon ces derniers, les concepts issus de la
recherche en didactique ne fournissent pas les outils nécessaires à un fonctionnement efficace. Ils
affirment :
Pour ce qui concerne les PLC2/nous leur donnons des formations pour être directement opérationnels dès
la rentrée//bien souvent la didactique ne donne pas ces outils là//elle nous apporte une réflexion/un
questionnement/elle nous apporte une analyse des productions de l’élève//euh/qu’on va progressivement
leur proposer/mais euh […] c’est vrai que toute la première partie de l’année/on introduit peu/en tout cas
de didactique théorique/ça c’est certain (prof B).
Pour les PLC2 l’objectif c’est qu’à la fin de l’année ils soient des professeurs opérationnels/et en gros un
professeur opérationnel il faut qu’il connaisse la discipline qu’il a à enseigner/il faut qu’il ait établi/qu’il ait
des relations euh pédagogiques/que dans sa classe ça se passe correctement que s’il a des relations avec
ses élèves que ce soient des sixièmes des terminales ou autres/qu’il arrive à établir un contact de
travail/et puis il faut qu’il puisse/qu’il ait réfléchi/et ce qu’on appellera nous plus didactique/qu’il ait
réfléchi à comment organiser son cours pour que les élèves aient acquis en fin d’année de trimestre le
maximum de compétences aussi bien dans l’acquisition des savoirs dans l’acquisition des compétences
méthodologiques ou des savoirs/des comportements///et le savoir-faire technique puisqu’il y a des
manipulations/donc l’objectif il est/donc forcément c’est toujours si on a une idée de didactique/c’est
toujours appliquée/c’est comment en fait/comment à la limite ce concept peut être transformé/transposé
pour donner quelque chose qui est opérationnel en classe/et je pense que c’est pour ça que c’est
toujours imbriqué ce que vous remarquez// et du coup ici en tout cas au niveau de l’IUFM/on ne fait
jamais aucun cours théorique//// (prof A).
72Une seule formatrice parmi ceux que nous avons interrogés a reconnu que la didactique
pratiquée dans la formation des enseignants dans son IUFM était restée pendant longtemps de
type prescriptive. Sans rejeter cette didactique, elle reconnaît et affirme que l’apport de la
didactique dite « critique et prospective » ou de « troisième génération » permet de mieux éclairer
les prescriptions que reçoivent les professeurs stagiaires. La didactique critique et prospective
permet la prise en compte des résultats de la recherche pour mieux comprendre « le pourquoi du
comment » :
0n a voulu absolument/en tout cas certains d’entre nous/euh euh euh/ouvrir/proposer/offrir aux jeunes
professeurs de lycée et collège des/des éléments de didactique qui soient issus de la recherche ou en lien
avec la recherche/et non pas uniquement basés sur la pratique et euh/euh et se résumant à des
prescriptions euh que les stagiaires devaient suivre sans tout à fait bien comprendre d’ailleurs l’origine
ou le sens de ces prescriptions/euh les bien fondés de ces prescriptions/ (prof D)
73En dépit du fait que cette formatrice voit l’intérêt de l’introduction de la didactique dite « de la
recherche » dans la formation des PLC, elle reconnaît cependant que ses résultats doivent être
transposés pour être utilisés dans cette formation.
74En fait dans les propos de l’ensemble des formateurs que nous avons interrogés dans les IUFM,
les résultats des travaux de recherche en didactique des SVT doivent être transformés pour pouvoir
être utiles à la formation des PLC. Mais, alors, l’autre question qui se pose est de savoir qui doit se
charger de cette transformation. Est-ce les chercheurs ou les formateurs ?
75À ce niveau, les avis sont partagés. Pour certains formateurs, ce travail ne saurait revenir aux
chercheurs. Demander aux chercheurs de réfléchir sur l’utilisation qui devrait être faite des
résultats de leurs travaux en formation des enseignants serait nuisible à l’esprit même de la
recherche. Les chercheurs font de la recherche fondamentale. Par contre, ce sont les formateurs
qui devraient puiser dans les travaux de recherche, ce qui pourrait être utile à la formation des
enseignants. Pour d’autres, c’est aux chercheurs de réfléchir à l’utilisation de leurs recherches dans
le domaine de la formation, s’ils ne veulent pas que ces dernières restent lettre morte.
On ne dit pas ça c’est un cours de didactique/ça c’est un cours de pédagogie/mais en fait/il y a des cours
faits par des didacticiens et des cours faits par des personnes qui n’ont pas une formation en
didactique/donc nous comme on a une formation en didactique/forcément on amène des choses comme
ça quoi (prof C)
Mais c’est aussi parce que les enseignements de didactiques sont pris en charge par des formateurs qui
ont un doctorat en didactique//qui se réfèrent à un corpus qui est un corpus de la didactique/donc là il y
a pour nous aucun problème//Maintenant c’est vrai qu’à certains moments, les collègues qui ne sont pas
didacticiens peuvent utiliser parce qu’ils connaissent quand même un peu la littérature des éléments de
didactique quand ils sont sur les modules qui sont plus des modules de pédagogie (prof B).
77À l’ENS de Libreville, les concepts issus de la recherche en didactique sont complètement
absents de la formation de didactique, même si une formatrice nous a dit qu’elle mentionnait les
conceptions des élèves. Elle nous a dit qu’elle parlait aussi de la transposition didactique, qu’elle
définit comme une simplification du savoir savant pour aboutir au savoir scolaire. C’est la
représentation du savoir scolaire que nous avions retrouvé chez les professeurs sortis de l’ENS lors
d’une recherche antérieure. Mais, ce n’est pas la définition de la transposition didactique proposée
par Chevallard.
78Le contenu de la formation porte sur : la fiche de leçon, l’évaluation, comment faire un cours,
comment faire une bonne leçon, la gestion du temps, la gestion du tableau, la lecture du
programme, l’élaboration d’une progression, la formulation des objectifs, les différentes catégories
d’objectifs, etc. Les formateurs de l’ENS insistent aussi sur l’approche par résolution de problèmes.
Ce qui a retenu notre attention, c’est d’une part, l’absence totale d’un questionnement sur les
contenus d’enseignement, et d’autre part, le fait que les enseignants de didactique trouvent qu’il y
a un « double emploi » entre didactique et pédagogie. Ils affirment qu’il n’y a pas de différence
entre leurs cours de didactique et le cours de pédagogie qui est dispensé dans le module sciences
de l’éducation ; la didactique faisant partie de la formation disciplinaire. Alors, s’interrogent-ils
pourquoi deux cours différents, sous deux appellations différentes, au sein de deux départements
différents, si leur contenu est le même ?
79Par ailleurs, les enseignants de l’ENS se sont plaints de l’absence d’un programme de didactique
des sciences. Là aussi, le profil du formateur semble jouer un rôle important, car tous ceux qui
assurent la formation de didactique à l’ENS de Libreville ne sont pas des didacticiens. Ce sont des
conseillers pédagogiques et des inspecteurs de l’Éducation nationale.
3. Discussion
80Dans ce travail, nous avons adhéré au postulat de Johsua et Dupin (op. cit.) à savoir que la
« discipline » didactique a suffisamment muri pour être à son tour enseignée.
81D’après cette recherche, la diffusion de la didactique des sciences dans l’univers de la formation
des enseignants semble être confrontée à quelques difficultés :
28 La mastérisation de la formation des enseignants prévoit la création d’un master d’enseignement (ba (...)
83Par rapport à cette question, la « mastérisation »28 de la formation des enseignants est une
opportunité qui pourrait permettre d’augmenter le nombre d’heures accordées à la formation en
didactique des futurs enseignants, même si comme l’affirme Auduc, (2009) « La formation des
maîtres ne doit pas se concevoir exclusivement à partir du début du master, mais se construire
tout au long du parcours post-baccalauréat de l’étudiant ». Il propose par ailleurs, un master
d’environ 450 heures par an, intitulé Métiers de l’enseignement. Professeur des écoles, liant
formation disciplinaire ou pluridisciplinaire, formation professionnelle, parcours de recherche et
rédaction de mémoires ainsi que des stages de découverte, d’observation et de mise en
responsabilité. Nous pensons que ce schéma pourrait convenir aussi à la formation des professeurs
de lycée et collège.
84À l’ENS, le volume horaire accordé à la formation de didactique est relativement important. Le
problème de cette formation est plutôt au niveau de son contenu qui lui, semble lié au profil des
formateurs.
86Pour les chercheurs en didactique (comme Chevallard, Astolfi, Chabchoub) la didactique des
sciences a sa place dans la professionnalisation des enseignants. Or, d’après les résultats de nos
entretiens dans les IUFM de notre échantillon, les concepts de la didactique seraient trop
théoriques pour répondre au besoin des professeurs stagiaires d’être opérationnels.
87La question que nous nous posons ici est de savoir ce qui est réellement en cause : les concepts
de la didactique des sciences ou le mode de formation qui, quelque part, pourrait « stresser » les
professeurs stagiaires et les formateurs.
88En effet, après avoir passé une année à préparer le concours d’entrée à l’IUFM, une fois cette
étape passée, les professeurs stagiaires doivent tout de suite prendre une classe en main dans le
cadre du stage en responsabilité. Il semble que, dans ces conditions, leur préoccupation principale
est de savoir comment ils vont s’y prendre avec leur classe. Les préoccupations pédagogiques
semblent prendre le dessus sur la didactique. Robert (2001, p. 66) a constaté, chez des
enseignants débutants de mathématiques « que les préoccupations des élèves sont même
reléguées à l’arrière-plan la première année d’enseignement, au profit d’une classe qui tourne, et
ceci confirmé par les formateurs. ».
89Nous pensons que, présentés autrement, les concepts didactiques pourraient aider les
professeurs stagiaires à mieux faire « tourner » leur classe, en prenant en compte les
préoccupations des élèves. Mais pour cela, il faut peut-être revoir la formulation des savoirs
didactiques à enseigner aux professeurs stagiaires.
90Outre le volume horaire de la formation de didactique, l’autre difficulté à laquelle semble être
confrontée cette formation est la formalisation des savoirs [didactiques] 29 nécessaires à l’exécution
des tâches qu’implique le métier d’enseignant (Cosnefroy, op. cit.). Dans l’article auquel nous
avons fait référence précédemment, Bailleul reprend une interrogation soulevée par Artigue (2003)
par le titre d’un de ses articles à savoir : « Enseigner les mathématiques aujourd’hui. Pourquoi ?
Pour qui ? Comment ? ». Il reformule cette question de la manière suivante : « Comment se fait, et
qui fait, la "traduction" des produits de la recherche en éducation d’un point de vue général, en
didactique des mathématiques, […] à destination des utilisateurs potentiels que pourraient être les
enseignants en formation ? »
91La question, soulevée ici en didactique des mathématiques, semble d’actualité en didactique des
sciences, du moins dans les IUFM de notre échantillon.
92Nous avons remarqué, du moins pour le cas du Gabon, que l’ENS et le ministère de l’Éducation
nationale, semblent ne pas se « mêler » du contenu de la formation en didactique. Ce sont les
formateurs qui, en fonction de leur profil et de leur sensibilité, introduisent tel ou tel concept. Or,
comme l’affirme Bailleul (op. cit.), le problème important, auquel sont confrontés les formateurs,
est celui de la distance entre l’institution de la recherche et celui de la formation des enseignants,
tant du point de vue des contenus que de celui des modalités de formation. Concernant, par
exemple, l’adoption d’ingénieries didactiques en classe, Robert (op. cit.) fait état de travaux
montrant la résistance de nombreux enseignants à adopter dans les classes de mathématiques des
scénarios jugés pourtant optimaux pour l’apprentissage des élèves par les chercheurs. Les causes
de cette résistance sont multiples.
93À la question de savoir qui doit travailler à la « transposition » des concepts issus de la
recherche pour qu’ils soient utilisés dans la formation, nous avons vu que deux positions se sont
dégagées auprès de notre échantillon : pour les uns, cette tâche revient aux chercheurs, tandis que
pour les autres, elle revient aux formateurs.
30 Noosphère : terme introduit par Y. Chevallard, 1982, op. cit (2e éd. 1991, p. 25). C’est la « sphèr (...)
31 En prenant le cas de l’ENS de Libreville, si la didactique continue d’être confondue avec la pédago (...)
32 En émettant cette idée, nous pensons surtout aux enseignants de l’ENS de Libreville qui se sont pla (...)
94Par rapport à ces deux points de vue, l’une des pistes de réflexion pourrait être la mise en place
d’une sorte de « noosphère »30 pour réfléchir sur les contenus de la formation en didactique des
SVT des PLC, si elle veut continuer d’exister en tant que discipline à part entière dans le domaine
de la formation des enseignants31. En sachant que de cela aussi dépendent les postes de
didacticiens et le financement des recherches en didactique des SVT car, comme l’affirme Bkouche
(2005), « c’est la place des savoirs dans l’enseignement qui permet de donner à ceux qui les
enseignent la pleine conscience de leur métier ». Cette noosphère, pourrait être constituée à la fois
des chercheurs en didactique, des formateurs de terrain et pourquoi pas des responsables de
l’administration. Elle pourrait essayer de dresser une sorte de canevas pour les formateurs en
sachant que nous sommes dans le domaine universitaire, les formateurs auraient la liberté de
l’exploiter selon leur sensibilité. Ce canevas pourrait servir de base de travail aux formateurs. 32
95Robert (2003) propose le modèle de la « double transposition », au sein duquel les formateurs
sont le pivot entre les chercheurs, qui leur transmettent les résultats des recherches en effectuant
une première transposition, et les enseignants auxquels les formateurs s’adaptent grâce à une
deuxième transposition de leur cru.
96Ainsi, un groupe de travail comprenant des chercheurs et des formateurs pourrait permettre de
travailler à cette double transposition.
33 Nous ne disons pas que la dimension opératoire de ces concepts n’existe pas. Elle pourrait simpleme (...)
97Une réflexion pourrait aussi être menée en rapport avec les travaux de la didactique
professionnelle, dans la mesure où cette dernière cherche à articuler de façon très forte la
dimension théorique et la dimension opératoire. En effet, la dimension théorique permet d’éviter un
discours empirique qui se contenterait de relater un certain nombre d’opérations réussies
d’analyse, sans en marquer ni les fondements ni les limites. La dimension opératoire, quant à elle,
cherche à présenter les outils, les concepts, les méthodes, qui doivent permettre aux utilisateurs
de s’approprier ces instruments et de les utiliser de façon efficiente (Pastré, et al., 2006). Or,
d’après les résultats auxquels nous avons abouti et les résultats de travaux auxquels nous avons
fait référence (par exemple Morge, op. cit. ; Cosnefroy, op. cit.), il semblerait que, ce qui fait
défaut, c’est la dimension opératoire de certains concepts de la didactique des sciences pour qu’ils
soient utilisés efficacement dans la formation des enseignants 33.
99Or, dans notre échantillon, nous avons noté qu’une place très faible est réservée à ces deux
disciplines, quand elles ne sont pas tout simplement absentes des plans de formation. Ce qui
pourrait se comprendre car, si le temps manque pour la didactique, il manquera également pour
ces disciplines. Cependant, nous pensons que leur absence dans les plans de formation pourrait
aussi être due à une difficulté de formalisation des connaissances à employer dans la formation des
enseignants. Cela pourrait aussi être dû à un manque de vision, quant à l’importance de ces
disciplines pour la pratique enseignante.
Conclusion
100À l’heure où le travail de l’enseignant ne peut plus se réduire à la transmission des savoirs ; à
l’heure où il doit faire face à des fonctions comme l’écoute, l’aide pédagogique, l’accompagnement
des élèves, la différenciation des situations d’apprentissage (Astolfi, 2005), le professeur,
aujourd’hui, a besoin d’autres compétences. Il a besoin de connaître l’épistémologie de sa
discipline, son histoire, la genèse de ses concepts ainsi que les problèmes qui se posent à elles
actuellement afin de comprendre les difficultés d’apprentissage que ressentent certains élèves ainsi
que leurs erreurs. Il a également besoin de connaître les relations que les élèves entretiennent
avec la discipline enseignée (leurs conceptions, les difficultés, les obstacles couramment
rencontrés, leur rapport à ces connaissances scolaires).
101Altet (1994) et Perrenoud (2001) définissent l’« enseignant professionnel » comme un celui
qui : détient une base de savoirs et de savoir-faire multiples ; est capable de mobiliser ses savoirs
et savoir-faire pour agir efficacement en situation : diagnostic des problèmes, élaboration de
stratégies de solutions, prise de décision, etc. ; détient une capacité à rendre compte de ses
savoirs, savoir-faire, de ses actes ; détient une autonomie et une responsabilité personnelle dans
l’exercice de ses compétences ; adhère à des représentations et à des normes collectives,
constitutives de « l’identité professionnelle ».
105Par ailleurs, la présentation qu’Astolfi fait des concepts didactiques et de leurs enjeux pourrait
être utilisée dans la formation des enseignants (cf. p. 5) et pourrait constituer une base de travail
pour parler de ces concepts aux futurs enseignants, sans forcément entrer dans de « grandes
définitions théoriques », mais en essayant de trouver des illustrations par rapport au métier
d’enseignant.
106En rapport avec notre hypothèse de départ, ’il apparaît donc que la place de la didactique des
sciences dans la formation des enseignants reste relativement faible en France comme au Gabon,
contrairement à ce que nous pensions au départ. Toutefois, compte tenu de la taille on ne peut
plus modeste de notre échantillon, surtout pour ce qui concerne la France, il faut rester très
prudent quant à la généralisation de ces résultats.
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BIBLIOGRAPHY
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NOTES
2 Ces concepts ont été retenus à partir de trois ouvrages : Johsua & Dupin, 1993 ; Astolfi et al., 1997a
et 1997b.
3 Concept mis au point par Gérard Vergnaud (1990). Les champs conceptuels correspondent à des
espaces de problèmes relevant d’une même famille, pour lesquels apparaissent d’importants écarts
temporels dans la réussite, aussi réguliers que significatifs (Astolfi, op. cit.).
4 Les trames conceptuelles sont constituées par l’ensemble des notions qui, mises en synergie, donnent
sens à celles que l’on souhaite enseigner.
5 Les niveaux de formulation sont les différentes façons d’exprimer une même notion, selon son contexte
d’apparition et le niveau d’enseignement considéré (De Vecchi, 1994).
6 Le concept de transposition didactique, introduit par Verret (1975), un sociologue, et systématisé par
Chevallard (1982), un didacticien des mathématiques, fait référence aux mutations ou aux
transformations que subit le savoir lorsque, d’objet de « savoir savant », il devient objet de « savoir à
enseigner » puis objet de « savoir enseigné » (Vincent, 2001). La transposition didactique analyse le
passage d’un contenu de savoir précis à une version « didactisée ».
7 La matrice disciplinaire est le principe d’intelligibilité d’une discipline donnée, son paradigme. C’est le
moule, le creuset qui en constitue le fondement, l’essence (Develay, 1992, 1995).
8 Une matrice curriculaire caractérise la structure dynamique des disciplines scolaires, au-delà de la
définition de leurs éléments constitutifs. Les tâches scolaires sont soumises, d’une part, aux visées
curriculaires qui assurent leur authenticité et, d’autre part, aux visées éducatives qui assurent leur
légitimité (Lebeaume 2000, cité par Astolfi, op. cit.).
9 En 1996, nous avons mené une étude sur l’enseignement de la nutrition au secondaire au Gabon et
nous avions remarqué à l’époque que les enseignants mentionnaient dans leur cours tous les principes
d’une alimentation saine et équilibrée. Mais, au moment de composer des menus équilibrés, ils
distribuaient aux élèves des tables d’aliments issus des manuels français utilisés dans les établissements.
Ce fait avait deux implications dans la vie des élèves. Le premier est que les élèves ne connaissaient pas
du tout la composition des aliments dont ils disposaient chaque jour et ne pouvaient donc pas composer
des menus équilibrés à partir de ces derniers. Deuxièmement, cela véhiculait la représentation selon
laquelle manger équilibrer c’est manger les aliments de France. Nous avons réalisé une nouvelle enquête
cette année pour voir s’il y a eu un changement dans cet enseignement depuis cette étude.
10 Halté (1992, p. 16-17) identifie trois orientations données aux travaux des didacticiens : une
réflexion sur les objets d’enseignement, une réflexion sur les conditions d’appropriation des savoirs et
une réflexion sur les interventions de l’enseignant. Il semblerait que la didactique praticienne permette
aux professeurs stagiaires, par des observations d’enseignants en exercice, de repérer des pratiques
parfois non théorisées mais qui « marchent » avec les élèves.
11 Pour Chevallard (op. cit.), le souci général de l’école est de « faire la vie bonne » ou plutôt la vie
qu’on croira bonne. Le Gabon a fait de l’éducation une des priorités majeures pour sortir du sous-
développement.
14 À l’IUFM d’Amiens, par exemple, la formation en groupes disciplinaires comprenant les modules tels
que « travailler à partir des représentations des élèves », « programmer, construire et conduire son
enseignement en SVT », « construire des situations d’évaluation en SVT », « la démarche scientifique »,
« l’image en science » tiennent sur 57 heures. La formation sur l’analyse de pratique tient sur 33 heures.
Soit un total de 90 heures, soit environ 15 journées de cours (voir annexe ).
15 « L’épistémologie constitue aujourd’hui l’une des bases les plus solides de la didactique des sciences,
et plus largement de toute réflexion pédagogique préoccupée de l’enseignement et de l’appropriation des
savoirs scientifiques » (Astolfi et al., 1997a, p. 77) « la réflexion épistémologique, en tant qu’elle permet
d’élucider les conditions de production du savoir, est une condition de possibilité pour la réflexion
pédagogique » (Astolfi, 1985, p. 199).
16 ALCESTE est un logiciel d’analyse de données textuelles. Son objectif est de quantifier un texte pour
en extraire les structures signifiantes les plus fortes, afin de dégager l’information essentielle contenue
dans les données textuelles. La classification descendante hiérarchique qui est le cœur d’Alceste
débouche sur une série de classes construites de manière formelle. La signification et la cohérence de
ces vocabulaires étant laissées à l’appréciation du chercheur.
17 Nous ne relaterons pas ici dans les détails les résultats de l’analyse des mémoires professionnels.
19 Pour l’ENS de Libreville, la formation est en moyenne de 25 à 30 heures de cours par semaine.
20 Quand nous avons réalisé cette recherche, l’ensemble de la formation comptait en moyenne 280
heures (288 pour l’IUFM de Montpellier), soit en moyenne 8 heures hebdomadaires.
21 Ce constat est valable pour des IUFM autres que ceux de notre échantillon. Chevallard dans ce propos
cite en exemple l’IUFM de Marseille.
23 D’ailleurs au cours des entretiens, il nous a été clairement demandé de ne pas parler de « cours » de
didactique, mais plutôt de formation.
24 Cela nous a été rapporté par les formateurs au cours des entretiens.
25 À l’IUFM d’Amiens par exemple, le module s’intitule « travailler à partir des représentations des
élèves », à Bordeaux, « les conceptions des élèves ».
26 Dans l’un des IUFM, nous avons interrogé deux formateurs au lieu d’un seul parce que le premier que
nous avons interrogé nous a suggéré de faire une autre interview avec un collègue recruté avant lui pour
un complément d’information.
27 Les formateurs de terrain sont des professeurs de lycée et collège qui enseignent à la fois dans les
lycées et collèges et à l’IUFM. Les formateurs permanents proviennent en général des anciennes écoles
normales. Souvent, la formation des professeurs des écoles (PE) étaient réservée aux formateurs
permanents, alors que celle des PLC revenait aux formateurs de terrain.
28 La mastérisation de la formation des enseignants prévoit la création d’un master d’enseignement (bac
+ 5), une filière spécifique dont le débouché est le concours (professeurs des écoles ou CAPES). Des voix
se sont élevées contre cette réforme affirmant qu’elle ne rallongeait pas la durée de la formation qui est
déjà de 5 ans. C’est oublier que la première année de formation à l’IUFM n’est pas une année de
formation professionnelle en tant que telle. Par ailleurs, la mastérisation semble prévoir de donner une
place plus importante à la didactique et à la connaissance du système éducatif.
29 Nous rajoutons l’adjectif « didactiques » parce que ce sont ces savoirs qui nous intéressent dans ce
travail.
30 Noosphère : terme introduit par Y. Chevallard, 1982, op. cit (2e éd. 1991, p. 25). C’est la « sphère »
dans laquelle se construisent les savoirs scolaires. Telle que décrite par Chevallard, elle comprend de
manière générale, des représentants du système d’enseignement, des représentants de la société
(parents d’élèves, les spécialistes de la discipline qui militent autour de son enseignement, les émissaires
de l’organe politique).
31 En prenant le cas de l’ENS de Libreville, si la didactique continue d’être confondue avec la pédagogie
dans leurs contenus, le risque de voir la didactique disparaître au profit de la pédagogie reste important.
32 En émettant cette idée, nous pensons surtout aux enseignants de l’ENS de Libreville qui se sont
plaints de ne pas savoir quoi enseigner quand on leur confie l’enseignement de didactique. Ils ont émis le
souhait de voir l’école se doter « d’un programme » de didactique.
33 Nous ne disons pas que la dimension opératoire de ces concepts n’existe pas. Elle pourrait
simplement ne pas être perçue par les formateurs de notre échantillon.
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LIST OF ILLUSTRATIONS
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REFERENCES
Bibliographical reference
Laurence Ndong, “Didactique des sciences et formation des enseignants de sciences de la vie et de la
Terre”, RDST, 3 | 2011, 179-208.
Electronic reference
Laurence Ndong, “Didactique des sciences et formation des enseignants de sciences de la vie et de la
Terre”, RDST [Online], 3 | 2011, Online since 15 October 2013, connection on 22 March 2024. URL:
http://journals.openedition.org/rdst/420; DOI: https://doi.org/10.4000/rdst.420