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Introduction
1. Définition
2. Relation entre didactique et sciences de l’éducation
3. épistémologie et didactique
4. Transposition didactique
5. Triangle didactique
6. Représentations
7. Contrat didactique et contrat pédagogique
Conclusion
Bibliographie
Introduction :
Michel Develay, expert de la didactique des sciences (1992) affirme que : « Comprendre
comment l’élève apprend est le fondement de l’acte d’enseignement. En effet, la fonction
de l’enseignant n’est pas d’enseigner, elle est de veiller à ce que les élèves apprennent ».
Cette citation illustre en grande partie un des objectifs du présent module consistant à faire
sensibiliser les futurs enseignants au fait que l’acte d’enseigner n’induit pas nécessairement
un apprentissage équivalent de la part des enseignés. Il s’ensuit généralement une
déperdition d’une part des acquisitions des élèves. Dans ce sens, l’évaluation constitue le
procédé par lequel on se rend compte de cet écart qui peut être plus ou moins important.
Les objectifs que nous avons délimités pour ce module visent justement à réduire la marge
de ce décalage.
Les éléments de ce module qui constitue une initiation à la didactique en général et celle de
l’EPS en particulier visent à :
En vue d’atteindre ces objectifs, une articulation est conçue avec les autres modules
notamment la planification des apprentissages, la gestion des apprentissages, le
renforcement de base et les sciences de l’éducation. EIle s’agit d’une mise en œuvre des
différents contenus dans des situations professionnalisantes susceptibles de constituer une
assise de débat et d’échange autour de la portée didactique et pédagogique de ces concepts.
1. Définition :
« La didactique d’une discipline est la science qui étudie, pour un domaine
particulier, les phénomènes d’enseignements, les conditions de la transmission de la
« culture » propre à une institution et les conditions de l’acquisition des
connaissances par un apprenant » (Johsua et Dupin, 1989).
A.Hebrard ,1986 : « La didactique c’est l’étude des processus d’élaboration,
d’acquisition et de transmission des savoirs et savoir-faire d’une discipline ».
D’après ces définitions, nous pourrons retenir que la didactique s’intéresse aux contenus à
transmettre aux élèves tout en prenant en considération leurs stratégies d’apprentissage.
De tels contenus doivent être accessibles, motivants et ayant du sens pour eux.
En EPS, les orientations pédagogiques juillet 2007, soulignent dans la définition de l’EPS le
fait qu’elle s’agit d’une discipline scolaire qui vise le développement des habiletés des élèves
à travers la pratique des activités physiques et sportives. Ceci invite l’enseignant à mener des
réflexions préalables sur les contenus à extraire de ces pratiques et des situations
pédagogiques susceptibles de créer des transformations chez les élèves.
Etymologiquement la pédagogie provient du mot Grec « paidagôgos » qui signifie « celui qui
conduit les enfants » : c’était un esclave qui accompagnait l’élève chez son maître et qui lui
faisait réciter ses leçons. Symboliquement, c’est donc celui qui mène l’élève vers le savoir et
la connaissance. La pédagogie est donc un art : d’enseigner, d’instruire, d’amener l’élève à la
connaissance, mais aussi l’art d’éduquer puisque les esclaves appelés pédagogues prenaient
part à l’éducation des enfants. Quand on parle de la pédagogie comme art, on pense aussi
au charisme de l’enseignant.
Michel Develay (1998), précise que « Didactique et pédagogie s'appliquent toutes deux aux
processus d'acquisition et de transmission des connaissances. Mais la première traite surtout
des contenus du savoir, tandis que la seconde s'intéresse aux relations entre enseignants et
élèves. »
En EPS, les travaux sur l’estime du soi, la compétence perçue, le risque perçu, ou encore les
théories de l’attribution causale ont poussé les enseignants à revoir les contenus et les
stratégies d’interventions auprès des élèves en difficulté.
A ce propos, la crainte des chutes dans les sauts ou en gymnastique amène à la didactisation
de la réception en premier abord en vue de mieux assurer le débutant lors des premières
séances d’apprentissage.
Sociologie et Didactique :
Par conséquent, les croisements entre la didactique et la sociologie sont multiples. On peut
citer la volonté de décrire et d’expliquer les phénomènes interactifs entre élèves lors de
l’appropriation des savoirs ainsi que l’étude des représentations sociales des élèves en vue
de les prendre en considération lors de l’élaboration des contenus.
C’est ainsi qu’en EPS, le travail avec des groupes affinitaires, des groupes de niveau, des
groupes hétérogènes ou mixtes est spécifié en fonction des objectifs, de la nature des élèves
ou encore de l’APS support. Chaque type de groupement provoque des interactions sociales
spécifiques favorisant ou non le climat d’apprentissage.
Dans ce sens, les études sociologiques ne cessent d’ illuminer la vision didactique des
enseignants en les dotant des outils pour mieux comprendre et interpréter la réalité sociale
du groupe classe.
3. Épistémologie et Didactique :
Comme étant une réflexion sur les objets de l’enseignement, la didactique questionne aussi
la nature des savoirs, leur origine et évolution. Elle essaie de comprendre l’histoire des
concepts en vue d’attribuer plus de sens aux contenus proposés. Elle tente aussi
d’appréhender comment certains obstacles à l’apprentissage ont été surmontés.
En EPS, les élèves perçoivent le règlement en sports collectifs comme un frein à leurs
motricités. Les études épistémologiques sur la notion de la règle dans les APS montrent
qu’au contraire, elle constitue un facteur d’évolution et de développement de la technique
sportive.
En basketball par exemple, la règle du marcher a permis l’émergence du jeu de pivot et des
renversements constituant ainsi un facteur de performance individuelle incontournable.
4. Transposition didactique :
Chevallard (1985) définit la transposition didactique comme étant : «Un contenu de savoir
ayant été désigné comme savoir à enseigner subit dès lors un ensemble de transformations
adaptatives qui vont le rendre apte à prendre place parmi les objets d’enseignement. Le
“travail“ qui d’un objet de savoir à enseigner fait un objet d’enseignement est appelé la
transposition didactique.»
Les savoirs savants sont : «un corpus qui s’enrichit sans cesse de connaissances nouvelles,
reconnues comme pertinentes et valides par la communauté scientifique spécialisée. (…) le
savoir savant est essentiellement le produit de chercheurs reconnus par leurs pairs, par
l’université. Ce sont eux qui l’évaluent» (Le Pellec, 1991).
Les «savoirs à enseigner» sont ceux «qui sont décrits, précisés, dans l’ensemble des textes
“officiels“(programmes, instructions officielles, commentaires…) ; ces textes définissent des
contenus, des normes, des méthodes» (Audigier, 1988).
Les «savoirs enseignés» sont les contenus et les situations élaborées par l’enseignant et mis
en œuvre auprès des élèves.
Les «savoirs appris» (savoirs, savoir-faire et savoir-être) sont les savoirs réellement assimilés
et acquis par l’élève à l’école.
Selon Y.Chevallard, le didacticien est amené à étudier les rapports et les écarts entre le
« savoir savant » et le « savoir enseigné » grâce au concept de la transposition didactique. En
effet, cet écart est fortement déterminé parles conditions d’enseignement au sein de l’école
à l’instar des spécificités des élèves (âge, culture, etc.), des compétences du corps
enseignant ou des infrastructures et équipements.
En absence d’un savoir savant spécifique à l’EPS et sachant que les APS sont des pratiques
sociales de référence, en plus du fait que l’enseignant d’EPS puise dans le domaine des
autres sciences (physiologie, anatomie, biomécanique, psychologie, etc.) pour élaborer ses
contenus d’enseignement, le recours à l’analyse et traitement didactique des APS demeure
un outil de transposition didactique nécessaire pour faire passer ce savoir social vers des
contenus d’enseignement en réponse aux exigences institutionnelles (voir analyse et
traitement didactique des différentes APS dans les cours du renforcement de base).
1. axe épistémologique :
2. axe praxéologique :
3. axe psychologique :
6. Représentations :
Partant du constat suivant : l’enfant qui avait l’habitude de jeter la pierre dans une rivière ou
dans la mer au bord d’une plage a construit un ensemble de représentations sur l’activité du
lancer. Nous pouvons citer à titre d’exemple la notion d’élan ou celui d’une prise d’avance
des appuis qui peuvent constituer un tremplin d’apprentissage des lancers en athlétisme.
Néanmoins, certaines coordinations du jet peuvent ne pas être compatibles avec les
exigences techniques de la forme du lancer de poids qui constitue l’activité la plus enseignée
en lancers. Ces dernières se prêtent plus à des obstacles à l’apprentissage de la technique
spécifique à cette APS. Ceci amène l’enseignant à analyser et considérer ces prérequis de
différentes natures lors de son enseignement de l’activité en question. En effet, toute
activité d’enseignement apprentissage suppose la prise en compte des représentations
initiales des élèves. Par conséquent, il serait intéressant de préciser certaines
caractéristiques de cette notion fondamentale de l’acte d’enseignement apprentissage.
Les didacticiens (Astolfi, Develay, Brousseau) prêtent aux conceptions au moins cinq
origines :
• Épistémologiques (Bachelard) : il existe des modes de pensée qui génèrent des obstacles.
D’autres chercheurs postulent que les obstacles rencontrés par les élèves renvoient à la
nature même du savoir;
• Didactiques : les difficultés sont ici générées par les situations didactiques elles-mêmes.
Conception naturaliste :
Conception citoyenne:
Former les futurs citoyens, c’est-à-dire préparer les élèves à jouer un rôle actif et positif
dans la société.
Le contrat pédagogique est un ensemble de règles établies entre l’enseignant et l’élève. Elles
décrivent de manière implicite ou explicite les modalités de travail, les engagements et les
responsabilités ainsi que les règles de vie au sein de la classe.
En EPS, les manifestations du contrat didactique ou pédagogiques sont multiples. Elles sont
dépendantes, en plus de la nature des savoirs enseignés (coordinations motrices ou socio-
motrices, méthodologiques, conceptuels ou techniques), des conceptions des enseignants
ou celles des élèves.
L’élève gentil ou serviable mais non performant peut amener l’enseignant, inconsciemment,
à procéder aux arrangements évaluatifs en vue de le surévaluer. Par ailleurs, la transgression
par l’enseignant d’une règle en sports collectifs invite les élèves à adopter cette
transgression comme une nouvelle règle.
Conclusion :
A travers ce survol des concepts didactiques, nous pouvons retenir le degré élevé de
complexité de l’acte d’enseignement apprentissage. En effet, la seule maitrise disciplinaire
(techniques des APS) ne suffit pas à bien réussir sa mission d’enseignant d’EPS. Les éclairages
des différents champs des sciences de l’éducation notamment celui de la didactique
permettent de se doter des qualités de transmission des différents savoirs. Un tel regard
éclairé préserve l’enseignant des éventuelles dérives qui peuvent naitre de la
méconnaissance de l’élève ou du groupe classe en tant qu’unité sociale ayant des spécificités
sociologiques et psychologiques distinctes. La réflexion préalable sur les contenus
d’enseignement ainsi que les conditions de leur mise en œuvre demeure un gage face aux
aléas et surprises de l’acte d’enseignement et celui de l’apprentissage. L’efficacité de
l’intervention suppose la maitrise de la réalité de la classe et de la dimension réflexive
questionnant, de façon permanente, les procédures didactiques et pédagogiques entreprises
en vue de faire réussir tous les élèves.
Bibliographie :
Le Pellec, J. Marcos Alvarez, V. 1991. Enseigner l’histoire : un métier qui s’apprend, Paris,
Hachette éducation.
Marsenach, J. et al. 1991. Education physique et sportive, quel enseignement? Paris : I.N.R.P.