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« A vingt ans, la Parisienne est adorable ; à

trente ans, irrésistible, à quarante, charmante.


Après quarante ans ? Jamais une Parisienne ne
dépasse quarante ans. »
André Maurois
PREFACE
William Shakespeare disait qu’« une femme repousse parfois ce qui la
charme le plus. »
Je répondrais qu’à Paris, elle repousse surtout ceux qui la soûlent le
plus.
Comment draguer la Parisienne ?
J’entends souvent dire que les femmes de Paris sont « stressées »,
« folles » ou « sur la défensive ».
C’est vrai.
Je dirais même plus : « La Parisienne » se la joue. Mais quoi de plus
naturel, dans un environnement animé par la pression morale et l’insécurité
permanente ?
Draguer la Parisienne, c’est comme réaliser un exposé. On doit se poser
trois questions essentielles :

Où ? Qui ? Comment ?

Où (draguez-vous) ?
A Paris, bien sûr.
Paris est un carrefour de la mondialisation, un microcosme où
s’entrecoupent plusieurs cultures, modes, gastronomies, histoires, arts de
vivre et métissages. Tous ces éléments modifient les relations humaines.
J’ai toujours pensé que ces éléments propices à l’ouverture d’esprit et à
la communication, usés à leur paroxysme, nous éloignaient finalement les
uns des autres.
A l’image de la Toile, où l’on se réfugie des heures pour
« communiquer », Paris est une fenêtre ouverte sur le monde où l’on se
renferme sur soi.
Paris, 12 millions d’habitants. Une superficie de 105 km².
Nous, les femmes, avons donc de grandes chances de rencontrer l’âme
sœur, ce beau prince charmant, au coin d’une rue, qui s’écriera :
« Hey ! toi ! Hey ! Toi là ! Vas-y réponds Salope, t’es même pas belle ! »
Paris, ville romantique où la loi de la probabilité a ses inconvénients…
Qui (draguez-vous) ?
Une femme, qui plus est de Paris.
Une femme, contrainte à la loi de la probabilité Parisienne, justement.
Vous comprendrez alors que souvent, la Parisienne, ne se la joue pas :
elle flippe, elle se crée une armure.
Car la Parisienne, est avant tout, une femme qui rêve et refuse
intimement de croire qu’on puisse l’aborder avec insolence ou sans
protocole.
Moi-même qui vis à Paris, j’ai mes expériences de rencontres. Mon
allure garçonne me donne droit aux scènes de séduction les plus cocasses.
Ma préférée étant la suivante :
- Excuse-moi, je te regarde depuis tout à l’heure, et je me demande si
t’es un mec ou une meuf ?
Je lui réponds perplexe :
- Je suis une fille.
Il se rapproche alors d’une façon gênante et impudique et me glisse à
l’oreille ces mots empreints d’une sensibilité sans égale :
- T’es super-mignonne. T’as un numéro ?
J’ai eu de la peine pour lui, même si en ce qui concerne la drague je suis
plutôt bon public.
Comment ne pas se rentre compte un instant que cette technique de
drague est vouée à l’échec ?
Comment ne pas se dire que demander à une femme si c’en est une est
strictement éliminatoire ?
Comment, sans lui demander plus que son « genre sexuel », on en vient
à lui demander son numéro ?
La véritable question est en réalité :
Comment (draguez-vous) ?
Parce que Paris, c’est plus de dragues pathétiques que romantiques. Il
est temps d’y remédier !
Ce livre va vous faire passer de la séduction « comique » à
« l’idyllique » !
Paris et les femmes sont deux mondes complexes. Alors qui de mieux
qu’une femme Parisienne pour vous faire comprendre les Parisiennes.
A travers ce premier ouvrage, Sarah Comi nous explique avec
simplicité les lois de l’attraction Parisienne.
« Draguer la Parisienne, c’est comme fumer une Gauloise. Si tu n’as
pas l’habitude, ça pique ».
Shirley Souagnon1

1- . Membre du Marrakech du Rire avec Jamel Debbouze, chroniqueuse sur Europe1 aux côtés d’Anne Roumanoff, régulièrement avec Laurent Ruquier sur France2 et après
plus de 300 représentations de son One Woman Show, Shirley Souagnon, c’est la révélation féminine de l’humour !
Elle désamorce les clivages de cette société qui enferme tout dans des boîtes ! C’est d’ailleurs grâce à ça que son spectacle est né, ni sketch, ni stand up : « Sketch Up ».
La critique est sous le charme :
« Elle a le rire qui swingue »Le Parisien
« Jubilatoire » Télérama
« Mercenaire du rire » La Provence
« Princesse du Rire » Le Figaro
Retrouvez son actu sur : www.shirleysouagnon.com
AVANT-PROPOS
« Salut la miss !
Ça boume ? Ça te dit un restau semaine prochaine ? Il faut que je te
raconte mes aventures dans les bars parisiens. Je ne me sens pas super-
doué avec les filles ici (en fait pas du tout). Le drame c’est que je vois des
bombes sexuelles partout, peut-être que c’est dû au changement de
paysage, suis pas habitué à voir autant de filles. Mais là j’ai vraiment
besoin de tes conseils, incapable de les aborder, je bloque trop. Help.
Bisous. Cyril »

Lundi matin. Mon œil morne parcourt le mail de Cyril et là, le déclic
arrive. C’est un appel au secours.
Ce n’est pas la première fois qu’un homme me fait part de ses
difficultés à aborder les Parisiennes. Il est temps d’agir. Puis-je apporter
mon aide ? Et pourquoi pas ?
Mon ami Cyril rentrait d’un long séjour à l’étranger et venait de
s’installer dans la Capitale, tout frais, tout bronzé, et tout célibataire. Cela
faisait plusieurs jours qu’il me chantait cette complainte du troubadour
médusé par la hargne et la froideur des filles de Panama, réputées coriaces.
Je me suis alors dit que moi, Agathe, fille et Parisienne, devait voler à l’aide
de ces jeunes hommes (vous peut-être, chers lecteurs) qui partent
douloureusement à la conquête de la femelle autochtone de la plus belle
ville du monde, Paris.
Qui dit plus belle ville du monde, dit évidemment plus belles filles du
monde. Je comprends donc tout à fait que vous soyez déstabilisés par tant
d’éclat, de faste et de lumière. Vous serez sûrement déroutés par les
attitudes des Parisiennes, vous ne comprendrez pas toujours leurs attentes,
vous vous sentirez parfois maladroits, patauds, perdus.
N’ayons pas peur des mots, lequel d’entre vous n’a jamais eu peur
d’aborder une Parisienne ?
Qui parmi vous a déjà osé offrir un verre à l’une de ces demoiselles
sans la connaître ?
L’idée crée l’objet, la ville crée ses muses. Etre Parisienne c’est un état
d’esprit, une façon d’être, un style déroutant mêlant féminité, piquant et
romantisme.
Vous habitez en province ou à l’étranger ? Je m’adresse également à
vous, car vous côtoyez sans nul doute des demoiselles qui n’habitent pas
dans la capitale, mais qui en portent l’âme et l’esprit. Peut-être pensez-vous
déjà à l’une d’entre elles ?
Dans ce petit guide, je vais vous donner mes conseils pour enjôler,
titiller, réveiller les Parisiennes. Une Parisienne vous livre enfin ce que nous
attendons des hommes, nos codes, nos réflexes, et nos besoins. Je n’ai pas
de diplôme en psychologie, je ne suis pas sociologue, j’ai juste vécu à Paris
les années de ma vingtaine, et maintenant de ma trentaine. J’ai écumé les
bars, j’ai exploré les boîtes de nuit, je me suis reposée dans des parcs, j’ai
arpenté les rues à toute heure du jour et de la nuit ; dans cette ville j’ai ri,
j’ai pleuré, j’ai fait l’amour, je me suis prostrée, bref, cette ville, je l’ai
croquée à pleines dents. Et me voilà, femme maintenant, Parisienne
toujours, et je vous propose mes conseils, à vous les hommes, à suivre ou à
délaisser si mon rapide portrait ne vous a pas convaincu !
Et pour commencer, voici un premier conseil, simple mais fondamental.
Comme le disait Simone de Beauvoir au sujet des femmes, rappelez-
vous que l’on ne naît pas séducteur, on le devient. Alors en avant !
I
POSTULAT DE BASE
La Parisienne n’est pas méchante. En cherchant bien, on la
trouvera même sensible, délicate et attentionnée.

Chez Francis, rue Caulaincourt Paris 18e, jeudi 20 h 13


Agathe : alors comment c’était ce WE, dans les bars, tu as rencontré des
filles ?
Cyril : euh, pas vraiment, je ne dois pas avoir la technique, peut-être
que j’ai vécu trop loin de Paris trop longtemps, mais là je ne me sentais pas
à l’aise du tout.
- Pourquoi ?
- Mais parce que… J’ai vu plein de filles super-mimi, mais impossible
de les aborder. Je ne suis pas un minet parisien super-fashion, j’ai l’air d’un
touriste ici, je ne pense même pas qu’elles m’aient calculé dans le bar.
- Je t’arrête tout de suite, les minets parisiens ce n’est pas forcément ce
qu’on recherche. Tu as essayé de parler à une nana quand même ?
- Non, ça ne va pas ? Pas envie de me prendre un vent !
- Mais pourquoi tu te prendrais un vent ?
- Parce que la fille elle est avec ses copines, et là tu imagines tu as le
reloud de service qui se pointe et qui lui tient la jambe, elle va me jeter
direct, c’est comme ça.
STOP, STOP, STOP !!!! Je crie Halte là !
Je consacrerai mon premier chapitre à désamorcer cette peur que vous
inspire l’être féminin en général, oui Messieurs, car il s’agit bien de peur !
Peur du rejet, peur que la demoiselle vous regarde de haut en bas et éclate
de rire, peur qu’elle n’entende même pas le son de votre voix quand vous
l’abordez, j’en passe et des meilleures. La vipère, la hyène, la sorcière…
allez, on exorcise tout cela, on le met dans une petite boîte qu’on enterre
dans un champ très, très loin. Parce que cela, ça n’existe pas, ou alors
seulement à la télévision.
Je vous accorde que la Parisienne peut sembler froide de prime abord.
Je développerai ce point un peu plus loin dans ce chapitre, mais ayez à
l’esprit que cette glaciale apparence n’est qu’une armure de protection. Et
que sous cette carapace, la Parisienne est aussi chaleureuse que n’importe
quelle autre fille. Oui mais voilà, aborder n’importe quelle autre fille vous
effraie également. Alors ouvrez grand vos mirettes, et imprégnez-vous de ce
qui suit.
Nous, les filles, sommes élevées depuis l’enfance dans l’attente de
l’homme, et j’insiste sur ce mot. Dans les contes de chevalerie, que fait la
princesse ? Si l’on veut réécrire le schéma de base de ces historiettes, la
chétive mais lumineuse princesse est enfermée dans un endroit inaccessible
(tour ou cachot au choix, perso je préfère la tour) et n’attend que le prince
pour la délivrer et lui offrir une vie pleine d’amour (et de marmots).
Peut-être que vous pensez que les contes, les histoires pour enfants, on
s’en tape le coquillard, de toute façon, le petit garçon que vous étiez
préférait jouer dehors avec ses copains à escalader des arbres ou à attraper
votre meilleur pote déguisé en Indien (oui parce que le cow-boy c’était
vous, beau gosse va).
Mais les filles, non. Les filles, du fait de leur avance intellectuelle
pendant l’enfance (et toc), se sont envoyé des tartines d’histoires qui leur
prêtaient un rôle passif dans la rencontre de l’être amoureux. Et l’on ne me
fera pas croire que cela, ça n’influence pas notre comportement de femme.
Que cela soit bien ou pas bien, là n’est pas la question. Mais c’est un fait,
nous les femmes, sommes conditionnées à attendre l’homme. Nous n’irons
donc pas vous aborder. Nous attendrons que vous nous abordiez. Vraiment.
Ensuite, attendre n’est pas tout, il faut savoir « accueillir ». Cela signifie
que si un homme vient aborder une femme (avec respect et délicatesse,
entendons-nous bien) alors la femme saura l’écouter avec un sourire poli et
lui faire comprendre s’il lui plaît ou non avec tact. Je ne sais pas si cela peut
vous rassurer, mais même si vous essuyez beaucoup de refus, jamais une
femme ne vous insultera ou se moquera de vous. Vous ne me croyez pas ?
Alors, imaginez la scène suivante :
La jolie princesse, le cœur battant, l’œil pétillant de larmes d’espoir,
entend que l’on se bat derrière la porte de son cachot. Elle en est sûre, c’est
son prince ! Enfin, il vient la délivrer de cet affreux endroit, plein de vers et
de paille moisie ! Des années de solitude à l’attendre, lui, l’homme ! La
porte s’ouvre enfin sous une volée libératrice, la princesse tend vers son
sauveur ses mains fébriles et… Son visage grimace de dégoût lorsqu’elle
voit le prince et elle s’écrie : « plutôt mourir que de passer ma vie avec un
blond ! »
Non, non, non. Je vous certifie qu’il est strictement impossible que cela
se passe comme ça.
Mettons les choses au clair et revenons dans le monde réel. Je ne vous
dis pas que chacune des filles que vous aborderez se sentira instantanément
touchée par la flèche de l’amour, le pourcentage sera même très faible
(désolée c’est la vie). Mais elle saura vous faire comprendre, avec finesse et
tact, qu’elle n’est tout simplement pas intéressée, soit par la recherche de
l’amour, soit par vous. Pas de moquerie démoniaque, pas de regard
dédaigneux. La Parisienne saura vous faire comprendre que là, ce n’est pas
le bon moment. Et tant mieux, car comme cela, vous ne perdrez pas votre
temps, et pourrez essayer avec une autre, qui sera elle, peut-être plus
sensible à votre charme !
Et surtout dites-vous bien une chose, même si là, votre approche
n’intéresse pas la demoiselle, vous pourrez vous targuer de l’avoir flattée,
vous lui aurez fait prendre conscience qu’elle peut plaire, qu’elle peut
séduire, vous l’aurez rendue confiante. Et cela c’est le plus beau cadeau
qu’un homme puisse faire à une femme.

A retenir
Malgré la révolution sexuelle et culturelle qui a permis aux
femmes d’être indépendantes, les codes de séduction sont restés en
majorité inchangés. La femme attend que l’homme l’aborde. Elle
saura lui faire montre de son désintérêt éventuel avec tact.
N’oubliez jamais que « l’homme propose, la femme dispose ».
L’homme qui attend d’être abordé ne séduira pas et perdra son
temps. Ceux qui ne sont pas convaincus liront Le Désert des Tatares
de Dino Buzzati.

Une fois rappelés ces basiques, intéressons-nous plus particulièrement


aux Parisiennes.
Ouvrez vos manuels à la page 24 chers petits garnements :
l’agglomération Parisienne est peuplée de 12 millions d’habitants environ,
c’est la capitale économique et commerciale de la France, et elle y tient la
première place financière et boursière, bla bla bla…
Ces poncifs économiques rappelés, soyons pragmatiques. A Paris, vous
trouverez la fine fleur de la jeunesse composée par vous, Messieurs, mais
également par elles, les fameuses Parisiennes. Qui sont-elles ?
Ce sont des trésors de beauté, de culture, et de raffinement (comment
ça, j’en fais trop ?). Vives, dynamiques, intelligentes, nous ne tarirons
jamais assez d’éloges sur ces femmes qui travaillent une cinquantaine
d’heures par semaine, font leur footing dans le Jardin du Luxembourg, ont
vu la dernière expo sur l’art de la culture Dogon, sont allées voir Patrick
Bruel jouer au théâtre, ou ont assisté à l’avant-première du dernier film de
l’iranien Asghar Farhadi au cinéma. Socialement et professionnellement,
elles en font autant que vous Messieurs, elles sont vos égales, vous
travaillez d’ailleurs avec elles au quotidien.
Alors pourquoi être galant avec une femme au XXIe siècle, me
demanderez-vous ? Vous avez l’impression que les Parisiennes se
débrouillent très bien toutes seules et qu’elles n’ont pas besoin de vous…
Vous pourrez même parfois prononcer cette phrase assassine : « L’égalité
des droits, elles l’ont voulue, et bien qu’elles l’assument ! »
Mon avis est le suivant :
Il est indiscutable que les femmes soient les égales des hommes au
regard de la loi, car la loi juge les actes résultant de la conscience de
chacun. La conscience est impalpable, abstraite, elle n’a pas de sexe. Ainsi
il n’y a rien qui justifie que la loi soit différente pour un homme ou pour
une femme.
En revanche, les différences physiques entre un homme et une femme
relèvent du domaine biologique, personne ne peut les nier. Nous sommes ici
dans un référentiel biologique et non légal.
Aussi, en général (je dis bien en général), la femme aura froid plus vite
que l’homme, elle aura plus de mal à porter de lourdes charges, elle peinera
à se défendre en cas d’agression. Nos différences biologiques et physiques
nous rendent inégaux face à certains dangers.
Et c’est pourquoi la galanterie, hier comme aujourd’hui, existe et
devra toujours exister : elle permet aux hommes de protéger la femme et
de la rassurer (et elle vous le rendra bien…). Etre le chevalier de ces dames
ne veut pas dire satisfaire le moindre de ses futiles caprices ; cela veut dire
que vous saurez lui montrer votre capacité à la protéger en cas de danger
physique. Et comme aujourd’hui il n’y a plus de loups sanguinaires dans les
forêts, ni de Prince noir maléfique à combattre, vous devrez utiliser les
codes universels et ancestraux pour lui démontrer votre force, comme
marcher du côté de la rue sur un trottoir, proposer de porter son sac, offrir
votre veste en cas de fraîcheur…
Mais ne croyez pas que tout danger a disparu, au contraire. Au
XXIe siècle, Paris est, certes, très belle mais représente un environnement
stressant pour la Parisienne : bruit, pollution, vitesse. Ajoutez à cela des
rustres mal éduqués (voire criminels) qui suivent les demoiselles dans la
rue, leur volent leur sac à main, leur touchent les fesses dans le métro, ou
les traitent de salopes quand elles ne daignent pas leur répondre.
Comprenez que la Parisienne soit sur la défensive. Elle ferme les écoutilles,
marche vite, sursaute quand on l’aborde… elle a tendance à s’enfermer
dans son palais doré, à l’intérieur d’elle-même.
Pour « bien » séduire la Parisienne, il faudra donc vous armer de
patience, procéder par étapes, porte par porte. Guetter sa réaction à chaque
porte. Continuer à avancer si la porte s’ouvre. S’arrêter d’avancer, si la
porte reste fermée. Et surtout ne pas forcer. Jamais.
C’est pourquoi la Parisienne est complexe. Ses valeurs traduisent un
subtil enchevêtrement de tradition et modernité. Elle gagne sa vie, mais elle
apprécie qu’on lui paye des verres. Elle est indépendante, mais elle veut
être avec un homme qui la protège. Elle veut contrôler sa vie, mais elle
adore qu’un homme la guide entièrement dans une danse endiablée. C’est
cela une Parisienne. Socialement indépendante, mais affectivement
dépendante.
En lisant mes conseils, vous comprendrez comment aborder une
Parisienne sans faire de faux pas, comment la rassurer et la faire rêver. Je
vous présente des méthodes simples avec des cas concrets. Une fois la
psychologie de la Parisienne décryptée, vous verrez qu’il est somme toute
assez aisé de toucher ces demoiselles au cœur. Et une fois qu’elles seront
vôtres, croyez-moi, vous ne regretterez pas le chemin parcouru, elles en
valent vraiment la peine…

A retenir
- La Parisienne a une vie trépidante, elle est votre égale
professionnellement.
- Malgré cela, elle a besoin d’être protégée car elle se sent
naturellement menacée.
- Vous devez la rassurer et lui montrer votre force grâce aux codes
universels de la galanterie.
II
SE PERFECTIONNER
Les qualités qui feront de vous un gentleman irrésistible aux yeux
d’une Parisienne

Ce chapitre est délicat car il pourrait être mal interprété par vous, chers
lecteurs.
Son but est très simple : Approfondir vos aptitudes et connaissances
afin de faire de vous des aimants (et amants !) à Parisiennes. Je sais que
vous êtes déjà très bien comme vous êtes, d’ailleurs, votre mère vous l’a
souvent répété quand vous étiez enfant. Oui, mais être le meilleur aux yeux
de votre maman, ce n’est pas pareil que d’être le meilleur aux yeux d’une
inconnue. L’amour de la maman est acquis d’avance, l’amour de
l’inconnue, il faut savoir le gagner. Il faut faire l’effort de s’améliorer, et de
mettre en valeur ses atouts.
Maintenant, changeons de référentiel. Regardez les animaux ! Savez-
vous ce qu’est la « parade nuptiale » ? C’est un terme biologique qui
désigne le comportement adopté par un animal en vue d’attirer un
partenaire sexuel et de le convaincre à s’accoupler.
Vous n’êtes pas des animaux ? Vous vous dites « évolués » ?
Détrompez-vous amis crédules, détrompez-vous. L’homo sapiens (c’est
nous) fait partie du règne animal. Nous aussi devons souffrir pour manger
(faire la queue aux caisses) et nous aussi nous recherchons la compagnie
rassurante d’un troupeau pour nous déplacer (le métro). La parade nuptiale
fait partie de nos gènes de manière viscérale. Elle est dictée par notre
cerveau reptilien (ksss, ksss…), ainsi que nos instincts les plus primitifs :
avoir la chair de poule en cas de danger, sourire à un visage ami, regarder
les fesses de votre collègue ou enrager lorsqu’il n’y a plus de bière dans le
frigo (vous remarquerez que les deux derniers exemples sont plus actuels).
Hélas nous sommes déconnectés de notre nature profonde, nous ne nous
écoutons plus, et nous nous égarons dans nos frustrations réciproques,
hommes et femmes, sans nous comprendre.
Je vous propose donc de faire un voyage à l’intérieur de votre corps, et
de ressentir l’animal qui sommeille en vous, le lion qui rugit sous le soleil
couchant, le cerf qui brame fièrement les bois en avant, l’ours qui gronde et
se dresse sur ses deux pattes, ou le serpent qui se faufile et s’enroule
sensuellement autour des branches.
Qui êtes-vous ? Que lui montrez-vous ? Pourquoi vous choisirait-elle
vous, si vous ne lui dévoilez rien ?
Redevenez homme. Comme je l’ai décrit plus haut, vous êtes bourrés de
qualités. Vous savez changer une roue, vous cuisinez à merveille le ragoût à
l’ortie de votre grand-mère, vous êtes capables de jouer Jeux Interdits à la
guitare les yeux fermés, et vous pouvez bâtir une tour de deux mètres avec
des boîtes d’allumettes. Ces talents cachés, auquel aucune femme ne
pourrait certainement résister, constituent des attraits indéniables, mais
clairement invisibles pour la Parisienne que vous rencontrerez en soirée
chez des amis ou bien au bar.
L’un des objets de ce chapitre sera donc de vous aider à acquérir des
qualités visibles et appréciables rapidement par la Parisienne de base.

A retenir
Vous avez beau être un mec génial et bourré de talents, si vos
talents sont invisibles ils ne vous serviront à rien pour harponner
votre proie. Il vous faut donc apprendre la parade nuptiale de la
Parisienne.

Or, à quoi ressemble une Parisienne de base ? Je me risque à vous en


donner une rapide description, qui tient plus de l’abstrait que du concret,
préférant vous transmettre un amas d’idées qui vous feront percevoir une
réalité, plutôt que de décréter un portrait figé et forcément cliché.
C’est très simple. Elle doit mesurer environ 1 m 70, cheveux châtains et
mi longs. Elle adore porter des jupes roses et des soutiens gorges noirs.
Non, je déconne. Un malus à ceux qui m’ont cru.
J’ai dit que je restais dans l’idée, et pas dans le cliché. Alors c’est parti.
La première qualité à développer est en fait évidente, mais peu de
jeunes hommes s’y attèlent : la Parisienne a fait le choix d’habiter à Paris.
Elle aime donc cette ville, et elle est toujours curieuse de la découvrir
encore plus. Même si vous tombez sur une Parisienne de souche (née et
élevée à Paris), il est très possible que la demoiselle ne connaisse que
l’arrondissement dans lequel elle a grandi, voire quelques arrondissements
limitrophes. Il est quasiment certain qu’elle ne connaît pas ou très peu les
arrondissements de la rive opposée de la Seine (comment ça, il faut un visa
pour passer sur la Rive Gauche ?).
Votre mission consistera donc à garder dans votre besace quatre ou cinq
endroits à Paris, pas forcément connus du grand public, qui vous auront plu
et que vous voudrez partager avec votre future amoureuse. Vous pourrez les
faire découvrir lors de ballades romantiques que vous proposerez, ou bien
simplement en parler lors de votre première rencontre, des étoiles plein les
yeux, vous rappelant avec nostalgie les émotions que vous auront inspirés
ces endroits.
Vous devrez aimer Paris comme vous aimerez votre Parisienne. Elle
sentira instinctivement si vous n’aimez pas la ville et elle se méfiera de
vous. Vous devrez vous y promener la nuit avec douceur ou ivresse, vous
devrez écouter le rire des enfants dans les parcs, vous devrez vous noyer
dans la ouate lumineuse de ses terrasses de café, et vous devrez vous
dissimuler dans ses passages obscurs. La Parisienne a le corps et l’âme de
sa ville, nerveux, secret, dynamique, infini.
Imaginez les deux scènes suivantes, cela achèvera de vous convaincre :
Scène n° 1
- Salut moi c’est Julien. Tu connais qui ici ?
- Je connais Emilie, on était ensemble au lycée.
- Ah d’accord, c’est donc une vieille amitié !
- Oui tout à fait ! On ne sait jamais perdues de vue ! Alors Julien, tu
habites dans le quartier ?
- Oui, ça fait un an maintenant.
- Et ça te plaît ?
- Pas vraiment. En fait je n’aime pas trop Paris. Trop de bruits, trop de
monde. Je trouve que parfois les parisiens sont arrogants. Enfin ce n’est pas
trop mon truc quoi.
- … d’accord… Bon, Julien, je te souhaite une bonne soirée, je viens de
voir une bonne copine arriver.
Scène n° 2
- Salut moi c’est Julien. Tu connais qui ici ?
- Je connais Emilie, on était ensemble au lycée.
- Ah d’accord, c’est donc une vieille amitié !
- Oui tout à fait ! On ne sait jamais perdues de vue ! Alors Julien, tu
habites dans le quartier ?
- Oui, ça fait un an maintenant.
Et ça te plaît ?
- Oui carrément ! J’ai eu un coup de cœur pour le 14e quand j’ai visité
les apparts. C’est un quartier très vivant. J’adore faire les marchés le
dimanche matin, il y a une ambiance village.
- Les marchés ? Ah c’est sympa, je ne les connais pas ! C’est où ?
- Et bien voici ce que je te propose : donne-moi ton mail, et je te
recontacte demain pour t’y emmener un dimanche matin si ça te dit ! En
plus je connais un endroit pour bruncher pas loin, je pense que ça a bon
potentiel pour te plaire.
- Pourquoi pas ! Avec plaisir !
- etc., etc.
Le but est donc, évidemment, de ressembler d’avantage à la scène n° 2
qu’à la scène n° 1.
La deuxième qualité qui séduira à coup sûr une Parisienne, c’est d’avoir
quelques connaissances en œnologie (art et connaissance du vin pour ceux
du fonds assis près du poêle). En effet, globalement la Parisienne aime
boire. Alors je mets des mauvais points à tous ceux qui se disent,
« chouette, je connais plein de chansons paillardes et de jeux à boire, je vais
pouvoir choper ! ». Non. Exit les pichets, les piquettes, les cul-secs et les
cubis. Ce n’est pas non plus avec une Parisienne que vous chanterez, le vin
bavant au coin de la bouche « j’ai la quéquette qui colle, j’ai les bonbons
qui font des bonds, j’ai la quéquette qui colle, dansons sur le pont
d’Avignon ».
Je rappelle que la Parisienne est classe et distinguée. Elle n’envisagera
donc pas le vin comme un alcool parmi d’autres quoique moins alcoolisé
que le whisky. Ce qu’elle voudra ressentir dans le vin, c’est la robe rubis et
veloutée, les arômes de myrtille et de cassis, le rouge sang, le sang qui
coule dans ses veines lorsqu’elle est amoureuse, le breuvage de la vie, hé
oui, le vin c’est tout un symbole.
Le vin se déguste lentement, sensuellement, comme lorsque l’on veut
faire bien l’amour. On prend le temps de ressentir toutes ses tonalités, on en
parle, on en discute, on s’interroge.
Un homme qui maîtrise cet art part avec un avantage certain, car il a la
possibilité de captiver sa proie dès les premières paroles échangées. Lors de
la rencontre, il est de coutume que l’homme propose un verre à la
demoiselle. Lors de cette étape délicate, la Parisienne attendra sûrement un
conseil de votre part sur le choix de sa boisson. Inconsciemment, elle
pensera « puis-je me reposer sur cet homme pour bien me conseiller dans la
vie ». Et oui Messieurs, avec les femmes, tout se joue en sous-entendus.
Pour acquérir des connaissances en œnologie, de nombreux cours
existent, soit sur internet, soit dans des ateliers de cuisine. L’avantage de
suivre ces cours par internet est que c’est gratuit, l’inconvénient, c’est que
vous ne pouvez pas goûter de vin, et donc la connaissance reste théorique.
Revenons donc à notre première rencontre. La demoiselle vous
interroge du regard pour que vous la guidiez dans son choix. Demandez-lui
d’abord si elle aime le vin. Si c’est une vraie Parisienne, vous aurez peu de
risques qu’elle vous dise non. Donc partons du postulat qu’elle vous dise
oui.
Maintenant, il faut la conseiller. Si vous avez déjà discuté un peu avec
elle, peut-être aurez-vous cerné quelques traits de sa personnalité. Si elle
vous apparaît douce et coquette, conseillez-lui un vin blanc. Si en revanche
elle vous apparaît pleine d’ardeur, préférez-lui un vin rouge et capiteux.
Evidemment, si elle n’attend pas votre conseil et qu’elle choisit seule,
approuvez son choix. La Parisienne est fière et aime être rassurée. Enfin, il
se peut, dans certains cas improbables, que vous tombiez sur la Parisienne
qui n’aime pas le vin. Dans ce cas, conseillez-lui un mojito, ça passe
toujours très bien.
Je vous conseille également de ne pas lui « asséner » un verre de vin
sans lui décrire ce pourquoi vous lui avez conseillé ce vin en particulier.
L’œnologie vous aidera à mettre des mots sur des sensations qui vous
échappent peut-être aujourd’hui.
- Tu me conseilles quoi à boire ?
- Euh… Un verre de Jurançon ?.
- OK. C’est comment le Jurançon ?
- Le Jurançon c’est bon.
- D’accord.
Plouf (un ange passe).
Dans cet échange aux dialogues percutants, la Parisienne restera un
tantinet sur sa faim, et se dira que l’homme qu’elle a en face d’elle est soit
limité en vocabulaire, soit se moque d’elle en lui conseillant un verre au
hasard.
Elle sera bien plus charmée dans l’exemple ci-après :
- Tu me conseilles quoi à boire ?
- Mmmhh… Tu préfères le sucré ou le salé ? Tu aimes les vins forts ?
- Pas trop en fait, je préfère les vins doux, qui ne piquent pas trop la
langue…
- Très bien, c’est ce que je pensais. On va partir sur du vin blanc alors.
Tu préfères un peu sucré ou très sucré ?
- Je crois que je préfère un peu sucré, car trop de sucre c’est un
sucrilège…
- Tu as sucrement raison… Je vais te choisir un petit moelleux, sucré
mais pas trop, doux et frais sur la langue. Un Jurançon !
- Va pour le Jurançon, ça m’a l’air délicieux !
- Oui, crois-moi, ça te plaira. Et en plus, sa couleur sera assortie à tes
cheveux. Doré comme le soleil… ». Puis, agenouillé à ses pieds vous lui
chanterez « destinés, nous étions tous les deux destinés.
J’avoue, je me suis un peu emballée sur la dernière scène, mais
reconnaissez qu’un mec qui sort ça (le coup des rayons de soleil), c’est un
lover. Le gars, il maîtrise. J’en connais beaucoup qui seraient charmées.
Et enfin, la troisième qualité qu’il va vous falloir travailler si vous
voulez séduire à coup sûr la Parisienne, c’est la danse en couple.
Boum.
Ça fait mal hein ? Je sais que les cas d’allergies au quadrille font légion
parmi les hommes, et que le simple fait de vous imaginer en train vous
dandiner au rythme de la Lambada provoque en vous au mieux un fou rire,
au pire des sueurs froides et un début de tachycardie.
Encore une fois, dédramatisons. N’importe qui de normalement
constitué, doté de deux bras, de deux jambes et d’un cerveau plus ou moins
efficace, est capable de danser en couple. Je vais même préciser quelle
danse en couple vous garantira les meilleurs résultats : le rock à quatre
temps.
Pourquoi le rock à quatre temps ? Procédons par élimination :
- La salsa : Vous aurez énormément de mal à concurrencer le beau
gosse latino qui a ça dans le sang. Chacun son terrain de jeu. Et de même
vous vous rendrez compte très vite que le fameux beau gosse latino (ou
danois ou australien) ne connaît absolument pas le rock à quatre temps,
cette danse ayant la particularité d’être exclusivement française.
- Le tango : Vous avez pris trois mois de cours intensifs de tango, vous
maîtrisez la danse, vous êtes un chef. Oui mais. Mais quoi ? Mais voyons,
dans quel bar peut-on écouter du tango ? Et quand bien même ils en
passeraient, aucune fille ne saurait danser avec vous, le tango pour une fille,
ça ne s’improvise pas, tandis que le rock si !
- Le rock à six temps : Je vous vois tomber des nues. Vous ne vous
imaginiez pas qu’il puisse exister différents types de rock ! Pour faire
simple, le rock à six temps est un rock un peu plus complexe que le rock à
quatre temps, puisqu’il demande une coordination des bras et des jambes,
tandis que le rock à quatre temps ne requiert qu’une coordination des bras
(les jambes suivent leur rythme naturellement). Encore une fois, le rock à
six temps côté féminin ne s’improvise pas, tandis que le rock à quatre temps
si !
Il y a évidemment d’autres danses en couple, mais elles restent
minoritaires.
Qu’est-ce que le rock à quatre temps ? Ca se danse principalement sur
des rocks des années 80 type Indochine, mais peut se danser sur n’importe
quelle musique un peu rock (notez cependant qu’il sera difficile d’enchaîner
des mouvements fluides sur du Dream Theater). On l’appelle aussi le rock
versaillais car il est abondamment pratiqué dans la ville du même nom,
notamment lors des rallyes (les rallyes dansants hein, pas les rallyes
automobiles triple buse), ou encore le rock essuie-glace du fait des
mouvements pendulaires des bras (gauche, droite, gauche, droite, gauche,
droite, etc.).
Pourquoi l’apprentissage du rock à quatre temps est simple ?
Parce qu’il est simplement technique. Je vous vois hausser des sourcils
et soupirer. Allons, pas de panique. Quand je dis que c’est une danse
technique, cela ne veut pas dire qu’elle est complexe. Au contraire. Cela
veut simplement dire que si vous ne vous sentez pas très à l’aise avec votre
corps (vos grands bras, vos longs pieds, et tout et tout), si vous complexez
de n’avoir aucun style, de ne pas avoir été béni par la grâce et d’être raide
comme du bois mort, cela ne pose aucun problème ! Vous aurez juste à
enchaîner différents mouvements techniques, comme vous conduisez votre
voiture, comme vous faites du vélo, comme vous traversez un passage
clouté. Il ne s’agit que d’une succession de mouvements, sans aucun besoin
de grâce, de souplesse, ou de style.
Les mouvements s’appellent des passes. Il vous suffit d’apprendre une
dizaine de passes pour divertir une Parisienne. Vous pouvez en apprendre
sur Internet, mais le mieux encore une fois, est d’aller dans des cours. Vous
noterez au passage que les cours de danse en couple sur Paris sont des nids
à filles. Au dernier cours de ce genre que j’ai essayé à Paris, nous étions 10
filles et… 0 homme. Nous étions toutes dépitées !!! Autant vous dire que ce
sont des endroits propices aux rencontres, je vous les recommande
vivement. Enfin, si vous êtes trop timides, ou vraiment pas du tout à l’aise
avec votre corps, vous pouvez trouver des cours particuliers, donnés par des
filles ou garçons, qui peuvent se déplacer à domicile pour vous aider à
acquérir des bases.
Croyez-moi ça vaut vraiment le coup.
Qu’est ce que la danse en couple dans l’esprit d’un homme ? Une
activité inutile pas faite pour lui.
Qu’est ce que la danse en couple dans l’esprit d’une Parisienne ? C’est
une métaphore de la vie à deux, de la relation homme/femme. L’homme
guide et la femme suit, c’est le masculin et le féminin qui retrouvent leur
place. C’est une bouffée d’oxygène dans leur vie de femmes maîtresses,
volontaires et décidées. Paris est un environnement stressant, et les
Parisiennes exercent souvent des jobs à responsabilités, et évidemment elles
le veulent, elles en sont très heureuses ! Mais juste un peu, de temps en
temps, la danse en couple est une fenêtre qui leur permet de souffler, et de
se reposer sur l’homme. L’homme retrouve son statut de mâle protecteur
qui montre la voie, qui propose et décide. La femme suit ses mouvements,
et dans leurs regards naît une complicité sans paroles. C’est une séance
d’amour sans mot, une parenthèse silencieuse et terriblement excitante.
Ça vous en bouche un coin non ? Alors, vite, vite, allez sur internet et
inscrivez-vous à un cours !!!
A ce stade du livre, je pense avoir perdu 50 % des effectifs…
Messieurs, ne vous découragez pas ! Vous n’aimez vraiment pas la danse,
vous détestez le vin, et Paris vous plaît mais vous ne comptez pas non plus
y passer toute votre vie, pas de panique !
Il y a évidemment d’autres petits « trucs et astuces » qui feront craquer
les Parisiennes, et qui ne devraient pas vous demander trop
d’investissements. Ce sont les règles de base de la galanterie, auxquelles
toute Parisienne est attentive. Je vous ai sélectionné les règles à respecter
pour vous faire remarquer et séduire la donzelle :
- Balade dans la rue : l’homme doit marcher du côté du trottoir pour
protéger la femme des voitures
- Prendre un taxi : la femme appréciera que l’homme lui ouvre la
portière lorsque le taxi arrive. C’est encore mieux s’il la referme après.
- Dans un escalier : l’homme doit passer devant, que ce soit dans le sens
de la descente (pour retenir la femme au cas où elle tombe) ou de la montée
(pour ne pas la gêner en regardant ses fesses, petits coquins)
- Dans un train : l’homme proposera son aide à la femme ayant une
lourde valise de la lui placer sur le porte-bagages (même si celle-ci pèse une
tonne, vous avez du muscle oui ou merde ?)
- Dans un restaurant quand un Indien (ou autre fleuriste) arrive avec un
bouquet de roses : vous marquerez des points si vous lui en achetez une,
sans en faire des tonnes évidemment ; cela ne vous ruinera pas et cela la
flattera (et ça enrichira l’Indien… ou tout autre fleuriste).

A retenir
Voici trois qualités facilement maîtrisables qui feront à coup sûr
craquer la Parisienne :
- Aimer Paris et connaître quelques bonnes adresses
- Avoir des notions d’œnologie et savoir conseiller quelques bons
vins
- Ne pas hésiter à l’inviter pour une danse !
De plus, sachez respecter les règles élémentaires de galanterie,
aucune fille ne peut résister à un gentleman !
III
L’ABORDER
Vous n’avez plus peur du « vent ». Vous êtes un homme, un
chasseur, un mâle, bref, vous avez des c…, et vous vous lancez à
l’assaut de votre proie… dans un bar !

Café Oz, Grands Boulevards, Paris 9 e. Vendredi, 1 h 58 du matin


(l’heure tardive excusera le langage un peu cru de mon ami Cyril)
Cyril : J’ai envie de piner ce soir.
Agathe : Et sinon il est bon ton cocktail ?
- Oui, oui il est bon. Tu vois la petite brunette là-bas ?
- En jupe là ? Oui je la vois. Peux pas la louper.
- Et bien c’est typiquement le genre de fille qui me fait complètement
craquer. Elle a de superbes formes, un joli petit c…, et sa queue-de-cheval
qui se balance de droite à gauche, mamma mia, j’adore.
- Veux-tu donc aller l’aborder ?
- Euh… mais je vais lui dire quoi ?

Et voilà. C’est LA question. L’abordage, c’est la première impression


qu’on va faire à la fille, c’est l’image que l’on renvoie de nous, c’est notre
miroir, c’est ce qui restera dans la mémoire. Il est possible que quelques
entraînements soient nécessaires afin de maîtriser cet art de l’approche.
Croyez-moi, plus vous le ferez, plus vous vous sentirez à l’aise.
Alors tout d’abord, il faut travailler l’image. Je ne parle pas de se refaire
le visage, la nature nous fait tels que l’on est, on ne peut pas changer ça.
Mais regardez bien autour de vous, tout le monde, dans son propre style, a
un physique correct. Je n’ai jamais rencontré d’hommes laids à proprement
parler. Comme j’ai d’ailleurs rarement rencontré d’hommes magnifiques
soit dit en passant (idem pour les femmes, la vie ce n’est pas une série
télévisée).
Donc le postulat de base, c’est que vous, ainsi que vos adversaires,
(les autres hommes en chasse) avez un physique « normal ».
Sans vouloir vous vexer, je vais vous situer dans la moyenne car comme
la grande majorité des êtres humains peuplant cette terre, vous avez un
physique moyen. Ce n’est donc pas grâce à votre physique que vous
attirerez l’attention de la demoiselle. La différence se fera d’abord par votre
style d’habillement, votre regard, vos gestes, votre sourire, et votre posture.
Et oui, tout ça !
Pour vos habits, c’est très simple.
Définissez votre style, ainsi que le style des Parisiennes que vous
souhaitez draguer.
Vous êtes plutôt street wear ? Optez pour le jean large, les baskets, le t-
shirt, et le bracelet brésilien autour du poignet. Vous êtes plutôt tradi ?
Préférez le pantalon beige, les chaussures bateau, la chemise à carreaux et
le pull négligemment jeté sur les épaules, et le bracelet brésilien autour du
poignet. Vous êtes plutôt business ? Foncez sur le costume (« suit up ! »
comme dirait Barney dans How I met your mother…), la chemise
légèrement entrouverte (on laisse tomber la cravate le soir quand même),
les chaussures cirées, et… le bracelet brésilien autour du poignet.
Là, vous vous demandez « mais c’est quoi cette histoire de bracelet
brésilien » ?
La raison en est très simple. Vous vous habillez dans le style qui vous
définit le mieux, et surtout qui correspond à l’univers dans lequel vous vous
sentez à l’aise. Bien. Mais des comme vous, il y en aura plein d’autres !
Alors on se différencie, on adopte le petit plus qui fait que l’on va vous
remarquer, et on porte un bracelet brésilien autour du poignet.
Pourquoi un bracelet brésilien ?
Parce que ce petit attribut apparemment anodin est chargé d’une
symbolique lourde. C’est votre part de rêve. C’est votre côté baroudeur,
c’est votre côté « je suis tradi » (ou business, ou skateur, ou autre…) mais
j’aime ma liberté. Je ne suis pas engoncé dans un style monolithique et
rigide. Je suis flexible, je suis un mec cool, bref, avec moi les filles vous
allez vous sentir bien ! Et oui ! Ca veut dire tout ça un bracelet brésilien !
C’est la promesse d’un ailleurs qui fera fondre à coup sûr toutes les filles.
Petit conseil, faites en sorte de ne pas le cacher sous un long pull ou une
veste de costume. Le mieux étant de se caresser négligemment le cuir
chevelu en dévoilant son poignet et son beau bracelet. Ça fera fondre les
glaçons…
Alors certes, il peut exister des réfractaires au bracelet brésilien. Dans
ce cas, peu importe l’objet, ce qui compte c’est l’esprit de l’objet. Un
cheich ramené d’un lointain voyage autour du cou (on en trouve à Barbès,
on n’est pas obligé de se ruiner non plus…), ou un pendentif mystérieux au
bout d’une fine chaîne en or (en forme de continent, de symbole,
d’animal…) feront tout aussi bien l’affaire. Il faut juste que ça se voie, sans
pour autant compromettre votre style général.
Maintenant le regard.
Alors ça aussi c’est très important. Le regard, c’est la première caresse
que vous prodiguerez à la femme. Et surtout c’est par le regard que vous
saurez si vous pouvez l’aborder ou pas. La fille vous enverra des signaux
très faciles à interpréter. Comment cela ?
Voici la méthode du signal d’abordage, autrement appelée la Danse du
regard.
Tout d’abord, repérez une fille qui vous plaît dans le bar (of course !).
Lancez-lui des regards répétés. Si elle est de côté, vous pouvez faire durer
votre regard, pour qu’elle comprenne qu’elle est dans votre champ de
vision, et que c’est bien elle que vous fixez. Elle finira par sentir vos yeux
posés sur elle. A ce moment-là, elle tournera la tête vers vous. Vous devrez
alors ne laisser vos yeux sur elle que quelques secondes, pour qu’elle
s’assure que vous la regardez bien. Puis vous tournerez la tête. Vous
rediscuterez avec vos amis, l’air de rien. Car si vous continuez à la fixer,
elle ne vous regardera pas, ça la gênera. En la regardant, vous l’avez
appelée. Maintenant, il faut la laisser vous découvrir. En coin, vous la
verrez vous regarder. Puis elle retournera la tête, elle aussi vers ses amis,
pour parler de vous, ou pas ! Laissez alors passer un peu de temps. Cinq
minutes, pas plus, pour la laisser réfléchir. Pendant ces cinq minutes,
observez en coin si elle vous regarde à nouveau. Si oui, c’est très bon signe.
Si non, je vous conseille de ne pas insister. C’est que vous ne lui plaisez
pas.
Si c’est positif, jetez-lui des regards, de plus en plus rapprochés. Si elle
mord à l’hameçon, alors elle aussi vous regardera de plus en plus souvent,
et avec de plus en plus d’insistance. A ce moment-là, regardez là un peu
moins souvent. Faites monter son désir. Jusqu’à ce que vos deux regards se
croisent, et se soutiennent. Si elle reste à vous regarder, de face, au moins
deux secondes alors vous êtes prêts pour l’abordage ! Le contact visuel est
établi ! Son regard vous donne la permission de venir lui parler, il vous
appelle !
Petite parenthèse, je déconseille fortement d’aborder une fille sans avoir
fait au préalable la Danse du regard. Cela peut évidemment marcher, mais
c’est comme sauter dans le vide sans s’être assuré auparavant qu’il y a un
matelas au sol. C’est un comportement kamikaze.
La Danse du regard est essentielle dans le processus de séduction d’une
Parisienne. Cela marque le point de départ de votre relation avec la
demoiselle. C’est la première porte du Palais que vous ouvrirez.
Je peux maintenant vous dévoiler le mode d’emploi synthétisé de la
Parisienne. Vous pourrez décliner ce processus quel que soit l’endroit où
vous vous trouvez. C’est la base.

Modus operandi de la drague à Paris


S’armer de patience. Procéder par étape. Guetter ses
réactions. Continuer tant que les réactions sont positives.
S’arrêter si elles sont négatives.
- Contact visuel établi → la Parisienne vous donne l’autorisation
de l’aborder
- Approche neutre et rassurante, parler de soi et du quartier
pendant maximum dix minutes → la demoiselle vous découvre et
vous jauge pendant ce laps de temps très court (la Parisienne est
rapide)
- Eloignez-vous et laissez-la tranquille vingt minutes → la
Parisienne pensera à vous pendant ces vingt minutes et décidera si elle
veut plus vous connaître ou pas
- 2e contact visuel établi → la Parisienne vous donne
l’autorisation de passer plus de temps avec elle. Elle vous accepte
dans son palais. Engouffrez-vous y.
Conseil bonus
Il sera conseillé de choisir une cible qui sera soit seule, soit dans
un groupe de plus de deux filles (pour ne pas vexer l’autre) et de
moins de six filles (son attention sera trop dispersée). Ne pas tenter la
danse du regard avec des filles accompagnées d’hommes (échec
assuré). Le mieux étant d’être accompagné soi même d’un ou deux
amis (hommes évidemment) dont la présence rassurera la demoiselle
(ie « il a des potes donc il est sociable et n’est a priori pas un
psychopathe »). C’est le principe du Wing man (ou du copilote).

Il faut alors prendre son courage à deux mains car nous affrontons
maintenant l’instant fatidique : se lever et aller lui parler.
Que lui dire ? Dans ces cas-là, le plus simple est souvent le plus
efficace.
Ma phrase d’accroche favorite est :

La classe quoi. Avec cette phrase magique, vous ne vous imposez pas,
vous vous excusez d’avance au cas où elle serait bousculée par votre
approche, vous lui donnez les pleins pouvoirs pour accepter ou refuser
votre offre, et enfin, vous ne vous montrez pas radin.
Et je vous rassure, si vous avez suivi la danse du regard à la lettre, alors
il y a très peu de risque pour que la demoiselle refuse votre offre. Et puis au
pire, elle vous gratifiera d’un sourire charmant et vous dira « non merci »
avec des yeux qui (j’en mettrai ma main à couper), vous souffleront « oui ».
Car hélas, il se peut que la demoiselle soit engagée avec un autre (absent
cette soirée) et donc qu’elle ne puisse décemment accepter votre offre sous
peine de se sentir coupable vis-à-vis de « l’autre ».
Si vous craignez d’aborder la Parisienne alors qu’elle est entourée de
ses amies, attendez simplement qu’elle se déplace au bar, ou aux toilettes,
bref, qu’elle soit seule (pour les toilettes, guettez plutôt le moment où elle
revient, sinon elle sera pressée, et pas disponible pour répondre de manière
positive à votre requête).
La demoiselle dit oui. Des prémices de dialogue peuvent alors
s’engager. Je vous donne quelques exemples :
- Bonsoir, excusez-moi de vous déranger. Est-ce que vous me permettez
de vous offrir un verre ?
- Heu… oui, merci c’est gentil !
- Alors, qu’est ce qui vous ferait plaisir ?
- Heu… je ne sais pas trop… ?
- Vous venez avec moi au bar ? Ils ont la carte.
- D’accord, je vous suis.
Une fois installés au bar, loin de ses copines, LA discussion doit
vraiment s’installer.
- Vous venez souvent ici ?
- Oui ! en fait je suis du quartier !
- Ah oui ? Moi aussi ! C’est vrai que c’est un bar sympa.
- Etc., Etc. … la machine est lancée, vous pouvez discuter du quartier,
de son appart, de ses goûts culinaires, de ses hobbies, de Paris, etc.
Cela peut également se passer comme ça :
- Bonsoir, excusez-moi de vous déranger. Est-ce que vous me permettez
de vous offrir un verre ?
- Ah oui ! Ca c’est une bonne idée !!! Les filles vous voulez boire
quoi ?
- Alors au risque de vexer vos amies, mon invitation s’adressait à vous
uniquement. D’ailleurs, je vous propose de m’accompagner au bar pour
choisir votre verre !
- Ah ? ouais OK …. A tout’ les filles !
- Alors, vous venez souvent ici ?
- Etc., etc., vous voyez, à partir du moment où la Danse du Regard s’est
déroulée sans encombre, vous pouvez aborder très simplement la
Parisienne.
Voici donc les conseils clé à retenir lors de la première conversation au
bar :
Deux conseils bonus
1. Préférer parler d’elle plutôt que de parler de soi. Lui poser des
questions sur ses habitudes, ses goûts, et arborer un air passionné
lorsqu’elle se confie à vous
2. Ne discutez pas avec elle plus de 10 min. Au bout de ce délai,
remerciez la, et dites lui : « je vais vous laisser retrouver vos amies.
En tout cas ça m’a fait plaisir de discuter avec vous ! Peut-être à tout à
l’heure ? » Ainsi, vous créez le désir, l’attente. Elle restera sur sa
faim. Et vous guettera d’autant plus. Le poisson mordra à l’hameçon !
IV
L’AMOUR DU RISQUE
Draguer en terrain miné : le métro

Le Prohibido, rue Durantin, Paris 18e. Lundi soir, 19 h 52


- Alors Cyril, ça se passe comment ton nouveau boulot ?
- Ca se passe… beaucoup de taff. Mais les collègues sont sympas, ça
m’intéresse, mais il faut que je trouve mon rythme.
- Et finalement tu y vas comment ?
- Métro. Quand il fera meilleur je tenterai le Vélib. Ah tiens d’ailleurs,
faut que je te raconte.
- Quoi ?
- Le métro… Arène de la vie ou show stage de défilés de mode…
J’adore regarder les nanas habillées en business women, elles sont super-
classes. Dommage qu’on ne puisse pas les aborder facilement.
- Oui c’est sûr. Pour aborder les nanas dans le métro, c’est difficile,
mais pas impossible. Tu veux que je t’explique ?
- Je n’attends que ça…

Il se peut que certains d’entre vous aient un coup de cœur pour une
Parisienne aperçue furtivement dans le métro, voire dans le RER. Même si
ce n’est pas un environnement optimal en termes de probabilité de succès,
des audacieux pourront tenter l’aventure, cela peut marcher dans certains
cas.
Cette pratique est risquée, car la plupart des filles se sentiront
agressées par la personne qui les aborde. Une Parisienne qui prend le métro
est en mouvement, elle se déplace, elle ne flâne pas, et elle est sûrement
pressée (malheureusement la Parisienne est souvent en retard). Vous n’aurez
pas non plus le temps de pratiquer la Danse du regard avec elle, après tout
elle peut descendre à n’importe quelle station, le temps vous est compté. Si
c’est le matin, elle sera sûrement encore dans ses rêves de la nuit passée, et
si c’est un soir en semaine, elle sera sûrement en train de ressasser sa
journée de boulot. Plongée dans un livre, dans un journal, les écouteurs sur
les oreilles, la tête baissée, bref dans tous les cas elle sera hermétique au
monde qui l’entoure.
Pour l’aborder, il faut donc que vous puissiez fendre cet hermétisme et
attirer son attention.
Comment faire ?
Je vais vous proposer deux méthodes :
Tout d’abord, la méthode des serres de l’aigle.
L’aigle repère sa proie à parfois plus de deux kilomètres de distance. Il
la survole sans qu’elle s’en aperçoive, puis d’un coup un seul, il fond sur
elle et la saisit dans ses serres.
Appliquée au métro, cette méthode consistera tout simplement à
aborder directement la Parisienne, avec franchise et respect, sans malice.
L’abordage doit être fait en douceur, sinon la Parisienne se sentira agressée,
et détalera aussi vite qu’un lapin de garenne.
Essayez, si vous le pouvez, de faire un début de Danse du regard avec
elle. Surtout ne la fixez pas longtemps. Elle vous prendrait pour un pervers.
Essayez d’obtenir qu’elle tourne au moins une fois son visage vers vous.
Qu’elle vous ait vu, repéré, qu’elle sache que vous existez dans ce wagon.
Ensuite, attendez qu’elle descende, et descendez sur le quai avec elle.
Arrêtez-la avec douceur sur le quai en disant la phrase magique « Excusez-
moi de vous déranger Mademoiselle, je voudrais vous dire quelque chose. »
Si elle vous écoute, continuez comme cela, d’un air naturel, empreint de
gêne et de timidité c’est mieux :
« Voilà, je ne fais jamais ça d’habitude, et je me sens très gêné, mais je
voulais vous aborder parce que j’ai eu un coup de cœur en vous voyant
dans le métro. »
Là elle est censée sourire. Vous continuez :
« Alors, si vous êtes d’accord, j’aimerais beaucoup pour offrir un café
ce soir, ou un autre jour, si vous me le permettez. Je suis désolée de vous
aborder comme ça, ce n’est vraiment pas mon genre. »
Surtout il faut que vous insistiez sur le côté : c’est la première fois que
ça vous arrive, vous êtes tout chamboulé, sa beauté vous a frappé au cœur,
etc. parce que même si ça vous semble énorme, la majorité des filles croient
en ces choses-là. Hé oui. C’est ce qu’un Prince nous dirait si l’on vivait
dans un conte de fées. On est bizarres hein ?
Suite à cette offre, je dirais que vous avez 12 % de chances qu’elle
accepte. C’est faible, mais ce n’est déjà pas si mal non ? Et si c’était
vraiment la femme de votre vie, elle en vaudrait la peine !
L’autre méthode s’appelle la méthode du piège à loups :
Il s’agit ici de jouer la ruse. Cette méthode demande un peu
d’organisation et de réflexes. Il s’agit d’attirer le loup (la Parisienne) avec
un piège, un objet support.
Ayez donc toujours sur vous un objet qui a une valeur « apparente » :
quid est ?
C’est un objet qui pour vous n’a pas ou peu de valeur, mais qui pourrait
en avoir aux yeux des autres.
Citons par exemple un porte-clés, une carte postale écrite, un téléphone
portable qui ne marche plus (sachant que les autres ne savent pas qu’il ne
marche plus), une petite peluche achetée 3 € chez le chinois d’à côté, une
vielle écharpe que vous pensiez jeter, etc.
Cet objet sera votre piège à loup.
Vous allez repérer votre loup, de préférence dans un wagon non bondé
(évitez de faire ça dans la ligne 1 aux heures de pointe).
Une fois la proie repérée, vous passerez devant elle (pour vous assoir ou
bien pour observer le plan des lignes par exemple) et vous laisserez
négligemment tomber votre piège objet devant elle. La chute de l’objet la
sortira de sa torpeur et cassera son hermétisme. Si elle est équilibrée, elle
ramassera l’objet et vous le rendra. (Sinon, laissez tomber, cette fille ne doit
pas être une fille sympa).
Partons donc du postulat qu’elle ramasse l’objet, et vous le rende. Elle
vous dira quelque chose du style « c’est à vous ? », ou bien « je crois que
vous avez laissé tomber ça ». Vous la regarderez d’abord d’un air étonné,
puis vos yeux se rempliront d’une entière reconnaissance pour ce geste
généreux. Vous la remercierez chaleureusement, en lui brodant un petit mot
sur l’objet en question, afin de lui ouvrir une porte pour discuter.
- Porte-clés : « oh merci ! C’est un souvenir de mes vacances au Brésil,
ce porte-clés a beaucoup de valeur pour moi ».
- Carte postale écrite : « oh merci ! C’est une carte que m’avait écrite un
de mes professeurs préférés quand j’étais en fac d’historiologie marine, j’y
tiens beaucoup ».
- Téléphone portable qui ne marche plus : « oh merci ! Heureusement
que vous l’avez ramassé, sinon j’aurais raté mon rendez-vous pro de ce
midi ! »
- Petite peluche : « oh merci ! Ce sont des enfants qui me l’ont offerte
lorsque j’ai fait une mission humanitaire au Botswana, cela m’aurait attristé
de la perdre ».
- Echarpe : « oh merci ! C’est une écharpe qui m’a été offerte par une
tribu d’Esquimaux, lors d’un séjour sportif au Groënland, elle me rappelle
tellement de souvenirs… »
Bref, brodez et ouvrez la porte ! Soit la Parisienne accroche et rebondit
sur votre petite phrase, soit elle vous décroche un sourire poli sans un mot,
et retourne à son journal ou à ses écouteurs. Dans ce cas-là, laissez tomber.
Si elle vous dit ne serait-ce qu’un mot, alors c’est que tout est possible.
Laissez passer un silence. Puis attaquez le loup, elle a déjà la patte dans
votre piège.
Pour cela, on reprend la méthode 1 :
« Excusez-moi, je n’ai vraiment pas l’habitude de faire ça, mais
j’aimerais vous remercier. Est-ce que je pourrais vous offrir un café ? »
A ce moment-là, c’est très simple, soit vous lui plaisez et elle dira oui,
soit vous ne lui plaisez pas et elle dira non merci. Souvenez-vous du
premier chapitre, il est impossible de plaire à tout le monde, et un refus
n’est pas une honte. C’est la vie c’est comme ça.
En tout cas si elle dit oui, donnez-lui vite votre numéro de téléphone,
ou bien demandez-lui si elle veut bien vous donnez le sien, et tout cela
rapidement car dans le métro les moments sont fugaces !
Evidemment, cette méthode comporte quelques risques :
- Qu’un gros barbu qui pue ramasse votre objet et vous le rende
- Qu’un petit chenapan ramasse l’objet et ne vous le rende pas
- Que personne ne ramasse l’objet.
C’est pourquoi il vaut mieux que le piège à loups n’ait pas de valeur
pour vous (d’où le téléphone portable qui ne marche pas).
A retenir
Le métro n’est pas l’endroit idéal pour draguer la Parisienne, le
risque d’échec est très élevé.
Pour décrocher un rendez-vous, il vous faudra être rusé, franc, et
rapide !
V
VIVONS HEUREUX, VIVONS CACHÉS
Pour les grands timides, la Parisienne se drague aussi sur Internet.

Certains d’entre vous, fraîchement débarqués dans la capitale, seront


perdus dans la masse anonyme de la grande ville, et se sentiront plus à
l’aise avec la drague sur internet. Je n’encourage pas particulièrement ce
type de rencontres, et préfère inciter à des rapports de séduction directs. Les
rencontres physiques sont plus authentiques et laissent de meilleurs
souvenirs.
Cependant je sais que l’on peut être parfois tellement timide qu’il nous
semble impossible d’aborder une demoiselle directement.
La virtualité peut donc apporter une aide. C’est une aide temporaire, car
si les échanges mails sont agréables et suscitent désir et curiosité, la
rencontre physique aura lieu.
Aussi, même sur Internet, il faudra connaître les codes des Parisiennes,
afin d’attirer leur attention, et ensuite ne pas les décevoir lors de la
rencontre.

Première étape : j’écris un mail à la demoiselle


« Salut,
J’ai bien aimer ton profil et j’aimerai faire plus emple conaissance avec
toi. Ca te dit ? Alors repond moi !
Bernard »
Bien, bien, bien. Y a-t-il quelque chose qui vous dérange à la lecture de
ce mail ? Peut-être que non… Mais aux yeux d’une Parisienne, la lecture
d’un message tel que celui-ci la rendra myope de frayeur ! Cinq fautes
d’orthographe en trois phrases, c’est plus qu’il n’en faut pour que la
Parisienne jette directement votre mail à la poubelle après une lecture
douloureuse.
La Parisienne est éduquée, intellectuelle, et parfois un brin pédante. Elle
ne tolérera donc pas d’être avec un homme qui ne maîtrise pas
l’orthographe française. Ça sera exactement la même chose pour les
langages texto (« yo j’te kif tu ve me rencontré ? » ….là, elle frôlera
l’infarctus). Alors relisez-vous, sortez votre vieux Bescherelle poussiéreux,
demandez de l’aide à un ami ou choisissez le 50/50, mais par pitié, montrez
que vous connaissez votre grammaire.
Maintenant, corrigeons ce mail à l’orthographe décadente. Cela donnera
chose qui suit :
« Salut
J’ai bien aimé ton profil, et j’aimerais faire plus ample connaissance
avec toi. Ça te dit ? Alors réponds-moi ! Bernard »
Vous trouvez ça bien ? Et nooooon… C’est plat, c’est fade ! Où est
l’originalité, où est la créativité ? Où est le bracelet brésilien qui nous fait
rêver ? (cf. chapitre II). Avec un mail comme ça, vous séduirez peut-être
une femme lambda, mais une Parisienne en aucun cas. Que pense-t-on
quand on lit ça ? Tout simplement que vous êtes d’une banalité sans
aspérité, que vous faites du copier/coller, et surtout, que vous n’êtes pas prêt
à faire des efforts pour séduire la femme de vos rêves…
Vous êtes peut-être timide, mais ne soyez pas sans saveur, profitez
de l’anonymat du net pour faire rugir le lion qui sommeille en vous : soyez
troubadour, soyez ménestrel, faites rire et faites rêver !!!
« Oyez, oyez Madame, quand je vous vois, tout témoigne de mon désir,
Mes yeux, mon visage, ma pâleur, aussitôt je tremble de peur,
Comme une feuille dans le vent, et je n’ai pas plus de sens qu’un petit
enfant ».
(Libre adaptation de la Chanson à la gloire de l’amour de Bernard de
Ventadour)
Avoir une touche d’humour ? C’est essentiel ! Ne sous-estimez pas ce
fameux dicton qui dit « Femme qui rit, femme à moitié dans ton lit ».
Si l’on devait l’adapter à la capitale, cela donnerait ceci « Parisienne
qui rit, Parisienne aux trois-quarts dans ton lit ».
En effet, la Parisienne est coquine, et elle aime les esprits vifs,
cyniques, drôles et décalés.
Pourquoi cela ? L’explication est très simple. Lorsque l’on vit dans un
environnement stressant, agressif et pressurisant tel que Paris, on a
doublement besoin de se détendre et de prendre la vie en décalé avec
légèreté. Quoi de mieux que le rire pour cela (ainsi que les massages, les
bons restaus, les théâtres, etc. mais nous verrons tout cela plus tard…)
Du sens de l’humour ? On en a tous… Pas de panique. Il suffit de
connaître deux ou trois blagues (vous en trouverez sur internet justement !),
et c’est parti !
Par exemple :
- Vous connaissez la blague de la chaise ?
- Non.
- C’est dommage elle est pliante !
Ou encore :
C’est E.T. qui dit à sa maman :
- « Ils étaient extra tes restes ! »
Ou enfin :
- Sais-tu ce que dit l’antenne télé qui est tombée amoureuse du
paratonnerre ?
- ….
- Dis, tu y crois toi aux coups de foudre ?
Je vous épargne d’autres exemples, après tout, vous n’êtes pas en train
de lire un recueil de blagues, bien que cela soit tentant de vous en mettre un
peu plus !
Allez, on se lâche. Un bonus, un bonus !!!
Alors puisque la foule en délire réclame une dernière blague, la voici la
voilà :
C’est deux pizzas dans un four. L’une dit :
- Il fait chaud ici !
L’autre répond :
- Tiens, une pizza qui parle ??!!
Elle est marrante celle-là non ?
Voilà pour l’humour.
Le dernier pré-requis pour écrire un mail qui réveillera la Parisienne,
sera de personnaliser votre prose à son profil, c’est-à-dire lui montrer que
c’est à elle que vous écrivez et pas à une autre.
Pour cela, vous relèverez un ou deux points dans son profil qui vous
aura plu, et vous lui suggérerez que cela vous plaît. N’hésitez pas à parler
un peu de vous également en vous comparant à elle, sans pour autant lui
écrire un mail fleuve, la Parisienne étant toujours pressée elle n’aura
sûrement pas la patience de lire votre roman jusqu’au bout.
Maintenant vous connaissez les ingrédients magiques qui feront de vos
mails des œuvres d’art.
En application pratique, cela donnera quelque chose de ce style :
« Salut Vanessajojo_75,
Permets-moi de te saluer bien bas. En effet, la lecture de ton profil m’a
laissé sans voix. Je trouve enfin une demoiselle qui sait faire de l’escalade !
Sais-tu que nous partageons la même passion ? Et bien je te le dis, nous
avons au moins ce point en commun ! Avant que nous escaladions ensemble
des falaises abruptes, je te propose d’échanger quelques mails avec moi,
car une passion c’est bien, mais peut-être seras-tu allergique aux poils de
chat (j’en ai deux !) ou bien adepte du shopping à deux (là c’est moi qui
suis allergique…). Si mon profil te titille et que tu as envie de connaître
d’avantage ce mystérieux inconnu qui t’écrit, alors réponds-moi…
Bernard
PS : il parait qu’il est de bon ton de savoir faire rire les filles, alors je
tente ma chance :
Sais-tu ce que dit l’antenne télé qui est tombée amoureuse du
paratonnerre ?
Dis, tu y crois toi, aux coups de foudre ? »

A retenir
Pour écrire un mail accrocheur à une Parisienne il faudra :
- anéantir toute faute d’orthographe
- la faire rire
- montrer qu’on a lu son profil et qu’il nous convient

Deuxième étape : Je rencontre la demoiselle


Au Pompon, rue des petites écuries, Paris 10e, Lundi 19 h 32
Cyril : Salut Miss, ça va ?
- Ça va bien et toi ? Alors ton RDV Meetic ??? Ca s’est passé
comment ?
- Tout à fait mon style physiquement parlant. Après j’sais pas… J’le
sens pas.
- Tu l’as rappelée ?
- Lui ai envoyé un texto… Pas de réponse…
- Oups, c’est mal parti… Tu as pourtant bien respecté les fondamentaux
du rendez-vous internet ?
- Mmmh… Je savais pas que ça existait…
- Et si. Bon, on reprend tout depuis le début… alors…
L’un des premiers fondamentaux lorsque l’on a rendez-vous pour la
première fois avec une demoiselle rencontrée sur internet, est de ne pas
arriver en retard.
Elle, elle a le droit d’arriver en retard, car c’est une fille et elle est
Parisienne. Si elle est en retard, c’est sûrement parce qu’elle s’est trompée
de chemin, ou bien qu’elle peaufine son maquillage et brushing pour vous
en mettre plein la vue. De plus, ses nouvelles chaussures lui font mal aux
pieds, elle est donc obligée de faire de tous petits pas dans les couloirs du
métro. Enfin, il est dans la nature de la femme de se faire désirer, c’est un
code que les hommes doivent intégrer s’ils veulent comprendre la nature
féminine. Bref, elle sera en retard, c’est quasiment certain, c’est inscrit dans
ses gènes de Parisienne.
En revanche vous, vous êtes l’homme. Vous êtes la présence
rassurante qui protégera ce petit moineau palpitant. Vous êtes un homme
stable, et vous recherchez une relation sérieuse (du moins c’est ce que vous
devrez essayer de montrer). Arriver avant elle sera un moyen de lui montrer
que vous pouvez être un pilier dans sa vie. En effet, elle sortira essoufflée
de la bouche de métro, son regard errera parmi les passants, à la recherche
de la maigre description que vous lui aurez donnée de vous, en essayant
d’apercevoir dans cette foule le visage de la photo en noir et blanc, datant
d’il y a deux ans, que vous aurez mise sur votre profil (petit coquin…). Bref
il y a de fortes chances qu’elle ne vous repère pas du premier coup.
Or vous, vous serez déjà là, car vous serez arrivé en avance. Vous aurez
tout le temps de la repérer, d’être sûr que c’est bien elle qui vient de sortir,
tiens, elle aussi elle a mis une photo qui la rajeunit. Peu importe, elle est
belle, elle vous plaît, et vous la regardez. Son regard errant croise alors le
vôtre, et là elle saura que c’est vous. Vous aurez la joie de voir un sourire se
dessiner sur son joli minois, et elle se dirigera vers vous, d’un pas hésitant
(n’oubliez pas qu’elle porte de nouvelles chaussures qui lui font mal aux
pieds).
A ce moment-là, elle vous considérera déjà d’un œil positif. Mais tout
n’est pas encore gagné.
Une fois les formalités d’usage effectuées (« Salut – c’est bien toi
Vanessa – Oui moi c’est Bernard – ça allait pour venir – tu as trouvé
facilement – etc. »), se pose la question suivante :
- Alors, on va où ?
Cette question à l’apparence anodine cache une interrogation plus
profonde, puisqu’en effet vous devez y être habitués maintenant, chez la
Parisienne, les symboles et sens cachés sont très importants.
Quand la Parisienne vous demande cela, elle s’en remet à vous. Pour la
première fois, la notion de couple est évoquée à travers le « on », qui fait
écho au « où », préfiguration de l’avenir. « On-où » signifie en langage
inconscient : « quelle sera la destinée de notre couple ? » (Non, inutile de
s’enfuir en courant).
A ce moment-là vous devez montrer que vous tenez fermement la barre
de votre navire, et que vous connaissez votre trajectoire sur le bout des
doigts. En clair, cela veut dire que c’est le moment de lui suggérer un lieu
que vous souhaitez lui faire découvrir.
Ça pourra être un bar, une brasserie, une crêperie, un tex-mex, un skate-
park, ou un magasin de guitares, peu importe. Proposez-lui quelque chose,
c’est ce qu’elle attend de vous à ce moment-là. Cela vous permettra en plus
d’en apprendre d’avantage sur ses goûts, et d’en tester la compatibilité avec
les vôtres.
Une fois ce lieu trouvé, elle et vous, posés confortablement sur des
chaises, des murets, un banc, de l’herbe, peu importe, vous vous affronterez
à elle les yeux dans les yeux, il va vous falloir discuter avec elle. Vous
pouvez prendre le parti de ne rien dire, et d’attendre qu’elle vous parle,
qu’elle remplisse toute la conversation à elle seule, mais cette attitude ne
plaira pas.
Car la Parisienne aime l’échange avec l’autre, elle n’aime pas dominer
l’homme qui est en face d’elle par ses mots, elle vous veut pleinement actif
dans la discussion. Vous commencerez donc à parler de vous, et elle
commencera à parler d’elle.
Vous vous décrirez vos logements respectifs, vos boulots respectifs,
votre famille respective, etc. le premier rendez-vous consiste à dérouler son
CV comme lors d’un entretien d’embauche, vous préférerez donc parler de
vous en surface, et en positif, tout en pimentant un peu votre discours de
temps en temps (que vous adoriez faire des batailles d’algues lors de vos
stages de catamaran aux Glénans, ou que votre boss vient de vous proposer
une super-mission de deux semaines en Australie, bla, bla, bla).
Il s’agit ici de se mettre en valeur, et la demoiselle fera de même.
Inutile de lui confier ici que votre dernière copine vous avait refilé des
morpions, que vos parents sont en train de divorcer, ou que vous pensez
qu’à la fin de l’année il est probable que vous pointiez au chômage.
Elle ne vous connaît pas assez pour vous apprécier et dépasser ces
éléments négatifs (imaginez qu’elle fasse de même avec vous, je pense que
vous seriez vite refroidi). En bref, positivez, jouez la carte du mec bien mais
pas trop chiant, et la conversation se déroulera naturellement.
C’est à la fin de votre conversation que se profile le dernier
fondamental. Car qui dit « fin de la conversation » dit « tu demandes
l’addition ? »
Alors là, Messieurs par pitié, je sais qu’il y a une nouvelle mode qui
consiste à faire payer les femmes autant que les hommes au restaurant. Mais
la majorité des Parisiennes ne veulent pas de cela, ne le comprennent pas, et
ne l’accepteront pas !
Il ne s’agit pas de tout de vous faire payer tout le temps, mais lors du
premier rendez-vous, il est FONDAMENTAL que l’homme paie
l’addition. Vous ne devrez même pas vous poser la question, ni la laisser
sortir son portefeuille. Vous irez au bar, et vous paierez directement. C’est
un code absolu si vous voulez séduire la Parisienne.
Si vous ne le faites pas, vous perdrez forcément des points qu’il vous
faudra rattraper ailleurs. Vous serez perçus comme radin, peu courtois, voire
malpoli. Cela serait dommage de se mettre en péril à cause d’une banale
addition n’est-ce pas ? Alors on sort son portefeuille et on ne râle pas. De
toute façon, vous serez récompensés par la suite. La sagesse populaire dit
que « si l’homme veut un dessert, il doit payer l’addition ». Soit on accepte
les règles du jeu et on gagne, soit on les refuse, et on perd ! A vous de
choisir…
A retenir
Si vous voulez gagner des points dès le premier rendez-vous, vous
devrez :
- Arriver en avance
- Proposer un endroit où aller
- Payer l’addition
- Vous mettre en valeur
VI
AU MACUMBA
Qui rêve de sensualité draguera la Parisienne en boîte de nuit

Après le bar, le métro, et Internet, il existe un autre moyen de


« brancher » des Parisiennes : la boîte de nuit. On peut également parler de
clubbing, bar boîte, ou seven to one.
Ce moyen de rencontres sera réservé aux hommes qui sont à l’aise
avec la danse (le niveau Patrick Dupont ou Justin Timberlake n’est pas
requis, il s’agira juste de ne pas avoir peur de secouer son corps devant
d’autres personnes, ce qui, je le sais, en effraie plus d’un).
Certes, j’ai entendu parler d’untel qui n’aimait pas danser et que ses
amis ont entraîné en boîte de nuit, alors qu’au même moment une telle se
faisait embrigader dans ce même club et dans le même état d’esprit, et que
ces deux êtres esseulés, assis tous les deux sur des tabourets isolés de la
foule et à l’ombre des stroboscopes se sont abordés, ont discuté tant et si
bien qu’aujourd’hui ils sont mariés avec deux enfants. Oui, cela peut
arriver. Mais c’est rare, et je préfère ici faciliter ce qui est plus probable
d’arriver que ce qui ne l’est pas.
La drague en boîte de nuit repose sur les mêmes principes que la
drague dans un bar (cf. chapitre III), sauf que la parole sera moins
sollicitée, et que la vue, l’ouïe, l’odorat et le toucher le seront d’avantage.
C’est une rencontre qui se déroulera sous le sceau de la sensualité, de la
satisfaction de vos sens et de ceux de la demoiselle. Si vos sensualités
respectives correspondent, alors il y a de grandes chances pour que vous
repartiez avec un numéro de téléphone.
Retrouvons donc nos vieux cours de biologie, réapproprions-nous nos
sens, et faisons en sorte que la magie opère :
- La vue
Comme décrit dans le chapitre II, vous devrez travailler votre image
pour que celle-ci soit avenante et attire le regard. N’oubliez pas que ce que
vous exigez de la demoiselle, vous devrez d’abord l’exiger de vous-mêmes.
Vous souhaitez rencontrer une fille qui soit assez bien proportionnée, propre
et pas négligée ? Alors faites du sport, parfumez-vous, et habillez-vous
bien. Trouvez votre style, n’oubliez pas le fameux « bracelet brésilien » qui
promet le rêve, et arrivez dans la boîte, vêtu de vos habits de lumière, qui
vous mettent en valeur et traduisent le mieux ce que vous êtes et ce que
vous cherchez.
Si vous n’êtes décidément inspirés par aucun style, sachez que le
docker/pantalon noir associé à une chemise de couleur unie, avec aux pieds
des chaussures de ville fera l’affaire (du moment que l’on n’oublie pas de
retrousser ses manches à mi-coudes pour dévoiler son avant-bras viril car
poilu et musclé, ainsi que son bracelet brésilien).
Ce sont aussi vos yeux qui repéreront la future élue de votre cœur.
Attention, encore une fois il me semble évident de rappeler qu’il est inutile
de tenter un rapprochement avec une fille qui est accompagnée d’un garçon,
surtout si celui-ci danse en la tenant par la main ou en l’enlaçant par la
taille. Cette fille n’est pas libre, aucune ouverture n’est possible, donc il
n’est pas utile d’essayer quoique ce soit avec elle.
Concrètement, une Parisienne qui souhaite être abordée en boîte
ressemble à ceci : elle sera entourée de ses copines, mais parfois se mettra
un peu en retrait pour montrer qu’elle veut se dissocier de ce groupe. Elle
dansera la tête haute, parfois regardant à droite et à gauche (je vous
déconseille également de draguer les filles qui dansent en regardant leurs
pieds, cela signifie a priori qu’elles ne souhaitent pas être abordées). Et si
elle croise votre regard à plusieurs reprises (la danse du regard est bien
évidemment recommandée en boîte de nuit !) alors c’est que vous pouvez
tenter un rapprochement.
- L’ouïe
La musique de la boîte de nuit sera une composante importante de la
séduction. En effet, la musique en boîte de nuit est si forte (« quoi, qu’est-ce
que tu dis ? ») qu’elle traversera vos tympans directement jusqu’à votre
cœur, et atteindra aussitôt le centre de vos émotions (celui-ci pouvant se
trouver un peu plus bas que le cœur chez certains hommes), laissant peu de
place à votre cerveau pour raisonner tel qu’il le fait habituellement. Cela
sera une séduction à fleur de peau, sensible et fragile, drivée par du feeling,
du ressenti. Il sera donc essentiel d’approcher la fille sur une musique
appropriée.
Comme décrit au chapitre II, la danse la plus neutre pour aborder la
Parisienne sera un petit simili rock (et vous aurez bien entendu appris
quelques passes auparavant). Même si la Parisienne vous regarde d’un air
inquiet et vous disant (ou en vous hurlant, n’oublions pas que nous sommes
en boîte) à l’oreille qu’elle ne sait pas danser, ne lui tournez pas le dos ;
n’oubliez pas que vous êtes la présence rassurante qui la protégera sur
le plan affectif.
Prenez-lui la main et faites lui faire quelques tours sur elle-même très
simples et très lentement pour la mettre à l’aise. Il sera déconseillé de
commencer directement avec du rock acrobatique, vous risqueriez de la
vexer car elle peinerait à vous suivre, et serait capable de vous attaquer en
justice à cause de ses trois côtes fêlées (bien que nous savons tous que vous
y avez mis beaucoup d’ardeur car vous vouliez faire les choses bien).
L’important ici sera de lui montrer votre douceur, votre calme, votre
maîtrise de vous-même. Faites lui faire quelques tours simples, et un sourire
rassurant dès qu’elle croise votre regard. Bref, montrez patte blanche.
Une fois l’approche effectuée sur un rock neutre, ou autre danse qui ne
requiert pas de contact physique rapproché, remerciez la demoiselle, et
éloignez-vous d’elle pendant au minimum vingt minutes. Souvenez-vous
qu’il faut la laisser respirer, ne pas l’étouffer de votre présence dès le
premier contact. Elle vous rejetterait. Patience, vous reviendrez plus tard…
En effet, une vingtaine de minutes après, placez-vous dans son champ
de vision, et guettez discrètement son regard. Si la demoiselle vous cherche
des yeux, alors passez à la deuxième approche. Vous pouvez le faire sur une
musique moins neutre. De la salsa par exemple. Ou simplement danser en
face d’elle, en la regardant dans les yeux, surtout sans lui mettre la pression.
Prenez-lui les mains de temps en temps pour la faire tourner un peu,
lentement, en douceur. Commencez alors une phase d’approche physique…
- Le toucher
« Chouette, je vais pouvoir palper de la donzelle ! » vous dites-vous
peut-être en abordant ce troisième sens, la bave en coin de bouche et la
queue frétillante. Alors attention, je me permets de freiner tout de suite vos
ardeurs, le toucher doit être léger, doux, presque invisible. Vous ne devrez
donc pas :
• vous coller à elle (tout contact avec votre bas-ventre sera prohibé dans
un premier temps)
• lui attraper les seins à pleines mains
• lui caresser les fesses
• l’embrasser sur la bouche sans lui avoir demandé l’autorisation
Je sens que certains d’entre vous seront décontenancés, et se diront,
mais que faire alors ? Comment puis-je toucher la Parisienne lors d’un
premier contact ?
Vous devez pour cela vous entraîner à être aussi léger qu’un ange,
qu’une petite plume qui viendrait caresser le corps de la demoiselle. Surtout
ne pas l’effrayer. Vous êtes un inconnu, vous n’avez pas beaucoup parlé
tous les deux, elle ne vous voit pas bien car il fait sombre dans la boîte,
vous devez donc la RASSURER sur vos intentions.
Souvenez-vous du texte d’Elie Semoun qui incarne un mendiant dans le
métro et qui dit ceci : « non, nous ne sommes pas des violeurs ; non, nous
ne sommes pas des voleurs ; oui monsieur j’ai massacré des innocents pour
me nourrir, mais si j’ai nui à autrui c’est toujours dans le respect de la
personne humaine ».
Ce petit intermède humoristique pour vous rappeler que Paris regorge
de mecs bizarres voire potentiellement dangereux, et que si vous voulez
réussir à séduire une demoiselle, vous devrez lui faire comprendre que vous
n’en faites pas partie.
Voici alors ce que vous pourrez faire avec votre Parisienne :
• Lui prendre les mains et lui faire effectuer quelques tours sur elle-
même lentement, tout en la regardant
• Lui pousser sa frange ou mèche de cheveux sur le côté en lui disant
« je voudrais voir tes yeux »
• Poser votre main sur son épaule lorsque vous lui parlez à l’oreille
• Lui faire le baisemain lorsque la danse est finie et que vous la
remerciez
En fait, le contact principal que vous aurez avec elle dans un premier
temps sera sa main. Comme vous l’aurez compris, il est nécessaire de
progresser étape par étape avec une Parisienne. L’étape clé ici, consiste à lui
prendre la main lorsque vous lui parlez ou lorsque vous dansez avec elle. Si
elle laisse sa main dans la vôtre, c’est que vous pouvez aller plus loin. Si
elle retire sa main plusieurs fois d’affilée, c’est qu’elle ne veut pas aller plus
loin et préfère que vous vous en alliez.
- L’odorat
Je mettrai juste quelques mots ici : tout contact rapproché implique de
respirer l’odeur de l’autre. Arrangez-vous donc pour sentir bon, sachant que
la Parisienne apprécie les hommes parfumés. Adoptez un bon parfum viril,
ou bien une mousse à raser odorante, et le tour est joué. N’oubliez pas
également de vous passer un petit coup de déodorant pour ne pas trop sentir
la transpiration (sentir est parfois un faible mot…). Gardez à l’esprit que le
gentleman doit sentir bon la lavande fraîchement cueillie dans un bosquet
par une matinée ensoleillée de printemps (et oui !)
- Le goût
Il ne s’agira pas ici de se laisser aller à des pulsions cannibales, la
Parisienne étant indigeste, même avec du poivre. En revanche, après
quelques danses passées à ses côtés, vous pourrez lui proposer un verre à
boire, et vous en profiterez pour sortir un instant sur le trottoir avec elle
pour discuter un peu. C’est d’ailleurs tout l’intérêt des bars-boîtes où l’on
peut très facilement circuler de la piste de danse, au bar, à l’extérieur. Le
contact étant enclenché, si la conversation se passe bien, vous pourrez lui
demander si elle serait intéressée par vous revoir, pour boire un petit café ou
visiter une expo tous les deux. Et ça y est, la machine sera lancée !
Pause-café

Garçon, un expresso, s’il vous plaît !

A ce stade du livre, je souhaiterais vous offrir une petite pause-café. Si,


si, allez donc chercher votre tasse. Vous l’avez ça y est ? Bien. Ce que je
vous présente maintenant, ce sont des témoignages de Parisiennes sur la
drague à Paris.
J’ai recueilli leurs paroles, leurs pensées, leurs expériences, et en voici
un condensé rien que pour vous. Quels chanceux vous êtes ! Vous qui avez
toujours rêvé d’être une petite souris pour pouvoir écouter les conversations
de filles sans vous faire voir…

L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux –


témoignage d’Alice, 38 ans
C’était notre premier rendez-vous avec Gregory. On est allé voir un
film, puis en sortant, il m’a proposé d’aller boire un verre. J’ai accepté.
C’était Cour Saint-Emilion, près de Bercy. Endroit idéal pour une petite
ballade de premier rencart. Nous avons discuté de choses et d’autres, en
écoutant la pluie tomber derrière la vitre du bar. Le feeling passait bien. Le
temps s’écoulait sans que je m’en rende compte. Puis entre la poire et le
fromage, je l’ai vu fixer mes cheveux. A cette époque, je les portais souvent
attachés, tirés vers l’arrière en chignon. Cela me donnait un air sévère qui
révélait l’état d’esprit de mes années à Paris : M’endurcir pour ne pas me
faire marcher sur les pieds.
Greg m’a alors désamorcée. Il m’a dit « détache tes cheveux, je
voudrais voir comment tu es les cheveux lâchés ». Je me suis exécutée.
Sans broncher. « Tu es très belle comme ça, pourquoi tu ne les lâches pas
plus souvent ? ». Puis il a repris la conversation, comme si de rien n’était.
Alors qu’il venait de me troubler profondément. Les filles qui rougissent
facilement me comprendront. C’est comme s’il avait désamorcé mon
bouclier de protection nucléaire en me demandant de lâcher mes cheveux.
En fin de comptes, il m’a demandé de me montrer telle que je suis, au
naturel, et non pas telle que je me présente « dans la société ». Il a voulu me
voir moi, m’enlever ma carapace. Vous trouverez peut-être cela un peu tiré
par les cheveux (c’est le cas de le dire), mais c’est ce que j’ai ressenti.
Aujourd’hui, Gregory est le père de mes enfants. Et je ne porte plus mes
cheveux en chignon !

Trop d’arobase tue l’arobase – témoignage de Lucie,


29 ans
Je recherchais un emploi dans la logistique depuis quelques semaines.
Pour cela, j’assistais à des conférences à Paris sur des thèmes aussi sexy
que la gestion de flux dans le transport routier ou la taxation douanières de
matières dangereuses. A l’un de ces forums, j’ai rencontré Edouard, qui
semblait avoir beaucoup de contacts dans le milieu de la logistique. On a
échangé nos mails, et une semaine plus tard, il m’a proposé d’aller à un
autre forum d’emploi qui se tenait Porte de Versailles. Nous y sommes
allés, il m’a présenté ses connaissances, nous avons échangé nos cartes de
visite, bref, très professionnel. Puis le soir même, j’ai reçu un texto
d’Edouard : « Salut Lucie, voudrais-tu aller dimanche au cinéma avec moi ?
@@J’@a@p@p@r@é@c@i@e@@b@e@a@u@c@o@u@p@@t@a
@@c@o@m@p@a@g@n@i@e@@ »
J’ai eu peur, quand je pensais à lui je voyais des @ partout, j’ai décliné
son offre et j’ai supprimé son contact de mon téléphone. C’est fou car
c’était peut-être un homme très bien, mais là il est sorti trop tôt de la
« norme », il m’a effrayée.
La quatrième dimension – témoignage de Mathilde,
25 ans
Un soir, métro Châtelet. J’attends une copine sur la place Sainte-
Opportune. Je vois un mec marcher vers moi, plutôt mignon, plutôt mon
style. Il se plante devant moi tel une fourchette dans un jambon braisé et me
dit : « OK, ça va te sembler bizarre, mais je te propose de faire tout ce que
tu veux de 19 heures à minuit ».
(…)
Devant mon silence, il répète :
« Là, à partir de maintenant, je ferai tout ce que tu me demanderas,
jusqu’à minuit ».
Ça m’a laissée sans voix. Le pauvre a rougi, et m’a saluée brièvement
avant de repartir, pour ne pas dire, s’enfuir. Evidemment je ne l’ai plus
jamais revu. C’est dommage car dans l’idée, sa proposition était très
séduisante (« euh… tu m’emmènes au Ritz ? » aurais-je dû lui répondre).
Mais malheureusement là, ça ne sortait de nulle part, je ne le connaissais
pas, et sa proposition était tellement énorme qu’elle m’a complètement
déstabilisée.

Le silence des agneaux – témoignage d’Isabelle,


33 ans
Quand mes copines et moi sortions dans des bars à Paris, nous avions
deux objectifs implicites : débriefer sur la semaine écoulée (boulot,
collègues, amis), et rencontrer des hommes. C’est d’ailleurs pourquoi nous,
les filles, passons une heure à nous pomponner (maquillage, essayage
d’habits, parfumage, etc. …), juste pour aller boire un verre, même si c’est
dans le bar PMU du coin.
Ce qui m’a le plus marqué de ces années à Paris (j’y ai habité quatre
ans), c’est que jamais une seule fois un homme n’est venu nous aborder.
Alors certes, on échangeait des regards dès qu’un homme nous plaisait,
parfois ils nous renvoyaient la pareille, et ces échanges silencieux pouvaient
durer toute la soirée. Mais jamais l’un deux ne s’est levé pour venir à notre
table et nous proposer un verre à boire. Pourtant il me semble que les
regards que nous leur lancions étaient éloquents ! Bref, j’ai l’impression
qu’à Paris, les hommes te regardent « et pis c’est tout. » Peut-être que nous
leur faisions peur ?
En tout cas c’est dommage que les hommes restent dans le regard
échangé et donc dans le fantasme finalement. Ils n’arrivent pas à
« transformer leur essai ». Venez nous offrir à boire Messieurs !!!

Bel Ami – témoignage de Mounia, 32 ans


J’ai rencontré Stéphane lors d’un cours de salsa sur Paris, dans le 17e
arrondissement, c’était un mercredi. Stéphane n’était pas un grand danseur,
mais il me faisait rire dès qu’il prenait mes mains pour essayer de
reproduire méticuleusement les pas du prof, il faisait preuve de beaucoup
d’autodérision.
Petit à petit, je me suis mise à attendre avec impatience tous les
mercredi soir, sans me rendre compte que c’était plus pour voir Stéphane
que pour réellement apprendre la salsa. Le fait est que Stéphane n’est pas
un garçon séduisant au premier coup d’œil, physiquement j’entends. Je ne
me serai jamais retournée sur lui dans la rue si je ne le connaissais pas.
Au bout de plusieurs semaines, il m’a invité à une fête qu’il organisait
chez lui pour son anniversaire. J’y suis allée. Dès le début de la soirée
régnait une ambiance bonne enfant, ses amis étaient tous super sympa. Je
remarquais que Stéphane me présentait à eux en mettant sa main sur mon
bras, ou sur mon épaule, cela me donnait l’impression d’être quelqu’un
d’important pour lui et qu’il était fier de présenter à ses amis. A cette soirée,
on a bu, on a dansé, on a rigolé, je me sentais vraiment très bien.
Et Stéphane me lançait régulièrement de longs regards. Cela m’a mis la
puce à l’oreille. C’est là que j’ai commencé à réaliser qu’il ne m’envisageait
peut-être pas que comme une amie. Tout à coup, je me suis mise à le
regarder différemment. Comme un homme. Pas comme un ami. La soirée se
terminait, les derniers invités partaient. Je lui ai dit que je partais aussi. Il
m’a demandé de rester. Pourquoi ? Parce que j’ai envie de goûter une
dernière bouteille avec toi. La porte se ferme sur les derniers invités. Alors
c’est quoi cette bouteille que tu veux me faire goûter ? C’est toi. Et sans me
laisser le temps de réagir, il m’a embrassée. J’ai aimé ça. Son audace m’a
surprise et m’a complètement fait craquer. Aujourd’hui, cela fait deux ans
que nous sommes ensemble, et je l’aime toujours autant.
La menace fantôme – témoignage de Julie, 26 ans
Ce qui m’a marquée à Paris, ce sont les groupes d’hommes qui traînent
dans la rue. Je marche sur le trottoir, et de loin je vois un groupe de mecs.
Que des hommes, souvent cinq ou six. Parfois plus. Je sais d’avance que je
vais devoir passer devant eux, et je sais qu’ils me regardent arriver. Cette
situation est extrêmement crispante pour les filles, on a l’impression d’être
une petite souris qui doit passer devant un groupe de chats affamés.
Donc lorsque l’on passe devant eux on se met automatiquement sur la
défensive. Et quand il y en a un qui me dit « vous êtes charmante
mademoiselle », je ne réponds rien, je presse le pas, et m’éloigne le plus
vite possible de ce groupe d’hommes qui doit penser encore une fois que les
Parisiennes ne sont décidément pas sympas.
Le problème dans ce genre de situation, c’est que je suis seule face à un
groupe d’hommes. Intuitivement, c’est une menace. Je ne vais penser qu’à
m’éloigner le plus vite possible d’eux. Mais si un homme seul, sans ses
amis, m’abordait dans la rue, je crois que je ne me mettrais pas autant sur la
défensive. Je l’écouterai sûrement.

L’apagogie amoureuse – témoignage de Mireille,


34 ans
Un jour, par une belle nuit étoilée, je sortais de chez mon amie Francine
avec qui j’avais bu huit tasses de thé et mangé quatre Prince de Lu. Sur le
boulevard Montparnasse, j’ai cherché une poubelle pour jeter mon
chewing-gum. N’en trouvant pas, en effet c’était un dimanche, je me dis
que le mieux pour moi serait de boire une dernière bière avant le coucher.
J’avais très chaud, on était en décembre.
Arrivée à un bar ici qui était bar là je ne sais plus, je me suis assise
devant une bonne omelette fumante et odorante. J’empoigne mes couverts
pour attaquer la découpe de ce bon gigot, lorsque soudain un homme
s’assoit en face de moi. J’ai tout de suite remarqué son beau profil. Gauche
le profil. Il me dit :
- Mademoiselle, souhaitez-vous de l’aide pour enlever les arêtes de
votre poisson ?
- Avec plaisir Monsieur, j’ai repéré une scie dans les cuisines, cela vous
aidera-t-il ?
- Pas la peine, charmante dame, j’ai les ongles longs. Savez-vous que
jamais je n’avais vu d’aussi jolis yeux ?
- Oui, j’avoue que les mirettes de ce merlan frit m’ont de suite tapé dans
l’œil.
- Cela ne vous a pas fait mal ?
- Non, pensez-vous, j’ai maîtrisé la bête, c’est ainsi qu’elle a fini dans
mon assiette.
- Ma dame, vous m’épatez. Voulez-vous partager avec moi votre pâtée ?
Et c’est ainsi que par une belle matinée d’automne, Gontran et moi
avons partagé notre premier goûter d’amoureux. Ce qui m’a plu chez lui ?
Son sens de l’absurde…
Messieurs, c’est la fin de la pause-café. On reprend le cours ?
VII
FAIRE DURER
La revoir… Une étape délicate

Au Gros Minet, rue vieille du Temple, Paris 1er, Mercredi 18 h 52


Cyril : Tes conseils ont finalement porté leurs fruits… J’ai chopé le
numéro d’une petite rousse hier, je sens qu’elle a bien mordu à mon
hameçon…
- Cool, je suis contente que ça fonctionne finalement. Vous allez vous
revoir ?
- Je ne sais pas. On en a parlé comme ça vite fait, rien de concret.
- Comment ça rien de concret. Et tu en fais quoi de son numéro de
téléphone ?
- Ben rien. J’attends qu’elle m’appelle, c’est comme ça qu’il faut faire
non ? Ca fera gros lourd si c’est moi qui l’appelle.
- Mais donc depuis que vous vous êtes échangé vos numéros tu ne lui as
envoyé aucun message ?
- Non. J’attends qu’elle le fasse. Je sens que je me suis planté là non ?

- Un poil, oui. Rectifions cela pour ne plus que ça se reproduise…


Nous avons vu au cours des chapitres précédents différents moyens
d’aborder la Parisienne, en différents lieux et via différents médias.
Grâce à mes utiles conseils, vous avez obtenu le précieux sésame, c’est-
à-dire son numéro de téléphone, son mail, ou son contact Facebook.
Qu’allez-vous en faire ? L’encadrer dans vos toilettes afin de débuter un
nouveau tableau de chasse ? Le diffuser auprès de vos copains pour vanter
vos talents de dragueur émérite ? Le perdre parce que la poche de votre
pantalon est trouée ?
Que nenni.
Ce sésame, il vous faudra le considérer comme la prunelle de vos yeux,
car il représente peut-être le début d’une très belle histoire d’amour !!! (ou
d’un plan cul, au choix, mais bon les deux vous conviendront à mon avis).
Vous devez maintenant relever un nouveau défi : la revoir !
Tout d’abord, la Parisienne vous a donné son contact, certes, mais qui
lui dit que vous n’avez pas récolté ainsi une dizaine d’autres numéros au
cours de la même soirée, et qu’elle ou une autre après tout cela ne vous
importe guère (et même si c’est le cas, il ne faut surtout pas qu’elle s’en
aperçoive !)….
Il vous faut donc la rassurer très rapidement sur le fait qu’elle est
unique à vos yeux, et que votre rencontre vous a totalement charmé (si, si,
vous êtes subjugué).
Vous devrez la rassurer très simplement et de manière romantique en lui
envoyant un petit message juste après l’avoir rencontrée, dans l’heure
qui suit votre « séparation ».
Par exemple :
« Chère Cunégonde,
Ce fut un plaisir pour moi de te rencontrer ce soir, comme quoi Paris
peut parfois être magique… (- : j’espère que tu es rentrée chez toi sans
encombre. A bientôt pour une expo ?
Bernard ».
Il est important d’envoyer ce message juste après votre rencontre, car la
Parisienne se réjouira de savoir qu’elle a fait de l’effet à un bel inconnu, et
qu’il pense à elle dans l’ombre de la nuit.
Si vous l’envoyez le lendemain, cela sera déjà trop tard, elle ne sera
plus dans l’ambiance de la soirée, ni dans le rêve de la nuit Parisienne, où
tout est possible. Une Parisienne est capable de faire des folies après deux
heures du matin, mais une fois que la nuit est finie et qu’une nouvelle
journée commence, la méfiance et la distance reprennent le dessus.
Suite à votre message, la Parisienne vous signifiera si elle veut vous
revoir ou pas. Donc si dans les deux jours qui suivent vous n’avez pas de
réponse à ce message alors laissez tomber. En revanche si elle vous répond,
alors c’est qu’elle vous ouvre une nouvelle porte. Entrez-y !
Après sa réponse, je vous conseillerais de ne pas lui répondre trop
rapidement. Pas immédiatement en tout cas. Laissez passer deux jours. Et
puis répondez-lui. Après cette étape, vous pourrez lui répondre rapidement
sans problème.
Mais au début des échanges, je vous conseille vraiment de la laisser
mariner un peu. Plus vous tarderez à répondre, plus elle attendra votre
réponse. Vous détestera peut être. Mais votre réponse venant, elle vous
adorera. Les filles sont malheureusement ainsi faites (je dis
malheureusement car j’en suis une…)
En revanche, pour les échanges qui suivront, ne tardez pas trop à
répondre car cette stratégie peut avoir l’effet inverse. Elle finira par se
désintéresser de vous, et vous aurez tout perdu.
Cette manière de faire vous permettra de décrocher très rapidement une
deuxième rencontre. Vos affinités mutuelles feront le reste.

A retenir
Pour revoir une Parisienne que l’on vient de rencontrer, il faudra :
- Avoir son numéro de tél ou adresse mail ou tout autre moyen de
contact
- Lui envoyer un message romantique dans l’heure qui suit votre
rencontre
- Une fois sa réponse obtenue, attendre deux jours avant de lui
répondre
VIII
L’ENSORCELER
Comment créer un climat propice au sentiment amoureux (ou
comment faire en sorte qu’elle vous kiffe)

Vous avez revu votre Parisienne, rencontrée dans un bar, dans un club,
dans le métro, que sais-je, peut-être dans votre laverie. Vous avez suivi avec
minutie (avec qui ?) le modus operandi de l’approche de la Parisienne.
Félicitations, vous êtes donc arrivé à cette étape cruciale où la Parisienne
décidera de vous ranger dans la catégorie Amis ou dans la catégorie
Amants.
Les bras vous en tombent.
Quoi, comment ça ? Moi ? Un ami ? Bien sûr que non, elle se doute
bien que si je l’ai abordée ce n’est pas pour jouer aux dominos avec elle !
Hélas ! Trois fois hélas ! La femme possède cette particularité souvent
absente chez les mâles, de considérer qu’une rencontre entre un homme et
une femme peut tout aussi bien déboucher sur une amitié que sur une
relation amoureuse. Et que si l’homme la rappelle pour fixer un nouveau
rendez-vous, c’est peut-être juste parce qu’il la trouve sympathique et veut
la revoir pour ne pas aller seul au cinéma. De cette naïveté non feinte
Messieurs, il faut vous méfier. Car enfin lorsque la belle se sera mis dans la
tête que vous n’êtes « qu’un ami », il vous sera très difficile d’avancer sur le
terrain de la séduction.
Mais attention, si vous avez bien retenu mes chapitres précédents, les
femmes, et les Parisiennes surtout, n’apprécient pas d’être draguées de
façon rapide, ouverte et impudique. Elles prendront cela pour une agression
et se fermeront à vous.
Alors comment trouver l’équilibre ? Comment lui faire comprendre
qu’elle vous plaît, tout en la laissant avancer à son rythme ? Lisez
attentivement ce qui suit. « Agathe ze solution for you. »
Tout d’abord, la flatterie saura faire comprendre à votre demoiselle
qu’elle ne vous laisse pas indifférent. Soyez sincères, louez ce que vous
aimez en elle, faites l’éloge de sa coiffure, de son intelligence, de son
sourire, de tout ce qui vous fait craquer. Envoyez-lui des ondes positives !
Faites-la se sentir séduisante avec vous ! Mais attention, pour ne pas
l’effrayer par une avalanche de compliments qui la gênerait (trop de
compliments tue le compliment), le mieux est de la complimenter en toute
discrétion, l’air de rien, au cours d’une conversation lors d’un repas, ou
lors d’une ballade.
Par exemple : « J’ai raté le début de ma réunion ce matin. Problèmes
sur le RER A. Je pense que ça fait bien trois fois que ça m’arrive cette
semaine. Tiens au fait, ça te va bien les cheveux attachés comme ça. Ca met
ta nuque en valeur (arrêt de vos yeux sur sa nuque). Bref, donc demain je
pense prendre le vélib pour aller au boulot. »
Notez que la flatterie n’est pas seulement verbale. Elle doit également
être visuelle. Vos yeux ne doivent surtout pas la fuir, mais au contraire la
manger, la caresser, la croquer. Imaginez qu’elle arrive à votre rendez-vous
en jupe. Elle appréciera que vos yeux caressent ses gambettes et qu’alors
vous lui fassiez un sourire béat avant de l’embrasser sur les deux joues pour
la saluer.
Flattez son fard à paupières, flattez la couleur de son vernis, flattez ses
escarpins, flattez sa coiffure, flattez tout ce qui la renvoie à sa féminité.
La femme ne devient femme que si l’homme la considère comme telle (et
inversement).
Ensuite, habituez-la à votre « existence » à ses côtés. Ne lésinez pas sur
les propositions de sorties, sur les petits dîners partagés ensemble. Sur les
tchats internet, sur les texto envoyés, sur les appels téléphoniques
impromptus. Par exemple, vous entendez une chanson qui vous plaît à la
radio, appelez-la pour la partager avec elle et lui demander si elle la connaît.
L’appel durera deux minutes, mais pendant ces deux minutes, vous aurez
fait irruption dans son esprit.
La botte secrète étant d’être très souvent présent, mais jamais
longtemps. Sinon vous la contraindriez. La Parisienne aime se sentir
indépendante. Elle rejettera sans nul doute un homme qui la contacte très
souvent et ce pour parler longtemps avec elle. Je le déconseille donc dans le
cadre de la séduction (car évidemment, une fois en couple avec elle, vous
aurez tout le loisir de discuter des heures durant, sans la lasser…)
Pour la séduire, n’oubliez pas qu’il faut créer le manque. Il n’y a pas de
manque s’il n’y a pas d’absence. Ainsi vous devrez envahir sa vie,
lentement mais sûrement. Bien entendu, il faut y aller progressivement.
Mais l’objectif est que vous arriviez à un contact quasiment quotidien avec
votre belle.
En amour, rien n’est plus fort que l’accoutumance.
Remplissez ses rêveries, gorgez ses pensées, inondez là par petites
touches de votre présence. Bientôt, elle ne pourra plus se passer de vous.
Une fois que vous serez parvenus à établir un contact quotidien avec
elle, instillez le doux poison qui fera sauter tous les verrous de sa
pudeur : la jalousie. Attention, on marche ici sur des œufs. Loin de moi,
l’idée de vous faire pavaner devant votre demoiselle aux bras d’une autre.
Ce serait goujat, méchant, et indigne de vous. Non. Je vais vous expliquer
comment faire naître ce sentiment en elle sans pour autant l’humilier.
Pendant deux ou trois jours, ne donnez plus de nouvelles. Aucune. Pas
de texto, pas de post sur Facebook, pas de SMS, pas d’appel, RIEN. Votre
disparition brutale et soudaine la fera immanquablement constater une
chose simple : vous lui manquez ! Ne serait-ce pas là le début d’un
sentiment amoureux ? Attention, cela ne marchera que si vous avez réussi à
créer l’accoutumance ! Vous voulez savoir ce qui se passe dans la tête de la
demoiselle lors de votre absence ? Ceci :
Premières heures : « Tiens, pourquoi il ne décroche pas ? Bon, il doit
être en réunion. »
Première journée : « Il n’est pas connecté sur Facebook. Il avait peut-
être un dîner. Je vais lui envoyer un texto. »
Première nuit : « Il n’a pas répondu pas à mon texto. Il est chié quand
même. »
Deuxième journée : « Toujours aucun message. C’est bizarre quand
même. Qu’est-ce qu’il fabrique ? »
Message laissé sur votre répondeur : « Salut Fred, c’est Emilie. T’es
sûrement très occupé mais rappelle-moi quand t’as un p’tit moment. On se
boit un verre vendredi ? Bisous ! »
Le soir même : « Mais qu’est-ce qu’il me fait là ? Merde, je m’inquiète
moi. Il ne m’a pas dit qu’il s’entendait bien avec une de ses collègues ? »
La nuit : « Suis sûre qu’il drague sa collègue. En fait il n’en a rien à
faire de moi. Il s’est bien moqué de moi tiens… »
Le matin du troisième jour : « Je le hais je le hais je le hais ».
Le troisième jour au déjeuner avec ses copines : « Plus de nouvelles
de Fred. Je pense qu’il a trouvé une fille. Il m’avait parlé d’une collègue à
lui ».
La nuit : « Mais pourquoi je pense à Fred ? De toute façon c’est un
salop ce mec. Et zut, en fait il me plaisait. Et je n’arrive pas à dormir ».
Le quatrième jour : vous l’appelez :
- Salut Emilie ! Tu vas bien ?
- Ca va (vous répond-elle d’un ton glacial). (….) Et toi, tu deviens
quoi ?
- Rien de très drôle. Mardi j’ai eu un appel en urgence de ma famille,
mon père a eu un petit accident de voiture. Rien de grave, mais je suis
rentré chez moi quelques jours pour aider ma mère à la maison. Le pire
étant que j’avais oublié mon chargeur de portable à Paris. Bref, coupé du
monde. J’ai eu tes messages en rentrant. Je t’ai manqué ?
- Ben non idiot. Je me suis inquiétée pour toi, c’est tout.
Hé oui, ainsi vont les Parisiennes, fières et sensibles à la fois. Tout en
vous résistant, elles désireront que vous les vainquiez. Et ce qu’elles ne
vous demanderont pas, elles rêveront de l’obtenir. Pas facile ? hein ? Ne
vous découragez pas, vous allez très bien vous en sortir, je vous fais
confiance.

A retenir
Pour rendre une Parisienne amoureuse de vous, il faudra dans
l’ordre :
- La flatter sur sa féminité (discrètement et avec sincérité)
- L’habituer à votre présence (objectif : le contact quotidien)
- Réveiller sa jalousie (mais restez élégants !)
IX
L’EMBRASSER
La première fois avec votre Parisienne… (Interdit aux moins de
18 ans)

Certains trouveront peut-être ce chapitre superflu.


Je leur avancerai deux arguments contraires :
- Et d’une, bon nombre de mes amis m’ont demandé au bout de
combien de temps il est d’usage d’embrasser et de faire l’amour avec une
Parisienne.
- Et de deux, et ceci ne concerne que moi, j’ai toujours rêvé d’écrire des
textes érotiques. Le sujet ne s’y prête pas tellement ici, mais allez, vous
m’accorderez bien trois ou quatre lignes empreintes de volupté.
Alors reprenons où nous en étions restés. Vous revoyez votre
Parisienne, tout se passe bien, les atomes crochus s’accrochent, la chimie
opère, et vous renouvelez les rendez-vous avec elle.
Comment faire pour l’embrasser pour la première fois ?
Souvenez-vous que la Parisienne aime qu’on lui demande l’autorisation
informelle de disposer d’elle. Elle se donnera corps et âme à vous,
uniquement si elle sent que vous la respectez, et que vous ne la forcez en
rien.
Forcer une Parisienne, c’est un échec garanti.
A vos côtés, elle doit se sentir protégée, et non menacée. Sinon elle
vous reléguera au même rang que le métro, la pollution, le con qui klaxonne
dans sa camionnette, et l’individu en capuche qui marche bizarrement
derrière elle.
C’est pourquoi je vous conseille le scénario suivant, romantique mais
sans en faire des tonnes. Respectueux, mais affirmé.
Vous l’invitez dans un bon restaurant italien, où vous aurez pris soin de
commander une délicieuse bouteille de vin et de payer l’addition, puis vous
vous baladez dans les rues de Paris en vous frôlant l’un l’autre (sans faire
de pogo évidemment, la demoiselle ne ferait pas le poids et s’envolerait
lestement sur la chaussée).
Essayez à ce moment-là de lui tenir la main, et voyez si elle la laisse. Si
elle la retire, c’est qu’elle n’est pas prête à un contact physique plus poussé
avec vous. Inutile d’insister si tel est le cas ! En revanche, si elle laisse sa
main dans la vôtre, vous pourrez vous arrêter pour lui dire ceci :
- J’ai envie de t’embrasser.
La demoiselle sera alors à vous, j’en mets ma main à couper.
Le lendemain, je vous suggère fortement de lui offrir des fleurs. Pas
un énorme bouquet, elle ne saurait pas où le mettre et serait gênée de votre
emballement trop rapide. Non, restez sobre, mais romantique. Une rose
toute simple, ou un petit bouquet de tournesols feront l’affaire.
Ça y est, vous avez embrassé votre demoiselle et vous lui avez offert
une fleur pour qu’elle se souvienne à jamais de ce moment magique. Je sens
que vous devenez chaud !
Oui car maintenant vous avez envie de faire l’amour avec elle ! C’est
bien normal, elle aura certainement envie de le faire avec vous également.
Mais elle ne vous le dira pas, et n’en laissera rien paraître.
La Parisienne est pudique, elle attend que l’homme lui montre son
désir pour montrer le sien.
Soyez patients, plus vous attendrez, plus la demoiselle aura du désir
pour vous. Et quand enfin le moment sera venu, vous saurez gérer cela
comme deux grandes personnes. Ici s’arrête ma mission et commence
l’intimité d’un couple, d’une nouvelle histoire d’amour à Paris.
Jean-Paul glissa sa main entre les cuisses déjà humides de Valérie.
Instantanément, il sentit son membre durcir. Valérie ferma les yeux de
plaisir, et sentit une onde de sensualité courir depuis sa gorge jusqu’à son
ventre, et se planter dans son pubis comme une dose de délice charnel. Elle
sentit le suc rosé de l’excitation perler entre les lèvres de son sexe, et couler
sur son clitoris enflé de sensibilité féminine. Elle s’approcha de Jean-Paul,
colla sa bouche sur le phallus gonflé jusqu’à l’explosion, et l’embrassa
jusqu’à ce qu’ils se perdent dans la jouissance infinie de leur amour.
(si avec ça je n’ai pas réussi à vous chauffer alors je jette l’éponge…
dans la Seine)

Enjoy Messieurs les Gentlemen…


Epilogue
Dimanche soir. Plusieurs mois ont passé depuis ce fameux matin où j’ai
pris la décision d’écrire un recueil de conseils pour séduire les Parisiennes.
Je laisse mes pensées divaguer. Je me demande si mes confidences auront
aidé à la formation de nouveaux couples d’amoureux.
Soupir de contentement. Je m’assois confortablement sur mon canapé,
une tasse de thé vert à portée de main, et consulte mes mails. Tiens, un
message de Cyril. Je réalise soudain que ça fait longtemps que l’on ne s’est
pas vu. Que me raconte-t-il ?
Salut Agathe Youbaibe ! (Mon Dieu qu’il est drôle…)
Tout va bien pour toi ? Le boulot ? Le perso ?
Ça fait un bail qu’on ne s’est pas pris un verre non ? Du coup faut que je te raconte.
Quoi ? Mais tout, voyons ! Ca a commencé il y a un mois à peu près. Par une froide soirée de
novembre, je décide d’aller au cinéma. Inutile de te dire ce que je suis allé voir, ça n’avait
aucun intérêt, je pense que je voulais juste me changer les idées, être dans la salle noire qui te
fait oublier le quotidien, et les échecs répétés avec les meufs. Bref. Pas grand monde dans la
salle, mais je repère une chevelure blonde et esseulée, située pile à l’endroit où j’aime m’assoir
pour regarder les films (si, si, j’ai un endroit fétiche). Je m’approche et lui demande s’il y a
quelqu’un à côté d’elle. La toison d’or tourne vers moi son petit museau busqué et me répond
d’une voix douce comme la caresse du vent « non y a personne ». Penses-tu, je saute sur le
siège en m’y encastrant tel un pacha sur ses coussins de soie.
Sur l’écran défilent des bandes annonces. Là je me dis « Cyril, c’est le moment de tenter
ta chance. Trouve un sujet neutre, et aborde-la ! »
« Vous voulez du pop-corn ? » Je précise ici que je n’en avais pas acheté mais qui ne tente
rien n’a rien, elle me dirait oui que j’irais courir à la caisse lui en chercher.
Elle me regarde. Je sens ses yeux me passer au scanner. En une demi-seconde elle aura
tiré un profil psy complet de ton pauvre ami et de son offre de pop-corn. J’ai entendu quelque
part que les yeux des Parisiennes ont toujours l’air de faire quelque chose de plus que de nous
regarder. Je confirme. Mais le croiras-tu ou pas, elle m’a répondu : « pourquoi pas ».
Je cours à la caisse et je reviens avec un gros cornet bien rempli, histoire de faire durer ce
moment de partage inespéré. Pas trop eu le temps de parler avant le film qui a vite commencé.
Mais une fois le film fini et les pop-corns engloutis, je lui ai demandé si elle était du quartier et
si elle venait souvent dans ce cinéma. Bref, on a discuté, lui ai posé plein de questions sur elle,
et de fil en aiguille, ben elle m’a filé son mail ! (Je demande une haie d’honneur ma chère). Et
tu l’auras mon cher !
En rentrant chez moi, je lui ai envoyé un petit message l’air de rien, juste pour marquer le
coup et lui montrer que j’avais apprécié la rencontre. Une semaine après, on s’est donné
rendez-vous pour un autre ciné. J’avais prévu le pop-corn en avance cette fois. Et en plus, on a
enchaîné le ciné avec un petit verre. Un truc qui te fera plaisir, figure-toi que j’avais mis mon
bracelet brésilien, et bien elle m’a demandé où je l’avais acheté. Me suis mis en mode
baroudeur, j’ai abaissé les cartes de mon voyage au Sénégal, du soleil, des plages, de la
musique et du coupé/décalé, je t’informe humblement qu’elle n’a pas pu résister à mon charme.
Bon, elle n’a pas succombé tout de suite, mais là je sentais que le poisson mordait bien. Au
cours de la conversation, j’ai quand même réussi à caser d’un air détaché que je trouvais ses
cheveux magnifiques, et son nez adorable. Je peux te confirmer que des compliments lâchés
l’air de rien entre la poire et le fromage ne tombent jamais dans l’oreille d’une sourde. Effet
garanti. Le rendez-vous d’après, c’est elle qui me l’a proposé. Une expo. Tu penses, avec moi
l’inculte. J’ai un peu stressé, du genre « merde, elle va se rendre compte qu’en dehors de la télé,
du ciné, et du Sénégal, je suis un peu limite ». Et en fait c’est passé ! Et tu sais comment ? Je
l’ai écoutée ! Elle savait tout, j’avais juste à lui poser plein de questions, à essayer de la mettre
en défaut, et à la flatter sur son incommensurable savoir ! (Narquois je ne suis pas, elle m’a
vraiment épaté).
Le week-end dernier, je lui ai proposé un dîner. Accroche-toi, car je lui ai proposé un
restaurant italien. Oui Madame. Tu devines la suite ? Vin rouge extra, bouffe divine, elle était
super-belle, moi je ne pensais qu’à l’embrasser. En sortant il faisait froid, j’ai passé mon bras
autour de ses épaules, elle s’est laissée faire. On a marché longtemps comme ça, le long de la
Seine, collés l’un contre l’autre, l’esprit un peu embué par le chianti. Puis on est arrivé à sa
station de métro. Qu’est ce qu’elle était belle. Elle me dit :
- Quand veux-tu qu’on se revoie ?
- Pour l’instant j’ai envie d’autre chose.
- De quoi ?
- De ça.
Je l’ai embrassée. Doucement, rapidement, légèrement.
Elle m’a regardé, encore ces yeux qui me scannent, qui me fouillent, qui me fixent. Une
demi-seconde. Et c’est elle qui m’embrassait.
Voilà, tu sais tout. Sais pas ce que ça va donner cette histoire. Mais en tout cas, ma
princesse, ma Parisienne, je la tiens.
Et toi, les Parisiens ?
Gros bisous la Miss
Ton ami Cyril
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