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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s

( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

1 ) Concur re nce , m a r ché s, ré gle m e nt a t ion


Thé or ie de la ca pt ur e ou é conom ie posit ive de la r é gle m e nt a t ion
L'aut orit é réglem ent aire est vénale et soum ise à l'influence des groupes de pr ession. I l n'est plus le
garant de l'int érêt général. La r églem ent at ion est ici analysée com m e un service échangé ent r e les
décideurs polit iques et les fonct ionnaires ( offreurs) et les dirigeant s des ent reprises ( dem andeurs) .
Les offreur s cherchent à m axim iser leur chance de r éélect ion ou à obt enir de fut urs post es dans les
indust ries qu'ils ont sous leur t ut elle. Les dem andeurs souhait ent de leur côt é se pr ot éger de la
concur r ence, en part iculier ét rangèr e. Cet t e approche est connue sous le nom de t héorie de la
capt ure de la r églem ent at ion, parce que le réglem ent eur devient un agent ent ièrem ent au serv ice des
int érêt s des ent r eprises. Pour lim it er l'act ion des groupes de pression, les t enant s de cet t e école
préconisent une solut ion radicale qui consist e à r et irer à l'Ét at le dr oit de réglem ent er.
( St igler)

Économ ie publique n or m a t ive


L'aut orit é réglem ent aire a pour obj ect if l'efficacit é économ ique. Elle est soucieuse de l'int érêt général.
L'exist ence de défaillances ( bien public, ext ernalit é, m onopole nat ur el) du m arché, m is en évidence
dans le cadr e de l'économ ie du bien- êt re, j ust ifie l'int ervent ion publique. L'Ét at doit donc par la
réglem ent at ion influer sur le com port em ent des firm es et des consom m at eurs. Sa dém ar che est
norm at ive, elle vise à at t eindre une allocat ion des r essour ces opt im ale de t ype par et ien ( sit uat ion
dans laquelle on ne peut am éliorer le bien- êt r e d'un individu sans dét ér iorer celui d'un aut re individu,
opt im um de prem ier rang) . Despot e bienveillant , assim ilé à un planificat eur parfait , l'Ét at n'est
cont raint ni par des difficult és de collect e d'infor m at ion, ni par des capacit és de calcul lim it ées. I l est
de ce fait considéré com m e infaillible. Un exem ple de cet t e r églem ent at ion est celle de Ram sey-
Boit eux sur les m onopoles.
( Pigou)

N ouv e lle é con om ie publiqu e


L'idée est d'analyser les défaillances du législat eur et de les corriger , car le m ar ché n'est pas la seule
sour ce d'insuffisances. Les défaillances de la r églem ent at ion doivent êt re réduit s au m inim um afin
d'about ir à une allocat ion paret ienne efficace de second rang. Cet t e der nière est l'affect at ion des
ressources qui est la " m eilleure possible" com pt e t enu de l'exist ence de diverses cont raint es qui
em pêchent de par venir à un opt im um de Par et o. Ces défaut s sont principalem ent : l'asym ét rie
d'inform at ion ent re le r égulat eur et le réglem ent é ; l'int érêt personnel du régulat eur ; son insuffisant e
cr édibilit é. La t héorie des incit at ions et des cont rat s ( par exem ple du t ype assur eur/ assur é ou cont rat
de t ravail) perm et t ent de rem édier de ces défaut s.
( Laffont , Tirole)

Opt im um pa r e t ie n
il se définit com m e une sit uat ion économ ique efficace socialem ent au sens où per sonne ne peut
am éliorer sa posit ion sans dét érior er celle des aut res.
( Paret o)

Thé or è m e de Coa se
Selon Coase, prix Nobel 1991, en l'absence de coût s de t ransact ion et si les dr oit s de pr opriét é sont
définis, les agent s peuv ent cor riger spont aném ent les ext ernalit és en passant par le m ar ché. Dans un
m onde sans coût de t ransact ion et en concurr ence parfait e, la cr éat ion de richesse grâce à l'ut ilisat ion
des r essour ces de l'économ ie est indépendant e de la r épart it ion des dr oit s de pr opriét é. Les agent s
peuvent , en effet , facilem ent échanger les dr oit s sur ces r essour ces pour pr oduire, chacun y t r ouvant
int érêt . Par conséquent , l'ensem ble de la législat ion affér ent e à ces dr oit s est inut ile. C'est l'ex em ple
dit du " pollueur- payeur " . Une ent reprise rej et ant des effluves dans une rivière doit achet er une
part ie des dr oit s de pr opriét é de l'eau, init ialem ent dét enus par les vict im es pot ent ielles pour pouvoir
produire. L'Ét at n'a donc à int erv enir qu'une seule fois pour assur er le fonct ionnem ent de l'économ ie
en at t ribuant init ialem ent les droit s de pr opriét é. La réglem ent at ion ne peut donc s'im poser qu'à deux
condit ions : que les coût s de t ransact ion de r églem ent at ion soient inférieurs aux coût s des aut r es
solut ions, que ces coût s soient inférieurs aux bénéfices de l'act ion elle- m êm e. En effet , la
réglem ent at ion n'a de sens que si elle perm et une allocat ion efficace de m oindre coût .

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 1


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( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

( Coase)

Thé or è m e d'im possibilit é d'Ar r ow


Ce t héorèm e généralise le paradoxe de Condorcet ( 1785) . Arr ow, prix Nobel 1972, m ont re que la
t ransit ivit é qui caract érise les choix rat ionnels d'un individu ne peut êt r e agr égée pour obt enir un
processus de choix sociaux t ransit ifs ( fonct ion de bien- êt r e social) .
( Arr ow)

Thé or ie du choix socia l


La t héorie du choix social a pour obj et d'analyser la relat ion ent re pr éfér ences individuelles et
décisions collect ives et de dét er m iner s'il est possible de dériver des pr éfér ences individuelles les
préférences collect ives. Cela est indispensable pour ét ablir un ordre, une évaluat ion des différent s
ét at s sociaux et const ruire des indicat eurs pert inent s du bien- êt re social.
( Condor cet , Ar r ow, Sen)

Thé or ie de la j u st ice
Cet t e t héorie s'efforce d'énoncer un principe de j ust ice suscept ible de guider la m ise en place
d'inst it ut ions r éalisant un consensus social général qui s'im pose sans pour aut ant cont r edire le
principe d'efficacit é économ ique. Cela conduit à définir deux principes : 1°) le principe de libert é s elon
lequel chaque personne doit avoir un droit égal au syst èm e le plus ét endu de libert és de base égales
pour t ous, qui soit com pat ible avec le m êm e syst èm e pour les aut r es ; 2°) le principe de différ ence
au t erm e duquel les inégalit és sociales et économ iques doivent êt r e t elles qu'elles soient : a) au plus
grand bénéfice des plus désavant agés, b) at t achées à des fonct ions et à des posit ions ouvert es à
t ous.
( Rawls)

Thé or ie de la coa lit ion m inim a le


La principale hypot hèse de cet t e t héorie est que t out es les quest ions polit iques im pliquent
fondam ent alem ent des redist ribut ions à som m e nulle de la richesse. Dès lors, la st rat égie opt im ale
des hom m es polit iques consist e à faire en sort e que la coalit ion opposée soit la plus grande possible
t out en la cant onnant dans la posit ion de perdant e dest inée à pay er .
( Riker)

Thé or ie de l'é quilibr e gé né r a l


Form ulée par Léon Walr as à la fin du XI Xèm e siècle, elle t raduit les écrit s d'Adam Sm it h et son
principe de la m ain invisible en t erm es m at hém at iques. Un syst èm e d'équat ions d'offre et de
dem ande décrit les com port em ent s des agent s, product eur s et consom m at eurs. L'égalit é ent re offr e
et dem ande sur les différent s m ar chés cor respond à une sit uat ion d'équilibre général. Cet équilibre
est at t eint par un m écanism e de t ât onnem ent .
( Walras)

Thé or ie du ga spilla ge bu r e a ucr a t iqu e


La st ruct ur e bur eaucr at ique qui prévaut dans le sect eur public ent raîne un gonflem ent inut ile des
dépenses publiques, soit parce que les pr ogr am m es publics sont t r op im port ant s, soit parce que les
com binaisons product ives m ises en œuvr e sont non opt im ales.
( Niskanen)

Thé or ie de la m a in in visible
Selon Adam Sm it h, l'individu ne " cherche que son pr opr e gain " m ais par son act ion personnelle et
isolée il cont ribue à une fin qui le dépasse, l'int ér êt général. Les opérat ions des agent s, appar em m ent
indépendant es les unes des aut r es, sont en fait coordonnées ( m ain invisible) et about issent à une
sit uat ion dans laquelle les product eur s peuvent vendr e leurs m ar chandises et les consom m at eurs
sat isfaire leurs besoins. Une t elle issue est garant ie par un syst èm e de prix et de salaires flexibles qui
assur e un équilibre efficient sur t ous les m ar chés. La som m e des int érêt s individuels et égoïst es est
égale à l'int érêt général.
( Sm it h)

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( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Thé or è m e de la m a in inv isible f a ible


Théor èm e selon lequel les vert us allocat ives du m arché ne sont pas lim it ées au cas de concur r ence
pure et parfait e m ais valent égalem ent pour les m archés m onopolist iques cont est ables.
( Baum ol, Bailey, Willig)

Thé or ie de s m a r ché s cont e st a ble s


Marché sur lequel une nouvelle ent reprise peut à t out m om ent v enir s'inst aller. I l n'y a pas de
barrièr e à l'ent rée du m arché. Cet t e sit uat ion garant it la concur rence et donc l'efficience des
ent reprises pr ésent es sur le m ar ché, m êm e si elles sont peu nom br euses.
( Baum ol, Panzar, Willig)

2 ) D é m ogr a phie e t é conom ie


La " nouv e lle é con om ie de s m igr a t ion s"
Les m igrat ions résult ent de décisions collect ives prises dans des sit uat ions d'incert it ude et
d'im perfect ions des m ar chés. Ainsi, dans les cam pagnes, une m auvaise récolt e ent raîne une baisse
des r evenus. Afin de m inim iser les risques, une fam ille peut décider de faire part ir quelqu'un à
l'ét ranger , les revenus de ce dernier ét ant une sort e d'assurance. Ce ne sont donc pas les écart s de
revenus qui sont dét er m inant s m ais les préoccupat ions d'assurance cont re l'incert it ude.

Thé or ie de la dé m ogr a ph ie e t de l'é pa r gne


Modigliani, prix Nobel 1985, et Brum berg relient l'épargne au cycle de vie de l'individu. I ls supposent
que l'individu cherche à m axim iser l'ut ilit é de sa consom m at ion fut ure. Cont rairem ent à Friedm an,
pour qui la période de m axim isat ion de l'ut ilit é est infinie et donc, que l'individu n'épargne pas
seulem ent pour lui- m êm e m ais égalem ent pour ses descendant s, Modigliani et Brum berg supposent
que la période est finie. L'individu épargne seulem ent pour lui- m êm e. L'individu répart it sa
consom m at ion au cours du t em ps et accum ule une richesse qu'il consom m era au cour s de sa r et rait e.
I l en r ésult e not am m ent que : 1°/ l'épargne globale est dét erm inée par des fact eur s économ iques et
dém ographiques ( st ruct ure par âge, espérance de vie) ; 2°/ le t aux d'épargne g lobal est const ant au
cour s du t em ps ; 3°/ les gains en capit al affect ent la consom m at ion de m anière t rès lim it ée.
( Modigliani, Brum berg)

Thé or ie de la com pt a bilit é pa r gé n é r a t ion


Le m odèle t héorique de com pt abilit é int ergénér at ionnelle analyse com m ent la det t e net t e accum ulée
ainsi que les dépenses publiques et t ransfert s fut urs m odifient le niveau de cet t e det t e. A la base,
exist e une cont raint e d'équilibre qui perm et de répart ir le fardeau de la det t e publique et des
dépenses publiques fut ures ent re les différent es générat ions. Ainsi, l'allongem ent de l'espérance de
vie se t raduira par une augm ent at ion des dépenses de r et rait e et de sant é. Sans m odificat ion de la
législat ion et av ec un niveau par t êt e de cot isat ion donné, la det t e fut ure va s'accroît re. En
act ualisant les flux fut urs, en pr év oyant la cr oissance du pr oduit par t êt e, on peut calculer la
cont ribut ion net t e des générat ions fut ures. Ce m odèle de com pt abilit é a ét é crit iquée, not am m ent
parce que qu'il fait l'hypot hèse que les dépenses publiques sont im product ives.
( Auerbach, Kot likoff)

Thé or ie de s cycle s d' Ea st e r lin


R. A. East erlin obser ve que la fécondit é am éricaine suit des cycles d'ex pansion et de dépr ession. Les
variat ions de la fécondit é seraient liées aux condit ions d'insert ion des j eunes ent rant s sur le m arché
du t ravail. Une cohort e à faible effect if perm et une m eilleure insert ion sur le m arché du t ravail, un
m eilleur niveau de vie, et donc une plus grande fécondit é. I l en r ésult e vingt ans plus t ard une
cohort e plus nom breuse, une insert ion plus difficile et donc une m oindre fécondit é. Cet t e t héorie
prédisait ainsi une reprise de la fécondit é dans les années quat r e- vingt et un nouv eau baby boom .
L'absence act uelle de baby boom serait due, selon East erlin, aux effet s de l'im m igrat ion. Celle- ci
abaisserait le niveau de salaires des j eunes ent r ant s sur le m arché du t r avail et par conséquent le
niveau de fécondit é. Tout efois, l'effet de l'im m igrat ion sur les salaires des nat ionaux est plus que
cont r ov er sé.
( East erlin)

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Thé or ie m a lt h usie n ne
L'ouv rage de Malt hus, Essai sur le principe de populat ion ( 1798) dont la prem ière édit ion ét ait
anonym e, est d'abord un pam phlet cont re les part isans de la loi sur les pauvr es. Selon Malt hus, la
populat ion croît selon une pr ogr ession géom ét rique ( double t ous les vingt - cinq ans) t andis que les
subsist ances cr oissent selon une pr ogr ession arit hm ét ique. Dès lors, soit la populat ion accept e
volont airem ent de lim it er sa cr oissance ( c'est la m oral rest raint ou abst ent ion du m ariage) , soit la
populat ion sera dét ruit e par la guer re, la fam ine, la pest e. Aider les pauvr es revient à encourager la
cr oissance dém ographique et à t erm e sa dest ruct ion. La t héorie m alt husienne de la populat ion est un
des piliers de la t héorie de l'ét at st at ionnaire de Ricardo. Schum pet er dans son ouv rage Hist oire de
l'analyse économ ique souligne com bien Malt hus doit à Bot ero et à Quesnay pour la const ruct ion de sa
t héorie.
( Bot ero, Quesnay , Malt hus)

Thé or ie m a r x ist e de la popu la t ion


Selon Marx , la surpopulat ion n'est pas liée à une dém ographie t rop dynam ique des classes les plus
pauvres de la sociét é. Elle résult e du m ode d'or ganisat ion des économ ies et de la répart it ion des
richesses. La surpopulat ion est le pr oduit du m ode de pr oduct ion capit alist ique parce qu'elle est ut ile
à l'accum ulat ion de richesses. Les capit alist es ont , en effet , int ér êt à av oir des hom m es en t rop qui
const it ueront l'arm ée de réserv e indust rielle. Cet t e dernièr e perm et un m aint ien d'un t aux de
chôm age élev é et bloque le niveau de salaire. Ce dernier rest e ainsi au m inim um vit al et perm et
l'augm ent at ion de la plus- value. La pauv ret é est une logique du m ode de pr oduct ion capit alist e et
non d'un ex cès de populat ion. L'accr oissem ent dém ographique peut êt r e absorbé à condit ion que le
syst èm e de r épart it ion des r evenus se t r ouv e m odifié. Tout e polit ique dém ographique serait ainsi
inut ile.
( Marx)

Thé or ie m icr oé conom ique de la f a m ille


Selon ce courant dont le principal représent ant est G. Beck er, prix Nobel 1992, la décision d'avoir des
enfant s ou bien de se m arier est sim plem ent le résult at d'une analyse coût s - avant ages. L'enfant ,
dans une sociét é indust rielle, est assim ilable à un bien de consom m at ion. Les par ent s feront face à
des dépenses et bénéficieront des sat isfact ions apport ées par l'enfant . La baisse de la t aille m oyenne
de la fam ille s'expliqueraient par l'augm ent at ion du coût r elat if des enfant s ( éducat ion, soins, et c.) .
Au cont raire, dans une sociét é agricole, l'enfant est considéré com m e un invest issem ent en capit al
dans la m esur e où il peut t ravailler j eune et cont ribuer à l'augm ent at ion du revenu fam ilial. L'analyse
du m ariage est assim ilée à celle de la const it ut ion d'une firm e. Les deux part ies se lient par un
cont rat pour évit er des coût s de t ransact ion. L'organisat ion de la product ion en équipe coût e m oins
cher et évit e les r enégociat ions incessant es. Seul, le rôle de l'am our différencie le m énage de la
firm e.
( Beck er)

Thé or ie m icr oé conom ique de s m igr a t ions


La décision de m igrer peut êt re analysée com m e le r ésult at d'un calcul coût - avant age. Dans ce calcul,
int erviennent plusieurs variables : 1°/ les écart s de r ev enu observ ées et ant icipées ent r e les pays ;
2°/ les écart s de t aux de chôm age ; 3°/ le degr é de génér osit é des syst èm es d'indem nisat ion ; 4°/
un ensem ble de coût s liés à la m igrat ion ( coût s d'inform at ion, de t ransport et d'inst allat ion, coût s
psychologiques liés au départ de la t er r e nat ale) .

Thé or ie de s m igr a t ions da ns le ca dr e du dua lism e du m a r ch é du t r a v a il


Les m igrat ions s'expliquent par la dem ande de t ravail ém anant des ent r eprises des pay s d'accueil.
Dans ces derniers, les hiérarchies de salaires sont aussi des hiérar chies de pr est ige. Les ét rangers
accept eront des em plois considér és com m e dégradant s sachant que leur obj ect if est d'accum uler
suffisam m ent d'argent pour pouvoir rent r er. Si la crise a eu pour effet de pr écariser la sit uat ion des
nat ionaux, le r ecours à une flexibilit é par la sous- t rait ance a quant à lui eu pour effet d'encourager
une im m igrat ion de préfér ence illégale.

Thé or ie hist or ico- inst it ut ionn e lle de s m igr a t ions

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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Les m igrat ions résult ent de fact eurs socio- hist oriques de grande am pleur. L'int roduct ion du
capit alism e dans des régions périphériques aur ait eu ainsi pour effet de cr éer une populat ion m obile
disposée à ém igrer . I l irait de m êm e de la salarisat ion d'un nom bre croissant de paysans. Dès lor s,
les dest inat ions de ces t ravailleurs ne résult eraient pas de calculs économ iques d'individus rat ionnels
m ais des liens hist oriquem ent t issés ent r e m ét r opoles et sem i- colonies.

Thé or ie de l'opt im um de popula t ion


L'idée d'opt im um de populat ion cher che à r éconcilier la t héorie m alt husienne et le courant
populat ionnist e. Du point de vue économ ique, le crit ère de l'opt im um de peuplem ent est la r éalisat ion
du produit ( ou du revenu) m axim um par habit ant . Cert ains élém ent s définissent le niveau opt im al de
la populat ion : ét at des t echniques, volum e des ressources ut ilisables, équipem ent t echnique,
possibilit és du com m er ce ext érieur) . D'aut r es élém ent s définissent la st ruct ur e opt im ale de la
populat ion : st ruct ure par âges, rapport ent r e la populat ion act ive et non act ive, ent r e
consom m at eurs et product eurs, st ruct ur e professionnelle de la populat ion, répart it ion géographique
de la populat ion. Enfin, des élém ent s définissent l'opt im um dans le t em ps : r yt hm e de cr oissance de
la populat ion, ryt hm e du progrès t echnique, t aux de cr oissance du r ev enu nat ional
( Wicksell)

Thé or ie popula t ionn ist e


Ce sont les m ercant ilist es qui init ient ce courant . I ls reprennent la form ule de J. Bodin selon laquelle "
il n'est de richesse que d'hom m es " . La croissance de la populat ion a une influence posit ive par
plusieurs canaux : l'augm ent at ion de la dem ande qui en r ésult e incit e à accroît re la product ion ; elle
pousse à une organisat ion plus efficace de la product ion d'où des gains de pr oduct ivit é ; une
populat ion plus grande perm et d'ét aler les frais généraux d'une sociét é. Par opposit ion aux
m alt husiens, A. Sauvy souligne qu'à " chaque fois que se pr oduit une différence, un écart ent r e deux
grandeur s, deux choses qui devraient êt r e au m êm e niveau, il y a deux façons de r ét ablir l'équilibre,
aligner v er s le haut ou vers le bas. En annonçant qu'il y a excès de quelque chose, l'opt ique
m alt husienne suggèr e inst inct ivem ent de niveler par le bas " .
( Sauvy)

Thé or ie de la pr e ssion cr é a t r ice ( de la popula t ion)


Selon E. Boserup, la pression dém ographique ent raîne une réorganisat ion de la pr oduct ion agricole.
Cont rairem ent à l'analyse m alt husienne, on ne peut sépar er l'évolut ion de la product ion agricole et de
celle de la populat ion. C'est la t aille de la populat ion et donc le niveau de subsist ances nécessaire qui
conduisent à des m odificat ions dans les m odes d'exploit at ion des t er res. Ainsi, la pression
dém ographique a- t - elle obligé par ex em ple dans les pay s du Nord à adopt er la charrue afin
d'augm ent er la product ivit é des t er r es agricoles. A l'inverse, une populat ion clairsem ée n'incit e pas la
sociét é à changer le syst èm e d'ut ilisat ion du sol. La cr oissance dém ogr aphique j oue un r ôle m ot eur
dans le changem ent des t echniques, une pression cr éat rice. Boserup oppose ainsi à la t rappe
m alt husienne ( insuffisance de la product ion alim ent aire) , la t rappe à faible densit é de populat ion
( faible progr ès t echnique) .
( Boserup)

3 ) Econom ie int e r na t iona le


Loi de s a va nt a ge s a bsolus
Selon Adam Sm it h, chaque pays est plus efficace que les aut r es dans la product ion d'un bien au
m oins. Le pays en se spécialisant dans la product ion d'un bien ce qui signifie l'abandon de la
product ion des aut r es biens, approfondit la division du t ravail et ainsi la libert é des échanges va
accr oît re le bien- êt r e de l'ensem ble des pay s. C'est l'avant age absolu dans la product ion d'un bien qui
dét erm ine la spécialisat ion de chaque pays.
( Sm it h)

Loi de s a va nt a ge s com pa r a t ifs


Selon Ricardo, ce n'est pas l'avant age absolu qui com pt e m ais l'avant age r elat if. Aut rem ent dit un
pays, qui est m oins efficace que les aut r es pay s dans la product ion de t ous les biens qui peuvent êt r e
échangés, sera relat ivem ent m oins inefficace dans la product ion d'au m oins un bien. En exploit ant cet

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( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

avant age com parat if, c'est - à- dire en se spécialisant dans la product ion de ce bien, le libre- échange se
révélera pr éférable à l'aut arcie. L'analyse ricardienne ne pr écise pas quel sera le niveau exact des
prix et des quant it és échangées ent r e pay s. C'est S. Mill qui dét erm iner a l'équilibre de l'échange
int ernat ional en faisant deux hypot hèses : fonct ions de dem ande par pays ident iques et const ance de
la part du rev enu r éel consacrée à chaque bien. D'aut r es hypot hèses fondent le m odèle : concurr ence
pure et parfait e, exist ence d'un seul fact eur prim aire par pays, coût s de pr oduct ion fixes ( t ot alem ent
indépendant s de l'échelle de pr oduct ion et des effet s ext ernes) .
( Ricardo, Mill)

Pa r a dox e de Le ont ie f
Part ant du fait que les Ét at s- Unis ét aient en principe m ieux dot és en capit al que le r est e du m onde,
Leont ief ( prix Nobel 1973) calcule à l'aide de la m at rice input - out put les cont enus en t ravail et en
capit al des export at ions et im port at ions am éricaines pour l'année 1947. Or, les r ésult at s obt enus
m ont rent l'inverse de ce qui ét ait at t endu : les Ét at s- Unis export ent des biens qui nécessit ent
beaucoup de t ravail et im port ent des biens r elat ivem ent capit alist iques. Plusieurs explicat ions ont ét é
avancées : pr ésence de coût s de t ransport et de droit s de douane ; caract èr es des fonct ions de
product ion ; pr ésence d'un t roisièm e fact eur de product ion : les r essour ces nat urelles ; sous-
est im at ion du capit al am éricain ; effet s de la dem ande ; t r ès fort e pr oduct ivit é des t r availleurs. Les
spécialist es du com m er ce int ernat ional ont am plem ent discut é et cont est é ce paradoxe, les crit iques
port ant sur t r ois point s : la m ét hode relat ive aux fonct ions de product ion, la non prise en com pt e du
prot ect ionnism e am éricain, l'absence d'un t r oisièm e fact eur de product ion, à sav oir les r essources
nat urelles qui à côt é du t ravail et du capit al sont suscept ible de m odifier considér ablem ent les
résult at s init iaux en fonct ion de leur subst it uabilit é ou de leur com plém ent arit é r espect ives.
( Leont ief)

Thé or ie du cycle de v ie du pr oduit


Selon Vernon, les innovat ions sont à l'origine du cycle de vie d'un produit . Elles se produisent dans
des pays à st ock de capit al physique et hum ain élevé. Le coût élevé de l'innovat ion est am ort i car ces
biens nouveaux peuv ent s'écouler sur un m ar ché suffisam m ent grand et solvable. Une fois m aît risé le
m arché dom est ique le produit est export é. Au fur et à m esur e que l'innovat ion est connue, la
concur r ence se dur cit et le coût des fact eurs de product ion r edevient prédom inant . La pr oduct ion est
alors t ransfér ée vers des pays à bas salaires.
( Vernon)

Thé or ie de la concu r r e nce im pa r fa it e e t polit ique com m e r cia le st r a t é gique


La concur rence im parfait e se caract érise par l'exist ence de barrièr es à l'ent r ée, des r endem ent s
cr oissant s ou de surpr ofit s liés à des posit ions de m onopole. Les économ ies d'échelle donnent un
avant age dét erm inant aux ent r eprises qui at t eignent les pr em ières la t aille opt im ale. Cet t e der nière
perm et de différ encier les gam m es et d'am ort ir les dépenses de recher che et de développem ent . De
m êm e, les ent r eprises peuvent prat iquer des prix bas et lam iner les pr ofit s des aut r es firm es. Dès
lors, les pays dont les firm es ne seraient pas com pét it ives ser ont obligés d'im port er des biens et vont
prendr e un ret ard t echnologique. C'est pourquoi les ent r eprises et les nat ions sont incit ées à t out
faire pour faire perdur er cet avant age ou à le conquérir. La polit ique com m er ciale st rat égique
consist e donc à chercher à élim iner son concur r ent afin de r écupér er ses débouchés et r enfor cer son
pouvoir de m onopole. Un aut re ex em ple de pr ot ect ion est lié aux ext ernalit és d'apprent issage.
L'ouv ert ure int ernat ionale peut am ener un pay s à se spécialiser dans un sect eur dont la product ivit é
est supérieur e à celle observ ée ailleurs. Tout efois, cet t e efficacit é peut êt r e de court t erm e et ne pas
t enir com pt e de l'efficacit é dynam ique, c'est - à- dire incluant les ext ernalit és d'apprent issage gage
d'une croissance élevée à long t erm e. Une fois ent ré dans cet t e spécialisat ion, le pays connaît ra une
faible cr oissance. Pour abandonner ces m auvais sect eur s et perm et t r e la r econversion v er s le ou les
bons sect eur s, le pay s dev ra se m et t r e à l'abri de la concurr ence et r ecourir à une polit ique de
subvent ions. Cet t e j ust ificat ion de la prot ect ion fait l'obj et de diverses crit iques : com m ent dist inguer
les bons et m auvais sect eurs ; si la dem ande dépend de la qualit é et non du prix, la prot ect ion peut
se r év éler m oins efficace ; enfin, si t ous les pay s choisissent le m êm e sect eur, le com m erce
s'effondr e.
( Krugm an)

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 6


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Thé or ie de la de m a nde de Linde r


Une des crit iques adr essées aux m odèles ricardien ou d'Ohlin- Heck scher est de sous- est im er le rôle
de la dem ande. Selon Linder, l'échange des biens m anufact ur és par opposit ion aux produit s prim aires
ne peut êt r e expliqué par les seules dot at ions r elat ives nat ur elles. Le v olum e du com m er ce ent re
deux pay s dépend des préférences des consom - m at eurs. La sim ilit ude des fonct ions de dem ande des
pays qui échangent dét erm ine la part dans le r ev enu nat ional du volum e des biens m anufact urés
échangés. Plus le r ev enu par t êt e des pays est proche, plus l'int ensit é du com m er ce ent r e les deux
pays sera élevée. Les hypot hèses du m odèle sont les suivant es : les individus t ouchant le m êm e
revenu possèdent la m êm e st ruct ur e de dem ande quel que soit le pays auquel ils appart iennent ; la
répart it ion des revenus est la m êm e dans les deux pays ; le pays fabrique un pr oduit m anufact uré
que par ce qu'une dem ande dom est ique pr éexist e à une dem ande ext ér ieure. Em piriquem ent ,
cert aines ét udes m ont rent que des pays pr oches du point de vue du r evenu par t êt e t endent à
davant age com m er cer. Tout efois d'aut r es variables pour raient expliquer un t el r ésult at . I l peut s'agir
de la proxim it é des pay s ( la dist ance sem ble êt re une variable pert inent e et significat ive pour
expliquer le com m erce bilat éral) ou bien encor e de l'appart enance des pays à une m êm e associat ion
de libre- échange.
( Linder)

Thé or ie de l'é ch a nge iné ga l


Dans le com m erce int er nat ional, selon cet t e t héorie, l'export at ion de pr oduit s m anufact urés et
l'export at ion de produit s prim aires ne se font pas à un prix t el que les quant it és de t ravail incorporées
dans les biens échangés soient égales. Au cont r aire, les t erm es de l'échange sont t els que la quant it é
de t ravail que r enferm ent les export at ions des pays dom inés est inférieure à celle que renferm ent les
export at ions des pay s capit alist es.
( Arghiri Em m anuel)

Thé or ie de l'é conom ie polit iqu e de la pr ot e ct ion


L'hypot hèse cent rale de cet t e t héorie est que les m esur es prises dans le cadr e de la polit ique
com m er ciale ( prot ect ionnism e ou bien de libéralisat ion) sont avant t out des m esures de redist ribut ion
ou de t ransfert prises par des décideurs polit iques. Cert ains groupes v ont chercher à bénéficier de ces
t ransfert s ou de ces rent es. Ainsi, ces m esur es cr éent des act ivit és " profit ables" bien que non
product ives au sens dir ect de ce t er m e. Dans ce m odèle d'économ ie polit ique, l'hom m e polit ique a
pour obj ect if son élect ion et il cherche des r essources. I l pour ra obt enir le sout ien d'un ou plusieurs
lobbies en fonct ion not am m ent de sa posit ion en m at ière de polit ique com m erciale. Les lobbies se
décider ont à sout enir un candidat en fonct ion de t r ois param èt r es : pr obabilit é que le candidat soit
élu, ret om bées du pr ogr am m e élect oral du candidat élu, le coût en argent et en t em ps que la
cam pagne élect orale r eprésent e pour chaque groupe de pr ession. Le candidat arbit re ent r e sa
posit ion en m at ière de polit ique com m erciale et sa pr obabilit é d'êt r e élu. I l ne doit pas apparaît re t r op
inféodé aux groupes de pression sous peine de perdre des v oix. Quant aux lobbies, leur pouv oir se
révèle inégal. Cert ains aux int érêt s concent r és se m obiliseront plus facilem ent , le part age de
bénéfices élevés com pensant le coût de m obilisat ion pour convaincre le candidat . En r evanche, les
consom m at eurs dont le bénéfice par consom m at eur est m oins élevé se m obiliseront m oins
facilem ent . L'incert it ude peut égalem ent j ouer sur les capacit és de m obilisat ion des gr oupes.
L'ouv ert ure des économ ies génère une incert it ude sur la répart it ion des coût s et des bénéfices
favorisant le st at u quo.
( Magee, Block , Young)

Thé or è m e de l'é ga lisa t ion de s pr ix de f a ct e ur s


Selon ce t héorèm e, le libre- échange r éduit le revenu r elat if du t ype de t ravail ( qualifié ou non
qualifié) qui est r elat ivem ent rare dans un pay s.
( St olper et Sam uelson)

Thé or ie de l'int é gr a t ion r é gion a le


Les accords com m erciaux r égionaux sont à l'origine de deux effet s : une cr éat ion de t rafic et un
dét ournem ent de t rafic. Le pr em ier effet corr espond au fait que les consom m at eurs de chaque Ét at
m em br e achèt ent de plus grandes quant it és aux pr oduct eurs des aut res Ét at s m em br es. I l en r ésult e
des gains d'efficacit é à la condit ion que ces pr oduct eurs soient plus efficaces que les offreurs du rest e
Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 7
1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

du m onde. Le deuxièm e effet corr espond au fait que si les consom m at eurs peuvent achet er aux
aut res pr oduct eurs des Ét at s m em br es c'est en raison de différ ences de coût s créés art ificiellem ent .
Selon le t héoricien Viner, c'est le deuxièm e effet qui l'em port era, about issant à une baisse du bien-
êt r e.
( Viner)

Thé or ie m a r x ist e de l'é cha nge int e r n a t iona l


L'échange int ernat ional est voulu et organisé par les nat ions. I l perm et l'im port at ion de biens
nécessaires à l'ent ret ien de la force de t r avail et d'export er des biens m anufact urés en surplus. Le
com m er ce ext érieur per m et la cr éat ion de plus- value dans les pays capit alist es au sens où
l'im port at ion perm et l'ent ret ien de la force de t ravail des pays capit alist es à un prix inférieur à celui
qui exist ait avant l'échange. Les im port at ions perm et t ent égalem ent d'abaisser la valeur du capit al
const ant ut ilisé. Le com m er ce perm et égalem ent la réalisat ion de la plus- value. D'une part , les
débouchés ext érieur s perm et t ent d'écouler la product ion capit alist e. D'aut re part , l'échange est inégal
ent re nat ions dom inant es et nat ions dom inées. L'export at ion de produit s m anufact ur és et
l'export at ion de produit s prim aires ne se font pas à un prix t el que les quant it és de t ravail incorporées
dans les biens échangés sont égales. Au cont raire, les t erm es de l'échange sont t els que la quant it é
de t ravail que r enferm ent les export at ions des pays dom inés est inférieure à celle que renferm ent les
export at ions des pay s capit alist es.
( Marx)

Thé or ie H OS ( n é o- cla ssique ) du com m e r ce int e r n a t ion a l ( H e ck sche r , Ohlin e t Sa m ue lson)


Elle cherche à expliquer l'échange int ernat ional par l'abondance ou la raret é relat ive des divers
fact eurs de product ion dont sont dot és les pay s. Soit deux pays A et B : A dispose en abondance de
capit al et de t ravail m ais a t r ès peu de t er r e ; pour B, c'est l'inverse, il dispose de beaucoup de t er r e
m ais de peu de t r avail et de capit al. La r ent e dans le pays B est plus faible par rapport au salaire et à
l'int érêt , il a donc int érêt à pr oduire des biens nécessit ant beaucoup de t er re. I nv er sem ent , dans le
pays A, où le salaire et l'int érêt sont r elat ivem ent faibles par rapport à la r ent e, son avant age
résidera dans des pr oduit s qui nécessit ent beaucoup de t ravail et de capit al et peu de t er re. Chaque
pays a donc t endance, prem ièr em ent , à se spécialiser dans les biens nécessit ant des fact eurs de
product ion qu'il possède en abondance r elat ivem ent aux aut r es pays, deuxièm em ent , à expor t er des
biens qui renferm ent beaucoup de fact eur s qu'il possède en abondance et , t roisièm em ent , à im port er
des biens qui nécessit ent beaucoup de fact eurs qui lui m anquent .
( Heckscher, Ohlin, Sam uelson)

Thé or ie de la pr ot e ct ion da n s le ca dr e de s indust r ie s n a issa nt e s


En pr ot égeant l'indust rie dans le prem ier t em ps de son dév eloppem ent , le pays perm et à cet t e
act ivit é d'engranger des économ ies d'échelle et de bénéficier de gains d'apprent issage. I l en r ésult e
une baisse du coût m oy en par rapport à celui des product eur s du rest e du m onde. Une fois que le
coût m oyen est égal ou inférieur à celui du rest e du m onde et donc que l'avant age com parat if du
pays est ét abli, la raison d'êt r e de la pr ot ect ion disparaît . Les coût s de la prot ect ion, not am m ent pour
les consom m at eurs, doivent êt r e à t erm e com pensés par les recet t es, une fois l'avant age com parat if
ét abli.
( List , Per r oux, de Bernis)

Thé or ie de la pr ot e ct ion dou a niè r e


La t héorie du com m er ce int ernat ional dist ingue deux cas en fonct ion de la t aille du pays qui applique
la prot ect ion douanière. Le pr em ier cas concerne les pet it s pays. Un pet it pays est un pay s qui
n'influence pas les prix int ernat ionaux. En concurr ence pur e et par fait e, un droit de douane im posé
par un pet it pays augm ent era le prix dom est ique sans m odifier le prix int ernat ional. Les gains de
l'inst aurat ion du droit de douane seront insuffisant s pour com penser les pert es de bien- êt r e des
consom m at eurs ainsi que les dist or sions causées par ces m êm es dr oit s de douane. Dans le cas d'un
pet it pays, le libre- échange est donc supérieur à t out e form e de pr ot ect ion. Concernant les grands
pays qui ont donc le pouvoir d'influencer les prix int ernat ionaux, l'inst aurat ion d'un droit de douane
ent raînera une baisse de la dem ande dom est ique qui elle- m êm e ent raînera une baisse du prix
int ernat ional. Le prix à l'im port at ion baissera et le pays connaît ra une am éliorat ion des t erm es de

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 8


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

l'échange. Dans le cas d'un grand pays, ét ablir un droit de douane peut augm ent er le bien- êt re.
Tout efois, le pays qui l'inst aure risque des repr ésailles.

4 ) Educa t ion, for m a t ion


Le m odè le d'a r bit r a ge ( e nt r e r e nde m e nt e t r isqu e )
Les individus de m êm es capacit és ne choisissent pas les m êm es ét udes. Cet t e différence est
direct em ent liée à leur origine sociale. Avant d'ent am er un cur sus scolaire, la t héorie suppose ici que
les individus procèdent à un calcul avant ages- coût s pondér é par la probabilit é de réussit e. Elle pose
alors com m e hypot hèse que les ét udiant s issus de m ilieux défavorisés accorder ont un poids plus
im port ant au risque que les aut res. Les conséquences d'un échec, v oire d'un sim ple redoublem ent , ne
sont pas valorisées de la m êm e façon par t ous les individus. L'int ér êt du m odèle d'arbit rage ent re
rendem ent et risque est donc d'explicit er des choix différent s de cur sus sur des crit èr es sociologiques.
( Mingat et Eicher)

Le s m odè le s de concu r r e nce ( pour l'e m ploi)


Ce m odèle rej et t e l'hypot hèse fort e de la t héorie du capit al hum ain : la product ivit é n'est plus
apport ée par le t ravailleur m ais elle est considérée com m e faisant part ie du post e de t ravail. Deux
caract érist iques com pt ent dans l'ent reprise : la capacit é d'adapt at ion du t ravailleur à la st ruct ure de
la firm e et son efficacit é à son post e de t ravail. I I exist e deux m ar chés du t ravail, l'un int erne à
l'ent reprise, l'aut re ext erne. Pour recrut er son per sonnel, un dirigeant peut r ecourir à l'un ou l'aut re.
Le prem ier est le m oins coût eux m ais il n'est pas t ouj our s possible. Sur le m arché ext erne, le niveau
de form at ion considér é com m e un gage d'ouver t ure d'esprit et d'adapt abilit é const it ue le pr em ier
crit èr e de sélect ion.
( Thurow)

Thé or ie de s a t t it u de s
À la suit e des crit iques port ant sur la t héorie du capit al hum ain et le m odèle économ ique
néoclassique, d'aut r es aut eurs form ulent une t héorie du sy st èm e éducat if pris dans son ensem ble.
Selon la t héorie des at t it udes, l'éducat ion pr épare à la division du t ravail en m êm e t em ps qu'elle
inst alle l'accept at ion du t ravail. La form at ion vise à cr éer des at t it udes conform ist es et soum ises. Le
syst èm e éducat if est dom iné par le capit al. La m ission de l'école est double. D'une part , elle form e le
prolét ariat à l'appareil product if. D'aut re part , elle réserv e à une élit e les enseignem ent s nécessaires
aux t âches d'encadr em ent et de créat ion.
( Bowles et Gint is)

Thé or ie du ca pit a l hu m a in
L'idée de base de la t héorie du capit al hum ain, dév eloppée par Gary Becker, prix Nobel 1992, est de
considér er que du point de vue de l'individu, l'éducat ion est un invest issem ent . La valeur de celui- ci
dépend direct em ent du coût m onét aire de l'éducat ion et des gains fut urs ant icipés pr ocurés par
l'inform at ion. Celle- ci représent e un invest issem ent avant ageux si la valeur act ualisée net t e des coût s
et des avant ages est posit ive. L'invest issem ent en capit al hum ain est aussi un invest issem ent
profit able du point de vue de la sociét é. Aut r em ent dit , l'éducat ion procur e aussi des gains sociaux,
supérieur s aux gains privés. Cet t e ext ernalit é posit ive j ust ifie pour cert ains l'int ervent ion de l'Ét at
sinon dans l'économ ie du m oins dans la prise en charge du sy st èm e éducat if. Pour l'em ploy eur , la
dist inct ion ent re éducat ion générale et form at ion spécifique de l'individu revêt une im port ance
capit ale. En effet , la for m at ion spécifique augm ent e la product ivit é de l'individu seulem ent chez son
em ployeur . Ce dernier peut par conséquent r écupér er le fruit de l'invest issem ent qu'elle const it ue.
( G. Becker)

Thé or ie du filt r e
Les t est s em piriques ont m ont r é que la t héorie du capit al hum ain explique peu les fait s. En
part iculier, des individus de m êm e niveau obt iennent des gains t r ès différ ent s. La t héorie de Becker a
ét é r em ise en cause à la fois dans son dév eloppem ent et ses hypot hèses. La form at ion, et en
part iculier le diplôm e, sert à apport er de l'inform at ion sur les qualit és des individus ( int elligence,
capacit é de t ravail...) . L'éducat ion ne sert donc pas à accroît re les capacit és des individus m ais à les
ident ifier afin de pouv oir les filt rer. Le sy st èm e product if filt re les individus en fonct ion des qualit és

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 9


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

qu'il recherche. Des t est s à l'em bauche pourraient t out efois servir eux aussi de filt res, à un coût
inférieur à celui du syst èm e éducat if.
( Arr ow)

Thé or ie de la r e pr odu ct ion


Le syst èm e éducat if, fonct ionne com m e s'il ser vait à repr oduire la dom inat ion de la " classe
dom inant e " . Sous couv ert de neut ralit é et d'égalit é des chances, l'inst it ut ion scolaire conduit à
exclure les enfant s des classes populaires, " classes dom inées . Le sy st èm e exerce, en effet , un "
arbit raire cult urel " per m et t ant cet t e sélect ion. L'école valorise et légit im ise une cult ure dit e savant e
acquise en dehors de ses m ur s par la classe dom inant e. Cet t e " violence sym bolique " ex er cée par le
syst èm e éducat if est à l'origine des écart s ent re les t aux de r éussit e des enfant s. La dém ocrat isat ion
de l'école a des effet s per vers. L'exclusion s'opèr e via la dévalorisat ion des diplôm es.
( Bourdieu et Passer on)

Thé or ie du sign a l
La t héorie du signal est un prolongem ent sur le m arché du t ravail de celle du filt re. Les em ployeurs
sont considér és com m e ét ant en asym ét rie d'inform at ion vis- à- vis des offr eur s de t rav ail. I ls
disposent de données int angibles t elles que le sex e. D'aut r es, com m e le niveau de qualificat ion,
peuvent au cont rair e êt r e m odifiées par les individus à la recher che d'un em ploi. Le diplôm e const it ue
donc un signal envoyé aux em ployeurs pot ent iels. I I r est e aux individus à choisir la form at ion qui
perm et d'env oy er le m eilleur signal, soit celle qui offre le plus de possibilit és pour t r ouv er un em ploi,
soit le m eilleur t aux de rendem ent .
( Spence)

Thé or ie sociologique de l'indiv idu r a t ionne l


Les individus procèdent t out au long de leur " carrièr e scolaire " à des calculs avant ages- coût s. Ces
calculs s'opèrent non seulem ent sous la cont raint e des coût s m at ériels m ais aussi et surt out sous
l'influence de données sociologiques de chaque individu. Le rendem ent et le risque d'une form at ion
sont valorisés différem m ent selon la classe sociale. Les choix et les ascendances sociales qui en
découlent sont donc différ ent s selon les individus. La faible m obilit é sociale s'explique ainsi non
com m e le r ésult at de la reproduct ion d'une " classe dom inant e " m ais com m e un " effet de syst èm e "
engendr é par l'agrégat ion des com port em ent s et st rat égies individuelles.
( Boudon)

5 ) Ent r e pr ise s
Thé or ie de l'a ge nce
Cet t e t héorie générale qui s'appuie sur la relat ion principal- agent s'applique égalem ent à l'analyse de
l'ent reprise. Elle décrit les r elat ions ent r e les act ionnaires ( principal) et le m anager ( agent ) dans un
cont ext e d'asym ét rie d'inform at ion. Ces agent s ont des int érêt s cont radict oires. Les act ionnaires
cher chent avant t out à m axim iser la valeur de la firm e t andis que le m anager cher che à m axim iser
son r ev enu et donc la t aille de l'ent reprise. La t héorie de l'agence per m et d'expliquer les st rat égies
des firm es selon que le principal ou l'agent cont rôle l'ent r eprise.
( Gr ossm an, Hart , Holst r öm )

Thé or ie de s coût s de t r a n sa ct ion


Selon cet t e t héorie, l'inform at ion est im parfait e et coût euse. L'ent r eprise et le m arché sont des
m odes alt ernat ifs de fournit ure de biens et de fact eur s. L'ent r eprise exist e car il exist e un coût ( le
coût de t ransact ion) à recourir au m arché. L'ent reprise perm et une économ ie un cont rat unit
plusieurs per sonnes pour effect uer des t âches sans r ecourir au m arché et donc au prix. I nver sem ent ,
les coût s organisat ionnels lim it ent la capacit é des firm es à se subst it uer au m arché. D'aut r es fact eur s
sont à l'origine des coût s de t ransact ion. I ls sont , d'une part , hum ains ( opport unism e dans les
t ransact ions, nat ur e de l'inform at ion, rat ionalit é lim it ée) et , d'aut re part , liés à l'environnem ent de
l'ent reprise ( incert it ude, spécificit é des act ifs, fr équence des t ransact ions) . Cet t e t héorie perm et donc
d'expliquer l'int égrat ion vert icale de l'ent r eprise t out en m ont rant sa lim it e liée à des coût s et des
dist orsions spécifiques.
( Coase, William son)

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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Thé or ie de l'e nt r e pr e ne u r
Selon Schum pet er, l'ent repreneur j oue un rôle cent ral dans le syst èm e capit alist e. I I est anim é par
des m ot ivat ions individuelles de r éussit e. Le profit rém unèr e la capacit é d'innovat ion de l'ent reprise,
c'est - à- dire sa m anière d'effect uer des com binaisons économ iques. Les innovat ions peuvent êt r e liées
au processus de pr oduct ion ou à la découvert e de pr oduit s nouveaux. L'ent r epr eneur est t out efois
m enacé par la bureaucr at ie de la grande ent r eprise. Celle- ci, en élim inant l'ent repreneur, ét eint t out e
sour ce d'innovat ion et de cr oissance. Et le capit alism e est condam né à disparaît re.
( Schum pet er)

Thé or ie de s e nt r e pr ise s publique s ( e t r é gle m e nt a t ion)


L'int ervent ion de l'Ét at se j ust ifie pour cor riger les défaillances du m arché ( absence de rivalit é et
absence d'exclusion du consom m at eur, exist ence de rendem ent s croissant s, pr ésence d'ext er nalit és) .
Les ent r eprises publiques cherchent à concilier l'obj ect if public avec celui de profit . Elles sont
crit iquées pour leur m anque d'efficacit é ( t héorie de la capt ur e, t héorie de la bureaucrat ie, t héorie des
droit s de propriét é) . Pour un cont rôle plus efficace de ces ent r eprises, deux voies sont possibles: la
prem ièr e consist e à ouvrir le capit al, la seconde à les réglem ent er ( en appliquant , par ex em ple, une
t arificat ion à la Ram sey- Boit eux) .
( Boit eux, Ram sey, St igler)

Thé or ie de l'é quilibr e gé né r a l


Dans ce cadr e t héorique, l'ent r eprise agit dans un univers de concur rence pure et parfait e.
L'ent reprise décrit e est dit e " représent at ive" . Elle est réduit e à son expression t echnique ( fonct ion de
product ion) . La fonct ion de product ion qui résum e l'ent reprise a la for m e suivant e Y = f ( K, L) où Y
est la quant it é produit e et K et L les fact eur s de product ion ( respect ivem ent le capit al et le t ravail) .
La pr oduct ivit é m arginale des fact eurs de product ion est décr oissant e. La firm e est une boît e noire
qui m axim ise son pr ofit sous une cont raint e de coût . Elle est pr eneuse de prix ( price t aker) .

Thé or ie de l'e ff ica cit é - X


Cet t e t héorie a pour point de départ un grand nom br e d'observat ions ayant m is en évidence que des
firm es aux caract érist iques t echniques ident iques pouvaient avoir des différences de coût de
product ion t rès im por t ant es. Ce résult at apparaît en parfait e cont radict ion avec la t héorie
néoclassique. Pour cet t e dernière, l'obj ect if unique de t out es les firm es est de m axim iser leur profit ce
qui im plique en part iculier la m inim isat ion des coût s. Pour expliquer cet t e cont radict ion, il convient
d'analyser non la firm e m ais les individus qui la com posent et dont la rat ionalit é est lim it ée au sens
de Sim on. Le com port em ent de la firm e devient le résult at des act ions des différ ent s agent s qui la
com posent . Le X de la t héorie est synonym e de non allocat if.
( Leibenst ein)

Thé or ie de la f ir m e é volut ion nist e


Les ent reprises sont t r ès diverses et ont des com pét ences spécifiques. Trois crit èr es perm et t ent
d'analyser les firm es : dist inguer les firm es les unes des aut res en fonct ion de leur act ivit é ; expliquer
le port efeuille d'act ivit és de chaque firm e ; ex pliquer les logiques d'évolut ion des firm es. La firm e
év olue au cours du t em ps grâce à l'apprent issage. L'inform at ion n'est plus exogène car la firm e est
capable d'en produire. L'évolut ion de l'ent reprise n'est pas aléat oire m ais dét erm inée en fonct ion des
com pét ences accum ulées. Le m arché n'est que l'un des pr ocessus de sélect ion des firm es.
( Alchian, Dem set z, Nelson et Wint er)

Thé or ie de s f ir m e s A e t J
L'analyse se concent re sur la st ruct ure m êm e de l'ent reprise et sur sa perfor m ance sans r econsidérer
la quest ion de son exist ence. I I exist e deux t y pes de firm es la firm e A et la firm e J. Chacune réagit
selon les condit ions du m arché et les opport unit és t echnologiques et possède sa st ruct ur e d'échange
de l'inform at ion. La firm e de t ype A ( pour am éricain) possède une st ruct ur e rigide. Ses r ègles et ses
fonct ions sont préét ablies de façon pr écise. La firm e de t ype J ( pour j aponais) au cont raire possède
une organisat ion du t ravail souple et sans fonct ion figée. Chacune possède ses dom aines et
condit ions d'efficacit é. La firm e J serait plus efficient e que la firm e A, par exem ple, en univers
incert ain.
Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 11
1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

( Aoki)

Thé or ie m a na gé r ia le
Selon cet t e t héorie, la grande ent r eprise conduit à l'apparit ion d'une t echnost ruct ure ( m anagers,
cadr es supérieurs, ingénieurs) dist inct e des propriét aires. Les obj ect ifs de la t echnost ruct ur e
( dépenses de prest ige et m axim isat ion de la part de m arché) peuv ent êt r e cont radict oires avec ceux
des pr opriét aires act ionnaires. Les m anager s peuvent êt re t out efois cont raint s d'infléchir leur posit ion
dans un sens plus fav orable aux act ionnaires. On parle alors de gouvernem ent d'ent reprise. La
cont r epart ie en est une gest ion de l'ent reprise au j our le j our en fonct ion de l'évolut ion de la
conj onct ur e et non de choix st rat égiques de long t erm e.
( Berle, Means, Galbrait h)

6 ) Epist é m ologie e t hist oir e de la pe nsé e é conom ique


Cr it iqu e de Luca s
Les param èt r es des m odèles économ ét riques peuvent év oluer sous l'influence de la polit ique
économ ique lorsque les act eur s du m arché r econnaissent des m odificat ions dans les r ègles de
polit ique économ ique et les int ègrent dans leur com port em ent . Dans la m esur e où un m odèle
économ ét rique ne t ient pas com pt e de m anièr e adéquat e de ce t ype d'aj ust em ent des at t ent es, les
m odèles dont les param èt r es ont ét é évalués sur la base des données passées ne perm et t ent pas une
évaluat ion corr ect e des effet s des polit iques économ iques à v enir.
( Lucas)

École de s ch oix publics


L'école des choix publics r ej et t e la concept ion part iculière de l'Ét at et de la polit ique, ut ilisée dans
l'analyse économ ique t r adit ionnelle et qui voit l'Et at com m e un dict at eur bienveillant . Selon cet t e
vision, les décideurs polit iques sont supposés avoir des obj ect ifs qui corr espondent à ceux de l'int érêt
général. Ainsi, dans le dom aine de la polit ique économ ique, ces obj ect ifs peuv ent êt r e l'em ploi, la
cr oissance ou encor e la lut t e cont r e l'inflat ion. Pour les t enant s de l'école des choix publics, on ne
peut pas à la fois sout enir que dans la vie économ ique les individus se com port ent de m anièr e
rat ionnelle et égoïst e et que ces m êm es individus - une fois passés dans la sphèr e polit ique - se
com port ent de m anièr e alt ruist e. Le m odèle pr oposé par cet t e école r epose sur l'hypot hèse que les
hom m es polit iques et les part is polit iques essaient d'obt enir le m axim um de vot es possibles afin
d'obt enir des posit ions de pouv oir ou des avant ages financiers grâce aux budget s publics.
( Buchanan, Tullock, Mueller)

Économ é t r ie
Elle perm et de confront er des const ruct ions t héoriques et leurs pr édict ions aux données r éelles de
l'économ ie. Plus précisém ent , les m odèles économ ét riques ser vent à ex pliquer l'év olut ion quant it at ive
d'un cert ain nom bre de variables ( dit es variables endogènes) en fonct ion d'un cert ain nom bre de
variables prédét erm inées ( dit es variables exogènes) . Le t est qui infirm e une pr édict ion conduit à
réexam iner les hypot hèses du m odèle et afin de m ieux com pr endr e les m écanism es économ iques.
Const ruire un m odèle économ ét rique, nécessit e une t héorie m odélisable, des données et des
inst rum ent s de calcul.
( Frisch, Haav elm o, Heckm an, McFadden)

H olism e m é t h odologique
L'appr oche économ ique holist e s'int éresse plut ôt à l'ensem ble des com port em ent s qu'à leurs
com posant es, faisant l'hypot hèse que le t out est supérieur à la som m e des part ies. La sociologie, qui
relèv e plus d'une dém ar che holist e, m et l'accent sur le fait que les individus sont socialisés, c'est - à-
dire qu'ils sont le pr oduit d'un groupe qui part age une cert aine cult ure, des norm es et c. I l exist e donc
une classe sociale, ce que nie l'individualism e sociologique.

I ndividu a lism e m é t h odologique


L'individualism e m ét hodologique analyse les phénom ènes économ iques et sociaux à part ir des
com port em ent s individuels. Com biné à l'hypot hèse de rat ionalit é du com port em ent , l'individualism e
m ét hodologique, le fam eux hom o œconom icus, est le principe de base de la science économ ique.

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 12


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

( Beck er)

Libé r a lism e
Élaborée au cours du XI Xèm e siècle not am m ent à part ir des t r avaux d'A. Sm it h, la doct rine libér ale
repose sur t rois piliers : la propriét é privée, la libre ent r eprise et la libre concurr ence. I l exist erait
selon elle un ordr e économ ique nat urel, fruit des int eract ions ent r e les agent s ( m ain invisible) . La
crise des années t r ent e a donné naissance à un courant néo- libéral reconnaissant les im perfect ions
du m arché et at t ribuant à l'Ét at un r ôle de régulat eur de la sphère m ar chande. Les privat isat ions des
vingt dernières années dans les pays indust rialisés et le m ouv em ent de dér églem ent at ion t ém oignent
d'un ret our appuy é à la doct rine originelle.
( Hayek, Friedm an)

M a r x ism e
Doct rine et m ét hode d'analyse élabor ées par K. Marx et F. Engels puis par leurs disciples, le
m arxism e ( ou t out du m oins sa t héorie économ ique) vise à expliquer le fonct ionnem ent du sy st èm e
économ ique. Dans le sy st èm e capit alist e, la for ce de t ravail crée une v aleur supérieur e à celle de son
ent ret ien pr oduisant ainsi une plus- value que s'approprient les dét ent eurs des m oy ens de product ion.
Cet t e appr opriat ion, assurée par la légalit é de la propriét é privée, donne naissance au profit , si le
capit al est r éalisé, et perm et l'accum ulat ion du capit al. I l exist e cependant une baisse t endancielle du
t aux de profit liée à l'ex ploit at ion de la force de t ravail, et que les concent rat ions cher chent à pallier.
Les crises consécut ives au déséquilibre de la r épart it ion du profit prov oque à t erm e une crise
générale débouchant sur la révolut ion sociale.
( Marx, Engels)

N ouv e lle hist oir e é conom ique


Elle a pour pr oj et de développer une hist oire économ ique " scient ifique " . Les cliom ét riciens
souhait ent appliquer des r ègles scient ifiques aux pr oblèm es d'hist oire économ ique. I ls ut ilisent des
séries de données hist or iques quant it at ives et une m ét hode celle de l'analyse cont r efact uelle. Cet t e
dernièr e, dév eloppée par R. W. Fogel, prix Nobel 1993, consist e à m esurer l'influence d'un fact eur sur
une év olut ion par la différ ence ent re cet t e év olut ion réellem ent obser vée et celle, hypot hét ique, à
laquelle on aurait assist é si le fact eur concerné n'avait pas exist é. Cet t e dernièr e sit uat ion est
const ruit e économ ét riquem ent à part ir des aut r es fact eurs.
( Nort h, Fogel)

Posit ivism e é conom ique


Cet t e appr oche r epose sur l'idée que l'économ ique est une science em pirique, au m êm e t it re que les
sciences de la nat ure. Les énoncés que l'économ ist e élabore ont avant t out un caract èr e pr édict if,
dont on doit êt re capable d'infirm er les r ésult at s par des t est s em piriques. C'est la raison pour
laquelle finalem ent , il im port e peu que les hypot hèses de départ soient réalist es.
( Friedm an)

7 ) Le s fe m m e s da ns la t hé or ie é conom ique
École in st it ut ionn a list e
Ce courant spécifie le rôle des inst it ut ions com m e l'Ét at ou bien encor e la fam ille dans la form at ion et
le développem ent des processus économ iques. L'inst it ut ionnalism e se différencie par le rej et des
principes fonct ionnalist es individuel ( néoclassique) et social ( m arxist e) . Ce courant m ont r e
not am m ent que les inst it ut ions ayant un r ôle dét erm inant dans l'expérience professionnelle ce sont
elles et non le m anque de valorisat ion du capit al hum ain com m e le sout iennent les néoclassiques qui
sont à l'origine des inégalit és de salaires ent re hom m es et fem m es. L'ét ude des pr ocessus cult urels
peut égalem ent servir à expliquer les différ ences ent re les sex es par le biais de const ruct ion de
m yt hes, par ex em ple, celui de la " m at ernit é innée " , c'est - à- dire l'exist ence de car act érist iques "
nat urelles " des fem m es qui les r endraient plus apt es au t ravail dom est ique. La const ruct ion de ces
m yt hes r est e cependant inexpliquée.
( Hodgson, Jennings)

Économ ie de la v iole n ce dom e st iqu e

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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

On m esur e difficilem ent le niveau et l'évolut ion de la violence. I l en va de m êm e pour les coût s
( dépenses m édicales, pert es de revenus, aide du gouvernem ent , et c.) . Ce courant cherche égalem ent
à expliquer pourquoi des fem m es bat t ues r et ournent aupr ès de leur s part enaires. Les explicat ions
sont souv ent d'ordr e psychologique. La violence les paralyserait . Pour cert ains, le problèm e est avant
t out social et non psychologique. Le ret our aupr ès du part enaire peut s'expliquer rat ionnellem ent si
on considère que les ser vices d'aide ne r épondent pas aux dem andes des fem m es bat t ues. Plus l'aide
sera disponible, m oins probable ser a le r et our au foy er . Ces ser vices peuvent égalem ent servir aux
fem m es pour " signaler " à leurs part enaires que le point de rupt ur e est at t eint . Le ret our const it ue
égalem ent la m eilleure alt ernat ive puisque le signalem ent perm et t ra de baisser le niveau de violence
du part enaire.
( Farm er, Tiefent haler)

M icr oé conom ie de la r é pa r t it ion de s t â che s f a m ilia le s


L'appr oche de l'Ecole de Chicago consist e à appliquer les post ulat s de la m axim isat ion de l'ut ilit é sous
cont raint es de r ev enu, de t em ps et de pr oduct ion à des décisions concernant le t rav ail dom est ique ou
le choix d'avoir des enfant s. Dans cet t e appr oche, la fam ille est considérée com m e une unit é de
product ion et de consom m at ion. Les décisions en m at ière d'allocat ion du t ravail t ot al disponible dans
une fam ille doit perm et t re à la fam ille de m axim iser ses gains. La variable à m axim iser est alors le
revenu t ot al de la fam ille. Cet t e " collaborat ion fam iliale " peut s'expliquer par un consensus en
faveur le part age ou une form e d'alt ruism e du chef de fam ille. Une per sonne est dit e alt ruist e si
l'augm ent at ion de la consom m at ion des aut res m em br es de la fam ille est inclus dans sa fonct ion
d'ut ilit é. La t héorie ne dit cependant rien sur l'obt ent ion de ce consensus, ni sur l'exist ence de
préférences alt ruist es dans un univers égoïst e.
( G. Becker)

Pe r spe ct ive m a r x ist e


Le t ravail dom est ique s'analyse com m e l'effort lié à la product ion de valeur d'usage donnant lieu ou
non à un échange m archand. Pour cert ains, la sit uat ion des fem m es dans la fam ille et le t ravail
dom est ique répondent à la logique du capit al. I l en r ésult e que la lut t e des fem m es fait part ie de la
lut t e des classes. D'aut r es, au cont raire, opposent la logique du capit al à la logique du pat riarcat . Les
fem m es dans la fam ille sont exploit ées par les hom m es. Les fem m es const it uent donc une classe
spécifique et ant agonist e des hom m es. La lut t e des fem m es est aut onom e vis- à- vis de la lut t e des
classes. Pour d'aut res encor e, il est nécessaire d'art iculer les deux logiques. Ainsi, la fin du
capit alism e ne signifiera pas la fin de l'oppression des fem m es. I nv er sem ent , le pat riarcat ne peut se
com prendr e sans sa base m at érielle, à savoir qu'il repose sur le cont r ôle ex er cé par l'hom m e sur le
t ravail de la fem m e à l'int érieur com m e à l'ext érieur foy er.
( Har rison, Hart m an)

Scie nce é conom ique f é m in ist e


Elle part du const at que l'analyse économ ique et les polit iques économ iques sont le fruit du sex ism e.
Le cont enu de l'analyse économ ique fém inist e n'est pas liée aux différ ences ent re hom m es et
fem m es. Le fond du pr oblèm e est que l'analyse néoclassique est sexist e. La t héorie économ ique en
insist ant sur les concept s de raret é, d'int érêt personnel et de concur rence r ej et t ent ceux de
l'abondance, de l'alt ruism e et de la coopérat ion. Pour cert ains, ces dichot om ies ( rar et é/ abondance,
int érêt égoïst e/ alt ruism e, concurr ence/ coopérat ion) corr espondent au côt é m asculin et au côt é
fém inin. Cet t e explicat ion est cont est ée car elle ne ferait que perpét uer les st éréot ypes. En r evanche,
il y a un consensus pour sout enir que si la m axim isat ion du bien- êt re passe par l'int érêt égoïst e et la
concur r ence, alor s il n'y a plus de place pour la coopérat ion et un aut r e part age du pouvoir et du
bien- êt re.
( Nelson, St r ober)

Se gm e nt a t ion du m a r ché du t r a va il
La t héorie dist ingue deux m ar chés du t ravail : prim aire et secondaire. Les em plois du m arché
prim aire se caract érisent par une r ém unérat ion plus élevée et de m eilleures condit ions de t ravail.
Cet t e t héorie d'un double m arché du t rav ail per m et de m ieux com pr endre l'inégalit é des hom m es et
des fem m es en m ont rant la dist ribut ion sur le m arché et selon les professions. Dans le segm ent
fém inin, les salaires sont plus bas et l'év ent ail des professions et des ex périences est plus r éduit . Au
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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

m om ent du recrut em ent , et en r aison des coût s d'inform at ion et de pr ospect ion, l'em ployeur aura
rat ionnellem ent t endance à r ecrut er dans le m ar ché prim aire où se t r ouve concent r er les hom m es et
à délaisser le m arché secondaire où se t r ouv ent les fem m es. Et ant donné que les hom m es ont suivi
une m eilleure form at ion et ont plus d'expériences, les em ployeur s ont t ouj ours une préférence pour
eux et la ségrégat ion se perpét ue.
( Doeringer, Pior e)

Sé gr é ga t ion socio- cult ur e lle


Pour expliquer les phénom ènes de ségrégat ion et de discrim inat ion à l'em bauche, ces t héories se
concent r ent sur des fact eurs ext ernes au m arché du t ravail Elles font apparaît re l'ét r oit e
corr espondance qui exist e ent re les caract érist iques des professions " fém inines " et les st éréot y pes
habit uels sur les qualit é des fem m es : souci d'aut rui, habilet é m anuelle, charm e, m anque de force
physique, préférence pour la flexibilit é, et c.. Les r esponsabilit és fam iliales peuv ent pousser les
fem m es vers les m ét ier s en quest ion. Mais c'est la réput at ion de ces pr ofessions et non leur nat ure
qui les font apparaît re com m e fém inines. A priori, il n'y a par ex em ple aucune raison de supposer
qu'une pr ofession, quelle qu'elle soit , soit par nat ure " flexible " ou " peu flexible " .
( Anker)

Thé or ie du ca pit a l hu m a in
Appliquée à la dem ande d'éducat ion, elle cherche égalem ent à rendr e com pt e du rôle des fem m es
dans l'économ ie. La t héorie néo- classique pose que les t ravailleurs cher chent les em plois les m ieux
rém unér és en fonct ion de leurs capacit és, de leurs obligat ions et de leurs préfér ences et que les
em ployeur s m inim isent les coût s. Dans cet t e opt ique, si les fem m es sont m oins bien rém unérées cela
peut pr ovenir : 1°/ d'une pr oduct ivit é plus faible ( une form at ion m oins élevée réduit la valeur du
capit al hum ain et donc la product ivit é) ; 2°/ des p référ ences professionnelles des fem m es ; 3°/ du
coût du personnel fém inin ( les absences, la nécessit é de m et t r e en place des syst èm es de garde
d'enfant s et la r églem ent at ion cont ribueraient à alourdir le coût du t ravail fém inin) ; 4°/ de la
propension à la discrim inat ion des em ployeurs. Ces derniers ont des pr éj ugés à l'égard de per sonnes
qui se dist inguent par cert aines caract érist iques. Les em baucher im pliquerait un coût . L'origine du
goût pour la discrim inat ion n'est pas cependant expliquée.
( G. Becker)

Thé or ie du m a r ia ge e t du divor ce
Les m odèles de préférence com m une ne peuv ent êt r e ut ilisés pour analyser des décisions com m e le
m ariage ou le divor ce puisque les ut ilit és individuelles du m ari et de la fem m e ne peuv ent êt r e
ext rait es de la fonct ion com m une de bien- êt r e. On a donc recour s à des m odèles de négociat ion de la
t héorie des j eux. Un pr em ier m odèle est celui avec m enace de divorce. Le point de m enace
corr espond aux gains associés aux ut ilit és r ésult ant du divorce. Ce point est fonct ion de la possibilit é
de conser ver la propriét é du r ev enu et de variables ext ernes ( sit uat ion du m arché du r em ariage) . Un
deuxièm e m odèle pose que le point de m enace est int erne au m ariage. C'est un équilibre non
coopérat if où chaque conj oint fournit volont airem ent des biens collect ifs et adopt e une st rat égie
opt im ale. Le m ariage non coopérat if peut êt re préférable au divorce si la pert e de pouvoir consom m er
des biens collect ifs peut êt r e plus dissuasif que le divor ce.
( Lundberg, Pollak)

8 ) M a cr oé conom ie
Cour be de Phillips
La courbe de Phillips pose l'exist ence d'une relat ion négat ive ent r e inflat ion et chôm age. Un
gouvernem ent aurait le choix ent r e relancer l'économ ie et par suit e l'em ploi au prix d'un peu
d'inflat ion, et fr einer la cr oissance et ralent ir l'inflat ion au prix d'un surplus de chôm age. M. Friedm an
( prix Nobel 1976) et E. Phelps ont crit iqué cet t e int erprét at ion due à Sam uelson ( prix Nobel 1970) et
Solow ( prix Nobel 1987) . I ls sout iennent que si, à court t erm e, il exist e bien une relat ion posit ive, à
long t erm e, la courbe devient une dr oit e vert icale. Un gouvernem ent qui relancerait l'économ ie fer ait
reculer dans un pr em ier t em ps le chôm age m ais au prix d'une inflat ion plus élevée. L'adapt at ion des
agent s à plus d'inflat ion ram ènerait à long t erm e le t aux de chôm age à son niveau " nat ur el " . Si
l'hypot hèse des ant icipat ions adapt at ives aut orise un arbit rage exploit able à court t erm e, celle des

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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

ant icipat ions rat ionnelles ruine m êm e à court t erm e un t el arbit rage. Dans le m odèle de Lucas, les
agent s aj ust ent inst ant aném ent leurs ant icipat ions de prix et de salaires à la nouvelle polit ique
économ ique. Tout e polit ique économ ique est - elle donc inut ile ? Pas nécessairem ent si les
m odificat ions de polit ique économ ique sous for m e de r ègles négociées sont " bien " int erprét ées par
les agent s économ iques. Elles ont alors pr obablem ent plus d'effet s sur l'économ ie que les
m odificat ions de polit ique économ ique laissées à la discrét ion des gouvernem ent s.
( Phillips, Friedm an, Phelps, Sam uelson, Solow, Lucas)

M odè le de Solow
Le m odèle décrit com m ent un accroissem ent du st ock de capit al, de la quant it é de t ravail ( ou de la
populat ion) et le progr ès t echnique int eragissent et affect ent la product ion au sein de l'économ ie. À
long t erm e, il m ont re que l'économ ie t end vers un ét at st at ionnaire. Cet t e sit uat ion d'équilibre est
dét erm inée par le t aux d'épargne, le progrès t echnique et la cr oissance dém ographique. Le t aux
d'épargne et le pr ogr ès t echnique ét ant des données dans le m odèle, la cr oissance économ ique
dépend, à long t erm e, de celle de la populat ion.
( Solow)

M odè le s " m illé sim é s " ou à gé né r a t ion s de ca pit a l ( vint a ge m ode ls)
Ces m odèles, dév eloppés par Solow ( prix Nobel 1987) proposent une nouvelle m ét hode pour analyser
le rôle de la form at ion du capit al dans la croissance économ ique et t iennent com pt e en part iculier de
l'âge du capit al. Selon Solow, le pr ogr ès t echnique est cont enu dans le capit al de l'économ ie,
cont rairem ent à la nouv elle t héorie de la croissance endogène ( pour laquelle le m ot eur de la
cr oissance vient des ext ernalit és) . Les nouv eaux invest issem ent s incor por ent les dernières t echniques
connues. Le m illésim e du capit al doit donc êt r e pris en com pt e dans les m odèles. Ainsi se t r ouv e
définie une nouv elle façon d'agr éger du capit al issu de différ ent es périodes. Ces vint age m odels ont
depuis ét é em ployés dans d'aut r es m odèles économ iques, t els les m odèles d'équilibre général
calculable.
( Solow)

M odè le I S- LM
Créé par Hicks ( prix Nobel 1972) , ce m odèle est repris et m odifié par Hansen, Lerner, Sam uelson
( prix Nobel 1970) . I l est com posé de deux équat ions : I S ( I nv est m ent et Saving) exprim e l'égalit é
ent re l'épargne et l'invest issem ent ( équilibre sur le m ar ché des biens) et LM ( Liquidit y et Money )
t raduit l'égalit é ent re l'offr e et la dem ande de m onnaie ( équilibre sur le m arché de la m onnaie) . Le
m odèle com port e deux variables endogènes, le revenu nat ional Y et le t aux d'int érêt i, les aut r es
variables sont considér ées com m e ex ogènes ( m asse m onét aire M, dépenses gouv ernem ent ales G) .
Le m odèle per m et d'ét udier, dans une économ ie fer m ée, les effet s des variat ions de M et G sur le
revenu et le t aux d'int ér êt . Ce m odèle va donner naissance au consensus t héorique bapt isé par
Sam uelson " synt hèse néoclassique" : dém arche m acr oéconom ique qui com plèt e le schém a d'analyse
keynésien par des équat ions inspirées de la logique néoclassique ( m axim isat ion de l'ut ilit é m ar ginale,
analyse du point de vue de l'offr e) .
( Hicks, Sam uelson)

Thé or ie de l'é t a t st a t ionn a ir e


A l'origine du phénom ène se t rouv e l'opposit ion ent re deux m ouv em ent s qui apparaissent inéluct ables
et incont rôlables à l'époque : d'une part , la croissance dém ographique et , d'aut re part , les
rendem ent s décr oissant s de la t err e. L'accr oissem ent de la pr oduct ion prov oque une hausse de la
dem ande de t ravail, qui im plique une hausse des salaires. Cet t e am éliorat ion des condit ions de vie
conduit à une cr oissance de la populat ion. Celle- ci im plique une hausse de la dem ande de pr oduit s
agricoles. La pr oduct ion agricole augm ent e. Tout efois, les t err es m ises en cult ure pour augm ent er la
product ion se heurt ent à de sr endem ent s décroissant s. Le coût de pr oduct ion et donc le prix des
denr ées agricoles augm ent ent . I l en résult e que les pr opriét aires des t err es les plus fert iles
bénéficient de r ent es ; en r evanche, les pr ofit s des indust riels dim inuent , la part des salaires r est ant
const ant e dans le r ev enu nat ional. Les profit s dim inuent , l'invest issem ent baisse bloquant la
cr oissance. Le com m er ce int ernat ional et le libre échange peuv ent r et arder l'échéance m ais cet t e
solut ion ne peut - êt re que de court t erm e.
( Ricardo, Malt hus)
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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Thé or ie de l'oscilla t e ur
La t héorie m ont re com m ent les int eract ions ent re le principe du m ult iplicat eur keynésien ( sour ce de
st abilit é économ ique) et celui de l'accélérat eur ( sour ce d'inst abilit é) peuvent créer des fluct uat ions
cycliques endogènes. Cinq t ypes de sit uat ion se présent ent : 1°/ il n'y a pas de fluct uat ion et le
niveau de r ev enu décr oît vers son niveau init ial ; 2°/ l'é volut ion du niveau de rev enu pr end la form e
d'oscillat ions am ort ies ; 3°/ ces oscillat ions sont explosives ; 4°/ la cr oissance est exponent ielle ; 5°/
des oscillat ions aut o ent ret enues.
( Sam uelson)

Thé or ie de la cr oissa nce e ndogè n e


Cet t e t héorie m ont r e en quoi plusieurs fact eurs peuvent faire apparaît re des ext ernalit és posit ives et
par conséquent êt r e source de croissance pour la collect ivit é : invest issem ent en capit al physique,
invest issem ent en capit al public, invest issem ent en capit al hum ain, apprent issage par la prat ique,
division du t ravail, recher che et innovat ions t echnologiques. La cr oissance est endogène au sens où
elle ne dépend que des seuls com port em ent s des agent s et des variables m acr oéconom iques.
( Barr o, Lucas, Levine, Rom er)

Thé or ie de la r é gula t ion de la cr oissa nce


Elle analyse les régim es de cr oissance. Ceux- ci dépendent d'une part d'un régim e de pr oduct ivit é,
c'est - à- dire de l'ensem ble des dét erm inant s de la progr ession de l'efficacit é économ ique ( organisat ion
du t ravail et des ent repr ises, degr é de concent r at ion des ent r eprises, degr é de m écanisat ion, t ype
d'innovat ion, et c.) et , d'aut re part , d'un régim e de dem ande c'est - à- dire de l'ensem ble des
m écanism es de r épart it ion des gains de product ivit é ent re salaires, profit s, prix relat ifs qui alim ent ent
la dem ande.
( Agliet t a, Boyer, Bénassy, Mist ral)

Thé or ie de s cycle s é conom ique s


On dist ingue différent s t ypes de cy cles : 1°/ les t endances séculaires ou t rends d'une période d'un
siècle par référence aux t ravaux de F. Braudel ; 2°/ les m ouv em ent s de longue durée de t ype
Kondrat iev de l'ordr e de 25 à 45 ans ; 3°/ les cycl es classiques ou cy cles court s de t ype Juglar qui
durent 6 à 10 ans ; 4°/ le cycle Kit chin qui dure 4 0 m ois ; 5°/ les m ouv e m ent s saisonniers com m e la
product ion agricole. Les cycles peuv ent av oir t r ois origines. La prem ièr e est d'ordr e ex ogène d'où le
t erm e des cy cles exogènes. Dans ce cas, c'est l'environnem ent qui est à l'origine du cycle : accident
clim at ique, int erdépendance cr oissant e des économ ies qui propage les cycles d'act ivit é d'un pays à
l'aut re , des chocs polit iques, les polit iques économ iques ou bien encor e les échéances élect orales à
l'origine de cy cles polit ico- économ iques. Une deuxièm e origine est endogène c'est - à- dire lié à
l'act ivit é économ ique elle- m êm e. Les fact eurs déclencheur s peuvent êt r e l'accum ulat ion du capit al, le
part age de la valeur aj out ée, le dév eloppem ent des innovat ions ( explicat ion schum pét érienne des
cycles kondrat iev) , une m odificat ion ou choc que peut subir les fondam ent aux d'une économ ie ( goût
des m énages, t echniques disponibles, dot at ions en r essources des agent s) . Une t r oisièm e origine est
financière. C'est le cas pour les cy cles d'endet t em ent . l'expansion conduit à une croissance des
cr édit s qui lorsque l'act ivit é se r et ourne a pour conséquence un désendet t em ent et un
approfondissem ent de la dépr ession.
( Kondrat iev, Schum pet er, Juglar, Kit chin)

Thé or ie du ca pit a lism e m onopolist ique d'Et a t ( CM E)


Le capit alism e se heurt e à une crise de suraccum ulat ion c'est - à- dire d'excédent de capit al par rapport
à la m asse de profit . L'act ion de l'Et at consist e à dévaloriser cert ains capit aux afin de rét ablir le t aux
de pr ofit . Cet t e int erv ent ion prend diverses for m es : financem ent public privilégié, nat ionalisat ion,
t ransfert au privé d'ent r eprises ou de sect eurs r edevenus r ent ables.
( Boccara)

Thé or ie k e yn é sie n ne de la cr ise


La crise est cont ingent e. Deux élém ent s j ouent un rôle : la m onnaie et les ant icipat ions de la
dem ande. La m onnaie peut êt re conserv ée pour elle- m êm e et ainsi provoquer des fuit es dans le
circuit économ ique. Com m e les ent r eprises pr oduisent lorsqu'elles ont la cert it ude d'écouler leur
product ion, elles vont chercher à ant iciper la dem ande. I l en résult e un niveau de pr oduct ion qui
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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

sat isfait la dem ande m ais qui ne corr espond pas for cém ent au plein em ploi. I l n'exist e pas de
m écanism e aut or égulat eur. En out r e, le chôm age peut accent uer les com port em ent s d'épargne de
précaut ion et les m auvaises ant icipat ions des ent repr eneurs. Seule l'int er vent ion de l'Et at par une
polit ique économ ique adéquat e peut suscit er une dem ande supplém ent aire.
( Keynes)

Thé or ie m a r x ist e de la cr ise


Seul le t ravail vivant crée de la valeur. Or poussé par la concur r ence, le capit alist e ut ilise de plus en
plus des m achines et donc du t ravail m ort . I l déclenche ainsi la crise. Mêm e si le rendem ent du t ravail
vivant augm ent e, sa quant it é dim inue. I l en r ésult e : 1°/ une dim inut ion de la dem ande de biens de
consom m at ion puisqu'il y a de plus en plus de chôm eur s ce qui dim inue l'incit at ion à produire ; 2°/
un déséquilibre ent r e la sect ion pr oduisant des biens de consom m at ion et celle produisant des biens
de pr oduct ion ; 3°/ une baisse de la rent abilit é du capit al puisque les prolét aires, soit au niveau de la
répart it ion ( part age pr ofit s - salaires) soit au niveau de la product ion ( lut t e cont re les cadences)
lut t eront cont r e les capit alist es ; 4°/ une baisse inéluct able du t aux de rent abilit é du capit al puisque
le capit alist e aura r ecours de plus en plus au capit al const ant ( aut rem ent dit aux m achines ou t ravail
m ort ) . L'exist ence de cont re- t endances : concent rat ion du capit al, prise en charge par l'Et at d'une
part ie du capit al, ne sont que des solut ions de court t erm e.
( Marx, Engels, Lénine, Luxem bourg)

Thé or ie né ocla ssique de la cr ise


Celle- ci est im possible dans un syst èm e d'économ ie de m ar ché de concurr ence pure et parfait e. Tout e
offre crée sa propre dem ande selon la loi de J. - B. Say . Si une crise se produit cela peut êt re dû au
non r espect des condit ions de concurr ence pur e et par fait e ( présence des syndicat s, non
cont est abilit é des m archés) ou à l'int ervent ion de l'Et at que cela soit pour st abiliser la conj onct ure,
pour la polit ique de r edist ribut ion ou pour l'allocat ion des r essources. Ainsi, la m ult iplicat ion des
réglem ent at ions et des program m es ét at iques de lut t e cont r e la pauvr et é et le chôm age pr oduit - elle
l'inverse du but r echer ché ( t rappes à chôm age et à pauv ret é) .
( Say, Hayek, Friedm an, Laffer, Buchanan)

Thé or ie r é gula t ionn ist e de la cr ise


Au sein du m ode de product ion capit alist e, il exist e différent s r égim es d'accum ulat ion et différ ent s
m odes de r égulat ion. Le passage d'un régim e d'accum ulat ion à l'aut re ou bien d'un m ode de
régulat ion à un aut re const it ue une crise ou rupt ure. Lorsqu'aucun changem ent inst it ut ionnel ou de
polit ique économ ique est nécessair e on parle de " pet it e crise " . Aut r em ent , c'est - à- dire en cas de
non r eprise spont anée, on parle de " grande crise " .
( Agliet t a, Boyer, Bénassy, Mist ral)

9 ) M icr oé conom ie
Économ ie de l'in for m a t ion
Elle ét udie le com port em ent d'agent s rat ionnels lorsque l'acquisit ion de l'inform at ion est coût euse,
définit les st ruct ures d'inform at ion, caract érisées par des form es de risque et analyse
syst ém at iquem ent les problèm es qui ém ergent dans chaque st ruct ur e. L'inform at ion incom plèt e et
asym ét rique débouche sur des phénom ènes d'ant isélect ion. Ainsi, des achet eurs qui obser vent
im parfait em ent la qualit é d'un bien ne pour ront dist inguer ent re les bons et m auvais vendeurs. Le
prix n'est plus un signal parfait , pénalisant les achet eurs et les bons vendeurs. Ce m anque
d'inform at ion débouche égalem ent sur des problèm es liés à l'aléa m oral. L'agent non inform é ne peut
observ er l'act ion de son part enaire. Ce dernier est donc t ent é de se com port er dans son pr opr e
int érêt et d'annoncer à l'agent non inform é que les m auvais résult at s sont le fait d'événem ent s
indépendant s de sa volont é. La t héorie suppose des com port em ent s m axim isat eurs t rès sophist iqués
qui conduisent à la signat ure de cont rat s com plex es ne corr espondant pas à la prat ique. I I par aît peu
réalist e de supposer que les individus signent des cont rat s com plet s qui t iennent com pt e de t out es les
réalisat ions possibles des aléas ( les agent s sont généralem ent incapables d'envisager l'ensem ble des
possibles) .
( Akerlof, St iglit z, Alchian, Dem set z)

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 18


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Économ ie de s coût s de t r a n sa ct ion


Elle fonde une t héorie des ar rangem ent s inst it ut ionnels en pr enant la t ransact ion com m e l'unit é de
base de l'analyse et en posant le pr oblèm e de l'organisat ion économ ique com m e un pr oblèm e de
cont rat . Les individus ont une rat ionalit é lim it ée ( ces lim it es sont neur ophysiologiques et t iennent au
langage) et un com port em ent opport unist e ( celui- ci caract érise l'absence d'honnêt et é dans les
t ransact ions, la r echerche de l'int érêt per sonnel par la ruse) .C'est la nat ure des t ransact ions qui
dét erm ine le t ype d'ar rangem ent inst it ut ionnel ret enu par les individus. Tr ois crit èr es dét erm inent la
nat ure des t ransact ions : 1°/ la fréquence des t r an sact ions ent r e deux part enaires ( unique,
occasionnelle, r écur r ent e) ; 2°/ l'incert ain ( difficult é d'ét ablir un arbr e de décision com plet en t enant
com pt e de la rat ionalit é lim it ée) ; 3°/ la spécific it é des act ifs qui est l'at t ribut essent iel de la
t ransact ion, un act if est spécifique lorsque sa v aleur dans d'aut r es ut ilisat ions possibles est plus faible
que son ut ilisat ion présent e. La t héorie dégage t rois m odes d'organisat ion cont ract uelle: le m arché, la
for m e hybride, la hiérar chie. Cert ains ont soulevé un cert ain nom bre de lim it es. Ainsi, la quest ion de
la créat ion et de la sélect ion des form es d'organisat ion n'est pas ét udiée. L'hypot hèse d'opport unism e
est rem ise en cause par cert ains t ravaux qui, au cont raire, suggèr ent que la confiance j oue un rôle
essent iel dans les t ransact ions. Des difficult és apparaissent pour fonder em piriquem ent la t héor ie des
organisat ions. Cela t ient à la difficult é de donner une m esur e précise des coût s de t ransact ion, que ce
soit sur le m arché ou dans l'organisat ion int erne.
( Coase, William son, Teece)

M icr oé conom ie t r a dit ionne lle


Elle propose une r epr ésent at ion du fonct ionnem ent de la sociét é qui r epose sur deux principes. Le
prem ier est celui de rat ionalit é. Les individus agissent en ut ilisant au m ieux les ressour ces dont ils
disposent , com pt e t enu des cont raint es qu'ils subissent . Le second est celui de la concur rence pure et
parfait e des m archés. Cela nécessit e la t ranspar ence du m ar ché, l'at om icit é des part icipant s,
l'hom ogénéit é du pr oduit et la libre ent r ée sur le m arché qui em pêche t out e ent ent e ou collusion des
vendeurs. Sous des condit ions relat ivem ent t echniques et rest rict ives ( sur les préfér ences des
consom m at eurs et sur la t echnologie des firm es) , une concurr ence pur e et par fait e conduit à une
ut ilisat ion opt im ale des ressources de l'économ ie. I l est alors im possible d'am éliorer la sat isfact ion
d'un agent sans dim inuer celle d'un aut re agent , c'est ce qu'on appelle un " opt im um de Par et o" . On
en déduit les deux t héor èm es du bien- êt r e. Tout équilibre général de m arché de concur rence par fait e
encor e appelé " équilibre concurr ent iel" est un opt im um paret ien ( de sort e que les affect at ions ainsi
obt enues, perm et t ent à chaque agent d'at t eindre une sit uat ion opt im ale sans dét érior er celle des
aut res) , et , t out opt im um de Par et o d'une économ ie peut t héoriquem ent êt r e r éalisé par un équilibre
de m arché concur rent iel. Un aut re r ésult at est que l'équilibre concurr ent iel n'est plus efficient dès lors
qu'exist ent des m onopoles, des biens collect ifs, des effet s ext ernes ou bien encore des coût s de
t ransact ion, aut r em ent dit dès que l'on r elâche t out ou part ie du principe de concur rence pure et
parfait e. Cert ains r epr ochent au m odèle d'équilibre le caract ère irréalist e de cert aines hypot hèses :
absence d'int eract ions st rat égiques ent re les agent s, non- prise en com pt e des asym ét ries
d'inform at ions ent r e les agent s, absence de prise en com pt e des coût s de t ransact ion et ent r eprises
considér ées com m e des " boît es noires " .
( Walras, Ar r ow, Debreu, Sonnenschein, Bert rand, Cournot )

Thé or ie de la logiqu e d'a ct ion colle ct iv e


Selon Mancur Olson si l'act ion d'un groupe d'int ér êt ou d'un individu réussit , elle bénéficiera à
l'ensem ble des gr oupes ou à l'ensem ble des individus. I l en r ésult e que l'act ion a la nat ure d'un bien
collect if. Dans ces condit ions, chaque m em br e est rat ionnellem ent incit é à ne pas s'engager dans une
act ion collect ive, aut r em ent dit à ne pas payer le coût d'une part icipat ion à une act ion du groupe. En
conséquence, le groupe rest e inact if. Seuls des bénéfices im m édiat s et rest r eint s au seul groupe
peuvent incit er à l'act ion collect ive.
( Olson)

Thé or ie de s j e ux
Elle fournit un cadre d'analyse per m et t ant d'ét udier les sit uat ions conflict uelles dans lesquelles les
individus sont en int eract ion. Si un individu peut négliger, dans un cert ain nom bre de sit uat ions
économ iques, les r éact ions des aut res à sa propre décision, ce n'est pas t ouj our s le cas. Ainsi,
lorsque peu de firm es dom inent un m arché ou bien lorsque des pay s concluent un accord sur la
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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

polit ique com m erciale, les agent s concernés ( individus, firm es, Ét at s) doivent prendre en com pt e les
réact ions des aut r es et ant iciper leurs pr opr es décisions. Elle aura donc pour but d'analyser la
m anière dont les agent s coordonnent ou peuv ent coordonner leurs décisions dans différ ent es
configurat ions.
Un j eu est dit coopérat if lorsque les individus peuvent com m uniquer et s'engager à pr endr e cer t aines
décisions, sachant qu'ils auront év ent uellem ent , individuellem ent int érêt à opt er pour un choix
différent au m om ent où ils prennent effect ivem ent leur décision.
Un j eu est dit non coopérat if lorsque les individus adopt ent un com port em ent égoïst e et opport unist e
à chaque inst ant . La t héorie des j eux m ont re que les décisions individuelles prises sans concert at ion
occasionnent généralem ent des gaspillages de r essour ces dès qu'il exist e des int eract ions
st rat égiques. Un équilibre de Nash caract érise une sit uat ion t elle que la st rat égie de chaque j oueur
corr espond à un choix opt im al ét ant donné les st rat égies choisies par les aut r es j oueur s.
Un ex em ple célèbre en est la sit uat ion du dilem m e du prisonnier. I nvent ée par Merrill Flood et Melvin
Dresher, et form alisée peu apr ès par A. W. Tuck er , cet t e sit uat ion m et en présence deux j oueur s,
chacun ayant deux opt ions : soit coopér er, soit faire cavalier seul. Chacun doit choisir sans connaît re
la décision de l'aut re. Quoi que fasse l'aut re, il est plus payant de faire cavalier seul que de coopér er .
Le dilem m e consist e en ceci que, si les deux j oueurs font cavalier seul, ils s'en t irent m oins bien que
s'ils avaient coopéré. Deux suspect s sont arr êt és pour un délit grave et le j uge d'inst ruct ion souhait e
obt enir leurs av eux. I l s'ent ret ient sépar ém ent avec chacun d'eux et leur explique que si aucun
n'avoue, on ne pour ra r et enir cont re eux que le port d'arm es, ce qui leur vaudra une condam nat ion
réduit e : deux ans de pr ison. Si les deux avouent , ils seront condam nés à cinq ans de prison et si un
seul avoue, il est relaxé t andis que son com plice écope la peine m axim um , soit dix ans de prison.
Bien que l'int érêt com m un des m alfait eurs soit de ne pas avouer chacun a personnellem ent int ér êt à
avouer.
Un com port em ent coopérat if peut ém erger si le j eu est à horizon infini, si des sanct ions sont
possibles ou bien encor e si les agent s adopt ent un com port em ent incer t ain. C'est le cas lorsque les
agent s adopt ent une st r at égie condit ionnelle ou de réciprocit é. Selon Axelrod, cet t e st rat égie a pour
obj ect if de dissuader le j oueur qui serait t ent é de renier son engagem ent init ial. A cet t e fin, le j oueur
annonce qu'il j ouera C, la coopérat ion, à la période t , et cont inuera de j ouer C aux périodes suivant es
t ant que l'aut re j oueur j oue C. En r evanche, si ce dernier dévie de son com port em ent coopérat if pour
faire défect ion alors au coup suivant , il est sanct ionné. Cependant , la sanct ion n'est pas perpét uelle
puisqu'au coup suivant , le j oueur reprend son com port em ent coopérat if.
Une aut r e ext ension de la t héorie des j eux est la t héorie de la m ain t rem blant e. Dév eloppée par R.
Selt en, prix Nobel 1994, elle repose sur l'idée que les j oueurs com m et t ent des er reurs au m om ent de
choisir leurs st rat égies d'équilibre et ont une pr obabilit é faible de choisir chacune des st rat égies qui
ne conduisent pas à la r éalisat ion de l'équilibre.
Dans de nom br euses sit uat ions, des équilibres m ult iples apparaissent , ce qui signifie que les
hypot hèses de la t héorie des j eux sont insuffisant es pour dét erm iner les choix st rat égiques ( à part ir
de considérat ions uniquem ent rat ionnelles) . Des hypot hèses supplém ent aires ( processus
d'apprent issage ou référ ence à l'hist oire com m une des j oueurs) sont donc nécessaires.
( Von Neum ann, Morgenst ern, Nash, Har sanyi, Selt en, Kreps, Axelrod)

1 0 ) M onna ie e t fina nce


Cour be de La f fe r
L'obj ect if de cet t e courbe est de m ont rer l'exist ence d'un plafond de r ecet t es fiscales. L'év olut ion des
recet t es fiscales est fonct ion du t aux m arginal d'im posit ion. L'augm ent at ion du t aux m arginal
d'im posit ion engendre, dans un prem ier t em ps, des r ecet t es fiscales supplém ent aires. Passé un point
t * ( point où les recet t es fiscales sont m axim ales) , l'augm ent at ion du t aux d'im posit ion ent raîne une
baisse des r ecet t es fiscales j usqu'au point où le t aux d'im posit ion est égal à 100% . La baisse du
rendem ent de l'im pôt s'explique, d'apr ès les aut eurs du m odèle à l'origine de la courbe par la
m odificat ion des com port em ent s des agent s : - d'une part , la hausse des t aux d'im posit ion ent raîne
des effet s désincit at ifs sur le t ravail et l'épargne ce qui ent raîne une baisse du v olum e de product ion.
Cet t e baisse du v olum e de pr oduct ion a pour effet de dim inuer la base d'im posit ion. A part ir d'un
cert ain t aux, la hausse de ce dernier ne com pense plus le rét récissem ent de la base d'im posit ion ; -
d'aut re part , la hausse du t aux d'im posit ion suscit e des com port em ent s d'évasion et de fraude
fiscales à l'origine de pert e de rent rées fiscales pour l'Et at . Lorsque le cont ribuable j oue sur les

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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

lacunes ou am biguït és de la loi pour em pêcher la r éalisat ion de l'im posit ion il prat ique l'évasion
fiscale. I l y a fraude lorsque l'act ion du cont ribuable im plique une violat ion de la loi fiscale. Alors que
la fraude fiscale est fonct ion de la m anière dont l'im pôt est évalué et collect é ainsi que de l'ét endue
du cont r ôle fiscal, l'évasion fiscale elle dépend de la m anière dont la législat ion fiscale réussit à définir
les bases im posables. La vérificat ion em pirique de la courbe de Laffer a débouché sur des r ésult at s
cont r ov er sés. Cert aines ét udes r ecour ent aux ex périences nat ur elles. Une aut r e m ét hode consist e à
régresser la part du r ev enu im posable sur une list e de variables explicat ives incluant les m odificat ions
des t aux d'im posit ion, l'effet du cycle économ ique ainsi que d'aut res variables.
( Cant o, Joines et Laffer)

Thé or è m e de sé pa r a t ion
Les décisions d'un invest isseur en m at ière de choix de port efeuille résult ent d'un arbit rage ent r e la
prise de risque et le t aux de r endem ent ant icipé. Quel que soit le niveau de risque, le t aux de
rendem ent espér é le plus élev é possible est obt enu en com binant le port efeuille d'act ions ordinaires
avec un em prunt ou un prêt . L'invest isseur raisonne en deux ét apes : il choisit , d'abord, le " m eilleur
" port efeuille d'act ions ordinaires, puis, il com bine ce port efeuille avec un em prunt ou un pr êt de
façon à obt enir le niveau de risque qu'il désire support er . Chaque invest isseur ne doit donc placer son
argent que dans deux act ifs : un port efeuille risqué d'act ions ordinaires et un pr êt ou un em prunt .
( Mark owit z, Miller)

Thé or è m e s de M odiglia ni- M ille r


I l en exist e deux : le pr em ier t héor èm e pose que ni le volum e, ni la st ruct ure de la det t e n'affect ent
la valeur de la firm e à la condit ion que les m ar chés financiers fonct ionnent parfait em ent ( absence
d'im pôt s, de coût s de t r ansact ion, de coût s de faillit e, de cont raint e réglem ent aire et t aux d'int ér êt
ident iques) . Le second pose que sur un m arché financier par fait , la polit ique de dividende de la firm e
est sans influence sur sa valeur. Une augm ent at ion des dividendes, par ex em ple, augm ent era
cert ainem ent les r ev enus des act ionnaires m ais elle sera neut ralisée par une baisse corr espondant e
de la valeur de l'act ion. Les deux t héor èm es ont plusieurs im plicat ions : les décisions
d'invest issem ent peuvent êt r e sépar ées de la décision financière corr espondant e ; le crit ère rat ionnel
d'une décision est la m axim isat ion de la valeur de m arché de la firm e ; le concept de coût du capit al
se r éfèr e au coût t ot al et peut êt re m esur ée com m e le t aux de rendem ent ant icipé sur le capit al
invest i dans les act ions d'une firm e appart enant à la m êm e classe de risque.
( Modigliani, Miller)

Thé or ie de sé le ct ion de por t e fe u ille


Elle a pour obj ect if d'analyser les décisions des agent s dét enant des act ifs réels et financiers et
cont ract ant sim ult aném ent des em prunt s.
( Mark owit z, Miller)

Thé or ie ( d'é quilibr e ) de s pa r it é s de pouvoir d' a ch a t


I l exist e quat r e versions de la t héorie de la PPA selon le degr é d'exigence des condit ions à r em plir :
1°/ la loi du prix unique qui relie les t aux de change aux prix de biens hom ogènes dans les différ ent s
pays ; 2°/ la PPA absolue qui lie les t aux de chang e à l'ensem ble des prix ; 3°/ la PPA relat ive qui
relie les variat ions des t aux de change aux variat ions des t aux d'inflat ion ; 4°/ la PPA ex ant e pour
laquelle la variat ion ant icipée du t aux de change com pense le différ ent iel ant icipé de l'inflat ion.
( Ricardo, Cassel)

Thé or ie de s z on e s m oné t a ir e s opt im a le s


Elle cherche à dét erm iner les crit ères économ iques afin de délim it er la zone géographique opt im ale
de l'espace m onét aire const it ue aut our d'une m onnaie unique ou d'un syst èm e de parit és fixes ent re
des devises différ ent es. Ainsi, Mundell, prix Nobel 1999, avance le crit èr e de m obilit é du t ravail, Mac
Kinnon celui de l'ouvert ure d'une économ ie, Kenen celui de la diversificat ion des st ruct ures
indust rielles, Haberler et Flem ing, celui de l'inflat ion.
( Mundell, Mac Kinnon, Kenen, Haberler , Flem ing)

Thé or ie du cycle de v ie

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 21


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Elle cherche à expliquer l'évolut ion du revenu, de la consom m at ion et de l'épargne d'un individu au
cour s de sa vie. I ls supposent que les m énages cher chent à m axim iser l'ut ilit é de leur consom m at ion
fut ure. Les individus épargnent seulem ent pour eux- m êm es. Pour m axim iser son ut ilit é, l'individu
répart it sa consom m at ion au cour s du t em ps et accum ule une richesse qu'il consom m era au cours de
sa r et rait e. Cet t e t héorie perm et d'expliquer not am m ent que le t aux d'épargne global est const ant au
cour s du t em ps, que les gains en capit al affect ent la consom m at ion de m anière t r ès lim it ée, que
l'épargne globale est dét erm inée de m anièr e endogène par des fact eur s aussi bien économ iques que
dém ographiques ( st ruct ure par âge de la populat ion et l'espérance de vie) et enfin que, dans la
com paraison em pirique des syst èm es de ret rait es, l'int roduct ion d'un syst èm e par répart it ion
ent raînerait une chut e du t aux d'épargne.
( Modigliani, Brum berg)

Thé or ie du t a ux de ch a nge d'é qu ilibr e


Selon William son, le t aux de change d'équilibre, qu'il nom m e t aux de change d'équilibre fondam ent al
( Fundam ent al Equilibrium Ex change Rat e ou FEER) , est le t aux de change effect if r éel qui assur e
sim ult aném ent l'équilibre m acr oéconom ique int erne et ext erne d'une économ ie. L'équilibre
m acr oéconom ique int erne est at t eint lorsque l'économ ie est placée sur son sent ier de cr oissance
pot ent ielle non inflat ionnist e. L'équilibre m acr oéconom ique ext erne, pour sa part , se définit com m e le
niveau " sout enable" du solde de la balance cour ant e. Ce dernier dépend, d'une part , du niveau
st ruct ur el de l'équilibre épargne - invest issem ent st ruct ur el. Ainsi un déséquilibre ent r e épargne et
invest issem ent est aut orisé t ant que le st ock d'act ifs ou de passifs ext érieurs est st able en part du
PI B et perm et de garant ir la solvabilit é de l'économ ie. D'aut re part , il dépend de l'écart ent r e
cr oissance économ ique et t aux d'int ér êt r éel, qui condit ionne la dynam ique de la det t e ext érieure.
( William son)

Thé or ie m on é t a ir e
Elle a pour obj ect if d'analyser les r elat ions causales ent r e le v olum e de la m onnaie en circulat ion et
cert aines variables économ iques. Elle explicit e le m écanism e de t ransm ission ou com m ent la m onnaie
im pulse ses effet s sur les variables dit es " r éelles " ( em ploi, niveau d'act ivit é) et / ou sur les prix.
( Hicks, Pat inkin, Tobin)

Thé or ie m on é t a ir e du su r inve st isse m e nt


Form ulée par F. v on Hayek ( prix Nobel 1974) , elle s'appuie sur les t rav aux de Wicksell et Böhm -
Bawerk. Selon ce dernier, l'invest issem ent doit êt r e conçu com m e un dét our de pr oduct ion, plus ou
m oins long selon le coût d'opport unit é des agent s à consom m er, dont le t aux d'épargne est le
révélat eur. En sit uat ion d'équilibre, la st ruct ur e t em porelle de pr oduct ion choisie par les
ent repr eneur s corr espond au désir d'épargne des consom m at eurs. L'équilibre peut êt r e rom pu si de la
m onnaie sous form e de cr édit s, est inj ect ée dans l'économ ie. Cet t e inj ect ion prov oque un
boulever sem ent de la st ruct ur e des prix, en par t iculier, une baisse des t aux d'int érêt du m arché sous
le t aux nat urel, selon la t héorie wick esellienne. Cet t e baisse ent raîne à son t our une hausse de
l'invest issem ent , au- dessus de son niveau d'équilibre, lequel est dét erm iné par l'épargne. ce
surinvest issem ent au sens où les biens d'équipem ent sont dev enus ex cessifs par rapport à la
dem ande de biens et services est financé par ce que Hay ek appelle l'épargne forcée. La cause
fondam ent ale du r et our nem ent conj onct ur el est le t arissem ent de cet t e sour ce art ificielle d'épar gne.
l'économ ique doit alors t raverser une période de chôm age et de r éaj ust em ent s pour que puissent se
rét ablir les équilibres r om pus par une polit ique m onét aire " laxist e " .
( Böhm - Bawerk, Hayek, Wicksell)

Thé or ie m on é t a r ist e
Friedm an, prix Nobel 1976 et pèr e de cet t e t héorie cherche à prolonger la t héorie quant it at ive de la
m onnaie et à réfut er la t héorie keynésienne. Ainsi, il sout ient qu'à cour t t erm e, une augm ent at ion de
la m asse m onét aire se r épercut e sur le niveau général des prix m ais égalem ent sur le v olum e de
product ion car il n'y a pas plein em ploi des fact eurs de pr oduct ion. En r evanche, à long t erm e, la
t héorie quant it at ive est à nouveau vérifiée. Les fluct uat ions cycliques seraient sinon prov oquées, du
m oins aggravées par les polit iques m onét aires er rat iques. C'est pourquoi il propose une règle
m onét aire, à savoir que la m asse m onét aire doit varier à un t aux const ant , égal au t aux de
cr oissance à long t erm e de la product ion nat ionale.
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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

( Friedm an)

Thé or ie qu a nt it a t ive de la m onn a ie


Selon cet t e dernière, t out e augm ent at ion de la quant it é de m onnaie ( M) ent raîne une augm ent at ion
des prix ( P) car la vit esse de la m onnaie ( V) est const ant e ( la dem ande de m onnaie ne varie pas) et
le volum e des t ransact ions ( T) est à son m axim um en raison du plein em ploi des fact eur s de
product ion. L'équat ion de cet t e t héorie s'écrit : MV = PT. L'inflat ion est ainsi un phénom ène
st rict em ent m onét aire.
( Bodin, Fisher)

1 1 ) Polit ique é conom ique


M odè le M u nde ll- Fle m ing
I l perm et d'analyser le r ôle j oué par la m obilit é int ernat ionale des capit aux dans l'efficacit é de la
polit ique m acroéconom ique sous différent s r égim es de change. C'est un m odèle de t ype k eynésien où
la product ion est dét er m inée par la dem ande. L'ouv ert ure des économ ies port e à la fois sur l'échange
des biens et des t it res. Le m odèle com port e plusieurs hypot hèses : fixit é com plèt e des prix et des
salaires ; absence d'effet s de richesse; absence de m écanism e d'ant icipat ion de change.
( Mundell, Flem ing)

Thé or è m e d'H a a ve lm o
I l concerne l'effet m ult iplicat eur du budget de l'Ét at . Jusqu'aux t ravaux d'Haav elm o ( prix Nobel
1989) , l'effet m ult iplicat eur ét ait celui énoncé par Keynes : un déficit budgét aire ( financé par
em prunt ) engendrait un surplus de cr oissance. Le t héorèm e de Haav elm o indique qu'un budget
équilibré n'est pas forcém ent neut r e. Dans une sit uat ion de sous- em ploi, un accroissem ent des
dépenses publiques financé par une hausse des im pôt s de m êm e valeur ( donc sans déficit ) a un effet
posit if sur la croissance économ ique.
( Haav elm o)

Thé or è m e de l'é quiv a le nt - ce r t a in


Ce t héorèm e énonce que le niveau de l'inst rum ent de polit ique économ ique qui m axim ise l'espérance
m at hém at ique de la fonct ion de pr éfér ence de l'Ét at est obt enu en r em plaçant les variables aléat oires
par leur espérance m at hém at ique. Le t héorèm e n'est vérifié que si, d'une part , la pr éfér ence de l'Ét at
est repr ésent ée par une fonct ion quadrat ique ce qui im plique des t aux m arginaux de subst it ut ion
variables ent re les argum ent s de la fonct ion de préférence et d'aut re part , si la variance de la variable
aléat oire est indépendant e du niveau de l'inst rum ent de polit ique économ ique.
( Theil)

Thé or ie de l'é quiv a le nce r ica r die nne


L'effet des dépenses publiques est t ot alem ent indépendant de la façon dont sont financées ces
dépenses. Si le financem ent se fait par em prunt , cela im plique que les individus ant icipent que des
im pôt s seront prélev és ult érieurem ent pour pay er les int érêt s et r em bourser le capit al, donc ils vont
épargner davant age pour acquérir les t it res ém is par les pouv oirs publics. Leur richesse globale
com m e leur consom m at ion est alors inchangée. Si le financem ent est m onét aire, les agent s pr évoient
l'ém ission régulière de nouvelle m onnaie, ils ant iciperont rat ionnellem ent l'érosion de leurs encaisses
par l'inflat ion et épargner ont en prévision de cet invest issem ent . I l n'y a donc aucun effet
m ult iplicat eur sur la dem ande globale possible
( Ricardo, Barr o)

Thé or ie de s a nt icipa t ions a da pt a t ive s


Dans ce cadr e t héorique, cela signifie que, par exem ple, le niveau fut ur ant icipé des prix est
m écaniquem ent aj ust é à l'écart ent r e le niveau des prix d'auj ourd'hui et le niveau de prix ant icipé
ant érieurem ent .
( Friedm an)

Thé or ie de s a nt icipa t ions r a t ionne lle s

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 23


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Cela signifie que la prév ision subj ect ive des agent s se fonde sur la pr évision obj ect ive de la t héorie.
Aut rem ent dit , int égrant les év énem ent s fut urs, ces ant icipat ions sont essent iellem ent les m êm es que
les prévisions obj ect ives de la t héorie.
( Mut h, Lucas)

Thé or ie du fé dé r a lism e budgé t a ir e


Elle cherche à dét erm iner à quel niveau d'aut or it és responsables la gest ion des t r ois fonct ions
t radit ionnelles que doit assur er la polit ique budgét aire - allocat ion des ressources, redist ribut ion et
st abilisat ion - sera la plus efficace. Aut rem ent dit , elle cherche à aj ust er la product ion de biens
publics aux pr éférences exprim ées par les consom m at eurs - cont ribuables.
( Musgrav e, Oat es)

Thé or ie de ( la st r a t é gie de " l'incohé r e n ce " ou) " inconsé qu e nce t e m por e lle "
Cela signifie qu'un gouvernem ent pour at t eindre ses obj ect ifs pr océder a par surprise ou qu'il ne
suivra pas au m om ent de la m ise en oeuv r e de sa polit ique économ ique celle annoncée
préalablem ent . Par exem ple, les aut orit és annoncent une polit ique m onét aire rigour euse, les agent s
économ iques m odèrent leurs r ev endicat ions salariales et r éclam ent des t aux d'int érêt m oins élev és
ant icipant une faible inflat ion. Mais une fois ces ant icipat ions form ées, le gouvernem ent peut m et t r e
en oeuv re une polit ique m onét aire plus laxist e. L'inflat ion plus élevée dim inue le salaire réel et
devr ait favoriser la cr éat ion d'em plois. Cet t e st r at égie est inefficace et coût euse puisque, d'une part ,
l'effet sur l'em ploi est t r ansit oire ( les agent s r éévaluant leurs dem andes d'augm ent at ion de salaires)
et , d'aut re part , les agent s int égrer ont par la suit e la possibilit é de ces surprises dans leurs
ant icipat ions et donc leurs revendicat ions.
( Kydland, Pr escot t , Calv o)

1 2 ) Re la t ions int e r na t iona le s


Polit iqu e int é r ie ur e
Les cont raint es du sy st èm e int ernat ional sont m inim isées. Les caract érist iques de ce dernier
dépendent des Et at s qui eux- m êm es dépendent des act eurs int ernes ( adm inist rat ion, groupes de
pression, élect orat , et c.) . L'Et at est fragm ent é. Les bur eaucrat es, les gr oupes de pr ession, la force
plus ou m oins faible de l'adm inist rat ion expliquent l'incohérence et les v ariat ions de la polit ique
ét rangèr e. Les per spect ives de coopérat ion sont pessim ist es. Les lut t es ent re l'adm inist rat ion et les
groupes de pr ession, ent re les gr oupes de pr ession, la prise en com pt e des échéances élect orales
peuvent dist ordre la for m at ion des pr éfér ences des Et at s et conduisent ces derniers à adopt er un
com port em ent sous opt im al au plan int ernat ional. Ce courant t end à sous- est im er le poids des
cont raint es du syst èm e int ernat ional dans la décision et le com port em ent des Et at s.
( Dahl, Schat t schneider, Gourevit ch, I k enberr y, Milner)

Thé or ie con st r uct ivist e


Les r elat ions ent re Et at s r elèvent plus d'un syst èm e de croyances et de r epr ésent at ions que de
considérat ions seulem ent m at érielles. La loi int ernat ionale ér ode la souverainet é des Et at s en r aison
de la puissance des nor m es. Les Et at s sont les principaux act eurs. Les ident it és et les int ér êt s de
l'Et at sont largem ent const ruit s par les st ruct ur es sociales. I ls ne sont pas dét erm inés par la nat ure
hum aine ou bien encor e par le j eu des gr oupes de pr ession. Opt im ist es. L'anar chie du sy st èm e
int ernat ional résult e plus des cr oyances que de données obj ect ives. I l est dès lors possible en
m odifiant les croyances, les idées de m odifier le com port em ent des Et at s et de les faire sort ir des
sit uat ions de dilem m e du prisonnier. Ce courant décrit et explique m ieux le passé que d'ét ablir des
prédict ions vérifiables em piriquem ent . Ce courant sous- est im e le poids des int ér êt s des gr oupes de
pression, et c. Les idées peuvent êt r e inst rum ent alisées par les pouvoirs polit iques afin de servir leurs
fins.
( Wendt , Krat ochwill, Rosenau)

Thé or ie s libé r a le e t n é olibé r a le


Le syst èm e int ernat ional se caract érise par une int erdépendance économ ique croissant e et l'ex t ension
de la dém ocrat ie. I l exist e une m ult iplicit é d'act eurs : Et at s, firm es m ult inat ionales, organisat ions
int ernat ionales, et c. Pour les néo- libéraux, l'Et at j oue t out efois t ouj our s un rôle cent ral. L'Et at est un

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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

act eur unit aire et rat ionnel et il a de m ult iples obj ect ifs : croissance, plein- em ploi, Et at - providence,
sécurit é et pouvoir. Les Et at s privilégient les gains absolus. Les perspect ives de coopérat ion sont donc
plus opt im ist es. La coor dinat ion est vue com m e un j eu r épét é où les considérat ions de crédibilit é ou
de r éput at ion l'em port ent sur une défect ion à court t erm e ( le coût de la sanct ion est supérieur au
bénéfice de la défect ion) . Les organisat ions int ernat ionales facilit ent la coopérat ion en abaissant les
coût s de t ransact ion. Ces t héories t endent t out efois à ignorer le r ôle du pouvoir en t ant que t el. Dans
cert aines circonst ances, il est difficile d'ident ifier et d'ét ablir la preuve de la défect ion, dès lors les
Et at s hésit eront à s'engager dans la coopérat ion.
( Nye, Keohane, Axelrod, Haas)

Thé or ie s m a r x ist e e t né om a r x ist e


Le syst èm e int ernat ional est un syst èm e capit alist e et son obj ect if est donc la repr oduct ion élargie.
Les pays capit alist es ex ploit ent les pay s en dév eloppem ent avec la com plicit é des classes dirigeant es
de ces pays ( t héorie de la dépendance) . Les Et at s sont les principaux act eurs. L'Et at est fragm ent é en
raison de l'opposit ion des classes capit alist es. I l a donc une cert aine aut onom ie. Les perspect ives de
coopérat ion sont pessim ist es. Les conflit s résult ent de la lut t e pour le profit et la r epr oduct ion du
capit al et débouchent sur des guerr es im périalist es. Le capit alism e n'est pas seul à l'origine des
conflit s, le socialism e n'im plique pas l'harm onie. Les pay s en développem ent apr ès avoir const at é
l'échec des st rat égies d'indust rialisat ion aut ocent rée se sont pr ogressivem ent ouv ert s
com m er cialem ent .
( Wallerst ein, Pr ebisch, Am in, Block)

Thé or ie s r é a list e e t n é or é a list e


Le syst èm e int ernat ional est anarchique au sens où il n'y a pas d'aut orit é supranat ionale. Les act eurs
les plus im port ant s sont les Et at s. Les aut r es act eurs int ernat ionaux not am m ent les organisat ions
int ernat ionales n'ont pas d'aut onom ie par rapport aux Et at s. L'Et at est un act eur unit aire et rat ionnel
qui a pour finalit é de m axim iser sa puissance et sa sécurit é. I l privilégie les gains r elat ifs. Les
per spect ives de coopérat ion sont pessim ist es. Les aut res Et at s sont considérés com m e des ennem is.
Les Et at s r efusent la coopérat ion m êm e si elle ent raîne des gains absolus en raison de la peur de
perdre en t erm es r elat ifs. Ces t héories ont ét é crit iquées au sens où elles ne pr endrait pas en com pt e
les changem ent s int ernat ionaux ( int erdépendance, phénom ène de spill ov er) .
( Morgent hau, Ar on, Walt z, Krasner)

Thé or ie de s r é gim e s int e r n a t ion a ux


La st abilit é est assurée par différ ent s r égim es int ernat ionaux, c'est - à- dire un ensem ble de principes,
de norm es, de r ègles et de procédures de décision, im plicit e ou explicit e, aut our desquels les at t ent es
des act eurs conv ergent . Les Et at s sont les principaux act eurs. L'Et at est un act eur unit aire et
rat ionnel, il a de m ult iples obj ect ifs : cr oissance, plein- em ploi, Et at - providence, sécurit é et pouvoir.
Les Et at s privilégient les gains absolus Les perspect ives de coopérat ion sont opt im ist es. Les r égim es
int ernat ionaux baissent les coût s de t ransact ion, facilit ent les st rat égies de réciprocit é, perm et t ent de
t rait er à un m oindre coût l'apparit ion d'un problèm e supplém ent aire. Les Et at s m esur ent les
avant ages d'une coopér at ion à long t erm e par r apport à ceux obt enus à court t erm e par défect ion et
le risque de sanct ion qui s'en suit . La not ion de régim e int ernat ional ne t ient pas com pt e du pouvoir
en t ant que t el. Dans le dom aine des t élécom m unicat ions, les Et at s ont inst allé un régim e
int ernat ional afin d'obt enir des bénéfices r écipr oques ; une fois at t eint la front ière d'efficacit é, la
logique du pouvoir nat ional a repris ses droit s.
( Rugie, Keohane, Ny e, Axelrod)

Thé or ie de la st a bilit é hé gé m onique


La st abilit é du syst èm e int ernat ional est condit ionnée par la product ion de biens collect ifs
int ernat ionaux. Les act eurs sont le pays leader et les aut r es Et at s. Un Et at est leader s'il dét ient la
m aj eure part ie des ressources dans le m onde. Le leader offr e ce bien collect if m êm e s'il en support e
le coût car c'est un gr os consom m at eur de ce bien. Les pet it s Et at s exploit ent le grand Et at . L'offr e
peut s'expliquer par la nat ure coer cit ive du leader qui exerce son hégém onie. Les per spect ives de
coopérat ion sont pessim ist es. Tant qu'un leader n'ém erge pas ou ne m anifest e pas le désir de
produire les biens collect ifs int ernat ionaux, le syst èm e int ernat ional n'est pas st abilisé. Mêm e si le
leader rem plit sa fonct ion, à t erm e il déclinera car le coût support é par celui- ci et le com port em ent de
Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 25
1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

passager clandest in des aut res Et at s im pliquent une baisse de sa richesse. I l est difficile d'ident ifier le
pays leader. Le déclin des Et at s- Unis ne s'est pas accom pagné d'une inst abilit é des r elat ions
int ernat ionales. Hist oriquem ent , à cert ains m om ent s, la st abilit é a r ésult é d'une ent ent e à 2 ou 3
pays.
( Kindleberger)

1 3 ) Syst è m e s e t st r uct ur e s
Thé or ie de s bie n s r e la t ionne ls de s or ga n isa t ions à but non lucr a t if
Les économ ist es se sont int éressés aux conséquences économ iques des relat ions inform elles ent re
cit oyens. I ls ont int roduit à cet effet de nouv eaux concept s com m e ceux de capit al social et de biens
relat ionnels. Ces derniers sont produit s lorsque des personnes engagées dans des act ivit és
associat ives j ouissent de bénéfices de nat ure im m at érielle ( sent im ent d'appart enance à un gr oupe.
conser vat ion de son ident it é, appr obat ion sociale) . Les individus ne peuvent j ouir de ces biens qu'à la
condit ion de les part ager av ec d'aut r es. Le t iers sect eur apparaît le m ieux à m êm e d'av oir une
at t ent ion à ces t ypes de biens. Tout efois, rien n'em pêche les organism es publics et les organisat ions
à but lucrat if de favoriser leur éclosion.
( Uhlaner)

Thé or ie du ca pit a lism e , du socia lism e e t de la dé m ocr a t ie


Cet t e t héorie de J. Schum pet er cher che à r endr e com pt e de la nat ure du syst èm e capit alist e et de sa
dynam ique. L'ent r epreneur en innovant réalise un profit et acquiert une posit ion t em poraire de
m onopole j usqu'à ce que la concurr ence im it e l'innovat ion. La croissance capit alist e est donc un
processus de dest ruct ion cr éat rice. Or, pour Schum pet er, il exist e des fact eur s qui m enacent à t erm e
le capit alism e. La concent rat ion du capit al t end à bureaucrat iser l'innovat ion. Le capit alism e a perdu
l'adhésion des cit oyens. Le dr oit de la propriét é et la libert é des conv ent ions t endent à êt r e
dém ant elées. Le socialism e peut fonct ionner m êm e si une répart it ion égalit aire risque d'êt r e m oins
efficient que le capit alism e.
( Schum pet er)

Thé or ie de la conf ia n ce de s or ga n isa t ions à but non lucr a t if


Le consom m at eur a des difficult és à évaluer la qualit é des services. Les coût s d'inform at ion et de
t ransact ion sont élevés et le pr oduct eur peut en profit er. La cont raint e de non- dist ribut ion des profit s
de l'économ ie sociale inspire confiance, d'aut ant que les dirigeant s des organisat ions sans but lucrat if
ne r et irent aucun bénéfice de services de m auv aise qualit é. Tout efois, les dirigeant s peuv ent
poursuivre d'aut r es obj ect ifs qui ne cor respondent pas forcém ent aux int ér êt s des bénéficiaires. Cet t e
explicat ion en t erm es d'asym ét rie d'inform at ion r éduit la confiance à un risque calculé. Or, pour
cert ains, cet t e dernière ne peut êt r e m esurée et exprim ée seulem ent en t erm es de pr obabilit é et
d'ut ilit é.
( Hansm ann)

Thé or ie de l'é conom ie solida ir e a ppliqué e a ux or ga n isa t ions à but non lucr a t if
Cet t e t héorie s'inspire des t ravaux de Polanyi. Celui- ci ident ifie quat re principes économ iques : le
m arché. la r edist ribut ion, la réciprocit é et l'adm inist rat ion économ ique. L'économ ie solidaire a pour
am bit ion de com biner la r éciprocit é, le m arché et la redist ribut ion dans un cadre légal fondé sur la
libert é d'adhésion et l'égalit é. Si l'économ ie dom est ique privilégie la fam ille com m e lieu de solidarit és,
l'économ ie solidaire privilégie la réciprocit é, c'est - à- dire l'act ion collect ive. L'économ ie solidaire
cher che à cum uler les avant ages de l'économ ie m onét aire, source de libert é individuelle par le
m arché et fact eur d'égalit é par la redist ribut ion avec ceux de l'économ ie non m onét aire qui sort les
échanges de l'anonym at .
( Laville)

Thé or ie de l'hé t é r ogé né it é de s or ga n isa t ions à but non lucr a t if


Afin de se faire réélire, le gouvernem ent offr e une quant it é de biens collect ifs, suscept ible de
sat isfaire l'élect eur m édian. L'hét ér ogénéit é de la sociét é laisse un cert ain nom bre d'élect eur s
insat isfait s et la dem ande r ésiduelle de biens publics est sat isfait e par les organisat ions à but non
lucrat if. Le sect eur privé peut concur rencer ces dernièr es m ais devr a r ésoudr e le pr oblèm e du

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 26


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

passager clandest in ( free rider) . Un aut r e fact eur est le caract èr e bureaucrat ique de l'act ion publique.
I l ne perm et pas d'ident ifier rapidem ent l'év olut ion des dem andes et d'y r épondr e. I nversem ent ,
l'int ervent ion de l'Ét at se j ust ifie car les associat ions ont une capacit é lim it ée à m obiliser des
ressources et se lim it ent à cert ains groupes ou cert aines sit uat ions part iculières.
( Weisbrod)

Thé or ie de la f in de l' H ist oir e


Fukuyam a sout ient que l'Hist oire culm ine dans la dém ocrat ie libérale et l'économ ie de m arché. Deux
fact eurs sont à l'origine de ce processus. Le prem ier est d'ordre économ ique. Le m arché s'est révélé
le st im ulant le plus efficace du dév eloppem ent . Le second est la lut t e pour la r econnaissance de
Hegel. Les êt r es hum ains désirent êt re r econnus dans leur dignit é et leur st at ut . La dém ocrat ie
libérale m oderne de par ses inst it ut ions garant it la reconnaissance de ces droit s universels. S.
Hunt ingt on s'oppose à cet t e vision opt im ist e de l'hist oire est im ant que cert ains r égim es polit iques
( t héocrat ie islam ique, et c.) sont des adv er saires de la dém ocrat ie libér ale. L'hist oire selon Fukuyum a
ne serait pas t out efois finie si on considèr e que le pr ogrès scient ifique est infini et que nous som m es
à la veille de gr ands bouleversem ent s.
( Fukuyam a, Hunt ingt on)

Thé or ie de l'inst it ut ionna lisa t ion du m a r ch é


Polanyi sout ient que l'économ ie de m ar ché n'est pas un phénom ène nat urel. Elle a besoin d'une
sociét é de m ar ché et de l'int ervent ion de l'Et at . Hist oriquem ent , elle a fonct ionné pendant envir on un
siècle, des années 1830 à la crise de 1929. La crise des années 30 am orce une r esocialisat ion de
l'économ ie, aussi appelée " la grande t ransform at ion " . La r esocialisat ion consist e en des m esures
adopt ées par la sociét é pour se pr ot éger des effet s du m arché. L'hom m e agit d'abord selon Polanyi de
m anière à garant ir sa posit ion sociale. Dans les aut res syst èm es r égis par les principes de r éciprocit é
et de r edist ribut ion, le syst èm e économ ique ét ait encast ré ( em bedded) dans le syst èm e social par
cont rast e avec l'économ ie de m ar ché où seul le m arché r égit la product ion et la r épart it ion des biens.
( Polanyi)

Thé or ie du m a r ch é e t socia lism e


Selon A. Sm it h, le m arché ou " m ain invisible " coordonne l'ensem ble des décisions des m énages et
des firm es. Le syst èm e de prix perm et à t ous les agent s de m axim iser leur ut ilit é. La som m e des
int érêt s individuels et égoïst es est égale à l'int érêt général. Dans un sy st èm e de planificat ion,
l'absence des prix de m arché conduit à des pert es économ iques. D'une part , le planificat eur ne peut
rassem bler t out es les infor m at ions sur les r essources, les t echniques et les goût s des agent s. I l ne
peut donc r ésoudre les équat ions qui équilibrent l'offr e et la dem ande de chaque bien, ser vice et
fact eur de pr oduct ion. D'aut re part , la planificat ion n'offr e pas de v érit able st im ulant s à l'act ivit é des
agent s. Selon von Hay ek, la libert é des agent s serait sacrifiée, c'est pourquoi socialism e et libert é
seraient inconciliables.
( Sm it h, von Mises, Robbins, von Hayek)

Thé or ie de s m ode s de pr oduct ion


Marx pr opose une t héor ie générale de l'év olut ion des m odes de product ion. Un m ode de product ion
est la com binaison de l'ét at des for ces product ives et des rapport s de product ion. La cont radict ion
ent re l'ét at des for ces product ives et les rappor t s sociaux de product ion est à l'origine du passage
d'un m ode de pr oduct ion à un aut re. Mar x dist ingue plusieurs m odes de pr oduct ion : asiat ique,
ant ique, féodal, capit alist e, com m unist e. C'est dans la Crit ique du program m e de Got ha qu'il
dist ingue la prem ière phase de la sociét é com m unist e ( socialist e) où le droit est encor e un dr oit
inégal de la phase supér ieure ( com m unist e) où le t ravail devient lui- m êm e le pr em ier besoin vit al et
que la sociét é vit dans l'abondance ( " De chacun selon ses capacit és, à chacun selon ses besoins" ) .
( Marx, Engels, Lénine)

Thé or ie né o- in st it ut ionne lle de s or ga n isa t ions à but non lucr a t if


Les st ruct ur es j uridiques et polit iques influent sur le dév eloppem ent de l'économ ie sociale et solidaire.
Tr ois variables inst it ut ionnelles ont une im port ance dét erm inant e : la form e du sy st èm e légal, le
degr é de cent ralisat ion polit ique, le degré de développem ent social et économ ique. Les syst èm es de
droit cout um ier, par com paraison aux syst èm es de dr oit écrit , sont plus fav orables à l'ém ergence des
Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 27
1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

organisat ions sans but lucrat if. De m êm e, un sy st èm e polit ique unit aire avec une st ruct ur e
adm inist rat ive cent ralisée est m oins fav orable au dév eloppem ent du sect eur sans but lucrat if qu'un
Ét at fédéral à adm inist rat ion décent ralisée.
( Di Maggio, Anheier)

Le s é cole s de pe nsé e de l'é conom ie socia le


Tradit ionnellem ent , l'économ ie polit ique n'analyse pas les organisat ions à part ir des rapport s de
réciprocit é ent r e une ent reprise et des personnes m ais en t erm es de classes sociales ou de fonct ions
m archandes.1 On dist ingue quat re écoles de pensée de l'économ ie sociale : l'école socialist e, l'école
sociale- chrét ienne, l'école libérale, l'école solidarist e. Ainsi, pour Walras et Gide, l'économ ie sociale
consist e en une appréciat ion de la valeur m orale des m oy ens ut ilisés pour l'applicat ion des lois
nat urelles. Les associat ions sont un élém ent d'un syst èm e au m êm e t it r e que les aut r es ent r epr ises.
En r evanche, Louis Blanc et Pr oudhon considèr ent que les associat ions ont un rôle de t r ansfor m at ion
sociale.
( Walras, Gide, Pr oudhon)

Thé or ie du socia lism e de m a r ch é


Le socialism e de m ar ché com bine la propriét é collect ive des m oyens de product ion et les m écanism es
de m arché. Les prix sont fixés par le cent r e planificat eur. Les quant it és sont dét erm inées par les
ent reprises. Les ent r epr ises m axim isent alors leurs fonct ions obj ect ifs avec ces prix donnés. Dans ce
m odèle, l'ent r eprise définit son offre et sa dem ande en fonct ion de deux im pérat ifs : d'une part ,
m inim iser le coût m oy en de pr oduct ion en com binant les fact eur s de pr oduct ion et , d'aut re par t ,
égaliser le coût m arginal et le prix im posé par le pouvoir cent ral. Le planificat eur cent ral supprim e les
déséquilibres par un processus de t ât onnem ent qui rem édie pr ogr essivem ent aux déséquilibres en
m odifiant les prix, les salaires et les t aux d'int érêt .
( Lange, Taylor, Lerner)

Thé or ie s de la t r a n sit ion


Les débat s t héoriques sur le passage d'une économ ie socialist e à une économ ie de m arché ont port é
sur le r yt hm e des r éfor m es : gradualist es, big bang ou bien une m asse crit ique de réform es. I ls ont
égalem ent port é sur les séquences possibles des r éform es : priorit é à la cr éat ion de st ruct ur es
j uridiques et sociales, à la st abilisat ion m acr oéconom ique, ou bien encore à l'ouvert ur e int ernat ionale
et la libert é des prix. Ainsi, la libéralisat ion des capit aux ent raîne une appréciat ion du t aux de change
réel préj udiciable à la réfor m e du com m erce ext érieur. La priorit é à l'ouvert ure int ernat ionale serait
j ust ifiée par la nécessit é de cr éer un environnem ent concur rent iel et par l'élast icit é de l'offre.
( Kornaï, Nut i, Sachs, Nordhaus)

Thé or ie de s t r ois â ge s de la viole nce


Cet t e t héorie cherche à explicit er les r elat ions ent re la violence et les m odes de pr oduct ion de
répart it ion. Elle dist ingue t r ois sociét és : 1°/ da ns les sociét és les plus sim ples, la product ion est
faible. I l n'y a pas de surplus à de défendre. Les affront em ent s port ent sur l'accès aux t er rit oires, et c.
; 2°/ dans les sociét és agraires, la croissance de la product ion conduit à la créat ion d'un surplus m ais
est irr égulière, d'où le r ecours à la violence pour l'accaparer. La guer re est supérieur e au com m er ce ;
3°/ la violence évolue lorsque la product ion augm en t e régulièrem ent . Ainsi, la nom enklat ura dans les
pays com m unist es qui r ecourait à la violence pour se répart ir le m aigre surplus a du se convert ir à la
cr oissance. L'affaiblissem ent de la violence ne peut se poursuivre que si ent re aut re la croissance
perdur e.
( Gellner)

Thé or ie w e bé r ie nne du ch a n ge m e nt socia l


M. Weber r ej et t e les t héories qui cherchent à r éduire t out phénom ène hist orique à des causes
économ iques. Les idées sont t rès souv ent à l'origine de la dynam ique par laquelle les int érêt s
engagent l'act ion. I l cherche à m esur er l'influence des croyances religieuses sur le com port em ent
social et économ ique des individus. I l analyse à l'aide d'idéaux- t ypes l'ét hique prot est ant e, l'esprit du
capit alism e et com m ent la conj onct ion des deux conduit à l'ét ablissem ent du capit alism e. Tout efois, il
souligne qu'il ne faut pas sur est im er le r ôle j oué par l'ét hique religieuse, car la religion est elle- m êm e

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 28


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

le produit de plusieurs dét erm inat ions. La sociologie de M. Weber n'est pas le sim ple renv er sem ent
du point de vue m arxist e.
( Weber)

Thè se de la r e ligion de s or ga n isa t ions à bu t non lucr a t if


La t aille du t iers sect eur varie suivant le degr é d'hét érogénéit é social, religieux et linguist ique d'un
Ét at . La concur rence ent re les r eligions, com m e le m ont r e les pay s anglo- sax ons ainsi que de
nom br eux pay s en dév eloppem ent . a ét é une fort e incit at ion à créer des organisat ions
confessionnelles. Un aut re fact eur est l'exist ence d'ent r epr eneurs religieux int éressés à créer de t elles
organisat ions et à sat isfaire des besoins spécifiques. Ces dirigeant s préfèr ent ce t ype d'organisat ions
car leur but n'est pas de m axim iser les gains financiers m ais la foi, c'est - à- dire le nom bre d'adhér ent s
à la religion. La cont raint e de non- dist ribut ion des profit s devient secondaire.
( Jam es)

1 4 ) Thé or ie s du dé ve loppe m e nt
Espr it d'e nt r e pr ise e t dé ve loppe m e nt é con om ique
Cet t e t héorie cherche à rendr e com pt e en quoi les barrières socio- cult urelles et psy chologiques aux
at t it udes ent r epr eneuriales pour raient expliquer l'incapacit é de la sociét é sous- développée à génér er
et à m et t r e en oeuv re l'innovat ion t echnologique et organisat ionnelle.
( Bauer, Yam ey, Friedm an)

M odè le de dé ve loppe m e nt de Le w is
Selon Lewis, les pays de la périphérie sont const it ués d'une " économ ie duale" com posée d'un sect eur
capit alist e et d'un sect eur t radit ionnel. Le prem ier com pr end des act ivit és m anufact urièr es et
m inières et d'agricult ure com m erciale : il est orient é v ers le profit , lequel est consacr é au
financem ent de l'invest issem ent . Le second sect eur qui inclut l'agricult ure t radit ionnelle et les
act ivit és inform elles urbaines est orient é vers la subsist ance. Le sect eur capit alist e se développe en
at t irant les t ravailleurs du sect eur des act ivit és de subsist ance. Lors de la phase init iale de
dév eloppem ent , l'offr e de t ravail dans le sect eur capit alist e excède la dem ande de t ravail, le salaire
peut donc r est er faible et st able durant une pér iode assez longue au cours de laquelle s'effect ue ce
t ransfert de t ravailleurs. I l en résult e des pr ofit s élevés et donc, une épargne et une accum ulat ion du
capit al dont dépend le dév eloppem ent économ ique. capit al Cet t e phase s'achèv e quand le surplus de
t ravail a ét é absorbé et que les salaires augm ent ent .
( Lewis)

Thé or ie de la cr oissa nce a ppa u vr issa nt e


La t héorie r end com pt e de ce t ype de sit uat ion lor squ'un pays prat ique le libre- échange et qu'il
connaît une am éliorat ion de ses t echniques de product ion et / ou une am éliorat ion de sa dot at ion
fact orielle. Ces am éliorat ions ent raînent une baisse du prix m ondial du bien export é d'où une
dét ériorat ion des t erm es de l'échange. Cet t e sit uat ion a d'aut ant plus de chances de se pr oduire que
la croissance pr ovient essent iellem ent du seul sect eur des export at ions, que l'élast icit é prix de la
dem ande du produit ex port é est élevée, que le pays en quest ion a ét é le seul à connaît re ces
am éliorat ions.
( Bhagwat i)

Thé or ie de la cr oissa nce é qu ilibr é e


Elle m ont r e que t out e cr oissance r epose sur un effort m inim um d'invest issem ent de départ m ais à la
condit ion de r espect er en perm anence l'int erdépendance ent r e l'offr e et la dem ande aussi bien au
niveau global qu'au niveau de chaque sect eur ce qui à t erm e perm et un équilibre de cr oissance aut o-
ent ret enue.
( Rosenst ein- Rodan, Nur kse)

Thé or ie de la dé pe nda nce


Dans ce cadr e t héorique, l'économ ie m ondiale est const it uée de deux pôles, le cent r e capit alist e
représent ant les nat ions occident ales indust rialisées, la périphérie const it uée des pays du Tiers
m onde. La dépendance de ces derniers vient de la dégradat ion des t er m es de l'échange, des

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1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

m ult inat ionales, des t r ansfert s de t echnologie, de l'aide et de l'alliance obj ect ive des classes
dom inant es des pays dépendant s av ec les int érêt s des capit alist es. Seule une m odificat ion des
relat ions économ iques avec les pay s indust rialisés peut perm et t r e un développem ent des pay s du
Tiers m onde.
( Am in, Pr ebish, Singer, Frank)

Thé or ie de la gouv e r n a nce


Cet t e t héorie com bine les approches de la science polit ique et de l'économ ie inst it ut ionnelle. Elle vise
à dém ont rer que les Ét at s qui sont les plus apt es à favoriser le dév eloppem ent sont ceux qui exercent
les fonct ions régaliennes universelles et les seules polit iques publiques que d'aut r es act eurs que l'Ét at
ne seraient pas en m esure d'élabor er à sa place av ec la m êm e efficacit é. Ce sont égalem ent des Ét at s
suffisam m ent désengagés de la sociét é civile et du m arché pour laisser les m écanism es
d'aut or égulat ion de ceux- ci produire t ous leurs effet s.

Thé or ie de la r e ch e r che de r e nt e
Les sy st èm es adm inist rat ifs de nom breux pays en développem ent se caract érisent par diverses
for m es de client élism e, de népot ism e ou de cor rupt ion. L'int ervent ion de l'Ét at offre, de par les
em plois et les législat ions, des possibilit és de r ent e. Les individus et les gr oupes de pr ession ser ont
incit és à invest ir des r essour ces pour rechercher des r ent es et obt enir des privilèges au lieu de
cher cher à accroît re la product ion. Les r esponsables polit iques offriront des r ent es en échange de
rém unérat ions m onét aires et / ou de sout ien polit ique. Cet t e recherche de rent e ent r aîne un gaspillage
de r essources et un fact eur de violence polit ique pour s'appr oprier des rent es.
( Krueger)

Thé or ie de s e ffe t s d'e nt r a în e m e nt


Elle part de l'exist ence d'effet s d'ent raînem ent de l'am ont du pr ocessus product if v er s l'aval, et de
l'aval vers l'am ont et de l'int erdépendance à long t erm e des décisions en m at ière d'invest issem ent .
Les gouv ernem ent s sont incit és à prat iquer une polit ique d'invest issem ent sélect ive en faveur des
sect eur s indust riels j ugés les plus st rat égiques en t erm es de r et om bées économ iques t out en
sout enant l'exist ence de la libre ent r eprise et du libre échange.
( Hirschm an)

Thé or ie de s é t a pe s de la cr oissa nce


Tout e sociét é passe par cinq phases : t radit ion, t ransit ion, décollage ( t ake off) , m at urit é et
consom m at ion int ensive. Le pr oblèm e soulev é par le développem ent se sit ue au niveau de la
t roisièm e séquence. Le décollage se pr oduit grâce à une fort e augm ent at ion du t aux
d'invest issem ent , déclenchant une dynam ique aut o- ent ret enue de la cr oissance.
( Rost ow)

Thé or ie de s indust r ie s indu st r ia lisa nt e s


Les indust ries indust rialisant es sont celles qui dans leur environnem ent local m odifient
st ruct ur ellem ent la m at rice int erindust rielle, t ransform ent les fonct ions de pr oduct ion et augm ent ent
la product ivit é de l'ensem ble de l'économ ie. La priorit é donnée à ces indust ries r epose sur une fort e
int erv ent ion de l'Ét at via la planificat ion et la nat ionalisat ion des ent reprises.
( Per roux, de Bernis)

Thé or ie du ce r cle vicie ux de la pa uv r e t é


Les pays sous- développés, en raison de la faiblesse de la dem ande int erne liée aux faibles r ev enus,
sont dans l'incapacit é de lancer des pr oj et s d'invest issem ent rent ables et capables de déclencher le
processus de dév eloppem ent . Du côt é de l'offre, la faible capacit é d'épargne résult e du bas niveau de
revenu réel qui lui- m êm e reflèt e la faible product ivit é qui résult e, à son t our, du m anque de capit al,
un m anque de capit al qui lui- m êm e est le résult at de la faible capacit é d'épargne ; ainsi, le cer cle est
ferm é.
( Nurkse)

Thé or ie du sous- dé ve loppe m e nt da n s le ca dr e de l'é cha nge iné ga l

Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 30


1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Les difficult és des pays en développem ent t r ouvent leur origine dans la différ ence des t aux de salaire
ent re nat ions et dans la pér équat ion int ernat ionale des t aux de profit s. Les pays à bas salaires
vendent leurs m ar chandises à un prix inférieur à leur " prix de pr oduct ion " , m êm e si leur product ivit é
est sim ilaire à celle des pays indust rialisés. Une part ie de leur surt ravail est donc t ransférée à ces
derniers et cont ribuent à leur appauvrissem ent . Deux hypot hèses sont essent ielles : 1°/ à t rav a il égal
les salaires sont largem ent inférieurs dans les pays sous- dév eloppés par rapport aux pay s dév eloppés
; 2°/ le t aux de profit est le m êm e pour t ous les i nvest issem ent s, quel que soit le pays où ils sont
réalisés. Cet t e t héorie a ét é crit iquée. Cert ains m arxist es lui repr ochent de ne pas pr endr e en com pt e
une analyse de classes. Les pays développés, t out es classes confondues exploit ent les pays sous-
dév eloppés. D'aut r e par t , st at ist iquem ent , on observ e plus une inst abilit é qu'une dét ériorat ion
généralisée et cont inue des t erm es de l'échange. En out r e, d'aut res fact eurs peuv ent expliquer les
phénom ènes observ és com m e l'évolut ion de la dem ande ou du pr ogr ès t echnique.
( Arghiri Em m anuel)

1 5 ) Tr a va il, e m ploi
Chôm a ge e t pr ogr è s t e chn iqu e
Le progr ès t echnique qui se t raduit par une m odificat ion de l'act ivit é économ ique ( essor de cert ains
sect eur s et déclin d'aut res) et de l'em ploi ( changem ent de l'organisat ion du t ravail, changem ent des
qualificat ions) conduit en cas d'accélérat ion brut ale à des délais d'aj ust em ent et donc à un chôm age
t ransit oire d'inadapt at ion. L'explicat ion par le pr ogr ès t echnique est ancienne. Elle m et en j eu la
problém at ique de la com pensat ion. Si, à court t erm e, le progrès t echnique ent raîne du chôm age, à
long t erm e, il y aura com pensat ion. D'une part , le progrès t echnique se t raduit par des innovat ions
dans les biens de pr oduct ion m ais aussi au niveau des biens de consom m at ion d'où une dem ande qui
conduit à une plus grande pr oduct ion et donc à des em plois. D'aut r e part , le pr ogr ès t echnique se
t raduit par un accr oissem ent de la pr oduct ivit é. Cet accroissem ent peut déboucher sur une baisse des
prix, un accroissem ent de la dem ande et ainsi de la product ion et de l'em ploi. I l peut augm ent er les
m arges de pr ofit s des ent reprises d'où plus d'invest issem ent s, plus de product ion et de l'em ploi. I l
peut égalem ent perm et t re une augm ent at ion des salaires qui st im ulera la consom m at ion, la
product ion et l'em ploi. I l peut égalem ent déboucher sur une réduct ion du t em ps de t ravail avec une
hausse de l'em ploi en com pensat ion. Au t ot al, pour cert ains, ces différ ent s m écanism es conduisent à
une com pensat ion des pert es d'em plois de court t erm e. I l n'en dem eur e pas m oins qu'une " bonne"
répart it ion des gains de product ivit é ( salaires, profit s, réduct ion du t em ps de t ravail, prix) est
nécessaire à la st abilit é du syst èm e économ ique.
( Sauvy)

Thé or ie s de s cla sse s socia le s


Si K. Marx a fait un usage int ensif de la not ion de classes sociales, la m aj eure part ie des penseurs du
XI Xe siècle est im ent que sa pat ernit é lui est cependant ant érieur. Pour le philosophe allem and, les
classes sociales ne sont pas des " agr égat s d'individus " m ais un " syst èm e de posit ions ant agonist es
définies par des rapport s sociaux " . Les rapport s de pr oduct ion sont à l'origine de la division sociale
en deux gr oupes dist inct s : les dét ent eurs des m oy ens de pr oduct ion ( capit alist es) et ceux qui ne
possèdent que leur force de t ravail ( prolét aires) . Les classes sociales n'exist ent que dans le cadre de
la lut t e des classes, lut t e par laquelle elles pr ennent conscience d'elles- m êm es, ce qui const it ue le
m ot eur de l'hist oire.
( Marx)

Thé or ie du dé sé quilibr e
Selon les t héoriciens du déséquilibre, les prix des biens et des services ainsi que le salaire sont fixes
et que t out déséquilibre sur les m ar chés qu'ils soient des biens et des ser vices ou bien du t ravail
ent raîne un rat ionnem ent par les quant it és. Plusieurs sit uat ions peuvent se pr oduire sur les m archés
com m e le m ont re le t ableau suivant .
Marché des biens et ser vices
Offre inférieure à la
Offre supérieure à la dem ande
dem ande
Marché du Offre supérieure à la
Chôm age Keynésien Chôm age classique
t ravail dem ande
Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 31
1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

Offre inférieure à la Surproduct ion et pénurie de m ain d'oeuv r e


I nflat ion cont enue
dem ande corr espondent à l'économ ie socialist e

Dans le cas du chôm age classique, le niveau de profit est insuffisant donc les ent r eprises
n'augm ent ent pas voire baissent leur product ion m êm e s'il exist e une dem ande non sat isfait e. Dans
le cas de l'inflat ion cont enue, cela signifie que par r apport à la dem ande de biens et de ser vices, il y a
une insuffisance de m ain d’œuv re et de product ion ce qui conduit à une hausse des prix. Les deux
t ypes de chôm age, key nésien et classique, sont ext rêm em ent difficiles à dist inguer car ils
ent ret iennent des relat ions ce qui explique les difficult és à lut t er cont r e. Ainsi, l'évolut ion des
capacit és de pr oduct ion qui sem ble avoir lim it é la dem ande de t ravail à cert aines périodes est
dét erm inée par le t aux d'invest issem ent , qui lui- m êm e dépend des per spect ives de dem ande. D'aut re
part , la com pét it ivit é sur les m archés ext érieur s influence le niveau de la dem ande ext érieure. La
faiblesse de la dem ande ét rangèr e peut êt re le r eflet d'une com pét it ivit é insuffisant e. En t erm es de
polit ique économ ique, t ent er de r em édier à un chôm age k eynésien ( insuffisance de la dem ande) par
une plus grande flexibilit é du m ar ché du t ravail ne r ésout rien t ant que les ent r eprises n'ont pas de
com m andes elles n'em bauchent pas et cela quel que soit le niveau de salaire. De m êm e, une r elance
de la dem ande n'aurait aucun effet sur un chôm age de t ype classique, le coût du t ravail t rop élevé
nuisant à la rent abilit é des invest issem ent s.
( Clower, Leij onhufvud, Malinvaud)

Thé or ie de l'e x ploit a t ion


Selon la t héorie m ar xist e, l'exploit at ion provient du fait que le t ravailleur pr oduit plus que ce qui est
nécessaire à la r epr oduct ion de sa for ce de t rav ail. L'exploit at ion prend un aspect volont aire dans le
syst èm e capit alist e car les cont rat s de t ravail ent re les agent s ( t ravailleurs d'un côt é, capit alist es de
l'aut re) sont passés librem ent .
( Marx)

Thé or ie du Job Se a r ch
Selon la t héorie du j ob search ou chôm age pr ospect if, l'individu procède à un calcul coût - avant age
lors de sa r echerche d'em ploi. L'inform at ion ét ant im parfait e, il peut êt r e avant ageux pour lui de
prolonger sa période de chôm age afin d'acquérir le m axim um d'inform at ion sur les post es
disponibles. I l arbit re ent re, d'une part , le coût ( pert e de r ev enus pendant qu'il est au chôm age,
coût s de l'inform at ion, et c.) et , d'aut r e part , le r ev enu fut ur d'un em ploi m eilleur. Dans ce cadr e,
l'indem nisat ion du chôm age dim inue le coût de r echerche et allonge d'aut ant la durée du chôm age.
L'indem nisat ion du chôm age serait égalem ent à l'origine de l'exist ence de la t rappe à chôm age. La
désincit at ion à repr endr e un em ploi du fait de l'exist ence de l'indem nisat ion du chôm age conduit
l'individu à augm ent er sa durée au chôm age et par la suit e ses difficult és à êt r e em bauché. Cet t e
t rappe se dist ingue de celle à pauvr et é qui exprim e la désincit at ion à accr oît re le r ev enu d'une
per sonne déj à en em ploi ( accroissem ent de la durée d'em ploi ou effort en vue d'augm ent er le t aux de
salaire) .
( Rueff)

Thé or ie k e yn é sie n ne du chôm a ge


Selon Keynes et à sa suit e les keynésiens, le chôm age n'est pas du à un m auvais fonct ionnem ent du
m arché du t ravail. I ls r éfut ent l'idée de l'exist ence d'un m ar ché du t rav ail au sens néo- classique. Les
salariés ne peuvent offrir un t ravail en fonct ion d'un salaire r éel puisqu'ils ne m aît risent pas les prix
des biens et des services. I ls négocient seulem ent un salaire nom inal. Ce sont les ent repr eneur s qui
fixent les prix des biens et des services. Le niveau d'em ploi dépend des décisions des ent repreneurs
qui cherchent à m axim iser leur t aux de profit en fonct ion d'un univers incert ain où ils ant icipent l'offr e
et la dem ande globale. En conséquence, le niveau d'em ploi peut ne pas corr espondr e au niveau du
plein em ploi. Si la dem ande effect ive ( au sens ant icipée) est faible, les ent repr eneur s fixeront un
niveau de pr oduct ion faible et t out e la populat ion act ive ne t rouv era pas forcém ent d'em ploi.
( Keynes)

Thé or ie né o- cla ssiqu e du ch ôm a ge


Selon le courant néo- classique, le chôm age prov ient des rigidit és du fonct ionnem ent du m arché du
t ravail. Le t ravail est un bien com m e un aut re qui s'échange sur un m ar ché. L'offr e de t ravail vient
Agr é ga t ion in t er n e – I UFM 2 0 0 5 / 2 0 0 6 - Ja u n e t Ph ilippe 32
1 5 0 t h é or ie s é con om iqu e s
( Pe t it guide de pr é se nt a t ion)

des salariés. Ces derniers arbit rent ent r e l'acquisit ion d'un rev enu grâce au t ravail et le loisir. Une
hausse de salaire peut se t raduire par une offr e supplém ent aire ou bien une r éduct ion, le salarié dans
ce dernier cas ayant une pr éférence pour le loisir. De m êm e il exist e un t aux de salaire d'accept at ion
ou salaire de réservat ion, c'est - à- dire un t aux de salaire m inim um à part ir duquel un individu donné
passe d'une offr e de t r avail nul à une offre de t r avail posit ive. L'offr e de t ravail est fonct ion croissant e
du salaire r éel. La dem ande de t ravail des ent r eprises dépend de la product ivit é m arginale du t ravail
et du salaire r éel. L'ent r epr eneur dem ande du t ravail j usqu'au point où le bénéfice r éalisé par une
unit é supplém ent aire de t ravail com pense le coût du t ravail supplém ent aire. La dem ande de t ravail
est une fonct ion décroissant e du salaire r éel puisque pour les néo- classiques la product ivit é m ar ginale
est cr oissant e puis décr oissant e à part ir d'un cert ain niveau. Si les condit ions de concur rence pure et
parfait e sont r espect ées sur le m arché du t ravail, il exist e un niveau de salaire d'équilibre qui perm et
la sat isfact ion de l'offre et de la dem ande de t ravail. Si l'offr e de t rav ail est supérieur à la dem ande
de t ravail, la baisse du salaire conduit cert ains offreurs à sort ir du m ar ché du t r avail et des
dem andeur s à ent r er sur le m ar ché. A l'inverse, lorsque la dem ande est supérieur à l'offr e, le salaire
augm ent e ce qui provoque l'afflux d'offr eurs de t ravail et la sort ie de dem andeurs de t ravail. Si un
déséquilibre per sist e, c'est en r aison de l'exist ence de rigidit és qui em pêchent le salaire de se fixer à
son niveau d'équilibre et ainsi la réduct ion de l'écart ent re l'offre et la dem ande de t ravail. Les
dysfonct ionnem ent s ou rigidit és sont de plusieurs t ypes : exist ence d'un salaire m inim um ,
indem nisat ion du chôm age, syndicat s, législat ion sur la prot ect ion de l'em ploi, polit ique fiscale et
prélèv em ent s sociaux. I l en résult e que le chôm age est d'abord et avant t out volont aire.
( Rueff, Friedm an)

Thé or ie du sa la ir e d'e fficie nce


Si pour les t héoriciens néo- classiques, le salaire est fonct ion de la product ivit é du t ravail, pour les
t héoriciens du salaire d'efficience, la variat ion de la product ivit é du t rav ail du salarié dépend de son
salaire. Si celui- ci est élev é il est incit é à fournir un effort supplém ent aire. Cela peut expliquer la
rigidit é à la baisse des salaires. Les chôm eurs qui désirent t ravailler à un salaire inférieur ne t r ouvent
pas à êt r e em bauchés car les em ployeurs craignent de perdre les salairés en place dont la
product ivit é est élevé.
( Shapiro, St iglit z)

Sou r ce : Pr oblè m e s é con om iqu e s

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