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Cours de
ECHANGEURS DE CHALEUR
&
MACHINES THERMIQUES
Abdellah El Fadar
École Nationale des Sciences Appliquées à Tanger
Département Génie Electrique et Industriel
Dans les moteurs à combustion interne, la combustion se produit dans la partie du moteur où le
travail est produit. En revanche, les moteurs à combustion externe sont les machines qui permettent
la conversion d’une certaine forme d’énergie dans la chambre de combustion, à l’extérieur du
moteur (à l’extérieur du cylindre), siège de la conversion thermomécanique.
Dans les moteurs à combustion externe, de nombreux combustibles peuvent être utilisés (bois,
charbon ou hydrocarbures, etc.). Pour des raisons d’abondance et de coût, le fluide ou agent moteur
utilisé est généralement de la vapeur ou de l’air comme gaz de combustion agissant directement sur
le piston introduit dans le cylindre ou sur les aubes d’une turbine.
Les moteurs thermiques à combustion externe se répartissent essentiellement en quatre classes que
nous étudierons successivement :
- les moteurs alternatifs (machines à vapeur), ce sont les moteurs thermiques où le travail est
produit par le mouvement alternatif d’un piston dans un cylindre ;
- les turbines à vapeur, ce sont les moteurs où le travail résulte de l’action du fluide moteur sur les
aubes d’une turbine (roue à ailettes) ;
- les moteurs à air chaud à piston ou moteurs de Stirling ;
- les turbines à gaz (à cycle fermé).
Mécanisme
bielle-manivelle
Soupape Soupape
d’admission d’échappement
Vapeur
Fumées
Piston
Chaudière
Cylindre
Foyer (chauffage
par combustible) Eau de
Condenseur refroidissement
Pompe
Si la vapeur est introduite alternativement dans les deux chambres formées dans le cylindre par le
piston autrement dit lorsque la vapeur agit alternativement sur les deux faces du piston, la machine
est dite à double effet. Elle est dite à simple effet, dans le cas où la vapeur est introduite seulement
dans l’une des deux chambres.
Pour la commande du mécanisme de distribution, qui revêt d’un intérêt majeur puisque les
performances du moteur en sont tributaires, deux systèmes sont généralement utilisés :
- Le système de distribution à tiroir, où la distribution est assurée par un tiroir (plan, en forme de
coquille ou cylindrique) se déplaçant sur une surface plane, parfaitement usinée, afin de réaliser
les opérations d’admission et d’échappement (cf. fig.2.1.b).
- Le système de distribution par soupapes, utilisant les mêmes dispositifs que ceux des moteurs à
combustion interne, assure un bon réglage de différentes phases. On peut citer, à titre d’exemple,
l’arbre à cames : dispositif mécanique permettant de transformer un mouvement rotatif en
mouvement rectiligne pour réaliser une commande synchronisée des soupapes.
Admission de vapeur
Tiroir
1 2
p2
p1 4 3
0
V
Figure 2.2 – Cycle de Rankine pour la machine alternative à vapeur.
p2 1 2
p1 4 3
0
V
Figure 2.3 – Diagramme du cycle réel.
En pratique, le rendement correspondant à un cycle réel (fig.2.3) est inférieur à celui du cycle de
Rankine en raison des pertes qui peuvent avoir lieu. Ces pertes sont dues principalement à :
– la condensation dans le cylindre : pendant l’admission, la vapeur rencontre les parois du cylindre
à la température de l’échappement précédent, c'est-à-dire relativement froides, et se condense
2. Turbines à vapeur
2.1. Généralités – principe de fonctionnement
Les turbines à vapeur se distinguent par le changement d’état affectant un fluide moteur
compressible ; la vapeur d'eau est le fluide généralement utilisé puisque il est disponible, bon
marché et sa chaleur latente d’évaporation est élevée (par exemple, sous une pression de 10 atm et
pour une température de 180°C, cette chaleur est d'environ 2000 kJ.kg–1 ; une variation identique
d'enthalpie serait obtenue en surchauffant la vapeur de 180°C à 1000 °C sous la même pression).
Les turbines à vapeur sont très utilisées dans les centrales thermiques pour la production
d'électricité. Elles sont également utilisées dans le domaine de la propulsion navale.
Les principaux éléments constitutifs d'une turbine à vapeur sont :
- un générateur de vapeur, en utilisant soit des combustibles fossiles (centrales thermiques), soit
des réactions nucléaires (centrales nucléaires) ;
- un condenseur ;
- une turbine constituée principalement d'une roue comportant à sa périphérie des aubes ou ailettes
mobiles permettant l’écoulement du fluide ; le rotor, qui constitue l’ensemble roue + arbre, est
associé à un stator avec des aubes fixes, intercalées entre les aubes mobiles, qui permettent de
redresser le jet de vapeur ;
- une pompe d’alimentation ;
- un fluide qui entraine la turbine : il la met en rotation par son action dynamique ;
- un alternateur pour produire de l’électricité.
Les turbines à vapeur transforment de façon continue l'énergie thermique dégagée par combustion
en énergie électrique selon le principe de fonctionnement suivant :
La vapeur d’eau à haute pression et haute température est générée dans la chaudière alimentée en
combustible (gaz, charbon, fuel) et en air à l’aide d’un ventilateur de soufflage. La vapeur saturée
produite est éventuellement surchauffée dans des surchauffeurs. Ayant atteint son maximum
d’énergie thermodynamique, le flux de vapeur se détend dans une turbine du groupe
turboalternateur, la faisant tourner à une grande vitesse. L’énergie est donc convertie en énergie
cinétique de rotation. L’arbre de transmission entraine le rotor de l’alternateur qui transforme
l’énergie cinétique en énergie électrique, à basse tension. La vapeur qui a cédé son énergie à la
turbine est récupérée sous forme d’eau dans le condenseur, refroidi par un circuit extérieur. L’eau
est mise ensuite sous pression et introduite dans la chaudière à l’aide de la pompe d’alimentation et
un nouveau cycle recommence.
2.2. Cycles des turbines à vapeur
Pour décrire le cycle complet suivi par la vapeur, il faut considérer l’ensemble fermé comprenant la
pompe d’alimentation, le générateur de vapeur, le condenseur, la turbine de vapeur et les conduites
reliant ces éléments. L’eau, tant en phase liquide qu’en phase vapeur, décrit un cycle en circuit
Gaz de Turbine
combustion
Alternateur
Générateur
de vapeur
Condenseur
Pompe
T Point critique
P=P2
Vaporisation
2liq 2vap
2
Eau liquide + vapeur
1liq saturante 1vap
1 Condensation 3
s
Figure 2.5 – Diagramme entropique du cycle de Rankine (sans surchauffe).
Le cycle de Rankine est représenté schématiquement dans le diagramme entropique ci-dessous (cf.
fig. 2.5). Il se compose de :
1liq–2 : pompage de l’eau liquide de manière isentropique à l’aide de la pompe d’alimentation ;
2–2vap : chauffage isobare de l’eau en phase liquide dans la chaudière sous la pression maximale,
suivi de sa vaporisation isobare et isotherme jusqu’à l’état de vapeur saturée 2vap ;
Bilan énergétique
1liq–2 : wpompe h2 h1liq
2–2vap : qchaudière h2 vap h2
2vap –3 : wturbine h3 h2vap
3–1liq : qcondenseur h1liq h3
où h représente l’enthalpie massique, alors que q et w sont respectivement la chaleur et le travail
reçus par unité de masse.
Or d'après le premier principe de la thermodynamique, on a :
wpompe qchaudière wturbine qcondenseur 0
Le rendement thermique vaut :
wutile wturbine wpompe qchaudière qcondenseur q
1 condenseur
qdépensée qchaudière qchaudière qchaudière
h h
soit : 1 3 1liq
h2 vap h2
Pour calculer ce rendement, il faut déterminer les enthalpies massiques h3 et h2.
Calcul de h3
Rappel
Le titre en vapeur x d’un mélange saturé est défini comme le rapport de la masse de vapeur sur la
m
masse totale de la vapeur humide : x vap avec mtotale mliq mvap
mtotale
mliq
soit : x 1
mtotale
L’enthalpie du mélange saturé s’écrit :
H mliq hliq m vap hvap m totale 1 x hliq m totale x hvap
D’où :
h h liq
x
h vap hliq
On démontrera de même que l’entropie d’un mélange saturé est liée au titre par la relation :
s (1 x ) s liq xs vap s liq x ( s vap s liq )
Calcul de h2
Calculons la variation d'enthalpie massique : h2 h1liq
A partir de la relation H U pV , on écrit :
dH dU pdV V dp TdS pdV pdV V dp TdS V dp
Remarque
En négligeant wpompe ( h2 h1liq ), l’expression du rendement s’écrira :
h3 h1liq h2 vap h3
1
h2 vap h2 h2 vap h1liq
Application numérique
Considérons un cycle de Rankine fonctionnant entre les températures T1=372,78 K et T2=453 K.
Quel est le rendement du cycle de Rankine ? Comparer ce rendement à celui de Carnot.
Solution (voir TD).
Remarques
- L’inconvénient principal de ce cycle réside dans le fait que la détente s’effectue en milieu
humide ce qui provoque une forte usure des turbines et une diminution de rendement. En
pratique, pour les turbines à vapeur, on ne doit pas dépasser une teneur en eau de 10%.
- Puisqu’il y a deux changements de phase au cours du cycle, les températures des sources doivent
être comprises entre le point triple et le point critique (cas de l’eau Ttr= 0,01 °C et TC=374°C).
2.2.2. Cycle de Hirn
Le cycle de Hirn est une variante des cycles de la turbine à vapeur dans lequel la vapeur est
surchauffée à l’aide d’un surchauffeur (échangeur de chaleur) avant d’être détendue (cf. fig.2.6).
Cette variante est largement employée dans les centrales thermiques.
Gaz de Turbine
combustion
Alternateur
Générateur
de vapeur
Condenseur
Pompe
T
P=P2
2’
Générateur
de vapeur
2liq 2vap
Turbine
2
Pompe
1liq 1vap
1 Condenseur 3 1’
Rendement
L’expression du rendement du cycle de Hirn avec surchauffe est donnée par :
wutile w wpompe q qsurchauffeur qcondenseur qcondenseur
turbine chaudière 1
qconsommée qchaudière qsurchauffeur qchaudière qsurchauffeur qchaudière qsurchauffeur
car, d'après le premier principe de la thermodynamique, on a :
h2' h3 h4 h5
h2' h1liq h4 h3
Surchauffeur
Turbine
Gaz de Turbine
BP
combustion HP
Alternateur
Générateur
de vapeur
Condenseur
Pompe
2
Pompe
1liq 1vap
1 Condenseur 5
Isobare
Vapeur surchauffée
h
1 Isotherme
h1 Vapeur surchauffée
Isobare
Condenseur
h2’
h2 2
2’ Courbe de
saturation
s
Figure 2.10 – Détente de la vapeur dans une turbine représentée sur le diagramme de Mollier.
Gaz de 6 1 Turbine
combustion
Alternateur
2
Générateur
de vapeur 7
Condenseur
5
Pompe
9
3
4
Echangeur de
chaleur à mélange
8
Figure 2.11 – Cycle de turbine à vapeur avec soutirage.
T
P=P2
1
qm
5 6 7
9 q 'm
8 q''m
4
3
q''m 2
s
Figure 2.12 – Diagramme entropique du cycle avec soutirage.
Alternateur
Générateur
de vapeur Echangeur
Condenseur de chaleur
Pompe
Diverses
consommations
Alimentation en eau
L’utilisation des fluides ayant des propriétés thermodynamiques meilleures que celles de la vapeur
d’eau permettra d’augmenter le rendement davantage. Ainsi, on peut réaliser des installations
fonctionnant selon des cycles binaires i.e utiliser en série deux fluides (par exemple, mercure/eau),
l’un évoluant à HT, l’autre à BT, où le condenseur du premier servant d’évaporateur au second.
Régénérateur
Piston
déplaceur
Régénérateur
Piston « chaud »
Piston de
travail
Piston « froid »
(a) (b)
Figure 2.14 – Schématisation du moteur Stirling : type alpha (a) et type bêta (b).
P T
1
Qc
1 2
QC
Q41
Régénérateur
TC= Cte
2 Q23
4 Régénérateur 4 3
TF= Cte 3
QF Qf
V S
Figure 2.15 – Cycle de Stirling théorique, représenté dans les diagrammes (P,V) et (T,S).
1. Généralités
Une turbine à gaz est un moteur thermique qui transforme l'énergie thermique des gaz chauds (dont
la chaleur est généralement fournie par une combustion dans un générateur de gaz chauds) en
énergie mécanique de rotation utilisable sur l’arbre de la turbine proprement dit (machines
industrielles) ou sous forme d’énergie propulsive dans un jet (turboréacteurs).
La turbine à gaz présente de sérieuses analogies avec la turbine à vapeur ; elles ont le même
principe de fonctionnement : détente d’un fluide sous pression (gaz chauds dans l’une, vapeur dans
l’autre) à travers des aubes directrices et des ailettes tournantes, avec cette différence que le fluide
moteur, dans le cas d’une turbine à gaz, est constitué par les gaz de combustion.
On distingue essentiellement deux types de turbines à gaz :
- la turbine à combustion interne (ou turbine à circuit ouvert) ;
- la turbine à combustion externe (ou turbine à circuit fermé).
Dans la turbine à combustion interne (la plus répandue à l’heure actuelle), appelée aussi moteur
rotatif, les gaz chauds (fumées de combustion), après leur détente dans la turbine, sont évacués en
dehors, soit directement, soit après traversée d’un échangeur où s’effectue la récupération d’une
partie de leur chaleur (le refroidissement s'effectue à l'extérieur de la machine).
Dans la turbine à combustion externe, le fluide évoluant reçoit sa chaleur d’une source extérieure
par l’intermédiaire d’un échangeur, se détend ensuite dans la turbine, puis, après un refroidissement
convenable, est repris par un compresseur qui le renvoie dans l’échangeur où il reçoit un nouvel
apport de chaleur, et ainsi de suite. Dans la turbine à combustion externe, le fluide circule donc en
circuit fermé.
Une autre classification des turbines à gaz peut être faite selon la nature de la puissance récupérée
du fluide en sortie de la turbine, on distingue :
Les turbomoteurs et turbopropulseurs : la turbine à gaz génère de la puissance mécanique
extraite d’un arbre. Ce dernier peut entrainer un rotor d’hélicoptère, cas d’un turbomoteur (un
propulseur à hélice), une hélice d’avion dans le cas d’un turbopropulseur (fig.3.1), ou un
alternateur (ou groupe électrogène) pour générer de l’énergie électrique.
Figure 3.1 – Schéma d’un turbopropulseur : l’arbre entraine une hélice d’avion.
Combustible, C
Chambre de
2a combustion, B 3
Compresseur, A Turbine, D
1
4a
Air aspiré
Gaz d’échappement
P Q T 3
2a 3
P2
P=P2
T4 4a
T
2a
P=P1
P1 1 4a 1
QF
V2 V1 V 1’ 3’ S
(a) (b)
Figure 3.4 – Cycle théorique de la turbine à gaz : (a) diagramme (P,V) et (b) diagramme (T,S).
Il est en conséquence commode de considérer la turbine à gaz comme une machine thermique à gaz
parfait dans laquelle le fluide évoluant (l’air) décrirait un cycle au cours duquel il recevrait d’une
source extérieure une quantité de chaleur QC pendant la phase de combustion et restituerait à
l’atmosphère une quantité de chaleur QF pendant la phase d’échappement. Le cycle théorique, si
l’on néglige l’influence les travaux de frottements, est représenté sur la figure 3.4. Il se compose
des transformations suivantes :
Calcul du rendement
Si QC et QF désignent respectivement la chaleur fournie au fluide pendant la combustion (2a–3) et la
chaleur cédée à l’atmosphère au cours de l’échappement (2a–3) par unité de masse ; et si l’on
néglige les variations de la chaleur massique du gaz, alors :
QC Q2 a 3 h3 h2 c p (T3 T2 ) et QF Q4 a 1 h1 h4 c p (T1 T4 )
où cp est la chaleur massique du fluide évoluant ; pour l’air cp= 1 kJ/kg.°C.
Le rendement a pour expression :
w Q c (T T ) (T T )
th utile 1 F 1 p 1 4 1 4 1
QC QC c p (T3 T2 ) (T3 T2 )
Introduisons les rapports suivants :
– le rapport volumétrique du compresseur d’air : V1 / V2
– le taux d’échauffement de la compression isentropique (rapport des températures de
1 /
T2 P2 , T4 P1 T3P2
1 / 1 / 1 /
compression) : m T2 / T1 T3 / T4 1 (car T1P1 et
1
TV
1 1 T2V2 1 )
En pratique, le rapport τ étant peu accessible à la mesure, on exprime généralement le rendement au
moyen du rapport des pressions à la sortie et à l’entrée du compresseur : P2 / P1 (car
1 1 PV
PV 2 2 ).
L’expression du rendement thermique prend alors la forme :
(T T ) (T4 T1 ) 1 1 1
th 1 4 1 1 1 1 1 1 1 /
(T3 T2 ) (mT4 mT1 ) m
Cette expression montre que le rendement thermique du cycle de Brayton ne dépend que du rapport
de pression et du rapport des chaleurs massiques du fluide moteur. Le rendement augmente avec
ceux-ci (fig. 3.5). Cette conclusion est valable pour toutes les turbines à gaz.
Remarque
Une turbine à gaz à combustion interne avec combustion à pression constante aura le même
rendement thermique qu’un moteur à explosion fonctionnant avec le même rapport volumétrique τ.
Nous avons souligné l’analogie de fonctionnement existant entre la turbine à gaz et la turbine à
vapeur. Il est possible aussi de comparer la turbine à gaz au moteur à explosion fonctionnant suivant
le cycle de Beau de Rochas. On peut en effet distinguer les mêmes phases de fonctionnement :
aspiration, compression, combustion, détente et échappement, à la différence importante que, la
turbine à gaz produit du travail d’une façon continue et non par intermittence comme le moteur à
explosion où ces phases se déroulent successivement dans le même cylindre.
0,1
Rapport de
5 25
pression,
Figure 3.5 – Rendement du cycle de Brayton en fonction du rapport de pression (=1,4).
P2 =P3
4
2 4a
2a
P1=P4
P1=P4 1 1
QF 4a 4
V S
(a) (b)
Figure 3.6 – Cycle réel de la turbine à gaz : (a) diagramme (P,V) et (b) diagramme (T,S).
Echangeur, B
Compresseur, A Turbine, C
Echangeur, D
Figure 3.7 – Schéma d’une turbine à gaz à circuit fermé (combustion externe).
Dans les installations où le fluide moteur est de l’air, il est d’ailleurs possible de faire l’économie du
refroidisseur D. Dans ce cas, le cycle n’est pas fermé, mais on peut évidemment admettre que tout
se passe comme si l’air frais aspiré par le compresseur était celui que la turbine a rejeté à la pression
atmosphérique, et s’est refroidi au contact de l’atmosphère (fig. 3.8). Le refroidisseur D est,
toutefois, indispensable lorsque le fluide évoluant est un gaz autre que de l’air, ou encore lorsque
l’installation fonctionne entièrement sous pression.
En fait, il n’y a aucune nécessité à ce que la pression à l’aspiration du compresseur soit la pression
atmosphérique ; au contraire, le fonctionnement sous pression permet d’une part, pour le même
volume de fluide qui circule, de réaliser un débit-masse important, donc augmenter la puissance de
la machine, et d’autre part réduire les dimensions des échangeurs, car le transfert de la chaleur par
convection augmente avec la pression.
Remarque
Par le même raisonnement que pour la turbine à combustion interne à cycle simple, le rendement
théorique croit avec le rapport de compression dans le compresseur, affecté de l’exposant 1 /
qui dépend de l’atomicité du gaz évoluant. Comparons, par exemple, les trois gaz suivants :
CO2 : 1, 30 et 1 / 0,23
l’air : 1, 40 et 1 / 0,28
Echangeur, B
Compresseur, A Turbine, C
Air Echappement
Figure 3.8 – Schéma d’une turbine à gaz à combustion externe et circuit ouvert.