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Cet article traite de l'histoire de l'Algérie, et non pas seulement de l'histoire de la République algérienne moderne.
La civilisation humaine au Maghreb remonte à des millénaires mais ce n'est qu'à partir de l'Antiquité que cet espace commence
à prendre sa forme actuelle en se scindant en trois régions-peuples : Maghreb oriental, Maghreb central et Maghreb occidental.
La région-peuple du Maghreb central évoluera au fil des siècles en l'État-nation algérien moderne.
Sommaire
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Extension maximale du mouvement religieux kharidjiste qui donna le royaume rostémide de Tahert(776-909)
Ibn Rustom prend comme épouse une femme berbère des Banou Ifren et il aura des enfants28. Il fonde en 76129 un
royaume ibadite dans le nord du Maghreb avec Tahert pour capitale30. Celui-ci, comme l'émirat de Cordoue depuis sa création
en 75631, conserve son indépendance du califat des Abbassides, malgré les pressions diplomatiques et militaires ainsi que les
pertes de territoires29. En 909, en proie à des crises intérieures, le chef chiite et fondateur de la dynastie des Fatimides, Obeïd
Allah, mit fin au royaume rostémide32.
Dynastie Idrisside 788 à 985[modifier]
Article détaillé : Idrissides.
Idris prend comme épouse une berbère et en a un enfant, Idriss II. Deux versions des faits existent : selon la première, Abou
Qurra invite Idriss vers 790 à séjourner à Tlemcen33. Selon la deuxième version, Idriss regroupe ses alliés et fait une incursion à
Tlemcen. Le chef des Maghraouas Mohamed Ibn Khazer fait allégeance à Idris vers 790. En somme, il n'y a aucun combat
entreIdris et les Zénètes34.
Idris va combattre les kharidjites et les Aghlabides, lorsqu'il prend pouvoir au Maghreb.
Dynastie Ifrenide de 790 à 1066[modifier]
Article détaillé : Ifrenides.
Drapeau ifrenide
Aghlabides vers l'an 820 de l'ère chrétienne, apparition des Rostémides en 776.
En 800, le calife abbasside Haroun ar-Rachid délègue son pouvoir en Ifriqiya à un gouverneur arabe du Zab, Ibrahim ibn Al-
Aghlab, qui obtient le titre d'émir37.
Al-Aghlab établit la dynastie des Aghlabides, qui règne durant un siècle sur le Maghreb central et oriental. Le territoire bénéficie
d’une indépendance formelle tout en reconnaissant la souveraineté abbasside.
Par la suite, les émirs aghlabides continuent de prêter allégeance au calife abbasside.
Dynastie Fatimide (909 à 972)[modifier]
Article détaillé : Fatimides.
Au début du Xe siècle, une nouvelle dynastie supplante les Aghlabides et les Rostémides en Ifriqiya et dans le Maghreb central,
les Fatimides. De doctrine chiite, et pensant que le khalifat doit revenir à la descendance d'Ali et de Fatima, fille du
prophète Mahomet, ils considèrent les khalifes Abbassides comme des usurpateurs. Aussi, dès sa prise de pouvoir en 909 à
Raqqada, le premier représentant de cette dynastie, Ubayd Allah, revêt le titre de Mahdi et celui de commandeur des croyants.
Son accession au pouvoir a été préparée par un prédicateur ismaélien, le Yéménite Abu Abdallah, venu en Ifriqiya, après sa
rencontre à la Mecque de pèlerins berbères de la Petite Kabylie, des Kutamas. Installé à Ikjan, près de Sétif, où il développe
son prosélytisme, il constitue une armée parmi les Kutamas, et s'attaque aux Aghlabites dont il conquiert l'émirat en une
quinzaine d'années (893-909).
Abu Abdallah entreprend alors d'aller chercher Ubayd Allah, le Mahdi, tenu en captivité à Sijilmassa, et ce dernier fait son
entrée triomphale àRaqqada en 909. Le souverain est autoritaire et intolérant, pratiquant une politique fiscale rigoureuse. Il se
heurte dès 911 à un complot des chefs Kutamas où Abu Abdallah avait trempé, il les fait exécuter. Pour marquer ses ambitions
tournées vers l'Orient, il établit sa nouvelle capitale à Mahdia38.
Les Zénètes ne lui laissent pas pour autant champ libre, à l'apogée d'une période de remous sur fond de rébellion
des Kharijites, les tribusberbères zénètes d'Abu Yazid39 parviennent, en 944, à défaire l'armée fatimide et à s'emparer
de Kairouan.
C'est alors que les Zirides, alliés des Fatimides, arrivent à point nommé à la rescousse des chiites : le chef berbère Ziri ibn
Manad, ayant réuni sous son autorité les tribus Sanhadja, met en déroute les tribus Zénètes et sauve l'empire Fatimide. Il y
gagne le poste de gouverneurdu Maghreb central comme récompense de sa fidélité.
Peu à peu, l'armée affaiblie des Fatimides se recompose, puisant toujours ses forces chez les Kutamas, mais aussi désormais
en Perse et en Syrie, d'où les mercenaires affluent. Ils parviennent finalement à se ré-imposer en maîtres du Maghreb
occidental, avant de tourner leur effort armé vers l'Orient, pour aboutir à la conquête de l'Égypte en 969.
À partir de ce moment, les Fatimides commencent à se désintéresser de leurs terres d'origine, les laissant au fur et à mesure
tomber aux mains des Zirides, à tel point qu'en 1060 la dynastie n'a plus pour territoire que l'Égypte.
Dynastie Maghraoua de 970 à 1068[modifier]
Article détaillé : Maghraoua.
Les Maghraouas sont une tribu Zénète, dont le royaume est dans le Chlef actuel. Les Maghraouas s'allient aux Fatimides puis
auxOmeyades, mais finissent par former une dynastie indépendante22,23 avec pour capitale Oujda. Les Maghraouas, grâce à Ziri
Ibn Attia, prennent les principales villes de l'ouest : (Tlemcen, Tiaret) et les Zibans. Les Maghraouas envahissent la partie nord,
le Maghreb el Aqsa (actuel Maroc), et choisiront Fès comme capitale. Les Maghraouas prennent la place des Idrissides.
Yeddou des Banou Ifren organise une opération de renversement et essaye de prendre le pouvoir de tout l'ouest du Maghreb
des mains des Maghraouas. Yeddou réussit à prendre Fès aux Maghraouas. Les deux dynasties Zénètes se font la guerre.
Plusieurs chefs des Maghraouas commandent la dynastie jusqu'à sa chute vers 106823.
Dynastie Ziride : (972 à 1152)[modifier]
Article détaillé : Zirides.
Empire Almoravide
Les Almoravides46 (en arabe al-Murābitūn, )المرابطونsont une dynastie berbère, en provenance du Sahara, qui régna sur
le Sahara, une partie du Maghreb et une grande partie de la péninsule Ibérique (al-Andalus) (fin XIe siècle–début XIIe siècle).
C'est Yahya Ibn Ibrahim qui, en islamisant en 1035 sa tribu berbère, donne naissance à une communauté religieuse militaire qui
sera à l'origine de la dynastie almoravide, mais c'est souventAbdallah Ibn Yasin qui est considéré comme le père spirituel de ce
mouvement. À la tête d'une armée de plus en plus impressionnante, il convertit par la force ses voisins, profitant du prétexte
pour agrandir son influence territoriale. Dès 1054, il part à la conquête de l'empire du Ghana.
Le successeur d'Abdallah Ibn Yasin, Abu Bakr Ibn Omar est considéré comme le premier souverain almoravide. C'est lui, qui,
aux alentours de 1070, fondera la ville de Marrakech, avant de repartir au Ghana prendre sa capitale en 1076. Les souverains
suivants continueront la politique agressive de conquête militaire et religieuse menée jusque-là, menant à la prise deFès et
de Tlemcen en 1075 et 1080. En 1086, avec les princes arabes d'Espagne, les Almoravides infligent une sévère défaite
à Alphonse VI de Castille durant la Bataille de Sagrajas. Marrakech est alors la capitale d'un empire immense,
du Niger au Tage. C'est l'apogée des Almoravides qui mènent l'une des plus grandes puissances méditerranéennes mais aussi
africaines.
Youssef Ibn Tachfin attaque les Banou Ifren et les Maghraoua et tous les Zénètes. Il prend Salé des mains des Ifrenides et il
tue Laghouat. Youssef Ibn Tachfin se marie avec une Zénète Nefouza, dite Zaineb (ex femme de Laghouat), et poursuit les
conquêtes almoravides au nord, prenant Fès en 1075, et Tlemcen en 1080, et fondant le Royaume de Tlemcen, qui englobait le
Maroc actuel et une partie de l'Algérieoccidentale jusqu'à Béjaîa (environ de Tessala47). Les Almoravides seront battus par Al
Mansour de Béjaïa en 110247 et ils seront contraints de se retirer au Maghreb el aksa (actuel Maroc).
Certaines sources indiquent aussi que les Almoravides prennent Tlemcen des Ifrenides et Alger (Icosium)48. D'autres sources
signalent que les Almoravides s'arrêtent aux bornes des Zirides et aussi des Hammadides49.
D'autres sources, enfin, soutiennent que les Almoravides, vaincus par les Hammadides, délaissent Tlemcen, Achir en 100250.
Selon d'autres auteurs, Tessala est près de Tlemcen. Ainsi En Nacer ben Alennas des Hammadides prend le pouvoir à son
cousin Bouloughine et, en le tuant, reprend Achir, N'Gaous, Miliana, Constantine, Alger, Hamza en 106351.
Mais l'empire almoravide est fragilisé par la résistance des princes chrétiens et surtout par l'agitation des Almohades,
adversaires dumalékisme, qui prêchaient la guerre sainte contre les Almoravides. En 1142, l'agitation almohade est à son
comble et les territoires d'Al-Andalus se morcellent. L'empire almoravide, de plus en plus fragmenté, subit une défaite face aux
Almohades près d'Oran. La prise deMarrakech par les Almohades en 1147 marque la fin de l'empire des Almoravides.
Dynastie Almohade (1152 à 1247)[modifier]
Articles détaillés : Almohades et Art almoravide et almohade.
Hafsides et Zianides
Les Hafsides ( )الحفصّيونsont une dynastie berbèreMasmouda55 régnera sur l'Ifriqiya durant plus de trois siècles.
D'abord alliée et vassale des Almohades, la dynastie se proclame indépendante en 1230. Elle est alors divisée entre deux
capitales Béjaïa et Tunis. Tout au long du XIVe siècle, l'empire alors unifié par Abu Yahya Abu Bakr al-Mutawakkil, subit des
réorganisations en deux, voire trois États, car de nombreuses révoltes internes rendent l'empire instable. C'est au XVe siècle,
sous Muhammad IV al-Mutansir, que la dynastie connaît son apogée, les hafsides contrôlent alors un territoire qui s'étend de
l'est de l'Algérieà partir d'Alger jusqu'au nord-ouest de la Libye à Tripoli.
Au XVIe siècle, l'empire, de nouveau grandement affaibli par des luttes internes, subit les attaques des Espagnols qui
débarquent sur les villes côtières comme Béjaïa, et des Turcs.
Dynastie Zianide (1235 à 1556)[modifier]
Articles détaillés : Zianides et Art hafside, zianide et mérinide.
Les Zianides ( الزيانيونen arabe), aussi appelés Abdalwadides, sont une dynastie berbère zénète ayant régné depuis Tlemcen,
de 1235à 1556, fondée par Yaghmoracen Ibn Zyan et dont l'étendue du Royaume préfigurait une partie de l'actuelle Algérie.
Les Abdalwadides58, furent refoulés vers les hautes plaines d'Oranie par l'invasion des Hilaliens en 1051. Nommés gouverneurs
de Tilimsen par les Almohades, ils s'arrogèrent un pouvoir autonome, contribuant ainsi à la chute de ceux-ci. Ils tombèrent plus
tard sous la domination de leurs rivaux, les Mérinides de Fès(de 1337 à 1348 et de 1352 à 1359)59, puis sous
suzeraineté Hafside (fin du XVe siècle), mais ils réussiront à se faire un État et à vaincre les Mérinides. Les Zianides sont
vaincus par les Ottomansen 1556.
Dynastie Mérinide (1258 à 1465)[modifier]
Articles détaillés : Mérinides et Art hafside, zianide et mérinide.
Boabdil remettant les clés deGrenade à Ferdinand et Isabelle (Tableau de Francisco Pradilla y Ortiz)
Plusieurs dynasties berbères sont intervenues dans l'histoire d'Al-
Andalus: Ifrenides, Zirides, Hammadides, Almoravides, Almohades,Zianides et Mérinides.
Les Rois Catholiques vont achever la Reconquista en 1492. Une partie des Juifs se réfugiera en Afrique du Nord, une autre
émigrera vers l'Empire ottoman. À partir de cette date, les Espagnols vont diffuser la culture maure en Amérique (les techniques
d'irrigation, le sucre, le café, etc.)67
Débarquement des Morisques au port d'Oran (1613, Vicente Mestre), Fundación Bancaja de Valencia
L'arrivée des Al-Andalus et des Mudéjars coïncidera avec la progression de la Reconquista jusqu'à son achèvement. Après
1502, tous les musulmans qui arriveront en Algérie seront appelésMorisques (Moriscos), ces derniers seront définitivement
expulsés de la péninsule Ibérique à partir de1609 sous Philippe III, à la suite du décret d'expulsion des Morisques68. Une partie
d'entre eux s'installera ailleurs en Europe, plusieurs se convertirent aux christianisme, le reste se réfugiera en Afrique du Nord 68.
Ainsi dans cet état de fait, des milliers de familles viennent d'Espagne et de Sicile en Afrique du Nord. Ils viennent en masse
dans les villes de nord du pays, dont : Oran, Tlemcen, Nedroma, Mostaganem,Cherchell, Blida, Alger, Koléa, etc.69,70. Ces
grandes familles, qui ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour rester dans leur pays d'origine, sont forcées à vivre dans une terre
qui leur est tout à fait inconnue. Leur apport sera très important dans la société, la culture sera au premier plan, ainsi que la
construction des villes et l'économie. Ces familles vont changer pour beaucoup le décor de la scène sociale de l'époque 71.
L'occupation espagnole au XVIe siècle[modifier]
Articles détaillés : Histoire de l'Algérie et Histoire de l'Espagne.
Pedro Navarro
Au mois de juillet 1501, les Portugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses72. Il faudra
attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée
contre Oran. La cité comptait alors environ 25 000 habitants. La prise de la ville par l'armée du cardinal Francisco Jiménez de
Cisneros, commandée par Pedro Navarro, eut lieu le17 mai 1509. Après l’occupation du port de Mers-el-Kébir (1505), et celui
de la ville d’Oran (1509), la ville fut désertée, puis totalement occupée par les troupes espagnoles. Dès 1509, le Cardinal
Ximenes entreprit la construction sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar de l'église Saint-Louis, qui domine la vieille ville des
deux côtés. En 1554, le gouverneur comte d'Alcaudete fit alliance avec le sultan marocain Mohammed ech-Cheikh contre
les Turcs alors installés à Alger, et parvint à maintenir encore la présence espagnole. LesEspagnols procédèrent à des travaux
de restauration de la forteresse destinée à loger les gouverneurs de la ville. « Les fortifications de la place se composaient
d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah ». Le
gouverneur espagnol « établira son quartier général dans ce donjon »73. Longues de plus de deux kilomètres et demi, ces
fortifications comprenaient de nombreux forts, bastions et tours-
La régence d'Alger forme avec celles de Tunis et deTripoli le trio des « régences barbaresques », provinces de l'Empire ottoman (en rouge).
Selim le Terrible
Carte maritime ottomane duXVIe siècle représentant la côte entre Alger et Bejaia
Selim Ier installe la Période de la Régence en 1515.
Des esclaves chrétiens enchaînés et ferrés sont conduits par un « infidèle » à Alger. Scène à laquelle assiste le capitaine Walter Croker (HMS
Wizard) en juillet 1815.
Article détaillé : Conquête de l'Algérie par la France.
Cette période marque la fin de la domination ottomane et début de la domination française. D'abord nommés Possessions
françaises dans le Nord de l'Afrique, que le maréchal Soultappelle Algérie en 183989, ces territoires prendront officiellement le
nom d'Algérie, le 14 octobre 183990.
La population algérienne est estimée entre 1 et 3 millions d'habitants avant la conquête française de 1830 91. Selon
l'ouvrage Coloniser, exterminer de l'historien Olivier Le Cour Grandmaison:
« Le bilan de la guerre, presque ininterrompue entre 1830 et 1872, souligne son extrême violence ; il permet de prendre la
mesure des massacres et des ravages commis par l'armée d'Afrique. En l'espace de quarante-deux ans, la population globale
de l'Algérie est en effet passée de 3 millions d'habitants environ à 2.125.000 selon certaines estimations, soit une perte de
875.000 personnes, civiles pour l'essentiel [...] Le déclin démographique de l'« élément arabe » était considéré comme
bénéfique sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les « indigènes » et
les colons92. »
Plusieurs observateurs s'accordent à dire que la conquête de l’Algérie a causé la disparition de presque un tiers de la
population algérienne93 ou son augmentation grâce à la médecine occidentale amenée par les Français94. Des méthodes
singulières ont été utilisées, telles que lesenfumades, les massacres de prisonniers et de civils, les razzias, les destructions de
cultures et de villages - couramment employées par les militaires français95. Un nombre très important de bâtiments ont été
détruits, cela dans l'objectif d'effacer l'identité culturelle et religieuse ainsi que dans le cadre d'« aménagements ». Dans un
rapport adressé à Napoléon III, l’un des généraux français a résumé la détermination de l’administration française à combattre
les institutions culturelles algériennes en disant : « Nous sommes tenus de créer des entraves aux écoles musulmanes...
chaque fois que nous le pouvons... En d’autres termes, notre objectif doit être de détruire le peuple algérien matériellement et
moralement »96. On peut citer les 349 zaouiasdétruites97, ou les chef-d'œuvres architecturaux représentés par la mosquée
d'Agadir fondée par Idriss en 790 et détruite en 1845 qui fut l'une des premières mosquées au Maghreb98 et le Palais des
souverains Zianides à Tlemcen99.
Daniel Lefeuvre, dans son livre Pour en finir avec la repentance coloniale100, conteste les chiffres des victimes de la conquête en
avançant notamment que la différence de population entre 1830 et 1872, qui est d'environ 875 000 personnes, serait en partie
due au fait que de 1861 à 1872 il y eut plusieurs crises sanitaires : invasions de sauterelles en 1866 et 1868 et un hiver très
rigoureux (1867-1868) occasionnant une grave famine suivie d'épidémies (de choléra notamment). Mais selon Olivier Le Cour
Grandmaison101, la colonisation de l'Algérie s'est bien traduite par l'extermination du tiers de la population, dont les causes sont
multiples, massacres, déportations, famines ou encore épidémies, mais étroitement liées entre elles.
Guy de Maupassant écrivait dans Au soleil (1884), récit de ses pérégrinations en terre algérienne notamment, parlant de la
population autochtone: « Il est certain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu; il est indubitable que cette
disparition sera fort utile à l'Algérie, mais il est révoltant qu'elle ait lieu dans les conditions où elle s'accomplit ».
L'installation des colons européens[modifier]
Articles détaillés : Algérie française et Pieds-Noirs.
Les premiers colons sont les militaires français débarqués en 1830 et leurs familles. L'armée d'invasion devient armée d'occupation.
La chute de Napoléon III en 1870 est accueillie avec soulagement[Qui ?]; les colons vont pouvoir s'administrer eux-
mêmes[réf. nécessaire]. L'annexion de l'Alsace-Lorraine entraîne un exode de population qui viendra s'établir en Algérie : plus de 500
000 hectares furent confisqués après la révolte de 1871 et attribués aux réfugiés. Le nombre des colons passe de 245 000
en 1872 à plus de 750 000 en 1914. De son côté les indigènes voient leur nombre passer de 2 000 000 à 5 000 000 grâce, en
partie, à l'action sanitaire de la colonisation102. La communauté européenne et la communauté musulmane vivent ensemble
mais sans se mélanger ; les lois de la Troisième République ne font qu'accroître la division en séparant de plus en plus les
Français d'Algérie et d'autre part les sujets français régis par un code spécifique. Le décret Crémieux en accordant aux juifs
algériens le même statut que les Français d'Algérie divise les autochtones car les musulmans ne tenaient pas, dans un premier
temps, à ce statut de citoyen français, surtout en raison de leur culture et religion. Plus tard, on accordera la citoyenneté
française aux musulmans qui le demanderont expressément.
Sur 7 millions d'hectares de terres cultivables, la colonisation s'empara en un siècle de 2,9 millions d'hectares – lesquels
étaient, aussi, les terres de meilleure qualité. Cette colonisation chassa des centaines de milliers de paysans, dépossédés, et
devenus une armée errante de ruraux clochardisés.
Sous Charles X (1830)[modifier]
En entreprenant cette expédition, Charles X cherche à la fois à redorer son blason en escarmouchant contre le dey[réf. nécessaire], et
à débarrasser la Méditerranée des pirates barbaresques pour mettre fin au trafic d'esclaves chrétiens.
L'affaire de l'éventail (1827)[modifier]
La Provence devant Alger, le 3 août 1829. Le bombardement du navire royal par les Ottomans durant le blocus naval est lecasus belli de la prise
d'Alger.
L'origine de la dernière querelle entre la France et la régence d'Alger remonte au Directoire. Des commerçants juifs
de Livourne, installés à Alger au milieu du XVIIIe siècle, les Bacri et les Busnach, ont alors livré d'importantes quantités de grains
pour nourrir les soldats participant avec Bonaparte (futur Napoléon Ier) à la campagne d'Italie. Bonaparte refuse de régler la
facture qu'il juge excessive. En 1820, Louis XVIII éponge la moitié des dettes du Directoire. Le dey, créancier des Bacri pour
250 000 francs, exige de la France le versement de la somme destinée aux commerçants livournais. Comme il pense que la
France n'a pas l'intention de rembourser le prêt, il se trouve déjà en froid avec le consul. Mais une affaire bien plus grave met le
dey hors de lui : la France avait la concession d'un entrepôt commercial à La Calle, et par l'intermédiaire de son représentant
Deval, s'était engagée à ne pas le fortifier. Or, elle a fortifié l'entrepôt ; lorsque le dey s'en rendit compte et qu'il demanda par
écrit des explications au gouvernement français sans obtenir de réponse, il se contenta de demander des explications
verbalement au consul de France qui choisit le parti de le prendre de haut. C'est alors que le dey s'emporta et eut un geste
méprisant contre le consul de France au moyen de son chasse-mouche. Le 30 avril 1827, à Alger, le dey soufflette avec son
éventail le consul de France, Deval. L'épisode entraîne la rupture diplomatique avec la France.
Le gouvernement de la restauration décide alors d'envahir l'Algérie et de châtier le dey pour son « insolence ». Le consul et les
résidents français s'embarquent pour la France. Le ministre de la Guerre, Clermont-Tonnerre, propose une expédition militaire.
Le président du Conseil,Villèle, et le dauphin s'y opposent. Un blocus d'Alger, peu efficace, est décidé : le tirant d'eau des
bâtiments français les oblige à se tenir loin des côtes que peuvent serrer au plus près les pilotes barbaresques.
Le Conseil des ministres décide d'organiser une expédition en Algérie le 31 janvier 1830.
Conquête d'Alger (1830)[modifier]
Le 1er décembre, Louis-Philippe nomme le duc de Rovigo chef du haut-commandement en Algérie. Celui-ci réussit à s'emparer
de Bône et met en œuvre activement la colonisation. La violence de ses actions choque tant qu'il est rappelé en 1833. Il meurt
le 2 juin de la même année. (...)
Une conquête limitée[modifier]
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La première expédition de Constantine en 1836 est un échec pour les conquérants. Une seconde tentative, l'année suivante, débouche sur la
prise de la capitale de l'Est algérien (Constantinois).
26 février : cessez-le-feu entre le général Desmichels et l'émir Abd El-Kader (Traité Desmichels).Mostafa ben Smaïl refuse de
reconnaître l'autorité d'Abd El-Kader. Ce dernier, avec l'aide de ses alliés français, est victorieux de Mostafa ben Smaïl le 13
juillet[Quand ?]. Le 22 juillet, l'ex-Régence d'Alger devient "Possession française d'Afrique du Nord"
La « convention du figuier » est signée, en juin 1835, entre la France et les tribus des Douaïr et des Zmela qui deviennent alors
« des sujets français ».
Abd El Kader attaque des tribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de la Makta près de son fief
de Mascara, dans l'Ouest algérien. Il encercle la ville voisine d'Oranpendant 40 jours. Arrivé en renfort de métropole, le
général Bugeaud inflige une défaite à Abd El Kader.
En novembre 1836, le maréchal Bertrand Clauzel ordonne l'assaut sur Constantine qui tourne au désastre ; les cavaliers
berbères refluent en masse. Le commandant Nicolas Changarnier arrive cependant à protéger le retrait des troupes françaises.
Constantine prolonge la résistance.
Articles détaillés : Expédition de Constantine de 1836 et Expédition de Constantine de 1837.
L'expédition des Portes de Fer menée par les troupes françaises en 1839 relance la guerre contre Abdelkader.
Le traité de Tafna est signé, le 30 mai 1837, entre le général Bugeaud et Abd El-Kader qui reconnaît la souveraineté de la
France en échange de pouvoirs étendus sur les provinces de Koléa, Médéa et Tlemcen où il peut conserver 59 000 hommes en
armes.
L'armée française passe, en septembre 1839, les « Portes de fer » dans la chaîne des Bibans, territoire que l'émir comptait
annexer. Abd El-Kader, considérant qu'il s'agit d'une rupture du traité de Tafna, reprend, le 15 octobre 1839, la guerre contre la
France.
Reddition d'Abd El-Kader (1847)[modifier]
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L'Empereur Napoléon III salue les "colons français et les algériens" depuis le balcon de la sous-préfecture de Mostaganem(département d'Oran)
lors de sa visite officielle en Algérie le 20 mai 1865. Croquis de M. Moulin paru dans Le Monde Illustré, 1865
Conquête de la Kabylie (1857)[modifier]
Napoléon III essaye de transformer la conquête en un « royaume arabe » associé à la France et dont il serait lui-même le
souverain : les colons[Qui ?] et les intérêts économiques de l'Algérie[Quoi ?] seront des opposants farouches de l'Empereur allant
jusqu'à réclamer une consultation électorale[réf. nécessaire].
Dans une lettre du 6 février 1863, l'Empereur au maréchal duc de Malakoff, publiée dans le Moniteur universel, par laquelle il
était prescrit de rendre les tribus ou fractions de tribus propriétaires incommutables des territoires qu'elles occupent à demeure
fixe, et dont elles ont la jouissance traditionnelle, à quelque titre que ce soit. l'Algérie étant déclaré par le souverain, non une
colonie proprement dite, mais un royaume arabe107. Napoléon III décide de visiter l'Algérie. Cette visite dure six semaines, il est
reçu partout avec enthousiasme :Dans l'Algérie entière, les colons répétant cent fois par jour : « L'Empereur est venu, il a vu,
nous sommes sauvés. » Les morts eux-mêmes, ceux qui ont succombé dans la lutte de l'homme civilisé contre une nature
sauvage, contre les miasmes pestilentiels des marais ; les morts s'unissent aux vivants pour redire : « Sois le bienvenu, César,
les morts te saluent. » C'est à la stupéfaction des colons qu'un sénatus-consulte, la propriété du sol qu'elles occupent a été
dévolue aux tribus indigènes, et des commissions d'exécution
En 1865, 225 000 colons, français ou européens possèdent environ 700 000 hectares 108. Mais la colonisation […] se déclare
satisfaite si[…], on demande aux indigènes, soit par acquisition, soit par expropriation, un complément de 400 000 hectares 109.
Le sénatus-consulte (1865)[modifier]
Le 14 juillet 1865, un sénatus-consulte (une loi) permet aux musulmans d'acquérir la citoyenneté française en échappant à titre
individuel au statut coranique au profit du droit civil français ; mais cela reste théorique dans la mesure où la citoyenneté
française était plus difficilement accordée à un autochtone algérien pourtant titulaire de la nationalité française qu'à un étranger.
Conseils municipaux mixtes (1866)[modifier]
Le 27 décembre 1866, un décret crée des conseils municipaux élus par quatre collèges séparés français, musulman, juif et
étrangers européens ; les Français disposent des deux tiers des sièges ; dans les « communes de plein exercice », les maires
ont des adjoints indigènes.
Enrichissement économique de l'Algérie[modifier]
L'Algérie, sous occupation française, comme le reste de l'Afrique, s'est enrichie, son revenu passant de 2,2 milliards en 1870 à
6,4 en 1913110.
Sous la Troisième République (1870 à 1940)[modifier]
L'avènement de la Troisième République provoque de grands troubles en Algérie, notamment entre civils et militaires. La
Troisième République mène une politique d'assimilation : francisation des noms, suppression des coutumes musulmanes.
Décrets Crémieux (1870)[modifier]
Décret N°137, la Naturalisation des Indigènes musulmans et des Étrangers résidant en Algérie.
Adolphe Crémieux
Le 24 octobre 1870, par le décret Crémieux, les 37 000 juifs d'Algérie passent du statut de sujets français (indigènes) au statut
de citoyens français. Ce statut est aussi accordé à tous les colons étrangers de souches européennes
(Espagne, Italie, Malte, Allemagne, etc.). Ce décret a été promulgué à Tours par le gouvernement de la Défense nationale. Son
auteur est le ministre de la Justice, Isaac Adolphe Crémieux, juriste juif. Ce décret est ressenti par les indigènes
algériens[Qui ?] comme une injustice[réf. nécessaire] car eux-mêmes restent soumis au sénatus-consulte de juillet 1865 sur le statut des
personnes. Encore faut-il préciser que beaucoup, ne voulant pas renoncer au statut juridique coranique, étaient moins enclins à
devenir "citoyens français"[réf. nécessaire].
Voici le texte de ce décret « Les Israélites indigènes des départements de l'Algérie sont déclarés citoyens français ; en
conséquence, leur statut réel et leur statut personnel, seront, à compter de la promulgation du présent décret, réglés par la loi
française. Toutes dispositions législatives, décret, règlement ou ordonnance contraires sont abolis. »
Il y a aussi d'autres décrets pris le même jour qui instituent en Algérie le régime civil mais qui ne suppriment pas les bureaux
arabes, symbole de la politique qui avait été menée par l'empereur et haïe par les colons [Qui ?][réf. nécessaire]. Un de ces décrets établit
un jury, qui livre désormais les indigènes traduits en cour d'assise à l'arbitraire des colons, violant ainsi le principe du jugement
par ses pairs[réf. nécessaire].
Crémieux prend un dernier décret en décembre 1870 qui met définitivement fin aux bureaux, menaçant ainsi les indigènes de
futures expropriations foncières[réf. nécessaire]. Ce décret crée une grande agitation parmi les indigènes[Qui ?][réf. nécessaire].
Révoltes de 1871[modifier]
À la suite des décrets, à la défaite de la France en Europe dans la guerre franco-prussienne, à la lutte que se livrent colons et
militaires pour le pouvoir et à cause de la condition misérable des indigènes favorisée par plusieurs années de sécheresse et
de fléaux, la dernière grande révolte d'Algérie a lieu en 1871. Elle débute au mois de janvier avec l'affaire des Spahis, s'aggrave
en mars avec l'entrée en dissidence deMohamed El Mokrani, qui fait ensuite appel au Cheikh El Haddad, le grand maître de la
confrérie des Rahmaniya. La révolte échoue et une répression est organisée par les Français pour « pacifier » la Kabylie.
Révolte des Spahis[modifier]
À la suite d'un ordre qui a été donné par l'armée de les envoyer en France, les Spahis se soulèvent fin janvier 1871 à
Moudjebeur et à Ain-Guettar, dans l'Est algérien à la frontière avec la Tunisie [réf. nécessaire]. Le mouvement est rapidement réprimé.
Révolte des Mokrani[modifier]
Article détaillé : Révolte des Mokrani.
Mokrani était un des chefs algériens qui jouissait d'une puissance sûrement plus grande que celle des autres. Son père avait
proposé ses services et aidé le maréchal Valée en 1838, ce qui lui avait valu le titre de khalifa de la Medjana, territoire très
étendu, mais après lui avoir laissé de grands droits, l'armée avait chaque année rogné sur ses prérogatives et avait profité de
sa mort en 1853 pour substituer à la fonction de khalifa celle de bachaga qui avait été confiée à son fils Mohammed. Celui-ci
avait subi des mesures vexatoires, lui faisant craindre une confiscation de ses terres, tandis que l'avènement du régime civil lui
fit rejeter la subordination à une autorité non militaire. C'est ce qu'il écrit dans une lettre au général Augerand (reproduite en
page 768 du Rapport de la Commission d'enquête sur l'insurrection), où il lui annonce son intention d'entrer en rébellion. Il se
révolte en mars mais son mouvement n'a pas encore une grande ampleur. Il fait alors appel au cheikh El Haddad de la confrérie
des Ramahniya qui lance un appel à la guerre sainte sur le marché de Seddouk en avril 1871. Plus de 150000 Kabyles se
soulèvent et le mouvement touche une grande partie de l'Algérie. La révolte est cependant rapidement et sévèrement réprimée.
« La colonne expéditionnaire destinée à réprimer la révolte de la Kabylie orientale, était réunie le 2 août auprès de la petite ville
de Milia sous les ordres du général de Lacroix, commandant la division de Constantine. Le 5, nos troupes pénétraient sur le
territoire ennemi et campaient successivement à Aïn Nakhela, sur l'Oued Endja, puis à Fedj-Baïnen, après avoir infligé de rudes
châtiments aux contingents qui avaient tenté de s'opposer à leur marche. Les tribus de la confédération du Zouarà, étaient
entièrement réduites à merci, et livraient otages et amendes.
[…] Rejetés, après l'incendie de leurs villages, dans les ravins boisés de l'Oued Itéra et acculés au pied du gigantesque rocher
de Sidi-Mârouf, les insurgés éprouvaient des pertes très sérieuses. L'effet moral produit par ces sévères leçons, qu'il était grand
temps de donner à ces populations turbulentes et incorrigibles, a été immense […]
À cette même date, toutes les tribus du cercle de Djidjelli et celles de la rive droite de l'Oued-el-Kébir (bas Roumel), terrifiées
par les châtiments infligés au Zouar'a et à l'Oued Itera, s'empressaient d'aller implorer la pitié et demander grâce […] C'est ainsi
qu'en peu de temps, du 2 au 22 août, […] toutes les tribus comprises dans le quadrilatère : Constantine, Collo, Didgelli et Mila,
rentraient dans l'ordre et le devoir, qu'elles n'auront plus envie de quitter »
— Charles Féraud111
.
Les biens des insurgés ayant échappé à la destruction sont confisqués selon les mesures préconisées par le général de
Lacroix en décembre 1871 :
« Le seul moyen de prévenir les révoltes, c'est d'introduire une population européenne nombreuse ; de la grouper sur les routes
et les lignes stratégiques de façon à morceler le territoire en zones qui ne pourront pas à un moment donné se rejoindre.
Les terres des domaines sont insuffisantes, mal situées et éparpillées. Celles que l'on pourrait obtenir par le séquestre
réunissent seules les conditions voulues, mais il faudrait qu'elles fussent immédiatement disponibles. »
La loi du 21 juin 1871 (révisée par les décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878) attribue 100 000 hectares de terres en
Algérie aux immigrants d'Alsace-Lorraine.
Le 26 juillet 1873, est promulguée la loi Warnier (d'après le nom du président de la commission parlementaire Auguste Warnier)
visant à franciser les terres algériennes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. Cette loi donne lieu à divers abus et
une nouvelle loi la complétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890.
Code de l'indigénat (1881)[modifier]
Article détaillé : Indigénat.
Le Code de l'indigénat est adopté le 28 juin 1881 : ce code distinguait deux catégories de citoyens : les citoyens français (de
souche métropolitaine) et les sujets français, c'est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les
Mélanésiens, etc. Les sujets français soumis au Code de l'indigénat étaient privés de la majeure partie de leurs libertés et de
leurs droits politiques ; ils ne conservaient au plan civil que leur statut personnel, d'origine religieuse ou coutumière.
À partir de 1881, surtout en Kabylie, le Code de l'indigénat imposera une arabisation forcée des patronymes aux populations
locales qui jusqu'à cette époque portaient encore pour certains des noms à consonance latine. Les noms patronymiques des
Algériens d’aujourd’hui ne sont donc pas ceux de leurs ancêtres dans une proportion de plus des trois-quarts 112.
Le Code était assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation.
Après la loi du 7 mai 1946 (loi Lamine Gueye) abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones (Nouvelle-
Calédonie, Madagascar, Algérie, etc.) purent à nouveau circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de
résider où ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de
l'indigénat en Algérie jusqu'à l'indépendance (1962 en maintenant le statut musulman113 et en appliquant par exemple le principe
de responsabilité collective qui consistait à punir tout un village pour l'infraction d'un seul de ses membres.
En 1889, une loi accorde la nationalité française aux Européens étrangers de 21 ans nés en Algérie. À partir de 1896,
l'administration de l'Algérie dépend directement du ministère de l'intérieur. En 1898, ont lieu plusieurs manifestations
européennes anti-juives. De 1871 à 1898les colons acquièrent 1 000 000 d'hectares, alors que de 1830 à 1870, ils en avaient
acquis 481.000114. L'Algérie possède un nouveau statut en 1900 : elle bénéficie d'un budget spécial, d'un gouverneur général qui
détient tous les pouvoirs civils et militaires115. Le système électoral assure aux Européens la prépondérance. En 1912, Manifeste
Jeunes Algériens.
Conquête du Sahara (1902)[modifier]
Dans le sud, la prise de Laghouat et de Touggourt, la soumission des Beni-M'zab du Mzab (1852) et celle du Souf, reculent les
limites de l'Algérie jusqu'au grand désert, territoire autonome, non soumis aux Ottomans, et jusque-là contrôlé par une
confédération de tribus nomadestouarègues, les Kel Ahaggar. À la suite de la bataille de Tit, le lieutenant Guillo Lohan reçoit la
soumission à la France des Kel Ahaggar Kel Ahaggar en novembre 1902, dans le Hoggar116.
Religion (1905)[modifier]
Article détaillé : Loi de séparation des Églises et de l'État.
La loi de décembre 1905 de séparation des cultes et de l'État ne fut pas appliquée en Algérie pour le culte
musulman : imams et muftisfurent des fonctionnaires tenus de dire la parole officielle[réf. nécessaire].
Première Guerre mondiale (1914 à 1918)[modifier]
Mobilisation pour « la Grande Guerre »[modifier]
Article détaillé : Chant des Africains.
Pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les habitants des départements français
d'Algérie : Musulmans, Juifs et Européens. Selon Gilbert Meynier, ce recrutement fut relativement facile grâce au paternalisme
des officiers et dans une indifférence générale malgré quelques révoltes en 1914 et 1917 : la seconde fut peut être inspirée par
l'appel des Turcs117.
Spahis, Tirailleurs et Zouaves[modifier]
Articles détaillés : 2e régiment de tirailleurs algériens et Zouaves.
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Au cours de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs et spahis musulmans ont combattu avec leurs frères d'armes zouaves
(et parfois tirailleurs) européens et juifs d'Algérie. 249 000 Algériens furent mobilisés (73 000 mobilisés dans la population
française, et 176 000 dans la population « indigène ») et ils ont laissé de 38 000 à 48 000 des leurs sur les champs de bataille
d'Orient et d'Occident de la Première Guerre mondiale (dont 12 000 à 22 000 « Français de souche » et « néos », et 26 150
musulmans)118. Les dépouilles des morts au combat reposent à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette (pour ceux
tombés aux champs de bataille de l'Hartmannswillerkopf) et à l'ossuaire de Douaumont. Les Algériens ont été de toutes les
grandes batailles de l'armée française de la Première Guerre mondiale. Ils se sont distingués notamment à la Bataille de
Verdun, sur la Somme en 1916, ou encore au chemin de Dames en 1917. Les tirailleurs et spahis algériens ont été, pendant
ces quatre années de guerre, mêlés à toutes les batailles de l'armée française. La devise du 2e régiment de tirailleurs
algériens résume bien, à elle seule, l'esprit des Algériens de 1914, soldats de la liberté «Dieu est avec nous, pour notre drapeau
et pour la France »119. L'émir Khaled participera à la Première Guerre mondiale au côté des Français120.
L'entre-deux-guerres (1919 à 1938)[modifier]
Charles Jonnart crée plusieurs réformes, en faveur des Algériens musulmans, qui sont adoptées sous la loi du 4 février 1919,
aussi appelée "loi Jonnart". En 1930, des manifestations du centenaire de la prise d'Alger sont ressenties comme une
provocation par la population[Qui ?][réf. nécessaire].
En 1936, le projet de loi Blum-Viollette (Front populaire), pour l'octroi de droits politiques à certains musulmans, est présenté
mais il sera refusé à l'unanimité lors du congrès d'Alger du 14 janvier 1937[réf. nécessaire].
Mobilisation pour la « drôle de guerre » (1939 à 1940)[modifier]
En Algérie, la conscription engagea 123 000 musulmans Algériens et 93 000 Européens d'Algérie (Pieds-Noirs) dans l'armée
française; 2 600 des premiers, et 2 700 des seconds furent tués dans les combats de 1940 121.
Sous l'État français (1940 à 1942)[modifier]
Bataille de Mers el-Kébir (1940)[modifier]
La bataille de Mers el-Kébir désigne l'attaque du 3 juillet 1940 de la marine britannique contre une escadre de la marine
française mouillant dans le base navale de Mers el-Kébir (golfe d'Oran). Il y eut 1 380 morts. Le Royaume-Uni, alors seul face à
l'Allemagne, craignait que l'armistice signé par le gouvernement français quelques jours auparavant ne fasse tomber cette flotte
dans les mains d'Hitler.
Statut des Juifs d'Algérie (1940-1944)[modifier]
Le statut des Juifs est appliqué aux Juifs d'Algérie, le Décret Crémieux est aboli en 1940, puis finalement rétabli en 1944.
Invasion anglo-américaine (1942)[modifier]
La prise d'Alger par les Alliés se fait en un jour en raison du putsch commis par les résistants d'Henri d'Astier de la Vigerie.
Article détaillé : Opération Torch.
Après le coup d'État du 8 novembre 1942 à Alger, auquel prennent part des Juifs d'Algérie, et dans le cadre de l'opération
Torch (débarquement des Anglo-Américains à Oran, Arzew, Alger et àBône122), de nombreux Algériens furent engagés dans les
forces alliées au sein de l'armée française de la Libération et engagés sur les fronts italiens et français (débarquement de
Provence).
Contrairement à Alger, les troupes vichystes d'Oran combattent les Alliés. Lors du débarquement de l'opération Reservist et des
parachutages, de nombreux Anglo-Américains sont tués avant que les autorités d'Oran ne capitulent.
Appel aux Français d'Afrique du Nord (1942)[modifier]
Le 8 novembre 1942, au lendemain de l'invasion anglo-américaine de l'Algérie qui s'est faite sans le concours de la France
Libre, depuis Brazzaville (Congo) le général de Gaulle lance un Appel aux Français d'Afrique du Nord sur les ondes de
la BBC (émission Honneur & Patrie). Il s'adresse aux colons et leur demande de collaborer avec les Anglo-Américains pour que
la France soit reconnue parmi les vainqueurs (et non les vaincus malgré l'armistice et la collaboration) à l'issue de la guerre 123:
Chefs français, soldats, marins, aviateurs, fonctionnaires, colons français d'Afrique du Nord, levez-vous donc ! Aidez nos Alliés !
Joignez-vous à eux sans réserves. La France qui combat vous en adjure. Ne vous souciez pas des noms, ni des formules. Une
seule chose compte : le salut de la patrie ! Tous ceux qui ont le courage de se remettre debout, malgré l'ennemi et la trahison,
sont d'avance approuvés, accueillis, acclamés par tous les Français Combattants. Méprisez les cris des traîtres qui voudraient
vous persuader que nos alliés veulent prendre pour eux notre Empire. Allons ! Voici le grand moment ! Voici l'heure du bon
sens et du courage. Partout l'ennemi chancelle et fléchit. Français de l'Afrique du Nord ! que par vous nous rentrions en ligne,
d'un bout à l'autre de la Méditerranée, et voilà la guerre gagnée grâce à la France !
Sous le commandement civil et militaire d'Alger (1942 à 1943) [modifier]
Le chef du CCMA, commandant desForces Françaises, général Giraud (à droite) et le commandant en chef des Armées Alliées en Afrique du
Nord, général Eisenhower (à gauche), saluant les drapeaux des deux nations au quartier général des Alliés à Alger en 1943.
Situation politique en Algérie libérée (1942 à 1943)[modifier]
Article détaillé : Situation politique en Afrique française libérée (1942-1943).
Remobilisation pour l'Armée d'Afrique et l'Armée de Libération (1942-1945) [modifier]
Articles détaillés : Armée d'Afrique (France), Légion nord-africaine, Corps franc et Chant des Africains.
Le général Henri Giraud prend le commandement civil et militaire en Algérie. Les Algériens sont remobilisés pour poursuivre la
guerre aux côtés des Alliés. L'hymne de l'Armée d'Afrique est la version 1943 du chant des Africains.
Les effectifs mobilisés en Algérie s'élèvent sur la période à 304 000 Algériens (dont 134 000 « musulmans », et 170 000
« européens »121). Ils sont engagés en Tunisie de novembre 1942 à mai 1943, en Italie de novembre 1943 à juillet 1944, et enfin
en France et en Allemagne d'août 1944 à juin 1945.
Côté musulmans, les futurs présidents de l'Algérie Ahmed Ben Bella124 et Mohammed Boudiaf, engagés volontaires et
décorés. Mostefa Ben Boulaïd, l'un des responsables des attentats de laToussaint Rouge (1954), se distingua pendant
la campagne d'Italie (1944) ce qui lui vaudra la médaille militaire et la croix de guerre. Krim Belkacem se retrouve mobilisé aussi
en 1943 dans le 1er Régiment des Tirailleurs Algériens où il est promu caporal-chef. En revanche, durant l'Occupation
allemande (1940-1944), plusieurs centaines de musulmans Nord-Africains installés en métropole s'engagèrent dans laMilice
française (vichyste), constituant la Légion nord-africaine.
Tandis que, côté Européen, le futur général putschiste de l'OAS, Edmond Jouhaud fait prisonnier en 1940, s'évade et rejoint
la Résistancesous les ordres du général Revers, chef de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) et que le
futur Maréchal de France, Alphonse Juin, également fait prisonnier en métropole, est interné à la forteresse de Königstein puis
est libéré et reçoit le commandement des forces vichystes en Afrique du Nord. À la suite de l'invasion de la Zone Libre par les
Allemands en novembre 1942, le général Juin rejoint les Alliés, il est nommé commandant en chef des forces françaises pour
les campagnes de Tunisie (1942-1943) et d'Italie (1944). Le résistant Fernand Bonnier de La Chapelle membre des Corps
Francs d'Afrique fait partie de la conspiration contre l'amiral vichyste François Darlan(commandant en chef en Algérie) à Alger
et l'assassine, il est arrêté et exécuté la même année.
Sous le Comité français de la Libération nationale (1943 à 1944) [modifier]
Les dirigeants du CFLN, Henri Giraud (à gauche) et Charles de Gaulle (à droite), devant Roosevelt et Churchill.
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« Manifeste du peuple algérien » par Ferhat Abbas en 1943.
Sous le Gouvernement Provisoire de la République française (1944 à 1946) [modifier]
Article détaillé : Massacre de Sétif.
Le 8 mai 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes
algériennes suivies de lynchages d'Européens sont réprimées par l'armée française à Sétif et Guelma (Est algérien); on
dénombre 103 Européens tués et entre 10 000 et 45 000 Algériens[réf. nécessaire].
Sous la Quatrième République (1946 à 1958)[modifier]
Les élections législatives de 1946 sont un succès pour l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) de Ferhat Abbas,
son parti remporte onze des treize sièges réservés à l'Algérie à l'Assemblée nationale[réf. nécessaire].
La loi sur le statut de l'Algérie est promulguée en septembre 1947 : l'Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir
est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée,
composée de deux collèges de 60 représentants chacun ; le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne
(diplômés, fonctionnaires…) (63 194 exactement) et le second par le reste de la population algérienne. Enfin l'article 2 précise
« l'égalité effective est proclamée entre tous les citoyens français ».
En octobre 1947, le MTLD de Messali Hadj obtient une large victoire lors des élections municipales. Ce parti devient la cible de
la répression des autorités françaises[réf. nécessaire].
En avril 1948, des fraudes massives ont lieu lors des élections125 de l'Assemblée algérienne : par des intimidations, l'armée force
les populations à voter, les urnes sont également remplies d'avance, et les populations les plus rebelles ne sont pas
convoquées. Trente-six des 59 candidats du MTLD sont arrêtés. Hocine Aït Ahmed organise, en mars 1949, le cambriolage de
la poste d'Oran qui leur rapporte 3 070 000 francs. Cet argent sera le début du trésor de guerre du FLN.
Mobilisation pour la Guerre d'Indochine (1946 à 1954)[modifier]
La guerre d'Indochine (1946-1954) absorbe les cadres militaires et fait combattre les volontaires et soldats de métiers,
légionnaires et les troupes coloniales dont 35 000 Maghrébins126 (Marocains & Algériens) qui comptent pour 1/4 de l'effectif du
corps expéditionnaire127. Lors de la bataille de Dien Bien Phu (1954), sont présents le 1er régiment de tirailleurs algériens, 3e
régiment de tirailleurs algériens et le 7e régiment de tirailleurs algériens128.
Les troupes françaises en Algérie avant le déclenchement de la guerre d'Algérie sont faibles : 40 000 hommes en 1948, 48 300
au 1er juin 1954, 81 145 au 1er janvier 1955.
Le nationalisme algérien (1900 à 1954)[modifier]
Naissance du mouvement national[modifier]
Au début du XXe siècle, plusieurs leaders algériens revendiquent le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont
être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre les droits des Algériens. Plusieurs penseurs algériens vont
vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont
être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l'a été l'émir Khaled
El-Hassani Ben El-Hachemi en Égypte puis en Syrie.
Messali Hadj129, Malek Bennabi130, Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Ben Badis131, Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil
El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane, etc., tous vont diverger entre eux sur la question algérienne, ce
qui provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens: Parti de la réforme ou mouvement pour
l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l'Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien,
Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc.
Le massacre du 8 mai 1945[modifier]
Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma.
Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (Sétif, et le Constantinois), qui
devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif,
après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne
contre les « Français » : 27 Européens sont assassinés (103 trouveront la mort dans les jours suivants). La répression de
l’armée française est brutale.
Officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les autochtones, chiffre potentiellement sous-estimé et probablement plus proche des
20 000 à 30 000 selon l’historien Benjamin Stora. Le Parti du peuple algérien (PPA) estime qu'il y a eu 45 000 morts132. De par
la radicalisation qu'ils ont engendrée dans les milieux nationalistes algériens, certains historiens considèrent ces massacres
comme le véritable début de la guerre d'Algérie133.
Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed
Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil
marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).
Le terme de « Révolution algérienne » est utilisé en Algérie pour désigner ce que la France appelle la « guerre d'Algérie » (et
appelait officiellement évènements d'Algérie jusqu'en 1999). Un vaste mouvement de révoltes naît au fil des ans. L'Algérien
sujet, sans droit politique, de la France devient citoyen Français par la loi du 20 septembre 1947136 et peut désormais circuler
librement entre l'Algérie et la métropole137,138. L'action armée va venir du CRUA (Mohammed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, etc).
Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans la Casbah d'Alger et à Batna sous la présidence du
Batnéen Mostefa Ben Boulaïd dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA)139,140.
LeCRUA se transformera en Front de libération nationale (FLN). Les six chefs du FLN qui décident la "révolution" le
1er novembre 1954 sont:Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben
M'Hidi. La Déclaration du 1er novembre 1954 est émise par radio depuis Tunis. Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne
de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidines. Cette nuit sera appelée par les historiens français (Toussaint rouge).
Un caïd et deux enseignants français vont être abattus sur la route de Biskra et Arris, il y aura deux versions des faits
différentes. Des attentats sont enregistrés dans les trois districtsBatna, Biskra, Khenchela et le reste du pays.
François Mitterrand va déclarer que "l'Algérie, c'est la France" . Et il déclenche la répression dans les Aurès. Au départ, il y avait
juste 500 hommes de l'ALN Armée de libération nationale. Après quelques mois, ils seront plus de 15 000 hommes à défier
l'autorité française135,141. 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en Algérie.
Le général Cherrière donne l'ordre d'opérer le ratissage des Aurès. Il croit gagner, mais il va subir une grosse défaite 141.
Le massacre de Skikda (ex philippevillois ou Skikda), la mort d'une centaine de manifestants algériens, eut lieu du 20 au 26 du
mois d'août1955. La même année, à l'Assemblée générale de l'O.N.U, l'inscription de l'affaire algérienne est à l'ordre du
jour. Mostefa Ben Boulaïd,Zighoud Youcef, sont tués. Plusieurs chefs sont emprisonnés141.
Des intellectuels français vont aider le FLN141. Maurice Audin fut torturé et tué par les services français142. Frantz Fanon s'engage
auprès de la résistance algérienne et a des contacts avec certains officiers de l'ALN (Armée de libération nationale) et avec la
direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en particulier. Il donne sa démission de médecin-chef de
l'hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 au gouverneur Robert Lacoste, puis est expulsé d'Algérie en janvier 1957. Albert
Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits des algériens143, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position
pour l'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : « Si j'avais à choisir entre la justice et ma
mère, je choisirais encore ma mère ». Dès 1956, Jean-Paul Sartre et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l'idée
d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. Sartre s'élève contre la torture 144, revendique
la liberté pour les peuples de décider de leur sort, analyse la violence comme une gangrène, produit du colonialisme 145.
En 1960, lors du procès des réseaux de soutien au FLN, il se déclare « porteur de valise »146 du FLN147. Cette prise de position
n'est pas sans danger, son appartement sera plastiqué deux fois par l'OAS et Les Temps modernes saisis cinq fois.
Après la condamnation de Larbi Ben M'Hidi et après le déroulement du Congrès de La Soummam, Le F.L.N intègre les
dirigeants dumouvement national algérien (M.N.A). Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du F.L.N. Le Front de
libération nationale (FLN) et l'Armée française tiennent le même langage (« Ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous
»141.
« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement de la guerre le 1er novembre 1954. Debout, de gauche à
droite :Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad etMohamed Boudiaf. Assis :Krim Belkacem à gauche, etLarbi Ben M'hidi à droite.
La guerre éclate entre les chefs kabyles (Krim Belkacem, Ouamrane, etc) et les chefs chaouis et aussi entre les chefs chaouis
des Aurès et les chefs chaouis de Nemencha148. Abdelhai et Abbès Laghrour seront condamnés à mort par les partisans
du Congrès de la Soummam et le Comité de coordination et d'exécution(C.C.E). Il y a aura aussi un conflit entre les hommes du
Sud algérien et les dirigeants kabyles141. La Tunisieva être le théâtre d'affrontement entre les différents chefs. Le
président Bourguiba devait intervenir pour pacifier les choses. Les Aurès, le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, etc.,
seront les zones les plus sensibles du point de vue stratégique et logistique. Les deux pays(le Maroc et la Tunisie) sont sous
protectorat français. Ils hébergeront les deux armées de l'ALN aux frontières.Plusieurs chefs du FLN commeFerhat
Abbas contesteront leurs rôles.
L'armée française fait construire le "barrage de la mort", 320 km de long, 7000 volts, un poste de contrôle chaque 15 km, des
milliers de mine terrestre, etc., pour empêcher le passage des armes dans les Aurès et dans tout l'est de l'Algérie. Mais les
éléments de l'ALN (Armée de libération nationale) vont déjouer toute la stratégie militaire française. La population algérienne
des villes sera sous le contrôle de l'Armée de libération algérienne. La bataille d'Alger fera la une de la presse internationale et
interne. Le conflit est porté jusqu'à L'ONU. Plusieurs grèves et manifestations sont organisées par le FLN.
Le colonel Amirouche Aït Hamouda fera un massacre dans les Aurès en voulant intervenir pour unifier des zones des Aurès et
faire passer les armes en Kabylie149. L'Aurès fut le lieu de passage des armes vers l'intérieur du pays. Le colonel Amirouche Aït
Hamouda réussira à faire passer les armes, en passant par la frontière de Tunisie et de l'Algérie. Il franchira les Aurès pour
rejoindre la Kabylie. Une vingtaine de chaouisvont être du voyage, mais à la fin, ils abandonneront les troupes du colonel
Amirouche pour revenir aux Aurès.Krim Belkacem voulait contrôler la région des Aurès pour établir l'union des forces. Et les
hommes de Ben Bella et de Abdelhafid Boussouf, eux aussi désiraient avoir un pied dans les Aurès. Au même moment, la
France connaîtra une crise interne jusqu'à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle à cause de la situation en Algérie.
Les ultras européens veulent garder l'Algérie française. L'Armée française décide de créer les zones interdites sous contrôle
des S.A.S (sections administratives spécialisées) et entame une lutte contre les Djounoudes (maquisards) et la population
locale, dans les villes, dans les villages, dans les douars et sur tous les territoires sensibles au F.L.N. Les bombardements
massifs, les tueries, les massacres, la torture, etc., tous les actes de crime (torture pendant la guerre d'Algérie) ont été
employés dans cette guerre. Plusieurs attentats seront organisés par l'ALN dans les villes et les villages, dans les zones
interdites et dans les zones montagneuses des Aurès. Le CCE (Comité de coordination et d'exécution) voit le nombre de ses
membres s'agrandir et décide de garder le cap sur les objectifs militaires et ainsi que la primauté de l'intérieur par rapport à
l'extérieur. Une grande crise se développe entre les membres du Comité de coordination et d'exécution.
Selon Yves Courrière, Abane Ramdane s'opposera sévèrement aux militaires. Il choisira de prendre le maquis, désignera un
homme de l'Aurès, Hadj Ali, pour renverser le CCE à Tunis. Mais, Abane Ramdane sera condamné à la prison au Maroc par le
CCE. Plus tard, il sera tué au Maroc, mais les sources du F.L.N diront qu'il aurait été tué lors d'un accrochage contre l'Armée
française. Le général Charles de Gaulle à la tête du pouvoir français engage une lutte contre les éléments de l'armée de
libération nationale algérienne et il apporte les réformes tant attendues pour donner tous les droits aux Algériens. L'Armée
française élimine presque tous les réseaux de l'Armée de libération nationale en Kabylie et dans quelques régions sensibles
lors de l'Opération Jumelles. Les colonels Amirouche Aït Hamouda et Si el haouès sont tués lors d'un accrochage avec les
éléments de l'Armée française. Le FLN appelle les éléments de son armée à tenir jusqu'au bout.
Jean-Paul Sartre
La Délégation des principaux dirigeants du FLN (Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed
Boudiaf et Ahmed Ben Bella) est arrêtée, à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion
civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire(Égypte)150.
En 1959, Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence surveillée en France151. Les Algériens en France organisent des
attentats et des manifestations en France en faveur du F.L.N.
1960, la semaine des barricades à Alger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. Le général de Gaulle annonce
la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Les Algériens sont tenus à se prononcer. Certains généraux français
se rebellent contre l'autorité du général de Gaulle (le Putsch d'Alger (1958) etputsch des Généraux en avril 1961). Le
général de Gaulle reprend en main le destin de la France, il annonce la tenue d'un référendum et invite le FLN à faire la paix
des braves. Au même moment, le Gouvernement provisoire de la République algérienne est proclamé. Ferhat Abbas décline
l'invitation française. Le colonel Houari Boumédiène est alors le chef de Armée de libération nationale.
En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec
le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords
d'Évian. Le colonel Houari Boumédiène refuse que les pieds-noirs restent en Algérie.
Le 17 octobre 1961, la nuit noire débute à Paris, appelée aussi la bataille de Paris (Massacre du 17 octobre 1961). Plusieurs
Algériens sont tués en métropole lors d'une manifestation du FLN. Il y aura aussi des milliers d'arrestations au sein des
Algériens pendant cette nuit. Ce fait survient à la suite de l'instauration du couvre-feu à Paris pour les Algériens à la suite de
l'assassinat de 21 policiers français par le FLN. À Alger, le peuple algérien sort dans les rues pour manifester sa joie à
l'indépendance. Il y aura plusieurs morts et blessés par la police française 141.
Anti-indépendantisme algérien[modifier]
Articles détaillés : Front Algérie Française, Harkis pendant la guerre d'Algérie, Moghazni et OAS.
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Une partie de la population d'Algérie s'oppose à la Révolution algérienne. Les figures majeures de ce mouvement anti-
indépendantiste sont lebachaga Said Boualam (communauté musulmane) ainsi que le général Edmond Jouhaud et Jean-
Jacques Susini (communauté européenne).
Le départ des colons européens[modifier]
Articles détaillés : Bataille de Bab el Oued, Fusillade de la rue d'Isly et Exode des Pieds-Noirs.
L'arrivée au pouvoir du général de Gaulle après le 13 mai 1958 avait renforcé la croyance en un avenir possible pour l'Algérie
française. Mais les annonces successives rapides de l'évolution de la politique algérienne du général de Gaulle 152 instillent le
doute, puis la révolte et enfin une forme de désespoir chez les partisans de l'Algérie française 153. Les temps forts de la période
sont le Référendum sur l'autodétermination en Algérie (janvier 1961)154, l'échec du putsch d'Alger (avril 1961), le cessez-le-feu
(mars 1962), étapes conduisant l'Algérie dans une spirale de violences réciproques. L'OAS (Organisation armée secrète),
organisation clandestine anti-indépendantiste composée de militaires et de civils (d'Algérie et de métropole), est refondée début
mai 1961 à Alger, et se lance dans l'action « payante et spectaculaire » (Raoul Salan), c'est-à-dire des hold-up, vols d'armes,
attaques de policiers, de barbouzes, de gendarmes mobiles155. Puis après le 19 mars 1962, l'OAS utilise en Algérie des
méthodes terroristes156 en organisant aussi des attentats contre les algériens et européens qui étaient pour l'indépendance.
Parallèlement, le FLN intensifie les attentats aveugles (pendant la trêve unilatérale de mai à août 1961), puis décide de cibler
davantage l'OAS à partir de novembre 1961157. Le début de 1962 voit une escalade sans précédent du terrorisme, le nombre
des attentats de l'OAS dépassant à la mi-janvier ceux du FLN157 dont les attentats s'arrêtent quelque temps autour du 19 mars
1962, pour reprendre sélectivement contre des membres de l'OAS, puis rapidement contre tout européen, quel qu'il soit,
notamment sous la forme d'enlèvements158.
Mais la violence prend aussi un aspect de guerre civile franco-française. Le quartier européen de Bab el Oued entre en
insurrection le 23 mars 1962 et s'en suit une bataille entre colons européens anti-indépendantistes et métropolitains appelés du
contingent. Afin de briser le blocus de Bab el Oued, des tracts de l'OAS appellent les civils à venir manifester sans armes et en
arborant le drapeau français. Un barrage est forcé et le 4e régiment de tirailleurs mitraille le cortège tuant et blessant de
nombreux manifestants.
À l'approche du référendum d'autodétermination, des commandos de l'OAS lancent l'opération 1830, avant de quitter l'Algérie,
en juin ; cela consiste à redonner à l'Algérie sont état pré-colonial en pratiquant la politique de la terre brûlée pour supprimer
toutes traces de la présence française, à cet effet le port d'Oran est incendié et la bibliothèque de l'Université d'Alger est
détruite par le feu159.
C'est ce contexte qui conduit un million de Français (Pieds-Noirs, les Harkis, les Juifs, etc.) à quitter l'Algérie en quelques mois,
principalement d'avril à juin 1962 . Un million de réfugiés algériens reviennent en Algérie.[réf. nécessaire]
L'indépendance de l'Algérie est proclamée après les résultats du référendum d'auto-détermination, mené cette fois, dans les
départements d'Algérie159.
Quant aux colons stricto-sensu (c'est-à-dire dans le sens d'usage courant en Algérie de l'époque, de propriétaires-exploitants
agricoles), leur départ est plus échelonné que celui de la masse des Pieds-Noirs160. Il y aurait eu en septembre 1962 encore 15
000 colons exploitant leurs terres en Algérie, sur un total estimé de 22 000 161. Toutes les terres propriétés des Européens étant
nationalisées en octobre 1963, le départ définitif des colons et de leurs familles est terminé en 1964.
Massacre des Européens et harkis[modifier]
Article détaillé : Massacre du 5 juillet 1962.
Cependant, de nombreux harkis ne sont pas autorisés à être rapatriés au même titre que les européens ou les juifs par le
gouvernement français, et des réfugiés ayant clandestinement rejoint la métropole sont rembarqués à destination de l'Algérie,
tandis que les officiers français les ayant aidés (en désobéissant aux directives officielles) sont sanctionnés. Les clauses des
accords d'Evian portant sur l'amnistie générale des crimes commis pendant la guerre et les garanties concédées aux
européens ne sont pas respectées par les indépendantistes et de nombreux harkis et leur famille [réf. nécessaire]sont torturés et
massacrés par les Algériens dès la proclamation du cessez-le-feu, le 19 mars 1962.
Lors de la proclamation de l'indépendance le 5 juillet 1962, des exécutions sommaires 162, des lynchages (place d’Armes,
boulevard de Sébastopol, place Karguentah, boulevard de l’Industrie, rue d’Arzew et ailleurs 163), des actes de torture
(pendaison164, pendaison à des crocs de boucher165) sont commis contre la minorité européenne lors du massacre d'Oran.
L'armée française présente sur place assiste à la scène avec ordre des autorités françaises de ne pas intervenir en application
des accords d'Evian.
La République algérienne depuis 1962[modifier]
Article détaillé : Histoire de l'Algérie depuis 1962.
carte d'Algérie
Indépendance[modifier]
Après la guerre d'indépendance (1954-1962), leréférendum d'autodétermination voté en France métropolitaine (1961),
le Référendum sur les accords d'Évian (1962) et le cessez-le-feu du mars 1962, le Front de libération nationale (FLN) prend le
pouvoir et devient parti unique (voir dictature). Il engage l'Algérie vers une voie socialiste, abandonnée en 1976 sous Houari
Boumedienne.
L'armée française évacue ses dernières bases en Algérie qui constituent autant d'enclaves autorisées par les accords
d'Évian, Reggane et Colomb-Bechar(1967), Mers el-Kébir (1968), Bou Sfer (1970) et B2-Namous (1978).
Confronté à d'importants mouvements de protestation et à la crise économique, le pouvoir engage la démocratisation du régime
à la fin des années 1980, sous la direction de Chadli Bendjedid.
Guerre civile (Décennie du terrorisme)(1991-2002)[modifier]
Article détaillé : Guerre civile algérienne.
Le processus est toutefois brutalement interrompu à la suite de la victoire électorale du Front islamique du salut, parti visant la
création d'un État islamique. L'Algérie plonge alors dans un bain de sang. La guerre civile dure plus d'une décennie et fait près
de 200 000 morts[réf. nécessaire].
Groupes terroristes islamistes algériens et la France (1995) [modifier]
Le terrorisme islamiste algérien s'exporte en France avec la vague d'attentats commis en 1995 par le Groupe islamique
armé (GIA). Les non-musulmans sont désignés persona non grata en Algérie par les groupes islamiques armés ce qui se
manifeste par l'assassinat des moines de Tibhirine (1996) et le départ des derniers Juifs.
Réconciliation nationale[modifier]
En 1999, Abdelaziz Bouteflika est élu président, et entame alors une politique de réconciliation nationale. Il est critiqué pour ses
manières autocratiques, tandis que le chômage affecte encore plus d'un tiers de la population.
Algérie contemporaine[modifier]
Article connexe : Insurrection islamique au Maghreb.
En 2009, Abdelaziz Bouteflika est réélu pour un troisième mandat après avoir fait amender la Constitution algérienne.