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Les sections :1-2-4
Programme
A. Généralité :
1) Définitions (l’histoire - la culture - l’histoire culturelle).
2) Présentation de l’Algérie.
B. La culture à travers l’histoire.
1. Préhistoire
a. Description
b. Exemple : Les premières traces de l’homme (homme de Tighennif
=Palikao - les dessins du Tassili)
2. Antiquité
a. description (Epoque Carthaginoise- Epoque Romaine - Royaume
de Numidie).
b. Exemple :Les Métamorphoses( L'Âne d'or un roman écrit par
Apulée.
c. La cité de dieu un livre de Augustin d'Hippone (ou saint Augustin)
3. L'islamisation et l'ère des dynasties arabo-berbères
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Mme GONZAR . N – Histoire culturelle de l’Algérie 2014/2020
4. Algérie ottomane.
5. Période de la colonisation française.
6. L’Algérie indépendante.
Liste bibliographique :
المؤسسة: W بيروت،3ج،2ج،1 في القديم و الحديث جW تاريخ الجزائر، بن محمدW الميلي مبارك-
.2010،الوطنية للكتاب
الديوان: W الجزائر، الوسيطW في العصرW كتاب مرجعي حول تاريخ الجزائر، حاجيات عبد الحميد-
.KRI) ، 2007
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I. Définitions
a. L’histoire :
c. Histoire culturelle :
Sens 1
Sens 2
Sens 3
Définition opérationnelle :
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La situation géographique
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(3Une autre étymologie situe son origine dans le nom de Ziri Ibn Menad
Djezaïr alors de Dziri du berbère Tiziri. L'appellation Algérie provient du nom
de la ville d’Alger qui dérive du catalan Aldjère lui-même tiré d’Al-Djaza'ir,
nom donné par Bologhine Ibn Ziri, fils du fondateur de la dynastie Ziride,
lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l'ancienne ville au nom romain
Icosium, Djaza’ir Beni Mezghenna. C'est Antoine Virgile Scheider, ministre de
la Guerre sous la monarchie de Juillet, qui avait décrété en 1839 que les
territoires d'Afrique du Nord situés entre le royaume du Maroc à l'ouest et le
beylicat de Tunis à l'est seraient dorénavant appelés Algérie : «Le pays occupé
par les Français dans le nord de l'Afrique sera, à l'avenir, désigné sous le nom
d'Algérie.»
La préhistoire
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Définition :
• Période de l'histoire de l'humanité comprenant l'ensemble des
événements antérieurs à l'apparition de l'écriture et à l'emploi des
métaux.
• Science qui étudie le comportement des hommes et son évolution au
cours de cette période.
Un riche bestiaire :
Le Sahara est l'un des plus vastes musées de plein air de notre planète.
Poteries, objets en pierres taillées ou polies, perles en œuf d'autruche ou
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La remarque est plus qu'anecdotique car cette simultanéité porte en elle des
contraintes sur l'âge des gravures. En effet, dans l'état actuel des
connaissances, les restes osseux de bovins domestiques sahariens les plus
anciens remontent au VIIe millénaire avant J.-C. Les groupes ayant figuré ces
animaux ne sauraient être antérieurs ! Ce qui ne règle pas forcément le cas de
tous les groupes sur l'ensemble du Sahara : certains des plus anciens, les
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La "vache qui pleure" est un chef d'œuvre de la sculpture qui pourrait avoir
4000 ou 5000 ans; c'est un bas-relief fait de profonds sillons creusés dans la
roche, c'est donc une œuvre en trois dimensions.
Palikao tire son nom de : PA - LI - KIAO, nom d'un village de Chine à dix
sept kilomètres au sud de Pékin, où les Français et les Anglais commandés
par le Général Cousin-Montauban battirent l'armée manchoue le 21 septembre
1860.
une ville très ancienne (700.000 années avant J.-C.) devenue mondialement
célèbre depuis la découverte de l'ancêtre du Maghreb, un homo erectus plus
communément connu sous la dénomination de l'homme de Palikao. Un petit
douar qui se nomme Ternifine (aujourdhui Tighennif) , il se trouve au milieu de
la tribu des Hachem-Cheraga, berceau de l'EmirAbd-El-Kader, dans la belle
et immense plaine de ghriss ,Palikao à une altitude de 500 mètres se situe
dans la plaine de Ternifine, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Mascara.
Le village est construit sur le versant méridional d'une colline qui forme un des
contreforts des montagnes du massif de Benichougran.
Palikao bénéficie d’une renommée mondiale avec ses sites paléontologiques
et, entre autres, la découverte en 1955 d’un atlanthrope (- 500 000 ans)
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L’antiquité
Introduction
Les Berbères, qui occupaient toute l'Afrique du Nord, depuis l'ouest de l'Égypte
jusqu'à l'Atlantique et la totalité du Sahara, sont entrés dans l’histoire des
autres avec la fondation de Carthage, vers 800 avant J.-C. et celle de Cyrène,
vers 630 avant J.-C., mais leur propre histoire est bien plus ancienne.
Les Berbères étaient appelés Libyens par les Grecs, qui donnaient d'ailleurs ce
nom à tous les peuples blancs vivant au nord de l'Afrique, depuis les franges
désertiques de l'Ouest égyptien jusqu'au détroit de Gibraltar – les colonnes
d'Hercule. Vers le sud, les Grecs ne connaissaient pas les limites des zones
que ces populations occupaient ; pour eux, le monde libyque prenait fin là où
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débutait le pays des Noirs, ceux qu'ils appelaient les Éthiopiens – de Aethiops,
« peau foncée ».
Définition : …………………………………………………………………
L'Algérie antique
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maîtres du pays, mais, en 533, ils sont refoulés par les Byzantins dont
l'autorité, lointaine et fragile, ne résistera pas à la pression arabe.
Numides :
Mauritanie ou Maurétanie
Phéniciens et Carthaginois
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• 814 :C’est la date retenue par les écrivains grecs pour la fondation de
Carthage par des navigateurs venus de la ville phénicienne de Tyr (Sour dans
l’actuel Liban). Les ruines de Carthage sont en Tunisie, près de Tunis.
-Les ruines des constructions carthaginoises ont été enfouies sous les
constructions romaines ; à de rares exceptions près.
-Il reste des emplacements de ville réutilisés jusqu’à nos jours. Presque tous
sont sur la côte où les Phéniciens, puis les Carthaginois avaient établi des
escales sur la route maritime d’Espagne entre 1200 et 300 avant Jésus-
Christ. Voici leurs noms français d’est en ouest: Hippone (près de Bône)
Philippeville (Rusicade)
Djidjelli (Igilgili)
Bougie (Saldae)
Dellys (Rusucurru)
Alger (Icosium)
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Cherchell (Iol)
L’Algérie romaine
-44 après J-C est la date admise pour l’annexion du royaume protégé de
Maurétanie.
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-La fin du deuxième siècle voit l’arrivée des premiers dromadaires; ces
animaux sont indispensables pour s’enfoncer loin dans le désert. Le
Christianisme a été éliminé par la conquête arabe, mais le dromadaire est
resté.
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Ailleurs en Algérie nombreux sont les bâtiments romains intégrés dans une
ville. Impossible de tous les citer; je choisis seulement quelques exemples ; le
temple de Minerve à Tébessa, le mausolée de Scipion à Sétif, des théâtres à
Guelma ou Cherchell ; et dans la campagne le long aqueduc qui alimentait en
eau Cherchell, chef-lieu de la Césarienne.
Au sud, face aux nomades, Rome n’avait pas construit de muraille, mais
disposé de petites garnisons jusqu’à Messaad (Castellum dhimmidi) à 70km
au N.E. de Laghouat.
De 429 à 533
L’Algérie vandale
Ce sont les Romains qui ont fourni les navires pour traverser le détroit de
Gibraltar !
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• 533 C’est l’Empire romain d’Orient qui, sous, l’empereur Justinien tente et
réussit la reconquête. Le général Bélisaire bat et disperse les Vandales.
L’espace tenu par les Vandales hors de la future Tunisie est de faible étendue,
même si ses limites sont difficiles à préciser et sûrement fluctuantes à cause
des incessantes révoltes des Berbères. Il ne devait guère dépasser, vers
l’ouest, Hippone et Tébessa (Theveste). A noter que les Vandales, aux yeux
des Berbères christianisés sont des hérétiques puisqu’ils sont de bons Ariens.
En 484 les Vandales avaient confisqué les églises, saisi les biens
ecclésiastiques et déplacé ou déporté prêtres et évêques.
De 533 à 647
L’Algérie byzantine
• 533 Carthage est conquise par les troupes de l’Empereur Justinien sous la
conduite du général Bélisaire. Son ancien adjoint Solomon conquiert ensuite le
reste du territoire vandale. Les hommes capables de combattre sont emmenés
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à Constantinople pour être enrôlés dans l’armée byzantine; les vieux, les
femmes et les enfants restent en Afrique.
Qu’en reste-t-il ?
On peut noter, pour s’en étonner, que la langue latine, utilisée plusieurs
siècles durant, n’a laissé aucune trace en Algérie alors qu’elle a donné
naissance aux langues espagnole, portugaise et française. Et ce ne sont pas
les Byzantins, même si entre eux ils parlaient grec, qui sont responsables de
cette disparition. Certains auteurs pensent que le punique était encore pratiqué
dans les campagnes. Or c’est une langue sémitique comme l’arabe.
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La même remarque vaut aussi pour le Christianisme qui était le même pour les
Romains et les Byzantins car le schisme dit orthodoxe est de 1054. Il est vrai
que les chrétiens étaient très divisés entre les catholiques, les ariens, les
donatistes et les pélagianistes. Les querelles théologiques sur la double nature
du Christ divine et humaine (querelle du monophysisme) auraient facilité les
conversions à l’Islam considéré par certains comme une nouvelle forme de
christianisme puisque les deux religions sont monothéistes.
ce sont elles qui nous renseignent, d'une manière certaine, sur la valeur
relative et réelle des cités, des villes et de tous les points où s'installèrent les
différents peuples qui ont successivement occupé le pays, sur la nature de leur
occupation, dans ses rapports avec les populations indigènes, sur le
développement qu'y prirent les arts et l'industrie, sur les transformations
successives d'une civilisation dont les formes ont varié et dont les
physionomies caractéristiques appartiennent aux plus intimes manifestations de
l'humanité.
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Calama, Guelma.
Chullu, K'ollo.
Cirta, Constantine.
Cuicul, Djemîla.
Lambaesis, Lambèse.
Lambiridi, Kherba-Ouled-A'rif.
Mileu, Mila.
Ad Piscinam, Biskra.
Rusicade, Philippeville.
Saddar, A'ïn-el-Bey.
Theveste, Tébessa.
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Igilgilis, Jijelli.
Saldae, Bougie.
Sataf, A'Ïn-Kebîra.
Sava, Tala-Ousrâr.
Sitifis, Sétif.
Tamannuna, Bordj-bou-Areridj.
Altaba, un des deux noms portés par la station à laquelle l'itinéraire d'Antonin,
route de Tlemsen à Dellys, de Calama à Rusuccurus, donne celui de Rubrœ
(Terrœ), les Terres rouges.
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Introduction
Après la conquête arabe sur les Byzantins (seconde moitié du viie s.), il est
soumis aux pouvoirs qui se succèdent en Ifriqiya aux ixe-xiiies. et au Maroc
entre le xie et le xive siècles, les rares dynasties locales, exprimant la
résistance des populations berbères, se limitant à des territoires restreints.
Ainsi des Rustémides ibadites de Tahert qui rejettent la suzeraineté des
Aghlabides au ixe siècle, des Hammadides aux xie-xiies., mais qui ne résistent
ni aux Banu Hilal ni aux Almoravides et aux Almohades et repliés autour de
Bougie ; enfin, du royaume des Abdalwadides constitué à Tlemcen au xiiie s. et
qui se maintient jusqu’au xvie siècle.
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• 681 l’océan atlantique est atteint, au Maroc, par une armée qui aurait donc
traversé toute l’Algérie, aller et retour, sauf pour son chef Okba ben Nafi qui,
au retour, est assassiné à Biskra.
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• 761Création à Tahert (près de Tiaret) d’un royaume rostémide par Abd er-
Rahman ben Rostem
En effet elle est réalisée par des tribus nombreuses et pillardes, sur une
longue période de plus de 50 ans, sans chefs connus, sans plan d’ensemble.
Elle est le fait, du moins au début, de tribus venues du sud de l’Arabie (du
Hedjaz pour être précis) et installées en Haute Egypte. Ce sont les Beni Hilal
et les Beni Soleïm .
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Elle déplace des familles avec femmes, enfants, dromadaires et ânes pour
porter les bagages nécessaires à la vie du bédouin. Ces tribus ont traversé la
Tripolitaine, puis longé le versant sud de l’Atlas saharien avant de tourner vers
les steppes plus au nord.
Elle est tout de même le résultat d’une décision politique du khalife fatimide
(donc chiite) d’Egypte, qui trouva ainsi un moyen commode de se débarrasser
d’une population encombrante et sunnite. Les Fatimides ont régné au Caire de
969 à 1171
Elle concerne la zone algérienne des steppes parcourues par des nomades
indigènes et s’arrête au pied des montagnes de l’Atlas tellien et de Kabylie
peuplées par des cultivateurs sédentaires.
Les Vandales détruisaient volontairement par goût du pillage alors que les
Hilaliens désorganisaient l’économie rurale en gênant ou en saccageant les
cultures éventuelles et en surexploitant des pâturages fragiles.
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IV° Les dynasties berbères de 935 jusqu’à l’arrivée des Turcs au XVI°
siècle
Les trois dynasties du Maghreb central sont les Zirides, les Hammadides et les
Zianides.
Les trois dynasties du Maghreb el Aksa (Maroc) sont les Almoravides, les
Almohades et les Mérinides.
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La dynastie Rustumide
Les Kharidjites considéraient ceux qui n'étaient pas de leur secte comme des
infidèles, et étaient ainsi les ennemis de tous. Retirés dans l'Ahouaz, ils
rompirent toutes relations avec les autres Arabes et, s'appuyant sur ce
passage du Koran: «Seigneur, ne laisse subsister sur la terre aucune famille
infidèle, car si tu en laissais, ils séduiraient tes serviteurs et n'enfanteraient que
des impies et des incrédules!», ils décidèrent bientôt le massacre de tous les
infidèles. Ils vinrent, en répandant des torrents de sang sur leur passage,
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assiéger Basra; la terreur que ces têtes rasées inspiraient était si grande que
les gens de Basra envoyèrent leur hommage au fils de Zobéïr, en implorant
son secours.
L'autre secte, celle des Chiaïtes, avait été formée par les partisans d'Ali et de
ses fils. Ils prétendaient que le khalife ne pouvait être pris que dans la
descendance de Mahomet par sa fille Fatima (épouse d'Ali). Ils accordaient, du
reste, au fondateur de l'islamisme des attributs divins et prêchaient la
soumission absolue à ses paroles. C'était une secte essentiellement persane,
se recrutant de préférence parmi les affranchis originaires de cette nation. Leur
chef Mokhtar arracha, par un hardi coup de main, Koufa au lieutenant de
Ben−Zobéïr (686), puis il marcha contre les Syriens qui s'avançaient et les mit
en déroute. Peu après, les Chiaïtes étaient défaits à leur tour par les troupes
du fils de Zobéïr; c'était un grand service rendu à son compétiteur
Abd−el−Malek. Celui−ci, ayant repris l'offensive contre les Chiaïtes, obtint sur
eux quelques succès qui les décidèrent à traiter avec lui, et bientôt l'Irak
reconnut son autorité.Au début du xe s., les Rustémides tombent sous les
coups des Fatimides, dynastie chiite ismaélienne, fondée par Ubayd Allah qui
succède aux Aghlabides en Ifriqiya. Les Fatimides étendent leur pouvoir, mais
ne bénéficient auprès des populations berbères que du soutien, fragile, des
Kutamas (liés au Sanhadjas) et doivent affronter des révoltes à Constantine et
à Tahert. En 944, éclatent dans l'Aurès des troubles plus graves encore avec
l'insurrection fiomentée par le kharidjite Abu Yazid (« l'homme à l'âne »).
Kairouan est occupée et Mahdia, capitale des Fatimides, menacée, mais les
Berbères de Miliana envoient des renforts, et les Fatimides matent la révolte
(947). L'Algérie leur est soumise jusqu'à Miliana et l'Oranais leur appartient
pour un temps. Après leur installation en Égypte (969), ils confient l'Ifriqiya à la
dynastie berbère des Zirides.
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Une branche de la dynastie berbère zirides, est fondée par Hammad Ibn
Bologhine, fils de Bologhine ibn Ziri. Les Hammadides ont régné sur un
territoire correspondant à peu près au nord de l'actuelle Algérie durant un
siècle et demi.
Hammad Ibn Bologhine, fonda la dynastie en 1014, en se déclarant
indépendant des Zirides, et en reconnaissant la légitimité des califes
Abbassides de Bagdad. En 1016, après un peu moins de deux années de
conflit, un cessez-le-feu est conclu, mais
ce n'est qu'en 1018, que les Zirides reconnaissent l'autorité des
Hammadides.
Leur capitale est dans un premier temps Al-Qala (la Kalâa des
Béni Hammad), puis, lorsqu'elle est menacée par les Hilaliens,
devient Béjaïa.
Les Hammadides feront de Béjaïa l'une des cités les plus prospères
qu'ai connu le Maghreb et la Méditerranée. Ses palais inspireront l'Alhambra
de Grenade.
Les incursions des Hilaliens, envoyés par les Fatimides, à partir de
1052, affaiblissent grandement la dynastie jusqu'à ce qu'elle soit
définitivement vaincue à l'arrivée des Almohades.
Selon Ibn Khaldoun les Hilaliens ont attaqué les Hammadides. En
suite, les Hammadides deviennent alliés aux Hilaliens. Ce qui fait
une coalition de force qui va détruire les Berbères Ifrenides de
Tlemcen. Les Hammadides prennent Sétif, Constantine, M'Sila.
Le royaume de Tlemcen reste aux Ifrenides jusqu'à l'arrivée de la coalition
des Hilaliens-Hammadides. Au début, les Ifrenides étaient allié
politiquement aux Hammadides. Abou Soda, le dernier calife des Ifrenides,
sera vaincu par la coalition Hilaliens- Hammadides en 1058.
Youssef Ibn Tachfin attaques les Banou Ifren et les Maghraoua et
tous les Zénètes. Il prend Salé des mains des Ifrenideset Il tue
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grandement affaibli par des luttes internes, subit les attaques des Espagnols
qui débarquent sur les villes côtières comme Bejaia.
Mais les Banu Ghanya, une branche almoravide installée aux Baléares,
débarquent à Bougie en 1184. Alger, Miliana, la Qala sont prises, Constantine
est assiégée. Les Arabes Banu Sulaym les rejettent vers l'est et les placent
sous leur domination. Là, ils sont vaincus par les Almohades, qui font de la
Tunisie une vice-royauté ; ce sera le noyau initial de la dynastie hafside dont
dépendra l'est algérien, cependant qu'à l'ouest, l'émir de Tlemcen fonde un
royaume du Maghreb central, le royaume des Abdalwadides (1235). Cette
dynastie lutte contre les Almohades, puis s'allie avec eux contre les Marinides.
Ils sont plusieurs fois vaincus et Tlemcen subit un siège terrible de la part des
Marocains, mais résiste jusqu'au bout (1299-1307). Les Abdalwadides tentent
d'assiéger Bougie, mais les Marinides s'emparent de Tlemcen à deux reprises
(1337-1348/1352-1359) et du Maghreb central. L'anarchie s'installe en
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•Les koulouglis sont des métis nés d’un père turc (souvent un janissaire, soldat
d’élite astreint au célibat) et d’une mère indigène.
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Sous la gouvernance des Turcs , le territoire d'Alger jouissait d'institutions
administratives locales et d'un gouvernement central au sommet duquel se
trouvait le Dey d'Alger, assisté par un " Diwan " ( office) composé d'un
Khaznadji ( Ministre des Finances) , du Cheikh el Madina (Ministre de la
Justice ), de l'Agha ( chef de l'Armée de terre), de l'Oukil el Khardj ( Ministre
de la Marine ), du Khodja el Khayl (Receveur des tributs, dit Secrétaire des
chevaux). L'Algérie, à cette époque, disposait d'un Etat limité à l'Ouest par la
Province d'Oran (zone d'influence espagnole) et la province de Constantine à
l'Est, vassal du Dey d'Alger .L' Algérie, en ces temps-là précédant la
colonisation française, constate Charles -André Julien, dans son Histoire de
l'Afrique du Nord, " avait son autonomie et n'était liée à la Turquie que par un
lien moral et religieux : le Khalifat de l'Islam”. "( cf. Payot, Paris .) C'est au
cours du XVII è siècle que la régence d'Alger (et de Tunis) se dégagent de
l'autorité de la Sublime porte, l'Algérie possédant en ce moment un
gouvernement exerçant, notamment, un droit de police dans les eaux
méditerranéennes, droit arbitraire ou imposé, dépendant cependant, d'accords
passés avec de nombreuses puissances européennes qui, soit l'acceptaient,
soit le subissaient, suivant les conjonctures opportunes ou funestes.
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Cependant, tout au long des trois siècles de gouvernement des Deys et Beys
Ottomans, - suite à l'appel à la rescousse des frères Barberousse par des
notables Algériens afin de protéger le pays des razzias espagnoles
notamment-, rares sont les contacts entrepris avec les citoyens autochtones,
en raison de la méconnaissance des Turcs de la langue arabe ou berbère,
selon diverses sources historiques. Et quoique les Ottomans partagent la
même religion que les Algériens, cela ne les a nullement empêchés d'imposer
à leurs coreligionnaires un joug autoritariste sévère et de lourdes charges
d'impôts : insouciants des cultures et savoirs , les Turcs se préoccupaient
surtout de l'atout stratégique de la flotte maritime commerciale algérienne qui
guerroyait sur tout le pourtour du bassin méditerranéen, alors que dans les
coulisses du palais du sultanat , deys et beys se livraient une lutte sans merci,
pour le pouvoir et les privilèges, faisant et défaisant des alliances , au
détriment de la chose publique, en général. Dans de telles conditions et
circonstances politico sociales conflictuelles d'un pays guetté également par
des prédateurs de l'extérieur, notamment par la chrétienté de l'alliance
occidentale d'alors, les embryons de la culture locale qui existait pourtant, ne
pouvaient que dépérir ou se figer dans un long et mortel silence. Ainsi ces
migrants de retour d'Andalousie avec tous leurs savoirs et artisanats, de même
que nombre de turcs se présentant avec l'héritage culturel ramené d'Orient et
de leurs lointaines expéditions, tout comme les chrétiens et juifs autochtones
aux acquis et savoirs- faire détenus de l'Europe renaissante, tous ces facteurs
conjugués ne pouvaient, s'ils étaient activés, que contribuer positivement au
rehaussement du climat de culture et de prospérité locales…
Malheureusement, le règne du despotisme, et ce qu'il a engendré comme
violences, exploitations éhontées, corruptions, paupérisation sociale etc.…en
ont décidé autrement. A titre d'exemple, c'était devenu une pratique courante
pour la soldatesque turque des quartiers de rançonner partout les citoyens
autochtones, rapportent des historiens, le Bey allant jusqu'à ordonner des
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spécialités comme les supports de livres, les lustres, les grands plateaux
ou bien les fameux marteaux de porte qui sont en fait autant de vestiges
d’un artisanat riche. Pour la ville des Jujubes, en dépit de l’absence d’un
souk pouvant alimenter les besoins des familles bônoises en dinanderie,
cette dernière est tout de même fortement présente à travers ses dizaines
de magasins d’artisanat qui y sont implantés. Pour ce qui est du Sud,
Ghardaïa et Tindouf sont moins renommées dans cet art, mais méritent
une halte. Parce que le M’Zab, centre culturel très actif, a su se faire une
place. La production des dinandiers reste limitée à la production
d’ustensiles usuels: bouilloires et plateaux. A Tindouf, cet art a une
vocation strictement domestique, les marmites, bassines, passoires et
autres théières émergent en plus grand nombre mais restent sans grande
recherche esthétique.
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d’accepter les valeurs sociales, elle devient sorcière dit-on. Par ailleurs, sa
maîtrise d’un certains nombres de manœuvres obstétricales, renforcent les
croyances qui l’entourent. Car il convient de préciser qu’après la sortie du
nouveau-né, elle procédait à la coupure du cordon ombilical ; puis elle
attendait l’expulsion du placenta, et en cas d’inertie ; elle procédait à une
évacuation utérine.
Enfin, lqabla qui n’a pas d’homologue masculin, bénéficie d’une aura qui « la
fera entrer directement aux paradis », selon les dires locaux, car c’est une
femme au savoir respecté, et qui se trouve tout à fait intégrée dans la société.
Pratiques chirurgicales
Plusieurs tribus étaient connues pour leurs connaissances en médecine.
Notamment les Inoublen dans le Djebel Cherchar, ou encore chez les Beni
Oussaib. On y guérissait les coups et blessures, ainsi que les fractures ;
d’ailleurs, dans le Tafrent, de nombreux médecins* pratiquaient des actes
neurochirurgicaux en recourant à la trépanation, à l’aide d’outils fait de bronze
(traumatisme crânien). Certains manuscrits servaient de guide à cette
intervention, dont le savoir était transmis de génération en génération.
Par ailleurs, des chirurgiens ont mis au point un procédé ingénieux pour
réparer le bec de lièvre, en substituant aux sutures ordinaires, des crochets de
mandibules de certains insectes connus en entomologie sous le nom de
scaritepyracmon. De plus, les médecins algériens avaient acquis une grande
expérience dans les amputations et leurs traitements ainsi que dans
l’appareillage des membres.
La destruction des documents administratifs au début de la colonisation
française et l’expropriation des infrastructures publiques, ont rendu difficile
l’identification des établissements de soins de la période ottomane.La
médecine était instrumentalisée dès les débuts de la conquête française ; et
elle fut très vite utilisée comme moyen de propagande.
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1688, lorsque le maréchal d’Estrées bombarda Alger pour lutter contre les
pirates.
Jusqu’au début du XIXe siècle, la vie politique et économique de la Régence
turque d’Alger était régie par la piraterie qui n’obéissait pas aux règles
strictes, puisqu’il n’était pas question de s’attaquer à des navires ennemis en
temps de guerre, mais de s’accaparer de butins. Il est à souligner qu’à
l’exception du Raïs Hamidou, aucun pirate n’était d’origine algérienne ; tous
étaient des turcs de naissances ou des renégats. Haut du formulair en 1530
après avoir chassé les Espagnols du Pénon, le corsaire turque Aroudj
surnommé Barberousse, fit étrangler Salim Toumi des Beni Mézghana (prince
d’Alger) avant d’épouser sa femme Salima. Par ce geste de terreur, il voulut
marquer les esprits des habitants d’Alger qui avaient refusé dans un premier
temps sa présence en s’alliant à la dynastie Berbère des Hafsides qui l’avait
combattu durement.
Il y instaura alors un régime de répression inouïe pour les punir.
Dès la prise d’Alger par les pirates Ottomans jusqu’à leur départ forcé en
1830, tous les deys qui s’étaient succédés à la régence étaient tous sans
exception des janissaires (pirates) d’importation venus d’Albanie, de Venise,
de Bosnie, de Crête, du Caucase mais aucun d’eux ne fut un autochtone. Et
pourtant, jusqu’à preuve du contraire les Berbères étaient et restent en
majorité musulmans.
Les Turcs avaient institué un apartheid en Algérie. Au sommet de la hiérarchie
sociale se trouvaient les janissaires ottomans, puis les Koulouglis ( issus des
mariages entre les turcs et les algériennes) les Chrétiens, les Juifs puis au bas
de l’échelle pataugeaient les algériens de souche.
A la tombée de la nuit, les autochtones étaient chassés de la Casbah d’Alger
et seules les femmes y étaient tolérées pour assouvir l’ardeur sexuelle des
janissaires.
Chaque année partaient d’Alger vers la Porte Sublime( Istambul) des bateaux,
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les cales pleines d’or et de marchandises ainsi que des esclaves berbères
sexuelles, la plus âgée ne dépassait guère les dix huit ans. C’étaient des
cadeaux d’allégeance au Calife Ottoman.
Pour montrer la cruauté et la haine que nourrissaient les ottomans à l’égard
des Algériens.
car jusqu’en 1972, la Turquie refusa de reconnaître l’indépendance de
l’Algérie qu’elle considérait encore comme sa province lointaine qu’elle avait
vendue à la France en 1830 et pensait encore la récupérer.
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1830-1962
C’est par la parole écrite (et par la parole orale) que se concrétise la
pensée de la nation.
En 1837, les français décident de continuer leur avancé vers l’Est et vers
l’Ouest. Ils ont pu soumettre Mascara et Constantine et ils ont signé le traité
de la Tafna en 1837 avec Abdelkader. Après deux ans de trêve, Abdelkader
se lance encore une fois dans la résistance en novembre 1839 à un moment
ou la France avait décidé de conquérir le pays sous les ordres du gouverneur
de l’Algérie : Bugeaud. Dès 1841, le territoire sous domination de l’émir est
passé sous contrôle français et en 1843, sa ville itinérante Smala236 est
détruite. Abdelkader s’est réfugié au Maroc pour demander de l’aide et il est
accueilli par le Sultan marocain Abderrahmane.
En 1844, la bataille d’Isly a opposé des troupes maroco-algériennes aux
français, mais ces derniers l’ont gagnée sous la direction du général Bugeaud.
D’autres villes marocaines (Tanger et Mogador) ont été attaquées par les
français ce qui a obligé le sultan à se dissocier de l’émir algérien. Malgré la
défaite, ce dernier, qui a mené depuis les années trente de violents combats
contre les français a continué sa résistance jusqu’à 1847, date où il s’est
rendu à Lamoricière. Soumis par les français, sa reddition a ouvert le territoire
algérien à la conquête française.
Dès son installation en Algérie, la France continue d’occuper des territoires
dans toutes les directions. Elle est pénétrée au sud jusqu’aux touaregs, à
l’ouest jusqu’aux confins algéro-marocains et à l’est jusqu’à l’ouest tunisien.
L’Algérie est divisée en trois départements : Alger, Oran et Constantine en
créant en 1858 un ministère de l’Algérie et des Colonies. Une politique menée
par Napoléon III après sa visite en Algérie en septembre 1860 a permis aux
autochtones de récupérer des terres et a ralenti le rythme de la colonisation.
Les années 1870 ont été marquées par un ensemble d’événements : La
France est vaincu dans sa guerre contre la Prusse. Une insurrection des
Mokrani et chikh aheddad en mars 1871 en Kabylie proclame la guerre sainte,
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Finalement, les accords d’Evian qui mettront fin à la guerre d’Algérie seront
signés le 18 mars 1962 et l’Algérie accèdera à l’indépendance le 5 juillet
1962 après sept ans et demi de guerre d’indépendance.
L’Algérie recèle, au sein de son paysage littéraire, de grands noms ayant non
seulement marqué la littérature algérienne mais également le patrimoine
littéraire universel dans trois langues : l’arabe, le berbère et le français.
Dans un premier temps, la littérature algérienne est marquée par des ouvrages
dont la préoccupation était l'affirmation de l'entité nationale algérienne par la
description d'une réalité socioculturelle qui allait à l'encontre des clichés
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Les Arabes ont toujours privilégié, comme mode d’expression, la poésie. Dans
le premier quart du 20e siècle, de nombreux poètes, de langue arabe, se font
connaître. Celui qui marquera son époque est Mohammed Laid qui a
«influencé et éclairé un vaste courant de la poésie». La poésie algérienne
s’est aussi illustrée par, d’abord essentiellement politique, Abdelkrim Akkoun
(1915-1949) et Moufdi Zakaria (1912-1977), poète du mouvement national et
chantre de la révolution algérienne, elle trouve ensuite une inspiration sociale
avec Abou el-Quassem Saad Allah, et se fait plus personnelle et lyrique avec
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Mohammed Dib s’est certainement inspiré. Dans ses trois premiers romans
transparaît une lente prise de conscience politique du peuple algérien devant la
colonisation. Mohammed Dib montre comment était vécu le quotidien des plus
humbles, là même où la Révolution s’est faite véritablement ensuite. Chez
Feraoun la faim est omniprésente. Quant au livre de Mammeri, c’est une fine
analyse de l’intrusion brutale du temps de la Cité, de l’Histoire, dans l’espace
clos et «oublié» d’un village traditionnel kabyle.
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Bien que le tamazight soit une langue écrite, sa littérature a été, et ce jusqu’à
une époque très récente, acculée à l’oralité. Si l’absence de documents écrits
rend difficile la transmission du patrimoine littéraire, l’oralité a su préserver de
l’élitisme la parole poétique berbère. Dans les régions berbérophones
d’Algérie, il est tout à fait courant de croiser un paysan ou une dame âgée qui
improvise des poèmes d’une qualité remarquable. Ce rapport au raffinement
de la langue et à la pratique poétique est aussi le propre de toutes les régions
rurales, même arabophones. Ces poésies traitent du quotidien des gens du
peuple, et sont souvent déclamées sur la place publique. Des noms et des
textes nous sont parvenus, notamment grâce aux travaux de chercheurs qui
ont transcrit ces textes. On doit à Mouloud Mammeri, illustre écrivain et
anthropologue, un recueil des Ahellil du Gourara, chants religieux et festifs de
cette région du sud du pays, inscrits en 2008 au patrimoine culturel immatériel
de l’humanité de l’UNESCO. On lui doit aussi la collecte et la traduction en
français des textes de Si Mohand Ou-M’hand, poète kabyle du XIXe siècle, qui
a choisi l’errance pour sa personne comme pour ses vers qu’il refusait de
répéter après improvisation, jugeant que seule la parole de Dieu avait ce
mérite. Il contesta la violence coloniale en Algérie, composa des poèmes
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Une tradition poétique est née, et se perpétue par les poètes nés autour des
années 1940, notamment Malek Alloula et Nabile Farès. Ces derniers ont vécu
la guerre de libération (1954-1962) et l’indépendance. Leur poésie porte donc
les questionnements d’une société en transition, avec son héroïsme et ses
blessures, son idéal et ses contradictions. Pour reprendre les observations de
Tahar Djaout, il serait difficile de classer ces poètes selon leur génération. Si
l’originalité des seconds se trouve dans leur vision nouvelle de la réalité
sociale et politique, ils partagent également leurs questionnements avec les
premiers poètes qui vivent et écrivent encore.
La poésie berbère
Dans tous les groupes berbères, la poésie est avant tout un produit collectif et
le poète est l'interprète et le commentateur du groupe avant d'être créateur
individuel. D'ailleurs la tradition berbère est sur ce point explicite et lucide : le
poète est plus un intermédiaire, celui qui formule un discours collectif
préexistant qu'un créateur; il exprime le groupe avant de s'exprimer. De ce fait,
le don poétique lui vient pratiquement toujours de l'extérieur (tettunefk-az-dd -
«il lui a été donné»). Le poète est celui qui explicite, qui formule : yessefruy =
«il éclaircit, il démêle (l'écheveau du vécu et des sentiments)» disent les
Kabyles.
la poésie berbère est pour une large part un témoignage essentiel sur le vécu
historique des populations Pendant longtemps. Chacun des chocs de la
pénétration française, chacune des grandes périodes de la colonisation va
donner naissance à une abondante production dans laquelle va s'exprimer la
réaction et la sensibilité de la région.
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Né vers 1845 et est mort en 1906. Si la date de sa mort semble établie, celle
de sa naissance est approximative. En effet, l'Etat Civil en Kabylie n'a pas eu
d'existence officielle avant 1891. de l'ancien village de Chéraïouia où son père
Mehand Améziane Ou Hammadouche, originaire de Aguemoun, s'était réfugié
pour échapper à une vendetta. Après 1857, le village de Chéraïouia fut rasé
et à son emplacement fut édifiée la citadelle de Fort-National (Larbaâ Nath
Irathen). L'autorité militaire attribua aux habitants un terrain à 10 Km au nord,
près de Tizi-Rached, qui appartenait à une zaouïa.
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«Si Mohand avait émis le souhait d’être enterré à Askif N’Temana, une localité
de la Haute Kabylie, ce qui a été réalisé grâce à son ami le poète Si Youcef,
qui s’était chargé des funérailles. Mais le souhait le plus cher au poète qui a
été formulé en vers et en toute inconscience s’est révélé plus tard une vérité
absolue. En voici son voeu:
Vieillesse Tewser
Aux origines de la chanson «El Menfi » (le Déporté) interprétée par le chanteur
Akli Yahyaten était chantée en Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle par les
déportés algériens, On ne peut parler justement des déportés sans citer
quelques paroles douloureuses de la chanson interprétée magistralement par
Akli Yahyaten pour avoir su nous faire vibrer: «Aw ki dawni le tribunal,
jadarmiya kbaar wisghaar, aa wissensla tewzen qantar, darbouni aâm wa
n'haar, 3ala dakhla haffouli raas, wa aâtaouni zawra ou payas, goulou lommi
matebkeesh yal menfi waldek rabbi mayy khalleesh.» «Quand ils m'ont amené
au tribunal, les gendarmes grands et petits, m'ont mis une chaîne qui pèse un
quintal, Ils m'ont condamné à un an et un jour, ils m'ont rasé la tête et m'ont
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el djazaïr» «O gens quel est mon plus grand amour' Si vous m'interrogez je
serais content de vous annoncer la bonne nouvelle en vous disant c'est mon
pays l'Algérie!» Nous pouvons conclure sans être exhaustif avec Slimane
Azem et son beau poème «»Ffegh ay ajrad tamurt iw» ?» (Criquet, sors de ma
terre!).
Le théâtre algérien
Selon Mahboub Stambouli, la première pièce fut jouée en 1910. À partir des
années quarante, de grands noms du théâtre émergent tels que Mahiedine
Bachtarzi, Rachid Ksentini, Bach Djarah, Mme Keltoum, ces figures allaient
constituer le premier noyau de dramaturges algériens qui allaient accompagner
de façon soutenue, le mouvement d’affranchissement qui s’est saisi du peuple
algérien, puisque durant la Révolution algérienne, des troupes théâtrales
faisaient des tournées à travers plusieurs pays du monde, dans le but de faire
connaître le combat que menaient les Algériens contre la domination coloniale.
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Kateb Yacine se moque des genres et brise toutes les barrières. Comme il le
déclarait dans une interview au journal tunisien L'Action datée du 11 mai 1958:
« L'explosion poétique est au centre de tout. » Explosion est bien le mot qui
convient pour cette œuvre éruptive. Une même matière incandescente sans
cesse éclate et sans cesse se recompose prenant tantôt la forme d'un poème,
tantôt la forme d'un roman, tantôt celle du théâtre. Mais c'est un seul et même
drame qui gravite autour du personnage de Nedjma, la cousine, l'amante,
l'étoile inaccessible qui finit par symboliser l'Algérie déchirée entre ses
prétendants.
La scolarisation
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Les raisons de l'hostilité des colons ont été suffisamment évoquées par M.
Ageron • Cette hostilité se traduit, au plan budgétaire, par le refus des
communes de financer les écoles destinées aux musulmans et par une série
d'offensives des représentants de l'Algérie coloniale au parlement. Le plan de
1892, respecté pour les exercices de 1892 et 1893, est mis en cause dès
1894 (les crédits étant bloqués à 400 000 F, constructions et emplois
confondus). En 1895, les crédits sont réduits à 277 000 F, puis à 265 000 F
pour les années 1896 à 1899, puis à 215 000 F pour 1900 . Dès 1895 donc,
il est possible de parler de faillite de la métropole. Une fois maitresse de son
budget, l'Algérie coloniale redouble d'efforts contre l'enseignement des
musulmans, s'ef- forçant de limiter les crédits qui ne représentent pourtant que
2 % des dépenses ordinaires en 1901 • Sans nier, certes, la faillite de la
métropole, mais sans lui accorder une place autre que seconde, il faut bien
marquer que c'est dans l'attitude de l'Algérie coloniale qu'il faut chercher la
raison majeure de l'échec du plan de scolarisation de 1892.
Encore ne faut- il pas oublier le role des musulmans eux-mêmes. Le seul fait
qu'il ait été nécessaire d'inscrire dans le Code de l'Indigénat une infraction pour
non envoi des enfants musulmans dans les écoles indigènes en dit long sur le
sentiment des musulmans pour ces écoles.
Cette attitude ne doit pas surprendre : dans ces écoles, les musulmans
voyaient un double piège, destiné à leur ravir et leur religion, et leur nationalité,
ce qui, au fond, n'était pas si inexact • Cette attitude a pesé lourd dans l'échec
de la scolarisation des musulmans, dans la mesure où elle donnait aux colons
un argument supplémentaire, et dans la mesure où elle a rendu plus délicate
encore la position des autorités universitaires»
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S'il est vrai que le nombre de scolarisés a plus que triplé entre 1907-1908 et
1944-1945, passant de 33 000 à plus de 108 000, avec un maximum de 117
000 en 1940-41 et 1941-42, il serait difficile de prétendre que ces années ont
connu une accélération réelle du rythme de la scolarisation des musulmans,
àl'exception peut être des années 1930-1942. Il est cependant exact que la
courbe de scolarisation ne traduit pas un immobilisme constant : elle fait
apparaitre des phases de progression (1907-1908 a 1913-1914, 1930-31 à
1941-42) entrecoupées de phases de régression, ou de stagnation relative
(1920-21 à 1930-31), qu'il convient d'examiner séparément.
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Recul absolu donc, mais bien davantage encore recul relatif, la population
musulmane n'ayant cessé de s'accroître. Sur environ 1 500 000 scolarisables
en 1944 ,118 garçons sur 1 000 et 26 filles sur 1 000 étaient scolarisés en
1944-45.
La progression absolue des années 1920 à 1944 ne doit donc pas faire
illusion : les progrès n'ont été réels que pour les filles. Au lendemain de la
deuxième guerre mondiale, le taux de scolarisation des garçons était revenu à
ce qu'il était en 1930. La faillite de l'oeuvre est donc incontestable. Elle est,
compte-tenu de l'attitude nouvelle des musulmans face aux écoles françaises
après 1920, celle de l'Algérie coloniale.
La religion
Le cardinal Lavigerie
Il faudra attendre 1945 avec la révolte dite "de Sétif" pour jeter le doute sur la
légitimité de l’état colonial. L'idée et les mouvements nationalistes prennent
corps et réclament progressivement l'indépendance. En novembre 1954 est
déclenchée la guerre de libération.
Dans le contexte de violence qui s'étend dans le pays, deux mois et demi
après le début de la guerre il condamne la torture et la vengeance, il prêche la
charité fraternelle dont les exigences ne sont pas compatibles avec les
injustices économiques et sociales. Priorité est à donner aux plus pauvres. Par
ailleurs, il affirme que "l'Église ne doit être inféodée à aucune cause
temporelle".
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Monseigneur Duval
A noter que les orientations pastorales de Mgr Duval sont soutenues par le
Saint Siège. Quelques temps après l'indépendance, il est nommé cardinal. Le
Cardinal Duval aura eu le mérite dans des circonstances difficiles et
douloureuses de faire passer l'Église d'Algérie du statut de structure de la
colonisation à celui d'Eglise reconnue officiellement au sein d'un pays dont
l'islam est religion d'État. En 1964 il obtient la nationalité algérienne.
Romans
Mohammed Dib
Assia Djebar
Malek Haddad
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Mme GONZAR . N – Histoire culturelle de l’Algérie 2014/2020
Yasmina Khadra
L'Écrivain, 2001, Julliard (Pocket 2003) - À quoi rêvent les loups, 1999
Ahlam Mosteghanemi
Mouloud Mammeri:
Mouloud Feraoun:
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Kateb Yacine:
Boualem Sansal:
Rachid Mimmouni:
Le printemps n'en sera que plus beau, SNED - Le Fleuve détourné, Stock
Taos Amrouche:
Assia Djebar
Malek Haddad
La Fin des Majuscules - Les Zéros tournent en rond (essai), Maspero, 1961
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