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BULLETIN MENSUEL DE

L’ASSOCIATION
ROSICRUCIENNE
ASSOCIATION ROSICRUCIENNE Max Heindel
Fondée en 1925
Centre de Paris - 13 rue Pascal 75005 - PARIS
Tél. : +331 45 35 26 27 – contact@rosicrucien.org
www.rosicrucien.org

Un esprit éclairé Nouvelle série


L’Association rosicrucienne a pour 65ème année
Un cœur pur
Un corps sain objet de diffuser dans le monde la NUMERO 680
Philosophie ésotérique chrétienne. Mars 2023

SOMMAIRE
PAGE

LA VIE DE L’ASSOCIATION…………………………………………………………………. 2
ADRESSES DES CENTRES EUROPEENS…………………………………………….. 2
COIN NATURE : LA VIOLETTE – MARY HAWK…………………………………………. 3
LES POISSONS………………………………………………………………………………… A
EXTRAIT DU MESSAGE OCCULTE DE LA BIBLE DE CORINNE HELINE
COMMENT SPIRITUALISER L’ESPRIT HUMAIN- DECEMBRE 1960…………………. 8 A 11
LE LIVRE DU VIDE DE FRANÇOIS CHENG……………………………………………….. 11 ET 12
LA PRIERE DU PARA………………………………………………………………………… 12

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L'ARC-EN-CIEL
Légende Amérindienne
Un beau jour, toutes les couleurs du monde entier se mirent à se disputer. Chacune
prétendait qu'elle était la plus belle, la plus importante, la plus utile, la préférée !
Elles se vantaient à haute voix, chacune étant convaincue d'être la meilleure. Le
bruit de leur querelle s'enfla de plus en plus . Soudain, un éclair d'une lumière
aveuglante apparut dans le ciel, accompagné de roulements de tonnerre. La pluie
commença à tomber à torrents sans discontinuer. Effrayées, toutes les couleurs se
tapirent et se rapprochèrent pour chercher un abri les unes près des autres.
La pluie prit la parole : « Stupides créatures qui vous battez entre vous, chacune essayant de dominer l'autre,
ne savez-vous pas que c'est le Grand Esprit qui vous a faites toutes, chacune dans un but particulier, uniques et
différentes ?
Il aime chacune d'entre vous, il a besoin de vous toutes. Joignez vos mains et venez à moi. Il va vous étendre à
travers le ciel en un magnifique arc-en-ciel, pour vous montrer qu'il vous aime toutes, que vous pouvez vivre
ensemble en paix. Comme une promesse qu'il est avec vous et comme un signe d'espérance pour demain ... »
Ainsi, chaque fois que le Grand Esprit envoie une pluie pour laver le monde, il place l'arc-en-ciel dans son ciel, et
quand nous l'apercevons, nous devrions nous rappeler qu'il veut que nous sachions, nous aussi, nous apprécier
les uns les autres et le louer de notre merveilleuse complémentarité.
(Transmis par une Etudiante habitant en Nouvelle Calédonie)
-2-

ASSOCIATION ROSICRUCIENNE
THE ROSICRUCIAN FELLOWSHIP

Centre de PARIS
13 rue Pascal
75005 PARIS

VIE DU CENTRE DE PARIS


La prochaine réunion de Candidats se tiendra le 4 mars, celles des Etudiants le 18. Merci de privilégier le
présentiel. Quant au « Webinar », comme à l’accoutumé, nous vous invitons à consulter le calendrier du
site. Cette date est mobile et peut être déplacée au dernier moment.
Nous vous remercions de votre présence, et pour ceux qui viennent pour la première fois voici l’itinéraire
pour nous rejoindre.

Ligne : Station : Gobelins ou Censier Daubenton

Lignes : Arrêts :
Monge – Claude Bernard

Censier
Les Gobelins
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Dates du Service de Guérison pour le mois de mars 2023 : 1, 9, 16, 22, 29 – Lune en signe Cardinal.
Dates du Service de Paix pour le mois de mars 2023 : 1, 11, 20, 29 – Lune en signe d’Eau.
-------------------------
La prochaine réunion du Groupe de Lille aura lieu le 3 mars au 97 rue de Ratisbonne – 59800 Lille.
-------------------------
ADRESSES DES CENTRES EUROPEENS.
ITALIE : PORTUGAL :

adresse du site ARCO ROSACROCE : Fraternidade Rosacruz de Portugal


http://www.rosacroce.it/ Rua Manuel Murias, 12-5° Esq.
segreteria@rosacroce.it 1500-419 LISBOA - Portugal
rosacruz@mail.telepac.pt
Groupe Rosicrucien d’Etudes de Padoue : www.rosacruz.pt
www.studirosacrociani.org
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
AUTRICHE : newsletters@telering.at et aussi
ALLEMAGNE : RCF Rosenkreuzer Freundeskreis newsletters.rosicrucian@aon.at
https://www.rosen-
kreuzer.de/Impressum.php 

 GRANDE BRETAGNE Adresse :


ESPAGNE – Centre de Barcelone : Bernays Memorial Hall, The 25 Broadway, STANMORE,
<centrorosacruz@rosacruzmaxheindel.org Middlesex. HA7 4DA .
-3-

LA VIOLETTE, HUMBLE ET DELICATE FLEUR DE PRINTEMPS


Mary Hawk

« Viola odorata », la seule odorante d’Europe,


violette de Carême, fleur de mars, violier1
commun, violet, violette des Cévennes,
pensée sauvage… la belle violette attend
chaque année les beaux jours pour apparaître
en toute modestie.
Commune dans les prés, bois, haies, le long
des chemins et dans les jardins, la violette se
plaît en Europe, dans les régions tempérées
de l’hémisphère Nord, mais aussi en Asie
septentrionale.
Il en existe pas moins de cinq cents espèces différentes : les unes fort odorantes, les autres
non, les unes franchement violettes, d’autres bleutées, voire blanches ou même jaunes. Mais,
comme l’a écrit Jean-Marie Pelt, fondateur de l’Institut européen d’écologie (Metz), « toutes
sont des violettes de par l’architecture si particulière de leur fleur ».
Sur les cinq pétales qui les composent, deux sont toujours dressés tandis que deux autres
recouvrent, comme des ailes dirigées vers le bas, le pétale inférieur. Ce dernier est doté d’un
éperon où s’accumule le nectar élaboré par les étamines. Mais il est d’autres violettes dont
les pétales latéraux sont dressés comme les deux pétales supérieurs et dont seul le pétale
inférieur est orienté vers le bas : ce sont les pensées. « Tandis que les premières ont une allure
penchée, humble, délicate et modeste », poursuit Jean-Marie Pelt, « celles-ci étalent au
contraire fièrement leur corolle au soleil ». Autre différence : les pensées résistent aux basses
températures et tiennent sous la neige, alors que les violettes craignent le froid.

Symbole de l’amour -
Très appréciée des Romains qui en avaient fait le symbole de l’amour, la violette était présente
au cours des cérémonies consacrées aux dieux. La légende dit que Vulcain, réputé pour sa
laideur, se couronna de violettes dans l’espoir de retenir l’attention de la belle Vénus. De leur
côté, Hippocrate et ses disciples en recommandaient l’usage, la considérant comme le remède
le plus efficace de la migraine « a crapula ». C’est la raison pour laquelle les anciens se
ceignaient le front de couronnes de violettes tressées pour dissiper les maux de tête dus à
l’ivresse. Les médecins arabes du Moyen Age l’utilisaient également. Au XIIe siècle, Sainte
Hildegarde la considérait même comme un remède contre le cancer. Le célèbre docteur
Laennec la conseillait, quant à lui, pour soigner les bronchites.
La violette est en effet une plante médicinale aux vertus calmantes et sudorifiques, utilisée
dans les affections des bronches. C’est même la fleur pectorale par excellence : les fleurs sont
expectorantes, émollientes, calmantes, sudorifiques ; les feuilles sont légèrement
sudorifiques, laxatives, diurétiques en usage interne, résolutives en usage externe ; les racines
sont vomitives en décoction, dans les cas d’intoxication alimentaire et d’indigestion.
Toulouse, la ville rose, est la capitale des violettes. Jadis, elle en expédiait des quantités
impressionnantes par le train sur les marchés parisiens. Aujourd’hui, elle les cristallise dans du
sucre ou les transforme en liqueur. Très parfumée, l’humble violette sert également à la
production de bouquets et ses sucs odorants font le bonheur des parfumeurs.
1 : Espèce cultivée de matthiole, appelée aussi giroflée rouge.

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LES POISSONS
Extrait du Message Occulte de la Bible de Corine Héline – Tome VII
Méditation spirituelle pour le temps des Poissons
Les Egyptiens appliquèrent leur incroyable sagesse à l'étude de la science des astres. Cela leur
permit de concevoir une série d'images décrivant symboliquement la voie qu'emprunte le
Christ à travers les douze signes du zodiaque.
Dans le symbolisme du tarot, on retrouve deux lames importantes associées aux Poissons. La
première symbolise l'individu non éveillé sous l'image d'un pendu dont un pied repose sur le
genou opposé, formant ainsi une croix. L'autre représente une âme illuminée sous l'aspect de
deux amoureux debout, main dans la main au milieu d'un cercle d'herbe verte symbolisant
l'immortalité. Ce cercle représente aussi la Résurrection du Christ planétaire au moment de
l'équinoxe vernal.
Saint-Germain illustra l'influence des Poissons par une brillante comète qui, parcourant le ciel,
illumine momentanément la terre pendant que celle-ci plane au-dessus d'une mer obscure
sous laquelle sont jointes deux mains.
Le pictogramme astrologique des Poissons consiste en deux poissons unis l'un à l'autre mais
regardant dans des directions opposées. Le poisson a longtemps symbolisé l'initié, qui vit lui
aussi dans des profondeurs mystérieuses. La Bible dit que Jonas demeura trois jours dans le
ventre de la baleine, allégorie référant à l'initiation. Cette histoire décrit l'introduction aux
Mystères mineurs tels qu'on les observait jadis dans les Temples préchrétiens. La vie du Christ
témoigne également de ce cheminement, car Lui aussi demeura trois jours dans les royaumes
intérieurs de la terre entre Sa Crucifixion et Sa Résurrection. Un dessin représentant un
poisson permettait aux membres des premières communautés chrétiennes de se reconnaître
entre eux ; ce signe constituait aussi pour les fidèles de la Voie un symbole mystique.
Le signe des Poissons est gouverné par deux planètes : Jupiter et Neptune. Sous l'influence de
Jupiter, planète de la loi et de l'ordre, l'âge des Poissons vit la montée de l'Eglise exotérique
caractérisée principalement par l'eau (les Poissons) et le pain (la Vierge). Au seuil de l'ère des
Poissons, Jésus-Christ déchira le voile qui gardait l'entrée du Temple de l'initiation1, ouvrant
ainsi la voie à « quiconque le veut ». Ceux qui répondent à cet appel se placent alors sous la
tutelle de Neptune, gouverneur spirituel des Poissons. Sous cette influence, ils apprennent à
fouler le sentier menant à la libération – la liberté des enfants de Dieu dont parla saint Paul2.
L'âge des Poissons reçut pour mission de purifier la nature-désir de l'Homme. Ainsi constatons-
nous que la lutte pour le contrôle de l'âme et des émotions demeure l'épreuve majeure à
laquelle sont confrontés les saints du moyen âge et les personnages des légendes du saint
Graal. L'ère des Poissons cherche avant tout à transmuer les émotions viles en forces de l'âme
par la dévotion. Les visions et les extases des cloîtrés l'attestent.
Le signe des Poissons, dernier des douze signes zodiacaux, détient la somme des expériences
karmiques reliées au cycle de vie qui se termine. Voilà pourquoi on l'a qualifié de « signe des
larmes et de la tristesse ». Vénus, planète de l'amour personnel, se trouve exaltée dans les
Poissons. Si leur amour demeure de nature égoïste et possessive, les natifs de ce signe ne
connaissent que trop l'expérience du jardin de Gethsémani. Voici la phrase-clé biblique qui
décrit cet aspect des Poissons : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne3 ».
Seuls le total abandon de soi et la renonciation complète peuvent fermer définitivement les
grilles du jardin de la tristesse.
Le symbole astrologique du signe des Poissons comporte un profond sens ésotérique. Sa
-5-

signification la plus élevée indique un état d'équilibre parfait. Dans les deux colonnes du corps-
temple de l'Homme (les deux systèmes nerveux), la force de gauche et celle de droite
interagissent alors en harmonie, établissant un équilibre entre la tête et le cœur. Par
l'intermédiaire du système nerveux cérébro-spinal, l'esprit prend contact avec le monde
objectif ; par le système nerveux sympathique, il contacte le monde subjectif. Lorsque
l'interaction entre l'intérieur et l'extérieur s'équilibre parfaitement, l'Ego est alors chez lui
dans ces deux royaumes.
Deux signes seulement ont Jupiter et Neptune comme planètes régnantes ; le Cancer et les
Poissons. Jupiter gouverne les forces de l'âme et Neptune, celles de l'esprit. Le pèlerinage
zodiacal sous les Poissons unira donc l'essence divine de l'âme aux pouvoirs de l'esprit. Ce
dessein suprême fut donné à l'humanité par la hiérarchie du Cancer ; il sera consommé sous
la direction des Poissons. L'humanité parfaite résidera dans la constellation des Poissons
représentée symboliquement par l'homme et la femme debout, main dans la main au milieu
d'un cercle d'herbe verte. Ces êtres parfaits hériteront de la vie immortelle et de la jeunesse
éternelle. La phrase-clé biblique des Poissons, jadis émise par la hiérarchie de ce signe au sein
du grand Fiat créateur – « Dieu créa l'Homme à son image4 » résonnera alors triomphalement
sur toute la terre.
Un ancien dicton astrologique affirme que le signe des Poissons côtoie de si près le mont de
la divinité et la fosse chaotique de l'autodestruction que les Anges et les démons attendent
de part et d'autre l'occasion de précipiter l'Homme dans la voie qu'il choisira de suivre. Le
hiéroglyphe qui accompagne cette description représente une très belle femme ; un génie,
agenouillé à ses pieds, lui offre les richesses de la terre pendant qu'un Ange plane dans les
éthers, lui proposant les trésors célestes – belle description de la double nature des Poissons.
Les natifs de ce signe peuvent atteindre les sommets de l'inspiration ; nombre des plus belles
âmes de ce monde sont nées sous son influence. Cependant, il arrive aussi que leurs talents
se perdent si elles succombent aux émotions débridées qui caractérisent également les
Poissons.
Le signe des Poissons est celui de la douzième maison. L'Homme né sous cette configuration
termine une série d'existences terrestres et doit s'acquitter des dettes karmiques qu'il a
contractées par le passé. Sa vie abonde en expériences variées et il connaît de lourdes
responsabilités. Vénus, exaltée dans les Poissons, nous indique que les chagrins associés à ce
signe découlent habituellement des liens personnels trop tenaces. Une fois régénéré, le signe
des Poissons représente la mort du moi personnel et la vie de l'âme immortelle. Dans ce signe,
la Mort Mystique survient sous l'emprise des forces de Neptune, planète de l'initiation. Ceux
qui traversent cette expérience deviennent les pionniers du nouvel âge.
Le sentier de la sainteté à travers les Poissons
En mars, lorsque le soleil transite le signe des Poissons, la Force christique, anticipant la
Résurrection pascale, S'élève du centre de la terre jusqu'à la surface de notre planète. Puisque
le signe des Poissons demeure le signe du chagrin et du renoncement, il symbolise également
la Crucifixion. De même que le Christ cosmique éprouve le chagrin que Lui imposent le
renoncement et la Crucifixion au moment où Il pénètre dans notre sphère à l'équinoxe
d'automne, l'Esprit de la terre ressent aussi un certain vide lorsque l'Esprit christique Se retire
du corps planétaire à l'équinoxe du printemps.
Pendant que la Force christique S'élève et imprègne l'enveloppe-désir de la terre, les
tentations deviennent plus subtiles et les tests, plus sévères. Voici le conseil que donne le
Maître aux disciples de tous les temps : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-
-6-

même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive5». A ce stade, le disciple doit apprendre à
Le suivre sur la route étroite et raide qui mène au Golgotha. Max Heindel compara ce sentier
au clocher de l'église qui devient de plus en plus étroit et escarpé jusqu'à devenir un point que
domine la croix. Au-dessus de la plupart des églises s'élève ainsi le symbole du sentier que
suivent les disciples. L'Eglise a oublié les vérités qui donnent accès à ce sentier. Elle devra les
retrouver avant de pouvoir exercer de nouveau la puissance et l'influence des premiers siècles
de son existence.
Tout véritable disciple qui s'efforce de fouler le sentier de la sainteté doit accepter la croix du
renoncement. L'aspirant n'élaborera son corps de l'âme qu'après avoir acquis la maîtrise de
soi et consenti à abandonner les soi-disant plaisirs du monde des sens. Les forces que l'âme
acquiert après chacune de ses victoires sur le moi inférieur permettent à l'illuminé d'échanger
sa croix pour une couronne.
La constellation des Poissons deviendra un jour la demeure des hommes et des femmes
parfaits. Ceux qui apprennent à fouler le sentier de la sainteté et à suivre le Christ jusqu'au
bout termineront leurs cycles d'incarnations physiques. Ils auront alors payé leurs dettes
karmiques et coupé tous leurs liens terrestres. L'ésotérisme appelle ces individus les
Compatissants ou les Frères Ainés ; ils n'ont plus besoin des leçons qu'offre la terre. Libres de
vivre une glorieuse existence dans la constellation des Poissons, ces grands Etres peuvent
cependant revenir parmi nous à volonté, témoignant ainsi du précepte spirituel affirmant que
celui qui aime le plus sert le mieux. Ainsi, ils renoncent souvent aux privilèges et occasions de
croissance qu'offre ce plan d'existence transcendant dans le but de servir les membres les
moins avancés de la race humaine. Humilité, soumission et service, voilà les mots-clés de leur
existence.
La vie de Marie de Bethléem illustre bien cet esprit de renoncement. Ayant appris toutes les
leçons terrestres et progressé jusqu'au point de régner avec les Anges, elle revint néanmoins
sur notre planète pour enseigner à l'humanité l'Immaculée Conception, un des plus grands
mystères des cieux. Sachant qu'elle serait incomprise, ridiculisée et persécutée, elle persista
néanmoins afin d'offrir aux Hommes un idéal qui, deux mille ans plus tard, reste à peine
compris par une minorité et totalement ignoré des masses. Œuvrant sous la loi du service, elle
se fit mortelle : « Qu'il en soit selon ta volonté ». L'Homme devenu parfait atteindra également
un jour ce degré élevé qui prend assises sur le sacrifice, l'humilité d'esprit et la totale harmonie
avec la loi d'obéissance.
L'aspirant qui approfondit les méditations que nous proposons ici pour les douze signes du
zodiaque ferait bien d'associer la méditation des Poissons aux expériences vécues par les
douze Immortels durant la période précédant la Crucifixion annuelle du Christ. De même que
la douleur et la tristesse suscitées par cet événement s'effacent dans l'aube du matin de
Pâques, ainsi le disciple qui parvient à vaincre son moi personnel et à suivre jusqu'au bout le
sentier de la sainteté à travers les Poissons se rendra lui aussi compte qu'il a échangé sa croix
pour un splendide « vêtement nuptial » d'or qui lui permettra de travailler, libre et
triomphant, aux côtés du Christ ressuscité.
Enseignement biblique pour le temps des Poissons
Le renoncement
Le Carême, saison pendant laquelle l'aspirant entreprend de se soumettre à certaines
disciplines dans l'intérêt de sa vie supérieure, se trouve placé sous l'influence des Poissons.
L'Homme n'atteint les sommets spirituels qu'au prix d'une série de renoncements progressifs.
-7-

On attend beaucoup de l'aspirant parvenu au degré de disciple ; le Christ l'a d'ailleurs indiqué
lorsqu'Il a dit : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. Qui aime
son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi. Qui ne prend pas sa croix et ne vient
pas à ma suite n'est pas digne de moi6 ».
Les liens exclusifs du sang ne peuvent que retarder l'instauration de la fraternité spirituelle
que le Christ est venu établir. Rappelons-nous Sa question : « Qui est ma mère et qui sont mes
frères ? » ; puis la réponse qu'Il fit Lui-même : « [ ... ]quiconque fait la volonté de mon Père
qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une soeur et une mère7 ».
On nous demande de renoncer à l'inférieur au profit du supérieur, d'étendre nos relations au
cercle de l'humanité tout entière. Cela ne devient possible que le jour où l'esprit contrôle
parfaitement la personnalité séparatrice et égoïste. L'Homme prend alors conscience de
l'unité primordiale qui relie entre eux tous les esprits ; il sait désormais que Dieu, leur Père
commun, les unit indissolublement.
L'humilité reste le signe véritable de l'illumination. Plus une personne est sage, plus elle est
simple et modeste. Plus elle apprend, moins elle prend conscience qu'elle sait. L'astronome
véritable s'émerveille devant les vastes étendues de la voûte étoilée, car il sait qu'une infinité
de mondes existent au-delà de son champ de vision. Pareillement, l'ésotériste véritable
s'incline avec humilité devant la sagesse infinie qui transcende son entendement ; il se sent
comme un enfant qui joue dans le sable sur les rives d'un mystérieux océan sans limite.
Pierre, le disciple associé au signe des Poissons, demeure l'un des plus illustres exemples
d'humilité. Il considérait comme le plus grand honneur de servir la cause du Christ. Lorsque
vint pour lui le temps de suivre le Maître jusqu'à la Crucifixion, il affirma en être indigne et
demanda qu'on le crucifie la tête en bas8. N'oublions jamais que l'homme qui fit cette requête
irradiait de telles vibrations spirituelles que son ombre guérissait instantanément tous les
malades sur lesquels elle tombait9 !
Le signe des Poissons est un signe d'Eau, élément associé à la nature émotionnelle de
l'Homme. Lorsqu'un individu acquiert le plein contrôle de ses émotions, il obtient alors la
maîtrise de l'élément aqueux. Voilà la leçon qu'enseigna le Christ à Pierre lorsqu'Il l'invita à
marcher sur les eaux10. Pierre ne maîtrisait cependant pas encore totalement ses émotions.
N'eût été de l'intervention du Christ, il aurait disparu sous les vagues. Plus tard, après avoir
appris à gouverner ses passions, Pierre marcha sans crainte sur l'eau pour aller à la rencontre
du Christ11. L'ésotérisme appelle cet accomplissement l'initiation reliée à l'Eau. Après cette
expérience, Pierre connut la joie la plus transcendante de son existence.
Pythagore avait l'habitude d'emmener ses élèves les plus avancés sur les rives d'un lac où, par
l'union et la concentration de leurs forces, ils parvenaient à agiter les eaux pour ensuite les
apaiser au point de refléter calmement les beautés du ciel. Le maître grec cherchait à
démontrer à ses disciples comment faire taire leur intellect de manière à ce qu'aucune pensée
ne vienne le troubler. Lorsque l'aspirant parvient à ce stade, la gloire de son Moi véritable se
révèle à lui.

1 Luc XXIII – 45 4 Genèse I – 27 7 Matthieu XII – 46/50 10 Matthieu XIV – 22/23


Romains VIII – 21 5 Matthieu XXVI – 24 8 Actes des Apôtres ch. 37 11 Jean XXI - 7
Luc XXII - 42 6 Matthieu X – 37/38 9 Actes V - 15

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-8-

COMMENT SPIRITUALISER L’ESPRIT HUMAIN


Lettre mensuelle aux Etudiants – décembre 1960
« Rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une
même pensée…. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ ». Phil. 2 : 2 – 15.
Au début d’un grand Jour de Manifestation, Dieu a créé les mondes dans lesquels les globes
sont constitués et autour desquels sont appelés à évoluer les Esprits Vierges. Au début de leur
évolution, ces esprits Vierges furent assistés par les Elohim, les Séraphins, les Chérubins et les
Seigneurs de la Flamme. En Astrologie spirituelles ces entités grandioses ont leur symbole
dans les signes du Zodiaque : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer et le Lion. Quand
ils eurent terminé leur tâche, ces êtres supérieurs et splendides se retirèrent dans un ciel de
gloire, en laissant aux six autres grandes hiérarchies spirituelles le devoir d’assister les Esprits
Vierges à poursuivre leur tâche. Ce sont : les Seigneurs de la Sagesse, les Seigneurs de
l’Individualité, les Seigneurs de la Forme, les Seigneurs du Mental, les Archanges et les Anges.
Ces hiérarchies puissantes resteront en activité jusqu’à la fin de ce jour de manifestation.
En Astrologie Spirituelle, ces grandioses hiérarchies, sont représentées par les signes
zodiacaux de la Vierge, de la Balance, du Scorpion, du Sagittaire, du Capricorne et du Verseau.
La douzième hiérarchie se compose des Esprits Vierges de notre humanité actuelle que
symbolise le signe des Poissons.
Chaque planète de notre système solaire comprend trois mondes : le Monde Physique, le
Monde du Désir et celui de la Pensée. Ces trois mondes sont interpénétrés par un quatrième
celui de l’Esprit Vital, qui est le domaine du Christ, royaume de la Sagesse, de l’Amour et de la
vie éternelle.
Nous possédons un corps physique très bien organisé, et un corps vital qui ne l’est pas moins.
Grâce à ces deux corps, nous fonctionnons dans le monde physique. Notre Corps du Désir est
moins évolué. Quant à notre Corps Mental, il est le plus récent de nos véhicules.
La loi d’analogie nous permet de comprendre que tous nos véhicules évoluent selon des plans
parallèles ; celui de la forme, celui de la vie, celui du mouvement. Nous acquérons ensuite un
pouvoir ayant pour effet d’éveiller notre conscience.
L’évolution de notre corps mental dépend du développement que notre faculté de penser a
pu atteindre actuellement. Le Corps Mental de la moyenne des humains en est encore au
stade saturnien de la forme, situation qui nous est révélée par les capacités mentales de
l’Asiatique moyen, l’Asie étant le continent qui abrite les trois quarts des habitants de la Terre.
Grâce à notre puissance de pensée, et à notre imagination, nous transposons en forme-pensée
la substance de pensée concrète. Il se peut que cette forme-pensée disparaisse de notre
conscience ; mais grâce à notre mémoire, et à la faculté qu’elle a de se souvenir, cette forme-
pensée peut être rappelée du fond de notre subconscient qui est le grand réservoir de toutes
les pensées.
Le noyau de substance de pensée concrète autour duquel nous construisons notre corps
mental individuel fut irradié du corps des Seigneurs du Mental, pendant la Période de la Terre
après qu’ils eurent évolué au point d’arriver au stade créateur. C’est de cette manière qu’ils
ont payé la dette qu’ils avaient contracté envers nous pendant la Période de Saturne, quand
ils étaient l’humanité des globes de ce temps-là, et qu’ils ont édifié leurs corps en utilisant nos
pro véhicules d’alors, de même que nous entretenons et améliorons notre corps physique
grâce aux véhicules de la vague de vie des minéraux actuels.
Il est bon de se rappeler que bien que notre corps mental ait très peu de forme à présent, car
-9-

il offre l’aspect d’un nuage qui nous entoure la tête et les épaules, pourtant, avant la fin de ce
grand Jour de Manifestation, il sera le plus parfait et le plus puissant de tous nos véhicules. En
lui seront incorporées toutes les facultés des autres véhicules que nous aurons fait évoluer au
cours de notre long pèlerinage.
Dans la région de la Pensée Abstraite, on trouve les idées germes de toutes les formes de la
vie et des émotions.
Dans l’état actuel de notre conscience objective de veille, toutes les impressions qui nous
parviennent du monde extérieur se gravent à notre insu sur l’éther réflecteur de notre corps
vital et provoquent des réactions émotives dans notre corps du désir et des pensées dans le
corps mental. Ces faits ont donné naissance à une théorie matérialiste erronée d’après
laquelle l’hérédité physique et l’influence de l’ambiance seraient les facteurs primordiaux de
tous les progrès humains. Or, l’Esprit humain est un pouvoir qui fonctionne dans les régions
concrètes et abstraites de la pensée. Sa nature est un énergie radiante douée d’un taux
particulier de vibrations. La puissance de la volonté, la sagesse et l’activité se manifestent par
les pouvoirs du Corps Mental qui se répartissent en faculté de l’imagination, de la mémoire,
de l’éveil des idées, de la logique (synthèse et analyse), du génie inventif et de la perspicacité.
Tous ces pouvoirs se développent grâce aux processus de l’évolution créatrice, car il est dans
la nature essentielle de l’esprit de créer.
Dans l’état mental primitif et rudimentaire de l’être humain, les problèmes venant de
l’entourage et du climat ambiant suscitaient uniquement des réactions d’ordre émotionnel.
Aussi ne faut-il pas s’étonner que la pensée se soit amalgamée aux productions du corps du
désir, et que les réactions émotives aient été considérées comme les révélations de la nature
profonde de toutes choses. Quoi qu’il en soit, grâce à une régulière avance évolutive, le corps
mental a commencé de se dépouiller des illusions de la nature désir pour fonctionner dans le
monde calme et sans passion du monde de la pensée, à l’abri des bouleversements du corps
émotionnel.
Nous sommes dans l’obligation de penser, car nos réactions émotionnelles devant les
problèmes de l’existence ne nous apportent aucune solution vraie et satisfaisante. Mais tant
que l’esprit reste captif des sens, nous ne sommes pas libres de diriger nos pensées vers les
valeurs éternelles, les réalités sur lesquelles le temps n’a pas de prise et qu’il ne peut réduire
en poussière. Il est nécessaire de bien nous pénétrer de l’importance de ce fait primordial.
Après quoi, nous pourrons connaître la liberté. Enfin, nous serons maître de nous-mêmes.
Dès que nous avons pris conscience que la Pensée et le monde de la Pensée sont de très
solides réalités, nous apportons naturellement plus d’attention aux créations mentales ; nous
distinguons les deux grandes classes de pensée : celles qui proviennent des conditions
extérieures, et celles qui nous sont octroyées, comme autant de révélations de l’Au-delà en
réponse à nos prières pour obtenir la vérité.
Nous discernons les conclusions qui sont des produits de la raison, et celles qui nous
parviennent à travers le brouillard du monde du désir personnel.
A partir du moment où l’âme émotionnelle de l’humanité a été l’objet de la sollicitude des
grands guides spirituels qui nous ont conduits de la violence et de l’animalisme jusqu’à nous
faire aimer la paix et les actes de dévouement héroïques, les religions ont été données à
l’humanité et des idéals lui ont été soumis pour lesquels il valait la peine de faire des efforts.
La lumière, la vie et le pouvoir de l’âme ont commencé de s’éveiller avec des sentiments de
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vénération, d’adoration, d’obéissance et d’amour. Sans ces ressorts divers offerts à notre
faiblesse alors que les humains avançaient en tâtonnant comme des aveugles cherchant la
lumière, notre évolution se serait fait avec beaucoup plus de lenteur.
Ce qui a le plus aidé à l’éveil de notre conscience spirituelle, c’est assurément l’arrivée de Jésus
Christ, venu pour régenter le Terre. Son amour radieux traverse toutes les couches terrestres
et fait retentir son appel qui éveille l’esprit vital de la Trinité humaine.
Lentement mais sûrement, nous répondons à cet appel au cours de nos vies successives. Le
besoin du désarment parmi les nations se fait de plus en plus pressant. Le mot
« internationalisme » se répand dans des pays où jamais encore il n’avait été prononcé. Un
courant pacifique circule dans les âmes que révolte la guerre. Quand ce courant sera devenu
assez fort, il n’y aura plus à redouter ce terrible fléau. Petit à petit le libre arbitre des hommes
se développe, indépendant du créateur lui-même. Nous possédons de toute éternité le
pouvoir de choisir, et notre adhésion à l’amour divin doit être un acte volontaire.
La tâche qui nous est réservée dans la présente Dispensation, c’est l’éveil de l’Esprit Vital,
c’est-à-dire du Christ en nous. C’est en même temps, le perfectionnement de notre Corps
Vital, en tant que véhicule conscient, de telle sorte que nous arriverons à fonctionner dans
notre corps de l’âme dans la Nouvelle Galilée qui est le monde éthérique. C’est enfin l’infusion
de l’esprit christique dans l’esprit humain.
Cette sublime tâche doit aboutir à l’évolution de l’âme intellectuelle. Après quoi, l’homme
connaître la sagesse, l’amour fraternel, la vie éternelle et ses lois.
De même qu’une étoile diffère qu’une autre étoile en splendeur, ainsi les esprits se
manifestent de façons diverses ; les plus avancés se présentent comme des lois qui s’imposent
aux moins évolués placés dans leur sphère d’influence. Ces grands esprits nous semblent avoir
atteint un stade définitif et ne plus être sujets à des changements. Mais les moins évolués ont
encore en eux des côtés dormants de leur nature divine qui sont appelés à s’éveiller.
Dans notre service de guérison, Max Heindel précise que les processus grâce auxquels notre
esprit est christianisé consistent dans l’accord et la répétition. Quand quelqu’un se concentre
en adressant une supplique fervente à une Puissance supérieure, son aura prend la forme d’un
entonnoir qui s’enfonce dans l’espace jusqu’à une grande profondeur. Se trouvant en accord
avec les vibrations christiques de l’esprit vital interplanétaire, il attire à lui les pouvoirs divins
qui en émanent. C’est en cela que réside le secret de toutes les prières miraculeuses qui ont
jamais été enregistrées. C’est ainsi que l’homme en prière s’élève jusque dans les domaines
du divin et obtient du Père la réponse demandée.
Il y a un grand danger à faire mauvais usage de ce pouvoir merveilleux…. Aussi devons-nous
toujours parfaire les suppliques que nous adressons au Ciel pour nos semblables par les
paroles même du Christ : « Que Ta Volonté soit faite et non la mienne ».
En nous concentrant souvent dans la journée sur le principe christique, avec une ferveur
ardente, notre esprit se purifie, son rythme s’accélère, son nouveau taux de vibrations fait
qu’il participe à la grâce du Christ. Les principes christiques d’amour et de sagesse subjuguent
en premier lieu l’égoïsme, ensuite les forces matérielles qui sont en nous. Nous cessons à la
fin d’agir selon leurs directives, nous en comprenons la nullité.
Pendant ce processus de purification, l’esprit évolue ses propres facultés. Notre corps mental
s’organise, offrant un spectacle merveilleux à voir.
Le conflit entre le bien et le mal se poursuit sur les plans supérieurs de l’esprit, jusqu’à ce que
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nous finissions par apprendre que le bien est plus fort que le mal. La spiritualité se manifeste
et se démontre scientifiquement par la joie, la paix et l’harmonie. Il en résulte de constants
progrès constructifs dans l’achèvement du plan d’amour divin.
Au bout de compte, tous les êtres humains aurons acquis un corps mental spiritualisé qui sera
un instrument merveilleux à utiliser au service de Dieu.
Jésus lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute
ta pensée. » Matthieu 22/37

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LE LIVRE DU VIDE
De François CHENG1 - (Extrait)
C'est d'un lien médian qu'il s'agit, d'une relation, de tout ce qui peut unir ou distancer
harmoniser ou séparer. Ce qu'il y a « entre » le féminin et le masculin entre le chaud et le froid,
entre la vie et la mort, entre la surabondance et la pénurie, entre l'opulence et la misère, entre
l’excès et l'absence, entre la lumière et l'obscurité, entre l'un et l'autre, entre le passé et
l'avenir. De ce vide ou silence médian, de cet entre-deux, ne ressort pas que du positif, précise
Cheng, qui souligne que « la bonne relation est celle qui va dans le sens de la vie ouverte, celle
qui porte à leur plus haut degré promesses et virtualités en vue d'une réalisation plénière, à
l'instar d'un arbre ou d'une fleur dont la croissance tend vers la plénitude de leur forme ».
Cet « entre » porte en lui le mouvement, la métamorphose, le devenir, la rencontre. C'est lui
qui relie la lumière à la plante, l'écureuil à la branche, l'enfant à sa mère, c'est aussi le regard
des amants. C'est lui qui remplit tous les instants de notre vie. Le présent n'est-il pas justement
ce vide médian entre le passé et l'avenir ? Le vide prend dès lors la forme d'une ouverture,
d'une acceptation, de la confiance en ce qui peut advenir.
Il implique aussi, pour chacune des parties, de s’ouvrir à l’autre, à la différence, d’accueillir
l’adversité au risque de la transformation, de consentir au changement, pour que la véritable
rencontre ait lieu, pour que la créativité s’exprime, pour que la beauté puisse éclore.
En ce sens, chaque instant porte en lui la possibilité de l’inattendu, de l’inespéré, de la
création. Entre ce qui se fonde et son devenir, l’instant ouvre l’aire de la rencontre, de la
nouveauté et de la singularité. Le vide médian peut alors se révéler espace de planitude ou
l’être se transcende lui-même. Nous ne doutons pas que c’est au « royaume de l’intervalle »,
dans la « vallée ou pousse les âmes » selon s’expression de John Keats, qu’en réalité chacun
des vivants prend conscience de son unicité et devient par-là présence.
Pourtant, dans les cultures occidentales il y a peu d’espace pour ce vide médian. On s’y
applique à remplir ce vide avant même qu’il se présente. Il est ardemment combattu partout
où il voudrait se manifester, dans l’ennui, dans le temps, dans la contemplation, dans le
silence. Les divertissements comblent l’ennui, l’argent monopolise le temps, le bruit s’acharne
contre les silences intérieurs, une lumière criarde voile les étoiles et toute idée de
contemplation, la surabondance d’informations freine la quête de sens. Jusque dans les
relations humaines où, « grâce » aux « progrès » accomplis par la volonté de tout contrôler,
la « norme » a rempli le vide potentiellement créateur.
Une norme qui inscrit les individus dans des relation formelles, ou chacun joue un rôle assigné,
déterminé par les « données probantes », afin qu’aucun vide ni aucune aspérité ne
s’expriment. Avant même que le vide n’apparaissent, toute situation complexe se résout dans
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le recours au spécialiste. Entre les extrêmes, on s’empresse d’établir une continuité, par le
rapport à la norme, tout ne devient qu’une question de mesure, de plus ou de moins. Le vide
médian, espace de liberté, est comblé avant même que la question ne se déploie, trop
insistante, et ne nous mette face à l’abîme, avant que nous réalisions que certaines que
certaines questions n’ont pas de réponse, du moins pas de réponse toute faite, pas de réponse
définitive, mais qu’elles exigent de nous d’affronter le vide. Car le vide n’est-il pas justement,
dans la question laissée ouverte ? Dans le bruit laissé par nos silences ?
1 – François Cheng est né en Chine en 1929, naturalisé français en 1971, est académicien depuis 2002

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LA PRIERE DU « PARA »
Donnez-moi mon Dieu, ce qui vous reste,
Donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais.
Je ne vous demande pas le repos ni la tranquillité,
Ni celle de l’âme, ni celle du corps.
Ne vous demande pas la richesse
Ni le succès, ni même la santé.
Tout ça, mon Dieu,
On vous le demande tellement
Que vous ne devez plus en avoir.
Donnez-moi, mon dieu, ce qui vous reste.
Donnez-moi ce que l’on vous refuse.
Je veux l’insécurité et l’inquiétude.
Je veux la tourmente et la bagarre.
Et que vous me les donniez,
Mon Dieu, définitivement.
Que je sois sûr de les avoir toujours,
Car je n’aurai pas toujours le courage
De vous les demander.
Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste.
Donnez-moi, ce que les autres ne veulent pas.
Mais donnez-moi aussi le courage, la force et la Foi.
Aspirant André Zirnheld
1° parachutiste de la France Libre tombé au
champ d’honneur en 1942

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Mensuel de l’Association Rosicrucienne
Imprimé par nos soins 13 rue Pascal - 75005 Paris
Directrice de la publication Odette Bonnereau
Abonnement : 40 € l’an – Compte Bancaire : Caisse d’Epargne 08002257702

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