ÉDITION 2/2014

magazine UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE

LOGISTICS

NETWORK

APPRENDRE
DANS LE RÉSEAU
NOUVEAUX PROGRAMMES
D’ENTRAÎNEMENT À LA LOGISTIQUE

LE MAROC OBJECTIFS AMBITIEUX

LE ROYAUME L’EUROPEAN FOOD NETWORK
QUI MONTE DÉMARRE TRÈS FORT
DES CHIFFRES QUI COMPTENT

LIAISONS
Que ce soit pour le transport de A à B, les relations familiales
ou les réflexes, la qualité des liaisons est essentielle.

Cent mille milliards

de synapses relient les fibres des nerfs du corps humain qui
convergent tous vers le cerveau. Ce réseau nerveux représente
une longueur totale de 780 000 km, à peu près la distance de
la terre à la lune, aller et retour. À chaque seconde de notre vie,
elles transmettent des milliers et des milliers d’impulsions.

9 288 kilomètres,
c’est la longueur de la ligne transsibérienne de chemin de fer, de Moscou à Vladivostok,
la plus longue du monde. Elle relie 89 villes, de l’Europe à l’Asie. Une fois au terminus,
au bord du Pacifique, les inconditionnels du train peuvent
encore pousser plus loin : une ligne de prolongation de
1 027 km peut les emmener via Khassan jusqu’à
Rasõn, en Corée du Nord.

115,5 mètres,
c’est ce que mesure l’arbre le plus haut du monde. Ce géant californien relie terre
et ciel en s’appuyant sur l’étonnant réseau horizontal de racines, couvrant des kilomètres,
qui lui a permis de résister, depuis 2 000 ans, à toutes les tempêtes.

3 000 ans,
c’est ce qu’il faut remonter dans le temps pour suivre les racines de la famille
Huchthausen, habitants du village de Förste, dans le Nord de l’Allemagne.
Ils y sont installés depuis 120 générations, comme l’a révélé l’analyse
génétique d’un fragment d’os datant de l’âge du bronze. Aucune autre famille
dans le monde ne peut se prévaloir de relations généalogiques validées
aussi anciennes.

200,
c’est, en moyenne, le nombre de mensonges que
prononce un adulte chaque jour, à commencer le plus
souvent par sa réponse au salut matinal « Ça va ? ».
En effet, pour se ménager de bonnes relations
sociales, un pieux mensonge est souvent plus utile
qu’une cruelle vérité. Ceci dit sans mentir.

02 DACHSER magazine
 SOMMAIRE

DOSSIER
Gestion du savoir :
Apprendre sur le terrain 04

FORUM
Hommes et marchés : 10
La mémoire de Dachser ; La croissance
en chiffres ; Mobilité urbaine
Essai : Histoire culturelle des innovations 14

COMPÉTENCES 04
Entreposage : Du nouveau à Northampton
Un centre logistique déménage 16
Médecine et hygiène : solutions sur mesure
pour les pharmacies et les hôpitaux espagnols 20

RÉSEAU
Compétences réseau :
Nouvelles du monde Dachser 24
Food Logistics : Entretien avec
Alfred Miller sur la première année de 20
l’European Food Network 26
Maroc : Au royaume nord-africain
de la logistique 28

ESPACE ÉCHANGES
Mobilité de demain : Bernhard Simon
rencontre Matthias Wissmann 32

BONNES NOUVELLES
Insertion des personnes handicapées :
Tout le monde y gagne 35 26

F De plus amples
informations dans notre
DACHSER eLetter

28

DACHSER magazine
Editeur : Dachser GmbH & Co. KG, Memminger Str. 140, D – 87439 Kempten, Internet : www.dachser.com Directeur de la publication : Andreas Froschmayer Chef rédactrice :
Anne Reiter, tél. : +49 831 5916-1423, fax : +49 831 5916-8-1423, e-Mail : anne.reiter@dachser.com Comité de Rédaction : Martin Neft, Theresia Gläser, Christian Weber Assistante
de rédaction : Andrea Reiter, tél.: +49 831 5916-1424, e-Mail: andrea.reiter@dachser.com Production : Burda Creative Group GmbH, Arabellastr. 23, 81925 München,
tél. : +49 89 9250-1320, fax : +49 89 9250-1680 Direction : Gregor Vogelsang, Dr.-Ing. Christian Fill Chef de projet auprès de Burda Creative Group : Marcus Schick
Conception : Ralph Zimmermann, Kerstin Spörer Crédit photos : photos internes sauf thinkstockfotos.de (p. 2, 3, 10, 11, 13, 14, 15, 24, 25, 28, 29, 30, 31), Michael Palm/palmpictures
(p. 1, 3, 4–9), ETH Lausanne/EPFL (p. 13), Roxhill (p. 17–19), PAUL HARTMANN AG (p. 20-23), Montse Velando/agentur focus (p. 35) Illustration : Ralph Zimmermann (p. 32–34)
Impression : AZ Druck und Datentechnik GmbH, 87437 Kempten Tirage : 42 000 ex. / 55ème année Périodicité : trimestrielle Langues : allemand, anglais, français, espagnol.
Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement.

DACHSER magazine 03
DOSSIER

Partager le savoir :
un principe chez
Dachser

04 DACHSER magazine

TRANSMISSION
DE L’EXPÉRIENCE
PRATIQUE
Le réseau Dachser, c’est un ensemble d’équipements
complexes et de technologie pointue. Mais ce sont
les hommes qui lui donnent vie. Pour mettre à jour les
connaissances des collaborateurs et préparer
ceux-ci à toutes les éventualités, Dachser a créé
ses propres programmes d’entraînement.
Ce qui ne devrait pas arriver, le cau-
h chemar de tout responsable du ca-
mionnage  : où cet envoi est-il passé  ? Pas
moyen de le localiser – et le client l’attend !
C’est ce genre de problème que la Française
Mélina Poirier entraîne ses compatriotes à
maîtriser. « Simuler des situations qu’on ren-
contre sur le terrain, être aussi proche que
possible de la réalité de tous les jours. » Elle
rit  : «  Le mieux, évidemment, c’est de ne
pas faire d’erreur. C’est notre objectif.  » En
tant que spécialiste réseau, elle s’occupe,
depuis 2013, de plusieurs sites de l’Ouest de
la France. Son domaine d’expertise, c’est
Domino, le logiciel de gestion des transports,
développé en interne par Dachser et sur
lequel reposent toutes les opérations d’ex-
pédition. Aujourd’hui, dans le laboratoire
logistique de la Dachser Academy, à Cologne,
elle entraîne 12 de ses collègues en simu-
lant cette situation de terrain.
DOSSIER
«  Bon, maintenant il faut retrouver notre
aiguille dans la botte de foin et voir où l’erreur
s’est produite.  » Par petits groupes, ils dis-
cutent de la façon de situer l’envoi qui s’est
égaré, épluchent le manuel du logiciel mai-
son, à la recherche d’indications. «  Chacun
redoute que cela lui arrive, c’est clair. » Il est
d’autant plus important d’être prêt à faire face
à des situations inattendues. « Ici, nous nous
entraînons à les maîtriser. J’aime bien enten-
dre les gens du terrain discuter entre eux.
Ils y trouvent tous leur compte : pour eux-
mêmes, pour leurs connaissances, pour leur
travail. Ils élaborent des stratégies, peuvent
partager leur savoir. Tout le monde est
gagnant. »
Les responsables d’expédition de Dachser
France s’investissent totalement dans ces
simulations de situations pratiques du quoti-
dien logistique. «  Nous abordons tous les
domaines  : organisation des tournées, ‡
DACHSER magazine 05
DOSSIER

pilotage de l’envoi dans toute l’Europe,

traitement de la commande de A à Z, y com-
pris le suivi de l’envoi et sa facturation, et
même la gestion du matériel d’emballage.
Et pour tout cela il faut scanner, scanner, et
encore scanner... », explique Mélina Poirier.
Basée à La Verrie, site de l’Ouest de la
France, ce prof à l’enseignement résolument
pratique fait partie, avec une demi-douzaine
de collègues, de l’équipe de coachs menée par
Eva-Maria Marcour, responsable du service
Systems and Operations Training Road, et
Apprendre ensemble dans Daniel Faust, responsable de département.
le laboratoire Dachser Depuis 2011, ce groupe s’attache à trans-
mettre un savoir opérationnel et structuré
sur tous les aspects du réseau Dachser.

Ce qui compte, c’est

la situation sur le terrain
« Chez Dachser, nous dialoguons beaucoup,
dans un esprit d’ouverture  », explique Eva-
Maria Marcour. Se comparer les uns aux
autres est très intéressant pour les responsa-
bles d’expédition. «  Autour de Paris, nous
avons quatre sites. Si, par exemple, l’un des
responsables d’expédition a des frais de per-
sonnel moins élevés, les autres lui demandent
comment il s’y prend.  »Dans un français
fluide, Eva-Maria Marcour intervient dans
la discussion. «  Ce que nous recherchons,
c’est l’optimisation des processus dans le do-
maine opérationnel. Et là, pour avancer,
rien ne vaut les travaux pratiques sur le ter-
rain », souligne-t-elle. La réalité du terrain,
c’est le vaste réseau Dachser, en croissance
permanente, sous-tendu par un tissu homo-
Les chiffres aussi
gène de sites, des processus standardisés à
sont réels
l’échelle européenne, et une transparence
totale des expéditions, sur toute la ligne. En
toile de fond : 169 sites Dachser European
Logistics en propre, dans 21 pays européens,
auxquels s’ajoutent 153 sites partenaires dans
15 autres pays. Chaque nuit, les conducteurs
de camions parcourent 1 176 000 kilomètres,
suivant des horaires réguliers, soucieux eux
aussi de satisfaire aux plus grandes exigences
de qualité logistique.
« Toutes les filiales opèrent selon les mêmes
règles d’organisation, appliquent les mêmes
processus, c’est un gage de sécurité et de
fiabilité », insiste Eva-Maria Marcour. Pour
que l’acheminement des marchandises reste
fluide jusqu’à leur destination, il faut que
toutes les connexions aux voies de transport
mondiales fonctionnent sans accroc. Pour
y parvenir Dachser a développé des sys-

La solution du problème
06 DACHSER magazine est en vue

Eva-Maria Marcour,
responsable du service
Systems and Operations
Training Road
tèmes performants, que l’équipe Systems
and Operations Training Road s’emploie à
ancrer profondément dans l’organisation.
« C’est ce qui fait notre compétence réseau »,
explique Michael Schilling, COO Road
Logistics chez Dachser. « Nos solutions stan-
dardisées, conjuguées avec nos concepts de
transports individuels, donnent à nos colla-
borateurs la flexibilité nécessaire pour répon-
dre à toutes les attentes des clients. »
Bons résultats chez
un collègue ? S’en inspirer !
Les échanges entre les acteurs du réseau
sont une des priorités du programme d’en-
traînement. «  Nous voulons travailler dans
toute l’Europe avec le même système et met-
tre en place des processus optimisés, sans
distinction de langue. Il faut donc que les
interfaces fonctionnent parfaitement », sou-
ligne Eva-Maria Marcour, visant autant
le domaine administratif (enregistrement,
service clients et organisation des tournées)
qu’opérationnel (organisation des quais,
mouvements des véhicules sur le site). « Cha-
cun doit connaître le système pour pouvoir
le faire connaître. Et si des collègues ont
de meilleurs résultats, il faut s’en inspirer.
Les connaissances doivent circuler ».
Les participants au séminaire cherchent
donc à aborder toutes les éventualités de la
logistique. Eva-Maria Marcour en évoque
certaines  : «  Si le camion qui contient un
chargement a été retardé, ni le camion ni
l’avion qui doivent embarquer ce chargement
ne peuvent l’attendre. Ils partent. Quelle est
alors la conduite logique à adopter  ?  » Les
procédures standardisées doivent être claires
pour tous. Cela commence dès l’arrivée du
camion : doit-il tout d’abord se présenter à
l’entrée du site avant d’y pénétrer, ou peut-il
se mettre directement à quai  ? Eva-Maria
Marcour pense toujours pratique : c’est l’op-
tique du service client. Elle précise avoir
glané nombre des sujets importants de ses
programmes d’entraînement lors de ses sé-
jours en France, en Belgique et en Pologne,
DOSSIER
Ce que nous recherchons, c’est l’optimisation des
hh processus dans le domaine opérationnel.
Et là, pour avancer, rien ne vaut les travaux pratiques sur le terrain.
au fil des années que Dachser a consacrées
à l’intégration de Graveleau. « Bien des gens
de l’extérieur professaient qu’une fusion
doit se réaliser très rapidement », se souvient-
elle. «  Dachser a fait le contraire. Il faut
laisser du temps au système pour que la greffe
prenne ». Pour Dachser, il est clair qu’« une
organisation en systèmes n’est bonne que si
elle donne, et non supprime, des marges de
manœuvre sur le terrain et permet le traite-
ment d’attentes spécifiques de tel ou tel
client », souligne Eva-Maria Marcour. C’est
pour assurer, sur le long terme, le respect de
ce standard exigeant que Dachser a institué
les DENOs (Dachser Experts of Network
and Operations), chargés de le garantir. Ces
spécialistes ont participé à des cours intensifs Chez Dachser, les
et des ateliers, afin d’être en mesure de résou- programmes de déve-
dre les problèmes locaux partout en Europe, loppement personnel
tout en gardant le souci de l’ensemble du visent toujours le
réseau. Ils renforcent aussi les équipes de potentiel d’évolution
leur propre agence, en contribuant à y com- des collaborateurs sur
pléter les connaissances. les plans national
et international.
Travaux pratiques Ils s’appuient sur des
en laboratoire logistique analyses de potentiel,
Chaque pays, et bientôt ce sera le cas de des programmes
chaque agence, compte maintenant un de ces d’entraînement axés
experts réseau. «  Nous organisons toujours sur la pratique
nos sessions d’entraînement là où le cadre s’y ou le déroulement
prête », rapporte Eve-Maria Marcour. « La de projets.
Dachser Academy, à Cologne, est parfaite
pour simuler des situations réelles, en petits
groupes. Elle rassemble tout en un seul
endroit  : de la porte de camion aux rayon-
nages, en passant par les palettes et les scan-
ners. C’est un champ d’apprentissage idéal. »
La demande de sessions à dimension euro-
péenne, avec leurs programmes spécifiques,
est très forte. En marge du transfert de savoir,
les échanges entre les participants apportent
beaucoup. Eva-Maria Marcour, en tire parti :
« Pas d’enseignement frontal, c’est la commu-
nication qui prime, le travail en équipe.
Plutôt rire ensemble que de bâiller d’ennui.
Travailler à trouver des solutions en commun
et non concourir, se sentir membre d’une ‡
DACHSER magazine 07
DOSSIER

Conversation avec
Lena Droppelmann,
coach du groupe

08 DACHSER magazine
 DOSSIER

grande famille, c’est aussi ce qui prévaut Nous faisons

lors des séances d’entraînement. » C’est bien
pourquoi, elle recrute, comme intervenants,
hh surtout des jeux de
des praticiens qu’elle choisit parmi les colla- rôles et de stratégie
borateurs des agences pour leurs capacités,
mais aussi pour leur expérience. «  J’associe
Lars Homann, qui demandent des solutions
directeur d’exploitation
ainsi la théorie et la pratique, c’est la meilleure du site de Bad Salzuflen pragmatiques
façon d’être efficace. » Mais tous, aussi bien
les nouveaux collaborateurs que ceux de
longue date, peuvent contribuer à cet entraî- DIALOGUE
nement en apportant leurs propositions et
leurs idées.
« Nous pratiquons entre collègues le regroupement
Sortir des sentiers battus des connaissances »
Lars Homann en est un bon exemple.
Partager le savoir prépare l’organisation à affronter
Depuis 1990 chez Dachser, il est aujourd’hui
l’avenir. Entretien avec Martina Szautner, Corporate
responsable d’exploitation de l’agence de
Bad Salzuflen et gère toutes les activités du Director Corporate Human Resources chez Dachser.
quai. Les problèmes, il les a tous rencontrés,
ou presque : la file d’attente aux rampes, la Apprendre tout au long de la vie : quelle est l’importance
recherche d’un envoi égaré, les marchandises de ce concept chez Dachser ?
chargées dans une remorque, mais pas la
Apprendre pour apprendre n’a pas de sens dans un monde qui évolue aussi
bonne… Agent de transport de formation,
vite. Chez Dachser, apprendre a toujours pour objectif de mieux servir nos clients.
il est intervenant praticien. En compagnie
du coach Tim Schneider et de deux experts Pour cibler au mieux cette acquisition de connaissances et la rendre aussi pra-
réseau, il a travaillé trois jours, en mars, tique que possible, nous avons développé toute une gamme de programmes de
dans l’agence anglaise de Northampton avec qualifications spécifiques, différents selon leur groupe cible et visant le développe-
huit Anglais, des chefs d’équipes. « Nous fai- ment autant professionnel que personnel. Ils se déroulent en grande partie dans
sons surtout des jeux de rôles et de stratégie
notre centre de formation et d’entraînement, la Dachser Academy, à Cologne.
qui demandent des solutions pragmatiques.
Que faire par exemple, quand, à trois heures Dans une organisation internationale, quels sont les canaux susceptibles
du matin arrive un camion retardé qui doit de transmettre le savoir à tous les échelons ?
être déchargé, alors qu’il n’y a plus assez de
Les méthodes qui ont fait leurs preuves, telles que l’entraînement présentiel ou les
personnel  ? Comment réagir  ? Ou bien
quand le scanner ne fonctionne plus, ou que échanges d’expérience, trouvent d’excellents compléments dans les nombreuses
l’étiquette n’est pas lisible ?... techniques modernes comme les modules d’e-learning ou les classes virtuelles.
Les grandes lignes, tout le monde les connaît, Celles-ci permettent de transmettre les connaissances à un grand nombre de
mais, le diable se cache toujours dans les collaborateurs, sans contraintes d’horaires ou de distances. Pour une organisation
détails, c’est bien connu, et Lars Homann mondiale comme Dachser, cet aspect revêt une importance croissante.
en a fait l’expérience. « Le défi qui nous est
Indépendamment de la méthode employée, nous veillons dans nos mesures de
lancé, c’est de montrer quels peuvent être les
pièges de la pratique, d’exercer la flexibilité, qualification à toujours adapter les contenus à la culture des apprenants.
de rassurer, de répondre à de petites ques-
Dans la transmission structurée des savoirs, quel est le rôle joué
tions  ». Il lui arrive même de suggérer de
par l’outil Systems and Operations Training Road et quels en sont les
chambouler complètement les idées reçues :
souvent, la façon de procéder est restée la bénéfices pour Dachser ?
même depuis des années. «  Mais est-elle Les mesures d’entraînement organisées par le service EL Operations & Systems
encore valable ? », se demande-t-il. Il faudrait Training occupent une place très importante dans le large éventail de formations
quitter les sentiers battus, dialoguer, se tenir diverses offert par Dachser. Leur relation étroite avec la pratique, par exemple
au courant des nouveaux points de vue.
par les simulations de situations réelles, et l’excellente transmission des savoirs,
« À Northampton aussi, à la fin de la session,
sur le terrain, par les experts réseau ont des effets très positifs et durables
tous avaient réalisé qu’ils pouvaient profiter
les uns des autres, que cet entrainement sur l’acquisition de ces savoirs. Nous sommes particulièrement heureux que les
leur avait apporté des idées nouvelles et possibilités de profiter de ces magnifiques opportunités s’ouvrent de plus en
qu’ils aborderaient le travail quotidien avec plus à nos collègues du réseau international.
plus d’assurance. » T. Schlosser/M. Schick

DACHSER magazine 09
FORUM
DOCUMENTATION
Archivage de documents
LA MÉMOIRE
DE DACHSER
Dans les locaux du siège de Dachser, à Kempten,
Paul Erker, professeur d’histoire de l’économie,
a aménagé des archives historiques. Il a rassemblé
de nombreux documents retraçant l’histoire
de l’entreprise depuis ses origines.
Depuis 2007 au moins, Paul Erker n’est
h plus un inconnu pour les collabora-
teurs de Dachser. En quête de documents,
il y a une bonne dizaine d’années, pour son
livre sur les 75 ans d’histoire de Dachser, il
a fouillé les sous-sols du siège de Kempten et
épluché les vieux dossiers de nombreux ser-
vices. Son livre publié, il a suggéré à Bernhard
Simon, CEO de Dachser, d’archiver ces
documents, idée qui a, d’emblée, emporté l’as-
sentiment du petit-fils de Thomas Dachser,
fondateur de l’entreprise. Ces archives reflè-
tent une part de l’histoire de la famille. Elles
représentent, surtout, la mémoire collective
de l’entreprise, offrant une mine d’informa-
tions et de photos ou films d’autrefois, dans
laquelle les agences peuvent puiser lors de
commémorations.
Paul Erker, professeur
d’histoire de l’économie et
de recherche opérationnelle
10 DACHSER magazine
D’entreprise de transport
au niveau national, l’entreprise
familiale Dachser...
Processus constructifs
d’apprentissage
Les documents d’archives enregistrent l’his-
toire de l’entreprise, sa croissance permanente
en réponse aux tâches et défis lancés par les
marchés. « Dans le passé, les crises et les pro-
blèmes ont toujours été considérés comme
des processus constructifs, facteurs d’ex-
périence et d’apprentissage  », déclare Paul
Erker. «  Pouvoir reconstituer, au moyen de
documents, le cheminement qui a mené au-
trefois à telle décision ou telle évolution
permet d’en tirer des enseignements impor-
tants, tant pour le présent que pour l’avenir
de Dachser. » Il a fallu tout d’abord trouver
une place à ces archives. Après le réaménage-
ment du siège de Kempten, des locaux leur
ont été dédiés en propre. Herbert Geys,
Permettre à
hh Dachser de puiser
dans le passé les éléments
qui l’aideront à avancer
avec succès vers l’avenir
 FORUM

…est devenue prestataire

logistique transnational

aujourd’hui Senior Manager Corporate Dortmund par exemple. Leur expérience

Governance, a apporté son aide à Paul Erker
dans la recherche de nouveaux documents.
Si bien que maintenant, sur 600 mètres li-
néaires d’étagères, s’alignent les boîtes d’ar-
chivage contenant les anciens bilans, les
procès-verbaux émanant de la direction et
du conseil d’administration, les dossiers du
service informatique, des agences, des do-
maines Air & Sea et Food Logistics...
éclaire le déroulement des faits.
L’année prochaine, l’entreprise Dachser fê-
tera ses 85 ans d’existence. « Rien qu’au cours
des dix dernières années, les choses ont in-
croyablement changé », indique Paul Erker,
soulignant l’intérêt des archives : permettre
à Dachser de puiser dans le passé les élé-
ments qui l’aideront à avancer avec succès
vers l’avenir. S. Machens

Témoignages des
différentes époques
«  Nous travaillons en permanence à com-
pléter les archives  », rapporte Paul Erker,
toujours heureux d’y ajouter les nouveaux
éléments que lui apportent les divers ser-
vices. De plus, il recueille des témoignages
oraux auprès des personnalités qui ont fait
Dachser, comme les responsables d’agence
quittant l’entreprise, Manfred Hauber de
Nuremberg ou Hermann Stenbrock de
Bibliographie : L’ouvrage de Paul Erker « Das
Logistikunternehmen Dachser – Die treibende Kraft
der Familie als Erfolgsfaktor im globalen Wettbewerb »
(L’entreprise de logistique Dachser – la force motrice
de la famille comme facteur de réussite dans une
concurrence globale) soumet l’histoire de l’entre-
prise à une analyse scientifique.
Éditions Campus, ISBN 978-3-593-37928-9, dispo-
nible en allemand et en anglais

INFO

Les historiens mènent leurs recherches en s’appuyant sur diverses

sources, comme des textes, des objets ou des faits qui témoignent du passé.
Dans la mesure où tous les hommes ne laissent pas de traces de cette
nature ou que celles-ci demandent à être complétées, des témoins du passé
racontent leurs vécus (« Oral History ») que l’historien replace dans le vaste
contexte de l’histoire.

DACHSER magazine 11
FORUM : HOMMES ET MARCHÉS

Stratégie

LA CROISSANCE PAR
L‘INTERNATIONALISATION
Bons résultats et perspectives prometteuses :
Dachser a vu, en 2013, son chiffre d’affaires augmenter et frôler les
cinq milliards d’euros, accédant ainsi au rang d’entreprise globale.

Ce sont des nouvelles positives et des chiffres
impressionnants que Bernhard Simon, CEO
de Dachser, a présentés à la presse début
avril à Munich : « L’année dernière, Dachser
a gagné ses galons d’entreprise globale. » Le
prestataire logistique a augmenté de 13,2 %
son chiffre d’affaires brut consolidé, le por-
Rester proches tant à 4,99 milliards d’euros. Si l’on y inclut
hh de nos clients,
les chiffres d’affaires générés par les partici-
pations pendant ce même exercice 2013,
c’est essentiel pour maintenir l’entreprise a franchi pour la première fois
la barre des cinq milliards d’euros. « Il nous
notre entreprise familiale incombe maintenant, sous le patronage de
sur le chemin de la croissance notre organisation globale, de renforcer la
décentralisation de la gouvernance de l’entre-
Bernhard Simon
prise », a conclu Bernhard Simon. « Rester
proches de nos clients, c’est essentiel pour
maintenir notre entreprise familiale sur le
chemin de la croissance. »
La hausse du chiffre d’affaires de l’année
dernière est due, pour une grande part, à
l’intégration réussie des deux acquisitions
espagnoles Azkar et Transunion. Bernhard
Simon l’a souligné : « Le tournant pris réso-
lument par Azkar vers les activités interna-
tionales ainsi que ses bonnes relations avec
notre société française, elle-même animée
d’une vigueur nouvelle, ont produit sur le
réseau les effets escomptés. »
Dachser en chiffres
Chiffre d’affaires :
4,99 milliards d’euros
(+ 13,2 %)
Collaborateurs : 24 900
(+ 3 250)

EN BREF :
Centres de profit : 471
s moyens (+ 124)
t p a r ses propre
Fort de e 9 milli s
o n
c h s e r a investi 11
en 2013 D
a
dans la co
nstruc- Envois : 69,6 millions
m e n t
otam
d’euros, n agences. (+ 37,5 %)
e x te n s io n de ses
tion et l’ se-
d’investis
14 , 1 1 0 millions iale 32,9 millions
Pour 2 0 rise fa il
m Tonnage (sans TEU) :
t p ré v u s. L’entrep
n à
ments so q années (+ 9,3 %)
a g e pour les cin tal
en vis emen tot
o lu m e d ’investiss
venir un v d’euros.
’en v ir o n un milliard
d
12 DACHSER magazine
 FORUM : HOMMES ET MARCHÉS

AU SERVICE DE LA
SÉCURITÉ : LE DÉTEC-
TEUR D’ÉMOTIONS
Dans la dernière scène du film « Casablanca »,
Humphrey Bogart et Ingrid Bergman captent,
chacun dans le regard de l’autre, l’intensité émo-
tionnelle de l’adieu. Cette scène, devenue my-
thique, illustre parfaitement la façon la plus rapide
d’identifier le sentiment qui compte le plus pour les
humains. Des chercheurs de l’École polytechnique
fédérale de Lausanne (EPFL) s’en sont inspirés
pour développer, en collaboration avec PSA Peu-
geot Citroën, un détecteur d’émotions qui lira, sur
le visage des automobilistes, leur état émotionnel
et les informera en conséquence. Cette techno-
Mobilité urbaine
logie reproduit la même situation que la scène de
« Casablanca » : via des caméras infra-rouge, les
chercheurs regardent les automobilistes au fond
VILLE ET
des yeux. Mais ils vont aussi plus loin. Un ordina-
teur, capable de déceler et d’identifier les émotions,
CIRCULATION
analyse les mimiques des conducteurs et les inter-
prète : peur, colère, joie, tristesse ou dégoût. Tout La Commission européenne appelle à lutter
cela dans l’objectif de renforcer la sécurité routière, contre les embouteillages et la pollution de l’air.
les scientifiques ayant constaté que les conduc-
teurs irrités étaient moins attentifs et adoptaient Plus de 70 % des habitants de l’UE vivent en milieu urbain où
sont générés, actuellement, 80  % du produit intérieur brut de
une conduite nettement plus agressive.
l’Union. C’est ce qui a poussé la Commission à s’engager en
« Le système est parvenu, dans la plupart des cas,
faveur d’une amélioration de la logistique urbaine. Pour soutenir
à identifier la colère et la tristesse », indiquent-ils. les communes des États membres dans leur lutte contre les
L’étape suivante prévoit l’installation d’un système embouteillages et la pollution de l’air, elle a élaboré un « Urban
approprié d’aide à la conduite. Peut-on espérer Mobility Package ».
un happy end ? Les sentiments peuvent réserver Ses arguments : les difficultés de circulation, freinant ou paraly-
sant l’activité des centres économiques, sont à l’origine de coûts
bien des surprises. Comme dans « Casablanca ».
pour environ 80  milliards d’euros par an qui seraient évitables.
Des groupes d’experts sont chargés d’élaborer d’ici 2016, en
collaboration avec la Commission, des directives visant à amélio-
rer la logistique urbaine, en planifiant les livraisons et les presta-
tions et en installant des réglementations d’accès, variables suivant
la densité de la circulation. De 2015 à 2016 sera également consti-
tuée une banque de données consultable en ligne, appelée
« Clean Vehicle Portal », informant sur les coûts induits par les vé-
hicules au cours de leur cycle de vie.

Sur le site ; vous pouvez

Au volant, la colère rend moins attentif à la circulation.
consulter l’argumentaire
C’est scientifiquement prouvé.
et des études actuelles
concernant l’« Urban
Mobility Package ».

DACHSER magazine 13
FORUM : ESSAI
LA PROGRESSION
DU PROGRÈS
Nous voyons volontiers, dans les inventions
révolutionnaires, les traits de génie de certains grands
esprits. L’histoire de notre culture nous montre,
qu’en fait, l’innovation est le fruit d’une évolution
plutôt laborieuse.
Le nom de Léonard de Vinci nous fait
h penser spontanément à la Joconde et
son mystérieux sourire. Pour lui associer
parachutes, roulements à bille et lentilles de
contact, il faut être spécialiste de l’histoire
des techniques et avoir consulté les recueils
de notes et de dessins de Léonard. Est-il
injuste d’attribuer une invention seulement à
l’auteur d’un prototype qui fonctionne  ?
Peut-être. Mais il faut considérer que, toutes
géniales qu’aient été les idées de
Léonard, elles ne pouvaient pas
dépasser le statut d’esquisses
jetées sur le papier à la fin du
XVème siècle. D’une part
elles supposaient l’emploi
de matériaux impossibles
à produire avant la révo-
lution industrielle. D’autre
part, elles semblaient à
ses contemporains tellement
futuristes qu’ils n’y voyaient
que de simples élucubrations.
Considérer que les idées géniales et
visionnaires sont à l’origine du progrès
technique et scientifique, c’est donc tomber
dans le romantisme et se méprendre. Pour
devenir innovations, les inventions doivent,
en effet, être tout d’abord acceptées et cela
demande souvent du temps.
14 DACHSER magazine
Prenons l’exemple de la machine à
vapeur  : quoi qu’en dise la légende,
elle ne résulte pas d’une invention
spontanée, mais de nombreuses améliora-
tions et adaptations. Arrivée à maturité, elle
est elle-même devenue le point de départ
d’une quantité de machines, qui, à leur tour,
ont permis la fabrication en masse de quan-
tité de choses. Le biologiste Stuart Kauff-
mann a qualifié cette progression reposant
sur des combinaisons toujours nouvelles, et
donc apparentée à l’évolution, de « recherche
du plus proche des possibles ».
Combiner pour multiplier
les possibles
Cette progression ne s’effectue pas en ligne
droite. Loin de là. Les inventeurs de produits
qui ont rapporté gros (le nylon des collants,
le Viagra...) recherchaient en fait tout autre
chose mais ont été assez malins pour deviner
quel potentiel recélait leur découverte acci-
dentelle  : ils ont su regarder autour d’eux
et passer par-dessus le cloisonnement des dif-
férentes disciplines.
Toute invention augmente le nombre des
éléments susceptibles d’être combinés entre
eux. Avec internet, les «  plus proches des
possibles  » deviennent plus accessibles que
jamais, mais il est aussi plus difficile de gar-
 FORUM : ESSAI

On confond souvent
découverte et inven-
tion. Une chose est
découverte quand,
bien qu’existant déjà,
elle n’était pas connue,
comme par exemple
les rayons X. Elle est
inventée lorsqu’elle
n’existait pas encore,
bien que souvent en
relation avec d’autres
choses connues. Par
exemple : les procédés
de production de
rayons X artificiels.
Source : Deutsches Patent- und
Markenamt / Office des brevets et des
marques allemand

tions réalisées peu à peu. Ainsi, l’accord des

La plus belle
hh invention, c’est celle
à côté de laquelle on
est passé des années durant
Sigismund von Radecki (1891-1970), écrivain
der une bonne vue d’ensemble. De plus, en
matière d’innovation, tout l’art est de savoir
la «  vendre  ». Les grands groupes comme
Apple y excellent et mettent en scène la
présentation de leurs nouveaux produits
comme de véritables événements. Les start-
ups peuvent elles aussi, sans gros budget mais
avec un marketing imaginatif, séduire des
clients à l’autre bout du monde et leur faire
parvenir leurs produits, grâce à des coûts de
transport abordables.
sociétés de chemins de fer de 1961 donna
naissance à l’euro-palette. De la même façon,
Thomas Simon, dirigeant de Dachser, créa
pour la route l’équivalent du conteneur stan-
dard maritime, adapté lui aussi à l’euro-
palette  : la caisse mobile. Le succès actuel
du conteneur dans le monde du transport
n’a d’égale que la violence de l’opposition
qu’il rencontra à ses débuts.
Il en va ainsi de tous les processus d’innova-
tion. Nombreux sont les gens qui protestent
haut et fort que tout fonctionne très bien,
qu’il est inutile de changer. Heureusement,
les inventeurs se laissent rarement impres-
sionner. Et même si l’idée reste au stade
de dessin, elle peut quand même, un jour,
être celle qui mènera au «  plus proche des
possibles ». S. Ermisch

Les inventeurs sont obstinés.

Heureusement. Avec de petites choses,
Si les réseaux logistiques sont aujourd’hui en faire de grandes, c’est
aussi efficients, on le doit aussi aux innova- tout l’art de l’inventeur

DACHSER magazine 15
COMPÉTENCES : ENTREPOSAGE

16 DACHSER magazine
 COMPÉTENCES : ENTREPOSAGE

CENTRE
UN

LOGISTIQUE
DÉMÉNAGE L’agence Dachser de
Northampton (Royaume-
Uni) a changé de domicile.
De sa planification à la
réalisation, un tel déména-
gement représente
un tour de force.

Un centre logistique tout entier ne

Avant le déménagement :
à Northampton, tout est prêt
h déménage guère qu’une seule fois dans
sa vie. Il faut donc que tout fonctionne du
premier coup. Depuis quelques semaines, le
nouveau centre logistique de Northampton
est rattaché au réseau mondial de Dachser.
Mais que de choses à faire avant que les grilles
ne s’ouvrent au tout premier camion em-
pruntant le « Thomas-Dachser-Way » ! Ce
dernier a été aménagé tout exprès dans la
zone industrielle de Brackmills, à l’est de la
ville. Un département du site de Kempten
est chargé d’observer l’évolution de la crois-
sance dans les différents pays et régions. Il
avait constaté, depuis longtemps déjà, que le
centre de logistique contractuelle et de trans-
bordement de Northampton avait besoin de
s’agrandir. « Nous voyons très tôt où et quand
un nouveau centre logistique serait néces-
saire », explique Philipp Kreuzer, responsable
de l’équipe « intégration des systèmes ». ‡

DACHSER magazine 17
COMPÉTENCES : ENTREPOSAGE
Une bonne adresse :
le « Thomas-Dachser-Way »
Avec un investissement
de 25 millions d’euros
dans la construction
d’une nouvelle plate-
Philipp Kreuzer,
forme de transborde-
ment et d’un entrepôt,
responsable de l’équipe
« intégration des
Dachser affirme forte- systèmes »
ment sa présence
en Grande-Bretagne et
sa volonté de s’enga-
« Nos volumes import-export en provenance
ger encore plus sur un
et à partir de l’Europe ont nettement aug-
marché dynamique.
menté ces dernières années », confirme John
Goodman, General Manager Northampton.
L’entrepôt d’origine était devenu trop petit.
Les nouveaux bâtiments remplacent désor-
mais les installations précédentes.
Suivant les standards Dachser
Dès l’année dernière, Dachser a acquis le
terrain (66 000 m2) pour y construire des
bâtiments indépendants  : un hall de trans-
bordement de 6 000 m2, un hall de 10 500 m2
dédié à la logistique contractuelle disposant
de 20 000 emplacements palettes, ainsi
qu’un bâtiment administratif de 2 000 m2 sur
deux étages. Les quais et l’entrepôt ont été
construits par un promoteur anglais selon les
prescriptions très précises de Kempten. Dans
chaque pays, Dachser fait construire ses ins-
tallations suivant ses propres standards. Ré-
pondant ainsi exactement à ses besoins, elles
assureront la meilleure productivité possible.
Mais la construction en elle-même ne consti-
tue qu’une partie d’un tel projet. « Les autres
volets du projet concernent les technologies
de l’information et l’organisation du démé-
nagement  », rapporte Philipp Kreuzer. En
18 DACHSER magazine
Des années de
hh planification et de
préparation trouvent leur
aboutissement dans le déména-
gement en un week-end
dépit de son expérience, la tension accom-
pagnant sa tâche reste entière jusqu’au bout :
« Des années de planification et de prépara-
tion trouvent leur aboutissement dans le
déménagement en un week-end, tout étant
réglé comme du papier à musique.  » Les
marchandises stockées depuis un certain
temps avaient déjà été déménagées peu à peu.
Le changement proprement dit devait im-
pérativement se faire en un week-end.
Là où cela devient sérieux
Le compte à rebours a commencé le ven-
dredi 21 mars. Dans les anciennes installa-
tions, toutes les opérations ont été achevées,
les appareils techniques et les meubles pré-
vus pour les nouveaux locaux ont été em-
ballés et transportés sur leur nouveau lieu
d’utilisation. Le samedi, l’intensité de l’acti-
vité est encore montée d’un cran : ordinateurs
et imprimantes à installer, envois récents à
transporter dans les nouveaux bâtiments ...
Philipp Kreuzer ajoute  : «  Pour être sûrs
que rien ne cloche, nous avons procédé
comme autrefois et imprimé les documents
de transport joints aux envois.  » Tout était
donc prévu pour pallier le moindre souci
informatique.

La couleur Dachser
au Royaume-Uni
Le nouvel entrepôt correspond aux ...
Plan B
Le dimanche a été consacré aux essais (im-
pression des documents, répartition par infor-
matique des places de stockage, déroulement
des expéditions), ce qui a permis de corriger
les dernières petites erreurs. «  Bien sûr, il y
a toujours des solutions de secours pour le
cas où quelque chose ne fonctionnerait
pas », confirme Philipp Kreuzer. Par exemple,
le siège de Kempten dispose en permanence
d’un calculateur principal en réserve qui,
en quelques heures, peut enregistrer toutes
les données sécurisées et être acheminé
par avion là où il faut. Enfin, le lundi
matin, soupir de soulagement  : le nouveau
centre de logistique est entré en service
comme prévu. « Maintenant que nous sommes
dans nos nouvelles installations, nous pou-
vons poursuivre notre croissance  », déclare
Nick Lowe,
Managing Director
Dachser UK
COMPÉTENCES : ENTREPOSAGE
... standards mondiaux de Dachser
Nick Lowe, Managing Director Dachser UK.
Globalement, le déménagement apporte
65  % de capacité supplémentaire pour la
logistique contractuelle et les services à va-
leur ajoutée. Celle du transbordement est
même doublée. Ce déménagement réussi ne
signifie pas que Northampton ait achevé sa
croissance. «  Comme nous comptons bien
poursuivre notre développement dans la
ligne de notre stratégie, nous envisageons, en
seconde étape, une extension des quais  »,
confie Nick Lowe, regardant vers l’avenir.
Outre le site de Northampton, Dachser
possède en Grande-Bretagne deux autres
agences : à Dartford, au sud-ouest de Lon-
dres, sur la Tamise et à Rochdale, près de
Manchester, dans le Nord-Ouest. Est venu
récemment s’y ajouter le bureau commercial
ouvert à Reading, dans le Sud. A. Heintze
Maintenant que
hh nous sommes
dans nos nouvelles installations,
nous pouvons poursuivre
Les emplacements palettes sont prêts
notre croissance
DACHSER magazine 19
COMPÉTENCES : HYGIÈNE ET MÉDECINE

AIDER CEUX
QUI AIDENT
20 DACHSER magazine
 COMPÉTENCES : HYGIÈNE ET MÉDECINE

Au bon moment, au bon

endroit : produits médicaux
et d’hygiène pour
intervention chirurgicale

En Espagne, Azkar, membre du réseau Dachser, met son expertise logistique

au service du secteur médical avec une particularité : il approvisionne pharmacies
et hôpitaux en produits médicaux et d’hygiène du groupe Hartmann.

Pour une entreprise, lancer un appel
h d’offres, c’est toujours une petite aven-
ture. En février 2011, la filiale espagnole de
la société Hartmann s’est mise en quête
d’un nouveau centre de distribution et d’un
nouveau prestataire logistique. Ce groupe
d’envergure mondiale, dont le siège est à
Heidenheim, fabrique des produits médicaux
et d’hygiène. «  Nous avions loué un centre
de distribution à proximité de Madrid, où
nous travaillions avec notre propre personnel
et disposions d’un réseau de distribution
constitué de petites entreprises partenaires »,
rapporte Manfred Bauer, Operations Direc-
tor de la société commerciale Laboratorios
Hartmann S.A., dont le siège est à Mataró (à
30 km au nord de Barcelone, sur la côte). De-
puis 25 ans, la société Paul Hartmann S.A. ‡

DACHSER magazine 21
COMPÉTENCES : HYGIÈNE ET MÉDECINE

Azkar n’a eu qu’à installer des rayonnages,

Manfred Bauer,
directeur de la société
hh déterminer avec nous les différents processus,
commerciale Laboratorios établir des interfaces avec notre système informatique
HARTMANN S.A., dont
le siège est à Mataró et y référencer nos articles

y possède également un site de production
qui développe et fabrique des pansements
pour le marché européen. Ces deux sociétés
emploient en Espagne environ 280 collabo-
rateurs et vendent plus de 2 000 articles
différents. L’année dernière, elles ont réalisé
un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros.
Tendance à la hausse.
Des règles particulières
à respecter
« Si nous avons lancé cet appel d’offres, c’est
que nous souhaitons développer nos activi-
tés  », explique Manfred Bauer. Celles-ci
entraînent des contraintes particulières. Par
exemple, l’entreposage et le transport de
produits désinfectants à base d’alcool doivent
respecter certaines directives. Il en va de
même pour les patchs chauffants (contre les
douleurs musculaires), considérés comme
des médicaments. La livraison de produits
médicaux dans des zones stériles, comme les
salles d’opération des hôpitaux, est elle
aussi soumise au respect de règles d’hygiène
très strictes. Après une recherche intense,
Hartmann a porté son choix sur le leader du
marché ibérique de la logistique, l’entre-
prise Azkar. Entrée l’année dernière dans la
famille Dachser, elle renforce le réseau
Dachser, tout en conservant son nom propre.
Elle emploie 3  000 collaborateurs, répartis
sur 77 sites, en Espagne et au Portugal. « Dès
le départ, l’entente avec Azkar a été bonne.
Nous avons pu, aussi, nous mettre d’accord
sur la reprise à long terme de tous nos effec-
tifs employés dans l’entreposage  », précise
Manfred Bauer. Maintenant, dans le centre
logistique Azkar de Meco, à 40 kilomètres
au nord-est de Madrid, 8 000 m2 sont con-
sacrés au Hartmann Distribution Center.
Azkar y traitait déjà les produits d’un groupe
américain de biens de consommation, si
bien que l’entrepôt était équipé pour rece-
voir des produits médicaux et des médica-
ments. La simplicité du changement réjouit
Manfred Bauer : « Azkar n’a eu qu’à instal-
ler des rayonnages, déterminer avec nous les
différents processus, établir des interfaces
avec notre système informatique et y référen-
cer nos articles ».
Complexité de la chaine
d’approvisionnement
Depuis 2012, Azkar est en charge de toute
la logistique de 1 500 articles Hartmann
(dont 200 fabriqués sur le site de Mataró),
livrés depuis Meco à 7 000 pharmacies et
1 000 hôpitaux en Espagne. Les compresses
de gaze (3  % du chiffre d’affaires), en pro-
venance des usines chinoises, sont impor-
tées via le port de Valencia. C’est par camion
qu’arrivent les autres articles fabriqués
tant dans les usines Hartmann de République
tchèque, de France et d’Allemagne que par
d’autres fournisseurs.
«  Coopérer avec les meilleurs du secteur
nous aide à maintenir notre flexibilité, notre
fiabilité ainsi que l’efficience de nos coûts.
Ce sont les éléments qui font l’excellence de

Via le cross-docking : …aux hôpitaux

de la production … et pharmacies

22 DACHSER magazine
 COMPÉTENCES : HYGIÈNE ET MÉDECINE

Une particularité espagnole :

distribution de paquets et prestations
de groupage en parallèle

notre distribution, reconnue dans le monde,
et nous garantissent une chaîne d’approvi-
sionnement sans aucun gaspillage », souligne
Nico Nürbchen, Director Group Logistics
Management chez Hartmann. Chaque an-
née, le centre de Meco traite, pour Hartmann,
environ 1,25 millions d’envois avec 59 000
bons de livraison. De plus, 54 000 envois
passent annuellement par le système de
cross-docking du hub Azkar de Sant Boi,
près de Barcelone. Juan Antonio del Barrio,
Key Account Manager chez Azkar, voit
dans ce partenariat un véritable potentiel  :
le plus grand réseau de logistique et de dis-
tribution d’Espagne pourrait bien s’imposer HARTMANN,
dans le secteur hospitalier. Après un an et partenaire privilégié
demi de collaboration, toutes les parties d’utilisateurs profes-
concernées s’en montrent très satisfaites  : sionnels, offre des
« Hartmann travaille activement à un proces- produits fonctionnels
sus permanent d’amélioration  », note Juan et des solutions sur
Antonio del Barrio, «  cela nous permet de mesure dans l’optique
développer, au cours de notre travail, des de solutions com-
solutions inédites dans le secteur de la logis- plètes et innovantes.
tique ». Et il y a encore beaucoup à faire. Mais En conséquence,
Manfred Bauer est convaincu  : «  Bien que ses exigences
l’Espagne soit un marché difficile, nous par- logistiques sont con-
venons à nous y développer. Avec Azkar, nous sidérables.
avons fait le bon choix, c’est sûr. » S. Machens

INFO

Le groupe HARTMANN
est spécialisé dans les solutions systémiques pour les clients professionnels
de la branche médecine et hygiène. Le segment le plus important est celui
de la prise en charge des plaies, de l’incontinence et des infections.
L’Europe constitue le marché essentiel du groupe, qui emploie dans le monde
10 257 collaborateurs (au 31.12.2013) et a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires
de 1 794 millions d’euros.

F www.hartmann.info Le siège de Hartmann

en Espagne, à Mataró

DACHSER magazine 23
COMPÉTENCES
RÉSEAU
Extension du réseau
CAPACITÉ ACCRUE
EN BELGIQUE
Poursuivant son vaste mouvement d’extension dans le Benelux,
Dachser construit un nouveau site à Willebroek.
À l’automne 2014, Dachser mettra en service
son nouveau site de Willebroek, en Belgique,
qui remplacera les installations actuelles.
La nouvelle agence, située à De Hulst, est
aussi proche et facile d’accès de Bruxelles
que d’Anvers. «  Ces dernières années, les
volumes traités par le site de Willebroek
ont considérablement augmenté et notre
La Belgique est le centre administratif
de l’Europe. À Willebroek, Dachser construit
une nouvelle plate-forme logistique
Aat van der Meer,
Managing Director
Dachser Benelux
24 DACHSER magazine
chiffre d’affaires a connu une hausse tout à
fait réjouissante », explique Frans van Bedaf,
General Manager. «  Nous nous heurtons
maintenant aux limites de la capacité du site
actuel. C’est pour cette raison que nous en
construisons un nouveau. » En deux étapes,
Dachser va donc, sur une superficie totale
de 37 800 m2, se doter d’un nouveau hall de
transbordement de 6 800 m2 avec 68 portes
à quai, d’un autre de 1 700 m2 avec 20 portes,
ainsi que d’un bâtiment administratif de
2 300 m2.
«  L’investissement réalisé dans notre nou-
veau site de Willebroek témoigne clairement
de notre engagement sur le long terme
et confirme nos projets de croissance en
Belgique  », déclare Aat van der Meer,
Managing Director Dachser Benelux. « De
plus, notre nouveau site vient renforcer
notre présence dans les pays du Benelux  ».
Une extension des installations de l’agence
belge de Mouscron est également prévue
pour bientôt. De par sa place au centre du
réseau européen, Dachser Belgique, fondé
en 1975, revêt une grande importance pour
le prestataire logistique.
Notre nouveau
hh site vient renforcer
notre présence dans les
pays du Benelux

+++ NOUVELLES D’OUTRE-MANCHE +++ En Angle-
terre, Dachser a mis en service, à Northampton, un
nouveau site (voir p. 16 et suivantes), dans une zone
d’activités à la situation privilégiée, Brackmills. La route
menant au centre logistique a été nommée « Thomas-
Dachser-Way », d’après le fondateur de l’entreprise.
Nick Lowe, Managing Director Dachser UK, espère bien
que le nouveau site, avec ceux de Dartford et Rochdale,
contribuera à augmenter le volume des exportations
anglaises et à renforcer l’intégration de Dachser UK
dans le réseau logistique Dachser européen. +++
+++ NOUVELLE DIRECTION POUR DACHSER AU-
TRICHE +++ Günther Hirschbeck a pris la responsabilité
de Dachser Autriche. Après une formation à la logistique
et au transport, en 2008 il a rejoint Dachser, où il a dirigé
les agences de Vienne/Himberg et Graz/Wundschuh
(170 collaborateurs). Il voit ainsi ses nouvelles fonctions :
« Ma tâche essentielle va consister à conforter la posi-
tion de Dachser sur le marché et à intensifier l’exploita-
tion des atouts offerts par son puissant réseau. Mon
objectif est d’inscrire la performance de Dachser sur le
marché autrichien dans une perspective d’excellence
et de pérennité. » +++
Günter Hirschbeck,
Managing Director
Dachser EL Austria
+++ NOUVEAU DIRECTEUR LOCAL DE DACHSER PÉROU +++ Le nouveau Managing Director Dachser ASL Peru
se nomme Dario Poblete. Il a rejoint Dachser en 2008, lors de la création de la joint-venture au Chili, et exerce ses
fonctions depuis Lima. Poblete table sur des perspectives favorables : « Transunion ayant pris le nom de Dachser,
les sociétés locales sud-américaines du Pérou et d’Argentine travaillent elles aussi, depuis janvier dernier, sous les
couleurs de cette puissante entreprise. » +++
RÉSEAU
+++ L’EUROPEAN FOOD NETWORK SOUFFLE UNE
BOUGIE +++ Un an tout juste après sa fondation,
l’European Food Network, va se voir renforcé par de
nouvelles participations en Italie et en Belgique, ainsi
que par l’adhésion de la Croatie (voir aussi p. 26/27).
Papp Italia a pris une participation de 25 % dans une
PME de logistique alimentaire, l’entreprise Mazzocco
S.r.l, spécialisée dans le transport réfrigéré (distribu-
tion et logistique contractuelle), dont les agences sont
situées à Parme, Pescara, Rome et Milan. Bakker Logis-
tiek, partenaire du réseau aux Pays-Bas, détient main-
tenant 70 % des parts du logisticien alimentaire belge
European Food Transport (EFT). Désormais corres-
pondant de l’European Food Network, La Log, l’une
des plus grosses entreprises de logistique de Croatie,
assure les livraisons dans son pays. +++
Helsinki, lieu de culture au carrefour des
voies de communication de la Finlande
+++ JOINT-VENTURE EN FINLANDE +++ Avec ACE
Logistics, son partenaire finlandais de longue date,
Dachser a créé une joint-venture détenue à 50/50,
Dachser Finland OY. Celle-ci s’est dotée d’un site d’ex-
ploitation en propre, à Vantaa (près d’Helsinki). Elle a
ouvert ses portes en juin dernier avec, à sa tête, Tuomas
Leimio. Pour Jens Lengefeld, Head of Partner, Hub
& Traffic Organization, de magnifiques perspectives
s’ouvrent à la joint-venture : « Dorénavant tous les en-
vois de Finlande seront directement reliés au réseau
européen de Dachser, avec tous les avantages qu’offre
la gamme de produits entargo. +++
DACHSER magazine 25
RÉSEAU : FOOD LOGISTICS

« NOS OBJECTIFS
SONT AMBITIEUX
TOUT EN RESTANT
RÉALISTES »

Alfred Miller,
Managing Director Dachser
Food Logistics

L’European Food L’European Food Network a été mis en service il y a

Network est un
réseau de groupage un an et la famille de produits appelée vivengo a fait
européen dont le ses débuts en octobre 2013. Le temps est donc venu
fonctionnement répond
à des standards vala- de dresser un premier bilan intermédiaire avec Alfred
bles dans tous les Miller, Managing Director Dachser Food Logistics.
pays. Il est spécialisé
dans le transport trans-
frontalier de produits Monsieur Miller, êtes-vous satisfait de L’entente est très bonne. Nos clients profitent
alimentaires, cette première année de l’European Food eux aussi de la cordialité qui, au-delà des
réfrigérés ou non. Network ? relations commerciales, s’est instaurée entre
Notre bilan est positif sur tous les plans. Les les partenaires. Ceux-ci se consultent pour
liaisons fonctionnent avec régularité, la qua- déterminer comment améliorer les processus
lité et les prestations informatiques promises existants, ce qui apporte à notre réseau une
au départ sont au rendez-vous. Les volumes qualité toute particulière.
du réseau acheminés vers l’Allemagne ont
presque doublé par rapport à l’année dernière, En dehors de tous ces éléments positifs, y
et nos groupages vers l’exportation ont aug- a-t-il eu, ou y a-t-il peut-être encore des
menté de 12 %. obstacles à surmonter ?
La mise en place du réseau informatique a,
Comment fonctionne le dialogue entre les sans aucun doute, été la plus difficile et la
partenaires européens ? plus longue à réaliser. Mais nous y sommes

26 DACHSER magazine
 RÉSEAU : FOOD LOGISTICS

parvenus en temps voulu. Actuellement nous « Nos clients apprécient l’Euro-

travaillons à installer vengospeed, notre
produit le plus rapide, dans d’autres pays et pean Food Network. Les destina-
à accélérer la transmission des informations tions scandinaves et d’Europe
au client. De plus, nous nous attachons à
compléter les chargements de retour de nos de l’Est notamment suscitent un
partenaires à l’aide de Cargoplus Food, vif intérêt. Nous avons beaucoup
notre unité spécialisée dans les chargements
par lots complets. de demandes pour des envois
qui cadrent bien avec l’offre
vivengo, la nouvelle famille de produits,
mise en service en octobre, est-elle bien du réseau et enregistré de nom-
acceptée par les clients ? breuses autres commandes. »
Tout à fait. L’avantage de cette famille de
Ewoud Broersma, directeur Bakker Logistiek, Pays-Bas
produits, c’est qu’elle propose des prestations
fiables, car définies avec précision. Les pro-
duits sont tous structurés selon la même
logique parfaitement lisible. La transparence
apportée par les systèmes d’information vient
s’y ajouter pour en faire un véritable atout « Le réseau offre, aux partenaires
concurrentiel pour nos clients. Cette offre
valorise le portefeuille de chacun des parte- les plus importants, la possibilité
naires du réseau. de mettre en place, entre eux, des
Où voyez-vous le plus gros potentiel ? tractions directes pour diminuer
Le dispositif que nous avons mis en place les délais d’acheminement et
nous assure d’être compétitifs sur tous les
plans. Nous nous étions fixé comme objectif améliorer la qualité de la livraison.
d’augmenter d’au moins 15  % le tonnage Pour le plus grand plaisir des
traité par le réseau. C’est ambitieux mais
réaliste. Dans les échanges vers l’Europe de clients, et le nôtre. »
l’Est, nous avons déjà nettement franchi Hans Brummer, directeur Brummer Logistik, Autriche
cette barre.

Ces perspectives sont de nature à attirer

d’autres acteurs du marché. Le réseau
sera-t-il élargi à de nouveaux partenaires ?
Jusqu’à présent, l’European Food Network « Nos clients apprécient tout
est constitué de ses douze membres fonda-
teurs. Mais tous les partenaires travaillent
particulièrement d’avoir un accès
à étoffer leur infrastructure et leur offre. simple et direct au statut de leurs
Depuis le 1er mars, la Croatie est desservie
par des liaisons régulières. Pour le moment,
envois. L’engagement dont font
l’entreprise La Log de Zagreb a le statut de preuve les partenaires est super
correspondant et n’est donc pas membre à
part entière dans le réseau. En Italie, à travers
lui aussi : ils ont, par exemple,
Papp Italia, Dachser est entré à hauteur de organisé des réunions de leurs
25 % dans le capital de l’entreprise de logis-
tique alimentaire Mazzocco dont quatre des
forces de vente dans plusieurs
sites (Rome, Milan, Pescara et Parme) sont pays. Chaque jour, la coopération
stratégiquement importants. Notre parte-
naire hollandais, Bakker, a repris l’opérateur
entre notre entreprise et les
belge EFT. Vous voyez donc que le réseau partenaires du réseau devient
gagne peu à peu en extension.
un peu plus étroite. »
Tomasz Olenderek, directeur Fresh Logistics, Pologne

DACHSER magazine 27
RÉSEAU : MAROC

La kasbah
de Ouarzazate

28 DACHSER magazine

AU ROYAUME
DE LA
LOGISTIQUE
Sur un plan économique, le Maroc se tourne vers
l’industrie et les services au détriment de l’agriculture.
Dans cette mutation, la logistique a un rôle
essentiel à jouer. Implanté depuis 30 ans, Dachser
accompagne le marché croissant.
Dominant le port à conteneurs de Tan-
h ger Med, la colline porte l’ins-
cription  : «  Dieu, la patrie, le roi  », devise
officielle et incontournable du Maroc. Le
roi Mohammed VI souhaitait voir s’installer
sur le détroit de Gibraltar une plaque tour-
nante du trafic maritime international : c’est
chose faite depuis la mise en service, en 2007,
de ce port en eau profonde. Il y règne en per-
manence une activité intense et le volume de
fret exploité connaît une hausse constante :
de 2012 à 2013 il a progressé de 39 %, attei-
gnant les 35 millions de tonnes. Étant donné
l’importance stratégique de sa situation, il
est prévu de lui ajouter, en 2015, une zone
d’exportation supplémentaire. Le pays in-
vestit actuellement 26 millions d’euros dans
la construction d’aires dédiées au transport
routier international (conteneurs, automo-
biles, marchandises en vrac et autres). 14
hectares seront réservés aux camions auxquels
s’ajouteront des entrepôts pouvant accueillir
jusqu’à 500 conteneurs. Tout cela fera de
Tanger Med le plus grand port situé juste sur
le détroit donnant accès à la Méditerranée.
Ces projets s’inscrivent dans la stratégie
de modernisation poursuivie par le roi. Mo-
hammed VI exploite les avantages géogra-
phiques de son royaume dans l’objectif d’en
faire la plaque tournante logistique du com-
merce entre l’Europe et l’Afrique. C’est ainsi
qu’une amélioration du réseau routier a été
engagée dont les premiers effets se mani-
festent déjà : en 2012, le Maroc occupait la
RÉSEAU : MAROC
50ème place du Logistics Performance Index
(indice de performance logistique) publié
tous les deux ans par la Banque mondiale,
alors qu’il n’était encore que 113ème en 2007.
Ce classement se base sur des critères tels que
la performance des infrastructures, l’effica-
cité des processus de dédouanement, la fiabi-
lité, la ponctualité et la qualité du transport.
Sur la trace des flux
de marchandises
Bien rares étaient ceux qui osaient imaginer,
il y a trente ans, que le Maroc puisse devenir
une plaque tournante de la logistique. Le lo-
gisticien français Graveleau, repris en 1999
par Dachser, était de ceux-là : il y a trois dé-
cennies, il a pris pied en Afrique du Nord. A
cette époque, l’économie du Maroc reposait
sur son agriculture, ses ressources minières, le
tourisme ainsi que l’industrie de transforma-
tion de produits textiles et alimentaires.
«  Lorsqu’en 1984 nous avons ouvert notre
premier bureau, à Casablanca, nous avons
suivi à la trace les flux marchandises de nos
clients », se souvient Daniel Lucas, membre
de la direction de Dachser France, en ‡
DACHSER magazine 29
RÉSEAU : MAROC

Plus de 50 accords
de libre-échange ap-
portent à l’économie
marocaine une ouver- Nous sommes
ture exceptionnelle.
Selon des sources ma-
Frédéric Seillier,
Managing Director
hh à l’avant-garde
rocaines, ces contrats Dachser Morocco de la logistique contractuelle
lui permettent
d’accéder à un marché
de plus d’un milliard charge des relations avec le Maroc. «  Les Depuis la signature, en 1996, de l’accord d’as-
de consommateurs. coûts de production étant alors bien moins sociation avec l’UE et son entrée en vigueur
L’intégration écono- élevés au Maroc, l’Europe y délocalisait sa en 2000, le Maroc évolue : de société agricole
mique du Maroc et production de chaussures et de produits il se transforme de plus en plus nettement en
de l’Union européenne textiles.  » Une filiale marocaine, forte de société industrielle et de services. Dans le
progresse elle aussi. bientôt dix collaborateurs, s’est alors attachée contexte du « printemps arabe », le palais ainsi
C’est ainsi que le à acheminer depuis le Maroc les marchan- que les élites économiques et financières ont
Parlement européen dises destinées aux clients français. Au fil adopté un mélange de libre échange, de régu-
a ratifié, le 16 février du temps cependant, l’économie marocaine a lation modérée, de renforcement de la de-
2012, un accord été mise en difficulté par l’émergence d’une mande intérieure et de connexion au marché
visant à libéraliser le concurrence asiatique toujours plus mondial. La coopération avec l’UE, et no-
commerce de produits forte et la baisse sur le marché mon- tamment avec la France et l’Espagne, y joue
agricoles et de la dial du prix du phosphate, une des un rôle essentiel. Continuant à tirer avantage
pêche entre le rares ressources minières du pays. de ses coûts salariaux peu élevés, le royaume
Maroc et la France. offre également des avantages fiscaux, de
multiples mesures pour soutenir l’investisse-
ment et les garanties nécessaires pour le sé-
curiser.
De plus, le gouvernement marocain a réalisé
que l’avenir de l’économie marocaine passe
par la création d’un tissu de petites et
moyennes entreprises industrielles aptes à
faire face à la concurrence internationale. Les
premières initiatives industrielles réussies
(dans les domaines du câble, de l’électrotech-

30 DACHSER magazine

Tanger Med, le nouveau
port à conteneurs
nique, du textile) montrent que cette dé-
marche prend la bonne direction.
Dopé par les technologies
Le Maroc étant devenu attrayant pour les
investisseurs étrangers, les industries de
l’aéronautique ou de la sous-traitance auto-
mobile y comptent, depuis un certain temps,
quelques implantations qui prospèrent. Une
usine Renault par exemple, installée à proxi-
mité du port de Tanger Med, a commencé
à produire en février 2012. Actuellement,
l’avionneur Bombardier construit une usine
près de Casablanca. Dachser prend une
part active à ces évolutions par la réalisa-
tion de projets pour le compte, par exemple,
d’un sous-traitant automobile japonais, d’un
groupe spécialisé dans l’automation et
l’énergie, ou encore d’une entreprise leader
dans la sous-traitance aéronautique.
Au Maroc, Dachser emploie aujourd’hui
180 collaborateurs, répartis sur trois sites
dans le pays  : Casablanca, Tanger et
Mohammedia. «  L’autorisation d’effectuer
le dédouanement des marchandises, en 1992,
a constitué un tournant important dans
notre histoire », se souvient Frédéric Seillier,
Managing Director Dachser Morocco. «  À
partir de ce moment-là, pour répondre
au besoin croissant de liaisons internatio-
nales, nos activités se sont rapidement
développées. En 1999, Dachser a implanté
à Casablanca son premier bureau pour le
fret aérien et maritime, élargissant ainsi
considérablement l’éventail de ses prestations.
En 2000 et 2003 sont venus s’y ajouter des
« Bonded Warehouses » (entrepôts de dé-
douanement) respectivement à Casablanca
et à Tanger.
C’est dans la ville de Mohammedia, située
sur la côte atlantique à 15 km au nord-est de
Casablanca, qu’a été créée en 2006 une nou-
velle agence dédiée à la logistique contrac-
tuelle et aux services à valeur ajoutée. Sa
superficie de 27 000 m2 a permis à Dachser
d’offrir des prestations telles que le stockage
de marchandises, des services de valeur
ajoutée (co-packing, préparation de com-
mandes...), le contrôle qualité ainsi que le
stock avancé sous douane pour l’industrie
de transformation. En 2007 et 2009, ces
implantations ont été complétées par l’amé-
nagement de bureaux, à Casablanca et à
Tanger Med, dans les locaux du port mari-
time et de l’aéroport.
Essor de la logistique
contractuelle
Au Maroc, plus des trois quarts des marchan-
dises – à savoir 65 à 80 millions de tonnes –
sont transportées par la route. Cargoplus y
traite donc l’essentiel du trafic Dachser consti-
tué de groupages et de liaisons hebdomadaires
directes vers la France, l’Espagne, le Portugal,
l’Italie, l’Allemagne, la Turquie, l’Angleterre et
la Belgique. Mais la logistique contractuelle
prend elle aussi de l’importance. « Les entre-
prises marocaines sont en train de réaliser
Dachser élargit
son offre en permanence –
notamment en
logistique contractuelle
RÉSEAU : MAROC
EN BREF
Royaume du Maroc
Superficie : 459 000 km2
(711 000 km2 avec le Sahara
occidental)
Capitale : Rabat
Population : env. 33 millions
d’habitants
Langues officielles : arabe et
amazighe (français très présent)
Économie : principaux partenaires
commerciaux : l’UE (60 % des
exportations, 50 % des importa-
tions) puis loin derrière, l’Inde,
les États-Unis, l’Arabie Saoudite,
la Chine et la Russie
Importations : machines et
équipements (25 %), énergie (20 %),
biens de consommation (20 %),
produits alimentaires (10 %)
Exportations : produits
alimentaires (21 %), habillement
et produits textiles (15 %),
engrais et minéraux (10 %)
qu’il est indispensable d’externaliser la lo-
gistique pour gagner en efficacité et en
compétitivité  », explique Frédéric Seillier.
« Notre agence de Mohammedia, qui a anti-
cipé cette évolution, s’est propulsée à l’avant-
garde de la logistique contractuelle. »
Daniel Lucas est confiant quant à la
croissance du volume de fret pour Dachser
Morocco. «  Avec l’arrivée d’Azkar au sein
de la famille Dachser, nous nous escomp-
tons d’importants flux de marchandises
en direction et en provenance de l’Espagne,
le Maroc étant pour ce pays un partenaire
commercial de poids. » K. Fink
DACHSER magazine 31
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
BERNHARD SIMON RENCONTRE ...
MATTHIAS WISSMANN
Priorité au progrès : Bernhard Simon s’est entretenu avec
Matthias Wissmann, président de la Fédération de l’industrie automobile
allemande, sur la mobilité (automobile) dans la logistique.
Les poids
hh lourds sont la
colonne vertébrale de
notre économie, les vecteurs
de notre prospérité
Matthias Wissmann
32 DACHSER magazine
Jaune et bleu – sur les routes, Dachser ne
passe pas inaperçu. Comment voyez-vous
le rôle du camion, maintenant et à l’avenir ?
Bernhard Simon : Le camion reste, pour
nous, le moyen de transport le plus important
pour couvrir logistiquement toute la chaîne
d’approvisionnement. Aucun autre n’est d’un
emploi aussi souple et précis. Mais, grâce aux
avancées et à l’harmonisation des technolo-
gies de l’information, la combinaison du
transport routier et du transport multimodal
prend de plus en plus d’importance.
Matthias Wissmann : Actuellement,
en Allemagne, plus de 70 % du volume total
des transports se font au moyen de poids
lourds. Ils transportent une moyenne de
110 kg de marchandises par jour et par
citoyen. De plus, ce sont des poids lourds
utilitaires qui contribuent à l’enlèvement des
déchets, aux déménagements, aux inter-
ventions d’urgence – pour ne citer que
quelques exemples. Les poids lourds sont
donc la colonne vertébrale de notre écono-
mie, les vecteurs de notre prospérité.
Quel est dans ce domaine le rôle de l’in-
dustrie ? Ces temps derniers, l’Europe s’est
de plus en plus tournée vers les services,
tandis que les sites de production se sont
surtout créés en Asie.
M. Wissmann : Entre 2000 et 2012, la part
de l’industrie dans l’économie européenne
est tombée de 18,5 à 15,2 %. La Commission
européenne a déclaré vouloir faire remonter
ce pourcentage à 20 % d’ici 2020 mais pour
cela, il serait nécessaire d’améliorer les condi-
tions d’ensemble. Or, en ce qui concerne la
compétitivité internationale, la Commission
freine plus qu’elle n’encourage. Il y a donc
encore du pain sur la planche. Ce qu’il nous
faut, c’est réaliser un sain mélange d’industrie
et de services. L’Allemagne, si on la compare
aux autres pays européens, s’en sort plutôt
bien. Cela tient à ce que la part de l’industrie
dans la valeur ajoutée brute (22  %) y est
nettement supérieure à celle de la France, de
l’Italie ou de l’Espagne. Dans l’industrie
de l’Union européenne, l’Allemagne est à
l’origine de 30 % de l’ensemble de la valeur
ajoutée brute.
B. Simon : Je constate que l’Europe a
vraiment réalisé combien il est préférable
d’avoir sa propre production industrielle.
La crise financière a servi de révélateur  : il
faut que l’économie européenne retrouve
sa vigueur passée. Pour être compétitive sur le
marché mondial, il est important qu’elle
achète dans le monde, à des prix aussi avan-
tageux que possible, les composants de ses
produits et les assemble lors de prestations
de service à valeur ajoutée. La tâche princi-
pale de la logistique sera alors d’assurer la
création de valeur tout au long de chaînes
d’approvisionnement complexes et dans les
processus en amont et en aval.
L’industrie automobile constitue tradition-
nellement une des branches les plus im-
portantes de l’économie. Quel est, à votre
avis, son potentiel de croissance ?
M. Wissmann : L’industrie automobile re-
vêt une importance stratégique pour l’Alle-
magne. Cette année, le marché mondial des
voitures de tourisme va augmenter de 3  %
et dépasser les 75 millions de véhicules. La
part de nos constructeurs dans le marché
mondial se situe autour de 20 %. C’est-à-dire
qu’à l’échelle de la production globale, la
marque d’une voiture neuve appartient, une
fois sur cinq, à un groupe allemand. Dans
la catégorie haut de gamme, notre part du
marché mondial frise même les 80 %.

Qu’en est-il des véhicules utilitaires ?
M. Wissmann : Certes le marché mondial
des véhicules utilitaires lourds va sans doute
augmenter légèrement cette année et tourner
autour des 3  millions d’unités. Mais pour
l’Europe occidentale, où le marché de ces
véhicules a un volume d’environ 250 000
unités, j’attends plutôt une stagnation,
sinon un léger recul. Même si, dans l’Union
européenne, les deux premiers mois ont
connu une augmentation de 9 % environ, les
effets d’anticipation du règlement européen
Euro VI, qui nous avaient valu fin 2013 de
solides augmentations, auront sur cette
année des répercussions négatives.
B. Simon : La mise en place de nouvelles
technologies, comme récemment pour
Euro  VI, montre clairement que, dans la
catégorie des poids lourds, la technologie de
la motorisation est nettement plus avancée
que dans celle des véhicules de tourisme.
En effet, en ce qui concerne le trafic indi-
viduel, l’essentiel est ailleurs. Ce qui in-
fluence l’achat d’un modèle de voiture, ce
sont avant tout des aspects émotionnels, et
bien moins sa sobriété en matière de con-
sommation. Pour un poids lourd, c’est tout
différent  : il doit en premier lieu rapporter
de l’argent à son propriétaire.
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
M. Wissmann : Sur le plan de l’efficience,
le poids lourd est imbattable. Un seul exem-
ple  : un 40 tonnes consomme en moyenne
30 litres de diesel pour 100 kilomètres. Si on
rapporte ces chiffres à un véhicule de tou-
risme avec passagers, d’un poids total de deux
tonnes, cela correspond, pour 100 kilomètres
d’autoroute, à une consommation de 1,5 litre.
Nous sommes donc encore bien loin de ces
performances de rêve  ! Mais il ne sert pas
à grand-chose de mettre en balance le poids
lourd et le véhicule de tourisme. Il est plus
utile de nous pencher sur ce qui explique l’ac-
tivité des camions : pour nous, ils acheminent
dans les magasins 500 litres d’eau minérale,
limonade ou jus de fruit, ou encore 60 kilos
de pommes de terre par an et par ménage.
Malgré l’importance de cette fonction
sociale du transport et de la logistique,
malgré cette remarquable technologie
appliquée aux poids lourds, l’image du
conducteur de camion n’est pas bonne.
Où est l’erreur ?
B. Simon : Malheureusement, le service
qu’ils rendent à l’économie et à la société
n’est souvent pas reconnu à sa juste valeur.
Sinon il ne nous manquerait pas, d’ores et
déjà, au moins 20 000  conducteurs. Il faut
Un tandem d’avenir :
des véhicules à la pointe du progrès
et des conducteurs qualifiés
restaurer l’estime que tous les acteurs de la
mobilité routière doivent à cette profession.
Pour bien exercer ce métier et maîtriser tous
les processus logistiques, les qualifications
requises sont exigeantes. N’oublions pas non
plus que, sur la route, les conducteurs de ca-
mion portent une grande responsabilité
quant à la sécurité. Rien que pour cela ils ont
droit à une considération toute particulière.
La Commission européenne a récemment
critiqué le fait que, sur les routes d’Europe,
un poids lourd sur quatre circulait à vide.
Elle veut lutter contre cela en édictant des
règlements et des directives. Qu’en pen-
sez-vous ?
B. Simon : Ces chiffres datent des années
90. Depuis, selon l’Office fédéral des trans-
ports de marchandises, la proportion de tra-
jets à vide est tombée à un sur cinq. Restée
à ce niveau durant toutes ces dernières an-
nées, elle montre bien que les flux de mar-
chandises ont du mal à s’accorder. Pour
remédier justement à cette mauvaise ‡
DACHSER magazine 33
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
Le camion
hh reste, pour nous,
le moyen de transport le
plus important pour couvrir
logistiquement toute la
chaîne d’approvisionnement
Bernhard Simon
exploitation des capacités, notre modèle
fonctionne suivant le principe du regroupe-
ment des chargements. Cette démarche im-
plique des investissements dans les res-
sources humaines, les technologies de l’in-
formation, les tractions à rythme fixe et les
équipements immobiliers. Le réseau intelli-
gent ainsi conçu opère avec efficience et
respect de l’environnement.
M. Wissmann : Dans cette optique écolo-
gique, les poids lourds XXL ouvrent des
perspectives intéressantes. Leur test grandeur
nature court encore jusqu’à la fin 2016. Pour
le moment, les réactions des 63 entreprises
qui y participent avec 63 véhicules, sont
toutes positives. En raison d’une plus grande
efficience (deux XXL transportent le même
volume que trois camions standards), le
nombre des trajets se trouve réduit, si bien
que la consommation de carburant et donc
les émissions de CO2 diminuent de 30  %.
Le poids lourd XXL est donc un véritable
éco-Jumbo ...
34 DACHSER magazine
B. Simon: ... surtout sur les longues dis-
tances, là où, ce qui compte, c’est moins le DONNÉES
poids que le remplissage des camions. Quand PERSONNELLES
on sait qu’un poids lourd XXL ne consomme
pas tellement plus de carburant qu’un camion Matthias Wissmann,
standard, on a vite fait de comprendre que son 65 ans, juriste, est depuis 2007
bilan écologique est positif. Mais, dans le
président de la Fédération de
domaine de la logistique, les différentes acti-
l’industrie automobile alle-
vités forment une chaîne dont les maillons
dépendent tous les uns des autres. Un seul de mande (VDA). De 1993 à 1998
ces maillons, comme le camion XXL par il a occupé les fonctions de
exemple, ne peut pas constituer la solution ministre du transport dans
miracle qui conduirait à plus d’efficience. le gouvernement du chancelier
Helmut Kohl. De 2002 à 2007,
Où voyez-vous encore un potentiel ?
il a présidé la commission des
B. Simon : Il faut que les véhicules routiers
transportent moins d’espace inutilisé : si nous affaires de l’Union européenne
réduisons les emballages au volume stricte- au Bundestag. Depuis qu’il a
ment nécessaire, nous pouvons gagner 20 % quitté la politique pour la VDA,
de place et mieux exploiter la capacité de
chargement. C’est dans un meilleur remplis-
il se conçoit comme « trait
d’union » entre les deux.
sage des camions que résident les plus im-
portants progrès à réaliser. Injecter de l’intel- Bernhard Simon,
ligence dans certains systèmes, comme par
exemple dans le perfectionnement des mo- CEO de Dachser, a rencontré
dules de transport, c’est une démarche Matthias Wissmann au début
payante. C’est pourquoi, en collaboration avec février, lors de la remise du
les fabricants, nous avons travaillé pendant Verkehrsrundschau Image
des années à améliorer et optimiser nos
Award 2014, où il a reçu des
équipements à double plancher ainsi qu’à
mains du président de la VDA
développer des méthodes de chargement et
déchargement adaptées. trois des prix très convoités.
M. Wissmann : Augmenter l’efficience des
systèmes et réaliser des économies, c’est une
bonne chose. Malheureusement, ces écono-
mies sont grignotées par des interventions
extérieures qui augmentent le prix des trans-
ports. Un exemple : le Gouvernement fédéral
a prévu d’étendre l’assiette de la taxe écolo-
gique pour les poids lourds. Notre fédération
est très réservée sur le sujet.
B. Simon : Tout élargissement de la taxe
écologique sur les poids lourds complique
bien sûr notre tâche. Mais ce qui la rend vrai-
ment difficile, c’est que nous (ainsi que nos
clients) nous trouvons souvent confrontés à
des changements à effectuer à court terme, et
qu’il faut y adapter tous nos systèmes. C’est
loin d’être une mince affaire. Je ne conteste
pas la taxe. Elle pourrait très bien constituer
un moyen adéquat pour financer la réfection
et l’extension de notre réseau routier. Mais,
souvent détournée de son objectif, elle ne
bénéficie pas à 100 % à notre infrastructure
pourtant indispensable à notre économie, à
sa croissance et à son développement durable.
 BONNES NOUVELLES

COLLABORATEUR
À PART ENTIÈRE
Adrián López Marin, 25 ans, a le cœur à l’ouvrage. Cela fait trois ans qu’il travaille au siège d’Azkar, filiale de
Dachser, à Madrid. « J’ai vraiment beaucoup de travail mais j’aime bien travailler, surtout avec mes collègues.
Ils sont super. » Longtemps, ni lui, ni sa famille n’auraient cru cela possible : Adrián est trisomique 21.
Soutenu par les fondations Azkar, Randstad et Prodis, un programme d’entraînement de l’Université autonome
de Madrid, par Mónica Fernández-Prida Serra, sa référente et conseillère, et surtout par ses collègues,
enthousiastes, il a trouvé sa place au sein de l’équipe Azkar. Constat :
dans l’insertion des personnes handicapées, tout le monde est gagnant.

DACHSER magazine 35
BONJOUR, L’EUROPE.
DACHSER European Logistics

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