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Classiques & Cie collège GUIDE PEDAGOGIQUE

Antigone de Sophocle
GUIDE PÉDAGOGIQUE
par Hélène Maggiori-Kalnin

POURQUOI ANTIGONE DE SOPHOCLE ?


QUE PROPOSE CETTE EDITION ?

ÉLEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

LE TABLEAU DE LA SEQUENCE

LE GUIDE DES SEANCES

Séance 1. Entrer dans le livre


 Le travail en classe
 Corrigé de la fiche d’activité

Séance 2. Comprendre le contexte


 Le travail en classe
 Corrigé de la fiche d’évaluation n° 1

Séance 3. Analyser la scène exposant la situation initiale


 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n° 1

Séance 4. Observer l’attitude du perturbateur


 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n° 2

Séance 5. Caractériser les personnages principaux


 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n° 3

Séance 6. Étudier la place des dieux dans la tragédie


 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n° 4

Séance 7. Faire le point sur la montée du tragique


 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n° 5

Séance 8. Conclure sur le déroulement d’une tragédie.


 Le travail en classe
 Corrigé de la fiche d’évaluation n° 2

© Éditions Hatier, 2012 1


Classiques & Cie collège GUIDE PEDAGOGIQUE

Séance 9. Dégager les thématiques de la pièce


 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n° 6

Séance 10. Étudier un groupement de documents modernes utilisant le mythe


d’Antigone
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire « textes et images »

Séance 11. Mettre le ton, faire des gestes, prendre des postures
 Le travail en classe

Séance 12. Exploiter les informations de l’enquête « Le théâtre au siècle de Périclès »


 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n° 7

Séance 13. Faire le point sur la lecture d’Antigone de Sophocle


 Le travail en classe
 Corrigé de la fiche d’évaluation n° 3

LES FICHES PHOTOCOPIABLES

 Fiche d’activité. Découvrir le livre


 Évaluation n° 1. Connaître les personnages, l’histoire et le contexte d’Antigone
 Évaluation n° 2. Faire le point sur le tragique dans Antigone
 Évaluation n° 3. Faire le point sur l’étude d’Antigone

© Éditions Hatier, 2012 2


Classiques & Cie collège GUIDE PEDAGOGIQUE

POURQUOI ANTIGONE DE SOPHOCLE ?


QUE PROPOSE CETTE EDITION ?

Une œuvre citée dans les nouveaux programmes

La lecture d’Antigone de Sophocle permet d’aborder la littérature préconisée par les


nouveaux programmes de 3e (BO du 28 août 2008), applicables définitivement à compter
de septembre 2012 :
– elle s’inscrit dans l’étude de continuité et renouvellement du théâtre : « De la tragédie
antique au tragique contemporain ». Sophocle est un des auteurs proposés ;
– elle conduit à un apprentissage construit à partir du regard sur le monde, sur les autres et sur
soi à différentes époques en relation avec l’Histoire des Arts ;
– elle correspond au socle commun de connaissances et de compétences qui prévoit, au titre
de la culture humaniste (pilier 5), que les élèves soient « préparés à partager une culture
européenne par une connaissance des textes majeurs de l’Antiquité » ;
– elle répond également aux pistes préconisées pour l’étude lexicale : temps et souvenir, la
violence des sentiments, l’engagement, réflexion et questionnement, l’homme et la société, ce
qui peut « permettre à l’élève dans ses activités d’écriture d’affiner l’expression de soi, de
développer et d’affirmer son point de vue dans l’argumentation, de mettre l’accent sur
l’implication et l’engagement (opinion, conviction, émotion), ou au contraire, la mise à
distance et le détachement (objectivité, distance critique) ».

L’ouvrage élève : le texte de l’œuvre annoté, un dossier littéraire et une


enquête documentaire

 Composition générale de l’ouvrage

• L’ouvrage comprend quatre éléments clés, disposés dans cet ordre :


– un avant-texte qui contient les éléments indispensables de contexte et d’exposition ;
– le texte illustré et annoté ;
– un dossier littéraire avec une proposition de parcours de l’œuvre, intitulé « Une tragédie
antique » ;
– une enquête documentaire sur le théâtre au siècle de Périclès.

• Spécialement conçu pour des élèves de 3e, l’ouvrage est volontairement varié, attractif
dans sa forme et non savant. On a choisi d’y privilégier l’étude des éléments du genre (les
personnages, la montée du tragique, la structure dramatique) et des approches thématiques
(les mythes, le tragique).

 L’avant-texte

L’avant-texte doit permettre à l’élève d’entrer facilement dans la lecture du texte qui peut
se présenter de façon inhabituelle pour lui.
S’agissant plus particulièrement d’Antigone de Sophocle, les élèves de 3e vont rencontrer une
structure dramatique et des acteurs propres à la tragédie antique. Il a donc paru utile de leur
présenter, de façon imagée, les personnages essentiels et les données principales de la pièce,
de manière à leur donner envie de lire et à les aider à avoir très vite les repères suffisants pour
« accrocher ».

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 Le texte de l’œuvre

Le texte d’Antigone est donné dans son intégralité en continuité : ainsi le plaisir de la
lecture n’est pas « parasité » par des éléments pédagogiques, tous regroupés dans le dossier
littéraire qui suit.
Cependant, s’il bute sur un mot, une construction ou la compréhension d’un passage difficile,
l’élève peut recourir aux notes et explications disposées en bas de page.
Le texte grec de Sophocle est traduit mais dans une langue moderne accessible aux élèves du
e
XXI siècle. Les parties qui étaient chantées par un chœur sont traduites en vers d’une structure
simple.
Des illustrations inédites agrémentent la lecture.

 Le dossier littéraire

Le dossier littéraire est articulé autour d’un axe principal : « Une tragédie antique ». Il
s’ouvre par la rubrique « Repères » qui fournit quelques éléments de cours sur la
caractérisation de la tragédie grecque, et sur le mythe d’Antigone que l’on trouve dans
l’Antigone de Sophocle.
Il propose également un parcours de lecture en 7 étapes, avec des lectures analytiques et des
synthèses sur l’œuvre. Chaque étape correspond à un objectif simple et se termine par un
bilan permettant à l’élève de récapituler ses acquis.

 L’enquête documentaire

L’enquête est consacrée à un thème majeur issu de l’œuvre et permet de confronter le


discours littéraire avec un savoir documentaire sur le thème.
On a choisi ici de présenter aux élèves un panorama du théâtre au Ve siècle avant J.-C., siècle
de Périclès : ils peuvent, grâce à ces éléments, mieux comprendre l’origine et les visées de ce
mode d’expression, et, à l’heure de la réflexion sur l’Histoire des Arts, et ainsi mieux
embrasser l’Histoire de l’art dramatique.

Le guide pédagogique : tous les outils pour étudier l’œuvre avec les élèves

• Ce guide complète l’ouvrage élève et est destiné à vous aider à préparer votre parcours de
lecture d’Antigone de Sophocle avec votre classe.
• Il s’articule autour d’une proposition de séquence pédagogique, que l’on peut suivre
entièrement, ou dans laquelle on peut prélever des éléments, en fonction de sa classe.
Voir le tableau de la séquence.
• Cette séquence est complétée par 4 fiches téléchargeables et photocopiables : une fiche
d’activité en classe et trois fiches d’évaluation de la lecture.
• Les corrigés précis des questionnaires de l’ouvrage élève et des fiches photocopiables
sont intégrés dans le guide des séances.

ÉLEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

• Éditions dans lesquelles on trouve le texte de Sophocle bilingue grec-français


Tragédies (tome 1), Sophocle, Les Belles Lettres, 1994 (texte établi par A. Dain et traduit par
P. Masson, 7e édition revue et corrigée par J. Irigoin).
Antigone, Sophocle, Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 1997.

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Classiques & Cie collège GUIDE PEDAGOGIQUE

• Édition dans laquelle on trouve le texte de Sophocle en français


Antigone, Sophocle, Librio, 2005 (texte traduit par J. Bousquet et M. Vacquelin).

• Sur la vie quotidienne et le théâtre en Grèce au Ve siècle avant J.-C.


La Vie quotidienne en Grèce au siècle de Périclès, Robert Flacelière, Hachette, 1959.

• Sur la mythologie
Dictionnaire de mythologie grecque et romaine, Pierre Grimal, PUF, 1951.

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LE TABLEAU DE LA SEQUENCE

N° Objectif général Travail en classe Devoirs


Dominante 1 : le contexte
1 Entrer dans le livre • Fiche d’activité • Finir de lire le texte
(20 minutes)
2 Comprendre le contexte • Explications sur • Lire les pages 8 et 9
l’époque et l’auteur
• Évaluation n° 1
(30 minutes)
Dominante 2 : les éléments spécifiques de la tragédie grecque
3 Analyser le prologue exposant la • La tragédie grecque et • Lire les repères, p. 72
situation initiale les sujets épiques à 75
• Questionnaire n° 1
4 Observer l’attitude du • Le jeu de scène de • Écrire la scène proposée
perturbateur l’acteur p. 79, question 14
• Questionnaire n° 2
5 Caractériser les personnages • Questionnaire n° 3 • Trouver des arguments
principaux pour les choix de Créon
6 Étudier la place des dieux dans la • Questionnaire n° 4 • Faire des recherches sur
tragédie Zeus, Hadès, Bacchus…
7 Faire le point sur la montée du • Questionnaire n° 5 • Proposer une autre fin
tragique « moins tragique »…
8 Conclure sur le déroulement • Évaluation n° 2
d’une tragédie (1 heure)
Dominante 3 : un mythe durable
9 Dégager les thématiques de la • Questionnaire n° 6 • Argumenter sur le
pièce sentiment amoureux
(p. 82, question 12)
10 Étudier un groupement de • Questionnaire « Textes • Apprendre l’extrait
documents modernes utilisant le et images » d’Antigone d’Anouilh
mythe d’Antigone
11 Mettre le ton, faire des gestes, • Travail oral • Lire l’enquête, p. 98
prendre des postures à 111
Dominante 4 : Le théâtre grec antique
12 Exploiter les informations de • Questionnaire n° 7 • Poursuivre l’enquête en
l’enquête « Le théâtre au siècle cherchant des informations
de Périclès » complémentaires
13 Faire le point sur la lecture • Évaluation n° 3
d’Antigone de Sophocle (1 heure)

Mode d’emploi du tableau

• Pour accéder aux corrigés des questionnaires et aux informations complémentaires


correspondant à chaque séance, cliquez sur les numéros soulignés.
• Les intitulés en couleur pointent vers des fiches, au format A4, que vous pouvez imprimer et
reproduire librement dans le cadre de votre enseignement. Les corrigés de ces fiches sont
intégrés dans le guide des séances.

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LE GUIDE DES SEANCES

Séance 1. Entrer dans le livre

 Le travail en classe

• Voir la fiche d’activité.

• Cette fiche est le support d’un travail de première découverte de l’ouvrage.


L’objectif est d’apprendre aux élèves à se repérer dans le livre, à en distinguer les
différentes composantes : textes, dossier, enquête, lexique, bibliographie…
C’est un exercice important car, au cours de l’étude, les élèves devront s’appuyer sur toutes
ces ressources. Ce premier travail constitue donc un préalable à ce qui suit.

 Corrigé de la fiche d’activité

Observer la couverture d’un livre


1. Dans la colonne de gauche on a, de haut en bas, la citation, l’accroche, la collection et la 4e
de couverture. Dans celle de droite, on a l’auteur, le titre, l’éditeur et la 1re de couverture.
2. L’illustration de couverture représente une femme grecque sérieuse en robe blanche sur un
fond noir en forme de tête effrayante d’homme grec aux yeux étincelants.
Le titre est un nom de femme, Antigone, et l’on peut supposer que c’est la jeune femme de
l’image.

Analyser le sommaire
3. Voici le tableau complété.

Nom de la partie Contenu


Ouverture Présentation des personnages et de l’histoire,
de l’auteur et de l’époque
Antigone Le texte
Le dossier Une réflexion sur la tragédie antique
L’Enquête Une présentation sur le théâtre au siècle de
Périclès

4. Le sens du mot « coryphée » se trouve dans le « Petit lexique ».


5. Des titres de livres te permettant d’aller plus loin dans l’étude d’Antigone se trouvent dans
« À lire et à voir ».

À l’occasion de ce travail de découverte du livre, on pourra proposer des questions sur les
iconographies des deuxième et troisième de couverture.
Quelle est l’expression du masque ? Pourquoi ?
Réponse attendue : le masque a une expression sérieuse voire triste pour tenir un rôle
tragique.
D’après le détail du vase de Pronomos, essaie de dire pourquoi les acteurs doivent porter
des masques quand ils jouent.
Réponse attendue : d’après le détail du vase de Pronomos, on voit que les acteurs vont porter
des masques quand ils jouent pour que les spectateurs sachent quel est le rôle de chacun.

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Séance 2. Comprendre le contexte

 Le travail en classe

• Cette séance est consacrée à la découverte du contexte de production de l’œuvre : on


insiste sur l’originalité de l’auteur de la pièce, ses préoccupations en matière d’écriture
dramatique. Sophocle a en effet sans cesse cherché à innover par rapport aux autres grands
dramaturges de son époque. On s’appuie sur les pages « Qui est l’auteur ? » et « Que se passe-
t-il à l’époque ? » (p. 8 et 9) du livre élève, en les complétant par des explications.

• Ce travail fait l’objet d’une première évaluation (de préférence, au début de la séance 3).
Voir l’évaluation n° 1.

 Corrigé de la fiche d’évaluation n° 1

Les personnages et l’histoire


1. Voici le tableau complété.

Nom du personnage Lien de parenté avec Antigone


Créon Oncle
Eurydice Tante (femme de Créon)
Hémon Cousin (fils d’Eurydice et Créon)
Ismène Sœur
Étéocle Frère
Polynice Frère

2. Le chœur des vieillards thébains commente les événements.


3. Antigone refuse de se plier aux lois humaines et ne veut suivre que les lois divines.
4. Sur ordres de son oncle Créon, Antigone meurt, emmurée vive.

L’auteur
5. Sophocle a vécu au Ve siècle avant J.-C., de 496 à 405.
6. Il excelle au jeu de balle, il chante dans un chœur, il est chef militaire, il crée un comité de
salut public pour défendre la démocratie, il est prêtre d’Amynos.
7. Il introduit un troisième acteur sur scène, alors qu’il n’y en avait que deux auparavant.
8. On peut citer : Ajax, Électre, Œdipe-Roi.

Les événements historiques et littéraires de l’époque


9. Lors des guerres médiques, les adversaires des Athéniens sont les Perses.
10. Ce sont les Athéniens.
11. Périclès est le chef de la démocratie athénienne.
12. Les deux autres grands poètes tragiques du siècle de Périclès sont Eschyle et Euripide.

Rédaction personnelle
13. On attend une explication argumentée pour accorder les points.

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Séance 3. Analyser le prologue exposant la situation initiale

 Le travail en classe

• On utilisera les données fournies par les « Repères » (p. 72 à 75) et on insistera sur le cadre
dans lequel se déroulaient les pièces de théâtre, données au cours de fêtes religieuses, et sur
les sujets qui étaient traités.

• Les élèves apprennent le rôle du prologue, et l’on fera le parallèle avec la scène d’exposition
des pièces de théâtre classique français.

• On veillera à bien mettre en évidence l’importance de ce début dans lequel naît l’atmosphère
tragique.

 Corrigé du questionnaire n° 1

As-tu bien lu ?
1. Antigone et Ismène sont sœurs. Leurs frères se nomment Étéocle et Polynice.
2. Elles restent seules parce que leurs parents sont morts.
3. Antigone demande à Ismène de l’aider à enterrer leur frère.
4. Le chœur des vieillards a un double rôle : il raconte les événements passés et il annonce
l’entrée en scène de personnages.

La situation initiale
5. La situation de la ville de Thèbes au début de la pièceest qu’elle a gagné une bataille
puisque : « Elle fuit, la terrible armée ».
6. Si Étéocle a été enseveli et honoré chez les morts, Créon a ordonné de laisser Polynice sans
larmes, sans tombeau et la proie des oiseaux. Quiconque enfreindrait cet ordre sera lapidé
par le peuple de Thèbes.
7. Antigone propose à Ismène d’ensevelir le cadavre de Polynice.

Des personnages en opposition


8. Les deux arguments avancés par Antigone pour justifier sa décision sont :
‒ Créon n’a pas le droit de lui ôter ce qui lui appartient ;
‒ elle doit plaire aux habitants des enfers plutôt qu’aux hommes.
9. Les arguments d’Ismène pour contredire Antigone sont qu’elles sont seules et qu’elles sont
femmes, incapables de lutter contre des hommes.
Les ordres sont donnés par des plus puissants qu’elles, elles doivent donc se soumettre.
10. On pourra proposer le tableau suivant.

Quand Ismène dit : Antigone répond :


Que je tremble pour toi ! Ne crains pas pour moi ; songe à ta sûreté.
Je garderai moi aussi le silence. Grands dieux ! Parle !
Il ne faut pas s’obstiner à l’impossible. Laisse ma folie s’exposer à ces périls.

La langue et le style
11. Dans les cinq premières répliques, les noms appartenant au champ lexical de la souffrance
physique et morale et de la mort sont : « les maux » (l. 2 et 15), « sépulture » (l. 20),

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« larmes » (l. 25), « tombeau » (l. 21 et 26), « les morts » (l. 23). Ils permettent de créer
l’atmosphère tragique.
12. a. Dans la strophe 1, les vers sont des octosyllabes et les rimes sont tantôt croisées, tantôt
plates et tantôt embrassées.
Les métaphores sont : « œil du jour », « Splendeur d’un matin sans pareil ».
Les adjectifs qualificatifs sont : « flamboyante, éclatant, limpide, rapide, blanc, superbe,
hautain, misérable, innombrables, chevelus ».
b. Le chœur utilise de la poésie lyrique.

Faire le bilan
13. Ce prologue sert de scène d’exposition puisque tu apprends :
‒ que Polynice et Étéocle sont les frères d’Antigone et d’Ismène, qu’ils sont tous deux morts
au combat ;
‒ qu’Antigone veut désobéir à Créon, son oncle, le roi, en ensevelissant son frère Polynice ;
‒ que sa sœur Ismène ne veut pas l’aider dans son projet, qu’Antigone sait qu’elle risque de
mourir.

À toi de jouer
14. On fera remarquer aux élèves que le sujet induit la structure de leur travail :
1. expliquer la situation « impossible »,
2. expliquer les raisons de l’obstination ;
3. montrer les conséquences (que l’on peut assez facilement imaginer désastreuses…) ;
et qu’il est tout à fait nécessaire de respecter cet ordre.

Séance 4. Observer l’attitude du perturbateur

 Le travail en classe

• On attirera l’attention des élèves sur :


‒ l’importance du rôle du garde dans la progression dramatique de la pièce ;
‒ la justesse du portrait humain fourni par Sophocle, sur les postures assignées au garde.

 Corrigé du questionnaire n° 2

As-tu bien lu ?
1. Créon a réuni le conseil des vieillards pour leur demander de ne pas aider ceux qui
s’opposeraient à ses ordres.
2. Dans le premier épisode, le garde n’était pas attendu. Il vient parce que le sort l’a désigné
pour aller annoncer à Créon que le corps de Polynice a été enseveli malgré son interdiction.
3. Entre le premier et le second épisode, Antigone a été surprise recouvrant de terre le corps
de Polynice. Le garde tient donc un coupable, ce qui prouve qu’il a bien monté la garde !

Un garde sur ses gardes !


4. Dans sa première réplique (l. 194-197) le garde rapporte de façon directe ses propres
pensées. Des points d’exclamation et d’interrogation y apparaissent, révélateurs de l’esprit
tourmenté du garde.
5. Les répliques qui te permettent de savoir :
a. quel est le danger qui inspire beaucoup d’hésitation au garde sont : « Je veux dire d’abord
ce qui me concerne ; car pour l’affaire ce n’est point moi qui l’ai faite, et je n’en sais point

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l’auteur. Il ne serait pas juste que je fusse puni » (l. 204-206, p. 23). Le garde a peur d’être
rendu responsable de ce qu’il vient annoncer et d’être puni.
b. quels soupçons Créon fait peser sur le garde sont : « Mais ceux qui pour un salaire ont
accompli ce crime, en seront bientôt punis » (l. 264-265) et « Et c’est pour de l’argent que tu
as exposé ta vie » (l. 283). Créon soupçonne le garde d’avoir agi par intérêt et d’avoir accepté
de l’argent pour ne pas dénoncer le responsable.
6. Voici le tableau complété.

La découverte Dès que le premier garde du jour nous eut avertis, ce fut pour tous un
prodige funeste.
La suspicion nous allions à la fin en venir aux coups, et personne n’était là pour nous
en empêcher.
La décision Enfin comme nos recherches n’aboutissaient à rien, quelqu’un ouvre un
avis qui de crainte nous fit à tous baisser les yeux à terre.
Le résultat Me voilà donc, contre mon gré et contre le vôtre aussi sans doute.

La certitude du devoir accompli


7. Les expressions qui indiquent que le garde est sûr de son bon droit sont : « Pour moi, il est
juste que désormais je sois libre et affranchi de tout péril » (l. 359 p. 30) ; « Est-ce parler clair
et net ? » (l. 368) ; « Mais tout cela est naturellement d’une importance moindre que mon
salut » (l. 398).
8. Créon pose des questions au garde (l. 362-370) parce qu’il n’accepte pas l’idée
qu’Antigone puisse être coupable.
9. Le garde répète l’expression « ensevelir le corps » (l. 364 et l. 367) pour convaincre Créon
qu’il sait ce qu’il dit et qu’il dit la vérité.
10. Le garde est à la fois heureux et affligé face à Antigone car lui échappe à la punition mais
il conduit Antigone au malheur. Par la phrase « Mais tout cela est naturellement d’une
importance moindre que mon salut », on comprend cependant que le garde est davantage
préoccupé de sauver sa propre vie que de venir en aide à Antigone.

La langue et le style
11. On peut proposer le tableau suivant. Temps du verbe souligné Valeur du verbe souligné

Des murmures éclatèrent parmi nous Passé simple Action achevée de premier
(l. 225) plan
Nous allions en venir aux coups (l. 226) Imparfait Action inachevée de
second plan
12. La valeur du présent de l’indicatif des verbes soulignés est :
‒ Pour moi, il est juste que désormais je sois libre (l. 359) : présent d’énonciation ;
‒ Les yeux fermés, nous supportons l’orage déchaîné par les dieux (l. 383) : présent de
narration ;
‒ Il est doux d’échapper au malheur ; il est pénible d’y pousser ceux qu’on aime (l. 397) :
présent de vérité générale.

Faire le bilan
13. Le garde vient sur scène une première fois pour annoncer que l’ordre de Créon a été
enfreint sans pouvoir dire par qui, puis une seconde fois pour amener la coupable.
Il permet à Créon de réaliser que ses décisions ne sont pas acceptées par tous et que la
coupable est sa propre nièce qu’il va devoir punir. Le garde sème donc le désordre et la
perturbation.

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Le garde est veule et lâche, refuse toute responsabilité, n’est préoccupé que de lui-même et de
sa sauvegarde.

À toi de jouer
14. On veillera à conserver un niveau de langage courant correct, même si l’on peut imaginer
que des soldats ne sont pas tendres entre eux. La malveillance doit surtout apparaître dans le
choix des accusations.
On fera apparaître les accusations que les soldats peuvent porter entre eux pour dégager leur
responsabilité (« C’était ton tour de garde, pas le mien »… « J’ai bien vu que tu n’arrivais pas
à garder les yeux ouverts »… « Tu n’as jamais su monter la garde correctement, tu préfères
rêvasser »…).

Séance 5. Caractériser les personnages principaux

 Le travail en classe

• On établira la distinction entre personnage principal et personnages secondaires.


On rappellera que les personnages principaux sont ceux qui sont au centre de la pièce, ici : qui
portent le conflit. La pièce porte d’ailleurs le nom d’un des deux personnages principaux.

• On montrera tout ce qui oppose d’emblée ces deux personnages (homme-femme, vieillesse-
jeunesse, roi-sujet…).

 Corrigé du questionnaire n° 3

As-tu bien lu ?
1. Antigone prononce dans le second épisode cette phrase pour expliquer son attitude : « Je ne
pensais pas que les décrets eussent assez de force pour que les lois non écrites, mais
immuables, émanées des dieux, dussent céder à un mortel. »
2. Hémon dit à Créon au moment de le quitter : « Pour toi, tu ne me reverras plus jamais sous
tes yeux ». Il sous-entend ainsi qu’il va disparaître, donc se suicider.
3. Créon veut enterrer Antigone vivante.

Créon
4. Les propos de Créon révèlent son caractère profond. Il est essentiellement autoritaire
puisqu’il ne cède à aucun argument, à aucun sentiment. Au contraire, il affirme : « Ces âmes
si opiniâtres s’abattent aisément ». Il est également violent puisqu’il menace ceux qui lui
résistent : « Il pourrait en cuire à ceux qui tardent à l’emmener. »
Mais ses propos révèlent aussi sa lâcheté : « Nous sommes innocents de ce qui lui arrive »,
son orgueil : « elle m’outrageait… elle ajoute un second outrage », sa misogynie : « Une
femme ne fera pas ici la loi. »
5. Créon qualifie son fils deux fois d’esclave d’une femme.
6. Au début du premier épisode, Créon paraît critiquer la tyrannie. Cependant Antigone (au
second épisode) lui dit : « Tous ceux qui m’écoutent approuveraient mes paroles si la crainte
ne paralysait leur langue. Mais un des privilèges de la tyrannie c’est de pouvoir faire et dire ce
qui lui plaît », et Hémon (au troisième épisode) affirme : « Une cité n’est plus une cité quand
elle est la propriété d’un homme seul ! », ce qui montre bien que Créon agit lui-même en
tyran.

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Antigone
7. On peut proposer le tableau suivant.

Quand Créon dit : Antigone répond :


Tu ne rougis pas de prendre un parti différent des Il n’y a point de honte à honorer un frère.
Thébains ? (l. 462, p. 35)
Étéocle n’était-il pas aussi ton frère ? Oui, fils de la même mère et du même père.
Pourquoi te montres-tu impie envers lui ? Ce langage, le mort ne l’approuverait pas.
Polynice ravageait ce pays ; Étéocle le défendait. Cependant Hadès désire que les lois soient
égales.
Jamais un ennemi ne devient un ami. Moi, je suis née pour partager l’amour et non la
haine. (l. 480, p. 36)

8. Créon à bout d’argument finit par dire à Antigone : « Va donc aux enfers ; puisque tu as
besoin d’aimer, aime ceux qui les habitent. Moi vivant, une femme ne fera pas ici la loi. »
9. Les propositions suivantes sont celles qui correspondent aux reproches qu’Antigone fait à
Ismène : tu as refusé de m’aider ; tu es l’alliée de Créon ; tu n’aimes qu’en paroles ; tu as
choisi de vivre.
10. Dans le quatrième épisode, Antigone regrette que ni la cité ni ses amis ne la pleurent, elle
se sent totalement seule devant la mort : « personne n’est là pour verser une larme amie, un
regret sur mon malheur… je n’ai pas un ami qui me pleure ; Personne ne me pleure, je n’ai
plus d’amis ». Elle regrette aussi de ne pas avoir connu la joie du mariage avec Hémon : « je
n’ai pas connu les joies de l’hyménée ». Enfin elle implore les dieux en aveugle, ne sachant si
elle a tort ou raison : « En quoi donc ai-je blessé la justice des dieux ? À quoi bon dans mon
malheur tourner vers eux mes regards ? lequel appeler à mon secours ? on m’accuse
d’impiété, moi qui fus toujours pieuse. Eh bien, oui, si les Dieux trouvent bon mon supplice,
je porterai, j’y consens, la peine de mon crime. Mais si ce sont mes ennemis qui sont
coupables, puissent-ils ne pas souffrir plus de maux qu’ils ne m’en font injustement
endurer ? »

La langue et le style
11. Dans la réplique de Créon (l. 487-490, p. 35), on peut relever une comparaison : « comme
une vipère » et une métaphore : « deux fléaux prêts à renverser mon trône ».
12. Si Antigone nomme Créon par son nom, jamais Créon ne nomme Antigone. Il l’interpelle
par : « Toi qui inclines ton front vers la terre » (l. 400, p. 33), puis parle d’elle en la désignant
par les mots « femme » ou « jeune fille » souvent précédés du déterminant démonstratif
« cette » qui se charge d’une valeur péjorative.

Faire le bilan
13. Voici le tableau complété.

Créon Antigone
C’est un homme. C’est une femme.
Il est âgé. Elle est jeune.
Il est libre, c’est le roi. Elle est prisonnière.
Il a interdit d’enterrer Polynice. Elle est allée enterrer Polynice.
Il impose des lois humaines. Elle respecte les lois divines.
Il veut qu’on lui obéisse. Elle désobéit.

© Éditions Hatier, 2012 13


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Donne ton avis


14. On pourra réutiliser les arguments de Créon : le respect du père et de ses décisions ; le fait
qu’Antigone est perverse et qu’elle désobéit à la loi humaine ; l’acceptation par tous des
décisions du chef parce que c’est ainsi ; une femme n’a aucun droit de parole.
On pourra en proposer d’autres en veillant à rester vraisemblable, par exemple : Créon veut
seulement faire peur à son fils et à Antigone mais c’est un stratagème et il n’a pas l’intention
de la faire mourir.

Séance 6. Étudier la place des dieux dans la tragédie

 Le travail en classe

• Le travail s’appuie sur le prologue et les épisodes 1 à 5 (p. 13 à 61).

• En analysant les propos du devin, on permettra aux élèves de déterminer la place qui était
réservée aux dieux et à la divination dans la société grecque. L’époque de Périclès est une
période charnière pour la pensée grecque.

 Corrigé du questionnaire n° 4

As-tu bien lu ?
1. Tirésias et Créon se sont déjà rencontrés puisque Créon dit au devin : « Je ne me suis
jamais, du moins jusqu’ici, écarté de tes conseils » et « Je puis attester que j’ai éprouvé
l’utilité de tes avis. »
2. Créon se méfie de Tirésias car il l’accuse d’avarice.
3. La phrase qui montre que Créon a enfin changé d’avis est la dernière de l’épisode 5 : « Je
pars. Allez tous, esclaves, présents et absents, prenez des haches et courez vers la colline. Et
moi, puisque j’ai changé de dessein, moi qui avais enchaîné la jeune fille, eh bien ! j’irai et je
la délierai. Je crains bien de reconnaître que le meilleur est de vivre en observant les lois
établies. »

Le rôle de Tirésias
4. Les verbes à la première personne du singulier (l. 844, p. 54 à l. 855) sont : « J’étais assis »,
« J’observe », « J’entends », « Je le reconnus », « J’interrogeai », « J’appris de cet enfant. ».
Ils permettent de suivre les étapes du présage que Tirésias a reçu des dieux. Tirésias est
aveugle. Ce sont les oiseaux qui par leur bruit le préviennent. Puis il fait des sacrifices que lui
décrit l’enfant qui le guide ; il comprend ainsi le message des dieux.
5. Ces éléments des sacrifices qu’observe Tirésias sont de mauvais présage : la flamme n’est
pas brillante ; la graisse des victimes fond et se répand sur la cendre, fume et pétille, le fiel se
disperse dans l’air en vapeurs ; et, ruisselants de la graisse qui les couvrait, les os demeurent à
nu.
6. Tirésias est obligé de lancer des menaces (l. 905 à 923, p. 57) pour que Créon cesse de
l’insulter.
7. Les « terribles menaces » proférées par Tirésias sont les suivantes :
‒ tu donneras un mort en échange des morts ;
‒ les Furies te feront tomber dans de semblables malheurs ;
‒ tous se lamenteront dans ton palais.

© Éditions Hatier, 2012 14


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Les évocations divines et mythologiques


8. Les seuls dieux que nomment Créon et Antigone sont Zeus, Hadès et les dieux infernaux,
Perséphone.
9. Le chœur fait référence dans le prologue (antistrophe 1) à Arès et à Zeus ; dans le
stasimon 2 (strophe 2) à Zeus ; dans le stasimon 3 à Éros ; dans le stasimon 4 à Danaé, à Arès,
à Bacchus, aux Bacchantes, aux Muses, à Borée, à la Parque ; dans le stasimon 5 à Bacchus.
10. Le mythe d’Œdipe est évoqué à plusieurs reprises.
Ismène dans le prologue évoque la mort d’Œdipe, son père, qui après avoir lui-même
découvert ses crimes, se creva les deux yeux de sa propre main. Elle rappelle à sa sœur
l’histoire familiale qui les laisse seules sans protection.
Le chœur paraît garder beaucoup d’admiration pour Œdipe : « À ce caractère farouche on
reconnaît la fille du farouche Œdipe. Elle ne sait pas céder au malheur. »
Créon, lui, évoque Œdipe pour expliquer aux Thébains sa propre arrivée au pouvoir : « Je
vous ai convoqués entre tous et priés de venir, car je sais que vous avez toujours respecté le
trône puissant de Laïos. Je sais aussi que pendant le règne d’Œdipe et après sa mort, vous
avez gardé à ses fils des sentiments fidèles. Et maintenant qu’ils sont morts, terminant en un
jour leur double destinée, auteurs et victimes à la fois d’un criminel fratricide, c’est moi qui
possède la puissance et le trône comme plus proche parent des défunts. » Il ne porte aucun
jugement sur Œdipe.

La langue et le style
11. Discours indirect (l. 907 à 911, p. 57) : « Tirésias disait que Créon donnerait un mort en
échange des morts, parce qu’il avait précipité une âme vivante aux enfers et l’avait
indignement enfermée dans la tombe, parce qu’enfin il retenait là loin des dieux infernaux, et
c’était un sacrilège, un cadavre privé des derniers honneurs. »
Les transformations effectuées concernent les temps des verbes et leur personne, ainsi que
l’adverbe de lieu ici.
12. Discours direct (l. 229 à 233, p. 24) : « Je déclare que je suis prêt à prendre dans mes
mains des charbons ardents, à passer à travers la flamme, à attester les dieux que je n’ai point
fait la chose, que je ne suis point complice de celui qui l’a méditée et accomplie. »
Les transformations effectuées concernent les temps et personnes des verbes et les accords des
attributs.

Faire le bilan
13. Créon pense que pour faire régner l’ordre dans la cité il faut imposer justice et lois
humaines. Le devin Tirésias est un humain que Créon soupçonne d’avarice, d’être
corrompu par l’argent, pourtant il décrit les présages envoyés par les dieux avec beaucoup
de précisions. C’est le chœur, constitué de vieillards thébains, qui oblige Créon à accepter de
revenir sur sa décision contre Antigone. Cette tragédie était le reflet de la société grecque
du Ve siècle dans laquelle la croyance en l’homme prend le pas sur les croyances divines.

À toi de jouer
14. Il arrive d’accepter les moyens de voyance et d’accès au monde des esprits parce que, face
à l’inconnu de l’avenir, chercher à connaître ce qui peut se produire permet d’écarter ses
angoisses (on peut évoquer aussi dans le monde de l’Antiquité la grande renommée de la
Pythie de Delphes).

© Éditions Hatier, 2012 15


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C’est aussi se rassurer quand on a perdu un être cher en imaginant qu’on peut le retrouver (on
peut évoquer Victor Hugo qui faisait des expériences de spiritisme pour communiquer avec sa
fille morte noyée).
Mais ceux qui rejettent tables tournantes, boule de cristal ou autre horoscope avancent
l’argument de la raison, du rationnel. Au nom de la science qui cherche à tout démontrer, ils
tournent en dérision toute prédiction, récusent le paranormal. Ils considèrent que le monde
matériel et tangible qui les entoure ne peut cacher un monde inconnu peuplé d’ombres.

Séance 7. Faire le point sur la montée du tragique

 Le travail en classe

• L’étude s’appuie sur l’ensemble de la pièce.

• On peut aisément relever les éléments dramatiques au fil du texte et déterminer le crescendo
dramatique jusqu’au dénouement.

• On verra comment, dès le prologue, est créée une atmosphère dramatique puis comment les
entrées successives des personnages vont ajouter à l’ambiance de tragédie tout en tenant en
haleine le spectateur qui jusqu’au bout peut attendre un retournement de situation.

 Corrigé du questionnaire n° 5

As-tu bien lu ?
1. À la fin de la pièce de Sophocle, Créon, Ismène et Tirésias sont encore vivants.
2. On comprend que la malédiction de Tirésias s’est réalisée au début de l’exode, avec les
premières paroles du messager.
3. Créon, lorsqu’il apprend qu’il est « trop tard », comprend qu’il est responsable de tout. Il
est désespéré et réclame sa propre mort.

L’agencement des éléments dramatiques


4. a. Voici le tableau des présences des personnages sur scène.

Créon Antigone Ismène Hémon Eurydice Tirésias Garde Messager 1 Messager 2 Chœur
Prologue X X
Épisode X X X
1
Épisode X X X X X
2
Épisode X X X
3
Épisode X X X
4
Épisode X X X
5
Exode X X X X X

b. Si l’on observe les personnages en scène dans les cinq épisodes :


‒ Créon et le chœur sont présents sur scène en continu ;
‒ Ismène, Hémon et Tirésias n’apparaissent que dans un seul épisode ;
‒ Antigone rentre et sort selon les épisodes.

© Éditions Hatier, 2012 16


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c. Antigone apparaît pour la dernière fois dans le quatrième épisode.


5. Les propos tenus par les personnages permettent de dire que le chœur donne des ordres à
Créon dans un des deux épisodes.

Le dénouement
6. Dans l’exode le premier messager s’adresse successivement au chœur des vieillards
thébains puis à Eurydice. Il ne répète pas deux fois la même chose. Au chœur il dit l’essentiel,
à Eurydice, il raconte en détail ce qu’a fait son mari.
7. Avant l’arrivée du second messager, Créon dit : « dans ce moment d’erreur, un dieu
courbait ma tête sous sa pesante main ; il m’a poussé dans une voie cruelle, foulant aux pieds
mon bonheur renversé ». Il rend responsable « un dieu » et se dégage de toute responsabilité.
8. L’annonce du second messager accable Créon parce que sa femme l’a traité de meurtrier.
9. Le dernier mot que Créon prononce est « destin », « un intolérable destin », c’est-à-dire une
chose à laquelle il ne pouvait échapper, contre laquelle il ne pouvait lutter. Le destin, c’est ce
qui arrive à l’homme sans que l’homme choisisse sa voie. Dans l’Antiquité, les dieux étaient
responsables du destin heureux ou malheureux des humains.
10. Sophocle n’a pas fait annoncer les deux nouvelles par un seul et même messager pour
amplifier progressivement la situation tragique finale.

La langue et le style
11. Le point d’exclamation est abondamment utilisé par Créon dans toutes ses dernières
paroles, pour montrer son désarroi, son indignation, son agitation.
12. Le lien logique qui unit ces phrases prononcées par Créon (l. 1 131 à 1 133 p. 68) :
« Aucun mortel ne portera à ma place la responsabilité de ces crimes. Car c’est moi qui l’ai
tuée ! » indique la cause.
La réécriture de ce texte donne : « C’est moi qui l’ai tuée si bien qu’aucun mortel ne portera à
ma place la responsabilité de ces crimes. »

Faire le bilan
13. Sophocle parvient à renouveler l’intérêt tragique d’un sujet connu.
a. Créon pourrait éprouver de la compassion, de la pitié vis-à-vis des membres de sa famille ;
il pourrait hésiter à condamner à mort sa nièce et future belle-fille. En réalité, il paraît agir
comme un étranger cruel et froid à leur égard.
b. On pourrait penser qu’Hémon arriverait à faire pression sur son père, à le faire plier,
revenir sur sa décision ; il n’en est rien, au contraire. Hémon exaspère son père qui semble se
raidir dans sa posture de tyran.
c. Le premier messager annonce dans l’exode la mort d’Antigone et celle d’Hémon à
Eurydice, sa mère, qui maudit Créon et le juge responsable de ce drame. Un second messager
annonce à Créon qui vient d’être le témoin de la mort d’Hémon que sa femme Eurydice s’est
aussi suicidée. Créon enfin conscient de sa responsabilité appelle la mort.

À toi de jouer
14. On peut attendre des élèves un récit tel que celui-ci :
Créon entra dans la « chambre d’hyménée » sur les talons de son fils. Hémon tenait déjà dans
ses bras Antigone qui respirait difficilement. Créon se jeta à genoux devant eux les suppliant
de vivre et de lui pardonner son erreur. Il était aveuglé par les dieux. À présent, il avait
l’impression de se réveiller au milieu d’un cauchemar. Il voulait seulement leur bonheur et le
pouvoir lui importait peu.
Les jeunes gens restaient silencieux, incrédules. L’attitude de Créon ne laissait pourtant aucun
doute, il n’y avait pas de piège dans ses paroles. Hémon lui tendit la main pour qu’il se

© Éditions Hatier, 2012 17


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relevât. Créon regarda Antigone droit dans les yeux et lui promit que Polynice recevrait une
sépulture équivalente à celle d’Étéocle. Antigone esquissa un sourire puis s’appuyant sur son
fiancé sortit de ce lieu qui avait failli devenir son tombeau.

Séance 8. Conclure sur le déroulement d’une tragédie

 Le travail en classe

• Cette séance est une séance d’évaluation notée. Les élèves auront révisé ce qui a déjà été
étudié à propos d’Antigone de Sophocle. Le tragique et son traitement, sa montée et son
dénouement, sont considérés comme compris.

• Voir l’évaluation n° 2.

 Corrigé de la fiche d’évaluation n° 2

Fais le point sur tes connaissances


1. Cet extrait de situe à la fin du quatrième épisode : Créon a décidé d’enfermer Antigone
vivante dans un tombeau.
2. Dans les tragédies, les mythes issus des grandes épopées prennent vie et provoquent une
émotion intense : le spectateur est effrayé par la monstruosité de certains personnages
comme Médée qui tue ses enfants ; il est ému par la souffrance des personnages qui subissent
les dures lois de leur destin, telle Antigone.

Analyse le texte grâce à tes connaissances


3. On relèvera les phrases suivantes :
‒ Polynice, j’ai recouvert tes restes de poussière, et voici le prix que j’en reçois ;
‒ Créon, lui, voit là une faute, une audace criminelle ;
‒ on m’accuse d’impiété.
4. Le chœur fait le point sur ce qui se passe. Ici, s’appuyant sur les paroles et le ton
d’Antigone, il relève la révolte et l’indignation de la jeune fille qui se sent très seule.
5. a. Il s’agit d’un lien de cause.
b. La phrase réécrite est : « Je vous ai lavés et parés de mes mains si bien que je trouverai ton
affection ô ma mère, la tienne enfin, Étéocle, mon frère. » On met en évidence le lien de
conséquence.
6. Le caractère violent et autoritaire de Créon apparaît dans l’expression à la fois menaçante et
familière : « il pourrait en cuire ».
7. Pour le passé : Antigone évoque ses morts, son père, sa mère, ses frères et les gestes rituels
à leur égard. Les verbes sont au passé composé : « j’ai lavé », « j’ai paré », « j’ai répandu »,
« ai-je blessé ».
Pour le présent : elle fait le bilan et décrit ses sentiments. Les verbes sont au présent : « je
garde », « je me vois », « je descends ».
Pour le futur : elle se rassure en pensant aux siens qu’elle va retrouver et elle attend que
justice soit faite. Les verbes sont au futur : « je trouverai », « je porterai », « je vais
rejoindre ».
8. Les deux phrases qui annoncent l’issue de la pièce sont :
‒ « je descends vivante à la demeure des morts » ;
‒ « si ce sont mes ennemis qui sont coupables, puissent-ils ne pas souffrir plus de maux qu'ils ne m'en
font injustement endurer ? »
9. Perséphone accueille les morts : « les morts, que Perséphone a reçus à leur trépas ».
© Éditions Hatier, 2012 18
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Les dieux paraissent totalement indifférent à la souffrance humaine dans ce monde : « À quoi
bon dans mon malheur tourner vers eux mes regards ? lequel appeler à mon secours ? »

Séance 9. Dégager les thématiques de la pièce

 Le travail en classe

• Le travail porte sur l’ensemble de la pièce.

• On étudiera les différents problèmes soulevés dans les dialogues de la pièce et les positions
prises par les différents personnages.

 Corrigé du questionnaire n° 6

As-tu bien lu ?
1. Polynice peut apparaître comme un ennemi de Thèbes parce qu’il a voulu renverser et
livrer aux flammes sa patrie.
2. La loi divine impose de rendre au mort des honneurs funèbres et de l’ensevelir. Créon
impose sa propre loi tout humaine et menace de lapidation quiconque s’approchera du corps
de Polynice.
3. Créon est un roi.

Pouvoir humain, pouvoir divin


4. Pour Antigone, les lois non écrites sont immuables, proviennent des dieux, elles ne sont ni
d’hier, ni d’aujourd’hui, elles sont éternelles et personne ne sait quand elles ont pris
naissance. Si on les transgresse, on s’expose à la vengeance des dieux.
5. Créon de son côté impose lois et décrets écrits pour préserver son pouvoir.
6. D’après l’ensemble de la pièce, les personnes qui sont d’accord avec Antigone sont :
Ismène, Hémon et Tirésias.
Les personnes qui sont d’accord avec Créon sont : le garde parce qu’il est soldat et doit obéir
au chef.

Les limites du pouvoir


7. Créon définit ainsi ses principes dans le premier stasimon : « Pour moi, quiconque
gouvernant un État ne suit pas l’avis des meilleurs, mais ferme les bouches par la crainte, est
le pire des tyrans : tel est et tel a toujours été mon avis. Et qui préfère un ami à sa propre
patrie, je le méprise. Oui, moi, que Zeus qui voit tout m’en soit témoin, je ne saurais me taire
en voyant le malheur menacer mes concitoyens ; ni je ne voudrais jamais prendre pour ami
l’ennemi de l’État. Car je sais que c’est l’État qui assure notre salut, et tant que son sort est
prospère nous avons assez d’amis. »
8. Voici le tableau complété.

Créon est comme un tyran comme un homme comme un fou


considéré par… effrayant par… par…
Dans l’épisode 1 le garde
Dans l’épisode 2 Antigone Antigone Antigone
Dans l’épisode 3 Hémon Hémon
Dans l’épisode 5 Tirésias

© Éditions Hatier, 2012 19


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9. Dans le troisième épisode, dans son face à face avec Hémon, Créon poursuit son idée de
vengeance à l’égard de la jeune fille, totalement sourd aux arguments d’Hémon. Pire, il donne
cet ordre à un garde : « Amène cette femme odieuse pour que sous ses yeux, à l’instant, elle
meure en présence de son fiancé. » Et il reste insensible à la protestation de son fils qui lui
dit : « Non, certes, pas devant moi ! ne le crois pas ; non, elle ne mourra pas en ma présence.
Pour toi, tu ne me reverras plus jamais sous tes yeux ; je te laisse donner ta folie en spectacle
à tes complices. »
Créon ne semble humain, capable de sentiments, qu’à la fin de la pièce, dans l’exode, quand il
apprend qu’il est responsable du suicide de sa femme et qu’il a vu son fils se tuer et Antigone
morte.

La langue et le style
10. a. Les verbes à la deuxième personne du singulier de l’impératif présent sont : « Souviens-
toi » ; « viens » (x 3) ; « quitte » ; « franchis ».
b. Les verbes du premier groupe ne prennent pas de -s à la deuxième personne du singulier de
l’impératif présent.
Les formes conjuguées des verbes sont : conduis, loue, guide, secours et chéris.

Faire le bilan
11. a. Le thème principal de cette pièce de théâtre est le problème du respect de l’autorité
humaine.
b. Les autres thèmes également abordés en relation avec le pouvoir sont le rapport entre
religion et état, et la place de la femme dans la société.

À toi de jouer
12. On pourra développer une des idées suivantes, en prenant amour dans un sens large :
‒ par amour on peut se surpasser ;
‒ par amour on peut agir de façon désintéressée (bénévolat) ;
‒ par amour on peut faire jaillir la paix (cf. les Sabines dans l’Histoire romaine)…

Séance 10. Étudier un groupement de documents modernes utilisant le mythe


d’Antigone

 Le travail en classe

• Pour le texte d’Anouilh, il sera profitable pour des élèves de 3e de situer ce texte dans son
moment d’écriture et d’évoquer le totalitarisme, la résistance et la collaboration, tout en
gardant le mythe antique en toile de fond.
• On peut prendre le texte de Bauchau comme point de départ d’un travail sur
l’autobiographie et le roman à la première personne.
• Dans tous les cas, on déterminera la pérennité du mythe d’Antigone et les transformations
subies par le mythe antique.

 Corrigé du questionnaire du groupement « Textes et image »

As-tu bien lu ?
1. Les deux textes racontent un moment du mythe d’Antigone : dans le premier, Créon ne
veut pas qu’Antigone meurt et il essaie de la sauver. Dans le deuxième texte, Antigone est
déjà condamnée à mort et crie un non formidable.

© Éditions Hatier, 2012 20


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2. Les éléments qui se trouvent à la fois dans les documents 1 et 2 et dans le texte de Sophocle
sont : les personnages d’Antigone et de Créon ; Créon est exaspéré par Antigone.

Dans la lignée de Sophocle


3. On relèvera les phrases suivantes :
‒ document 1 : « Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une minute, toi aussi, petite
idiote ! »
‒ document 2 : « Créon ne voit plus, n’entend plus que moi, je suis devenue l’unique objet de
sa fureur. Il veut parler, donner des ordres mais mon cri le submerge, pénètre de force dans
ses oreilles, le fait rugir sans que sa voix parvienne à couvrir celle qui n’est plus la mienne. »
4. a. Antigone défie Créon et n’entrevoit qu’une seule issue :
Dans le document 1, elle dit : « Je suis là pour vous dire non et pour mourir. »
Dans le document 2, elle dit : « Ce non frappe de face le beau visage et le mufle d’orgueil de
Créon. Entre lui et moi il ne reste plus que la mort et les soldats. »
b. Chez Sophocle, plusieurs répliques peuvent convenir dans le second épisode. Par exemple :
« moi, je suis morte depuis longtemps et je ne puis être utile qu’aux morts », dit Antigone et
Créon un peu plus loin s’écrie : « À mes yeux comme aux tiens. Plus de délais ! Gardes,
emmenez-les dans le palais. »
5. Le document 1 (Antigone d’Anouilh) est plus proche de celui de Sophocle du point de vue
de la forme puisqu’il s’agit également d’une pièce de théâtre.

Des choix modernes


6. Le niveau de langue utilisé dans ces phrases du document 1 est familier, voire vulgaire. Le
parti pris d’utiliser un tel niveau de langage permet de réduire la distance personnages /
spectateurs, rendant les personnages plus humains, plus accessibles. Mais on peut aussi y voir
une intention satirique : un chef peu digne d’être chef…
7. Cette scène décrite dans le document 2 n’est pas réelle mais métaphorique, pour rendre
l’idée de la violence du cri qui semble tout emporter et tout arracher sur son passage comme
un cyclone. L’esprit satirique de l’auteur apparaît mettant sur le même plan concret et
abstrait : « les médiocres débris de leurs insignes et de leurs dignités ».
8. Le texte de Bauchau est différent en ce qu’il est un roman et que c’est Antigone elle-même
qui raconte son histoire.

Lire l’image
9. Voici le tableau complété.

Description (objets, Ismène (à gauche) Antigone (à droite)


formes…)
Marionnette faite en… Papier froissé Papier froissé
Vêtements Robe avec ceinture Robe avec ceinture
Coiffure Un fichu rouge, mèche sur le front Un fichu rouge, mèche sur le front
Regard Franc, yeux ouverts Yeux baissés
Expression du visage Sérieuse Butée, fermée
Ressemblance avec un Oui / Non Oui / Non
personnage réel

10. Ces marionnettes en papier peuvent facilement se déchirer ; elles sont donc éphémères.
Or Antigone est condamnée à mourir. Elle représente une jeune fille fragile.
Ces marionnettes ne ressemblent à personne si bien qu’elles laissent notre esprit libre
d’imaginer. Celle qui paraît la plus repliée sur elle-même est Antigone.

© Éditions Hatier, 2012 21


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11. On peut dire que la marionnette de gauche a l’air plus décidé et qu’à ce titre elle devrait
figurer Antigone, mais la marionnette de droite semble plus réfléchie, plus pensive et butée et
correspond mieux que l’autre à l’image que l’on se fait d’Antigone.

À toi de jouer
12. On rappellera à l’occasion de cet exercice d’écriture les contraintes propres à l’écriture
d’une lettre :
‒ lieu et date d’écriture en haut à droite ;
‒ plus bas au milieu de la ligne « Chère Antigone », et non « Bonjour ».
On fera ensuite apparaître nettement les trois paragraphes bien définis dans le sujet (avec
retour à la ligne et alinéa pour chacun) :
‒ les raisons de la lettre (sympathie, sentiment de proximité morale…) ;
‒ les sentiments de révolte contre Créon (décision injuste, arbitraire, inhumaine…) ;
‒ les raisons de résister.
On proposera enfin :
‒ une formule de politesse finale (et non « salut » ou « ciao ») ;
‒ une signature.

Séance 11. Mettre le ton, faire des gestes, prendre des postures

 Le travail en classe

• Il serait regrettable d’étudier une pièce de théâtre sans jamais « s’essayer » au théâtre.

• À partir de l’apprentissage du texte d’Anouilh, on peut construire une séance de travail


essentiellement dédiée à l’oral.
D’une part, on peut travailler sur la voix, les intonations. On veillera à faire des propositions
multiples pour une même phrase et exercer ainsi le sens critique : pourquoi le ton est juste ou
pourquoi il ne l’est pas.
D’autre part, on peut travailler sur la posture (les marionnettes de papier sont tout à fait
intéressantes à ce propos) et sur la gestuelle, en soutien ou en complément du ton et du texte.

• On pourra prolonger en se demandant si l’interprétation proposée pour les personnages issus


du texte de Jean Anouilh conviendrait pour les mêmes personnages du texte de Sophocle.

Séance 12. Exploiter les informations de l’enquête « Le théâtre au siècle de


Périclès »

 Le travail en classe

• Cette séance propose aux élèves de s’intéresser aux informations fournies par l’enquête « Le
théâtre au siècle de Périclès » pour établir un lien clair.

• On recherchera des renseignements dans un document pour compléter ce qu’une tragédie


grecque nous apprend sur le théâtre et la vie en Grèce au siècle de Périclès.

© Éditions Hatier, 2012 22


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 Corrigé du questionnaire n° 7

As-tu bien lu ?
1. L’action de la tragédie de Sophocle commence au moment où le nouveau roi, Créon, vient
de célébrer les funérailles d’Étéocle et de proclamer l’interdiction, sous peine de mort, de
célébrer celles de Polynice, considéré comme traître à sa patrie. Le corps de Polynice doit
rester dans la campagne sans sépulture, proie des vautours et autres charognards. Antigone
refuse la décision de Créon, au nom de la piété filiale et des lois divines supérieures aux lois
humaines. Seule, elle va procéder aux rites funéraires. Arrêtée, elle tient tête, elle une femme,
à son oncle le roi. Il fait appliquer la condamnation : Antigone est emmurée vivante.
2. Les éléments de la pièce de Sophocle qui font apparaître le caractère religieux du concours
de théâtre sont l’évocation des lois non écrites et l’évocation de Dionysos.

L’organisation du spectacle dramatique


3. Voici les correspondances :
diazomata → promenoirs
kerkides → escaliers
parodos → entrée
proskénion → avant-scène
thymélé → autel de Dionysos
4. Voici le tableau complété.

Personnages Acteur tenant le rôle Personnages féminins Acteur tenant le rôle


masculins
Créon Acteur 1 Antigone Acteur 2
Garde Acteur 3 Ismène Acteur 3
Hémon Acteur 2 ou 3 Eurydice Acteur 3
Tirésias Acteur 2 ou 3
Messager 1 Acteur 2
Messager 2 Acteur 3

5. Dans les semaines précédant le spectacle


À Athènes, avant les Lénaïa et avant les Grandes Dionysies, les archontes préparaient les
représentations. Ils devaient d’abord désigner les chorèges, citoyens riches chargés de
recruter, d’entretenir et d’équiper à leurs frais les chœurs formés de quinze choreutes pour les
tragédies ou de vingt-quatre pour les comédies.
Ensuite ils choisissaient les poètes qui prendraient part au concours accompagnés d’un chœur.
Chaque poète, en effet, était son propre metteur en scène et dirigeait son chœur, ce qui
demandait des savoir-faire extrêmement variés puisque le chœur chantait et dansait au son du
hautbois, un peu comme dans un opéra actuel. Il existait cependant des maîtres de chœur qui
pouvaient aider ou même remplacer le poète.
Enfin le choix des acteurs principaux ‒ les protagonistes ‒ revenait également aux archontes.
Chaque chorège, appelé après tirage au sort, pouvait choisir son poète.
Puis, par tirage au sort de nouveau, on attribuait un protagoniste à chaque poète.
Les poètes et leurs troupes pouvaient finalement être présentés au peuple. Chaque poète
déclarait du haut d’une estrade son nom, les titres et les sujets de ses pièces, les noms de ses
interprètes. C’était le proâgon, l’annonce officielle des spectacles qui auraient lieu à
l’occasion des fêtes en l’honneur de Dionysos.
Le jour du spectacle
Les Athéniens s’installent au théâtre. Les places du premier rang étaient réservées aux prêtres
et aux magistrats, ainsi qu’aux Athéniens et aux étrangers qui avaient reçu le privilège de la
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proédrie, c’est-à-dire de la préséance. Les femmes étaient groupées sur les gradins les plus
élevés.
Chacune des dix tribus avait un emplacement bien établi. Mais les bagarres restaient
nombreuses au moment de l’installation et des « porteurs de baguettes », véritables forces de
l’ordre du théâtre, devaient intervenir fréquemment. Pour des séances qui duraient la journée
entière, tous voulaient être installés au mieux et apportaient même à boire et à manger !
Au moment du choix du vainqueur
À la fin des concours avaient lieu le jugement et la remise des prix. Dix juges avaient été tirés
au sort au début des représentations. Ils votaient à la fin des spectacles mais par un nouveau
tirage au sort on ne conservait que cinq suffrages sur les dix exprimés. On procédait pour ce
tirage au sort comme pour le choix des magistrats, à la seule différence que l’on n’utilisait pas
des fèves blanches et noires mais des cubes blancs et noirs ! De telles précautions évitaient les
tricheries et manœuvres déloyales en tout genre. La foule elle-même par ses cris et ses gestes
essayait d’intimider ou d’influencer les juges, contraignant les « porteurs de baguette » à
calmer les enthousiasmes trop vifs.
6. Pour éviter les tricheries et le favoritisme, les manœuvres déloyales, pour que les chances
soient réparties selon une décision aléatoire donc divine pour les Grecs de l’Antiquité, on
procédait par tirage au sort : chaque chorège, appelé après tirage au sort, pouvait choisir son
poète. Puis, par tirage au sort de nouveau, on attribuait un protagoniste à chaque poète.
On procédait également à plusieurs tirages au sort au moment du choix du vainqueur : les
juges étaient tirés au sort, puis on tirait au sort parmi leur vote.

La vie de la cité
7. Tous les citoyens se réunissaient en assemblée, l’Ecclésia, trois fois par mois, pour voter
les lois. Les décisions de ces assemblées étaient souveraines. Parmi ces citoyens, des
magistrats étaient élus ou tirés au sort. On peut citer : les archontes, au nombre de neuf, tirés
au sort parmi les candidats élus (dix par tribu), qui organisaient les fêtes religieuses,
codifiaient les lois, présidaient les tribunaux. Les stratèges, élus au nombre de dix, qui
commandaient les armées, la flotte, négociaient les traités et fixaient en temps de guerre le
montant de l’impôt. Les prytanes, au nombre de cinq cents citoyens tirés au sort chaque
année, qui préparaient les projets de loi soumis à l’Ecclésia.
8. Les auteurs tragiques athéniens du Ve siècle ont mis en avant : la nécessaire défense de
l’ordre civique et l’importance de l’humain et de ses sentiments.
9. L’utilisation des mythes permettait de dénoncer des comportements humains dont la
responsabilité avait été rejetée sur le destin, donc sur la volonté divine.
Le mythe de Médée permet de dénoncer la monstruosité de l’humain incapable d’aller à
l’encontre de son destin.
Le mythe d’Antigone permet de dénoncer l’aveuglement de l’homme tyrannique et de
montrer le triomphe de la volonté humaine.
Le mythe d’Œdipe permet de dénoncer un comportement existant dans chaque humain
comme la psychanalyse le montre.

Faire le bilan
10. Pour les Athéniens, voir représenter au théâtre le mythe d’Antigone devait les amener à
réfléchir sur l’importance des lois et les limites du pouvoir. Le destin ne pouvait plus être
considéré comme seul responsable des situations tragiques.
11. Pour nous, au XXIe siècle, Antigone reste l’image d’une jeune fille résistante face à un
adulte rigide.

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12. Quelques pistes de réponse :
‒ on peut repartir du constat que les mythes évoquent des questions et des angoisses
fondamentales de tout être humain ;
‒ il est facile de reprendre le mythe d’Œdipe puisque Freud nous a montré le chemin, mais le
mythe d’Antigone peut permettre d’échanger très largement avec des adolescents (et tout
particulièrement en présentant quelques extraits supplémentaires d’Antigone d’Anouilh) en
leur montrant qu’Antigone s’opposant à Créon, c’est chacun d’eux avec leurs aspirations
d’adulte, leur manque d’expérience, leur impression de tout savoir et d’être capable de tout et
que Créon, c’est l’adulte qui veut imposer ses règles et son autorité parce qu’il a
l’expérience !

Séance 13. Faire le point sur la lecture d’Antigone de Sophocle

 Le travail en classe

• Séance d’évaluation notée, à l’aide de l’évaluation n° 3.

 Corrigé de la fiche d’évaluation n° 3

Fais le point sur tes connaissances


1. Antigone se trouve au centre d’un conflit : respecter la loi divine qui exige de procéder aux
rites funéraires ou respecter la loi humaine, celle du roi Créon, son oncle, qui établit que le
mort ne recevra pas les rites funéraires.
Le mythe d’Antigone, c’est donc le conflit déclaré entre le pouvoir humain et le pouvoir
divin. En même temps se trouve mis en évidence l’affrontement de deux formes d’amour :
l’amour d’une sœur pour son frère et l’amour d’un roi pour sa cité.
2. Créon
‒ Il a comme faiblesse d’être essentiellement autoritaire. Il est également violent puisqu’il
menace ceux qui lui résistent. Il peut être lâche et orgueilleux, il affirme sa misogynie. Il n’a
aucune tendresse vis-à-vis de son fils et de ses nièces.
‒ Il a comme force le dévouement de ses gardes et la crainte qu’il inspire à la population qui
lui obéit (cf. le chœur des vieillards thébains).
‒ Il ne veut pas que Polynice soit enterré, Il considère la loi sur le monde humain plus
important que de se préoccuper des volontés des dieux du monde des morts.
Antigone
‒ C’est une femme, elle est seule (sans bras pour la défendre), elle doit obéir. Elle n’a plus
d’amis.
‒ Elle est déterminée, elle est prête à mourir, elle est fiancée au fils du roi.
‒ Elle veut enterrer son frère, elle veut respecter les lois divines et non les lois humaines. Elle
se préoccupe de l’avis des dieux des morts.
3. Le suspense est entretenu par le récit du garde d’abord, puis par les entrées successives des
personnages autres qu’Antigone, dont on pourrait croire qu’ils vont parvenir à attendrir ou
raisonner Créon : sa famille, Ismène et son fils, puis le devin Tirésias.
Enfin Créon revenu à la raison semble pouvoir inverser le cours du destin. Les récits des
messagers accroissent à tour de rôle le tragique et le spectateur n’est plus dans une attente
pleine d’espoir mais au contraire dans la certitude d’un accroissement toujours plus grand du
drame.

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4. La pièce est jouée à l’occasion des fêtes données en l’honneur de Dionysos. Ce dieu est
donc honoré par certains chants du chœur.
En outre le sujet de la pièce a en partie un sujet religieux avec la volonté d’Antigone de
donner une sépulture à Polynice et le refus de cette soumission aux lois divines par Créon.
Les dieux sont encore présents dans la personne de Tirésias et ses présages qui sont des signes
de la volonté divine.
5. Il existe un conflit entre pouvoir politique humain (qui veut privilégier un culte public) et
pouvoir divin et absolu, plus traditionnel (où le culte des morts de la famille a sa place).
6. Voici l’explication des mots proposés.
• Exode : dernière partie de la pièce correspondant à l’acte de dénouement.
• Stasimon : chant du chœur à la fin des épisodes.
• Libation : offrande à une divinité d’un liquide que l’on versait sur le sol ou sur un autel.
• Hadès : dieu du royaume des morts.

Analyse la tragédie et rédige une synthèse


7. Le culte privé des morts et les lois divines semblaient devoir guider une partie des
Athéniens attachés aux traditions : c’est la position représentée par le personnage d’Antigone
qui veut à tout prix donner une sépulture à son frère mort, comme l’exige la loi divine.
Les Athéniens connaissaient l’histoire d’Antigone, qui se plaçait dans le monde mythique des
dieux et des héros et qui était le jouet d’un destin auquel elle ne pouvait résister. Le spectacle
tragique permet au spectateur-citoyen athénien de prendre une distance avec le mythe et
d’entrevoir une solution possible et rationnelle.
La tragédie en effet ne se contente donc pas de raconter le mythe d’Antigone, elle le
questionne pour en faire jaillir une valeur utile à la cité : la victoire suprême d’Antigone est
remportée, au-delà de la mort, sur la volonté humaine qui regrette (cf. Créon). Le monstre est
Créon qui, par son aveuglement prolongé, met en marche le malheur. Antigone accomplit le
miracle de la volonté. La leçon que les Athéniens pouvaient tirer de ce mythe se trouve là.
8. La tragédie se déroulait dans un périmètre sacré et à l’occasion de fêtes religieuses dédiées
à Dionysos. Pour les Athéniens, ces représentations qui prenaient la forme de jeux à l’issue
desquels on désignait un vainqueur exaltaient le sentiment religieux, la croyance dans les
dieux. Ils montraient aux dieux leur attachement.
C’était aussi pour eux l’occasion de se divertir en manifestant leurs sentiments patriotiques,
leur fierté nationale. Avec la tragédie, ces mythes qu’ils connaissaient déjà devenaient
subitement réels, vivaient sous leurs yeux. C’était la magie du spectacle vivant qui opérait :
on y croyait puisque les personnages étaient là, bien vivants ! On tremblait ! On pleurait !…
Et la tragédie en touchant les Athéniens tiraient des mythes épiques une capacité nouvelle de
donner des leçons tant religieuses que nationales.

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