Vous êtes sur la page 1sur 21

Travaux du Laboratoire de

Géographie Physique Appliquée

L'évolution du trait de côte du littoral Atlantique de la Seudre à


l'Adour depuis l'époque historique.
Gercende Ribatet

Résumé
A partir d'écrits ou de documents cartographiques, nous avons tenté de retracer sommairement les multiples changements du
trait de côte depuis 3100 ans avant J.C.. Nous avons pu élaborer des graphiques chronologiques montrant les périodes
d'érosion et d'accrétion dans les divers secteurs étudiés ce qui peut servir de base pour le commentaire historique. Enfin, sont
évoqués les problèmes engendrés par les modifications de la ligne de rivage.

Citer ce document / Cite this document :

Ribatet Gercende. L'évolution du trait de côte du littoral Atlantique de la Seudre à l'Adour depuis l'époque historique.. In:
Travaux du Laboratoire de Géographie Physique Appliquée, n°15, Février 1997 1996. pp. 25-44;

doi : https://doi.org/10.3406/tlgpa.1996.936

https://www.persee.fr/doc/tlgpa_0249-647x_1996_num_15_1_936

Fichier pdf généré le 18/03/2019


Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

L'évolution du trait de côte du littoral

Atlantique de la Seudre à l'Adour depuis


l'époque historique

Institut de Géographie,Gercende
Université Michel
RIBATETde Montaigne-Bordeaux 3

Résumé : à partir d'écrits ou de documents cartographiques, nous avons tenté


retracer sommairement les multiples changements du trait de côte depuis 3100
avant J.C.. Nous avons pu élaborer des graphiques chronologiques montrant
périodes d'érosion et d'accrétion dans les divers secteurs étudiés ce qui peut se
de base pour le commentaire historique. Enfin, sont évoqués les problèm
engendrés par les modifications de la ligne de rivage.

Mots-clés : littoral atlantique, trait de côte, érosion littorale, Aquitaine

De nos jours, grâce aux articles publiés dans les périodiques, on p


constater que de nombreuses communes du littoral aquitain se plaignent de per
du terrain ou de voir disparaître leur plage. L'opinion publique est de plus en p
sensibilisée par ces problèmes. Le long du littoral Atlantique compris entre
Seudre et l'Adour, les secteurs en érosion sont multiples et ils sont largem
supérieurs à ceux de pro gradation. Dans la majorité des cas, les zones en recul
localisent sur les rivages des stations balnéaires mais il existe des exceptions :
niveau du Pertuis
d'Arcachon et des Boucaux.
Charentais, de l'estuaire de la Gironde, des passes du Bas

Les aménageurs cherchent une solution pour résorber ce problème, m


inlassablement les processus d'érosion ou d'accumulation influent sur l'évolut
du trait de côte depuis l'époque historique. Nous faisons débuter celle-ci à 3100
avant J.C., c'est à dire de depuis l'apparitions des premières écritures. Comme
nombreuses modifications sont intervenues depuis - 3100 ans, on peut se deman
qu'elle a été l'évolution générale des différents secteurs étudiés entre la Seudre
l'Adour, et évoquer les conséquences qui en découlent.

Pour permettre une telle étude, il a fallu en premier lieu rechercher


données écrites et cartographiques car c'est à partir de ces renseignements qu'i
été possible d'esquisser des graphiques chronologiques. En outre, l'ét
historique sur l'évolution du trait de côte permet d'avoir une vision plus glob
du phénomène dans le temps (périodes d'érosion et d'accrétion) et nous donne
idée plus générale sur les variations du trait de côte.

I - Sources et méthodologie

municipale
personnes
est localisée
(bibliothèque
Pour
prenaient
d'Arcachon).
àlauniversitaire,
lapériode
grande
le soin
antique
bibliothèque
Les
bibliothèque
de suivre
et
renseignements
celle
nationale
et du
municipale
de Moyen-Âge,
mesurer
desont
Paris
de
les
surtout
la
les
Bordeaux,
avancées
majeure
autres
écrits
ou
sont
partie
et les
car
bibliothè
en des
reculs
Giron
peuliv
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

l'océan. A cette époque, les gens étaient terrifiés face à un phénomène qu'ils ne
comprenaient pas.

Quand ces mesures existent, nous ne pouvons nous en servir comme acquis
ou valeur sûre car les relevés sont peu fiables (on ignore les conditions dans
lesquelles ils ont été effectués). On peut faire le même constat pour les cartes
anciennes. Elles ne sont utiles que pour une analyse globale car les mesures
n'étaient qu'approximatives puisque les mesures de triangulation n'existaient pas.

Pour les documents récents, les recherches sont plus simples. Ils sont en
nombre et faciles d'accès. On les trouve le plus souvent dans les bibliothèques ou
les bases de données des organismes s'intéressant à l'environnement et à
l'aménagement. Ces centres transmettent des valeurs relativement fiables sur les
modifications qui subviennent pendant l'année. Au XIX siècle, nous avions l'office
des Eaux et Forêt et les recherches des comités scientifiques. De nos jours, nous
pouvons nous servir des renseignements fournis par I.F.R.E.M.E.R., l'Office
National des Forêts, la subdivision hydraulique de la Division Départementale de
l'Equipement, les enquêtes demandées par la Mission Interministérielle
d'Aménagement de la Côte Aquitaine (MIACA), les études universitaires ou tout
simplement les services correspondants des mairies.

Grâce à cette abondante documentation et aux quelques cartes visionnées


(géographiques, hydrologiques ou bathymétriques), nous avons pu élaborer des
chronologies graphiques. Ces documents seront les éléments centraux sur lesquels
nous nous baserons pour évoquer l'évolution historique des côtes du littoral
Atlantique entre la Seudre et l'Adour. Chaque résumé chronologique relate les
modifications de la ligne de rivage pour l'ensemble des zones étudiées.

Ces graphiques sont formés par deux axes à coordonnées cartésiennes. Le


premier axe est celui des abscisses. Au centre, on trouve le chiffre 0 qui sépare les
secteurs en érosion des zones en accrétion. Le deuxième axe, celui des ordonnées,
passe par le 0. Le long de cet axe est indiqué le temps en année. Il débute de - 3100
ans à l'an 2000 même si les données s'arrêtent en 1996. Nous pouvons alors
visualiser de manière générale les attaques érosives ou les périodes
d'accumulation sur environ 5100 ans. Bien sûr, il existe des zones d'ombre pour
lesquelles nous n'avons pas pu indiquer l'évolution du trait de côte pour une
période donnée.

II - Les secteurs à érosion rapide : le Nord aquitain

A - Les Charentes

Contrairement aux autres secteurs, la côte charentaise a subi une période


d'engraissement entre -3100 ans et -500 ans approximativement. Quand on regarde
les différentes cartes faites par Julien-Labruyère (1980) ou même celles de Duplaix
(1880), on constate que la superficie de la Charente inférieure s'est accrue. Ceci est
dû aux grandes remontées de sable. Elles ont donc recouvert tous les marais
maritimes ainsi que ceux se trouvant près de l'océan. Le même phénomène se
produisit dans les golfes rendant le trait de côte un peu plus rectiligne par
régularisation du littoral.

Cette supposition, étayée par des cartes est en partie confirmée par les
récits datant de l'époque romaine. Par exemple, au niveau de la Seudre, la
sédimentation était active et on évoquait un recul de 4 km de la mer. Au VIème
siècle, le colmatage des marais et des baies continua. Le comblement de ces zones se

26
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

terminait et l'équilibre acquis était remis en question par l'arrivée de masses


sable plus importantes. Corrélativement, l'île d'Armotte se rattacha à la presqu'
et permit d'accroître la superficie d'Arvert.

Les remontées de sable du VIIème et VIIIème siècle, provenant aussi


plateau continental, engendrèrent de profonds remaniements de la côte d'Arve
ainsi que la formation de dunes. La formation des terres d'Arvert contin
jusqu'au XVIIIème environ. On sait que la ligne de rivage s'était déplacée plus
l'ouest pendant le XVème siècle grâce aux actions anthropiques. En effet,
nombreuses communautés monastiques pratiquèrent l'assèchement des zon
marécageuses et permirent l'obstruction des chenaux par les sables. Ces avancé
furent confirmées jusqu'en 1706 par Masse. Il évoquait les apports de sable que
mer avait "vomis". Ce sable servira plus tard à la construction de la flèche de
Coubre.

Le XVIIIème siècle est certainement une date charnière entre cette pério
d'accumulation et les périodes d'érosion qui suivirent. Masse le précisait dans s
mémoires et pensait que la presqu'île devait être beaucoup plus importante et pl
vaste. On sait aussi qu'au niveau du Clapet et de la Palmyre, l'océan éroda les côt
de 1677 à 1772 alors qu'il les engraissa de 1772 à 1856.

De 1825 à 1850, la côte d'Arvert montrait une forte "gibbosité" dans


partie ouest. Cependant une forte érosion engendra un recul de 540 mètres
quelques années. Ce matériel sableux servit à l'édification de la flèche de la Coub
car celle-ci n'existait pas en 1825 et à cet endroit le rivage était en constant rec
Au niveau de Bonne Anse, l'érosion se manifesta de 1825 à 1874 avec une perte
10 à 12 mètres par an. Cela permit la construction et l'alimentation de la Pointe
la Palmyre. Globalement, on constatait une perte de 800 à 900 mètres en 80 a
pour le secteur La Coubre/Le Clapet et un gain de 1200 à 1300 mètres pour la Poin
de la Palmyre. Au Nord, on notait une érosion de 8 mètres par an pour la pério
1853-1873. En 1877, on commençait à voir la formation de la Pointe Espagnole av
l'apparition de pré-dunes. A Bonne Anse, le recul se chiffrait à 8 mètres par
entre 1874 et 1912. Au niveau de la forêt de la Coubre (1850-1886), l'océan s'activa
et engloutissait le sable et les pins. Or, dès 1892, la flèche se développa po
progresser de 40 à 50 mètres par an jusqu'en 1912.

Au début du XXème siècle, avec les tempêtes de 1904-1905, la flèche perdit


mètres cet hiver là. Mais son engraissement continuait et elle avançait de 1
mètres par an. La côte s'érodait au nord alors qu'au sud, la flèche progradait. E
1924, la Pointe de la Palmyre encaissait une érosion de 8 mètres.

Dans le secteur de la Coubre, on remarquait une période d'érosion (192


1959) dont le recul se chiffrait à 30 mètres par an en moyenne. Au Clapet, l'érosi
est moindre entre 1946 et 1966. Cela dit, la zone du Clapet qui était stable, commen
à être en recul dès 1964 avec les défrichements effectués. Cet endroit, par la suite,
été protégé et aménagé. Dans le secteur de la Pointe Espagnole, on a observé u
progradation légère au nord et une perte de matériel au sud entre 1950 et 196
Ensuite, jusqu'en 1974, la zone fut en accrétion avec un gain de 200 à 300 mètr
Par contre, au sud, la côte perdait 1 mètre en 1974. De 1974 à 1985, le lieu de
Pointe Espagnole
Pertuis entre 1974subissait
et 1979.
des Celles-ci
périodes continuèrent
d'érosion, dont
et s'alternèrent
1 mètre par avec
an aulesniveau
secteu
nord et sud de la côte. Par exemple, la zone sud et le milieu du lieu dit Poin
Espagnole étaient en accrétion alors que le nord s'érodait. A la Palmyre, le bil
sédimentaire entre 1980 et 1987 montrait un recul conséquent malgré u
accumulation entre les lignes forestières 19 et 23 de l'O.N.F.. Enfin la formati
d'un atterrissement au Clapet en 1989 permit de protéger la côte naturellement.

27
Trav. Lab. Géo. Phys. Appli., Bordeaux, Fév., 1997, n° 15

300 ACCRETION
100 0 EROSION
100 ACCRETION
1000
T~ -500-

1989 : Atterrissement au Clapet,


1980-1994 : Pointe Espagnole secteur sud"' 1980-1994 : Pointe Espagnole : secteur nord
—1974-1979 : lm/an au Pertuis
:

1910-1920
1964-1974: delOOm/an
: laSecteur
Coubre
à dela Flèche
la Pointe Espagnole •10m/an : travaux de protection à la Palmyre
30m/an à la Coubre 1912 : 420m au phare de la Coubre
1874 : Pointe de la Palmyre ---- 1873-1920 : 88m/an
1853-1873 m/an à: forêt
Arvertde Delmas
1825-1850 ffiibboiïtë d'Arvert Se 1825-1873 : 10-12m/an à Bonne Anse Remontée des masses de
1772-1856 r'Clapet, Palmyre, Delmas sables qui recouvrent les
marais et les golfes
Clapet, Palmyre, Delmas1
-1000_

1500-

600-1700 : Accumulation et
déplacement vers l'ouest de
la ligne de rivage

-1500.
700-1300 : Colmatage sur
la côte d'Arvert des baies
et des marais
1000-

-2000_

500.

-2500.

0_

Figure 1 : Accrétion et érosion sur la côte Charentaise


sur la période de -3100 ans à 1996

-3000_
-400
-3100.
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°l5

EROSION
400 300 ACCRETION
200 100 1100
-1200
-P300- 400-T500

1989 : Atterrissement du Clapet ►


1980-1994 : Secteur Nord de la Pointe Espag
1980-1994 : Secteur Sud de la Pointe Espagnole
1974-1979 : Erosion de lm/an : secteur du Pertuis

1964-1974 : Secteur de la Pointe Espagnole


1950-1970 : Faible recul de 10m/an après les travaux de protection
1960-1961 : Avancéede la flèche de la Coubre de 30m

1950

1920-1959 Erosion de 30m/an à la Coubre

:
1910-1920 : Avancée de la flèche de la Coubre de 100m/an 1912 Recul de 420m au niveau du phare de la Coubre
:

1900

.1873-1920 : Recul de 8m/an secteur de la forêt deDelmas


:

1874 : Avancée de la Pointe de la Palmyre-

1853-1873 : Recul de 8 m/an à Arvert

1850

.1825-1873 : Recul de 10 à 12m/an au niveau de Bonne Anse


1825-1850 : Gibbosité d'Arvert

1800

Figure 2 : Schéma de la période récente de 1800 ans à 1996 sur la côte Charentaise
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

B - Le Médoc

De -3100 ans à l'époque romaine, le trait de côte se localisait bien plus à


l'ouest que l'actuel. Par ailleurs, une hausse du niveau marin de 1 à 2 mètres
renforça l'érosion vers -350 ans (100 mètres environ) et contribua aux légendes
des villes disparues. Vers -150 ans, les remontées de sable contribuèrent à
l'édification du massif. En même temps, le rivage perdait 200 mètres jusqu'à l'ère
nouvelle.

De l'an 0 à l'an 580 et de l'an 600 à l'an 900, nous n'avons pas pu retrouver
de données sur l'évolution du trait de côte. On peut cependant signaler qu'en l'an
580, des changements climatiques ou tectoniques accrurent le phénomène
d'érosion sur la côte médocaine. Selon Paskoff (1993), le trait de côte aurait reculé
de 10 kilomètres entre l'an 600 et 1990. Durant le Moyen-âge, l'abbaye du Pas de
Grave fut déplacée vers l'est car le terrain fut envahi par les sables et les vagues.
L'érosion prédominait de l'an 900 à l'an 1200.

Pendant les 200 ans qui suivirent, la ligne de rivage avait acquis une
stabilité relative qui cessa au XVème siècle. Le village de Soulac devait se défendre
face aux assauts des vagues qui envahissait les terres basses. Entre 1500 et 1592, 6
lieues furent perdues et le sieur de Lesparre en 1585 constatait cette forte érosion.

La côte se modifiait continuellement et de 1650 à 1677, le recul atteignit


1300 mètres. En 1677, celle-ci devait se localiser à un tiers de lieue plus à l'ouest
que 2000
de l'actuelle
mètreset aux
confirmerait
Huttes etbiende une
1500période
mètresd'érosion.
aux Olives
La perte
entre de1708
terrain
et 1890.
était
Globalement, le secteur la Pointe de Graves/Soulac était en net recul.

L'ensemble de la côte médocaine a été en érosion pendant tout le XIXème


siècle exceptés
accrétion en 1860.
à deux
Le deuxième
endroits. Le
secteur
premier
était lieu,
localisé
la Pointe
entre Soulac
nord deet Soulac,
les Olives.
était Un
en
atterrissement se forma au début des années 1880 pour atteindre 210 mètres de
large à son apogée. Ensuite, il décrût pour disparaître en 1898. Le processus
d'érosion était quasi-généralisé. Par exemple, au niveau de la Pointe de Grave, les
pertes se chiffraient à 18 mètres par an entre 1818 et 1830, à 30 mètres par an de
1830 à 1842 et à 48 mètres par an de 1842 à 1846. Mais, déjà, on constatait un
déséquilibre entre le nord médocain (forte érosion) et le sud médocain où elles
étaient faibles (Cap Ferret). Le trait de côte perdait 1 à 2 mètres par an au nord et
0,5 mètre par an à Lacanau (zone transitoire). Au-delà de Lacanau, les pertes de
terrain restaient faibles. Cela prouvait bien une répartition inégale des processus
d'érosion ou d'accrétion le long du littoral médocain. De 1846 à 1853, un recul
d'une centaine de mètres avait eu lieu dans le nord Médoc malgré la présence
d'ouvrages de protection mis en place en 1843. Les vagues avaient poursuivi leur
action et elles avaient déchaussé ou emporté ces ouvrages au cours de leur
déferlements. Le matériel érodé pendant la période 1875-1927 servit à l'élaboration
de la flèche du Cap Ferret (accrétion de 12 mètres par an entre 1894 et 1965). Entre
côte.
1853 et 1924, les pertes se comptabilisaient à 18 mètres par an pour l'ensemble de la

Au début du XXème siècle, la violence des tempêtes hivernales de 1904-1905


emporta un volume important de sable mais aussi une partie des aménagements de
protection. Si l'érosion fut constante, on trouvait tout de même des endroits en
accumulation. Par exemple, la Pointe de Grave progradait de 30 mètres en 1927
alors que les secteurs avoisinants subissaient une érosion de 2 mètres par an. De
1930 à 1934, le recul était de 3,3 mètres au niveau de l'Amélie. Entre 1934 et 1978,
l'érosion était estimée de 0,3 à 1,8 mètres par an sur l'ensemble de la côte (1,7
mètres par an à Lacanau, 0,8 m/an à Montalivet et 1,8 m/an à Hourtin).

30
Trav. Lab. Géo. Phys. Appli., Bordeaux, Fév., 1997, n°15
2000 ACCRETION
1000 0 EROSION
1000 ACCRETION
1000 EROSION
1000 —2000—
T-

i
-500-
1978-1988 : 13,5à 3à m/an
1988-1994 5 m/anentre
entreLacanau
Lacanauet etPointe
PointededeGrave
Grave
2000 J 1934-1978 : 0,5 à 1,8 m/an sur la côte médocaine
1930-1934
1924-1930 :: 3,3 m/anà sur toute la côte médocaine
Accumulation
1964-1984
1939-1949
de :30m
1,5:m/an
à8,la7m/an
Pointe
à Saint
à l'Amélie
deNicolas
Grave 2 m/an Soulac
Atterrissement des Olives — 1853 : Recul de 18 m/an sur l'ensemble de la côte
1 846-1 853 dans le nord Médoc
i
1860 : Pointe nord de Soulac ©
Jj 1830-1842
1818-1830 : 30m/an
18m/an à la Pointe de grave
CDGXD 1 842-1 846 : 48m/an à la Pointe de grave
1708-1790 : 1500 m aux Olives et 2000 m aux Huttes

1650-1677 : sur la ligne de rivage médocaine


-1000.

1500-1592 recul de 6 lieues sur la côte du Médoc


1500-
:

1400-1500 : à Soulac

1200-1400 : Stabilité relative


de la ligne de rivage à l'ouest

La ligne de rivage était plus


à l'Ouest.
-1500_ Remontée des sables.

900-1200 Pointe de Grave/Soulac


:

1000 _

-2000_
10 km selon Paskoff de 600 à 1996
500 _

-2500.

-200-0 : Sur l'ensemble de la côte Médocaine / légende


des villes disparues

Figure 3 : Accrétion et érosion sur la côte Médocaine sur la période


de -3100 ans à 1996

-3000_
-400—
-3100
31
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

ACCRETION EROSION
400 300 200 100 100 200 300 4<j)0
2000 _

1988-1994 3,5 à 5 m/an entre Lacanau et Pointe de Grave


1982-1996 : Attérrissement entre la Pointe de Grave et Saint-Nicolas

:
1980 : De 0,5 à 3 m/an entre Lacanau et le Grand Crohot » 1978-1988 1 à 3 m/an entre Lacanau et Pointe de Grave

:
.
Engraissement de 1,5 m/an à Saint-Nicolas »

1934-1978 0,5 à 1,8 m/an sur la côte médocaine

:
1950.
1949-1959 accrétion 8,7 m/an à l'Amélie
:

1930-1934 3,3 m/an sur toute la côte médocaine


1927 Accumulation de 30m à la Pointe de Grave . :
1924-1930 2 m/an à Soulac
:

Tempêtes de l'hiver 1904-1905 Forte érosion à Soulac


1900-

1880-1890 Atterrissement des Olives


:

1853-1924 Recul de 18 m/an pour l'ensemble de la côte


:

1860 Accrétion à la Pointe Nord de Soulac __


:

1850- 1 846-1 853 perte d'une centaine de m. au Nord Médoc


__
i ,

Pointe de Grave
Pointe de Grave

Pointe de Grave

1800.

Figure 4 : Schéma de la période récente de 1800 ans à 1996 sur la côte Médocaine

32
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

De même, le secteur de l'Amélie progradait de 8,7 mètres par an sur une


période de dix ans (1939-1949) tandis que la Pointe de Grave semblait stable.

On pouvait s'apercevoir d'un déséquilibre entre le secteur nord du Médoc


qui engraissait de 1935 à 1963 et le secteur sud qui démaigrissait de 1914 à 1966. La
zone nord, Pointe de Grave et Saint-Nicolas, continuait à s'accroître avec un gain
de 1,5 mètres par an de 1964 à 1982. L'accumulation s'amplifia avec les années et
fut évaluée de 8 à 15 mètres par an. Ceci permit la formation d'un atterris sement,
actuellement colonisé par une végétation dunaire (1996). Cet atterrissement est le
produit des sables déposés pour rengraisser les plages de Soulac. En effet, la dérive
est inversée dans cette partie du Médoc. Les sables mis sur les plages soulacaises en
érosion sont repris par la dérive qui les transporte et l'accumule entre les Huttes,
Saint-Nicolas et la Pointe de Grave. Plus bas, au sud, entre Lacanau et le Grand
Crohot (3 m/an entre 1982-1985 ; 1,6 m/an entre 1985-1994) on constatait une
faible progradation sur un même période s'élevant de 0,5 à 3 mètres par an. A
l'opposé, les autres secteurs étaient en érosion avec un recul de 1 à 3 mètres par an
entre 1978 et 1988, puis de 3,5 à 5 mètres par an entre 1988 et 1994. On peut
supposer que les problèmes d'érosion vont se poursuivre au droit de la ville de
Soulac mais qu'ils s'amenuiseront en allant vers le sud et la flèche du Cap Ferret
bien qu'elle soit elle aussi en érosion.

C - Le Bassin d'Arcachon

Le Bassin d'Arcachon n'existait pas il y a 3000 ans B.P. On localisait à la


place du Bassin, l'estuaire de la Leyre. Les côtes qui encadraient cette embouchure,
se situaient plus à l'ouest dans sa partie sud. La rive nord subissait des actions
érosives ainsi que des affaissements. A l'époque romaine, le littoral semblait plus
ou moins stable malgré les faibles apports de sédiments alimentant le bas des
plages et ce jusqu'en l'an 400.

De l'an 400 à 650, la côte progradait. Cette sédimentation moyenne a permis


l'édification de cordons littoraux et de flèches. Ce fut donc vers l'an 750 qu'apparut
la flèche du Cap du Horret. Elle se forma en allant vers le sud et sur une distance de
7 kilomètres. Enfin, l'an 1000 fut une année de rupture. L'érosion était active et
tentait de régulariser le trait de côte. Pendant le Moyen-âge, la flèche continua de
progresser grâce à un apport important de sable (année 1200). La flèche se
développa pendant 350 ans pour arriver à une stabilisation vers l'an 1600.

Du XVIIème au XVIIIème siècle, l'accroissement de la flèche en direction du


sud entraîna un déplacement des dunes vers l'est. Au niveau de la côte pilataise, les
cartes de l'époque mettaient en évidence la présence d'un secteur en accrétion et
d'une mer intérieure. En 1700, la flèche continuait sa progression et entraînait la
migration de l'axe hydraulique du Bassin d'Arcachon (de 1706 à 1922, on notait un
déplacement de 2 750 mètres). Masse expliquait en 1708 (référence à ses mémoires)
que le rivage ouest engraissait sous l'apport de sédiments en provenance de
l'océan. En même temps, la flèche reculait vers l'ouest et avançait vers le sud de 5
kilomètres. Entre les rives du Pilât et la flèche, la distance les séparant n'était que
de 900 mètres. En 1773, les passes diminuèrent à cause de l'avancée de la flèche.
Automatiquement, l'érosion s'accrut sur la berge opposée (Moulleau/Pilat). On
constata une perte de 1 200 mètres entre 1706 et 1810.
On peut donner comme exemple le déplacement des lignes de rivage au bas
de la dune du Pyla entre 1708 et aujourd'hui (2 kilomètres plus au nord) et celles de
la côte d'Arcachon/Pilat (500 à 1000 mètres plus à l'ouest). De 1768 à 1835, le trait
de côte du secteur pilatais perdait 36 mètres par an.

33
Trav. Lab. Géo. Phys. Appli., Bordeaux, Fév., 1997, n°15
ACCRETION
1000 0 EROSION
1000 ACCRETION
1000 EROSION
1000
-500 -

1985-1996 : Secteur du Cap Ferret (49 000m3) -750/-450 : Ligne de rivage stable
1982-1996 : Secteur du Wharf . 2000 1973-1988 : 510m dans le secteur du Cap Ferret
1 894-1965 : Avancée de 12m/an de la flèche, 1985-1975 : Perte de 300 m dans le secteur des Gaillouneys
dun
1929atterrissement
:Edifîcation possible
à la Salie » -
1835-1894 : deAvancée
la flèchede 1 lm/an
1760-1 830 : Avancée de 65m de la flèche 1760-1810 : Perte de 350m le long de la côte Pilataise

1600-1700 : Avancée de 70m de la flècl e -1000 _

1500-
1250-1600 : au Cap Ferret

-1500_

1000 — 750-1250 au Cap Ferret


:

400-750 : L'ensemble de la 600-750 : au Pyla


côte prograde, -2000-
la sédimentation permet
l'édification de cordons Ligne de rivage plus vers l'ouest
littoraux et de flèches.
500
I

-2500

-450-400 : Ligne de rivage stable 0—

Figure 5 : Accrétion et érosion sur le Bassin d'Arcachon sur la


période de -3100 ans à 1996

-3000 -]
-400
-3100

34
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

ACCRETION EROSION
400
i-i 300
-1200 — -1100
— 100 200 300 4(j)0 500

2000 _

1982-1996 : Secteur du Wharf 1985-1996 :Secteur du Cap Ferret (49 000m3)


1982-1996 : Faible érosion en dehors du Wharf
Í978-1979 : Secteur du Wharf 1973-1988 : 510m dans le secteur

1950— 1935-1975 : Perte de 300 m dans le secteur des Gaillo

1894-1965 : Faible accrétion de 12 m/an


au Cap Ferret
1929 : Edification d'un atterrissement à ia Salie

1900-

1889-1894 : Progression de 11 m/an delà


flèche du Cap Ferret
1810-1929 Perte de 900 hectares au Moulleau-Pilat
:

1850-

1768-1835 : Avancée de 65 m/an

1800

Figure 6 : Schéma de la période récente de 1800 ans à 1996 au Bassin d'Arcachon


Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

Pendant le XIXème et le XXème siècle, la Pointe du Cap Ferret avançait de 52


mètres par an allant jusqu'à 185 mètres par an certaines années. On sait que la
progression de la flèche a été de 65 mètres par an entre 1768 et 1835. Mais d'autres
chercheurs ne trouvèrent qu'une avancée de 900 mètres (1707-1810). Cela permet
de constater les variations entre les processus d'érosion et ceux d'accumulation sur
une période donnée. Un pic d'érosion engendra une perte de 185 mètres par an de
matériel entre 1810 et 1826. Cela dit la flèche reprit son évolution dès 1820. En 200
ans, elle avança de 8 kilomètres environ. La flèche ne cessa pas de se modifier
entre 1824 et 1894. En premier lieu, elle subit un petit recul de 177 mètres pour,
ensuite, progresser a nouveau de 11 mètres par an. Pendant l'année 1830, des
apports considérables vinrent engraisser la flèche. Avec 12 mètres par an pour la
période 1894-1965, elle continua sa progression.

En face, la Pointe Sud avait perdu 360 mètres en 8 ans (1897). Le recul du
rivage était toujours aussi important tout le long des plages des communes
d'Arcachon et de La Teste de Buch. Il se chiffrait à 350 mètres sur 50 ans (1760-
1810) dans la zone est du Pilât. La commune du Moulleau, elle, perdait 900 hectares
de forêt entre 1826 et 1929 malgré la période de stabilité et des légères
accumulations qui eurent lieu de 1826 à 1847. On retrouva cette stabilité au niveau
du Pilât entre 1835 et 1884. Cependant, l'érosion prédomina et on put constater des
reculs de 100 à 200 mètres à la Pointe d'Arcachon en 1854 ou de 800 mètres en 1875
dans le secteur des Gaillouneys. Le trait de côte recula de 37 mètres par an de 1886 à
1894.

La flèche du Cap Ferret avait avancé de 450 mètres par rapport à sa position
initiale de 1845 et la ligne de rivage avait été reportée de 300 mètres plus à l'est.
L'érosion de la façade Atlantique (1935-1947) n'empêcha pas le sud-est de la pointe
d'être en accrétion ce qui se poursuivit jusqu'en 1965. Après cette date, l'érosion
devient prépondérante sur la façade océane de la Pointe du Cap Ferret (1965-1984).
Les pertes sont évaluées de 15 à 20 mètres selon les années. Enfin, pour la période
mètres
1984 à en1993,1993.
les reculs ont été conséquents avec 80 à 90 mètres pour 1985-1988, et 80

Le trait de côte a reculé de 400 mètres au Moulleau, de 500 mètres au Pilât et


de 1 200 mètres aux Gaillouneys entre 1875 et 1922. Au niveau de la Salie, il se
forma un atterrissement en 1919. Celui-ci forma une flèche longue de 60 mètres.
Malgré l'élaboration de cette flèche, l'érosion était active et elle attaqua cet
atterrissement dès 1933 (33 mètres de perdus). En 1950, le recul du trait de côte aux
Gaillouneys était de 20 mètres. Entre 1945 et 1975, l'ensemble des lieus considérés
perdait 300 mètres. Pendant les tempêtes de l'hiver 1978-1979, le pied du wharf
était déchaussé sous l'assaut des vagues. La dune recula de 20 mètres vers
l'intérieur. Enfin, à partir de 1984, le secteur de la Salie entama une phase
d' accrétion. En 1996, on constate encore cet atterrissement au niveau du wharf
avec des pré-dunes colonisées par les oyats. Parallèlement à la plage, on remarque
aussi les bancs de sable protégeant le rivage de l'érosion.

III - Les secteurs à évolution modérée : l'île d'Oléron et


le sud de l'Aquitaine

A - L'île d'Oléron (façade ouest)


L'ensemble de la côte ouest de l'île d'Oléron, des plateaux rocheux de
Chassiron au massif dunaire de Saint-Trojan, était en érosion entre -3100 ans et
l'an 1500. Il existe quelques zones d'ombre entre -1000 ans et l'an 100 après Jésus
Christ. On sait que le trait de côte se localisait plus à l'ouest que l'actuel.

36
Trav. Lab. Géo. Phys. Appli., Bordeaux, Fév., 1997, n°15
ACCRETION EROSION ACCRETION EROSION
—2000- 1000 0 1000 0 îooo

I
-500-

2000-1 1970-1982 : 50cm/an : à la Cotinière-Péroche


1965-1970: 135m dans le secteur de Saint-Trojan
1982-1994
de protection
1900-1950
: Stabilité
entre: 3m
Saint-Trojan
relative
dans le secteur
dueetaux
la sud
Cotiniere
ouvrages
de l'île _ 1960-1980 : 20m/an au niveau des palissades de Saint-Trojan
1950-1965 : 2m/an (ex : Saumonard)
1800-1900 : 3 à 5 m/an à Saint-Trojan—h
1800-1900 : laImportante
Grande Plage
accrétion
à 8 kmallant
à la deGiraudière
2 km à 1800-1900 perte de lm à Chassiron

:
1700-1800 : Régularisation partie ouest de la côte

-1000.
1500-1700 : Chaucre, La Cotinière, La Péroce
et Saint-Trojan

1500

1300-1500 : 3000m à Chassiron

Remontée des sables, le rivage


était plus à l'ouest
- 1500_
1000-1300 Façade ouest de l'ile
:

1000

-2000_

500

100-500 Façade ouest de l'île


:

-2500_

0_

Figure 7 : Accrétion et érosion sur l'île d'Oléron sur


la période de -3100 ans à 1996
-3000_
-400.
-3100_
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15
ACCRETION EROSION
700 600 500 400 300 200r 100 100 200 300 4lj)0 500
i

i
2000

1982-1994 : Stabilité relative due aux ouvrages de protection


entre Saint-Trojan et la Cotinière

-
1970-1982 : 50cm/an à la Cotinière-Péroche

:
— 1960-1980 : 20m/an au niveau des palissades de Saint-Trojan
1965-1970 : 135m dans le secteur de Saint-Trojan

1950-1965 : 2m/an (ex : Saumonard)


1950—,

1900-1950 : 3m dans le secteur sud de lUe.

1900

1800-1900 : 3 à 5 m/an à Saint-Trojan


1800-1900 : Perte de lm à Chassiron

1850

1800-1900 : Importante accrétion allant de 2 km à la Grande Plage


à 8 km à la Giraudière
mo.

Figure 8 : Schéma de la période récente de 1800 à 1996 sur l'île d'Oléron

38
i
I
:j
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15 >
]
de Rochebonne.
En même Ces
temps,
sables
les s'accumulèrent
masses de sable
le effectuaient
long du rivage
leur en
remontée
cordonsdu dunaires
plateau j

I
maisChassiron,
A
place aussi,
à de vastes
participèrent
les falaises
platiers auqui
furent
comblement
se érodées
colmatèrent
des
sousbaies
de lavase
puissance
et àdesl'époque
marais
des vagues
romaine.
proches etde laissèrent
l'océan.

'
Entre le XIVème et le XVIème, Chassiron perdait 3 000 mètres. Les sédiments
de cette érosion furent déportés par la dérive littorale (direction majoritaire nord-
sud) et ils furent déposés le long des plages sableuses de l'île (Chaucre, La
Cotinière, La Péroche et Saint-Trojan). En même temps, ils obstruèrent certains
chenaux comme celui de Chaucre (Carte de l'île d'Oléron - 1630) ou celui de Bry. Ce
fut pendant
côte entre . à cette période (1700-1800) que s'effectua la régularisation du trait de

Dès 1800, on nota une opposition entre le nord de l'île (Pointe de Chassiron
à la Pointe de la Chardonière) qui était en érosion et le sud qui progradait.
Globalement, l'érosion était de 1 mètre en 100 ans à Chassiron alors que
l'accumulation des sables au sud était de 3 à 5 mètres par an. Cela représentait une
accrétion de 2 kilomètres (à la Grande Plage) à 8 kilomètres (à la Giraudière) en
100 ans d'où la mise en place de palissades entre 1840 et 1945. Le secteur sud se
développait encore en 1930 et évoluait de 3 mètres par an (1900-1930).

Avec l'élaboration de moyens de protection, l'apport en sable diminua


(exemple : ouvrage de maintien entre La Cotinière et Saint-Trojan). En 1987, les
données de la subdivision hydraulique de la D.D.E. indique que le secteur de Saint-
Trojan en accrétion alors que l'érosion prédomine entre Chassiron et la Pointe de
la Chardonière (zone à rochers). Néanmoins, cette dernière est faible car les
platiers de
niveau ont Domino.
un rôle de protection. Enfin, il y a un faible recul du trait de côte au

B - La côte landaise

De -3100 ans à -400 ans, la ligne de rivage devait être légèrement plus vers
l'ouest et les sables du plateau continental commençaient certainement à
remonter. Pendant le Moyen-âge, la déforestation favorisa l'érosion et l'apport de
sédiments continentaux ce qui entraîna la fermeture des embouchures des fleuves
peu actifs (750-1230). C'est ainsi que se fermèrent les étangs landais.

Au XVIIème siècle, les sables migraient avec beaucoup de rapidité et de


nombreux villages furent ensevelis (1606). Le long du littoral, il fut constaté la
présence d'une masse de sable sous-marine. Elle se localisait au droit du courant
d'Huchet et elle était reprise périodiquement par la mer et le vent. Cela engendra
le déplacement de l'embouchure du Boucau et favorisa l'érosion. Les sables
apportés (dune d'Udos) par l'océan recouvrirent le port de Mimizan.

Durant le XIXème siècle, le trait de côte ne subit pas d'érosion importante.


Celle-ci était faible et inférieure à 100 mètres en un siècle (1830-1930). Quand on
regarde les données fournies par l'O.N.F., on remarque que Vieux-Boucau n'avait
perdu que 0,5 mètre par an entre 1807 et 1979. Le secteur nord de Cap-Breton fut en
accrétion de 50 mètres de 1858 à 1860. Plus au nord, à Biscarrosse, le rivage s'était
stabilisé de 1865 à 1929 alors qu'à Cap-Breton, le recul était de 700 à 800 mètres en
41 ans (1881-1922).

Mais l'érosion est restée modérément active pendant le XXème siècle. Que ce
soit à Biscarrosse, Contis, Messanges ou Hossegor, les pertes ont été peu élevées. En
1900, le recul était évalué à 1 mètre par an à Biscarrosse.

39
Trav. Lab. Géo. Phys. Appli., Bordeaux, Fév., 1997, n°15
ACCRETION EROSION
100 200 gooACCRETION
100 U EROSION
100 200
—200r~ 200 _100 0
-500-

Stabilité au niveau de la plage sud de Cap-Breton") 2000 '1985-1994 : 0,5 m/an à lm/an entre Biscarosse et Vieux-Boucau
Stabilité de Saint Girons et du Cap de lHomy J- 1967-1979 : 0,5 m/an à lm/an partout le long de la côte excepté à Saint Girons
Engraissement 1943-1965 : 0,2 m/an à Saint Girons et de Biscarosse à Messange
de ~Cap-Breton
.......
auet niveau
stabilité*devers
la iHossegor
digue nord —
hossegur 1 ,30m/an à Vieux-Boucau

1
1952-1963
1970
1865-1929
: :Engraissement
39m: Stabilité
d'accrétionà Biscarosse
Mimizan
à Anglet 1 88 1-1922 : Pic d'érosion entre 700 et 800m à Cap Breton
-1830-1930 : à Labenne-Hossegor
1960-1961 : Accrétion au niveau de Cap-Breton (nord)

-1000_

1500-
La ligne de rivage était
vers l'ouest.
Remontée des sables

-1500_

1000 _
750-1300 Migration des sables suite à la
déforestation le long de la côte landaies,
:

obturation des fleuves côtiers.

-2000_

500.

-2500_

0_

Figure 9 : Accrétion et érosion sur la côte Landaise sur


la période de -3100 ans à 1996

-3000
-400
-3100J

40
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

EROSION
400 300
1-1ACCRETION
200-r 100 100 200 300 400 500

2000

1990-1991 : Stabilité au niveau de la plage sud de Cap-Breton —*


1985-1994 0,5m/an à lm/an entre Biscarosse et Vieux-Boucau

:
1982-1984 : Stabilité de Saint Girons et du Cap de lHemy - ►
1974-1978 de
Engraissement
Cap-Breton etau stabilité
niveau deversla Hossegor
digue nord T___
:

¡
1970 Engraissement à Mimizan — 1967-1979 0,5 m/an à lm/an partout le long de la côte excepté à Saint Girons

:
:

1952-1963 : 39m d'accrétion à Anglet


1950 1943-1965 0,2m/an à Saint Girons et de Biscarosse à Messange
l,30m/an à Vieux-Boucau

1900. 1881-1922 : Pic d érosion entre 700 et 800m à Cap Breton

1865-1929 Stabilité à Biscarosse


:

-1830-1930 : à Labenne-Hossegor
1960-1961 Accrétion au niveau de Cap-Breton (nord)
:

1850

1800

Figure 10 : Schéma de la période récente de 1800 ans à 1996 sur la côte Landaise

41
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

Pendant les années 1920 de nombreux secteurs étaient en érosion, des


maisons forestières comme à Seignosse furent menacées et le quai promenade
d'Hossegor fut emporté en 1928. De 1943 à 1965, l'érosion se chiffrait de 0,2 mètre
par an entre Biscarrosse et Messanges. Au delà, de Saint-Girons à Vieux-Boucau,
elle oscillait entre 0,2 mètre et 1,30 mètres par an. Plus au sud, les plages d'Anglet
engraissèrent de 33 mètres en onze ans (1952-1963). En 1970, la côte de Mimizan
plage prograda puis recommença à s'éroder. De 1967 à 1979, le recul fut faible (de
0,5 mètre à 1 mètre par an) et de 1974 à 1978, la zone se situant en avant de la digue
nord débuta sa période d'engraissement. Cela a permit d'obtenir la quasi-stabilité
du rivage au niveau d'Hossegor. Les secteurs de l'Homy et de Saint-Girons furent
aussi préservés. De 1986 à 1991, l'érosion était de 0,5 mètre à 1 mètre par an entre
Biscarrosse et Vieux-Boucau. Enfin, en 1991, la stabilité des plages sud de Cap-
Breton est obtenue suite à de nombreux engraissements.

IV Les conséquences

Avec
vagues.
nouveau
d'accroître
terres
les
obstructions
rivières
sans
corrélative
présentes
migration
Tout
que
allant
nues
maisons
XVIIIème
de
l'élevage
maintenir
terrains
flèches
sédiments
sables
les
cesse
d'abord,
par
la
de
L'embouchure
basses.
Le
avec
villages.
rivage
Ces
remontée
étayent
pair
que
et
avec
des
l'érosion
la
vers
l'érosion
boisés
premier
la
participèrent
littorales.
audésorganisèrent
un
masses
grâce
les
avec
végétation.
répartis
Au
sables
superficie
une
XIXème
le
l'interdiction
débit
Cela
etsables
sud
se
du
sud,
leet
fois
constat
àproduite
des
confirment
sont
et
de
recul
Celles-ci
niveau
entraîna
allant
un
sur
supérieur
observées
siècle,
les
leenvahirent
àBoucaux,
l'assaut
sable
des
apport
répercutées
le
point
la
des
se
modifications
parfois
de
dans
tout
général
les
plateau
terres
fermeture
la
fonde
n'existaient
dunes.
allèrent
résistèrent
ces
des
d'équilibre
de
faire
sur
pertes
disparition
sous
certain
le
les
jusqu'à
sable
charentaises
changements.
des
vagues
les
sur
continental
sur
De
réseau
paître
terres
ont
las'accumuler
progressive
plages
survenues
l'économie
eaux
nos
(la
amené
les
secteur
7force
pas
été
trouvé.
de
engendrèrent
ou
cultivables
les
Leyre
jours,
hydrographique
transformations
importantes.
et
villages
avant
8(Pyla)
remontèrent
de
par
en
troupeaux
est
d'autres
kilomètres
Au
Sur
sont
les
etdes
laetla
comblant
àlenord,
les
plaques
dérive
mais
ainsi
en
un
dérive
s'installèrent
l'origine
activités
différentes.
petits
Moyen
deEn
facteurs
différents
arrière
plan
dans
ces
de
sous
aussi
nombreux
que
subies
effet,
landais.
littorale,
nord-sud.
les
de
cours
distance.
sables
Age
sylvicoles
de
économique,
les
les
des
l'impulsion
tourbes
des
se
marais
les
Par
Boucaux).
par
laledunes
et
vestiges
combinants,
d'eau.
dunes
ont
inondations
disparitions
problèmes.
Seuls
ont
formation
De
Enfin,
long
exemple,
lane
mises
permis
et
migré
façon
côte.
ainsi
pour
sont
Ces
des
sur
les
du
de
au
laà

De nos jours, ce milieu plage-dune évolue sous l'action érosive des vagues
mais aussi avec l'intervention de l'homme. Dans certains cas, l'activité
anthropique peut être néfaste en accélérant les processus d'érosion et en
dégradant la couverture végétale du milieu dunaire.
Les premiers aspects négatifs sont apparus avec la seconde guerre
mondiale. En effet, la construction du mur de l'Atlantique (blockhaus et routes)
sur les plateaux dunaires a réactivé l'érosion éolienne tout comme la présence
d'engins motorisés (tanks, voitures, motos, etc.). Par manque d'entretien, des
plaques de déflation apparurent et la végétation fut dégradée durablement. Les
services des eaux et forêts puis l'O.N.F. en 1965, essayèrent de rétablir la dune
bordière car c'est un élément essentiel de l'équilibre dynamique d'une plage pour
laquelle, elle représente une réserve de sable. En outre, le recul du trait de côte va
de pair avec le recul de la dune bordière. Cela dit, les blockhaus sont d'excellents
points de repère pour s'apercevoir du recul du rivage.

42
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°l5

Depuis trente ans, le littoral Aquitain fait l'objet d'un engouement


touristique. Celui-ci ne fait que s'accroître au fil du temps. Malheureusement cet
attrait provoque une urbanisation pas toujours maîtrisée notamment en front de
mer des stations balnéaires. La présence de bâtiments en zones sensibles accélère
souvent les problèmes d'érosion ce qui a obligé à leur protection par la
construction d'aménagements spécifiques (épis, perrés, digues, brise-lames,
casiers à sable). Souvent faits de manière peu réfléchie, ces travaux accrurent
l'érosion au lieu de protéger les lieux. Dans certains endroits, les enrochements
effectués ne font que retarder une érosion qui alors est beaucoup plus
conséquente. Ces aménagements peuvent rompre les échanges sédimentaires
saisonniers entre le haut et le bas de plage et créer une plage morte. Cependant,
quand ils sont bien placés, ils peuvent être utiles pour stopper la progression de
l'érosion et favoriser la progradation. Mais la question de savoir d'une part, si les
enjeux économiques que l'on suppose devoir protéger, justifient réellement le coût
(très élevé) de travaux conséquents, et d'autre part, de savoir qui doit en porter la
charge financière (particuliers, municipalités, collectivités locales ou régionales,
voire nationales), est la plupart du temps évacuée...

Enfin, les flux de touristes en mal de sable blanc engendrent des maux au
niveau des lettes et des massifs dunaires. Leur présence n'étant pas canalisée, ils se
promènent n'importe où et provoquent le déchaussement des plantes protectrices.
Cela favorise aussi la formation de plaques de déflation qui évoluent en
caoudeyres. Pour résoudre ce problème, l'O.N.F. a aménagé ces zones avec des accès
concentrant les flux de personnes. En parallèle, ils replantent la face externe des
dunes avec des oyats protégés par des débris végétaux. Il en est de même pour les
plateaux sommitaux et les lettes. On revégétalise avec des mousses et plantes ou on
reboise en limite de lette. De nombreux lieux ont été sauvés par cette gestion qui a
permis le maintien de ces dunes bordières. Néanmoins, l'énergie érosive des
vagues continue inlassablement son travail commencé il y a des siècles.

Conclusion

La nature construit et détruit le littoral depuis toujours et bien sûr depuis


que l'homme existe comme nous l'avons montré. Au cours de la période historique
et de manière générale, on constate que l'érosion a globalement prédominé.
Cependant dans le détail ont s'aperçoit que l'évolution de certains secteurs fluctue
avec un décalage dans le temps et dans l'espace (flèche de la Coubre et celle du Cap
Ferret). Les zones en érosion participent à l'élaboration des atterrissements et à
l'obturation des petits cours d'eau littoraux. Globalement et à petite échelle de
temps, la nature équilibre les pertes et les gains de sédiments. Or, depuis
l'intervention de l'homme, cet équilibre relatif a été souvent rompu. Des
aménagements ont provoqué des érosions conséquentes alors que d'autres ont
maintenu la stabilité du rivage mais non sans conséquences. Pour contrôler et
mieux
des loisgérer
ont été
cet votées.
ensemble côtier, des organismes publics et privés ont été fondés et

Face à une évolution inéluctable du trait de côte (la transgression actuelle


n'est pas achevée) la question essentielle est de savoir si l'homme doit contrarier
la nature en s'y opposant par des moyens de plus en plus onéreux ou bien s'il a
plutôt intérêt à s'y adapter (en organisant et programmant un repli intelligent de
ses installations). Les décisions qui seront prises par nos politiques, dans un cas
comme dans de l'autre,
conviendrait cerner etauront
d'évaluer
des avant
incidences
toute financières
action. et économiques qu'il

43
Trav. Lab. Géo. Phys. Appl., Bordeaux, fév. 1997, n°15

Bibliographie

BAXERRES
de
cycle,
BOELLMANN
sur
CASSOU
Gascogne.
HAUTREUX,
n°12
L.C.H.F.,
direction
559
L.G.P.A.-
charentaise.
PENIN
récente
Bordeaux
SUBRENAT
l'Adour.
lap.
ledeSaintonge,
université
littoral
Décembre,
T.E.R.,
F.,
I,des
des
O.N.F.,
MOUNAT
Thèse
1987
129
Programme
P.,
1980
études
Aquitain.
M.,
environnements
1900
p.
Bordeaux
de
F.,
université
: 3°
1978
1970
Catalogue
pp.
:1996
la: cycle,
1975
Le
etpointe
La337-342.
:M.,
Thèse
Etude
Life,
:recherches
:prisme
I,côte
Bordeaux
: L'évolution
Géomorphologie
université
Le
194
1977
sud
sédimentaire
Bordeaux,
3°morphologique
destransit
morphosédimentaires.
p.,
de
cycle,
littoral
landes
: 67
III,
d'électricité
l'île
Bordeaux
Ladu
fig.
sédimentaire
80
université
180
d'Oléron
de
vie
Aquitain:
littoral
p.
dunaire
des
Gascogne.
p.humaine
etIII,de
sédimentaire
côtes
Bordeaux
à906
etduFrance,
lahistoire
et La
desp.
Pointe
sur
littoral
de
Thèse
l'évolution
milieux
Géographie,
I,le
France.
édition
de
holocène
102
littoral
Aquitain:
3° dunaires
lalap.cycle,
des
Coubre.
Collection
Eyrolles,
côte
Paris,
desetembouchures
dede
Atlantique
université
landes
vol
évolution
Thèse
Contis
laParis,
de
n°côte

de
2,laà:

44

Vous aimerez peut-être aussi