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Polytech Clermont TD5 IMDS3A 2023–2024

Suites de Cauchy, espaces complets, applications

Exercice 1. Pour tout n ≥ 1, on définit l’application gn : [0, 1] → R par :


−nx + 1 pour x ∈ [0, n1 ]

gn (x) =
0 pour x ∈] n1 , 1]
1. Dessiner les applications gn et gn+p , pour n, p ≥ 2 fixés.
 
2. Montrer que (gn )n≥1 n’est pas une suite de Cauchy de C([0, 1], R pour la norme
|| · ||∞ mais que c’est une suite de Cauchy pour la norme || · ||1 .
3. Que peut-on en déduire sur la convergence de cette suite de fonctions pour || · ||∞
(convergence uniforme) et pour || · ||1 (convergence en moyenne) ?

Exercice 2.
On veut montrer que Q, l’ensemble des nombres rationnels, n’est pas complet pour
la distance usuelle. (
x0 = 1 
On considère la suite (xn )n≥0 de réels, définie par : 
xn+1 = 12 xn + x2n ∀n ≥ 0

1. Montrer que, pour tout n ≥ 1, xn > 2. En déduire que (xn )n≥1 est une suite
décroissante de nombre réels, puis justifier alors pourquoi elle converge dans R et
donner sa limite.

2. Montrer que 2 6∈ Q.
3. Conclure que Q n’est pas complet (pour la distance usuelle). L’ensemble des
rationnels est-il fermé dams R ?

Exercice 3.
Soit E un espace vectoriel normé.
Si A est une partie non vide de E, on définit le diamètre de A par :
diam(A) = sup ||x − y||
x,y∈A

1. Donner dans R usuel, le diamètre de [− n1 , n1 ] et de [n, +∞[.


2. Soit (Gn )n≥1 une suite décroissante (c’est-à-dire : Gn+1 ⊂ Gn , ∀n) de fermés non
vides de E dont le diamètre tend vers 0 quand n tend vers l’infini. Dans chaque Gn ,
on choisit un élément xn .
Montrer que la suite (xn )n≥1 est une suite de Cauchy de E.

1
3. Montrer que si E est complet (donc un espace de Banach), alors toute suite
(Gn )n≥1 décroissante de fermés non vides de E dont le diamètre tend vers 0 quand
T
n tend vers l’infini a une intersection non vide (c’est-à-dire : n≥1 Gn 6= ∅).
On dit qu’un espace complet vérifie la “propriété de Cantor”. On pourrait mon-
trer la réciproque : tout espace vectoriel normé vérifiant la propriété de Cantor, est
nécessairement complet.

Exercice 4.

Soient a > 0 fixé et E = C[0, a], R , muni de la norme ||.||∞ .
On note A, le sous-ensemble de E, défini par :
A = {f ∈ E : f (x) ≥ 1 ∀x ∈ [0, a]}.

1. Justifier que si gn → g quand n → +∞ dans E pour || · ||∞ , alors pour tout


x ∈ [0, a], gn (x) → g(x) dans R. Puis montrer que A est complet dans (E, || · ||∞ ).

2. On définit une application Φ : A → E par :


x
∀f ∈ A, Φ(f ) : [0, a] → R, x 7→ 1 +
1 + f (x)

(2.1) Justifier que Φ est définie pour tout f ∈ A.


(2.2) Montrer que l’application Φ est lipschitzienne sur A de rapport a4 .

3. Dans cette question, on choisit a ∈]0, 4[.


Soient g0 ∈ A, telle que ∀x ∈ [0, a], g0 (x) = 1 et ∀n ∈ IN, gn+1 = Φ(gn ).
(3.1) Montrer que gn ∈ A, ∀n ≥ 0.
 n
a
(3.2) Montrer que, pour tout n ≥ 1, on a : ||gn+1 − gn ||∞ ≤ 4
||g1 − g0 ||∞
kn
(3.3) Montrer que, pour tout n, p ≥ 1, on a : ||gn+p − gn ||∞ ≤ ||g1 − g0 ||∞ , où
1−k
l’on a noté k = a4 .
(3.4) En déduire que la suite de fonctions (gn )n≥0 est une suite convergente dans A.
(3.5) On note g la limite de la suite (gn )n≥0 .

Montrer que g(x) = 1 + x, pour tout x ∈ [0, a].

4. Dans cette question, on prend a = 1.


(4.1) Déterminer g1 (x), g2 (x), et g3 (x), pour tout x ∈ [0, 1].

(4.2) En déduire une valeur approchée x̄ ∈ Q de 2.
√ 1
(4.3) En utilisant le résultat de la question (3.3), montrer que | 2 − x̄ |≤ 96

2
Exercice 5.
Soient E un espace préhilbertien complet, C un convexe complet non vide de E et
x ∈ E fixé.
L’objectif de cet exercice est de démontrer l’existence de la projection du vecteur x
sur le convexe complet C.
1. Rappeler la définition d’un vecteur projection de x sur C, illustrer par un dessin
dans R2 euclidien.
2. On note α = d(x, C), la distance de x au convexe C.
(2.1) Rappeler la définition de d(x, C) la distance de x à la partie C de E.
(2.2) En utilisant la définition de la borne inférieure d’un nombre infini de réels,
montrer qu’il existe une suite (xn )n≥1 d’éléments de C, telle que :
1
∀n ≥ 1, α ≤ ||x − xn || ≤ α + n

(2.3) En utilisant l’identité du parallélogramme dans un préhilbertien, montrer que :


∀n, p ≥ 1, ||xn+p − xn ||2 = 2||xn+p − x||2 + 2||x − xn ||2 − 4||x − 21 (xn + xn+p )||2
En déduire que ∀n, p ≥ 1, ||xn+p − xn ||2 ≤ 2||xn+p − x||2 + 2||x − xn ||2 − 4α2
(2.4) Déduire, des deux questions précédentes, que la suite (xn )n≥1 converge dans
C et que sa limite est un point projection de x sur C.

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