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L'expérience tunisienne en matière de production et de commercialisation des

olives et comment en tirer profit dans le cas égyptien

Article - Juillet 2018

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4 auteurs, dont :

Tamer Mansour
Centre national de recherche, Egypte
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 Revue de recherche agricole du Volume : 07 | Numéro : 03 | Juillet-Sept. |
Moyen-Orient 2018 Pages:1154-1164
ISSN 2077-4605

L'expérience tunisienne en matière de production et de commercialisation des olives et

comment en tirer profit dans le cas égyptien
Tamer G.I. Mansour1 , Haitham B.A. Hassan2 , Salah S. Abd El-Ghani3 et4 Shaaban E.
M. Khalil.

1,2,3,4Départementde l'économie agricole, Division de la recherche agricole et biologique, Centre

national de recherche, 33 El Buhouth St., (anciennement El Tahrir St.) 12622 Dokki, Giza, Égypte.
3Département d'économie, Faculté d'économie et de sciences administratives, Université islamique

Al Imam Mohammad Ibn Saud - Arabie saoudite.

Reçu : 10 juillet 2018 / Accepté : 11 sept. 2018 / Date de publication : 30 sept. 2018

RÉSUMÉ
La production d'olives et d'huile d'olive, très répandue dans la région méditerranéenne, joue un
rôle social, économique et environnemental important dans les pays producteurs. Bien que l'Égypte
dispose d'un avantage comparatif dans la production d'olives, qui génère un rendement économique
distinct, qu'elles soient commercialisées localement ou exportées, l'Égypte occupe la 10e placeth
dans le classement mondial des pays produisant moins de 1 % de la production mondiale d'huile
d'olive.
Afin de réaliser un saut qualitatif dans la production et la commercialisation des olives, il est
nécessaire d'identifier les pays leaders dans ce domaine et d'étudier leur expérience afin d'en tirer
profit ; la Tunisie est l'un des pays leaders dans le domaine de la production et de la
commercialisation des olives et son expérience doit donc être étudiée attentivement.
Les résultats ont montré que les raisons les plus importantes de la supériorité de la Tunisie sur
l'Égypte dans la production et la commercialisation de l'huile d'olive étaient la supériorité de la
République tunisienne sur l'Égypte dans la superficie oléicole, l'augmentation des précipitations en
Tunisie, la mise en place de structures de soutien telles que les fonds d'encouragement qu'elle a créés
pour les exportateurs d'huile d'olive, l'augmentation de la capacité de stockage, l'existence d'un
système avancé de contrôle de la qualité. L'ouverture de nouveaux marchés. Les résultats ont
également montré qu'il existe de nombreux déterminants de la production d'olives en Égypte, qui
peuvent être classés en déterminants environnementaux, techniques et humains, ainsi qu'en
déterminants économiques et législatifs.

Mots-clés : Agriculteurs, marketing, Nord-Sinaï, problèmes d'olives, production

Introduction

L'olive (Olea Europaea L.) est l'une des espèces arboricoles les plus cultivées dans le bassin
méditerranéen, car elle est bien adaptée à son climat doux. À l'heure actuelle, plus de 11 millions
d'hectares d'olives sont cultivés dans le monde, répartis sur les cinq continents dans 47 pays où l'on
produit actuellement de l'huile d'olive. Il existe environ 12 000 moulins à huile d'olive dans le
monde, et l'huile d'olive est aujourd'hui consommée dans plus de 160 pays. (COI, 2015) La figure 1
illustre la production mondiale d'huile d'olive et montre clairement que la région méditerranéenne est
la plus productive.
La production mondiale d'huile d'olive (2016/2017) est évaluée à 2.713.500 t, en baisse de
14% par rapport à la campagne précédente (- 446.000 t). L'Espagne est arrivée en première position
avec 1.311.000 t, suivie de l'Italie avec 243.000 t, de la Grèce avec 260.000 t, puis de la Tunisie avec
100.000 t. (-29%) ; Alors que l'Égypte est arrivée en dixième position avec 27.000 t comme le
montre le tableau n° 1.
Bien que l'Égypte dispose d'un avantage comparatif dans la production d'huile d'olive, qui
génère un rendement économique distinct, qu'elle soit commercialisée localement ou exportée,
l'Égypte occupe la 10e place dans le classement mondial des pays produisant moins de 1 % de la
production mondiale d'huile d'olive.
La superficie d'oliviers cultivés en Égypte est passée de 2023 ha à la fin des années 1970 à plus
de 40 468 ha à la fin des années 1990 en raison de la croissance de l'olivier dans les nouvelles zones
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de récupération, en particulier dans des conditions de sécheresse, de salinité et de variabilité du sol.
L'existence de nouvelles zones agricoles adaptées uniquement à la culture des oliviers leur permet de
résister à la soif, à la salinité et à l'alcalinité de manière significative et de s'adapter à la nature de
l'environnement désertique.
Auteur correspondant : Tamer G.I. Mansour, Département de l'économie agricole, Division de la recherche
agricole et biologique, Centre national de recherche, 33 El Buhouth St., (Former El
Tahrir St.) 12622 Dokki, Giza, Égypte. Courriel : tamer_baz@yahoo.com

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Selon les statistiques du secteur des affaires économiques du ministère égyptien de

l'agriculture, la superficie totale des oliviers est de 82 047 ha (52429 ha en dehors de la vallée, 29
618 ha dans la vallée), la superficie productive est de 55 452 ha, et la production moyenne par ha est
de 10,13 tonnes, la production atteint environ 563070 tonnes, principalement utilisées comme olives
de table (près de 80% de la production globale d'olives) et environ 90 000 tonnes utilisées pour
l'extraction d'environ 13 000 tonnes d'huile (ministère égyptien de l'agriculture, 2013).
L'Égypte a été un leader mondial dans la culture des olives dans des conditions arides et semi-
arides, sur des terres désertiques au sol sablonneux pauvre et avec moins de 80 mm de pluie par an.
Elle a été l'un des rares pays à utiliser des systèmes de micro-irrigation à une époque où près de 96
% des olives du monde étaient cultivées dans des conditions pluviales. (COI, 2012).
La superficie consacrée aux olives représente environ 4 % de la superficie totale cultivée.
L'olivier est très répandu et pousse avec succès dans les conditions qui prévalent dans la région
côtière du nord-ouest, à Alexandrie, dans le nord du Sinaï et dans les oasis. Les précipitations se
situent entre 100 et 150 mm et ne sont donc pas suffisantes pour la culture de l'olivier. En général, le
développement de l'oléiculture s'est concentré le long du littoral méditerranéen des provinces du
nord-ouest, en particulier entre Alexandrie et Sallum, sur une bande de 20 à 30 km de large. Cette
zone bénéficie d'un climat aride, avec des hivers doux. La température moyenne pendant les mois les
plus froids est de 7-18 ºC et les précipitations annuelles de 100-150 mm sont réparties sur 3-4
semaines pendant les mois d'automne et d'hiver. (COI, 2012).

Fig. 1 : Production mondiale d'huile d'olive 2013 tonnes

Tableau 1 : Production mondiale au cours des 5 dernières années. (1 000

tonnes)

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Maroc 100 130 120 130 110 118 4%
Portugal 59 91 61 109.1 93.6 82.9 3%
Algérie 66 44 69.5 84 74 67.5 2%
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Égypte
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: 2077-4605 20 17 25 27 21 0.8%
Le monde
Source 2401.5
: Rapports prévisionnels 3252 24582016.
du COI, novembre 3159.5 2713.5

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Fig. 2 : Production d'huile d'olive 2016-2017 tonnes métriques (1

000) Source : Rapports prévisionnels du COI, novembre 2016

Ces dernières années, grâce aux efforts de l'Egyptian General Desert Development
Organization, d'autres zones présentant un intérêt agronomique pour l'oléiculture ont été
développées, à savoir la péninsule du Sinaï et la zone située entre Alexandrie et Le Caire, où de
nouveaux vergers d'oliviers intensifs ont été plantés pour mettre en valeur des terres désertiques qui
ne se prêtent pas à d'autres cultures en raison des conditions pédoclimatiques extrêmes. (COI, 2012)
Pour l'instant, l'Égypte n'est pas très axée sur la mécanisation, car le pays est davantage orienté
vers la production d'olives de table pour lesquelles la cueillette à la main apporte un avantage
concurrentiel. En outre, l'offre de main-d'œuvre ne pose pas de problème. Néanmoins, au cours des
trois dernières années, des producteurs ont pris l'initiative d'utiliser des râteaux vibrants portatifs
fonctionnant sur batterie et des récolteuses enveloppantes pour la récolte semi-mécanique des
variétés oléagineuses. Cette pratique devrait devenir prédominante au cours des cinq prochaines
années. (CIO, 2012)
En Égypte, la capacité de traitement de l'huile d'olive dépasse l'offre d'olives brutes. Il n'y a pas
d'huileries traditionnelles, bien qu'il y ait 25 huileries avec des presses et 48 avec des installations de
traitement en continu, avec une capacité de production globale moyenne de 1 008 t/jour de huit
heures. La production d'huile d'olive en Égypte se caractérise par un pourcentage élevé d'huile
d'olive extra vierge, qui représente souvent plus de 70 % de la production totale d'huile. (CIO, 2012).
Les figures 3 et 4 illustrent l'augmentation de la production et de la consommation d'olives, qu'il
s'agisse d'olives de table ou d'huile d'olive.

Objectifs :

Les objectifs de l'étude sont les suivants

1- Identifier les caractéristiques du secteur oléicole en République tunisienne.
2- Identifier les points forts de l'expérience tunisienne dans ce domaine et en tirer profit dans l e cas
égyptien.
3- Identifier les déterminants de la production d'olives dans la République arabe d'Égypte.
Afin de réaliser un saut qualitatif dans la production et la commercialisation des olives, il est
nécessaire d'identifier les pays leaders dans ce domaine et d'étudier leur expérience afin d'en tirer
profit ; la Tunisie est l'un des pays leaders dans le domaine de la production et de la
commercialisation des olives et son expérience doit donc être étudiée attentivement.

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Fig. 3 : Production, consommation, importations et exportations d'huile d'olive en Egypte 1990-

2012 (1000 tonnes) Source : http://www.internationaloliveoil.org/estaticos/view/131-worldolive-
oil-figures
Fig. 4 : Egypte Production, consommation, importations et exportations d'olives de table 1990-2012
(1000 tonnes) Source : http://www.internationaloliveoil.org/ estaticos/view/132-worldtable-olive-
figures

La question qui se pose ici est de savoir pourquoi la Tunisie en particulier ?

La République tunisienne est le pays le plus connu du sud de la Méditerranée dans le domaine
de l'oléiculture, où plus de 30 % de ses terres agricoles sont consacrées à la culture de l'olivier, soit
1,68 million d'hectares. La Tunisie est le deuxième producteur d'huile d'olive, avec la deuxième plus
grande superficie après l'Union européenne (Jackson et al., 2015).
En plus d'être la plus proche de la République Arabe d'Egypte par les conditions
géographiques et climatiques, nous allons essayer d'identifier les caractéristiques les plus
importantes du secteur oléicole tunisien qui déploie actuellement des efforts importants pour
restructurer et moderniser ce secteur afin d'améliorer la qualité de l'huile d'olive et d'augmenter les
superficies allouées à la plantation d'oliviers. Nous allons maintenant aborder la situation actuelle du
secteur oléicole dans la République tunisienne.

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Premièrement : Caractéristiques du secteur oléicole en République tunisienne :

Aperçu historique :

L'histoire tunisienne de l'huile d'olive remonte au VIIIe siècle avant J.-C., avant même la
fondation de Carthage. Les Romains ont poursuivi l'expansion de la culture de l'olivier, notamment
en renforçant l'irrigation et en développant les techniques d'extraction de l'huile d'olive du fruit.

Le statut social et économique des olives en Tunisie :

L'oléiculture joue un rôle essentiel dans la vie sociale et économique de la Tunisie. Dix pour
cent de la population tunisienne est engagée dans la culture et la récolte des olives. Ce secteur revêt
un caractère social important puisqu'il assure la subsistance directe ou indirecte de plus d'un million
de personnes, dont 309 000 sont des agriculteurs. Cela représente environ 60 % des producteurs du
secteur agricole et 34 millions de journées de travail par an, soit 20 % de l'emploi dans l'agriculture.
L'olive représente 15 % du produit agricole du pays, tandis que l'huile d'olive représente 50 % des
exportations agricoles et 5,5 % des exportations générales du pays. Ce qui la place en cinquième
position sur la liste des sources de devises.

La réalité actuelle des olives en Tunisie :

Le secteur agricole tunisien est une source fondamentale de croissance économique. Malgré
les changements et la diversification observés dans l'économie tunisienne (industrialisation,
croissance du secteur des services et expansion du tourisme) (Chebbi et Lachall, 2007), la Tunisie
compte actuellement 88 millions d'oliviers couvrant 1.811.000 hectares, ce qui représente un tiers de
la surface agricole disponible au niveau national (34%). Les oliviers sont cultivés dans des
conditions climatiques très variées, ainsi du nord au sud ils sont situés comme suit : 15 % dans le
nord, 66 % dans le centre de la Tunisie et 19 % dans le sud. Les oliviers sont le plus souvent plantés
en monoculture et parfois en intercalaire avec d'autres arbres fruitiers. Ils occupent trop souvent des
terres pauvres et marginales, menacées par l'érosion et la désertification. (Ministère tunisien de
l'agriculture, 2017)
La production tunisienne d'huile d'olive présente une nette fluctuation annuelle due à une
alternance biologique dans la production de l'olivier, ainsi qu'aux changements des conditions
météorologiques et à la non-disponibilité des informations météorologiques pour les agriculteurs
(Walid et Chymes, 2009).
Les graphiques suivants (Fig.5, Fig.6) illustrent la production, la consommation et les exportations
d'olives de table et d'huile d'olive en Tunisie de 1990 à 2012.

Fig. 5 : Production, consommation et exportations d'huile d'olive en Tunisie 1990-2012 (1000

tonnes) Source : http://www.Internationaloliveoil.org/estaticos/view/132-world-table-olive-figures

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Fig. 6 : Production, consommation et exportations tunisiennes d'olives de table 1990-2012

(1000 tonnes) Source : http://www.internationaloliveoil.org/estaticos/view/132-world-table-
olive-figures

Taille des exploitations oléicoles :

Les exploitations oléicoles représentent près de 57 % de l'ensemble des exploitations

tunisiennes et diffèrent en termes de taille, la structure de la culture des oliviers révèle une
dominance des petites et moyennes exploitations. Les exploitations ayant une taille inférieure à 10 et
5 ha représentent respectivement 57 % et 35 % du nombre total. Cette situation a pour effet de
freiner l'introduction de technologies de pointe et l'investissement massif en machines. Cela conduit
remarquablement le secteur à manifester davantage les symptômes de manque d'une faible
production (Ministère tunisien de l'Agriculture, 2017).

La structure d'âge d'une exploitation oléicole tunisienne et sa répartition géographique sont les
suivantes : - La structure d'âge d'une exploitation oléicole tunisienne et sa répartition géographique
sont les suivantes

Il y a 100 oliviers par hectare dans les zones pluvieuses du nord, contre 60 arbres par hectare
dans les zones modérées moyennes et 20 arbres dans les zones sèches du sud, la structure d'âge des
vergers d'oliviers en Tunisie (2009) était la suivante :
• Jeunes vergers (< 5 ans) = 15,5 % (272 700 ha)
• Vergers porteurs (5-50 ans) = 75% (1.312 300 ha)
• Vieux vergers (> 50 ans) = 9,5 % (164 000 ha). (Source : IOC,

2012) Superficie irriguée :

La superficie des terres utilisées à des fins agricoles est estimée à 10 millions d'hectares, dont
5 millions d'hectares représentent les terres arables. En effet, la zone équipée pour l'irrigation couvre
420 000 hectares, ce qui représente respectivement 4 % et 8 % des terres agricoles et des terres
arables. La production est dépendante des conditions climatiques ; 92% des terres agricoles sont
sous le système de l'agriculture sèche. L'efficience de mobilisation de l'eau a atteint 93 %, avec
Ministère tunisien de l'Agriculture, (2017)

Variétés :

Grâce à sa position privilégiée au carrefour de plusieurs civilisations, au passage obligé entre

l'Afrique de l'Est et l'Europe et à la migration des Andalous, la Tunisie a réussi à constituer un
patrimoine génétique oléicole important et varié. En effet, l'agriculture tunisienne est très riche en
cultivars d'olives (56 variétés différentes). Cependant, malgré cette richesse, seules deux variétés
sont omniprésentes sur les terres arables (terres pouvant être utilisées pour la culture) : Les olives
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Chétoui donnent une huile douce, d'intensité légère à moyenne, avec une saveur de fruit remarquable
(Ministère de l'agriculture tunisien, 2017).

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En Tunisie, les vergers d'oliviers sont dominés par le cultivar population Chemlali Sfax qui est
planté dans le nord, le Sahel, le centre et le sud couvrant les 2/3 de l'oliveraie tunisienne et
contribuant à plus de 60% de la production nationale de l'huile d'olive, (Issaoui, et
al.,2007).Néanmoins, il existe également d'autres variétés dites secondaires spécifiques à des régions
plus restreintes telles que la 'Oueslati', la 'Chemchali', la 'Zalmati', la 'Zarrazi', la 'Gerboui' et la
'Sayali', ainsi que d'autres variétés cultivées dans des endroits plus restreints.
La répartition de la production d'olives est la suivante : 15 % dans le Sud, 66 % dans le
Centre de la Tunisie et 19 % dans le Nord. Par ailleurs, la teneur en huile des olives produites dans le
Sud est légèrement supérieure à celle des autres régions. Ainsi, le sud de la Tunisie contribue avec
55 % à la production nationale totale d'huile d'olive alors qu'elle n'est que de 27 % pour la Tunisie
centrale et de 18 % pour le nord (Rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie, 2007).

Commercialisation des olives en Tunisie :

La Tunisie a pu occuper une place de choix sur le marché mondial en exportant environ 75%
de sa production et en servant de deuxième exportateur mondial après l'Union européenne avec un
taux d'exportation de 115 mille tonnes annuellement au cours des cinq dernières années. La Tunisie
a été également classée première au monde en matière d'exportation d'huile d'olive pour l'année
2015. L'Espagne a réalisé une production record de 300.000 tonnes, avec des recettes de l'ordre de 2
milliards de dinars (1 milliard de dollars) au cours de la saison 2014-2015, représentant plus de 40%
des recettes d'exportation agricole, et environ 55% du total des exportations de la République.

La mondialisation de l'huile d'olive tunisienne :

Comme le montre la figure 8, l'huile d'olive tunisienne représente 19 % du total des

exportations mondiales d'huile d'olive au cours des cinq dernières années. Cette excellente position
montre que la Tunisie se classe au premier rang mondial après l'Union européenne.

Fig. 8 : la répartition des exportations mondiales d'huile d'olive au cours des cinq
dernières années Source : Ministère tunisien de l'agriculture, 2017

La Tunisie a pu grâce à la qualité de son huile Olives balayer plus57 nouvelles destinations au
Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, en Australie et en Amérique du Sud au Moyen-Orient, en
Afrique, en Asie et en Australie, en plus des marchés traditionnels tels que l'Europe et l'Amérique du
Nord comme l'huile d'olive tunisienne, a pu continuer à conquérir de nouveaux marchés où elle est
actuellement vendue dans plus de 45 pays à travers les cinq continents.( Ministère tunisien de
l'Agriculture, 2017), la fig. 9 a montré que l'Italie, l'Amérique et l'Espagne sont les plus grands
importateurs d'huile d'olive tunisienne, où 75% de l'huile d'olive est exportée vers ces pays.

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Fig. 9 : Répartition des exportations tunisiennes d'olives saison

2015-2016 Source : Ministère tunisien de l'agriculture, 2017

Deuxièmement : les raisons du succès tunisien dans la production d'olives.

1- La supériorité de la République tunisienne sur l'Egypte dans la zone des oliviers :

Selon les données de la Banque mondiale, la proportion de terres arables par rapport à la
superficie totale des terres en Tunisie est de 64 %, tandis qu'en Égypte, elle est de 3,8 %. La Tunisie
compte 10,5 millions d'hectares de terres agricoles (environ 25 millions de feddans), dont 1.570.460
ha d'oliviers. La superficie des terres agricoles en Égypte pour l'année 2015 est d'environ 9,27
millions de feddans, et la superficie des oliviers est d'environ 200 mille feddans (2% de la superficie
totale de la zone agricole) ( The World Bank, 2015).

2- Augmentation des précipitations en Tunisie :

Malgré la supériorité de l'Egypte dans les ressources totales en eau de 55,5 milliards de m3
(eau du Nil) en plus de l'eau de pluie (8 milliards de m3 ) et de l'eau du stock égyptien, la République
de Tunisie est caractérisée par un taux de précipitations élevé, de 1500 mm à 50 mm dans le sud, et
le taux de précipitations annuelles est de 36 milliards de m3 alors que la moyenne des précipitations
annuelles sur l'ensemble du territoire égyptien est d'environ 8 milliards de m3 .
Les ressources en eaux superficielles et souterraines de la Tunisie s'élèvent à 4,88 milliards de
m3 /an. Cependant, plus de 90 % des olives en Tunisie sont cultivées par voie pluviale, tandis que la
culture des olives en Égypte dépend principalement de l'irrigation.

3- Fournir des structures de soutien :

Consciente de l'importance d'encourager les exportations d'huile d'olive, la Tunisie a choisi

une stratégie basée sur des initiatives et des mesures prometteuses, telles que les fonds
d'encouragement qu'elle a mis en place pour les exportateurs d'huile d'olive. Les institutions peuvent
également contribuer à l'organisation de l'investisseur dans le domaine de l'huile d'olive.
Le Fonds d'accès aux marchés d'exportation (FAMEX), un projet du ministère du commerce
financé par la Banque mondiale, vise à développer l'exportation d'huile d'olive en conserve vers des
marchés prometteurs. Le Centre de développement des exportations a été chargé de gérer ce fonds.
Le Fonds de Promotion des Exportations (FOPRODEX), un mécanisme de soutien financier
mis en place par l'Etat tunisien pour les exportateurs afin de leur permettre d'accéder aux marchés
internationaux. La gestion de ce fonds a été confiée au Centre de Développement des Exportations.
Fonds de développement de l'huile d'olive en conserve (FOPROHOC). PACKTEC a été chargé de
gérer ce
fonds.
Il existe de nombreuses institutions qui soutiennent l'olivier en Tunisie, comme le ministère de
l'agriculture et de la pêche : Ministère de l'Agriculture et de la
Environnement, Ministère de l'Industrie et de la Technologie, Ministère du Commerce et de
l'Artisanat, Office National de l'Huile, Centre Technique de l'Agriculture Biologique, Agence de
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Promotion des Investissements Agricoles, Centre de Promotion des Exportations et Centre
Technique de l'Emballage.( Ministère tunisien de l'Agriculture, 2017).

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4- Augmentation de la capacité de stockage :

L'huile d'olive contribue au travail du secteur industriel à travers 1750 presses avec une
capacité de production de 34 mille tonnes/jour. La capacité de stockage de l'huile est actuellement
estimée à 350 mille tonnes d'huile d'olive, dont 45% sont à la disposition de l'Office National de
l'Huile.

5- L'existence d'un système avancé de contrôle de la qualité :

La Tunisie est un membre actif du Conseil oléicole international et applique toutes les normes
de qualité nationales et internationales tout en assurant l'utilisation des marques de garantie. Toutes
les exportations d'huile tunisienne sont soumises à une analyse automatique pour vérifier leur
sécurité et leur conformité aux normes internationales grâce à un système de développement basé sur
la qualité :
- Des laboratoires certifiés et agréés par le Conseil oléicole international, équipés des dernières
technologies,
- Un groupe important d'ingénieurs, de techniciens qualifiés et de spécialistes de l'analyse des graisses
- Un panel de connaisseurs expérimentés et rompus aux dernières techniques d'évaluation
sensorielle du Conseil international des huiles

6- Ouverture de nouveaux marchés et conclusion d'accords pour l'exportation d'olives vers les
pays du monde :

Le Parlement européen a accepté d'étendre le parapluie des exemptions douanières pour les
importations d'huile d'olive de la Tunisie vers l'Union européenne de 35 mille tonnes par an pour
atteindre 92 mille tonnes en 2016 et 2017, afin de soutenir l'économie tunisienne. En vertu des
accords commerciaux existants avec l'UE, la Tunisie bénéficie d'une exemption lui permettant
d'exporter annuellement 56,7 milliers de tonnes d'huile d'olive vers l'UE sans frais. L'Union
européenne a importé plus de 145 000 tonnes d'huile d'olive tunisienne au total en 2014-2015
(journal égyptien Akhbaralalam 2015).

7- Agence de vulgarisation et de formation agricole :

L'Agence de formation et de vulgarisation agricole est une institution gouvernementale de

nature administrative affiliée au ministère de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la
pêche. Elle travaille à la mise en œuvre des programmes émanant des objectifs et des programmes
de développement, des plans économiques et sociaux, en particulier ceux liés à la formation et à la
vulgarisation dans les domaines de l'agriculture et de la pêche.
Dans le domaine de la vulgarisation agricole, l'Agence s'efforce de soutenir les programmes
de vulgarisation sur le terrain en renforçant les capacités de connaissance des vulgarisateurs et des
agriculteurs sur la production et la commercialisation des olives. Elle prépare également des
programmes de vulgarisation de masse par le biais de divers canaux de communication, audiovisuels
et écrits.

8- Promotion d'une production distinctive :

Le Ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines annonce l'attribution des prix de la meilleure
huile d'olive.
Voici un échantillon de ces concours :
Le ministère de l'industrie, de l'énergie et des mines annonce l'ouverture de la candidature
pour le prix national de la meilleure huile d'olive. Ce prix est décerné aux institutions tunisiennes
actives dans la production ou l'exportation d'huile d'olive de conserve, caractérisées par la
production et le conditionnement de la meilleure huile d'olive vierge au cours de la saison
2015/2014. La sélection de la meilleure huile d'olive vierge ainsi que le respect des institutions qui
sont nominées pour le travail actuel dans le secteur de l'huile d'olive dépendront de caractéristiques
objectives et d'une évaluation des caractéristiques gustatives des huiles d'une part et d'une évaluation
technique et esthétique de l'emballage d'autre part (www.industrie.gov.tn, 2017).
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Troisièmement : Déterminants de la production d'olives dans la République arabe d'Égypte :

La République arabe d'Egypte, et plus particulièrement la péninsule égyptienne du Sinaï (3

440 000 oliviers), dispose de vastes espaces pour accueillir plus de 30 millions d'oliviers qui en font
le premier producteur mondial d'olives. Cependant, l'olivier du Sinaï est ignoré par les responsables
qui n'ont pas pensé au développement de cette importante richesse, qui génère des milliards pour des
pays comme l'Espagne et la Tunisie.
La production d'olives en Égypte est confrontée à de nombreux problèmes et facteurs
déterminants qui peuvent être classés en facteurs environnementaux, techniques et humains,
économiques et législatifs (Organisation arabe pour le développement agricole 2003, pp. 95-96).

Les déterminants environnementaux :

Les facteurs environnementaux les plus importants pour le développement du secteur oléicole
en Égypte sont les suivants :
- Pluviométrie irrégulière et besoins inadéquats des arbres.
- Les températures élevées pendant les saisons hivernales chaudes et le manque d'accès à l'arbre
d'un froid suffisant, ce qui se produit certaines années.
- Les températures élevées pendant les périodes de floraison, qui entraînent le phénomène de petits
fruits dépourvus de fœtus, ainsi que les températures élevées pendant les phases de croissance des
fruits, qui affectent la taille des fruits et leur validité pour la fabrication.
- Des niveaux élevés de sel dans

certaines terres. Déterminants

techniques et humains :

- Le manque de sensibilisation des consommateurs aux bienfaits de l'huile d'olive pour la santé et la
nutrition.
- Prix élevés de la main-d'œuvre pour diverses opérations agricoles.
- Le manque de savoir-faire de certains agriculteurs en ce qui concerne le calendrier de fertilisation
et d'irrigation et les quantités nécessaires.
- Manque de savoir-faire en matière de taille, de collecte et absence de travaux techniques dans ce
domaine.
- Insuffisance de l'encadrement et de la formation des superviseurs

des plantations d'oliviers. Déterminants économiques

- Faible capacité de financement des oléiculteurs dans les zones désertiques.

- Coût élevé du transport entre les zones de production et les zones de distribution (commercialisation).
- Prix élevés de l'huile d'olive par rapport aux prix des autres huiles végétales, en particulier en
présence d'une proportion élevée de personnes à faible revenu.
- Manque d'intérêt pour les traitements post-récolte et pour l'ajout d'un avantage concurrentiel à
l'olive égyptienne afin d'accroître la perméabilité des marchés étrangers.

Déterminants législatifs

- Le soutien actuel aux autres huiles et leur distribution sur les cartes de rationnement à des prix
bas par rapport au prix élevé de l'huile d'olive incitent les gens à ne pas la consommer.
- La nécessité d'établir un fonds pour équilibrer les prix intérieurs et internationaux des olives afin
d'encourager les producteurs.
- Adoption d'une législation visant à soutenir les producteurs d'olives et les producteurs au cours
des premières années de l'agriculture et de la production afin d'encourager la demande pour la
culture de l'olivier.

Conclusion

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La Tunisie a pu occuper une place de choix sur le marché mondial en exportant environ 75%
de sa production et est devenue le deuxième exportateur mondial après l'Union européenne avec un
taux d'exportation de 115 000 tonnes par an au cours des cinq dernières années, en même temps que
l'Égypte,

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notamment la péninsule égyptienne du Sinaï (3 440 000 oliviers), dispose de vastes espaces pour
accueillir plus de 30 millions d'oliviers qui en font le premier producteur mondial d'olives.
L'expérience tunisienne dans ce domaine peut être tirée de la mise en place de structures de soutien
telles que les fonds d'encouragement mis en place pour les exportateurs d'huile d'olive,
l'augmentation de la capacité de stockage et l'existence d'un système avancé de contrôle de la qualité.
L'ouverture de nouveaux marchés, d'autre part en essayant de minimiser l'impact des déterminants
auxquels est confrontée la production d'huile d'olive en Egypte.
Atteindre une production et une productivité qui permettent à l'Égypte d'occuper une position
avancée dans le domaine de la production et de la commercialisation des olives.

Références

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Economic Affairs Sector, Ministry of Agriculture and Land Reclamation, Giza, Égypte.
2- Ligue arabe, Organisation arabe pour le développement agricole, 2003. Développement de la
production, de la transformation et de la commercialisation des olives et de l'huile d'olive dans
le monde arabe ( ), Soudan.
3- Rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie, 2007. P. 50-60.
4- Chebbi H.E. et L. Lachaal, 2007. Agricultural sector and economic growth in Tunisia :
Evidence from co-integration and error correction mechanism (Secteur agricole et croissance
économique en Tunisie : évidence de la co-intégration et du mécanisme de correction d'erreur).
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Séminaire 'Adding Value to the Agro-Food Supply Chain in the Future Euromediterranean
Space'. 23 - 25 avril, Barcelone.
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recommandations, Conseil oléicole international, (2015). Disponible en ligne à l'adresse
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6- COI, Production, consommation et exportation d'huile d'olive. Conseil oléicole international,
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Madrid (2012). Disponible en ligne à l'adresse suivante :
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9- Issaoui, M., S. Dabbou, A. Echbili et Rjiba, I. et al, (2007). Caractérisation biochimique de
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