Etude Dlaboration Dun Plan National de Gestion Des Margines Phase 1 Dcembre 2007

REPUBLIQUE TUNISIENNE
*************
MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT
ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE
*************
DIRECTION GENERALE DE L’ENVIRONNEMENT
ET DE QUALITE DE LA VIE
ETUDE D’ELABORATION D’UN PLAN

NATIONAL DE GESTION
DES MARGINES
**********************
PHASE 1 : DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ACTUELLE DE
GESTION DES MARGINES
RAPPORT PROVISOIRE
***********************
Décembre 2007
T.P.E
SOMMAIRE
I. PRESENTATION DE L’ETUDE.......................................................................... 2
I.1. Contexte du projet............................................................................... 2
I.2. Contenu et objectifs du projet ............................................................. 3
I.3. Secteur de l’oléiculture en Tunisie....................................................... 5
I.3.1. Surfaces cultivées et répartition géographique................................... 7
I.3.2. Production d’olive à huile................................................................ 7
I.3.3. Systèmes de trituration actuellement adoptée ................................... 9
I.3.4. Sous produits issus de l’extraction de l’huile d’olive. ......................... 16
I.3.5. Quantités de margines produites ................................................... 18
I.3.6. Impact des margines sur l’environnement....................................... 20
I.3.7. Techniques potentielles de traitement des margines ......................... 22
II. PHASE 1: DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ACTUELLE DE GESTION DES
MARGINES .................................................................................................. 27
II.1. TACHE 1: Diagnostic des huileries ..................................................... 27
II.1.1. Inventaire des huileries ................................................................ 27
II.1.2. Programme de visites à effectuer................................................... 29
II.2. Tache 2 : Examen des différentes options disponibles de
valorisation des margines.................................................................. 30
II.2.1. Revue des travaux de recherches scientifiques effectués en
matière de valorisation des margines ............................................. 30
II.2.2. Implication du secteur privé dans le domaine de gestion des
margines ................................................................................... 42
II.3. Tache 3 : Diagnostic des décharges des margine............................... 45
II.3.1. Inventaire des décharges existantes .............................................. 45
II.3.2. Analyse de la situation actuelle ..................................................... 53
II.4. Tache 4 : Etude des aspects techniques, institutionnels,
réglementaires et financiers en matière de gestion des margines ..... 61
II.4.1. Evaluation des aspects techniques et financiers actuels en matière
de gestion des margines en Tunisie................................................ 61
II.4.2. Evaluation des aspects réglementaires actuels en matière de
gestion des margines en Tunisie .................................................... 63
II.4.3. Recommandations ....................................................................... 66
II.5. Tache 5 : Revue d’études de cas en matière de gestion des
margines ........................................................................................... 67
II.5.1. Références étrangères dans le secteur de traitement et de
valorisation des margines ............................................................. 67
MEDD - Etude de l’Elaboration d’un Plan National de Gestion des Margines Novembre 2007
TPE Page 1 Phase I_Révision I
I. PRESENTATION DE L’ETUDE
I.1. Contexte du projet
L’industrie oléicole occupe de plus en plus une place de choix dans l’économie
tunisienne. Elle contribue actuellement pour plus de 6% à la production mondiale
d’huile d’olive et occupe la 4ème place après l’Espagne (39,3%), l’Italie (22,4%) et
la Grèce (16,5%). Au niveau des échanges commerciaux, la Tunisie se place
également au 4ème rang à concurrence de 11% à l’échelle des exportations
mondiaux des huiles d’olives. Le secteur oléicole assure le revenu de prés d’un
million de tunisiens.
Le secteur oléicole comprend des huileries dont le nombre varie de 1600 à 1850
en fonction de la récolte réparties sur tout le territoire tunisien. Environ 50% de
ces huileries sont à chaîne continue alors que le reste utilisent le procédé de
trituration ancien. Le recours au cours des dernières années aux huileries à chaîne
continue a engendré des grandes quantités de margines étant donné qu'une tonne
d'olive triturée en procédé continue dégage entre 800 et 1300 litres de margines
contre 500 litres de margines pour une tonne d'olives triturée en procédé
traditionnel. Il faut noter que le procédé à chaîne continue nécessite une bonne
maîtrise du processus de trituration, en effet l'augmentation des quantités d'eau
et l'élévation de la température engendrent des quantités importante de
margines et minimisent des éléments naturels essentiels dans l'huile extraite
(éléments qui s'opposent au phénomène d'oxydation) et qui ont pour rôle
physiologique la protection et la conservation de la qualité de l'huile lors du
stockage.
Malgré l’importance que représente l’huile d’olive dans l’économie tunisienne sa
production n’est pas sans conséquences sur l’environnement. En effet le processus
de trituration donne, en plus de l’huile d’olive, des sous produits solides (grignons)
et liquides (margines). De par leur composition, ces effluents liquides ont un
impact néfaste sur l’environnement notamment s’ils sont rejetés directement dans
le milieu naturel sans traitement et contrôle. Leur agressivité est liée à leur forte
acidité et à la présence de phénol qui peuvent présenter un risque certain pour les
aquifères. Elles sont également nocives pour les réseaux publics des eaux usées
domestiques en raison de leur forte concentration en matières en suspension
(MES) qui favorisent les dépôts, aussi leur composition chimique les rend
corrosives. C’est pourquoi la législation tunisienne et plus précisément le décret n°
85 –56 du 02 janvier 1985 a interdit de déverser dans les oueds, lacs retenues de
barrages, zones d’agriculture ou de baignade et sur leurs rives des graisses et
d’huiles végétales.
Plusieurs initiatives ont été entreprises dans le cadre de travaux de recherche

scientifiques et de développement par différentes institutions et centres de
recherche mais elles n’ont pas abouti à une approche opérationnelle et
économiquement viable pour la gestion de cette catégorie de déchets.
Aussi plusieurs essais et recherche de traitement et de valorisation ont été
également menés mais aucun n’a dépassé le stade expérimental pour aller au
stade industriel.
La participation du secteur privé dans le domaine de gestion de margines reste
encore limitée comparé au gisement disponible.
A l'état actuel, toutes les quantités de margines issues des huileries trouvent
comme destination finale les décharges. Selon les derniers recensements
préliminaires, environ 125 décharges de capacité globale 1,3 millions m3 ont été
listées sur toute la Tunisie.
Enfin, pour que la contribution économique du secteur au développement du pays
soit durable, il est nécessaire que la quantité de margines qui avoisinent un
millions de m3 (enregistrée notamment en fortes saisons de production) issues
annuellement de l’industrie oléicole trouvent une fin de vie respectueuse de
l’environnement. En outre, la perspective de faire partie de la zone de libre
échange euro-méditerranéenne dicte de préserver la compétitivité du produit en
assurant une production respectueuse de l’environnement.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la réalisation de ce projet « élaboration d’un plan
de gestion des margines en Tunisie » confié au Bureau d’études TPE par le
Ministère de l’Environnement et du Développement Durable en vue d’identifier les
meilleurs moyens de gérer et de traiter les margines et ce, pour ressortir des
options stratégiques, des mesures techniques, institutionnelles, réglementaires et
financières en matière de gestion saine et durable des margines ainsi q’un plan
d’action pour y parvenir.
I.2. Contenu et objectifs du projet
Les objectifs principaux du projet sont les suivants :
- Renforcer la politique du Ministère de l’Environnement et du Développement

Durable (MEDD) en matière de protection de l’environnement et du
développement durable,
- Assister le MEDD dans la définition d’une vision claire pour la gestion des
margines depuis la collecte dans les unités de trituration jusqu’aux bassins
de stockage, de décharge ou unités de traitement et/ ou valorisation
Pour y parvenir, il a été prévu de :
¾ Réaliser un diagnostic quantitatif et qualitatif de la situation actuelle de

production, d'évacuation et de mise en décharge des margines en
mettant l'accent sur les limites et les défaillances du système actuel de
gestion de ces effluents,
¾ Etudier les aspects techniques, institutionnels et réglementaires relatifs
à la gestion des margines,
¾ Examiner les différentes options disponibles de valorisation des
margines ainsi que la participation du secteur privé en matière de
gestion des margines,
¾ Identifier l'emplacement de nouvelles décharges répondant aux
besoins des gouvernorats et préservant l'environnement,
¾ Proposer un système de gestion des nouvelles décharges conforme à la
réglementation en vigueur et tenant compte de l'intérêt des différents
acteurs,
¾ Développement des options stratégiques et proposition des mesures
d'ordre technique, institutionnel, réglementaire et financier en matière
de gestion saine et durable des margines,
¾ Proposition d’un plan d’action pour la gestion des margines.
Le projet est articulé en trois phases d’étude :

1. Diagnostic de la situation actuelle de gestion des margines
1. Diagnostic des huileries
2. examen des différentes options disponibles de valorisation des
margines
3. Diagnostic des décharges des margines
4. Etude des aspects techniques, institutionnels, réglementaires et
financiers en matière de gestion des margines
5. Revue d’études de cas en matière de gestion des margines.
2. Elaboration d’un plan de réhabilitation et de remplacement des

décharges existantes
1. Proposition des solutions pour les décharges des margines existantes
et identification de l'emplacement de nouvelles sites des décharges
répondant aux besoins des gouvernorats
2. Proposition d'un système de gestion des nouvelles décharges
conforme à la réglementation en vigueur
3. Proposition d’options stratégiques et d’un plan d’action pour la

gestion des margines
1. Développement d’options stratégiques et proposition des mesures
d'ordre technique, institutionnel, réglementaire et financier en
matière de gestion saine et durable de margines
2. Proposition d'un plan d’action relatif à la gestion des margines
I.3. Secteur de l’oléiculture en Tunisie
Comme pour tous les autres pays de la Méditerranée, l’oléiculture tunisienne joue
un rôle important sur le plan économique, social et environnemental, en effet elle
procure plus de 30 millions de journée de travail par an, comme elle permet une
bonne conservation et une meilleure valorisation des sols accidentés et limite
l'exode rural, sans oubliant les revenues qu’elle apporte. La Tunisie est classée la
comme 4ème exportateur et 4 ème producteur d’huiles d’olives (Karray.B, 2002).
L’oléiculture en Tunisie est un secteur particulier à plus d’un titre. C’est d’abord
une activité synonyme d’histoire ancienne et récente de la population. En effet, les
premiers oliviers connus en Tunisie datent de plus d’un siècle. Déjà à la fin du
XIXe siècle, on comptait environ 11 millions de pieds répartis sur 275 000
hectares (ONH-Office National de l’Huile). Un demi-siècle plus tard, l’oliveraie
tunisienne était multipliée par trois, soit 750 000 hectares.
C’est aussi un secteur dont l’histoire récente a été assez mouvementée. Il y a eu,
d’une part, les plantations massives des années 60 encouragées par l’État, mais
en même temps découragées par les pratiques de la collectivisation généralisée
qu’a connu cette période.
L’efficacité de cette politique a été problématique eu égard aux possibilités

d’exportation fluctuantes, entraînant une accumulation des stocks d’huile d’olive
difficiles à gérer. Une conséquence de cette accumulation était l’octroi par les
pouvoirs publics de primes pour l’arrachage d’oliviers dans certaines régions et
l’encouragement à la reconversion d’oliviers, sénescents en particulier, en d’autres
arbres fruitiers.
Cette politique a prévalu jusqu’à la première moitié des années 80.
Actuellement, et avec la mise en oeuvre du programme de restructuration
économique impliquant le retrait progressif de la subvention publique aux huiles
importées, on note un regain d’intérêt pour l’olivier et ses produits en Tunisie. Au
niveau de la politique économique, il y a abandon de l’encouragement à
l’arrachage des oliviers et l’incitation aux plantations. L’intérêt est aussi
matérialisé par une relative flambée des prix de l’huile d’olive à la consommation,
conséquence à la fois d’une conjoncture de production défavorable mais aussi
d’une réduction de la consommation des huiles importées suite à l’augmentation
de leurs prix. Cette augmentation est un signe révélateur de la valeur implicite
élevée, et peut-être croissante, qu’accordent les consommateurs à l’huile d’olive.
Actuellement, l’oliveraie tunisienne est répartie sur environ le tiers des superficies
cultivées dans le pays. Les plantations d’oliviers couvrent près de 1,5 millions d’ha
ainsi répartis : 11,6 % dans le Nord, 34,3 % dans le Centre et 54,1 % dans le Sud
(Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques). Dans l’ensemble,
l’oliveraie occupe une place comparable aux superficies céréalières. En 1994, la
part des olives à huile dans la valeur de la production de l’Agriculture et de la
Pêche a représenté 11,9 % contre 6,4 % pour les céréales. En 1993, ces taux ont
été respectivement de 8,8 % et 16,8 %. La culture de l’olivier est conduite à 95 %
en sec dans des conditions climatiques variées.
Le nombre d'oliviers en Tunisie est estimé à environ 60 millions (dont 29,5 %
dans le Nord, 45,3 % dans le Centre et 25,2 % dans le Sud). Les oliviers sont
plantés le plus souvent en monoculture et quelquefois en intercalaire avec d’autres
arbres fruitiers. Ils occupent assez souvent des terres pauvres, marginales,
menacées par l’érosion et la désertification.
Ainsi, l’oléiculture constitue une activité principale pour 30 % des exploitants. Près
d’un million de familles (ONH, 1986) sont employées dans les différents maillons
de la filière oléicole (mécanisation, taille, cueillette, transport, trituration,
stockage, commercialisation, etc.).
La structure des exploitations révèle une dominance des petites et moyennes
exploitations. Les exploitations de taille inférieure à 10 ha et à 5 ha représentent
respectivement 57 % et 35 % du total, ce qui n’est pas sans conséquence sur les
possibilités d’introduction du progrès technique et de la modernisation des moyens
de production.
Les huileries sont principalement implantées au centre (46%) et 40% au sud. Par
ailleurs, la teneur en huile des olives produites dans le Sud est légèrement plus
élevée que dans les autres régions.
La production oléicole tunisienne est très fluctuante d’une année à l’autre en

raison du phénomène d'alternance biologique de l’olivier et de conditions
climatiques extrêmement aléatoires.
En témoigne la progression continue de la production en huile d’olive qui, de 106

mille tonnes en moyenne par an entre 1977 et 1986 est passée à 133 mille tonnes
entre 1987 et 1996 et à 165 mille tonnes entre 1997 et 2006. Un phénomène qui
s’est sensiblement répercuté sur le niveau des exportations qui sont passées de
59,8 mille tonnes entre 1977 et 1986 à 89,5 mille tonnes entre 1987 et 1996 et à
116 mille tonnes entre 1997 et 2006 soit 70% de la production. La valeur de ces
exportations a naturellement suivi l’évolution. De 42 millions DT entre 1977 et
1986, cette valeur est passée de 154 millions entre 1987 et 1996 et à 353 millions
DT entre 1997 et 2006.
Les premières estimations prévoient une production en 2007 – 2008 comprise

entre 880 000 et 980 000 tonnes, soit l’équivalent de 180 000 à 200 000 tonnes
d’huile d’olive contre une production de 180 000 tonnes d’huile au cours de la
saison 2006-2007.
En conclusion, avec 56 millions de pieds d’oliviers, 1567 à 1850 huileries

opérationnelles, et plus de 250 mille employés dans le secteur, la Tunisie
reste le quatrième producteur d’huile d’olive au niveau mondial avec 180
mille tonnes par an dont 70% sont exportées.
Malgré cette place privilégiée, la Tunisie est appelée encore à faire

d’énormes efforts en vue de moderniser ses techniques de production et
améliorer la qualité de l’huile. L’instauration d’un label de qualité est
nécessaire pour que la Tunisie continue à garder une position dans
l’arène mondiale qui était toujours la sienne.
En effet, la perspective de faire partie de la zone de libre échange euro-
méditerranéenne dicte de préserver la compétitivité du produit en
assurant une production respectueuse de l’environnement en relation
avec une gestion saine et efficace des margines qui constituent la
nuisance numéro une dans le secteur oleïcole.
I.3.1. Surfaces cultivées et répartition géographique
La superficie total de la Tunisie étant de 16400 000 ha. L’oliveraie tunisienne vient
en tête des occupations des terres labourables avec un part de 31.5% de la
superficie, tout en intégrant les 271.500 ha des plantations intercalaires
Les olivettes tunisiennes comptent près de 55.875.000 pieds d’olives (Karray

2002) qui s’étalent sur une superficie d’ordre 1.611.000 ha représentant près de
79%des terres arboricoles et 34%des terres labourables (Burndt et al ;1996).
La répartition géographique de l'effectif oléicole montre, en effet, que l'olivier à
huile est principalement concentré dans les régions qui constituent les principales
zones de production d'olives à huile et représentent 87% des plantations
nationales.
Le tableau ci-dessous présente la superficie, le nombre des pieds et la densité de
plantation dans les régions du Nord, Sud et Centre ainsi que les superficies
occupées par ces plantations et le nombre de pieds réparti géographiquement:
Superficie Effectif en plein

Effectif total Densité
Région (Mille
(Pieds) (Pieds) (Pieds/ha)
hectares)
Nord 177.6 15 069 14 002 85
Centre 1133.7 34 227 27 433 30
Sud 299.9 6 579 5 922 22

Total 1611.2 55 875 47 357 35
Source :(Karray, 2002)
I.3.2. Production d’olive à huile
l’olivette tunisienne étant peuple a plus de 90% d’oliviers à l’huile, sa production

est destinée à l’huilerie pour la production d’huile, cette activité regroupe prés de
1567 huileries à différentes modes de trituration(Inventaire des huileries, ONH
2005), et le reste est destiné pour les olives de tables.
Evolution de la production d'olives à huile (1962-2005)
1800
1600
Quantité d'olives à
huile(mille tonnes)
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
Années
Cette production est caractérisée par une fluctuation en dent de scie due aux
conditions intrinsèques (caractéristiques variétales et potentielles) et extrinsèques
(effet du milieu et des techniques culturales). Cette fluctuation est encore plus
accentuée dans les périodes sèches.
Les cartes ci-dessous présentées illustrent la répartition géographique de la

production d’olive à huile ainsi que la concentration des exploitants dans le
secteur oléicole par gouvernorat :
Source ONH 2005-2006
I.3.3. Systèmes de trituration actuellement adoptée
L’extraction de l’huile de la pâte d’olives malaxées est effectuée en Tunisie

seulement par le système de pression et le système de centrifugation en
l’occurrence le procédé continu à trois phases. Le procédé d’extraction
« écologique : continu à deux phases » n’est pas encore appliqué en Tunisie.
I.3.3.1 Procédé discontinu ou système à presse
C’est le système le plus ancien mais reste encore le plus répandu en Tunisie.
Par ailleurs, ce système a quasiment disparu notamment dans des pays comme
l’Espagne et l’Italie.
Les olives sont cueillies sur l’arbre par gaulage. Les olives sont ensuite séparées
des feuilles, triées, pesées puis passées à un broyeur qui les écrase doucement. Le
broyage dans les huileries traditionnelles est réalisé par des meules en pierre de
granit. Elles tournent dans un bac dont le sol est également en pierre. Des
raclettes ramènent en permanence la pâte sous les meules qui jouent alors le rôle
de malaxeuses. La pâte est obtenue au bout d'une demi-heure environ.
Cette pâte est aussitôt étalée sur des « scourtins : disques en fibre de nylon» en
ou encore des vanneries rondes en osier communément appelés (chwami) en
couche de 2 cm environ. Les scourtins ou les vanneries sont empilés, placés entre
deux disques métalliques sur un piston de presse hydraulique et soumis à une
pression croissante de l’ordre de 120 à 200 Kg/cm2 d’où s’écoule un mélange
composé d’huile et d’eau. Les installations de pressage ont évolué au cours des
dernières années influençant non seulement les matériaux employés mais surtout
la puissance et la fiabilité des appareils de pressage. Il convient de signaler que
certaines huileries pratiquent un cycle de double pression.
Enfin reste à séparer les 2 éléments, opération qui s’effectue par décantation dans
de grandes cuves en inox .qui peut durer environ 2 mois pour permettre
l’élimination naturelle des sédiments en suspens et avoir de l’huile de bonne
qualité.
En raison de sa lenteur et de la difficulté pour bien séparer l'huile de l'eau de

végétation dans la zone de limite entre les deux fluides, ce sont des
centrifugeuses verticales à assiettes qui permettent aujourd'hui de séparer l'huile
d'olive des margines.
Les rendements en huile et les caractéristiques des sous-produits que le système

de pression est en mesure d’assurer dépendent essentiellement du diamètre des
presses utilisées ainsi que du procédé, c’est-à-dire pression unique ou double
pression. Les résultats des travaux de Leone et al. 1977 in Revesta Italiane Della
Sostanze Grasse n°54, 1977 - Mascolo et al, 1978-80 effectués à ce niveau sont
reportés dans le tableau ci-dessous.
Grignons Margine
Type Rendement en
d’installation huile (%)
Quantité
Humidité Huile Huile
(%) (%) (g/l)
(l/Td’ olives)
Presses
84-90 24-32 5.5-7.5 400-600 2-7
(D35 cm)
Presses
85-91 22-28 5-7 400-600 2-6
(D=40 cm)
Double Pression 89-94 20-25 4-5 400-600 2- 6
Le processus d’extraction est représenté schématiquement par la figure suivante :
Enfeuillage -lavage
Broyage
Enscourtinage
Pressage
Moûts
grignons
centrifugation ou décantation
Margines Huile
I.3.3.2 Procédé continu ou système à centrifugation
De plus en plus utilisée, cette méthode commence à prendre du terrain en Tunisie.

Le système de centrifugation actuellement utilisé est le système à trois phases. Il
est composé des étapes suivantes :
- Broyage : Il est réalisé par des broyeurs mécaniques à disques ou à

marteaux. Ces broyeurs peuvent travailler en continu, la pâte étant obtenue
presque instantanément.
- Malaxage : La pâte est versée dans un bac en inox, dans lequel tourne une
spirale ou une vis sans fin, également en inox.
- Séparation des phases : La pâte malaxée est injectée par une pompe dans
une centrifugeuse dont l'axe est horizontal. Cet appareil est appelé
décanteur horizontal. Le principe est basé sur la différence de poids
spécifique des composants de la pâte d’olives broyées. Sous l’action de la
force centrifuge, ils se répartissent en couches. Ainsi, il devient possible de
séparer la partie solide de la partie liquide contenant l’huile et l’eau.
- Décantation : On utilise des centrifugeuses verticales à assiettes qui

permettent de séparer l'huile d'olive des margines.
Fig. : Processus d’extraction continu à trois phases
En effet, le procédé continu à trois phases présenté dans le schéma ci-dessus est
le plus répandu dans les zones de production intense. Il date des années 70-80.
En Tunisie, le nombre d’huileries fonctionnant selon ce système est passé de 6 en
1977 à 147 en 1996 à plus de 400 aujourd’hui.
Par rapport à la méthode traditionnelle cette méthode présente plusieurs
avantages dus aux :
- Simplification mécanique ;
- Elimination des scourtins ;
- Elaboration en continu ;
- Besoins de mains d’œuvre moins importants ;
- Superficie occupée par l’installation plus faible.
Ses inconvénients majeurs sont en revanche :
- une grande utilisation d'eau ;
- une production de margines doublée par rapport au système classique ;
- une pollution conséquente et des nuisances multipliées.
Depuis 1991, il existe des procédés industriels d'extraction en continue à deux

phases qui limitent la production de margines en obtenant des grignons beaucoup
plus humides (elles contiennent quasiment toute l’eau de végétation de l’olive)
qu'on peut déshydrater et utiliser par la suite. Ce procédé ne nécessite pas ou peu
d'injection d'eau. Il se répand de plus en plus.
En feuillage-lavage
Broyage
Malaxage
Centrifugation
Huile Grignons
Eaux de végétation
Fig. : Processus d’extraction continu à deux phases
Ci-dessous une comparaison des résultats obtenus entre l'extraction à deux ou

trois phases. L'étude a été réalisée avec différentes variétés d'olive dont la
composition est la suivante: humidité (48 - 51 %), huile (19 - 23 %). Les
résultats sont des moyennes.
Extraction à Extraction à
deux phases trois phases
Capacité d'extraction de l'huile 86% 85%
Grignons
Quantité (kg/100kg d'olives) 72.5 50.7
Humidité (%) 57.5 52.7
Huile (%) 3.16 3.18
Huile (% matière sèche) 7.44 6.68
Huile (kg/Tonne d'olives) 22.8 16.0
Grignons sec (kg/100kg

30.7 23.9
d'olives)
Margines
Quantité (litres/Tonne d'olives) 83.0 972
Huile (g/litre) 13.4 12.6
Huile (kg/Tonne d'olives) 1.4 12.0
Résidus sec (kg/Tonne 12.0 83.0

d'olives)
Huile dans les sous-produits (kg/Tonne

24.2 28.0
d'olives)
Référence : Etude réalisé par Amirante P., Di Renzo G.C., Di Giovacchino

L., Bianchi B., Catalano P., 1993, Olivae n°48, 43.
La carte ci après illustre la répartition des huileries par système de trituration et

par gouvernorat pour la campagne 2005 – 2006.
I.3.4. Sous produits issus de l’extraction de l’huile
d’olive.
Deux résidus essentiels proviennent des opérations d’extraction de l’huile d’olive.
A/ Grignons ou tourteaux
Les tourteaux, plus communément appelés grignons, sont les résidus solides
récupérés à la suite de la première pression ou centrifugation (peau de l'olive,
morceaux de noyaux, etc). Ils peuvent être utilisés pour l'alimentation animale ou
subir une extraction chimique afin de produire de l'huile de grignons d'olive.
B/ Margines
Les eaux de végétation ou margines sont la phase aqueuse issue de la

centrifugation. Elles sont très abondantes dans l'extraction à trois phases du fait
de l'injection d'eau à la pâte avant centrifugation. Les margines contiennent
encore de l'huile et sont traitées une deuxième fois pour en extraire un maximum
d'huile. Néanmoins, on ne sait pas retraiter ces eaux et du fait d'un mélange d'eau
et de graisse, les margines sont très polluantes, surtout pour les nappes
phréatiques. Le rejet des margines est le problème écologique majeur de la
production d'huile d'olive, il reste la nuisance la plus importante qui constitue le
point noir pour le secteur de la production d’huile d’olive.
Les margines ont une couleur brun à brun-rougeâtre, d’aspect trouble Ces
effluents ont une forte charge saline et sont très acides, riches en matières
organiques et en polyphénols peu biodégradables. Ces eaux sont caractérisées par
un pH de 4.5 à 5 et une conductivité de l’ordre de 10 mS/cm, due surtout aux ions
potassium, chlorure, calcium et magnésium. La DCO (demande chimique en
oxygène) peut varier de 120 à 130 pouvant aller dans certains cas jusqu’à
atteindre 220 g/l. Cette DCO témoigne de leur forte charge organique, confirmée
par les très fortes teneurs en azote Kjeldahl. Un autre élément bien représenté et
ayant une importance dans les pratiques agricoles, est le phosphore (285 mg/l en
moyenne).
La composition chimique des margines est assez variable. Elle dépend de
nombreux facteurs, en particulier du mode d’extraction de l’huile, mais aussi de la
période de production.
Le tableau suivant consigne la composition chimique générale des margines :
Valeurs moyennes
Paramètres Unités
Système discontinu Système continu
Eau % 83 % 88 %*
Température °C 24 24*
pH Unité 4,5 à 5* 4,7 à 5,2*
Conductivité micro S/cm 16 8*
MES mg/l 1 à 2* 6 à 9*
Teneur en matière % 10.5 à 15% -
organique
DCO g/l 120 à 130* 45-60*
Valeurs moyennes
Paramètres Unités
Système discontinu Système continu
DBO5 g/l 90-110* 35-48*
Matière sèche (MS) g/l 120-170* 50-60*
Matière volatile (MV) g/l 88-105* 44-55*
Teneur en matière azotée g/l 5 à 20* 2 à 8*
totale
NTK mg/l 1 à 700 -
Teneur en matière grasse g/l 0,5 à 1* 3 à 10*
Teneur en Polyphénols g/l 10 à 24* 5*
Pectine - nucilage et g/l 10 à 15 3à7
tannins
Teneur en matière % 1,5 à 2 -
minérale
O-phosphates mg/l de P 200 à 400 -
Calcium mg/l 200 à 700 -
Magnésium mg/l 130 à 290 -
Sodium mg/l 10 -
Potassium mg/l 5000 à 11000* 1200*
Chlorures mg/l 600 à 1200 -
Cadmium ppm/MS <0,1 -
Chrome ppm/MS 10 -
Cuivre ppm/MS 68 -
Mercure ppm/MS <0,01 -
Nickel ppm/MS 8 -
Plomb ppm/MS <1 -
Zinc ppm/MS 212 -
(*) Fiesta, 1981 ; Hamdi, 1993
Les éléments minéraux et organiques apparaissent sous forme soluble et

relativement concentrés ce qui explique les difficultés de leur épuration, mais qui
peuvent être valorisés comme fertilisants par contre es résidus secs de la margine
présentent des caractéristiques qui en font un produit approprié pour
l’alimentation animale. Ces résidus sont composés de :
- 6% de protéine
- 1% de lipides
- 0.1% de fibre
- 82 % de substance non azotées
I.3.5. Quantités de margines produites
Les quantités de margines produites dépendent essentiellement du procédé de

trituration choisi et suit les fluctuations de la production d’olive. Les quantités de
margines produites en Tunisie depuis 1962 jusqu’à 2005 par les différents
systèmes d’extraction sont reportées sur la figure ci-dessous :
Evolution de la production de margine en mille tonnes (1962-

2005)
margines en mille
1200
Production de
1000
tonnes
800
600
400
200
0
62
65
68
71
74
77
80
83
86
89
92
95
98
01
04
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
Années
La contribution de chaque système à la production des margines en Tunisie pour

la campagne 2005 – 2006 est reportée sur la carte suivante :
I.3.6. Impact des margines sur l’environnement
Le rejet des effluents des industries productrices d’huiles d’olive notamment les
margines est un problème majeur surtout dans les pays du bassin méditerranéen.
Ces eaux fortement polluées causent de sérieux dégâts environnementaux.
L’absence de méthodes de traitement adaptées et de filière de gestion intégrée
dans le cadre d’une stratégie organisée aussi bien sur le plan technique,
réglementaire et institutionnel poussent certains propriétaires d’huileries à rejeter
clandestinement ces eaux dans la nature ou à surcharger avec ces substances
toxiques le réseau d’égout. Ces pratiques bien que de plus en plus rares en
Tunisie continue parfois à subsister dans certaines régions où certaines huileries
échappent éventuellement au contrôle de l’ANPE.
Le préjudice porté à ces deux milieux est très élevé, vu les caractéristiques
intrinsèques du rejet.
Impact sur le réseau public
Une des caractéristiques dominantes des eaux de margines est leur agressivité,
due bien entendu à leur degré d’acidité considérable, vis-à- vis des matériaux
constituant la canalisation.
D’autre part, la présence de matières en suspension (20g/l), provoque des dépôts

de sédiments, surtout au niveau des premiers tronçons des collecteurs. Les
problèmes majeurs résultant de ces dépôts sont:
- La réduction du débit des canalisations et les risques de débordement que

peuvent occasionner de tels incidents.
- La fermentation anaérobie de ces résidus organiques et la formation de gaz

dangereux. Ces derniers, outre l’odeur nauséabonde et les nuisances qu’ils
peuvent occasionner aux riverains, contiennent un gaz très corrosif et très
toxique, à savoir l’hydrogène sulfuré (H2S). Celui- ci est responsable de la
corrosion aussi bien des parois en béton que des équipements métalliques.
Impact sur les installations de traitement
Des problèmes surgissent lorsque les margines, déversées dans le réseau public,
parviennent à la station de traitement. Des situations de ce genre sont très
fréquentes dans les régions du Sahel et perturbe sérieusement le traitement des
eaux usées urbaines. Cet état de choses compromet gravement tant la phase
primaire du traitement que sa phase oxydante.
Il est à signaler que le total des matières en suspension des margines est 100 fois
plus important que celui d’une eau usée domestique brute.
De ce fait, même lors d’un faible débit de margines, comparé au débit des eaux
usées domestiques, l’apport de matières en suspension à la station est loin d’être
négligeable.
Il y a lieu de noter que, lors de la conception desdites stations de traitement, il ne
serait certainement pas économique de prévoir une augmentation correspondante
de la capacité de digestion des boues pour des besoins qui ne sont en fait que
saisonniers.
Par ailleurs, l’apport des margines se traduit, pour le traitement primaire, par une
augmentation de la fréquence d’extraction des boues qui n’ont pas eu assez de
temps pour être digérées et stabilisées.
De plus, le fait que la période oléicole coïncide avec la saison humide et pluvieuse
rend le séchage des boues encore plus difficile et par conséquent aggrave le
problème des nuisances.
L’impact sur le traitement secondaire (phase oxydante) est souvent négatif.

L’efficacité de l’épuration est considérablement réduite. En effet, les eaux
décantées sont fortement colorées en raison de leur forte teneur en colloïde.
Cette présence de matière organique a pour conséquence une surcharge des

bassins d’oxydation, ce qui nécessite leur surdimension.
Les équipements d’oxygénation; aérateurs ou surpresseurs, ne suffiront pas pour

fournir l’oxygène nécessaire à l’oxydation biochimique des composés organiques.
De ce fait, le rendement diminue et la qualité de l’eau épurée ne peut plus être

garantie.
Il est à signaler que les margines représentent une charge équivalente au rejet de
2,5 millions d’habitants pour chaque jour de campagne.
Impact sur le milieu naturel
Les margines sont dans la plupart des cas déversées brutes dans le milieu naturel.
Les nuisances et les risques de pollution que peuvent engendrer de tels rejets
s’expliquent par la nature même de la margine.
A/ Pollution des eaux
Les margines sont peu dégradables à cause des substances phytotoxiques et

antimicrobiennes (phénols, acides gras volatiles, insecticides, etc.) qu’elles
contiennent. Les margines sont le plus souvent rejetées dans des récepteurs
naturels, des cours d’eau, sans aucun traitement préalable et nuisent fortement à
la qualité de ces eaux de surfaces. La très forte charge en matières organiques
empêche ces eaux de s’auto-épurer et la pollution peut s’étendre sur de très
longues distances.
Les Concentrations de phénol existant dans les margines constituent à elles seules
un risque important quant à la pollution des nappes souterraines à la suite des
déversements des margines dans les oueds, milieu favorable à une alimentation
directe de la nappe.
Les eaux souterraines peuvent ainsi être polluées, ce qui affecte la qualité de l’eau
potable. Les margines étant très riches en éléments azotés, peuvent causer une
pollution par les nitrates des nappes situées dans la zone ou à proximité d’une
zone d’épandage.
B/ Pollution des sols
La forte acidité des effluents a un impact négatif sur le sol et ses constituants. La
microflore bactérienne du sol peut être détruite suite à l’acidification du milieu. En
effet, épandues sur les sols, les margines diminuent la qualité des sols. Les
substances toxiques contenues dans ces eaux se fixent dans les sols. Certaines de
ces substances telles que les phénols à forte concentration peuvent inhiber
l’activité microbienne du sol, d’autres, des résidus de pesticides notamment, sont
nocives aux plantes.
Par ailleurs, le caractère visqueux des margines entraîne la formation d’un dépôt
huileux sur le sol et provoque son imperméabilisation en premier stade et son
asphyxie par la suite.
Les fortes teneurs en sels potassiques ont aussi un effet néfaste sur les
plantations.
I.3.7. Techniques potentielles de traitement des

margines
A/ Stockage
Les bassins d’évaporation (décharges publiques), par leur simplicité d’utilisation,

restent la solution la plus utilisée malgré les effets néfastes sur l’environnement
(odeurs, insectes, consommations de terrain, etc.).
En Tunisie, on trouve ces décharges à Sfax au Sahel, à Ben Arous, etc.
Cependant en plus de ces problèmes, on doit noter les difficultés de stockage

provisoire au niveau des huileries, des problèmes de collecte et de transport.
En effet, le stockage intermédiaire chez l’oléiculteur n’est pas toujours fait dans de
bonnes conditions et des traces de margines sont trouvées souvent aux alentours
du lieu de stockage, soit en surface, soit en profondeur.
Par ailleurs et pendant les périodes de pointe de la campagne, les moyens de

transport des margines n’arrivent pas toujours à satisfaire les besoins exprimés.
B/ Distillation
Faisant suite à plusieurs essais à petite échelle, I’ONAS avait entrepris des essais
de distillation des margines sur une installation pilote Il fut procédé à plusieurs
séries d’essais en vue d’étudier les différentes conditions d’exploitation ainsi que
les paramètres qui régissent ce type de traitement.
Le procédé adopté est celui de la distillation étagée avec une Circulation naturelle
pour les deux premiers étages et une circulation forcée pour le dernier étage.
Partant d’une concentration en MS d’environ 6 %, le premier étage a permis

d’atteindre une teneur en MS de 25 %. L’abattement en DCO a été de 94 %.
La seconde phase a permis d’obtenir un concentrât à environ 40 % en MS.
Le troisième étage d’évaporation a donné un Concentrât final de 57 %.
Pour l’ensemble des trois étages, le rendement d’abattement obtenu en DCO a été
de 90 % et ce en Considérant qu’en moyenne la teneur des condensats en DCO
est d’environ 10.000 mg/l.
En conclusion, il s’est avéré que le procédé de distillation étagé a donné

d’excellents résultats au niveau de l’épuration puisqu’il permet de réduire au 1/10
la concentration en DCO initiale.
Toutefois, des problèmes d’exploitation ont été identifiés lors de ces essais. En
effet, il fut constaté que des phénomènes d’incrustation se produisaient sur les
surfaces d’échange de chaleur en contact avec les margines ou leurs différents
constituants.
Ainsi, l’exploitant sera toujours amené à procéder d’une manière fréquente à des
opérations de décapage.
Des problèmes de corrosion ont été également constatés dus aux teneurs élevées
en chlorures combinées à une valeur faible de pH.
Au vu de ces problèmes il ressort clairement qu’une installation à l’échelle

Industrielle, basée sur le principe de la distillation, serait une installation très
sophistiquée faisant l’objet en permanence d’une conduite et d’un entretien
requérant un personnel hautement qualifié et des frais d’exploitation élevés.
C/ Evaporation forcée
Des essais d’évaporation forcée ont été réalisés en Tunisie entre l’Office National
de l’Assainissement et l’Ecole des Ingénieurs de Sfax.
A partir des bassins de stockage des effluents, les margines sont pompées puis
projetées par des asperseurs sur des panneaux juxtaposés, ayant une importante
surface d’échange avec l’air.
Lors de son passage sur les panneaux sous forme de film mince, une grande
partie de l’eau contenue dans les margines devrait s’évaporer. La partie restante
s’écoule et rejoint le bassin pour être pompée de nouveau sur les panneaux.
Il est à signaler que ce type de traitement a été testé en France sur les effluents
vinicoles. Une opération pilote a été réalisée sur le site des lagunes de Mèze dans
la région du Languedoc-Roussillon.
D/ Traitement biologique
Les procédés de traitement des margines par voie biologique ont été testés en
Tunisie depuis 1980.
Les résultats obtenus montrent que les traitements aérobies permettent d’obtenir
des rendements de 60 %, avec ou sans ensemencement de boues et que ce
rendement n’est que de 20 % pour les traitements anaérobies.
Ces résultats confirment la difficulté du traitement anaérobie des margines brutes

caractérisées par une acidité élevée qui constitue une inhibition pour le
développement des bactéries anaérobies notamment des méthanogènes.
Pour contourner ce problème et en vue d’associer les effets des deux procédés,
plusieurs travaux de recherche ont tenté de combiner les deux procédés
biologiques.
A cet effet, des travaux de recherche ont été menés conjointement entre l’Ecole
Nationale des Ingénieurs de Tunis, l’Office National de l’Assainissement et l’institut
de Recherche pour la Technologie de l’Eau (FIW) à Aix-la-Chapelle en Allemagne
avec le concours de l’Office de la Coopération Allemande (GTZ).
Ces travaux Ont été effectués sur une station pilote, installée dans les locaux de
l’ONAS, d’une capacité variant entre 100 et 1000 l/j.
Le procédé identifié est composé des trois étages suivants
Etage 1 : Boue activée à très forte charge.
Etage 2: Digestion anaérobie permettant une récupération importante de

biogaz.
Etage 3 : Boue activée moyenne à faible charge ayant pour effet de parfaire
le rendement de la station de traitement. Les avantages de ce procédé résident
dans le fait que, non seulement les margines sont traitées, mais aussi qu’une
valorisation des Sous-produits est possible.
En effet, une production de biogaz à raison de 500 l de gaz pour chaque kg DCO
éliminé est obtenue au deuxième étage.
Ce gaz est riche en méthane (75 % à 78 %), avec un pouvoir calorifique de

26.000 kj/m3.
Les boues excédantes produites par la station pilote peuvent être valorisées en
agriculture sous forme d’amendement.
D-1 : Lagunage
Le principe est basé sur la biodégradation des composés contenus dans les
margines par lagunage. Les effluents sont collectés temporairement dans un
bassin situé en aval des sites polluants. Un milieu riche en matières organiques
est créé dans le bassin et des conditions anaérobies s’y développent. Les matières
organiques sont ainsi dégradées sous l’action de micro-organismes et l’on peut
aussi obtenir une dénitrification des eaux.
En aval, l’eau obtenue est de qualité physico-chimique acceptable et peut être

rejetée dans le milieu naturel. Ce mode de régénération des eaux nécessite par
contre des grandes surfaces car les bassins de rétention doivent avoir une faible
profondeur.
D-2 : Biométhanisation
Depuis la crise du pétrole, les recherches orientées vers l’optimisation des

processus d’épuration en vue de développer des systèmes à moindre coût
énergétique ou récupérer les sous-produits obtenus, connaissent un véritable
essor dans tous les pays industrialisés. Parmi ces recherches, il convient de
souligner celles réalisées pour l’application des processus de digestion anaérobie
aux eaux résiduelles de caractère organique, en particulier aux eaux provenant de
l’industrie alimentaire, afin d’effectuer leur épuration sous gain simultané
d’énergie, étant donné que les processus anaérobies transforment les composants
organiques en méthane.
Ce processus peut avoir une application spéciale dans le cas des margines en
raison de leur contenu élevé en substance organique. Le biogaz suffisant aux
besoins énergétiques des moulins à huile (calorifiques et électriques) peut se
produire simultanément à l’épuration.
Les recherches réalisées depuis 1979 par l’institut de la Graisse et ses Dérivés
(CSIC) ont mis en évidence que:
- L’épuration biologique anaérobie se réalise avec une efficacité de l’ordre de 80 %

et exige des temps de rétention hydraulique de 25 jours, utilisant des bioréacteurs
de haute efficacité.
- Pendant le processus, on obtient un biogaz à raison de 25m3/m3 de margines

épurées, ce qui équivaut à 150.000 Kcal.
- Le bilan établi entre les besoins des moulins à huile et de l’installation

d’épuration correspondante, et l’énergie obtenue par la biométhanisation des
margines, nous montre que les deux installations sont en mesure de
s’autoalimenter énergétiquement avec le biogaz produit (Fiestas J.A. 1982,
Carrieri 1986, Rozzi 1986).
E/ Traitement chimique
Les recherches effectuées autour du bassin méditerranéen (Tunisje Italie et

Espagne en Particulier) ont montré que la réduction de la pollution (DBO5 et DCO)
est relativement limitée. En plus, le procédé fait appel à des produits chimiques
dont l’utilisation n’est pas souhaitable
En ce qui concerne l’expérience tunisienne, des essais ont eu lieu à partir de 1977
par I’ONAS Ils ont porté sur le traitement des margines par des sels minéraux,
tels que le chlorure ferrique et le sulfate d’alumine. Le rendement obtenu a été de
l’ordre de 50 %. L’inconvénient majeur du procédé réside dans le fait qu’il opère
un transfert de pollution de l’état soluble à une forme de boue dans laquelle le
produit chimique se trouve fortement concentré De ce fait, ces boues ne peuvent
plus être utilisées dans l’agriculture en raison de leur forte teneur en sels
minéraux.
Les travaux de M. Chakchouk et al. ont développé une technique de traitement

des margines par le procédé WAO ( Wet Air Oxidation ) et WPO ( Wet peroxyde
Oxidation ) couplée à un traitement biologique de finition. Cette technique a
permit l’abattement de plus de 95% de la charge organique ce qui permet de
rejeter ensuite l’effluent dans le milieu naturel sans risque sur l’environnement.
II. PHASE 1: DIAGNOSTIC DE LA SITUATION
ACTUELLE DE GESTION DES MARGINES
II.1. TACHE 1: Diagnostic des huileries
II.1.1. Inventaire des huileries
Dans le but de procéder à un inventaire des huileries, une collecte de toutes les
informations disponibles auprès des institutions et organismes concernés (Office
Nationale de l’huile : ONH, le Ministère de l’Agriculture et Ressources hydrauliques
MARH et les CRDA y afférents, l’ANPE, …) a été effectué. Ces organismes ont été
officiellement saisis par le Ministère de l’Environnement et du Développement
Durable MEDD pour nous faire part des données et des résultats de enquêtes ainsi
que ceux des études antérieures pertinentes dans le secteur oléicole en Tunisie.
Ces données renferment en général le nombre d’huilerie par délégation, le
propriétaire, le type de système de trituration et les capacités de trituration
théorique.
En recoupant toutes les données collectées de différentes sources, nous avons pu
ressortir le tableau d’inventaire ci-dessous où l’on dénombre 1609 huileries
réparties comme suit :
Répartition des huileries à l'échelle régionale
NORD; 217
SUD; 659
CENTRE; 733
Capacité de
NOMBRE HULERIES CAPACITE DE TRITURATION T/24 heurs
Gouvernourat Stokage (T)
SC SP SM CC total SC SP SM CC total
TUNIS 0 1 1 2 4 0 10 40 180 230 1,500
MANOUBA 3 5 1 7 16 39 98 90 304 531 2,636
ARIANA 1 0 0 5 6 10 0 0 315 325 780
B.AROUS 0 6 0 4 10 0 56 0 144 200 650
BIZERTE 12 5 0 4 21 89 60 0 107 256 650
BEJ 0 7 0 20 27 0 152 0 1,185 1,337 2,993
JENDOUBA 0 2 0 5 7 0 53 0 366 419 808
LEKEF 9 1 0 6 16 94 15 0 252 361 266
SILIANA 3 5 0 8 16 9 126 0 525 660 1,376
ZAGHOUAN 4 3 0 25 32 80 18 0 1,025 1,123 2,319
NABEUL 13 18 4 27 62 173 213 77 1,024 1,487 4,431
NORD 45 53 6 113 217 494 801 207 5,427 6,929 18,409
SOUSEE 101 43 0 51 195 936 886 0 2,324 4,146 10,583
MONASTIR 82 35 0 70 187 631 306 0 2,732 3,669 13,400
MAHDIA 141 25 2 43 211 1,092 420 73 1,540 3,125 13,400
KAIROUAN 37 50 0 30 117 338 1,056 0 1,069 2,463 10,454
KASSERINE 3 7 0 13 23 20 103 0 532 655 1,880
CENTRE 364 160 2 207 733 3,017 2,771 73 8,197 14,058 49,717
SFAX 183 59 52 79 373 6,115 1,039 3,170 3,145 13,469 77,700
S.BOUZID 24 38 1 13 76 334 640 40 423 1,437 8,361
GAFSA 23 17 0 5 45 182 186 0 140 508 1,951
GABES 6 12 0 3 21 45 130 0 105 280 1,296
MEDENINE 40 64 2 21 127 234 773 69 630 1,706 10,986
TATAOUNE 6 10 0 1 17 185 1,840 0 120 2,145 342
SUD 282 200 55 122 659 7,095 4,608 3,279 4,563 19,545 100,636
Total 691 413 63 442 1609 10,605 8,180 3,559 18,187 40,531 168,762
Le graphe ci-après montre, en conclusion, la répartition générale, des différents
types de trituration actuellement adoptés sur le territoire Tunisien :
Répartition des différent types de triturartion utilisés en Tunisie
CC; 45%
SC; 26%
SP; 20%
SM; 9%
Se référant ainsi à ces données collectées et actualisées, nous pouvons être en

mesure, dans une seconde étape, d’estimer avec plus de précision la production
des margines par région ou gouvernorat et prévoir l’évolution de cette production
pour les trois compagnes possibles (bonne, moyenne et mauvaise) (voir
paragraphe II.3.2.2).
II.1.2. Programme de visites à effectuer
Pour confirmer l’ensemble de ces données parfois non concordantes selon la

source d’information, nous avons élaboré une fiche d’enquête (voir annexe II-1) à
adresser aux diverses huileries identifiées afin de préciser la localisation le type de
système de trituration, les capacités de trituration théorique et pratique,etc…).
Après avoir examiner les fiches d’Audits auprès des huileries élaborées par les
services de l’ANPE, un échantillon statistiquement représentatif renfermant une
quarantaine d’huileries fera l’objet de visites lorsque celles-ci entrent en pleine
production dans la saison oléicole 2007-2008.
La liste et les caractéristiques des ces huileries figurent en annexe II-4.
II.2. Tache 2 : Examen des différentes options
disponibles de valorisation des margines
II.2.1. Revue des travaux de recherches scientifiques

effectués en matière de valorisation des
margines
A/ Valorisation agricole
Parmi les différentes valorisations agricoles, nous citons;
- Epandage direct sur le sol (Ferti-irrigation)
L’épandage direct des margines sur les sols agricoles pourrait être une opération
facile pour se débarrasser de ce résidu et permettre un apport supplémentaire en
eau et en matières nutritives.
Cet apport d’eau pourrait être bénéfique pendant la période sèche pour
compenser le déficit.
Cependant cette pratique nécessite une connaissance profonde du sol et de la
culture pratiquée et ce en raison des problèmes de colmatage du sol, des excès en
potassium, etc.
- Compostage (Engrais)
Il est envisageable en associant à la phase solide des margines d’autres déchets à
caractère organique pour la production d’un engrais (compost) riche en matières
nutritives et sels minéraux.
- Utilisation de la phase solide des margines comme additif dans la nutrition
animale.
Des recherches faites en Espagne ont conduit à une fermentation des margines
avec une adjonction de sel d’ammonium (apport en azote nécessaire pour le
développement des levures). Les résultats ont donné des rendements de 0,6 à 3
% des margines traitées. Ce sont essentiellement les aviculteurs qui pourraient
tirer parti de ce traitement des margines entraînant une production de protéines
(levure). Des essais en Espagne ont montré que le rendement des poules
pondeuses a augmenté de 8 % par une alimentation contenant 2 % de ces
levures.
Les études sur la valeur alimentaire des margines et leurs possibilités d'utilisation
dans les rations des animaux sont trop limitées pour pouvoir actuellement tirer
des conclusions précises. La pâte de margines obtenue à partir du procédé
Dalmolive (procédé développé en Italie) mériterait sans doute de faire l'objet de
nouvelles expériences. D'autres voies comme l'utilisation comme eau de boisson
pour les dindons, et sans doute les canards, pourraient aussi faire l'objet de
nouvelles investigations, mais auraient un impact très limité sur la quantité de
margines utilisées.
B/ Utilisation industrielle
- Valorisation des margines en biogaz et en biomasse
Vu que les margines sont riches en matières organiques les procédés de

traitement biologiques sont appropriés pour l’obtention de matières de
valeur par la production de biogaz et de biomasse riche en protéine.
Etant donné que l’application d’un seul traitement biologique soit aérobie,
soit anaérobie n’a pas donné de rendements satisfaisant plusieurs travaux
de recherche ont essayé de conjuguer les différents procédés biologiques
Dans ce cadre, des travaux de recherche ont été menés conjointement entre
l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis (ENIT), l’Office National de
l’Assainissement (ONAS) et l’Université d’Aix La Chapelle. Divers procédés
ont été examinés:
- Association de la phase solide des margines avec de la terre ou de l’argile,

permettrait d’obtenir une matière pour la fabrication de brique (construction de
hangars agricoles).
- Utilisation pour la stabilisation des talus et des fondations
Des essais à modèle réduit Ont été entrepris. Après séchage naturel les
caissons de sable compactés à l’eau se sont effondrés, alors que ceux qui
étaient compactés à la margine ont Conservé leur pente verticale
Par ailleurs, les essais d’imperméabilisation, des sols ont été concluants Ceci
s’explique par l’existence de composés organiques hydrophobes dans les
margines qui jouent un rôle de barrière hydraulique
- Utilisation des margines dans la construction des corps de chaussées et des

pistes agricoles.
Les résultats obtenus démontrent que la portance du sol est satisfaisante.

Toutefois et par endroits certaines déflexions Ont été relevées, ce qui peut
s’expliquer par des malfaçons d’exécution et notamment par l’hétérogénéité
du sol.
- Valorisation des margines par séparation de phase (Décantation et évaporation

assistées (sous serres et énergie solaire).
Ce procédé de traitement développé au Maroc (S.Kitane et al.) consiste,

dans un premier temps, à placer les rejets liquides dans des bassins de
décantation pendant la campagne oléicole, puis, dans un deuxième temps, à
l’évaporation assistée sous serre à l’abri des intempéries dans un
évaporateur solaire pendant la saison d’été afin d’obtenir un concentré final
en vue de plusieurs applications industrielles (tannage naturel de peaux,
pesticide naturel, liant pour la pelletisation de poudres minérales, colorant
naturel pour le traitement du bois, …).
II.2.1.1 Travaux de recherche scientifiques développés au
Centre Biotechnologique de Sfax (CBS)
Elles ont pour objectifs d'éliminer les risques de pollution dans une
première phase et de valoriser cet effluent en deuxième lieu. Ces recherches ont
emprunté plusieurs voies parmi lesquelles on cite en particulier celles effectués
par S. Sayadi pour la production de bio-gaz et de produits d’intérêts spéciaux par
l'extraction d’antioxydants, d’enzymes pectinolytiques, de protéines et la
production d’organismes unicellulaires.
Dans le cadre de ces travaux, les traitement de dépollution et de valorisation des
margines ont porté sur des approches intégrées. Les procédés de dégradation par
les microorganismes comme la biométhanisation directe ou les procédés aérobies
ne sont pas efficaces en raison de l’inhibition des microorganismes par les
composés phénoliques. Il faut donc extraire les antioxydants c’est à dire les
composés naturels de l’olive qui pourront être proposés sur le marché des
compléments alimentaires ou dans le domaine cosmétique (98% des polyphenols
totaux (antioxydants) de l’olive se trouve dans les margines (olive, feuille)). C’est
ainsi, il faut faire un test de processus de couplage d’une électro polymérisation en
amont d’une digestion anaérobie a permis d’obtenir de très bon résultats qui se
manifeste d’une diminution de 60% des phénols et polyphénols toxiques
(Production de l’Hydroxytyrosol à partir des margines) ainsi la biométhanisation se
déroule en bonne état et il aura une diminution de la dépense énergétique et une
augmentation de l’efficacité du procédé tout en raccourcissant sa durée. En
conclusion, on peut dire que ce procédé permet la valorisation des margines par la
production du biogaz, du compost et des eaux traitées qui sera utilisées en ferti-
irigation sans risque potentiel.
Margine brute
Traitement Oxydation
fongique fenton
Méthanisation
Effluent
Test de toxicité
Traitement de finition Ferti_irrigation
II.2.1.2 Travaux de recherche scientifiques développés au
Centre Internationale des Technologies de
l’Environnement de Tunis (CITET)
A/ Des travaux de recherches menés au Centre International des

Technologies de l’Environnement de Tunis (CITET) ont permis la définition d’un
procédé de traitement biologique à trois étages. Une station de traitement pilote a
alors été installée au CITET. La date d’installation de cette station est en 1996 en
collaboration de l’Office National de l’Assainissement et l’université de Tunis.
Les travaux de recherche effectués ont conduit à la définition d’un procédé de

traitement biologique trois étages :
¾ Premier étage : un bassin d’aération dont la flore bactérienne est capable de

dégrader les composés polyphénoliques toxiques et un décanteur pour
l’extraction de l’excédent en biomasse protéique.
¾ Deuxième étage : un digesteur à lit de boue avec récupération de gaz.
¾ Troisième étage : une étape finale du traitement, constituée par un bassin
d’aération et un décanteur.
La station pilote a une capacité de 100 à 1000l/j de margines. ainsi que les
résultats de recherches obtenus montrent que ce traitement permet une réduction
de 20% de la charge polluante des margines. En effet, par ce procédé, les
margines peuvent donc être revalorisées en eau d’irrigation (eau traitée), en
biogaz riche en méthane et en biomasse riche en protéine valorisable en aliment
de bétail.
B/ D’autres axes de recherche développés au CITET en collaboration avec

certaines institutions qui relèvent du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la
Recherche Scientifique et de la ont été orientés vers la valorisation agricole des
margines par compostage qui a pour but essentiel de fixer les éléments fertilisants
sur un substrat carboné au cours d'un processus aérobie, pour les restituer au sol
en fonction des besoins des plantes.
L'apport de compost peut s'effectuer en fonction d'un calendrier agricole
traditionnel.
Pour cette solution les éléments fertilisants sont mieux intégrés dans le complexe
humique et sont mis progressivement à la disposition de la plante par la
biodégradation de la matière organique ; de ce fait ils seront moins susceptibles
de migrer en grosse quantité vers la nappe.
Les opérations de compostage se déroulent en trois phases :
- La préparation du support carboné, (déchets verts ou des
déchets ménagers organiques) est mis, en vrac, dans une cuve ou un bassin
étanche,
- la macération, les margines sont déversées sur le support
carboné et il l’imprègne durant environ 24 heures,
- le mélange est ensuite placé sur une aire de compostage et
pour former un andain après ressuyage.
Le facteur pouvant limiter la vitesse de compostage paraît être l'humidité.
La chaleur dégagée amène un dessèchement du compost et un ralentissement du
processus, par contre si il est l'humidifié par des pluies
Ou en l’arrosant il se produit une reprise du processus et une élévation de la
température.
Le prix du traitement des margines par compostage dépend de la quantité de

substrat carboné employé et donc de la capacité d'absorption de ce produit.
Cette capacité d'absorption est variable et dépend, dans une première phase, du
temps de contact ou de macération margine/substrat.
En moyenne elle aura totalement absorbé le liquide au bout de 24 h.
Le traitement des margines par leur absorption sur un substrat carboné et le

compostage de l'ensemble, constitue une variante technique et économique à
condition d'avoir en substrat un andain absorbant et pas pollué (en l’occurrence
les déchets ménagers). La plus grande contrainte à ce niveau reste de garantir
l’écoulement du compost sur le marché et de vaincre la barrière psychologique
des agriculteurs qui incite encore leur réticence vis-à-vis de l’utilisation du
compost comme fertilisant.
II.2.1.3 Travaux de recherche scientifiques effectués à

l’institut de l’Olivier
Les premières tentatives d'utilisation des margines comme fertilisant remontent à

1986 (Ben Rouina, 1994 ; Ben Rouina et Jardak, 2000), mais en raison de
difficultés matérielles rencontrées, le programme fût arrêté l'année même pour ne
reprendre qu'en 1994.
A son démarrage en 1994/1995, ce travail a nécessité le concours de 3 équipes de

recherche appartenant à l’Institut de l’Olivier (en matière d’agronomie et des
sciences du sol), à l’Institut des Régions Arides (en matière des sciences du sol) et
à l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Sfax (LARSEN, en matière de biologie et de
traitement des margines).
En effet, l’épandage direct des margines sur le sol soulève plusieurs interrogations
aux quelles il faut répondre :
Les margines sont elles toxiques ?

Les polyphénols contenus dans les margines agissent-ils négativement
sur la faune et la flore du sol ?
Les matières grasses résiduelles ont-elles un effet sur la perméabilité du
sol ?
Les margines apportent-elles des éléments nutritifs assimilables ?
Les margines améliorent-elles le taux de matières organiques dans le
sol ?
Quel est l’effet des margines sur la fertilité du sol ?
Les recherches expérimentales de l’Institut de l’Olivier ont permis d’atteindre des

résultats satisfaisants en matière d’épandage des margines en terrains oléicoles à
des doses n’excédant pas 100 m3 par hectare. Ces expériences nécessitent encore
des études et analyses au niveau des sols pour s’assurer des effets et des impacts
de cette opération d’épandage à moyen et à long terme avant d’être élargies à
grande échelle tout en signalant qu’a l’état actuel, la réglementation tunisienne
interdit l’épandage des margines dans des zones agricoles. Par contre certains
pays de l’Europe notamment l’Italie autorise l’utilisation des margines au même
fins à des doses entre 50 et 80 m3 par hectare par an.
Les travaux de recherche conduits par l’Institut de l’Olivier, durant les douze
dernières années, ont prouvé l’utilité de l’épandage des margines dans les sols et
l’absence d’effets néfastes sur l’environnement quand les doses appliquées sont
inférieures à 100 m3/ha (Ben Rouina et Jardak, 2000 ; Ben Rouina et al, 2001,
2004; Abichou 2003), sachant qu’au cours d’essais plusieurs doses ont été
entretenues, à savoir :
Témoin : sans épandage de margine,
Dose 1 : épandage de 50 m3 de margine par hectare
Suite aux essais sur le site de Châal, les résultats de l’épandage des margines sur
le sol ont montré une amélioration de la fertilité de ce dernier ainsi que d’autres
effets favorables à plusieurs niveaux.
Fig. Vue de la parcelle au moment de l’épandage des margines
Fig. Vue des parcelles immédiatement après l’épandage des margines (au
fond la parcelle ayant reçu 200 m3/ha et au premier plan, celle recevant
100 m3)
L’épandage des margines présente plusieurs effets sur la fertilité du sol
A/ Effet sur le PH :
Malgré le pH acide des margines (5,5) et l'épandage répétitif de cet effluent sur le
sol, Pas d'effets notables sur le pH du sol.
B/ Effet sur la conductivité électrique
En dépit du contenu relativement élevé de la margine en éléments minéraux (13,7

g / litre), la forte perméabilité des sols sableux et le lessivage important qui en
découle semblent empêcher les valeurs de la conductivité électrique d'augmenter
d'une manière alarmante.
Même avec la dose la plus élevée (200 m3/ha), la valeur de la conductivité

électrique initialement de 0,8 mS/cm, n'atteint qu'une valeur de 4,5 mS/cm
(après six épandages successifs) et reste de ce fait acceptable.
C/ Effet sur le taux de matière organique
Riche en substances organiques (107 kg/m3), la margine apportée améliore d’une

façon rapide le contenu du sol en cette matière. En effet, après le premier
épandage, le taux de matière organique initialement très faible, se trouve au
moins triplé pour les différentes doses de margines.
Cet enrichissement notable du sol en composés organiques induit des

améliorations de la fertilité et de la capacité de rétention de l’eau du sol.
D/ Effet sur les teneurs en azote total
L’apport assisté de margines dans le sol ne modifie pas d’une manière appréciable
sa teneur en azote total.
E/ Effet sur les teneurs en phosphore assimilable
Les essais montrent qu’après six épandages successifs de sol avec les margines
dans les quatre parcelles, sa teneur en phosphore reste sensiblement similaires.
Tandis qu’après deux ans de repos, les teneurs du sol en phosphore assimilable
chutent d’une manière importante.
F/ Effet sur les teneurs en potasium assimilable
La teneur du potassium assimilable s’accroît d’une façon significative avec la dose

mais demeure sans risque de pollution par salification du sol jusqu’à 100 m3/ha.
Elle baisse considérablement deux ans après l’arrêt de l’épandage y compris pour
la dose la plus forte.
G/ Effet sur la teneur en composés phénoliques
Compte tenu de la richesse des margines en substances phénoliques, on peut

penser que leur épandage risquerait d’avoir un impact sur la faune et la flore. En
effet, certaines de ces substances phénoliques sont potentiellement toxiques et
inhibitrices pour le développement des microorganismes du sol aussi bien en
présence qu’en absence d’oxygène.
H/ Effet sur la microflore totale du sol
Après un mois de l’épandage des margines, le dénombrement de la flore totale

montre que l’ajout de margines s’accompagne d’une augmentation du nombre de
micro-organismes dans le sol par rapport au témoin. Cette augmentation est
proportionnelle à la dose apportée dans les premiers vingt centimètres et est
remarquable pour les deux couches superficielles. Mais au-delà de 40 cm de
profondeur, une diminution importante de la flore totale est remarquée, y compris
dans le sol témoin explicable par la raréfaction de l’oxygène disponible dans le sol.
Cette tendance à l’enrichissement de la flore totale persiste même après deux ans
sans épandage pour la couche superficielle.
I/ Effet sur les caractéristiques physiques du sol
L'épandage des margines modifie la structure physique du sol. Les résultats
consignés montrent une nette amélioration de la structure des sols sableux
pulvérulents et de leurs réserves hydriques utiles. En effet, grâce au pouvoir liant
des margines, l'apport au fil des ans de cet effluent induit une conglomération de
la terre fine composée de particules ayant un diamètre inférieur à 2 mm. Le taux
de cette fraction passe de 90 % au démarrage des expérimentations, à des taux
de 75,6 ; 67,5 et 61,1 % pour les doses de 50, 100 ou 200 m3/ ha
respectivement. Cette action améliore la structure du sol en consolidant ses
agrégats constitués de terre et par voie de conséquence ses réserves hydriques,
sans toutefois le rendre imperméable (caractère hydrophobe des margines).
J/ Effet sur les caractéristiques hydriques
Les réserves hydriques du sol ont évolué de 5,63 mm chez le témoin aux valeurs
de 6,4 ; 6,7 et 11,1 mm pour les doses de 50, 100 ou 200 m3 respectivement.
Cette amélioration des réserves utiles en eau du sol est due à l'effet mulch de la
margine d'une part et à l'enrichissement du sol en matières organiques d'autre
part.
Par ailleurs, les caractéristiques hydriques du sol ont évolué avec l’apport de
margine, puisque les valeurs de l'humidité au point de flétrissement permanent et
à la capacité au champ sont significativement modifiées.
K/ Effet sur la production
Dans les oliveraies adultes, l’apport hivernal au moment de l'arrêt végétatif, de

quantités croissantes de margine n’a engendré aucun effet phytotoxique sur les
arbres. Au contraire, il s'est traduit par une amélioration de leur croissance et de
leurs fructifications. En effet, la production moyenne annuelle passe de 740 kg /
ha dans la parcelle témoin à 847 kg et 954 kg pour les doses de 50 et 100 m3
respectivement, ceci sans compter l’amélioration du poids du fruit et de sa teneur
en huile.
CONCLUSION
Les expérimentations poursuivies durant plusieurs années sur l’utilisation agricole

des margines brutes en verger d’oliviers, ont permis de mettre en évidence que
leur épandage annuel dans des conditions bien définies (dose et période de
l’épandage), s’accompagne d’une amélioration des propriétés physico chimiques
du sol (structure physique, fertilité…), de sa capacité de retentions en eau et de
son activité biologique, avec pour conséquence finale une augmentation de la
production moyenne de l’arbre.
En effet, en tenant compte de l’ensemble des résultats afférents aux différents

paramètres analysés durant les 8 années d’observation, on peut finalement
conclure que l’épandage des margines en oliveraies est une solution pratique
envisageable aussi bien pour se débarrasser de cet effluent que pour améliorer la
fertilité et la structure du sol ainsi que la production des oliviers.
Avec un apport modéré de 50 à 100 m3 / ha, l’épandage des margines en période

hivernale, ne semble pas présenter à moyen terme de risques de pollution du
milieu, mais se traduit, au contraire, par une amélioration des propriétés physico-
chimiques du sol et de la productivité des plantations.
En revanche, la dose élevée de 200 m3 / ha pratiquée annuellement peut
présenter un risque d’imperméabilisation partielle du sol bien que l’arrêt de
l’épandage durant deux ans semble bien ramener le sol à son état initial
notamment en ce qui concerne la conductivité électrique.
Sur le plan pratique, la valorisation des margines par épandage direct peut être
préconisée aux doses de 50 à 100 m3 / ha afin d’éviter tout risque d’abus
d’emploi et de surdosage. Cette valorisation peut contribuer à la promotion de
l’oléiculture biologique dans les zones de production à caractère traditionnel
facilement convertibles en culture biologique.
II.2.1.4 L’expérience française en terme d’épandage

direct ou après stockage
En terme de valorsation agronomique des margine la Société SCPid en France

(Société du Canal de Provence et d'Aménagement de la Région Provençale)
montre que l'épandage sur le sol, doit être considéré comme une fertilisation calée
essentiellement sur le paramètre "potasse" et ne peut donc excéder 100 m3
/ha/an.
Cette première solution présente l'avantage d'un prix de revient relativement
faible ; cependant l'azote apporté durant les mois de Décembre-Janvier n'est
guère utile pour la plante ; il risque d'être lessivé en bonne partie par les pluies
avant de pouvoir être utilisé au printemps ; en conséquence, il peut être nuisible
au niveau de la qualité des eaux de la nappe, si les conditions du milieu naturel ne
sont pas favorables.
Le stockage des margines permet en revanche d’exercer l'épandage en Février,
période où se pratique une fertilisation classique.
Il n'altère pas la qualité fertilisante de la margine, surtout pour l'azote, et les
phénomènes de biodégradation qui se déroulent pendant les quelques mois de
stockage permettent un bon abattement de la charge organique ; cependant les
teneurs résiduelles restent encore élevées, ce qui peut constituer un élément
favorable pour l'enrichissement organique du sol.
Les phénomènes de sédimentation sont très forts ; cela nécessite le
fonctionnement d'une ou plusieurs pompes de re-circulation (selon la taille et la
forme du bassin de stockage).
Les recommandations plus spécifiques pour valoriser les margines par

épandage concernent. :
- La protection des eaux souterraines et superficielles : il faut éviter
l’épandage ou la réalisation du compostage dans des secteurs où des
aquifères très vulnérables sont utilisés pour l'alimentation en eau
potable. De même, il est prudent de les tenir éloignés des cours d'eau et
étendues d'eau.
- L'étude du sol : Il convient d'éviter des épandages directs de margines
sur des sols à texture très grossière : sols sableux, sols caillouteux, où
les pluies risquent d'entraîner trop facilement l'azote en profondeur. De
plus, les margines ayant des pH acides inférieurs à 5 ; elles devraient
être neutralisées avec de la chaux si le terrain d'épandage est formée de
sols très acides.
- Les cultures : Vis-à-vis des cultures, l'épandage des margines doit être
considéré comme une fertilisation minérale intense qu'il convient de
raisonner en fonction des pratiques et des risques. Généralement les
margines sont utilisées au fur et à mesure de leur production, donc
durant le mois de novembre à janvier où la végétation est en repos
hivernal. Cependant, il est bon de rappeler qu'il faut absolument
proscrire d'épandre des margines sur des cultures en pleine végétation et
d'éviter à tout prix que l'effluent ne mouille des feuillages (feuilles
d'olivier par exemple).
- Le travail du sol : L'épandage des margines doit être suivi très

rapidement de leur enfouissement par labour. Cette technique culturale
permet :
o essentiellement de lier intimement le complexe argilo-humique du
sol avec les produits épandus et ainsi d'éviter au mieux leur
entraînement par les eaux de ruissellement et de percolation,
o d'éviter d'éventuelles nuisances extérieures : visuelles et/ou
olfactives.
- Les conditions climatiques : Il convient d'éviter d'épandre les margines
lors des périodes de pluie et de gel
En conclusion, l'expérience française montre une grande prudence des

agriculteurs qui généralement n'épandent pas plus de 25 - 30 m3/ha/an.
Dans la vallée des Baux, les épandages de margines sur plantations d'oliviers
se sont avérés forts profitables. En 1985 et en 1987 après des gels hivernaux
très préjudiciables aux rendements, seules les parcelles fertilisées avec les
margines ont eu des rendements corrects.
Par la suite, elles apparaissent avec des rendements surtout plus réguliers par
rapport à des parcelles voisines ne recevant qu'une fertilisation classique.
II.2.2. Implication du secteur privé dans le domaine de
II.2.2.1 Evaluation des initiatives prises par le secteur

privé et du niveau d’intervention dans le domaine
de traitement et de valorisation des margines
Durant plusieurs années, le stockage temporaire des margines dans les huileries,
leur évacuation dans un réseau de bassins organisés et contrôlés par des sociétés
de services des huileries ou des municipalités, constitue le principal mécanisme de
gestion de ces effluents. Ce choix stratégique permet de maîtriser la gestion des
margines au cours des campagnes de productions faible et moyenne, mais
présente des limites sérieuses lors d’une production forte et ne constitue pas une
résolution radicale des menaces environnementales.
La participation du secteur privé dans le domaine de gestion de margines reste
encore limitée et très modeste comparé au gisement disponible. Parmi les projets
importants qui méritent d'être évoquée, nous citons deux projets qui ont bénéficié
des avantages financiers dans le cadre du Fond de Dépollution 'FODEP', le
premier projet relatif à la construction et l'exploitation de la décharge de Agereb
gouvernorat de Sfax par la Société des Services des huileries. Le second projet qui
a concerné le montage d'une station de valorisation de margines aux bassins des
margines à Kalaa Kébira et qui consiste à mélanger les pulpes des margines avec
les grignons d’olives, la réaction qui est exothermique permet d’accélérer
l’évaporation des margines pour obtenir finalement un produit séché avec un bon
pouvoir calorifique exporté notamment à l’Italie pour être utilisé comme
combustible.
Actuellement les bassins de stockage de margines situés à Kalaa Kébira sont
exploités par des sociétés privées.
Un troisième projet actuellement en cours d’exploitation également à sousse
(Kalaa Kébira) par une société privée consiste à concentrer les margines par
évaporation forcée, le résidu solide est utilisée dans le compostage sur site de
certains déchets verts. La partie liquide restante riche en huile est utilisée dans la
fabrication du savon.
En conclusion, on peut considérer que le niveau actuel d’implication du secteur

privé dans le domaine de la gestion des margines ainsi que le niveau des
investissements réalisés font que ce secteur puisse occuper une place de choix
dans la mise en place des stratégies de gestion et de valorisation de ce type de
déchet moyennant une meilleure organisation du secteur sur le plan juridique,
réglementaire et institutionnel.
II.2.2.2 Schéma d’implication du secteur privé pour
l’investissement dans le domaine de gestion des
margines
Les entrepreneurs privés et les prestataires potentiels peuvent être impliqués dans
le secteur de la gestion des margines à travers un projet intégrant quatres
étapes :
Collecte des margines depuis les unités d’extraction (huileries) et leur transport
vers les lieu de stockage moyennant des camions citerne. Les spécifications de ces
moyens de transport, dont l’acquisition peut être à la charge du prestataire dont il
assure la propriété ou le cas échéant loués de chez un concessionnaire agréé,
doivent répondre aux normes de transport en vigueur et autorisés pour le transport
des margines.
Construction d’une décharge pour le stockage des margines. Cette décharge sera
constituée de bassins aménagés conformément aux consignes et normes de
protection de l’environnement en vigueur. Pour se faire, une étude d’impact sur
l‘environnement approuvée par les services compétents de l’ANPE doit précéder
tout octroi de permis de construction et d’exploitation de ladite décharge.
Cette décharge peut être construite sur un terrain pouvant :
- Appartenir à l’état et sous concession de l’organisme chargé du suivi de la

gestion du secteur ;
- Appartenir à l’entreprise ;
- Etre loué selon un contrat de location de durée déterminée qui est au moins
celle prévue pour l’exploitation de la décharge.
Exploitation de cette décharge selon un cahier des charges et une convention qui
relie l’exploitant à l’organisme responsable.
Remise en état des lieux de cette décharge à la fin de l’exploitation.
II.2.2.3 Contraintes pouvant être rencontrées pour la

mise en place de projets dans le domaine de
Le gisement et la matière première étant garantie, la principale barrière et

contrainte pour promouvoir ce secteur et encourager les investissements reste
toujours :
- L’absence d’une stratégie claire et d’une filière organisée dans le secteur de
la gestion des margines.
- L’existence de plusieurs organismes intervenant dans la gestion du secteur
et dont les prérogatives et les responsabilités interfèrent ;.
- L’absence d’un schéma institutionnel structuré désignant la répartition des
responsabilités ;
- Manque des décrets d’application de la réglementation pour l’exploitation et
le contrôle ;
- L’accès difficile aux lignes de crédit auprès des banques pour relancer de tels
projets.
II.2.2.4 Recommandations
Dans le cadre d’une politique visant à encourager le secteur privé à s’impliquer

d’une manière sécurisante dans la prise en charge de ce type de déchets en
respectant les consignes de protection de l’environnement, de la salubrité et de la
santé publique, les autorités peuvent prendre les dispositions suivantes :
- Organiser le secteur de la gestion des margines de point de vue
institutionnel et réglementaire
- Renforcer la réglementation et faire doter les structures de contrôle de plus
de moyens pour multiplier le contrôle au niveau des huileries et des sites
anarchiques non autorisés pouvant être utilisés d’une manière clandestine.
- Actualiser le cahier de charges actuellement soumis à tous les producteurs
d’huile d’olive en vue d’imposer un schéma intégré selon les choix
stratégiques arrêtés à l’échelle nationale en matière de gestion des
magines.
- Installer des unités de traitement pilotes aménagés d’une manière
respectueuse de l’environnement et ce, en vu d’initier le marché et de
maîtriser les coûts.
- Elaborer un cahier de charge type fixant les modalités d’exploitation et le
schéma financier
- Accorder des subventions à travers des fonds prévus à cet effet en
l’occurrence le FODEP et faciliter l’octroi de crédits à faibles taux d’intérêt
avec des périodes de grâces plus longues.
- Inciter à l’investissement dans le secteur en accordant des avantages fiscaux
- Organiser des ateliers d’information et de suivi en présence des intervenants
dans le secteur
- Lancer en parallèle un programme de fermeture et de réhabilitation des
anciennes décharges de margines et leur intégration dans
l’environnement.
II.3. Tache 3 : Diagnostic des décharges des
margine
II.3.1. Inventaire des décharges existantes
A l'état actuel, toutes les quantités de margines issues des huileries trouvent
comme destination finale les décharges. Selon les derniers recensements
préliminaires, environ 125 décharges de capacité globale 1,3 millions m3 ont été
listées sur toute la Tunisie. Ces décharges sont soit implantées sur des terres
privées (51%) et construites à titre individuelle par des propriétaires des huileries
soit dans des endroits publics sous forme des décharges communes crées par les
municipalités et d'autres institutions tel que l'ONAS. La quasi-totalité de ces
décharges ne sont pas gérées ou exploitées par aucune institution ou entreprise
spécialisée ce qui rend difficile d'appliquer certaines obligations ou procédures
organisationnelles en matière de gestion des margines au niveau des huileries.
On peut classer ces décharges essentiellement en cinq types :
1. Décharges collectives réalisées et gérées par l’état
2. Décharges collectives réalisées sur un terrain domanial et gérées par
les privés.
3. Décharges collectives réalisées sur un terrain privé et gérées par les
privés
4. Décharges individuelles
5. Décharges anarchiques
En vu de diagnostiquer l’état de ces décharges et d’actualiser les données y

afférents des visites de terrain ont été effectuées. Une fiche d’enquête a été
élaborée pour ces fins (voir annexe II-2). Ces visites, accompagnés par des
responsables des CRDA de chaque gouvernorat, ont permis de localiser ces
décharges, d’évaluer leurs états actuels sur le plan environnemental et d’étudier la
possibilité de leur exploitation pour la saison 2007-2008.
Les résultats de ces enquêtes sont regroupés dans l’annexe II-3.
Les décharges en nombre de 89 réparties par Région et Gouvernorat ayant fait

l'objet de visites de terrain sont répertoriées dans le Tableau suivant :
Capacité par Capacité
Total Total Capacité
Région Gouvernorat Délégation Nombre Etat Gouvernorat Régionale
partiel Régional (m3)
(m3) (m3)
Sidi Hsine 1 En cours 38 2000 377138
Tunis 3 12000
Mornaguia 2 A 10000
Ariana Sidi Thabet - Borj Touil 1 NA 1 2000 2000
Ben Arous Fouchana 1 NA 1 20000 20000
Mannouba Tebourba 1 NA 1 3500 3500
Bizerte -Sud 1 SA 80000
Mateur 1 SA 2500
Bizerte 4 119500
Ghzala 1 SA 25000
Menzel Bourguiba 1 SA 12000
Bni Khiar 1 SA 10000
Hammamet 1 SA 7000
Nabeul Grombalia 1 En cours 5 7000 38000
NORD
Kélibia 1 SA 10000
Tekelsa 1 SA 4000
Zaghouan 1 NA 25000
Ez-Zriba 1 SA 25000
Zaghouan 4 76000
En-Nadhour 1 NA 25000
Fahs 1 SA 1000
El Kef 1 A 1000
Elles 1 NA 6000
El Kef 6 35000
Neber 3 SA 25000
Tajerouine 1 NA 3000
Tibar 1 NA 800
Medjez El Bab 1 A 25000
Beja 4 33300
Beja Sud 1 NA 5000
Nefza 1 NA 2500
(m3) (m3)
Balta Bou Aouene 1 A 5000
Jendouba Bou Salem 1 NA 3 800 6300
Ghar Dimaou 1 NA 500
Bou Arada 1 NA 2000
Gaâfour 1 SA 2500
Siliana Sidi Bou Rouis 1 A 6 10000 31500
Siliana sud 1 A 7000
Kesra 2 A et SA 10000
Msaken 1 SA 27 15000 580000
Kalaa Kébira 2 SA et 1 A 120000
Sousse 5 215000
Sidi Bou Ali 1 En cours 70000
Enfidha 1 A 10000
Sahline 1 SA 125000
Zarmdine 1 NA 7000
Monastir Bni Hassène 1 SA 5 10000 182000
Moknine 1 NA 20000
Bkalta 1 NA 20000
Mahdia 1 SA 25000
Souassi 1 SA 10000
Chorbène 1 SA 10000
Mahdia 6 120000
El Jem 1 SA 70000
Chebba et Malloulech 1 NA 4000
Ouled Chèmekh 1 SA 1000
Kairouan Nasrallah 1 NA 7 3000 57000
Chbika 1 SA 2000
Bouhajla 1 NA 4000
Chrarda 1 NA 15000
(m3) (m3)
Hajeb Layoun 1 NA 20000
El Ala 1 SA 10000
Sbikha 1 SA 3000
Feriana 1 NA Oued
Sbiba 1 A 1000
Kasserine 4 6000
Sbeïtla 1 NA 5000
Kasserine 1 NA
Jelma 1 NA 24 3000 475850
Cebbala Ouled Asker 1 NA 750
Bir El Hafey 1 SA 3000
Sidi Bouzid Sidi Ali Bou Oun 1 SA 8 15000 57750
Souk Jedid 1 NA 4000
Ouled Haffouz 1 SA 25000
SA et En
Rgueb 2 cours 7000
Agareb 1 A 300000
Mahras 1 NA 20000
SUD
Sfax 5 372000
Ghraiba 1 A 30000
Menzel Cheker 2 A et SA 22000
Nouvelle Matmata 1 NA 1000
Gabes 2 6000
El Hamma 1 NA 5000
Gafsa 1 A 20000
Gafsa 2 24000
Sned 1 NA 4000
Ben Guerdane 1 NA 3000
Mednine 2 8000
Zarzis 1 NA 5000
Tataouine Tataouine Sud 1 SA 5 200 8100
Ghomrasen 1 EN cours 7000
(m3) (m3)
Tataouine Nord 2 SA 600
Bir Lahmar 1 EN cours 300
Tozeur 0 0 0 0
Kébili 0 0 0 0
Total 89 1432988
A : Aménagé SA : semi aménagé NA : Non aménagé En cours d’aménagement
Le reste des décharges en nombre de 40 sont soit abandonnées (23 décharges) ou constituent des bassins de stockage
provisoire pour certaines huileries encore non opérationnelles (17). Cette catégorie de dépotoirs est répertoriée dans le
tableau suivant :
Décharge abandonnée (source Huileries disposant de
Région Gouvernorat Délégation Nombre Nombre
CRDA) BSP**(source ANPE)
Tunis 0
Ariana Kalaat Landalous Décharge Elhmadha 1
Ben Arous 0
Mannouba 0
Menzel Jemil Décharge Municipale de Menzel Jemil
Bizerte 2 0
Ras Jebel Décharge de Rass Jebel
Korba Décharge de Ksar Ghaleb
NORD
Fondouk Jédid Décharge régionale de Fondouk Jedid

Huilerie -----
Mida Huilerie -----
Nabeul 3 5
Huilerie -----
Huilerie -----
Menzel Temim
Huilerie -----
Hammamet Décharge de Hammamet (Bir Chooba)
Saouaf Décharge de Saouaf
Zaghouan 2 0
Fahs Décharge d'El Fahs
El Kef
Testour Décharge collective Ain Tounga
Amdoun Décharge de Zahret Médien
Téboursouk Décharge Chaaraya
Beja 3 3
Huilerie de Fej Errih
Huilerie de Rihanna
Huilerie de Jabbes
Jendouba Huilerie Ben Jilani
Huilerie -----
Ghardimaou
Jendouba 0 Huilerie ----- 5
Huilerie -----
Tabarka
Huilerie -----
Gaâfour Huilerie Elhaouem
Krib Huilerie moderne du nord
Siliana 1 3
Bou Arada Huilerie moderne Ben Khdiri
Krib Décharge de Mohsen Limam
Touza Décharge de Touza
Monastir 1 0
CENTRE
Boumerdès Décharge de Boumerdès

Sidi Alouène Décharge de Sidi Alouène
Mahdia 2 2
Hbira Huilerie de Hbira
Meloulech Huilerie de Meloulech
Kairouan 0 0
Kasserine Mejel Bel Abbes 0 Huilerie ---- 2
Mejel Bel Abbes Huilerie Ennajeh
Menzel
Bouzaiene Décharge de Menzel Bouzaiene
Sidi Bouzid Sidi Bouzid Est Décharge de Dhayaa 17 4 0
Meknassy Décharge de Meknassy
Sidi Bouzid Ouest Décharge d'El fayedh
Chaal Ancienne Décharge de Chaal
Sfax 2 0
Sfax Ancienne Décharge de Sfax
Mereth Décharge municipale de Mereth
Gabes 1 1
Huilerie Ennour
Gafsa 0 0
SUD
Décharge municipale de Béni

Béni Khdèche Khédache
Huilerie Top Oliva
Huilerie Ben Yahia
Mednine 1 Huilerie Airway 6
Huilerie Belgaçem El
Karchaoui
Huilerie Fenati
Zarzis Complexe Argicole de Zarzis
Tataouine 0 0
Tozeur 0 0
Kébili 0 0
** BSP : Bassin de stockge provisoire Total 23 27
Ceci porte actuellement le nombre total de dépotoirs à 116.

L’emplacement des décharges ainsi visitées est représenté sur la carte suivante :
II.3.2. Analyse de la situation actuelle
Faisant suite aux diverses visites effectuées, une analyse sur l’état de chaque
dépotoir illustré par un reportage photographique est annexé au présent rapport.
On dénombre parmi les 116 dépotoirs existants :

- 6 dépotoirs en cours d’aménagement soit 5% ;
- 13 dépotoirs aménagés soit 11% ;
- 38 dépotoirs non aménagés soit 33% ;
- 59 dépotoirs semi aménagés si l’on considère que les Bassins de stockage
provisoires appartenant aux huileries sont semi aménagés : soit 51%.
On constate qu’environ 15 % seulement sur la totalité de ces décharges
respectent les normes de réhabilitation par contre 51% des décharges sont plus
ou moins réhabilitées et leur manquent certaines mesures de sécurité et
d'aménagement (accès, Clôture, gardien, etc…) alors que le reste des décharges
(33%) sont hors normes et totalement négligées et constituent des milieux
vulnérables présentant, dans les régions et endroits qui les abritent, un danger
potentiel pour l'environnement.
II.3.2.1 Evaluation des impacts liés à la chaîne de gestion

des margines
La chaîne gestion des margines comprend plusieurs composantes depuis la

production jusqu’à l’élimination finale en passant par la collecte et le transport. Le
tableau ci après résume l’impact potentiel sur l’environnement de chaque
composante et les meures d’atténuation proposées.
COMPOSANTE IMPACT MESURES PROPOSEES
Extraction d’huile selon les - Production de margines et de grignon - Cadre réglementaire exigeant le Traitement
systèmes trituration mis en (cahier des charges à remplir avant toute
œuvre - Qualité et quantité variable en fonction installation d’unité d’extraction : procédure déjà
du mode de trituration en vigueur).
- Promouvoir la valorisation comme alternative au

traitement
Stockage intermédiaire des - Perte de terrain - Dimensionnement optimum en fonction de la

margines capacité de stockage nécessaire
- Pollution des eaux de surface et de la
nappe phréatique - Etanchéification de base du bassin
- Nuisances olfactives - Traitement par évaporation forcée ou

valorisation par épandage pour les unités
excentrées par rapport au site collectif de mise en
décharge.
Collecte des margines - Fuites et risques d’accidents - Respecter les consignes de sécurité et de
contrôle selon la réglementation en vigueur
- Moyens utilisés (citernes,
fûts…)
- Mode de collecte
- Fréquence de collecte
Transport - Intensification du trafic - Prévoir des itinéraires dégagés où le trafic est

de faible intensité
(Mode et moyens mis en œuvre) - Nuisances sonores et olfactives
- Utiliser des moyens de transport autorisés et
- Risque d’accidents conformes à la réglementation
Mise en décharge
- Perte de terrain - Implantation du site sur un terrain sans valeur

agricole importante
- Etanchéification de base et/ou aménagement

des bassins de stockage sur un terrain
naturellement imperméable (argile, marne, etc…)
- Dimensionnement en fonction de la capacité de

stockage exigée, de la pluviométrie et du taux
d’évaporation naturelle
Aménagement
- Contrôle et suivi de la qualité des eaux de la
- Pollution des eaux de surface et de la nappe dans la région
nappe phréatique par écoulement et/ou
infiltration - Aménagement des basins loin des écoulements
naturels et dans des zones non inondables
- Renforcement des bords des bassins par des

digues de protection étanches périodiquement
entretenus.
- Sécurité des riverains et du cheptel - Aménagement hors zones habitables et

Exploitation
agglomérations
- Construction d’un clôture autour de la décharge
- Gardiennage
- Diminution de la période de stockage en

pratiquant :
- Nuisance olfactive le long de la période
de stockage - le déshuilage pour éliminer le film d’huile
empêchant une évaporation plus rapide
- l’évaporation forcée
- la valorisation par le techniques

appropriées consommatrices de grandes
quantités de margines
- Gestion de la fraction solide desséchée
- Atteinte au paysage - Réhabilitation du site
- Intégration du site dans son environnement

Remise en état des lieux naturel
- Etablissement d’un programme de suivi et de

- Risque de pollution des eaux et du sol contrôle de la pollution résiduelle.
II.3.2.2 Estimation globale de la production des margines
en Tunisie
L’examen des deux graphes figurant dans les paragraphes I.3.2 et I.3.5 donnant
respectivement l’évolution de la production d’olive à huile et l’évolution de
production des margines depuis 1962 jusqu’à 2005 permet de ressortir la quantité
de margines produite en fonction de la nature de la campagne. Le tableau de
synthèse ci-dessous présenté indique les éléments suivants :
Campagne Mauvaise Moyenne Bonne

Quantité d’olive à 200 - 400 600 - 800 1000-1200
huile produite
(Mille Tonne )
Quantité de 150 - 200 200 - 500 700 – 800
Margines produite
(Mille Tonne )
Depuis 1989 et à l’exception de 2001 et 2003 l’ensemble des récoltes enregistrées

en Tunisie peuvent être classées entre bonnes et moyennes avec une période de
retour de 3 à 4 ans. Toutefois, l’augmentation enregistrée dans la production des
margines est attribuée non seulement à l’évolution de la production mais surtout à
l’installation de nouvelles chaînes du type continues dont la production spécifique
en margine est plus importante.
Il s’en suit une production annuelle moyenne de margines répartie par région et
par type de récolte telle que représentée sur la figure suivante :
PRODUCTION ANNUELLE DE MARGINE
Tonne
1,400,000
1,200,000
1,000,000 495,000
800,000 356,000
600,000 456,000
400,000 326,000
123,000
200,000 112,000 189,000 263,000
63,000
SUD
0
Mauvaise Récolte Récolte moyenne Bonne Récolte CENTRE
NORD
En effet, de par les valeurs des cœfficients de production moyenne spécifique de
margine par système de trituration ainsi que la répartition de différents types de
trituration utilisés en Tunisie (voir figure paragraphe I.3.3.2), on estime qu’une
tonne d’olive produit en moyenne 0,87 Tonne de margines.
On prévoit également que ce taux convergera dans les dix années à venir vers 1 (
cad : une tonne d’olive produit en moyenne 1 Tonne de margines). Cette
prévision est effectuée sur la base d’un calcul où l’on suppose que le nombre
d’unités fonctionnant selon le système continu augmente de 50% alors que celui
des unités fonctionnant selon le système classique demeure inchangé voire baisse
de 20%.
Les résultats de ce calcul sont représentés sur le graphe suivant :
Variation du taux de production de margine en foction de l'évolution du

mode de Trituration
1,2
Taux de Production de margine
0,8
podéré
0,6
0,4
0,2
0
100 200 300 400 500 600 700 800 900
Nbre d'huilerie en CC
Ce taux nous permet de procéder à une estimation rapide de la production de

margines dans le futur en fonction de la quantité d’olives à huile pouvant être
produite. La prévision de cette dernière reste encore délicate vu le nombre de
paramètres aléatoires dont elle dépend et en particulier les facteurs climatiques.
Dans le but d’effectuer des calculs prévisionnels de la quantité de margines par

gouvernorat durant une campagne donnée il faut avoir recours :
- Au nombre d’huileries et le système de trituration utilisé pour chacune
- A la capacité de trituration de chaque huilerie
- A la production d’olive estimée ou prévue pour la campagne en question
- A la durée de compagne estimée en moyenne à :
• 120 jours pour une bonne campagne
• 60 jours pour une campagne moyenne
• 20 à 30 jours pour une mauvaise campagne
- Aux cœfficients de production moyenne de margine par système tels que
donnés par tableau suivant :
Production de margine spécifique
Type de trituration
(par tonne d’olives)
SC : Système Classique 0,500 Tonne de margines
SM : Système Mixte 0,500 Tonne de margines
SP : Système Super presse 0,875 Tonne de margines
CC : Système Continu 1,250 Tonne de margines
Source : Berndt et al. , 1996.
II.3.2.3 Analyse de l’adéquation : Production de margines

– capacité de stockage disponible
Le tableau suivant donne la quantité d’huile à olive produite par Gouvernorat

durant les campagnes 2003 jusqu’à 2007.
Quantité en tonne d'olives à huile

Gouvernorat
2003 2004 2005 2006 2007
TUNIS 1,969 7,945 3,689 5,958 5,164

MANOUBA 4,546 18,342 8,516 13,756 11,922
ARIANA 2,782 11,226 5,212 8,419 7,297
B.AROUS 1,712 6,908 3,207 5,181 4,490
BIZERTE 2,192 8,843 4,105 6,632 5,748
BEJA 11,447 46,182 21,442 34,636 30,018
JENDOUBA 3,587 14,473 6,720 10,855 9,407
LEKEF 3,091 12,469 5,789 9,352 8,105
SILIANA 5,650 22,797 10,584 17,098 14,818
ZAGHOUAN 9,614 38,790 18,010 29,093 25,214
NABEUL 12,731 51,363 23,847 38,522 33,386
NORD 59,321 239,338 111,121 179,502 155,569
SOUSEE 35,491 143,192 66,482 107,394 93,075
MONASTIR 31,412 126,733 58,840 95,049 82,376
MAHDIA 26,754 107,942 50,116 80,957 70,162
KAIROUAN 21,087 85,076 39,499 63,807 55,299
KASSERINE 5,608 22,625 10,504 16,968 14,706
CENTRE 120,352 485,568 225,441 364,175 315,618
SFAX 115,313 465,239 216,004 348,929 302,405
S.BOUZID 12,303 49,636 23,045 37,227 32,263
GAFSA 4,349 17,547 8,147 13,160 11,406
GABES 2,397 9,672 4,490 7,254 6,287
MEDENINE 14,601 58,910 27,351 44,183 38,292
TATAOUNE 18,364 74,091 34,400 55,569 48,159
Quantité en tonne d'olives à huile
SUD 167,327 675,095 313,437 506,322 438,812
Total 347,000 1,400,001 649,999 1,049,999 909,999
Partant de la dernière campagne 2007 et de la quantité de margine produite par

gouvernorat et par région, nous avons pu comparer ces productions aux capacités
de stockage correspondantes. Les résultat sont reportés dans le tableau suivant :
Récolte 2007
Qté de margines
Quantité Capacité de
moyenne rapport Qm/CS
d'olive à huile stockage CS
Gouvernourat produite Qm
(Tonne) (Tonne) (m3) (%)
TUNIS 5,164 4493 12,000 37%

MANOUBA 11,922 10372 3,500 296%
ARIANA 7,297 6348 2,000 317%
B.AROUS 4,490 3906 20,000 20%
BIZERTE 5,748 5001 119,500 4%
BEJA 30,018 26116 33,300 78%
JENDOUBA 9,407 8184 6,300 130%
LEKEF 8,105 7051 35,000 20%
SILIANA 14,818 12892 31,500 41%
ZAGHOUAN 25,214 21936 76,000 29%
NABEUL 33,386 29046 38,000 76%
NORD 155,569 135345 377,100 36%
SOUSEE 93,075 80975 215,000 38%
MONASTIR 82,376 71667 182,000 39%
MAHDIA 70,162 61041 120,000 51%
KAIROUAN 55,299 48110 57,000 84%
KASSERINE 14,706 12794 6,000 213%
CENTRE 315,618 274588 580,000 47%
SFAX 302,405 263092 372,000 71%
S.BOUZID 32,263 28069 57,750 49%
GAFSA 11,406 9923 24,000 41%
GABES 6,287 5470 6,000 91%
MEDENINE 38,292 33314 8,000 416%
TATAOUNE 48,159 41898 8,100 517%
SUD 438,812 381766 475,850 80%
Total 909,999 791699 1,432,950 55%
L’analyse de ces résultats dégage essentiellement six Gouvernorats à problèmes
où l’on constate que la quantité de margines produite dépasse parfois de loin la
capacité de stockage. Cette inadéquation reflète clairement qu’au niveau de ces
zones, on assiste à un déversement anarchique d’une quantité importante de
margines dans le milieu naturel (décharges d’ordures ménagères, sebkhas, oueds
et cours d’eau). Un programme d’intervention prioritaire doit être mis en place au
niveau de ces zones.
Un paramètre pouvant aussi contribuer à cette inadéquation est le transfert de
quantités plus ou mois importantes d’olives à huile d’un gouvernorat à un autre
pour diverses raisons (capacité de trituration insuffisante, prix élevé, possibilité
d’écoulement meilleur pour l’huile produite, etc…).
Cependant au niveau régional, on constate que les capacités de stockage variant
entre 36 à 80 % de la quantité de margines produite suffisent amplement pour
résorber toute cette quantité. Ceci pourra nous inspirer pour proposer une
variante de plan de gestion inter-gouvernorats indépendamment des limites
administratives qui les séparent.
II.4. Tache 4 : Etude des aspects techniques,

institutionnels, réglementaires et financiers
en matière de gestion des margines
II.4.1. Evaluation des aspects techniques et financiers

actuels en matière de gestion des margines en
Tunisie
Les solutions qui se profilent pour les margines restent limitées et leurs coûts
demeurent très élevés. A cet égard l’élimination des margines par évaporation
dans des bassins conçus à cet effet reste la solution la plus envisagées et celle qui
est actuellement la plus utilisées en Tunisie.
Le gouvernement tunisien ainsi que les autorités compétentes suivent

attentivement le problème de la pollution de l’environnement causé par les
margines et ils ont entrepris au cours des dernières années maints efforts de lutte
contre cette pollution
Actuellement, la Politique tunisienne en matière de traitement des margines
repose sur deux Concepts: l’un local, l’autre régional.
A part ces mesures “d’urgence” qui ne touchent pas encore aux méthodes de
traitement des margines au sens propre, les autorités et institutions nationales
spécialisées ont entrepris des essais expérimentaux de traitement des margines
comme par exemple la valorisation agricole, l’utilisation industrielle, l’incinération
etc…
Néanmoins, ces essais de traitement n’ont pas favorisé clairement une ou
plusieurs méthodes de traitement des margines comme base d’une politique de
traitement des margines.
Au niveau local
Les oléifacteurs sont tenus d’arrêter tout déversement de margines dans le milieu
naturel. Pour les huileries installées en région urbaine, si elles sont branchées au
réseau d’égouts tous les branchements doivent être déconnectés.
Le oléifacteurs devraient construire des bassins de stockage pouvant Contenir le
rejet d’effluents d’une semaine ou doivent stocker leurs margines dan des fûts ou
des citernes pour les ramener vers des basins de stockage prévus à cet effet en
dehors des huileries.
Cette Pratique est actuellement en cours de généralisation dans tout le pays.
Au niveau régional
Etant donné que la construction de petits bassins de stockage ne résout pas à elle
seule le problème des margines, l’approche consiste à construire de plus grands
bassins à l’échelle régionale. Ces bassins sont édifiés dans des endroits où
l’infiltration et la percolation de composés à travers le sol ne sont pas à craindre.
La technique de traitement des margines adoptée est l’évaporation naturelle (sous
l’effet des conditions météorologiques).
Basés sur ce principe, deux grands bassins ont été construits dans les régions où
l’activité oléicole est très répandue, à savoir le Sahel et la région de Sfax. Les
bassins de stockage de la région du Sahel ont été construits en 1986 aux environs
de la ville de Kalaa Kêbira sur un terrain appartenant à l’ONAS et sont destinés à
recevoir les margines en provenance des villes de Hamm Sousse, Akouda, Kalaa
Kébira et de Kalaa Sghira.
Parallèlement à la Construction des bassins, une société de transport de margines
s’est installée dans la région. Elle est équipée de camions citernes munis de
pompes aspiratrices.
La station de traitement est composée de deux grands bassins parallèle d’un
volume total de 30.000 m3, qui sont creusés au sein d’une ancienne carrière et
ont une profondeur de 4 à 5 m en moyenne. L’exploitation de cette station était
assurée par l’Office National de l’Huile. Actuellement, l’exploitation de ces
décharges est confiée à une société privée.
Pour la région de Sfax, qui comprend plus de 200 huileries, le traitement des
margines se faisait dans des bassins d’évaporation aménagés aux environs la
station d’épuration des eaux communales. Le phénomène de l’évaporation est
favorisé par la faible profondeur de ces 40 bassins jusqu’à une hauteur de 1 à 1,5
m. Il est à signaler que malgré les faibles profondeurs adoptées, l’évaporation
n’est pas totale, car il se forme une fine pellicule d’huile à la surface des bassins
entravant ainsi le phénomène d’évaporation. Les exploitants de ces bassins se
voient donc obligés de remplir à nouveau les bassins sans attendre leur
assèchement total.
Actuellement, la gestion des margines dans la région de Sfax se fait selon le
même concept de traitement en l’occurrence l’évaporation naturelle dans une
station de collecte et de stockage à Agereb. La construction ainsi que l’exploitation
de cette décharge est confiée à une Société privée « Société des Services des
huileries. Les margines ainsi produites au niveau des huileries sont stockées dans
des bassins de stockage individuelles et provisoires aménagés au sein des
huileries.
Ces margines sont ensuite collectées par des camions citernes appartenant à la
société susmentionnée et transportées jusqu’à la décharge d’Agereb où ils sont
évacuées. Le coût de la mise en décharge est fixé par la société à environ 1
DT/m3 en plus d’un abonnement annuel que le propriétaire de l’huilerie est tenu
de payer à l’avance. Cet bonnement variant de 1200 à 300 DT en fonction du
système de trituration utilisé permet de s’inscrire sur le registre de la Société pour
la mise en décharge des margines.
II.4.2. Evaluation des aspects réglementaires actuels

en matière de gestion des margines en Tunisie
Ces aspects s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie Nationale de lutte contre la

pollution dont l’action du Ministère de l’Environnement et du Développement
Durable se base sur six actions principales :
1/ Prévention
L’action préventive se traduit par l’obligation d’élaborer des études d’impact.

Celles-ci constituent la pièce maîtresse préalable indispensable pour l’obtention
d’une autorisation d’ouverture et de démarrage des activités à caractère
indusrielle.
L’établissement et la préparation des normes constituent également un outil

important de l’action préventive du Ministère.
2/ Suivi et Contrôle
Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable : par ses

opérateurs sous-tutelle : l’Office National de l’Assainissement (ONAS) et l’Agence
Nationale pour la Protection de l’Environnement (ANPE), l’Agence Nationale de
Gestion de Déchets (ANGeD) effectue le contrôle des entreprises selon un
programme établi. La fréquence des visites d’inspection est souvent fonction de
l’importance de l’entreprise et des rejets qu’elle génère.
La loi tunisienne autorise l’ANPE à pénaliser les industries dont les rejets ne sont
pas conformes aux normes tunisiennes.
Dans ce cadre, les entreprises verbalisées peuvent recourir à un règlement à

l’amiable avec l’ANPE.
A cet effet, des contrats programmes sont établis entre les deux parties. Ces
contrats définissent un plan d’action réparti sur une période bien définie que
l’entrepreneur s’engage à réaliser.
4/ Traitement
Le Ministère ainsi que les opérateurs sous-tutelle, demandent aux entreprises

polluantes de faire les études de traitement de leurs rejets et de mettre en place
les équipements nécessaires afin de réduire la pollution, recycler les déchets,
rationaliser l’utilisation des matières premières et, d’une manière générale, le
Ministère oeuvre pour l’encouragement des technologies propres.
5/ Assistance
La stratégie du Ministère en matière d’assistance repose sur:
- La réalisation de projets pilotes dont le but est de vulgariser les techniques de

traitement auprès des industriels
- L’établissement de contrats programmes qui sont réalisés en concertation avec

les entreprises concernées et s’étendent sur une période de 3 à 5 ans
- L’institution du fonds de dépollution, étant donné que la difficulté majeure pour

la réalisation des projets de dépollution est l’absence de moyens de financement.
Il a pour objet d’encourager les actions portant sur la protection de

l’environnement par la participation au financement des projets visant à réduire ou
à éliminer la pollution. Le concours du FODEP est accordé sous forme de
subvention qui représente 20 % du montant total de l’investissement.
6/ Développement du cadre législatif et réglementaire
L’analyse de la législation tunisienne intéressant directement ou indirectement

l’environnement démontre l’existence de Plusieurs textes régissant la matière. Ces
textes peuvent être rassemblés en trois sous thèmes
- La protection de l’environnement naturel

- La protection des établissements humains
- La lutte Contre la Pollution.
La protection des terres boisées est assurée par le code forestier, promulgué en
1966, et qui a été refondu en 1988 en un nouveau code qui concerne également
les zones humides.
La protection des terres agricoles est assurée par la loi du même nom promulguée
en 1983.
La protection des eaux continentales est régie par de nombreux textes dont le plus
Important est le code des eaux, promulgué par la loi 75-16 du 31 mars 1975
Cette loi prévoit une série d’interdictions propres à prévenir la pollution des eaux
de surface et des eaux souterraines Elle dégage les dispositifs générales relatives
au traitement des eaux usées urbaines et l’assainissement individuel et énonce les
conditions générales de rejets dans le milieu récepteur.
Ces Conditions seront par la suite précisées dans le décret 85-56 du 2 Janvier
1985
Le Code est ensuite étayé par l’adoption de la norme N.T 106.02 (1989) qui
précise la qualité requise des eaux rejetées dans le milieu récepteur
La loi 88-91 du 2 août 1998 portant sur la création de l’Agence Nationale de
Protection de l’Environnement et révisée par la loi 92-l 15 du 30 novembre 1992,
fixe le rôle et les attributions de l’ANPE dans le domaine du Contrôle et du suivi de
l’état de l’environnement en Tunisie.
La législation tunisienne est considérée comme d’avant garde du fait qu’elle ait
prévu l’utilisation d’éléments financiers pour encourager les industriels à
entreprendre des projets de dépollution.
Ces encouragements se traduisent notamment par:
- La loi 92 - 122 du 29 décembre 1992, loi des finances pour la gestion 1993,
notamment les articles 35, 36 et 37.
- Le décret No 93 - 2120 du 25 octobre 1993, fixant les modalités et les conditions

d’intervention du fonds de dépollution.
- La loi 88 - 91 sur la création de l’ANPE, qui prévoit également des avantages

fiscaux et douaniers pour les projets industriels de dépollution agréés par l’agence.
- Le décret 91 - 362 daté du 13 mars 1991 instituant l’obligation des études

d’impact. L’arrêté d’ouverture d’un établissement industriel est ainsi soumis à
l’accord préalable de l’ANPE après l’étude d’impact.
- L’aménagement urbain quant à lui est en grande partie réglementé par le code
de l’urbanisme (loi 79 - 43 du 15/08/79) et quatre documents d’urbanisme
d’application (1980).
- Normes sur la qualité de l’eau
La normalisation dans ce domaine porte Surtout sur le vocabulaire

l’échantillonnage, les mesures caractéristiques de l’eau et leur expression
- Normes sur la qualité de l’air
Outre le vocabulaire et l’échantillonnage les normes spécifient les conditions des

essais de fonctionnement en matière de distribution et de diffusion d’air ainsi que
les méthodes de contrôle des gaz épurés
- Normes dans le domaine de la protection de l’environnement
La normalisation dans ce domaine comprend le vocabulaire la fixation des seuils

limites des rejets dans les différents genres de milieux récepteurs â savoir: la
Canalisation publique, la mer et les oueds Les normes homologuées sont:
- La norme NT 106.02(1989),
- La norme NT 106.03 (1989)
- La norme NT 106.01 (1983)
II.4.3. Recommandations
Vu les données spécifiques de l’industrie oléicole tunisienne, voir les différentes

techniques d’extraction d’huile utilisées, les différentes capacité de trituration, la
concentration spatiale des huileries, la disponibilité de terrains adéquats, la
disponibilité d’une main d’oeuvre qualifiée, etc., l’application de mesures de
différentes techniques locales et régionales pour le traitement des margines
s’avère nécessaire.
Dans le cas des nombreuses petites unités utilisant le procédé classique de

pression, un seul traitement des margines produites est envisageable.
A partir d’une production annuelle de margines de l’ordre de 1.500 m3 par unité

d’extraction, une Installation individuelle de traitement par évaporation forcée
sous serre peut être appliquée. Le procédé est un procédé simple, ne demandant
pas de main-d’oeuvre qualifiée, pouvant être appliqué ainsi dans n’importe quelle
région de la Tunisie pourvu que le besoin en terrain puisse être satisfait. Etant
donné que la longueur de la serre doit être de 40 m, cette solution individuelle ne
peut certainement pas être appliquée pour des huileries se trouvant en ville et ne
disposant pas d’un terrain correspondant Pour ces cas un traitement collectif
s’avère nécessaire comme il est recommandé dans ce qui suit pour les toutes
petites unités.
Pour les unités d’extraction d’huile produisant moins de margines, une installation
collective de traitement devrait être envisagée soit selon le procédé de
l’évaporation forcée, soit selon le procédé biotechnologique intégré. Néanmoins,
ce dernier exige une quantité de margines de l’ordre de 4.000 m3 au moins par
an, et nécessite une main-d’oeuvre qualifiée.
En ce qui concerne les huileries utilisant le procédé continu à trois phases avec sa
capacité de trituration plus importante les quantités de margines produites
annuellement sont suffisantes pour prévoir des solutions individuelles de
traitement des margines, soit par le procédé de l’évaporation forcée, soit par le
procédé du traitement biotechnologique intégré à condition qu’un terrain soit
disponible.
Dans le cas des lignes continues à trois phases, une modification continue à deux
phases (ligne écologique”), évitant ainsi une station de traitement des margines,
est également envisageable, pour autant que l’équipement technique ne soit pas
trop vétuste et que l’étude individuelle nécessaire confirme la faisabilité techno
économique.
En ce qui concerne l’implantation de nouvelles huileries, l’installation des lignes

modernes à deux phases, ne produisant pas de margines est, recommandée
II.5. Tache 5 : Revue d’études de cas en matière
de gestion des margines
Aux rênes de cet industrie lucrative mais sensible qui est celle de la production
d’huile d’olive se trouve l’Espagne avec une production de 660 mille tonnes (250
mille tonnes exportées contre 77 mille importées). L’Italie est le deuxième
producteur avec 500 mille tonnes (la Botte est le deuxième exportateur avec 156
mille tonnes par an et premier importateur avec 307 mille tonnes). En troisième
position, l’on retrouve la Grèce qui produit annuellement 360 mille tonnes, exporte
145 mille et importe 9 mille tonnes.
En Espagne et en France, certains procédés ont trouvé l’approbation du
gouvernement qui accorde des subventions soit remboursables ou non
remboursables aux oléificateurs appliquant un certains nombres de procédés
innovants dans le domaine de traitement et de valorisation des margines.
II.5.1. Références étrangères dans le secteur de

traitement et de valorisation des margines
II.5.1.1 Cas de l’Espagne
En Espagne et en plus des procédés de l’épuration par voie aérobique et

anaérobique, les margines sont employés pour la production d’une grave -
émulsion pour sous couche routière (sous une couche de roulement superficielle).
En effet, ils ont utilisé plus de 2 millions de litres de margines pour la réalisation
de chemin agricole. Dans les routes, les margines vont jouer un liant pour
stabiliser les matériaux comme le ferait et le ciment et ils isolent de l’eau grâce
aux résidus huileux qu’ils le renferme.
Un groupe de chercheurs en Andalous ont inclus des doses de margines dans le

processus du compostage pour la culture des champignons des produits comme
les coquilles des graines de tournesol tout en remplaçant l’eau d’irrigation par les
margines. D’après les résultats ils ont obtenu un compost à une efficacité
biologique identique à celui obtenu avec des méthodes conventionnelles. Pour
s’assurer, plusieurs analyses physico-chimiques ont été effectuées sur le compost
et l’essai sur différents types de sol. En effet, cette méthode permet une économie
de l’eau et la disparition des margines qui est un produit nuisible à
l’environnement
II.5.1.2 Cas de l’Italie
En Italie, en plus des procédés de l’épuration par voie aérobique et

anaérobique,les margines sont utilisés comme fertilisant.
Des expériences de recherches sont réalisées sur le blé dur. En effet, les
chercheurs ont fait l’épandage de margines sur les terrains de blé dur. La quantité
des margines utilisés est 50m3/ha. Ces effluents sont utilisés sans traitement et
avec traitement pendant le cycle de croissance du blé.
Plusieurs analyses sont effectuées comme l'analyse destructive de croissance qui a
été réalisée pendant tous les 14 jours permettant d’avoir une idée sur le poids de
matière sèche, le rendement et la qualité des graines et aussi des analyses sont
effectuées sur les feuilles pour savoir est ce que l’épandage de margine va induire
des maladies.
Les résultats de recherche ont attribué aux résultats suivantes :
Cas d’épandage des margines sans traitement
Dans ce cas le rendement et la qualité de graine sont mauvaises et que
l’épandage de margine au cours de la phase végétative a produit une certaine
nécrose des feuilles et aussi une émission lente des tiges secondaires. Ce pendant,
l’épandage de margine sans traitement pas d’influence sur la matière sèche.
Cas d’épandage de margine traités
Dans ce cas, il y a un développement rapide pour la taille de la graine ainsi pour la
paille. En plus, les résultats des expériences ont prouvé que la récolte de blé dur
peut tolérer aux margines si l’épandage est effectué pendant les étapes de
croissance préliminaires.
II.5.1.3 Cas de la Grèce
Rétablissement des antioxydants à partir du margine, le processus de

rétablissement comprend les étapes suivantes :
¾ filtration successive d'eau usagée ;
¾ capture des polyphénols par la résine absorbante
¾ rétablissement des polyphénols capturés en résine;
¾ séparation chromatographique des polyphénols ;
¾ terreautage du cambouis de la filtration ainsi que les feuilles olives et
des déchets solides des moulins ;
Les résultats d’analyses ont montré que les margines sont bien filtrés et
l’extraction des antioxydants se déroule aussi dans des conditions convenables et
ses produits sont utilisés dans les produits de beauté, les additifs et les industries
pharmaceutiques.
Alors que, la fraction organique restante sera utilisée pour la fabrication. Cette
approche intégrée à la gestion des déchets a prouvé que le polluant d'eaux usées
de l'huile d'olive serrant le processus pourrait être avec succès filtré et extrait
pour produire un engrais organique.
Le projet a montré une solution faisable pour les huileries concernant la gestion
des margine de diminuer ses incidents sur l'environnement causées par des
pratiques en vigueur de disposition de rebut.
Plusieurs entreprises spécialisées dans ces pays commercialisent des équipements

spécifiques pour l’épuration des margines.
Liste des abréviations
MEDD : Ministère de l’Environnement et du Développement Durable
MARH : : Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques
ANPE : Agence Nationale de Protection de l’Environnement
ONAS : Office Nationale de l’Assainissement
ANGeD : Agence Nationale de Gestion des déchets
ONH : Office Nationale des Huiles
CRDA : Commissariats Régionaux au Développement Agricole
CBS : Centre Biotechnologique de Sfax
IO : Institut de l’Olivier
OVH : Oxydation par voie Humide
BIBLIOGRAPHIE
1. Les expériences méditerranéennes dans kle traitement et l’élimination des

eaux résiduaires des huileries d’olives : projet « activité –Conseil auprès de
l’ONAS », GTZ, ISBN 9973- 789 – 02 - 4
2. www.huile-olive-espagne.com/huile-espagne/elaboration.php
3. www.afidol.org/index.php
4. Leone et al. 1977 in Revesta Italiane Della Sostanze Grasse n°54, 1977
5. MEBIROUK M., 2002, Rejets des huileries, Développement d’un procédé
intégré pour la biodégradation des polyphénols dans la margine, CMPP
News, n°11
6. Etude réalisé par Amirante P., Di Renzo G.C., Di Giovacchino L., Bianchi B.,
Catalano P., 1993, Olivae n°48, 43.
7. LA VALORISATION AGRONOMIQUE DES MARGINES Marcel CADILLO, Jean-
Claude LACASSIN
8. Analyse des problèmes de l’industrie de l’huile d’olive et solutions
récemment développées : Karim ZEIN, BA, MBA, MSc , Nadia BENYAHIA,
ing. gén. rur. dipl. EPF : Contribution spéciale de Sustainable Business
Associates (Suisse) à l’atelier «Pollution and Development issues in the
Mediterranean Basin» du 28 janvier 2003 dans le cadre de la 2ème
Conférence Internationale Swiss Environmental Solutions for Emerging
Countries (SESEC II) du 28-29 janvier 2003 à Lausanne, Suisse
9. Prévention de la pollution dans la production d’huiles d’olives : Ministère de
l’Environnement –Espagne - Ministère de l’Environnement – Gouvernement
autonome de la catalogne. Novembre 2000.
10.- La Valorisation agronomique des margines : Société du Canal de Provence
et d'Aménagement de la Région Provençale , 1992.
11.M. CHAKCHOUK, M. HAMDI, J.N. FOUSSARD et H. DEBELLEFONTAINE.
"Complete treatment of olive mill wastewaters by a wet air oxidation process

coupled with a biological step". Publication: Environmental Technology, vol.15,
1994, p. 323-332.
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE II-1 : Fiche d’enquête pour l’inventaire des huileries

ANNEXE II-2 : Fiche d’enquête pour l’inventaire des décharges de
margines
ANNEXE II-3 : Résultats des enquêtes sur les décharges de margines
(rapport annexe)
ANNEXE II-3-1 : Rapport de visites « sur CD »
ANNEXE II-3-2 : Reportage photographique « sur CD »
ANNEXE II-4 : Liste et caractéristiques des huileries à visiter
Annexe II-1 Fiche d’enquête pour l’inventaire des
huileries
DGEQV / MEDD Novembre 2007
Etude d’élaboration d’un Plan Nationale de Gestion des Margines Rev A
FICHE DIAGNOSTIC DES HUILERIES
DONNÉS GÉNÉRALES DE LA VISITE

Date & heure de la visite :
– Date : . . . / . . . / 2007 – heure : . . . . . . . .
DONNÉS GÉNÉRALES SUR L’HUILERIE

Nom de l’huilerie : .........................................................
Gouvernorat : .........................................................
Délégation : .........................................................
Adresse : .........................................................
DONNÉS SUR LA TRITURATION

Système de trituration Sc Cc Sp Mixte
Capacité de trituration
Capacité théorique : . . . . . . . . . . . . Capacité pratique : . . . . . . . . . . . . .
(T/j)
Nombre de jour de Compagne faible Compagne moyenne Bonne compagne
fonctionnement ............. ............. .............
Origines ...........................................................
d’approvisionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .
en olives .........................................................
Qté d’olives triturées
Quantité : . . . . . . . . . . . .
(T)
Qté des eaux de
Quantité :. . . . . . . . . . . . .m3/j Destination : . . . . . . . . . . . . .
lavage des olives
Mode de gestion des Séparation des margines Oui Non
eaux de lavage Destination : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Qté d’eaux utilisées
Quantité :. . . . . . . . . . . . .m3/j Source :. . . . . . . . . . . . . . . . .
lors de la trituration
Qté des sous produits Grignons Feuilles Autres
et déchets solides .................. .................. ..................
Manière de gestion Grignons Vente Autoconsom MED
des sous produits Feuilles Vente Autoconsom MED
(grignons, feuilles, etc) Autres Vente Autoconsom MED
Qté de margines Compagne faible Compagne moyenne Bonne compagne
produite par ............. ............. .............
compagne (m3/j)
Lieu d’évacuation Egoût MN BSP DC
Moyens d’évacuation Moyens propres Sociétés de services
Capacité de stockage Huiles : . . . . . . m3/j Margines : . . . . . . m3/j
Processus et coût Processus : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .
d’évacuation des ...........................................................
margines ...........................................................
Coût : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Autoconsom : Autoconsommation / MED : Mise En Décharge
MN : Milieu Naturel / BSP : Bassin de Stockage Provisoire / DC : Décharge collective
T.P.E
Annexe II-2 Fiche d’enquête pour l’inventaire des
décharges de margines
DGEQV / MEDD Octobre 2007
FICHE DIAGNOSTIC DES DECHARGES DES MARGINES
DONNÉS GÉNÉRALES DE LA VISITE

Date & heure de la visite :
– Date : . . . / . . . / 2007 – heure . . . . . . . .
Représentants de la commission :
CRDA : ................................
MEDD : ................................
BE : ................................
AUTRES : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Conditions météorologiques :
– Ensoleillé – nuageux – vent – pluvieux
DONNÉS GÉNÉRALES SUR LE SITE

Nom de la décharge : ................................
Délégation : ................................
Etat foncier : – Etatique – privé – individuelle
Vocation de la zone : – Urbaine – Rurale – Autre /.............
Type : – Industriel – Agricole – Autre /.............
Etat d’aménagement : – Aménagé – semi/aménagé – non aménagé
ACCESSIBILITÉ DU SITE :
Bon Moyen Médiocre
Route asphaltée : . . . . . . . . Km Etat :
Chemin empierré : . . . . . . . . Km Etat :
Piste terre : . . . . . . . . Km Etat :
PROXIMITÉ ET ABORD IMMEDIAT :
Agglomération : ..........................................
Distance: . . . . Km Orientation : Nord Sud Est Ouest Autre ...........
Oued : ..........................................
Autre : Sebkhas / Mer ..........................................
Dépotoir/Déchets : ..........................................
Faune : ..........................................................
..........................................................
Flore : ..........................................................
..........................................................
T.P.E
DGEQV / MEDD Octobre 2007
TYPE D’EXPLOITATION
Clôture : .....................
Gardiennage : .....................
Merlon : .....................
Présence d’envols : .....................
Présence des fuites : .....................
Qualité d’exploitation : Bonne Mauvaise
Bassin : Béton Sol
Capacité de stockage: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (m3)
Volume total : ................................
HUILERIES CONCERNÉES PAR LA DÉCHARGE
Nombre d’huileries : . . . . . .
Noms Délégations
1-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
2-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
3-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
4-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
5-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
6-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
7-. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .....................
..................... .....................
..................... .....................
CROQUIS DE LA DECHARGE
T.P.E
Annexe II-4 Liste et caractéristiques des huileries
à visiter
Nord :
Traditionnelle :
Gouvernorat Manouba Ben Arous Bizerte

Abdelhamid Ben
Huilerie Ben Amor Mondher El Maazi
Hassine
Huilerie de : Abdelhamid Ben Hassine

Gouvernorat Manouba
Délégation Tebourba
Localisation
Adresse: 2 Mars - Tebourba
Téléphone 71 530 035
le type de système de
trituration
Traditionnel
capacité théorique: capacité pratique:

capacités de trituration 1 tonne / jour
14 tonnes / jour
Les quantités de margines

produites par compagne Compagne faible: Campagne moyenne: Campagne bonne:
(m3/j)
Description du processus d'évacuation:
processus et coût Evacuation dans la décharge de Mayana
d’évacuation des margines
Huilerie de : Ben Amor

Gouvernorat Ben Arous
Délégation Bou Mhel

Localisation
Adresse: Avenue Mohamed V- Cité Ennassim
Téléphone 98272576
le type de système de Traditionnel

trituration
capacité théorique: Capacité pratique:
capacités de trituration 20 tonnes / jour 07 tonnes / jour

Campagne moyenne:
produites par compagne Compagne faible:
03 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Chbedda
Huilerie de : Mondher El Maazi
Gouvernorat Bizerte
Délégation Menzel Jemil

Localisation
Adresse: El Hmari- Menzel Jemil
trituration
Traditionnel


Campagne moyenne:
07 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Bou Halloufa – Bizerte Sud
Nord :
Super Presse :
Gouvernorat Kef Béja Manouba

Huilerie El Amel El Hana Ben Chaabène
Huilerie de : El Amel
Gouvernorat Kef
Délégation Sers
Localisation
Adresse: Ancienne Sers
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
1,5 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Elless – Sers
Huilerie de : El Hana
Gouvernorat Béja
Délégation
Localisation
Adresse: Rue Fadden
trituration
Super Presse

capacités de trituration 30 tonnes / jour tonnes / jour

Campagne moyenne:
15 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans une espace hors huilerie
Huilerie de : Ben Chabène

Gouvernorat Manouba
Délégation Borj el Amri

Localisation
Adresse: El Mssadine Km 33
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
2 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Mayana
Nord :
Chaîne Continue :
Gouvernorat Bizerte Béja Manouba Nabeul

H. Moderne du Mohamed Mahmoud
Huilerie Ets Fekhfekh
Nord Essghir Khdhira
Huilerie de : Mahmoud Kdhira
Gouvernorat Nabeul
Délégation Hammamet
Localisation
Adresse: Rue Ejjdidi- Barraket essahel
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
25 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Béni Waiel
Huilerie de : Mohamed Ben Moncef Essghir

Gouvernorat Béja
Délégation Tboursouk
Localisation
Adresse: Avenu de l’environnement
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
09 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Chaaria
Huilerie de : Moderne du Nord
Gouvernorat Bizerte
Délégation Mateur
Localisation
Adresse: Zone industrielle
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
10 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Sidi Mbarek
Centre :
Traditionnelle :
Gouvernorat Monastir Monastir Sousse Sousse Sousse

Mahmoud Fils Chafii Mohamed Salah
Huilerie Salah Gueda
Ben Othman Bou Zaida Mkachar Baccouche
Huilerie de : Salah Gueda

Gouvernorat Sousse
Délégation Mssaken
Localisation
Adresse: Rue Feryeene

trituration

Campagne moyenne:
05 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Boujnah
Huilerie de : Mahmoud Ben Othmène
Gouvernorat Monastir
Délégation Wardanine
Localisation
Adresse: Rue Bou Othmène

trituration

Campagne moyenne:
1 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Mesjed Aissa
Huilerie de : Fils Chafii Bou Zaida

Délégation Sidi Ameur

Localisation
Adresse: Rue Wardanine

trituration

Campagne moyenne:
1 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Mesjed Aissa
Huilerie de : Mohamed Mkachar
Gouvernorat Sousse
Délégation Kalaa Kobra

Localisation
Adresse: Rue Youssef Gazzeh

trituration

Campagne moyenne:
05 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Kalaa Kobra
Huilerie de : Salah Baccouche

Gouvernorat Sousse
Délégation Sidi Bou Ali

Localisation
Adresse: Rue Indépendance

trituration

Campagne moyenne:
05 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de Kalaa Kobra
Centre :
Super Presse :
Gouvernorat Kairouan Kairouan Monastir Sousse Sousse Sousse

Ets Naceur Bannour Nabil Othman
Huilerie Béchir Briri
Abdellafi Echrif Belguacem Chenguel Habendar
Huilerie de : Othmène Habendar

Gouvernorat Sousse
Délégation Msaken
Localisation
Adresse: Rue Khaled Ibn Walid
Téléphone
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
8 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Mesjed Aissa
Huilerie de : Bannour Belguacem

Délégation Moknine
Localisation
Adresse: Cité ennasr
Téléphone
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
3 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Menzel Farsi
Huilerie de : Nabil Changuel
Gouvernorat Sousse
Localisation
Adresse: Rue de la station
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
6 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Bou Jneh
Huilerie de : Béchir Briri

Gouvernorat Sousse
Localisation
Adresse: Rue Monastir
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
7 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Bou Jneh
Huilerie de : Abdellafi
Gouvernorat Kairouan
Délégation Kairouan Nord

Localisation
Adresse: Dhraa ettammar
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
1,5 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge
Centre :
Chaîne Continue :
Gouvernorat Monastir Monastir Monastir Sousse Monastir

Chedhli
Huilerie Kalii El Amen Rivière d’or Om Ezzine
Mzoughi
Huilerie de : Kalii
Délégation Jammel
Localisation
Adresse: Rue Menzel Kamel
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
3 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Mesjed Aissa
Huilerie de : El Amen
Localisation
Adresse: Rue Menzel Farsi
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
8 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Zouila- Mehdia
Huilerie de : Rivière d’or

Localisation
Adresse: Rue Menzel Farsi
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
10 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Zouila- Mehdia
Huilerie de : Chedli Mzoughi
Gouvernorat Sousse
Délégation Kalaa Kobra

Localisation
Adresse: Rue Farhat Hached
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
60 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge de Oued el fors
Sud:
Traditionnelle :
Gouvernorat Sfax Sfax Sfax Sfax Médenine

Frères Ben Habib Bou Jamel
Huilerie Hamda Karray Ben Youssef
Ayed Ezz Boukhriss
Huilerie de : Ben Youssef

Gouvernorat Médenine
Délégation Jerba
Localisation
Adresse: Gallala Jerba

trituration
capacités de trituration tonnes / jour tonnes / jour

Campagne moyenne:
tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans la décharge de
Huilerie de : Frères Ben Ayed
Gouvernorat Sfax
Délégation Sfax
Localisation
Adresse: Gremda

trituration

Campagne moyenne:
14 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
Huilerie de : Hamid Karray

Gouvernorat Sfax
Délégation Sfax
Localisation
Adresse: Rue Gremda

trituration

Campagne moyenne:
tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
Huilerie de : Habib Bou Ezz
Gouvernorat Sfax
Délégation Sfax
Localisation
Adresse: Rue Gremda

trituration

Campagne moyenne:
8 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
Sud:
Super Presse :
Gouvernorat Médenine Médenine Médenine Médenine Sfax Sfax

Abderrazak Abdellatif
Huilerie Abichou Telig Ben Ammar Kerchaoui
Abida Fourati
Huilerie de : Abdellafi Fourati

Gouvernorat Sfax
Délégation
Localisation
Adresse: Rue Gremda
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
3 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge régionale
Huilerie de : Abichou
Délégation Jerssisse
Localisation
Adresse: Rue Jerba
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
2 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge El Ktaa jerssisse
Huilerie de : Telig
Délégation Ben Guerdène

Localisation
Adresse: Sidi Essyah
trituration
Super Presse

capacités de trituration 6 tonnes / jour 1,5 tonnes / jour

Campagne moyenne:
0,5 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge Om Echraket Ben Guerdene
Huilerie de : Kerchaoui
Délégation Jerssisse
Localisation
Adresse: El Gurebiss
trituration
Super Presse


Campagne moyenne:
1 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
processus et coût Evacuation dans La décharge El Ktaa jerssisse
Sud:
Chaîne Continue :
Gouvernorat Sfax Sfax Sfax Sfax Médenine Médenine Médenine

Moderne
Dhieb Jerba
Huilerie Syrine Bellaaj Ksamtini Jabnoune 7
Frères Huilerie
Novembre
Huilerie de : Dhieb Frères

Gouvernorat Sfax
Délégation Sfax Sud

Localisation
Adresse: Km 9
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
17 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
Huilerie de : Syrine
Gouvernorat Sfax

Localisation
Adresse: Km 9
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
26 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)
Huilerie de : Bellaaj
Gouvernorat Sfax

Localisation
Adresse: Rue Gremda Km 10
trituration
Chaîne Continue


Campagne moyenne:
12 tonnes / jour
Campagne bonne:
(m3/j)

Etude Dlaboration Dun Plan National de Gestion Des Margines Phase 1 Dcembre 2007

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REPUBLIQUE TUNISIENNE

ETUDE D’ELABORATION D’UN PLAN

I.1. Contexte du projet

Plusieurs initiatives ont été entreprises dans le cadre de travaux de recherche

I.2. Contenu et objectifs du projet

Les objectifs principaux du projet sont les suivants :

- Renforcer la politique du Ministère de l’Environnement et du Développement

Pour y parvenir, il a été prévu de :

¾ Réaliser un diagnostic quantitatif et qualitatif de la situation actuelle de

Le projet est articulé en trois phases d’étude :

2. Elaboration d’un plan de réhabilitation et de remplacement des

3. Proposition d’options stratégiques et d’un plan d’action pour la

L’efficacité de cette politique a été problématique eu égard aux possibilités

La production oléicole tunisienne est très fluctuante d’une année à l’autre en

En témoigne la progression continue de la production en huile d’olive qui, de 106

Les premières estimations prévoient une production en 2007 – 2008 comprise

En conclusion, avec 56 millions de pieds d’oliviers, 1567 à 1850 huileries

Malgré cette place privilégiée, la Tunisie est appelée encore à faire

Les olivettes tunisiennes comptent près de 55.875.000 pieds d’olives (Karray

Superficie Effectif en plein

Centre 1133.7 34 227 27 433 30

Sud 299.9 6 579 5 922 22

I.3.2. Production d’olive à huile

l’olivette tunisienne étant peuple a plus de 90% d’oliviers à l’huile, sa production

Evolution de la production d'olives à huile (1962-2005)

Les cartes ci-dessous présentées illustrent la répartition géographique de la

Source ONH 2005-2006

L’extraction de l’huile de la pâte d’olives malaxées est effectuée en Tunisie

En raison de sa lenteur et de la difficulté pour bien séparer l'huile de l'eau de

Les rendements en huile et les caractéristiques des sous-produits que le système

Double Pression 89-94 20-25 4-5 400-600 2- 6

Le processus d’extraction est représenté schématiquement par la figure suivante :

I.3.3.2 Procédé continu ou système à centrifugation

De plus en plus utilisée, cette méthode commence à prendre du terrain en Tunisie.

- Broyage : Il est réalisé par des broyeurs mécaniques à disques ou à

- Décantation : On utilise des centrifugeuses verticales à assiettes qui

Fig. : Processus d’extraction continu à trois phases

Ses inconvénients majeurs sont en revanche :

- une grande utilisation d'eau ;

- une production de margines doublée par rapport au système classique ;

- une pollution conséquente et des nuisances multipliées.

Depuis 1991, il existe des procédés industriels d'extraction en continue à deux

Fig. : Processus d’extraction continu à deux phases

Ci-dessous une comparaison des résultats obtenus entre l'extraction à deux ou

Capacité d'extraction de l'huile 86% 85%

Quantité (kg/100kg d'olives) 72.5 50.7

Humidité (%) 57.5 52.7

Huile (%) 3.16 3.18

Huile (% matière sèche) 7.44 6.68

Huile (kg/Tonne d'olives) 22.8 16.0

Grignons sec (kg/100kg

Quantité (litres/Tonne d'olives) 83.0 972

Huile (g/litre) 13.4 12.6

Huile (kg/Tonne d'olives) 1.4 12.0

Résidus sec (kg/Tonne 12.0 83.0

Huile dans les sous-produits (kg/Tonne

Référence : Etude réalisé par Amirante P., Di Renzo G.C., Di Giovacchino

La carte ci après illustre la répartition des huileries par système de trituration et

Deux résidus essentiels proviennent des opérations d’extraction de l’huile d’olive.

Les eaux de végétation ou margines sont la phase aqueuse issue de la

Les éléments minéraux et organiques apparaissent sous forme soluble et

Les quantités de margines produites dépendent essentiellement du procédé de

Evolution de la production de margine en mille tonnes (1962-

La contribution de chaque système à la production des margines en Tunisie pour

Les margines sont elles toxiques ?

Témoin : sans épandage de margine,

Dose 1 : épandage de 50 m3 de margine par hectare

Dose 2 : épandage de 100 m3 de margine par hectare

Dose 2 : épandage de 200 m3 de margine par hectare