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LA NOTE DE SYNTHESE : OBJECTIFS ET METHODE

Support méthodologique pour la rédaction des notes de synthèse

La note de synthèse est à la fois une épreuve académique classique et une pratique
permanente de la vie professionnelle qu’il est essentiel de maîtriser à des fins d’efficacité. Il
est en effet courant de devoir présenter à un supérieur hiérarchique ou un partenaire dans un
délai rapide la synthèse de nombreuses sources, éventuellement peu homogènes dans le fond
et dans la forme.
Il faut donc se poser trois questions :

1) Quel est le but poursuivi ? Qui doit être informé et pourquoi ?


2) Quels sont les moyens qui doivent être mis en œuvre pour atteindre les objectifs
visés ?
3) Quelles sont les techniques les plus efficaces et les erreurs à éviter ?

I. Quelle est la finalité de la synthèse et comment la circonscrire à cette seule finalité ?

a) Face à une masse de sources/ressources diverses et sans ordre apparent, le destinataire de la


note demande que l’essentiel de leur contenu soit extrait et restitué de manière structurée et
ordonnée, de manière à ce qu’il puisse acquérir un savoir qui l’aidera le cas échéant à prendre
une décision. Il attend un texte clair et concis qui lui permet de comprendre sur la base des
seuls documents et de se faire une opinion. Exceptionnellement, le destinataire attend une
orientation, donc une présentation qui, par rapport à un objet déterminé, fasse ressortir les
avantages et les inconvénients, donc suppose un engagement du rédacteur. Ce n’est pas la
norme et si tel est le résultat attendu de la synthèse, c’est toujours spécifié expressément.

b) En règle générale, l’auteur de la synthèse fonctionne comme un transmetteur neutre qui


demeure extérieur au contenu des documents qu’il présente. Il doit repérer l’essentiel, le trier,
puis l’ordonner et enfin le restituer d’une manière simple et intelligible.

II. La méthode de travail

a) il faut commencer par lister les documents et identifier leur nature, ce qui contribue
à identifier le sujet sur lequel va porter la synthèse, lorsqu’il n’est pas spécifié,
ce qui est exceptionnel dans un contexte académique, fréquent en situation
professionnelle ;
à évaluer l’importance relative de chaque document

L’échelle d’importance décroissante des documents

en fonction de leur objet

1. Les textes de doctrine supports d’idées : ce sont des textes rédigés sous
forme de dissertation par un spécialiste qui s’exprime dans un support spécialisé, par exemple la
Revue de droit foncier ou la Revue de droit social
2. Les circulaires interprétatives des administration centrales
3. Les textes juridiques qui exposent le droit
4. Les textes juridiques et para-juridiques

1
5. Les articles « journalistiques » (par opposition à des extraits de
presse spécialisée qui peuvent relever de 1 ou autre) : sont écrits par des
journalistes, non spécialisés, dispensateurs d’information, voire à la
recherche de sensationnel
6. Les tableaux
7. Les caricatures

en fonction de leur nature et de leur objet et dans l’ordre décroissant d’importance

1. les documents à portée générale , soit des textes de fond ou de


doctrine
2. Les documents normatifs (traités, lois, décrets) ou décisionnels
individuels (sentences, arbitrages)
3. Les documents de correspondance, ainsi les doc. internes des
administrations
4. Les documents de travail à caractère technique

b) il faut repérer au sein des documents le document-maître, celui qui va fournir les éléments
fondamentaux du débat

c) il faut lister les différentes questions soulevées en prenant soin de les référencer puis en les
regroupant sous des chapeaux cohérents, en se fondant sur tous les indices possibles, ainsi

1. Les titres
2. Les sous-titres
3. Les paragraphes clés, repérables par des signes typographiques
4. Les parties de textes en caractères spéciaux
5. Les encadrés
6. Les dates
Il ne faut pas hésiter à faire un tableau, notamment si on a une intelligence qui se fonde sur le
visuel.

d) il faut repérer les thèmes dominants autour desquels se construira la structure de la note ;
cette structure, autrement dit le plan de la note, doit être simple, a priori deux parties divisées
en deux sous-parties, de manière à rendre plus aisée la compréhension des documents.

e) si un thème a été proposé, il faut contrôler la bonne correspondance du dossier et du thème,


ce qui peut conduire à éliminer des développements périphériques. Si le thème n’est pas
formulé, il faut le rechercher et effectuer ce même travail de tri

f) il faut bâtir un projet d’introduction, pour lequel la place sera réservée et qui sera finalisé à
l’issue de la rédaction du corps de la note

Le contenu de l’introduction

1. Une phrase d’attaque pertinente


2. Une masse théorique autour de points clés :
intérêt théorique du sujet
actualité du sujet
références tirées des docs : date, lieu, chiffres

2
pb secondaires non traités
définition du sujet
3. L’annonce du plan

g) En se fondant sur le plan détaillé que l’on a élaboré, il faut « attaquer » la rédaction du
corps de la synthèse qui est une reformulation théorique structurée, sur la base du plan
annoncé dans l’introduction, des problèmes présents dans les textes, qui ne doivent jamais être
simplement paraphrasés. Cette rédaction doit être directe, de manière à ne pas perdre du
temps dans l’activité non productrice que serait la copie du brouillon

h) Sauf dans le cas de synthèse strictement juridique qui ne la requièrent pas absolument, une
conclusion termine le travail, car elle est l’aboutissement attendu de la démonstration ; elle se
présente normalement en deux paragraphes : le 1er reprend l’idée principale du dossier, tandis
que le second est un élargissement ou une interrogation positive tournée vers l’avenir.

III. Les techniques à utiliser et les obstacles à éviter

a) La lecture rapide permet de gagner du temps, on l’acquiert en lisant activement beaucoup,


c’est-à-dire en cherchant à repérer les mots clés, donc les articulations du/des document(s).
Cet exercice constitue sans doute la seule préparation technique utile à la note de synthèse.
Le recours à des repères visuels (marqueurs) simplifie souvent le travail, moyennant qu’ils ne
soulignent que l’essentiel, sinon ils sont une source de confusion. Le survol du dossier permet
de dégager la structure du document fondateur, d’où proviendra le plus souvent l’articulation
de la note.

b) Il faut prendre des notes utiles et pertinentes qui éviteront le retour ultérieur au dossier et
construire un plan avec des titres et sous-titres que l’on fera apparaître de préférence. Si cela
n’est pas formellement obligatoire, cette pratique a l’avantage de fournir une sorte de garde-
fou contre les développements hors sujet grâce au rappel visible du thème

c) Il faut identifier la thèse, puis les arguments des documents, soit négatif, positif ou
interrogatif, et enfin leur illustration

d) Il faut chercher à maîtriser le temps pour éviter de bâcler des étapes, ainsi par exemple
peut-on admettre en gros le schéma suivant selon que la note est prévue en 3 ou 4 heures :
Timing 3 h. 4 h.
Phase de découverte 80 m 115 m
Lecture du sujet 5m 5m
Survol du dossier – repérage 15 m 20 m
Analyse des documents 60 m 90 m
Phase de montage 100 m 125 m
Plan et projet d’introduction 20 m 25 m
Rédaction du corps de la synthèse 70 m 90 m
Insertion intro. et relecture 10 m 10 m

e) D’un point de vue formel, dans un contexte d’examen, il ne faut pas oublier la règle
d’accessibilité de la note : l’écriture doit être soignée
l’orthographe doit être raisonnablement maîtrisée, en tout cas
dans sa dimension grammaticale

3
le style doit être clair, ce qui suppose des phrases plutôt simples,
avec une recherche systématique du mot juste, le respect de la concordance des temps, la
maîtrise des règles de ponctuation. Il faut fuir tout ce qui entraîne une forme ou une autre
d’approximation.
l’abondance exagérée de majuscules n’est pas conforme aux
règles du français écrit, il faut donc les employer à bon escient

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