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Université Sultan Moulay Slimane

Faculté Polydisciplinaire
de Béni Mellal

Projet de fin d’études

Spécialité :
Droit privé- Section française

Sujet du projet de fin d’étude :

le particularisme de L’assurance agricole au Maroc

Préparé par :
Zakariae Dakiri

Sous la direction de :
-Professeur Hamid ECHCHARYF

Année universitaire :
2020 -2021

Année universitaire :
2018-2019
2
Université Sultan Moulay Slimane
Faculté Polydisciplinaire
de Béni Mellal

Projet de fin d’études

Spécialité :
Droit privé- Section française

Sujet du projet de fin d’étude :

le particularisme de L’assurance agricole au Maroc

Préparé par :
Zakariae Dakiri

Sous la direction de :
-Professeur Hamid ECHCHARYF

Année universitaire :
2020 -2021

3
Année universitaire :
2018-2019
REMIERCEMENTS
Avant tout, je souhaite exprimer mes sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué de prés
ou de loin à l’élaboration de mon projet de fin d’études.

Je tiens bien dans le premier temps exprimer ma profonde gratitude à Monsieur l’encadreur de mon
projet, Mr Hamid Echcharyf qui a accepté sans hésiter l’encadrement de ce travail , et qui nous a
vraiment soutenu et nous a aidé avec ses précieuses directives, et surtout sa patience avec nous tout aux
long de la réalisation de ce mémoire. .

Je remercie infiniment mon père qui m’a vraiment soutenu à réaliser ce sujet, et qui m’ a
encouragé d’ aller jusqu’au bout

Dédicaces

Je dédie ce mémoire à :

Mes parents :

Ma très chère grande mère «RAHMA» pour son soutien et sa complaisance ainsi que sa patience
avec moi, et qui a été toujours pour moi un modèle de courage et de tolérance.
Ma mère, qui a œuvré pour ma réussite, de par son amour, son soutien, tous les sacrifices consentis
et ses précieux conseils, pour toute son assistance et sa présence dans ma vie, reçois à travers ce travail
aussi modeste soit-il, l'expression de mes sentiments et de mon éternelle gratitude.
Mon père, qui peut être fier et trouver ici le résultat de longues années de sacrifices et de privations
pour m'aider à avancer dans la vie. Puisse Dieu faire en sorte que ce travail porte son fruit ; Merci pour les
valeurs nobles, l'éducation et le soutient permanent venu de toi.
Ma sœur et Mon frère pour leur soutien.

Et à tous ceux qui me connaissent de prés ou de loin.

4
Sommaire :
Introduction
Partie I : la phase conceptuelle et le cadre juridique de l’assurance agricole
Chapitre I : la phase conceptuelle
Section 1 : la définition juridique du contrat et l’importance des contrats
Section 2 : le contrat d’assurance
Chapitre II : le cadre juridique de l’assurance agricole ; ses types et ses composantes
Section 1 : définition du cadre juridique et le cadre juridique de l’assurance
agricole
Section 2 : les types et les composantes du contrat d’assurance agricole
Partie II : le fonctionnement et la situation de l’assurance agricole au Maroc
Chapitre I : le fonctionnement de l’assurance agricole au Maroc
Section 1 : MAMDA le grand acteur de l’assurances agricole
Section 2 : Evaluation des dommages - Expertises
Chapitre II : la situation globale de l’assurance agricole au monde et au Maroc
Section 1 : la situation mondiale
Section 2 : la situation au Maroc et à la région Tadla – khénifra
Conclusion
Annexes
Table de matière
Résumé

5
Liste des principales abréviations
ACAPS : Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale
A . M . C : Assurance multirisque climatique
MAMDA : Mutuelle Agricole Marocaine d’Assurances
MCMA : Mutuelle Centrale Marocaine d’Assurances
Idem : même référence
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
IPq : Maximum d’indemnité sur la perte de qualité
ONU : Organisation des Nations Unies
Op. cit : ouvrage déjà cité
P : Page
PT : Production totale par parcelle
PQ : Perte de quantité par parcelle.
PIB : Produit Intérieur Brut
S.A.M : société d’assurances mutuelles et de réassurance

6
Introduction
L’assurance agricole constitue un élément fondateur dans toute politique agricole à l’échelle
mondiale. C’est pourquoi l’étude de la politique agricole au Maroc est intéressante dans la mesure où elle
est très significative de la nature des choix de l’Etat, de son rôle dans l’évolution de ce secteur stratégique
par ses composants et par ses relations avec l’ensemble de la société. En fait l'agriculture marocaine a
entrepris les réformes nécessaires en vue de s'adapter au nouveau contexte mondial. Ceci passe par des
moyens permettant aux agriculteurs de se prémunir notamment face aux risques climatiques et autres, dans
un contexte où les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents. C’est pourquoi la gestion des
risques climatiques occupe une place cruciale dans les décisions concernant les investissements et le
financement des agriculteurs de notre patrie qui est l’un des pays en développement et un parmi des
économies de transition. Les mesures fondamentales de la gestion du risque dans l’agriculture comprennent
le choix des variétés de plantes et de races d’animaux, les pratiques de cultures et d’élevage des animaux,
la diversification des exploitations agricoles ainsi que les mesures de prévention contre les événements
météorologiques défavorables.
D’autre part la majorité de la population des pays en développement ; comme le notre ; habite en
zone rurale. L’agriculture peut être un moteur clé de développement économique et humain. Toutefois,
l’agriculture est une activité économique à risque, surtout dans les pays en voie de développement, dont
notre pays fait partie, où les petits agriculteurs doivent souvent faire face à une série de risques notamment
le climat …..

Le risque climatique va s’aggraver à mesure que le changement climatique engendrera plus


fréquemment des événements météorologiques extrêmes en termes de température, de précipitations et de
tempêtes. Ces événements renforcent le besoin de gérer le risque autant qu’ils en alourdissent le coût. Ce
sont les petits agriculteurs qui sont le plus durement touchés par les effets du changement climatique.

Dans ce cadre, on va traiter l’assurance agricole qui permet de protéger l'exploitation agricole des
risques de sinistres et de litiges, au même titre que l’assurance commerce ou l'assurance artisan permettent
d'assurer les commerçants et les artisans dans le cadre de leur activité. Afin de répondre aux besoins de
chaque agriculteur, il existe des assurances générales, mais aussi des assurances spécifiques à chaque
activité agricole. Que nous allons suffisamment traiter dans les parties qui suivent de ce mémoire.

1- intérêt du sujet :
le choix de ce sujet s’inspire de mes intérêts comme étudiant en droit français privé ; invité à
réaliser une recherche qui entame un parcours au saint de la faculté polydisciplinaire de béni mellal. De
l’autre part je vis dans un milieu rurale qui soufre souvent des changements climatiques et aussi d’une
volatilité des prix des produits de base qui ont des effets négatives sur les pauvres campagnards ; qui sont
demandés d’assurer leurs productions agricoles.
7
Pour ces raisons au dessus j’ai choisi ce sujet ; que je vois très intéressant à développer à l’aide du
Monsieur l’encadrant qui m’aidera sans aucun doute avec ses instructions et ses conseils à atteindre cet
objectif.

2- importance du sujet :
l’importance de ce sujet consiste à fournir un arsenal juridique aux agricultures, et à simplifier des
procédures autour de l’assurance agricole, notamment à les sensibiliser vers l’importance de l’assurance
agricole, et à identifier les problèmes rencontrés par les assurés de l’assurance agricole et trouver des
solutions à ces problèmes.

3- Problématique :
Dans notre pays les conditions météorologiques défavorables entraînent chaque année de lourdes
pertes pour les agriculteurs et contribuent à la pauvreté rurale. Les petits agriculteurs et les communautés
rurales ne peuvent pas gérer ces risques par eux-mêmes, car les coûts sont trop élevés. Ils ont besoin
d’accéder à des instruments financiers adéquats. L’assurance agricole a le pouvoir d’offrir une solution
prometteuse et de contribuer à la sécurité alimentaire. A cet égard, je tenterai de répondre à la
problématique suivante :

« Le particularisme de l’assurance agricole au Maroc »

Afin de traiter cette problématique, j’ essayerai de développer les questions suivantes :


- Qu’est ce qu’ un contrat d’assurance agricole ; et quel est son cadre juridique ?
- Quels sont les types du contrat d’assurance agricole ?
- Quels sont les risques couverts par l’assurance agricole ? et sur quelle base l’assuré sera indemnisé
?
- Quelle est le fonctionnement et la situation globale de l’assurance agricole au Maroc et à la région
de Tadla – Khénifra ?

4) Plan du travail
Le plan de notre recherche est organisé autour des axes suivants :
- Première Partie : traitera principalement des concepts théoriques sur l’assurance agricole et son
cadre juridique au Maroc.
- Deuxième Partie : le fonctionnement et la situation globale de l’assurance agricole au Maroc et
notamment à la région de Tadla khénifra

8
Partie I : la phase conceptuelle et le cadre juridique de l’assurance
agricole

9
Nous examinerons dans cette partie la phase conceptuelle concernant les concepts clés de notre
travail ( chapitre 1) ; puis nous traiterons le cadre juridique de l’assurance agricole (chapitre 2)

chapitre I : la phase conceptuelle


on va traiter dans ce premier chapitre la définition juridique du contrat et L’importance des contrats
(section1) , puis Nous examinerons le contrat d’assurance en général (section 2).

Section 1 : la définition juridique du contrat et L’importance des contrats

Une phase conceptuelle bien construite nous offre une base de recherche solide et un bon support
pour Après avoir établi la problématique et la (ou les) question(s) de recherche, il est important de
déterminer les concepts clés en lien avec le sujet choisi. Aucune recherche, aussi originale soit-elle, n’est
isolée par rapport à un signifiant. Elle se rattache toujours à un contexte de sens. Le cadre conceptuel a
pour but de cerner cet ensemble idéel (théories, lois, concepts, données scientifiques). Ces informations
donnent « un cadre » à toutes recherches et prouve que nous connaissons les éléments théoriques liés à
notre sujet

1) la définition juridique du contrat


Le droit privé des contrats est une branche du droit des obligations au même titre que la
responsabilité civile. Les règles concernant la formation, l'exécution et l'annulation des contrats sont
prévues par le code civil1. La notion de contrat vient de la philosophie des Lumières et de la théorie de
l’autonomie de la volonté : l’accord entre deux ou plusieurs personnes suffit pour produire des obligations.
L’autonomie de la volonté est fondée sur la liberté contractuelle : les parties sont libres de contracter ou de
ne pas contracter. Si elles contractent, elles doivent respecter leurs engagements : c’est la force obligatoire
du contrat. On trouve plusieurs définitions :

le contrat est un acte officiel qui constate une convention entre plusieurs personnes : Le contrat est
signé par l’éditeur, d’une part, les auteurs, de l’autre . Entente, accord amiable (pacte)2.

le contrat est un engagement (ou une convention) qui crée des obligations entre deux ou plusieurs
personnes3.

Le contrat aussi est un document qui permet de constater les engagements, les obligations, les droits
des signataires.4 Toutefois, ce document peut porter des divers dénominations :entente contractuelle,
contravention, contrat, accord, pour n’en nommer que quelques uns.

1
disponible sur le site web officiel suivant : « https://www.vie-publique.fr » , consulter à la date 25 mars 2021 à 22 :15
2
dictionnaire du français contemporain, LAROUSSE, p 289.
3
disponible sur le site web officiel suivant : « https://www.vie-publique.fr » , consulter à la date 25 mars 2021 à 22 :15
4
disponible sur le site web officiel suivant : « https://recherche.umontreal.ca », Consulter à la date 28 mars 2021 à 22 :01
10
Le contrat est synallagmatique lorsque les contractants s’obligent réciproquement les uns envers
les autres5 . Il est unilatéral lorsqu’une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres
sans qu’il y ait des engagements réciproques de celles-ci.6

En droit, un contrat est un accord de volontés concordantes (consentement) entre une ou plusieurs
personnes (les parties) en vue de créer une ou des obligations juridiques. C'est aussi la relation juridique qui
découle de cet accord. En outre le contrat est le principal acte juridique qui fonde sur la théories des
obligations.

L’élément important dans le contrat est l’accord de volonté. Ça veut dire que le contrat n’est valable
que si les personnes s’engagent volontairement.7 C’ est à dire que le contrat est un accord de volonté entre
deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations (bail,
entreprise, vente…). La liberté de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son contractant et de
déterminer le contenu et la forme du contrat est la règle, dans les limites fixées par la loi 8. Le contrat est
formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties manifestent leur volonté de
s’engager, cette volonté pouvant résulter d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son
auteur. Le contrat est formé au jour où l’acceptation est parvenue à l’offrant et son lieu est celui de cette
acceptation. Le contrat ne peut déroger à l’ordre public, ni par ses stipulations, ni pas son but, que ce
dernier ait été connu ou non par toutes les parties. Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faits9.

Il existe plusieurs types de contrat :contrat de travail, contrat de location, contrat de vente, contrat
de mariage , contrat d’assurance, … et on distingue le contrat privé (entre personnes privées) et le contrat
administratif (conclu par l’administration: les marchés publics, par exemple).

Un contrat est valable si trois conditions sont réunies :

- l’accord de chaque partie donné sans violence et sans erreur ;


- la capacité de s’engager de chacun (personne majeure, par exemple);
- un contenu licite et certain : respect de l’ordre public, notamment (un contrat de travail ne peut pas
imposer au salarié de choisir une religion, par exemple).10

5
disponible sur le site web officiel suivant : « https://iej.univ-paris1.fr », consulter à la date 27 mars 2021 à 19 :05
6
idem. consulter le 28 mars 2021 à 19 :40
7
disponible sur le site web officiel suivant : «https://www.movinmotion.com », consulter à la date le 26 mars 2021 à 19 :30
8 e
Serge Guinchard ; Thierry Debard et autres : Lexique des termes juridiques ; 25 édition 2017 - 2018 ; p 566.
9
idem, p 566.
10
disponible sur le site web officiel suivant : « https://www.vie-publique.fr », Consulter à la date 26 mars 2021 à 13 :05
11
L’avantage dans le contrat est la simplicité, l’inconvénient est la manque de la sécurité. 11 Chacun
est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la
forme du contrat avec les limites fixées par la loi.12

2) L’importance des contrats


Le contrat écrit consiste à une preuve de son existence et de son contenu. Même si vous faites
confiance à l’autre partie, il vaut toujours mieux de prendre ses précautions. Par exemple, conclure un
contrat de prêt verbalement n’est pas conseillé.13
Le contrat est un instrument juridique visant à organiser la vie économique. Il crée un lien entre deux
personnes qui s’engagent volontairement à donner, faire ou ne pas faire quelque chose.14
Il est considéré comme l’un des modes d’expression et d’action de la société. Il sert d’établir des liens avec
d’autres personnes par exemple (contrat de location entre le bailleur et son locataire.15
Il sert de gérer le patrimoine des personnes par exemple (contrat de vente d’un immeuble.16
Le contrat est un instrument fondamental pour l’organisation de la vie sociale, car les parties qui
s’engagent dans un contrat sont soumises aux règles qu’elles ont fixées par le consentement.
L’objet de l’obligation est constitué par le contenu de l’engagement , ce peut être un fait positif, une
prestation. Comme il peut être aussi un fait négatif, un abstention. L’objet du contrat est utilisé pour
désigner les objets des prestations des parties.
La notion du contrat vise à protéger les intérêts des parties contractantes.

Section 2 : le contrat d’assurance

1) Le contrat d’assurance
L’assurance fait aujourd’hui totalement partie de notre cadre de vie quotidien. Souscrire un contrat
d’assurance est devenu un acte naturel chez la plupart des personnes désirant se prémunir des pertes
financières entraînées par la réalisation casuelle d’un événement entraînant des conséquences fâcheuses
(incendie, vol, accident, maladie, etc.).

Pour la définition du contrat d’assurance on trouve plusieurs définitions convergentes comme suit :
- Le contrat d’assurance est une convention passée entre l'assureur et le souscripteur pour la
couverture d'un risque et constatant leurs engagements réciproques17.
- le contrat d’assurance est une convention dans laquelle une partie garantit un risque en échange du
paiement d’une prime18.

11
disponible sur le site web officiel suivant : « https://www.movinmotion.com » , consulter à la date 27 mars 2021 à 13 :30
12
disponible sur le site web officiel suivant : « https://www.labase-lextenso.fr », consulter à la date 27 mars 2021 à 16 :03
13
disponible sur le site web officiel suivant : « https://www.alepin.com » , consulter à la date 29 mars 2021 à 19 :30
14
disponible sur le site web officiel suivant : « https://etudiant.lefigaro.fr », consulter à la date 29 mars à 20 :00
15
disponible sur le site web officiel suivant : « https://www.maxicours.com », consulter à la date 30 mars à 19 :30
16
idem, consulter à la date 30 mars 20 :02
17 0
Loi N 17-99 portant Code des assurances ; p 1.
12
- Contrat par lequel une partie, l’assuré, se fait remettre moyennant une rémunération (la prime),
pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une autre partie, l’assureur,
qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense conformément à la loi de la statistique19.
L'assurance est une opération par laquelle une personne (l'assureur) s'engage à réaliser une prestation, dans
le cadre d'un contrat d'assurance, au profit d'un autre individu (l'assuré) lors de la survenance d'un risque et
moyennant le paiement d'une cotisation ou d'une prime.

En cas de survenance d'un risque, l'assureur s'oblige à verser une prestation sous forme d'argent soit à
l'assuré, soit à un tiers, soit au bénéficiaire dans le cadre d'une assurance-vie. En contrepartie de cette
prestation, l'assuré verse une prime ou une cotisation à l'assureur. Cette somme correspond au coût du
risque et aux frais de fonctionnement de l'assureur.

Alors L’assurance est un moyen permettant à une personne appelée «l’assuré20 » de gérer les
risques et de bénéficier du secours de « l’assureur21 » en cas de survenance d’un sinistre22. En souscrivant
une assurance, ce dernier transfère le coût d’une perte potentielle à une société d’assurance en échange
d’une somme d’argent appelée « prime23 » ou « cotisation24 » que l’assuré est tenu de verser selon les
conditions et termes du contrat.
De manière plus concrète, elle permet plus de protéger les particuliers comme les professionnels d’un
événement incertain, futur et aléatoire appelé « risque ».
Le contrat d’assurance repose sur les engagements réciproques qui lient la société d’assurances et l’assuré
et dont les caractéristiques sont détaillées dans les documents contractuels .
les conditions générales sont communes à l’ensemble des assurés garantis auprès de la même société
d’assurances, pour un type de contrat déterminé (multirisques habitation, assurance automobile…). Elles
expliquent le fonctionnement du contrat et détaillent l’ensemble des garanties ;
les conditions particulières personnalisent le contrat et adaptent les garanties au risque effectivement
couvert.

En souscrivant une assurance, vous transférez le cout d’une perte potentielle à une compagnie d’assurance
en échange d’une somme d’argent appelée prime ou cotisation que l’assuré est tenu de verser selon les
conditions et termes du contrat.

18
Eloïse Haddad , « Les notions de contrat d’assurance», THÈSE Pour l’obtention du titre de Docteur en droit UNIVERSITE PARIS
I PANTHÉON SORBONNE Ecole de droit la Sorbonne , Présentée et soutenue publiquement le 11 décembre 2017 , p 12.
19 e
Serge Guinchard , Thierry Debard et autres , « lexique des termes juridiques » , 25 édition 2017 - 2018 , p 572.
20
personne physique ou morale sur laquelle ou sur les intérêts de laquelle repose l’assurance, code des assurances , p 2.
21
entreprise agréée pour effectuer des opérations d'assurances, code des assurances, p 2.
22
survenance de l’événement prévu par le contrat d’assurance, code des assurances, p .
23
somme due par le souscripteur d'un contrat d'assurance en contrepartie des garanties accordées par l'assureur, code des
assurance, p 2.
24
somme, correspondant à la prime, due par l'assuré en contrepartie d'un contrat d'assurance souscrit auprès des sociétés
d'assurances mutuelles, code des assurances, p 1.
13
2) la définition de l’assurance agricole
Les premiers marchés d’assurance agricole sont apparus il y a plus de deux cents ans pour
protéger contre les risques climatiques – principalement la grêle – et de mortalité du cheptel. L’assurance
grêle, forme la plus ancienne d’assurance agricole, existe en Allemagne depuis la fin du 18e siècle.
L’assurance cheptel a vu le jour dans les années 1830. Les premiers systèmes d’assurance ont surtout été le
fait de petites structures coopératives apportant une couverture contre un risque unique et spécifié. Il a fallu
attendre 1930 pour que l’assurance multirisque apparaisse, d’abord aux Etats-Unis puis au Japon (1939) et
au Canada (1959)25.
c’est un contrat par lequel un agriculteur, moyennant une prime, se voit indemnisé pour tous les dommages
prévus au contrat qui touchent son entreprise (bâtiment, instrument agricole, bris des machines, pertes
d’exploitation).
L’assurance multirisques agricole couvre les dommages causés à l’ensemble de l’exploitation, c’est-à-dire
aux bâtiments désignés dans le contrat d’assurance, y compris ceux à usage d’habitation, à leur contenu
(mobilier, matériel agricole etc.), aux marchandises, aux animaux et aux récoltes. Certains de ces biens sont
également garantis s’ils se trouvent hors des bâtiments ou de la propriété, à l’occasion de déplacements
pour les besoins de l’exploitation ou en cas d’entraide agricole.
La plupart des contrats multirisques agricoles couvrent à la fois la responsabilité civile agricole
et la responsabilité civile privée. En effet, en raison des relations étroites qui existent entre les activités
professionnelles et les activités privées, les deux types de responsabilité peuvent être couverts par le même
contrat d’assurance. Et en général on peut distinguer entre deux grands types d’assurance

Assurances générales : Les agriculteurs peuvent souscrire une assurance exploitation agricole, qui permet
d'assurer :

 le domaine agricole (bâtiments et terrains) et son contenu en cas de sinistre tel qu'incendie, tempête,
dégât des eaux, etc.
 le matériel agricole : toutes les machines utilisés dans le cadre de l'exploitation agricole (tracteur,
remorque, camion...) ;
 la perte d'exploitation : suite à un sinistre qui perturbe l'activité agricole et engendre des
conséquences financières menaçant l'exploitation agricole. Cette garantie permet de retrouver une
situation économique semblable à celle de l'agriculteur si le sinistre n'avait pas eu lieu.

Assurance spécifique : Les besoins en assurance agricole ne sont pas les mêmes selon l'activité agricole.
Ainsi, il est possible de souscrire des assurances spécifiques selon si l'agriculteur est un éleveur laitier, un
céréalier, un viticulteur...

25
Thérèse Sandmark, Jean-Christophe Debar & Clémence Tatin-Jaleran , « Genèse et essor de la micro-assurance agricole ;
document de réflexion » 2014 , p 10.
14
Parmi les assurances agricoles spécifiques, on retrouve :

 l'assurance perte d'élevage ;


 l'assurance viticole ;
 l'assurance remplacement ;
 l'assurance risques climatiques, etc.

Le leader marocain du secteur de l’assurance agricole, MAMDA, lance son programme pour mettre
son expertise aux services de l’agriculture africaine dont les marchés sont dans l’impérieuse nécessité pour
mettre en place des dispositifs assuranciels de nature à sécuriser la production des agriculteurs du continent
contre les aléas climatiques.

Sont assurables les installations, produits agricoles, facteurs de production et fournitures tels que :

 les aliments du bétail

 les engrais et pesticides

 les produits récoltés sur la ferme comme le lait, les œufs, les divers produits tirés du sol (céréales,
légumes, fruits, fleurs, etc.), le bétail et les animaux de race

 les forêts

 les machines et matériel propriétés de l’exploitant ou loués : appareils, machines, outils et équipements
qui servent à l’exploitation de la ferme,

 les installations et bâtiments agricoles.

15
Chapitre II : le cadre juridique de l’assurance agricole, ses types et ses
composantes
on va traiter dans ce deuxième chapitre la définition du cadre juridique et le cadre juridique de
l’assurance agricole (section 1), puis on va également traiter les types et les composantes du contrat
d’assurance agricole (section 2).

Section 1 : définition du cadre juridique et la cadre juridique de l’assurance


agricole

1) définition du cadre juridique


Le cadre juridique est un système qui établit et réglemente le fonctionnement de quelque
chose. Juridique, d’autre part, est celui qui est lié au droit. Une fois ces définitions claires, nous pouvons
comprendre à quoi renvoie la notion de régime juridique. Il s’agit de l’ensemble des lois et règlements
auxquels un certain sujet doit être soumis.

Toutes les activités et comportements réglementés par l’État sont régis par un régime juridique. Ce
régime, en bref, est donné par la législation en vigueur qui s’applique à un lien, une situation, une
entreprise, etc Si une personne décide de lancer une entreprise commerciale et de vendre de la nourriture
dans la rue, elle doit connaître le régime juridique dans lequel l’activité tombe.

Le cadre juridique est un ensemble bien structuré, comprend, hiérarchiquement: d’abord les lois,
ensuite les décrets, émanant généralement de lois précises, puis les arrêtés, émanant de leur côté de décrets
précis. Il s’agit là d’un ensemble de textes en grande partie obligatoires, très nombreux et assez
fréquemment susceptibles d’évolutions plus ou moins rapides26. En accompagnement de ces textes figurent
souvent des textes (non obligatoires) d’aides spécifiques que sont : les circulaires et les «avis», textes
souvent destinés à des représentants désignés de l’Etat chargés de l’application : ils sont très souvent utiles
pour tous les praticiens grâce à leur caractère explicatif. Les documents relevant du cadre juridique , que
nous prendrons ici en compte, sont : les législatifs pour les lois, les réglementaires pour les décrets et
arrêtés, les explicatifs pour les circulaires et les avis27.

2) Le cadre juridique de l’assurance agricole


Le code des assurances marocain est un texte normatif et légal qui comporte quelques types des
assurances omniprésent au Maroc. Il donne des définitions et des caractéristiques comme on peut dire qu’il
donne des spécifités concernant le domaine des assurances.

On peut citer plusieurs types des assurances comme :les assurances de dommages, les assurances
contre l’incendie, les assurances de responsabilité, les assurances de personnes, les assurances sur la vie et
de capitalisation ,etc…

26
Roger Cadiergues, « LE CADRE JURIDIQUE : Guide RefCad : nR01.a », Sans date de publication, p 3.
27
idem, p 3.
16
Par exemple, les assurances contre l’incendie sont l’un des types des assurances mentionnés par le
code des assurances marocain.

L’article 51 du code des assurances marocain par exemple stipule : L'assureur contre l'incendie répond de
tous dommages causés par conflagration, embrasement ou simple combustion. Toutefois, il ne répond pas,
sauf convention contraire, de ceux occasionnés par la seule action de la chaleur ou par le contact direct et
immédiat du feu ou d'une substance incandescente s'il n'y a eu ni incendie, ni commencement d'incendie
susceptible de dégénérer en incendie véritable.
Le code des assurances marocain comporte 338 articles et comporte des livres.
Chaque livre comporte des titres, et chaque titre comporte des chapitres.
Le premier livre s’intitule sur le contrat d’assurance qui comporte trois titres.
Le titre premier s’intitule sur les assurances en général qui comporte aussi quatre chapitre.
Le premier chapitre est soumis sous la dénomination des dispositions générales ; il est débuté de l’article 1
à l’article 10.
Le deuxième chapitre est soumis sous la dénomination de la preuve du contrat d’assurance ; il est débuté de
l’article 11 à l’article 16.
Le troisième chapitre est soumis sous la dénomination des obligations de l’assureur et de l’assuré ;il est
débuté de l’article 17 à l’article 35.
Le quatrième chapitre s’intitule sur la prescription ;il est débuté de l’article 36 à l’article 38.
La deuxième titre s’intitule sur les assurances en dommages ;il comporte cinq chapitre.
Le premier chapitre est soumis sous la dénomination des dispositions générales ;il est débuté de l’article 39
à l’article 50.
La deuxième chapitre s’intitule sur les assurance contre l’incendie qui est en relief par mon sujet
(l’assurance agricole) ;il est débuté de l’article 51 à l’article 56.
Le troisième chapitre s’intitule sur les assurance contre la grêle et la mortalité du bétail ; il est débuté de
l’article 57 à 60.
Le quatrième chapitre est soumis sous la dénomination des assurances de responsabilité ;il est débuté de
l’article 61 à 64.
Le cinquième chapitre est soumis sous la dénomination les assurances des conséquences d’événement
catastrophiques.

Section 2 : les types et les composantes du contrat d’assurances agricoles

1) les types d’assurances agricoles


L’assurance agricole est encadrée par la mutuelle agricole marocaine d’assurance et cette mutuelle
est mise en harmonie par la décision de l’assemblée générale extraordinaire en date du 25 octobre 2004.

17
L’assurance agricole est régie aussi par loi 17-99 portant code des assurances28.
MAMDA met à la disposition de ses sociétaires une multitudes de produits d’assurance, adaptés aux
besoins du monde agricole. Ces produits concernant aussi bien, l’agriculteur, son patrimoine, que sa
responsabilité vis-à-vis des tiers.
les types d’assurance garantie par MAMDA pour les agriculteurs marocains sont :
1- Assurance contre la grêle ;
2- Assurance incendie (des récoltes, des pailles et fourrages ; du matériel automoteur )
3- Assurance multirisque climatique ;
4- Assurance responsabilité civile exploitation ;
5- Contrat multirisques automobile .

2) les composantes du contrat d’assurance agricole

Presque tous les contrats d’assurance au dessus sont composées de 7 volets/parties comme suit :

29
2 – 1) l’assurance contre la grêle
- Le premier volet : Objet et Etendue de l’assurance (article 1 – 2 -3).
- Le deuxième volet : Formation, date d’effet, durée et résiliation du contrat . ( article 4-5-6-7-8)
- Le troisième volet : Déclaration des risques par le sociétaire (article 9-10-11).
- Le quatrième : Cotisation (article 12- 13-14).
- Le cinquième volet : Formalités à remplir et règlement en cas de sinistre (article 15-16).
- Le sixième volet : Dispositions diverses (17-18-19).
- Le septième volet : Dispositions applicable aux arbres fruitiers.

2 – 2) Assurance incendie
30
2-2-1) Assurance incendie des récoltes
- Le premier volet : Objet de la garantie (article 1 – 2 -3 -4) .
- Le deuxième volet: Exclusion et limitation de garantie (articles 5- 6).
- Le troisième volet : Formation, date d’effet, durée et résiliation du contrat (articles 7-8-9-10).
- Le quatrième volet : Déclarations à faire à la souscription et au cours de contrat ( article 11 -12-
13-14-15).
- Le cinquième volet : Paiement des cotisations ( article 16-17).
- Le sixième volet : Déclaration et règlement des sinistres ( article 18-19-20-21-22-23-24).

28
« statuts de la mutuelle agricole marocaine d’assurances MAMDA », code des assurances mise en harmonie par la décision
0
de l’assemblée générale extraordinaire en date du 25 octobre 2004, avec la loi N 17-99 portant code des assurances, voir
l’annexe p 36.
29
-« conditions générale de l’assurance contre la grêle », voir l’annexe, p 43.
30
- « conditions générale de l’assurance incendie des récoltes », voir l’annexe, p 47.
18
- Le septième volet : Dispositions diverses (articles 25-26).

31
2-2-2) Assurance incendie des pailles et fourrages
- Le premier volet :Objet de la garantie (articles 1-2-3-4)
- Le deuxième volet : Exclusion et limitation de garantie ( 5-6)
- Le troisième volet : Formation, date d’effet, durée, et résiliation du contrat( article 7-8-9).
- Le quatrième volet : Déclaration à faire à la souscription et au cours du contrat ( article 10- 11-
12-13-14)
- Le cinquième volet :Paiement des cotisations( article 15-16
- Le sixième volet : Déclaration et règlement des sinistres ( article 17-18-19-20-21-22-23
- Le septième volet : Dispositions diverses ( articles 24-25)

32
2-2-3) Assurance incendie du matériel automoteur
- Le premier volet : Dispositions générales( articles 1-2-3).
- Le deuxième volet : Exclusion et limitation de garantie( article 4-5).
- Le troisième volet : Formation, date d’effet, durée et résiliation du contrat( article 6-7-8-9).
- Le quatrième volet : Déclarations à faire à la souscription et au cours du contrats( article 10-11-
12-13-14).
- Le cinquième volet : Paiement des cotisations (articles 15-16).
- Le sixième volet : Déclaration et règlement des sinistres( articles 17-18-19-20-21-22-23-24-25-
26-27).
- Le septième volet : Dispositions diverses (articles 28-29).

33
2-3) Assurance multirisque climatique
- Le premier volet :Objet et étendue de l’assurance (articles 1-2-3).
- Le deuxième volet : Le fonctionnement du contrat (articles 4-5-6-7).
- Le troisième volet: Déclaration des risques par le sociétaire (articles 8-9-10 ).
- Le quatrième volet : cotisation (articles 11-12-13).
- Le cinquième volet : formalités à remplir et règlement des sinistres ( article 14-15-16).
- Le sixième volet : Dispositions diverses (articles 17-18-19).

34
2-4) Assurances responsabilité civile exploitation
- Le premier volet : Objet du contrat et étendue de la garantie (article 1-2).
- Le deuxième volet :Montant des garanties (article 3).

31
- « conditions générale de l’assurance incendie des pailles et fourrages », voir l’annexe, p 51.
32
« conditions générale de l’assurance incendie du matériel automoteur », voir l’annexe, p 54.
33
« conditions générale de l’assurance multirisque climatique », voir l’annexe, p 58.
34
« conditions générale de l’assurance responsabilité civile exploitation », voir l’annexe, p 62.
19
- Le troisième volet :Formation et durée du contrat (articles 4-5-6).
- Le quatrième volet : déclarations à faire à la souscription et au cours de contrat (article 7-8-9-
10).
- Le cinquième volet : cotisations (article 11-12-13).
- Le sixième volet : Dispositions applicables en cas de sinistre (articles 14-15-16).
- Le septième volet : Dispositions diverses (articles 17-18).

35
2-5) Contrat multirisque automobile
- La première partie: Garantie de base
- Le premier Article: Garantie de responsabilité civile à l’égard des tiers
- La deuxième partie: Garanties annexes
- Le premier titre: Description des risques garants (articles 2-3-4).
- Le deuxième titre: Déclarations et règlement des sinistres (articles 5-6).
- Le troisième titre : Fonctionnement du contrat (articles 7-8-9-10).

35
« conditions générale de l’assurance multirisque automobile », voir l’annexe, p 67.

20
Partie II : le fonctionnement et la situation de l’assurance
agricole au Maroc

21
Nous examinerons dans cette deuxième partie le fonctionnement de l’assurance agricole au Maroc
(chapitre 1), puis nous traiterons la situation globale de l’assurance agricole au monde et au Maroc
(chapitre 2)

chapitre I : le fonctionnement de l’assurance agricole au Maroc


on va traiter dans ce premier chapitre la MAMDA comme le grand acteur de l’ assurance agricole
au Maroc (section 1), puis on va voir comment se fait l évaluation des dommages - Expertises (section 2).

Section 1 : MAMDA le grand acteur de l’ assurance agricole au Maroc

1) MAMDA aperçu historique

L’acteur principal du marché marocain de l’assurance agricole est la Mutuelle Agricole Marocaine
d’Assurances (MAMDA) créée à l’indépendance en 1956. La MAMDA se classe première du secteur
agricole marocain avec pratiquement 70 % de parts de marché. Son équivalent pour les risques non
agricoles des agriculteurs est la Mutuelle Centrale Marocaine d’Assurances (MCMA) créée en 1969. 36. La
(MAMDA), est formée entre tous les sociétaires personnes physiques ou morales exerçant des activités
agricoles ou para agricole, les industries agro alimentaires ainsi que les organismes publics ou privés et les
sociétés en relation avec l’agriculture, qui ont adhéré ou qui adhéreront par la suite aux présents statuts, une
société d’assurances mutuelles et de réassurance(par abréviation S.A.M) à but non lucratif et à cotisation
fixes et dont le nombre de sociétaires37.

2) les objectifs de la MAMDA


Parmi les objectifs du MAMDA, on peut citer38 :
a) La MAMDA pratique sur l’ensemble du territoire marocain les opérations d’assurances et de
réassurance et les opérations assimilées pour lesquelles elle a reçu l’agrément de l’administration
b) La MAMDA peut opérer en coassurance et assurer, par police unique, les risques pour lesquels
elle est agréée conjointement avec une ou plusieurs entreprises d’assurances agréées pour garantir les
risques de même nature ou différents.
c) La MAMDA peut également faire souscrire des contrats en coassurance pour le compte d’autre
entreprises agréées.
d) La MAMDA peut accepter en réassurance des risques situés en tous pays.
Elle peut céder en réassurance, dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur sur les
assurances, une parties des risques qu’elle est autorisée à garantir.
Elle peut accepter en réassurance quelles qu’en soient la formule et la nationalité.

36
Thérèse Sandmark, Jean-Christophe Debar & Clémence Tatin-Jaleran , « Genèse et essor de la micro-assurance
agricole ; document de réflexion », op. cit ; p 49.
37
« statuts de la mutuelle agricole marocaine d’assurances » op. cit.; p 1.
38
idem, p 1.
22
Section 2 : Evaluation des dommages - Expertises

1) Assurance contre la grêle

L’assurance grêle assure l’agriculteur contre la perte de quantité causée par l’action mécanique du
choc des grêlons aux récoltes sur pieds.
Pour la vigne et l’arboriculture, seuls les fruits sont assurables.
Ce produit couvre également les pertes en qualité à hauteur de 40 pourcent pour les arbres fruitiers.
L’assurance grêle assure la valeur totale des récoltes (fruits ou gains) déclarée qui calculée comme suit :
Valeur assurée = Superficie (ou nombre d’arbres) x Rendement espéré x le prix unitaire.

La cotisation d’assurance est calculée selon un taux exprimé en pourcent qui est en fonction de la
classe de cultures ainsi que de la commune dans laquelle se situe l’exploitation.
Une franchise obligatoire reste toujours à la charge de l’assuré suite à la sinistre garantie.

L’évaluation des dommages : causés par l’action mécanique du choc des grêlons les experts
détermineront la perte de quantité. Le pourcentage retenu par les experts concernant les dommages de
qualité ne pourra en aucun cas être supérieur a 40%. Ce taux est applicable à la récolte par parcelle ou
fraction de parcelle diminuée des pertes de quantité pour ladite parcelle ou fraction de parcelle assurée.
Selon la formule ci – après39 :

IPq = ( PT – PQ) x 40%


IPq : Maximum d’indemnité sur la perte de qualité
PT : Production totale par parcelle
PQ : Perte de quantité par parcelle
2 )Assurance incendie

2 - 1 ) Assurance incendie pailles et fourrages


Cette assurance garantit le remboursement des dommages causés par incendie aux pailles et aux
fourrages, que ces derniers sont contenus dans un bâtiment ou constitués en meules.
Elle couvre également les dommages d’incendie causée aux voisins et aux tiers.

2 – 2) Assurance incendie récolte


Ce produit d’assurance garantit les dommages causés par incendie aux récoltes des cultures tels que :
Dommages aux récoltes sur pieds : avant le moisson ou pendant le passage de la moissonneuse batteuse
dans le champ de culture.
Dommages aux récoltes en meule : juste après le battage, pour les récoltes en meules. Cette garantie ne
peut dépasser trois mois.

39
- « conditions générales de l’assurance contre la grêle », op. cit. p 4.
23
L’évaluation des dommages : Dans le cas de ces deux assurances au dessus, sous peine de
déchéance, l’assuré doit, sauf cas fortuit ou de force majeure, déclarer à la mutuelle dès qu’il en
connaissance en plus tard dans les cinq jours de l’avènement du sinistre, tout incendie ayant entrainé
totalement ou partiellement la destruction de produit assuré.
Les dommages sont évalués de gré à gré par les parties ou à défaut d’accord, par expertise.
Chacune des parties choisit un expert. Si les experts ainsi désignés ne sont pas d’accord sur le montant des
dommages, ils s’adjoignent un troisième expert .
Les trois experts opèrent en commun et se prononcent à la majorité des voix.

2 – 3 ) Assurance incendie véhicule agricole


Cette assurance couvre tous dommages causés par incendie aux :
Tracteurs agricoles ; Moissonneuses- batteuses ; Machines de récolte de la canne à sucre ;
Toute machine automotrice servant aux travaux agricoles.
Elle couvre également tous dommages causés aux récoltes des tiers.

3) Assurance multirisque climatique


Représentant plus de 15 pourcent du PIB, l’assurance agricole joue un rôle fondamental dans l’économie
national.
Le changement climatique représente un facteur de risque important pouvant engendrer une fluctuation de
la production agricole et une diminution des rendements. C’est pourquoi MAMDA a créé la multirisque
climatique, une assurance qui couvre :

A- les céréales (blé tendre, blé dur, orge, maïs), légumineuses (fèves ; lentilles ; petits bois ; petits
chiches ; haricots) alimentaires et les cultures oléagineuses (colza et tournesol)40.
Tableau 1 : les céréales ; légumineuses et les cultures oléagineuses couverts par l’ A . M . C

4 Céréales : 5 Légumineuses : 2 Oléagineux :


 Blé tendre  Fèves  Colza
 Blé dur  Lentilles  Tournesol
 Orge  Petits pois
 Maïs  Pois chiches
 Haricots

Le produit d’assurance multirisque climatique couvre les principaux aléas climatiques auxquels sont
exposées les cultures céréalières, légumineuses et oléagineuses: la sécheresse41, la grêle, le gel, les vents
violents, les vents de sables l’excès de l’eau.
Le produit d’assurance multirisque climatique s’étend à l’ensemble des communes rurales du Royaume
pratiquant la céréaliculture.

40
« fiche relative à l’assurance multirisque au Maroc », p 1.
41
Aléa non couvert pour les zones irriguées
24
Les agriculteurs pourront souscrire aux niveaux de garantie déterminés ci-après en fonction de la zone ou
se situe la parcelle, de la superficie et de la nature de la récolte assurée42 :
a- Zone 1 : communes rurales situées dans les zones dites défavorables (en bour) définies sur la
base des statistiques de rendement au Maroc de la céréaliculture et des légumineuses. Le capital
assuré dans ces communes est de 600 Dhs par hectare.
b- Zone 2 : communes rurales situées dans les zones dites moyennement favorables (en bour)
définies sur la base des statistiques de rendement au Maroc de la céréaliculture et des
légumineuses. Le capital assuré dans ces communes est de 900 Dhs par hectare.
c- Zone 3 : communes rurales situées dans les zones dites favorables (en bour) définies sur la base
des statistiques de rendement au Maroc de la céréaliculture et des légumineuses. Le capital
assuré dans ces communes est fixé selon le niveau de garantie ci-après43 :

Tableau 2 : le capital assuré pour chaque niveau de garantie selon les superficies et la nature de récolte

Niveaux Capital assuré Superficies Natures de récoltes céréalières et


de garantie par hectare éligibles par légumineuses éligibles
parcelle
Niveau 1 1450 Dhs Toutes superficies Toutes natures de récoltes assurables
Niveau 2 2900 Dhs Superficie de la Toutes natures de récoltes assurables
parcelle supérieure
ou égale à 10 Ha
Niveau 3 4350 Dhs supérieure ou égale Blé tendre, blé dur et mais
à 20 Ha

L’évaluation des dommages : l’indemnisation des assurés relevant des communes rurales
sinistrées sera effectuée, selon la formule ci-après :
Pourcentage de perte = 1 – (Rendement réel constaté / Rendement de Référence)
Indemnisation = Capital assuré x Pourcentage de perte

B- Arboriculture fruitier :
Espèces concernées : Rosacées à pépins (pommier, poirier et cognassier) , rosacées à noyaux
(abricotier, prunier, pêcher, nectarinier et cerisier), agrumes, olivier, amandier, grenadier et figuier
Risques garantis : grêle, gel, vent violent, chergui, hautes températures et excès d’eau
Superficie couverte : 50.000 ha
Zones concernées : l’ensemble du territoire national.
44
Les capitaux garantis se présentent comme suit :

42
« conditions générales de l’assurance multirisque climatique », op. cit. p 2
43
Idem, p 2.
44 « fiche relative au programme de garantie multirisque climatique arboriculture fruitière » , p1.
25
Tableau 3 : natures de récoltes et le plafond des capitaux garantis.

Natures de récoltes Plafond de capital garanti en Dh/Ha


Pommier et poirier 34 500
Cognassier 19 500
Rosacées à noyaux 13 700
Agrumes : Petits fruits 35 000
Agrumes : Grands Fruits 28 700
Olivier Bour 3 400
Olivier Irrigué (densité <285 plants/ha) 7 600
Olivier Irrigué (densité >= 285 plants/ha) 11 500
Amandier Bour 5 700
Amandier Irrigué (densité < 330 plants/ha) 8 600
Amandier Irrigué (densité >= 330 plants/ha) 15 000
Grenadier 15 600
Figuier Bour 2 100
Figuier Irrigué 5 700

La contribution de l’Etat au programme : le financement de ce programme est assuré par l’Etat, cette
contribution se fait sous forme de :
45
subvention aux cotisations comme suit :
Tableau 4 :superficie totale garantie et les taux de subvention .

Taux de subvention (en % du montant de


Superficie totale garantie la cotisation)

Inferieure ou égale à 20 ha 70%


Supérieure à 20 ha et inferieure ou égale à 50 Ha 60%
Supérieure à 50 ha 50%

4) Responsabilité civile
La responsabilité civile correspond à l’obligation faite à chacun de réparer les dommages causés à
l’autrui.
L’assurance se substitue au responsable, c’est-à-dire à l’auteur du dommage causé accidentellement pour
indemniser la victime.

4 - 1) Assurance responsabilité civile exploitation :


Ce produit garantie à l’assuré une protection efficace contre les conséquences pécuniaires de la
responsabilité civile pouvant lui incomber à raison des dommages corporels, matériels, et immatériels
causés aux tiers par un accident résultant de l’exploitation de son activité du fait :
Du personnel de l’exploitation ou d’autres personnes placées sous sa garde.

45
« fiche relative au programme de garantie multirisque climatique arboriculture fruitière » , op.cit, p 1.
26
Des bâtiments, des animaux, du matériel, ou des installations utilisées par l’exploitation.

4 - 2) Assurance responsabilité civile agricole ( MAMDA)


Ce produit est similaire à son précédent, en ce qui concerne les garanties qu’il offre et l’étendue qu’il
couvre.
Cependant, il est différent du premier en étant exclusivement destiné aux opérateurs du monde agricole :
agriculteurs, sociétés d’agro-industries….
Le tarif est toujours calculé sur la base de la cotisation de l’assurance accident de travail.

5) Mortalité de bétail
MAMDA met à la disposition de l’agriculteur l’assurance (mortalité du bétail) pour le prémunir
contre les événements pouvant causer la mort de son cheptel.
MAMDA indemnise l’agriculteur en cas de mort des animaux suite aux événement suivants :
- Accidents ;
- Saillie ;
- Gestation ;
- Mise bas ;
- Electrocution et noyade ;
- Abattage autorisé soit par MAMDA soir par les autorités sanitaire ;
- Abattage sur décision d’un vétérinaire ;
- Décès en cas d’opération faite d’urgence en vue de conserver l’animal ;
- Mort de l’animal assuré en cours de transport (moins de 50 Km du lieu d’élevage
Les conditions d’admission :
‫ ـ‬L’âge d’admission de l’assurance est de 8 mois à 12 ans pour les bovins et de 6 mois à 16 ans pour
l’espèce chevaline.
‫ ـ‬Les animaux doivent être identifiés.
‫ ـ‬Un certificat récent doit être délivré par un vétérinaire attestant la bonne santé des animaux.

27
chapitre II : la situation de l’assurance agricole au Maroc
on va traiter dans ce premier chapitre la situation mondiale de l’assurance agricole (section 1), et
de même à notre pays le Maroc et notamment à notre région Tadla – Khénifra (section 2).

Section 1 : la situation mondiale

1) La situation mondiale – situation globale


Le total des primes annuelles des assurances agricoles et foresterie dans le monde au cours de
l’année 2001 s’est élevé à quelque 6,5 milliards de dollars américains. De cette somme, 70 % sont à mettre
au compte des programmes de récoltes et de foresterie. Ce montant est à comparer à la valeur à la ferme
totale de la production agricole mondiale estimée à 1 400 milliards de dollars . Dans ce cas, les primes
d’assurances payées ne représentent que 0,4 % du total46.
Géographiquement, ces primes d’assurance sont concentrées dans les régions d’agriculture et de
foresterie développées, c'est-à-dire l’Amérique du Nord (55 % ), l’Europe occidentale (29 %), l’Australie et
la Nouvelle-Zélande (3 %). L’Amérique latine et l’Asie représentent 4 % chacune, l’Europe centrale et de
l’Est 3 % et l’Afrique seulement 2 % .
Tableau 5 : Distribution des primes d’assurance agricole au monde.

régions Distribution des


primes d’assurance
agricole au monde
Amérique du nord 55 %
Europe occidentale 29 %
Amérique latine 4%
Asie 4%
Europe centrale 3%
Australie 3%
Afrique 2%

Distribution des primes d’assurance


agricole au monde %

Amérique du nord
Europe occidentale
Amérique latine
Asie
Europe centrale
Australie
Afrique

46
R.A.J. Roberts, « Assurance des récoltes dans les pays en développement », Organisation des Nations Unies pour
l’agriculture et l’alimentation Rome, Novembre 2005 ; P 3.
28
Ces chiffres donnent un aperçu de l’assurance-récoltes et foresterie. Une perspective dynamique
plutôt que statique indique une situation évolutive. Les assurances agricoles sont un secteur en plein essor.
Cette croissance n’est pas seulement due à la commercialisation accrue de l’agriculture et à la disponibilité
des nouveaux types de programmes d’assurance, elle est aussi le résultat du développement des politiques
commerciales internationales47.

2)la stratégie mondiale de développer le secteur


Globalement, les primes d’assurance agricole ont augmenté rapidement au cours de la dernière
décennie, passant de 7 milliards USD en 2005 à 23,5 milliards USD en 2011. Cependant, dans les régions
en développement, notamment en Afrique et en Amérique latine, le taux de pénétration de l’assurance
agricole reste faible et une grande part de la population doit vivre et entreprendre sans la sécurité de
l’assurance. Pour pouvoir se développer sur les marchés émergents, l’assurance agricole a besoin d’un
cadre politique favorable, d’une infrastructure adaptée, de produits innovants, de nouveaux canaux de
distribution et de technologies avancées48.
C’est pourquoi il est urgent de prendre des mesures. Avec l’adoption de l’Agenda 2030 des Nations
unies pour le développement durable, les États membres de l’ONU ont convenu d’éradiquer la faim et de
doubler la productivité agricole d’ici 2030. Ils veulent également « renforcer la résilience des populations
pauvres et vulnérables et réduire leur exposition et leur vulnérabilité aux phénomènes climatiques extrêmes
et aux autres chocs et catastrophes d’ordre économique, social et environnemental ». Le G7 s’est engagé à
fournir des services d’assurance contre les risques climatiques à 400 millions de personnes pauvres
supplémentaires d’ici 202049.

Section 2 : la situation au Maroc

1) la situation globale
Au Maroc, l’assurance agricole remonte au protectorat et s’est développée via un acteur central
unique : la MAMDA, encore que d’autres assureurs soient désormais actifs sur ce segment.
Jadis, le paysage marocain de l’assurance agricole présentait un déséquilibre car l’aléa climatique à la
production (risque prédominant) était mal couvert alors que des produits d’assurance existaient pour les
maillons en aval de la chaîne, dont le transport. Cette situation procède d’un fort aléa climatique qu’aucun
assureur ne voulait supporter. Un programme d’assurance sècheresse a été lancé en 1994 pour les céréales
dans quelques régions du Maroc. Il était largement subventionné par le gouvernement, la MAMDA
l’administrant simplement pour le compte de l’Etat. Ce produit a échoué parce que les primes étaient
jugées trop élevées et les dédommagements trop faibles. Dans le cadre du Plan Maroc vert, la nouvelle

47
R.A.J. Roberts, « Assurance des récoltes dans les pays en développement », op. cit ; p 3.
48
rapport de : aii (access to insurance initiative. Initiative Accès à l’Assurance) , « Comment l’assurance agricole peut
améliorer la sécurité alimentaire – et pourquoi la réglementation est importante » , 2015, p 3.
49
idem p 2.
29
stratégie agricole lancée en 2008, l’Etat a organisé le lancement de nouveaux produits fortement
subventionnés50.

51
Tableau 6 : Caractéristiques des programmes d’assurance agricole au Maroc

Type Assurance grêle 2009 Assurance climatique multirisque 2011


Rôle Remplace un produit non subventionné (et Remplace l’ancienne assurance sècheresse
donc cher et peu souscrit) de la MAMDA. pour les céréales et les légumineuses
Pourrait être remplacée par l’assurance
multirisque climatique
Risques couverts Grêle Sècheresse, grêle, gel, excès d’eau, vents
violents, vents de sable
Récoltes assurées Céréales (retirée suite au lancement d’une 4 céréales (blé dur, blé tendre, maïs, et
assurance multirisque climatique pour les orge) et 5 légumineuses (fèves, lentilles,
céréales en 2011), arboriculture (agrumes, pois, pois chiches et haricots)
oliviers, arbres fruitiers), agriculture
maraîchère, viticulture, semences,
plantules
Bénéficiaires Tous les agriculteurs de 5 régions (nord et Tous les agriculteurs, les petits exploitants
centre du pays) très exposées aux épisodes étant fortement subsidiés
de grêle
Gestion Ministère de l’agriculture, MAMDA Ministère de l’agriculture, MAMDA
Distribution MAMDA Principalement la MAMDA avec
l’implication du Crédit agricole et de la
Banque populaire
Prime Varie de 1,62 % à 4,50 % selon Lourdement subventionnée
la zone et la culture Primes en 2011-2012 : EUR 21 millions
Conditions L’Etat détermine les zones sinistrées et la
MAMDA estime les pertes de rendement
Aides aux De 20 % à 40 % des primes selon la taille De 53 % à 90 % des primes selon la taille
primes de l’exploitation Montant total : EUR 240 de l’exploitation Montant total : EUR20
000 par an pour 20 000 hectares assurés millions pour la campagne 2011-2012
(2011-2012)
Réassurance Partner Re réassure la MAMDA

Dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole, le Plan Maroc vert, l’Etat a réformé le régime
d’assurance agricole afin d’offrir une couverture plus efficace des aléas climatiques. L’Etat subventionne
lourdement les primes, particulièrement pour les petites exploitations, mais la MAMDA reste l’assureur qui
commercialise le produit et assume les coûts d’indemnisation52. Outre l’assurance agricole, l’Etat marocain
met sur pied des dispositifs diversifiés de gestion des aléas climatiques en agriculture. Les mesures sont de
deux ordres : réduction des risques (surtout la gestion de l’eau) et gestion de l’après-sinistre (subventions
pour les semences et l’alimentation du cheptel ou rééchelonnement de créances, par exemple). En 2011-
2012, le soutien de l’Etat pour des mesures de lutte contre la sécheresse s’est élevé à quelques 81 millions

50
Thérèse Sandmark, Jean-Christophe Debar & Clémence Tatin-Jaleran, « Genèse et essor de la micro-assurance agricole» ,
op.cit p 50.
51
idem, p 50.
52
idem, p 51.
30
EUR, dont 18 millions EUR consacrés à l’exonération des droits de douane à l’importation d’orge. Le
gouvernement marocain prépare en outre une stratégie nationale de réduction et de gestion des risques au
Maroc avec le soutien de la Banque mondiale et de la Coopération suisse au développement53.
Il y a bien un seul acteur principal, la MAMDA, mais le fait que le marché soit aujourd’hui
ouvert à la concurrence pourrait susciter une nouvelle poussée d’innovation et de perfectionnement
des produits disponibles pour les agriculteurs et en développer l’étendue. Ceci dit, la pénétration du marché
reste faible54 puisque que en 2010, la Mutuelle agricole marocaine d’assurance, a compté 100 000
sociétaires, soit moins de 7 % des 1,5 million d’exploitants agricoles marocains. Pourtant, l’agriculture
représente 15 % du PIB du pays avec une surface agricole utile de 8,7 millions d’hectares, dont 65 % de
céréales et 11 % de plantations fruitières55. Pour améliorer ce chiffre, le gouvernement marocain pourrait
envisager de renforcer la participation des agriculteurs à la conception des produits afin de susciter une
adhésion accrue de la part de ce public56.

2) situation à la région Tadla Khénifra

2-1) assurance des céréales


D’après les statistiques obtenues57 auprès du service des statistiques à la délégation régionale de
l’agriculture ; la pénétration au marché des assurances agricoles reste très faible au niveau de la région
Tadla Khénifra. Seulement une superficie de 48.800 hectares de céréales - sur 688 .900 hectares cultivés58 -
ont été assurées pendant la saison 2015-2016 ; ce qui présente 7,08 % , ce chiffre augmentera légèrement
en 2017-2018 avec une superficie assurée de 54.500 hectares ; soit une augmentation de 5700 hectares.
en revanche ce chiffre s’abaissera à 31500 hectares seulement en saison 2019-2020. D’autre part
la plupart des terres assurées se situe à la province de Khouribga et à khénifra au deuxième rang.

53
Thérèse Sandmark, Jean-Christophe Debar & Clémence Tatin-Jaleran, « Genèse et essor de la micro-assurance agricole» ,
op.cit , p 51.
54
idem, p 51.
55
Billy Troy, « Assurance et développement agricole : nouvelles dynamiques en Algérie, au Maroc et en Tunisie », Décembre
2013, p5.
56
Thérèse Sandmark, Jean-Christophe Debar & Clémence Tatin-Jaleran, « Genèse et essor de la micro-assurance agricole »,
op.cit. p 51.
57
les deux histogrammes au dessus.
58
« annuaire statistique de la région béni Mellal – khénifra 2017 », royaume du Maroc , haut commissariat au plan, Direction
régionale de béni Mellal – khénifra, p 57.
31
54,5
51,7

31,5

Source : la délégation régionale de l’agriculture tadla - khénifra

2-2) assurance d’arboriculture


De même la pénétration à l’assurance d’arboriculture reste aussi très faible, la superficie
d’arboriculture assurée pendant la saison 2014 – 2015 est de 184,9 hectares seulement sur 57466,94
hectares59 ; ce qui représente 0,32% de l’ensemble de la superficie d’arboriculture. En 2017– 2018 la
superficie assurée atteindra 296,5 hectares soit un pourcentage de 0,51% du totale de la superficie cultivée
à la région.

59
« annuaire statistique de la région béni Mellal – khénifra 2017 », royaume du Maroc , haut commissariat au plan, Direction
régionale de béni Mellal – khénifra, op. cit. p 82.
32
Source : la délégation régionale de l’agriculture tadla - khénifra

33
Conclusion
De manière générale le secteur de l’assurance agricole reste peu développée au Maroc malgré

l’importance de l’agriculture qui contribue au PIB du pays entre 10 et 15 % ; mais il reste un secteur qui

pourra se développer ; en vue de la large gamme de produits agricoles, notamment les céréales (blé dur, blé

tendre, orge), le maraîchage, l’arboriculture fruitière (agrumes, oliviers notamment), les cultures sucrières

(betterave et canne) et l’élevage .

En fait le Maroc s’est doté d’une stratégie ambitieuse en matière de développement de produits

d’assurance agricole contre les aléas climatiques. Les premiers résultats obtenus depuis 2011 sont en

accord avec les objectifs fixés. Plusieurs paramètres conditionnent la poursuite de ce développement,

notamment la coordination entre acteurs : dans un contexte où l’assurance agricole est peu répandue, la

diffusion de nouveaux produits dépend d’une bonne coordination entre les différents acteurs du secteur. Un

premier niveau se situe entre l’Etat, les agriculteurs et la MAMDA pour concevoir des produits répondant

aux besoins des producteurs, et informer ces derniers sur les offres disponibles. En particulier la bonne

compréhension du calcul des indemnisations est un point clé pour éviter des litiges en cas de sinistre. Les

procédures d’identification et d’évaluation des dommages, qui sont réalisées conjointement par l’Etat et la

MAMDA, sont également un point clé. En particulier, l’échelle spatiale de l’évaluation doit être raisonnée

car certains risques climatiques peuvent être très localisés (grêle par exemple). Un deuxième niveau associe

d’autres acteurs comme l’INRA ou les services météorologiques. La capacité de ces acteurs à collecter, à

traiter et à partager des données de nature différente (pluviométrie, statistiques agricoles, images satellites)

est fondamentale pour développer les offres de l’assurance agricole au Maroc

34
Annexes

35
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74
Bibliographie
a- Les ouvrages :
- Anaïs Tessier : Les contrats d’assurances de protection juridique : contenu et exécution. Cours de master
consommation et concurrence Université de Montpellier 2010/2011.

- Billy Troy : Assurance et développement agricole : nouvelles dynamiques en Algérie, au Maroc et en


Tunisie ; Décembre 2013 .
- Didier Lluelles : Précis des assurances terrestres ; edition 2004 .

- Eloïse Haddad Les notions de contrat d’assurance. Thèse Pour l’obtention du titre de Docteur en droit
Présentée et soutenue publiquement le 11 décembre 2017 .

- Erwan Koch : Etude de faisabilité d’une assurance rendement basée sur indice climatique . Université
Paris-Dauphine, Mémoire d'actuariat. octobre 2011.

- R.A.J. Roberts : Assurance des récoltes dans les pays en développement ; Organisation des Nations Unies
pour l’agriculture et l’alimentation Rome . Novembre 2005.
- Roger Cadiergues : LE CADRE JURIDIQUE. (Guide RefCad : nR01.a) p 3. Sans date de publication.
- Serge Guinchard ; Thierry Debard et autres : Lexique des termes juridiques ; 25e édition 2017 – 2018.
- Thérèse Sandmark, Jean-Christophe Debar & Clémence Tatin-Jaleran : Genèse et essor de la micro-
assurance agricole ; document de réflexion ; 2014

b- Les lois :
- Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code

des assurances. Bulletin Officiel n° 5054 du Jeudi 7 Novembre 2002

- Arrêté du ministre des finances et de la privatisation du 2004 relatif au contrat d’assurance.

- Loi n° 17-99 portant code des assurances telle qu’elle a été modifiée et complétée Version mise à jour au

18 mars 2020.

- statuts de la mutuelle agricole marocaine d’assurances MAMDA.

c - les rapports ; annuaires et guides :


‫ ـ‬Les rapports de l’ ACAPS (Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale).

‫ ـ‬rapport de (aii) Access insurance initiative (initiative accès a l’assurance) : Comment l’assurance agricole
peut améliorer la sécurité alimentaire – et pourquoi la réglementation est importante. 2015.
75
‫ ـ‬annuaire statistique de la région béni Mellal – khénifra 2017 ; royaume du Maroc ; haut commissariat au
plan ; Direction régionale de béni Mellal – khénifra

d- sites internet
‫ـ‬http://data.worldbank.org/topic/agriculture
‫ـ‬http ://www.ifad.org/ruralfinance/pub/weather.
‫ـ‬http://www.mpm.gov.ma
‫ـ‬https://www.mamda-mcma.ma
‫ـ‬https://www.vie-publique.fr.

‫ـ‬https://www.vie-publique.fr

‫ـ‬https://www.movinmotion.com

‫ـ‬https://www.labase-lextenso.fr

‫ـ‬https://iej.univ-paris1.fr

‫ـ‬https://recherche.umontreal.ca

‫ـ‬https://www.alepin.com.

‫ـ‬https://etudiant.lefigaro.fr

‫ـ‬https://www.maxicours.com

76
Liste des tableaux
‫ ـ‬Tableau N° 1 : céréales ; légumineuses et les cultures oléagineuses couverts par l’ A . M . C . …p 24
‫ـ‬Tableau N° 2 : le capital assuré pour chaque niveau de garantie selon les superficies et la nature de récolte .
……………………………………………………………………………………………………...p 25
‫ ـ‬Tableau N° 3 : natures de récoltes et le plafond des capitaux garantis. …………………………..p 25
‫ ـ‬Tableau N° 4 :superficie totale garantie et les taux de subvention . ……………………………..p 26
‫ ـ‬Tableau N° 5 : Distribution des primes d’assurance agricole au monde. ………………………...p 28
‫ ـ‬Tableau N° 6 : Caractéristiques des programmes d’assurance agricole au Maroc. ………………p 30

77
Table de matière
REMIERCEMENTS ............................................................................................................................................................ 4
Dédicaces ........................................................................................................................................................................ 4
Sommaire :...................................................................................................................................................................... 5
Liste des principales abréviations ................................................................................................................................... 6
Introduction .................................................................................................................................................................... 7
1- intérêt du sujet : ..................................................................................................................................................... 7
2- importance du sujet : ............................................................................................................................................. 8
3- Problématique : ...................................................................................................................................................... 8
4) Plan du travail ......................................................................................................................................................... 8
Partie I : la phase conceptuelle et le cadre juridique de l’assurance agricole................................................................ 9
chapitre I : la phase conceptuelle ............................................................................................................................ 10
Section 1 : la définition juridique du contrat et L’importance des contrats ........................................................ 10
1) la définition juridique du contrat.............................................................................................................. 10
2) L’importance des contrats ............................................................................................................................ 12
Section 2 : le contrat d’assurance......................................................................................................................... 12
1) Le contrat d’assurance ................................................................................................................................. 12
2) la définition de l’assurance agricole ............................................................................................................. 14
Chapitre II : le cadre juridique de l’assurance agricole............................................................................................. 16
Section 1 : le cadre juridique ................................................................................................................................ 16
1) définition du cadre juridique ........................................................................................................................ 16
2) Le cadre juridique de l’assurance agricole ................................................................................................... 16
Section 2 : les types et les composantes du contrat d’assurances agricoles ....................................................... 17
1) les types d’assurances agricoles ................................................................................................................... 17
2) les composantes du contrat d’assurance agricole ....................................................................................... 18
2 – 1) l’assurance contre la grêle .................................................................................................................. 18
2 – 2) Assurance incendie ............................................................................................................................. 18
2-2-1) Assurance incendie des récoltes ................................................................................................... 18
2-2-2) Assurance incendie des pailles et fourrages .................................................................................. 19
2-2-3) Assurance incendie du matériel automoteur ................................................................................ 19
2-3) Assurance multirisque climatique ......................................................................................................... 19
2-4) Assurances responsabilité civile exploitation ....................................................................................... 19
2-5) Contrat multirisque automobile............................................................................................................ 20
Partie II : le fonctionnement et la situation de l’assurance agricole au Maroc ......................................................... 21
chapitre I : le fonctionnement de l’assurance agricole au Maroc ........................................................................... 22
Section 1 : MAMDA le grand acteur de l’ assurance agricole au Maroc .............................................................. 22
78
1) MAMDA aperçu historique ........................................................................................................................... 22
2) les objectifs de la MAMDA ........................................................................................................................... 22
Section 2 : Evaluation des dommages - Expertises............................................................................................... 23
1) Assurance contre la grêle ............................................................................................................................. 23
2 )Assurance incendie ....................................................................................................................................... 23
2 - 1 ) Assurance incendie pailles et fourrages ............................................................................................. 23
2 – 2) Assurance incendie récolte ................................................................................................................. 23
2 – 3 ) Assurance incendie véhicule agricole ................................................................................................ 24
3) Assurance multirisque climatique ................................................................................................................ 24
4) Responsabilité civile ..................................................................................................................................... 26
4 - 1) Assurance responsabilité civile exploitation : ..................................................................................... 26
4 - 2) Assurance responsabilité civile agricole ( MAMDA) ............................................................................ 27
5) Mortalité de bétail ........................................................................................................................................ 27
chapitre II : la situation de l’assurance agricole au Maroc ...................................................................................... 28
Section 1 : la situation mondiale .......................................................................................................................... 28
1) La situation mondiale – situation globale .................................................................................................... 28
2)la stratégie mondiale de développer le secteur ............................................................................................ 29
Section 2 : la situation au Maroc .......................................................................................................................... 29
1) la situation globale ....................................................................................................................................... 29
2) situation à la région Tadla Khénifra .............................................................................................................. 31
2-1) assurance des céréales .......................................................................................................................... 31
2-2) assurance d’arboriculture ..................................................................................................................... 32
Conclusion .................................................................................................................................................................... 34
Annexes ........................................................................................................................................................................ 35
Bibliographie ................................................................................................................................................................. 75
Liste des tableaux ......................................................................................................................................................... 77
Table de matière : ......................................................................................................................................................... 78

79
Résumé du projet :

L’assurance agricole reste l’outil le plus important de gestion des


risques pour les agriculteurs ; et peut sans aucun doute contribuer à la sécurité
alimentaire de la population aux pays en voie de développement .
Si l’assurance traditionnelle est trop coûteuse pour la plupart des petits
exploitants, les nouveaux offres de l’assurance agricole ont le potentiel
d’offrir des solutions prometteuses avec des primes plus faibles et des
indemnisations plus rapides. Cependant, il reste à développer le cadre
juridique concernant cet assurance ; en mesure de traiter les obstacles
importants pour étendre l’accès et la disponibilité de ces services, surtout que
la plupart des produits sont encore en phase pilote.
La mise en place d’un bon cadre de réglementation et de contrôle peut
permettre de surmonter beaucoup de ces obstacles et d’accroître l’accessibilité
à ces nouveaux produits d’assurance utiles aux petits agriculteurs.
En fait Ce domaine a cependant reçu peu d’attention, c’est pourquoi ;
notre pays est invité de bénéficier de l’ expériences de quelques pays qui ont
une longue et réussite expérience en matière de réglementation des services
d’assurance agricole, et de réfléchir aussi aux autres solutions possibles, selon
la spécificité de notre pays et notamment de notre région .
Mots clés :

Contrat , cadre juridique ; assurance ; Contrat d’assurance ; assurance agricole ;


sinistres ; assuré, assureur ; assurance multirisque climatique ; la grêle ; assurance
incendie des récoltes ; évaluation des dommages ; expertises ; indemnités.

Faculté Polydisciplinaire, BP : 592, Mghila Béni Mellal,

Tél : (+212)0523424685, Fax : 0523424597

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