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Royaume du Maroc

Centre Universitaire Guelmim.


Option : Economie

projet fin d’étude sous titre :

Economie sociale et solidaire


Exemple : Région Guelmim
Oued Noun

Réalisé par : Encadré par :


o Gouli Mohamed Dr. Mustapha Hamid Yaich
o Moutaoukal Ali
o Ouhammou Noureddine

2017/2018
A nos chers parents :
Rien au monde ne pourrait compenser tous les sacrifices qu’ils nous ont
consentis pour notre éducation, pour leur tendresse et amour profond.

A nos frères et nos sœurs :

Nous serons très heureux d’offrir ce modeste travail à tous nos frères et sœurs,
vous avez toujours fait preuve d’âme et de courage.

A nos amis :

A tous nos amis Pour leur sympathie, fidélité et soutien.

A nos chers professeurs :

Ce projet n’aurait probablement pas la forme actuelle sans l’aide de nos


professeurs.
La première personne que tenons à remercier est notre encadrant, Dr.

MUSTAPHA HAMID IAICH pour l‟orientation, la confiance et la patience qu‟a


constituée un apport considérable sans lequel ce travail n‟aurait pas pu être mené au bon
port. Qu‟il trouve dans ce travail un hommage vivant à sa haute personnalité.

Nos remerciements s‟étendent également aux personnels de l‟agence de


développement sociale de Guelmim et l‟office de développement de coopération et aux
adhérents des différentes coopératives pour leurs collaborations et soutien dans
l‟accomplissement de ce travail, à travers le remplissage du questionnaire.

Nous tenons à exprimer nous sincères remerciements à tous le corps professoral du


centre universitaire de sciences juridiques économiques et sociales de Guelmim qui nous
ont enseigné et qui par leurs compétences nous ont soutenu dans la poursuite de nos
études.

On n‟oublie pas nos parents pour leur contribution, leur soutien et leur patience.

En fin, on remercie tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de
ce travail.

Merci autre fois

1
Liste des abréviations
Abréviations Signification

ESS L‟économie sociale et solidaire

CNLAMCA Le Comité national de liaison des activités mutualistes, coopératives et associatives

SCIC les sociétés coopératives d‟intérêt collectif

ONG Organisation non gouvernementale

GIE groupements d‟intérêt économique

EN l‟Entraide nationale

ADS l‟Agence de développement social

ADA l‟Agence de développement agricole

ANDZOA l‟Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l‟arganier

PAGER le Programme d‟approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales

PNCR le Programme national de lutte contre la rage

PDRES Plans régionaux pour le développement de l‟économie sociale et solidaire

ODC L‟office du développement de la coopération

AMAPPE L‟association marocaine pour l‟appui et la promotion De la petite entreprise

ISBL Institutions sans but lucratif

MAMDA Mutuelle agricole marocaine d‟assurance

CNOPS La caisse nationale des organismes de prévoyance sociale

CMR La caisse nationale de retraite

AMO Assurance maladie obligatoire

INDH L‟Initiative Nationale pour le Développement Humain

FRFPE Le fond régional pour la formation et la promotion de l‟emploi

2
Sommaire
Remerciements
Liste des abréviations
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………6
CHAPITRE 1 : L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE (ESS) ET
LES DEVELOPPEMENTS DES TERRITOIRES LOCAUX

INTRODUCTION ................................................................................................. 9

Section 1 : ESS : Présentation : Définitions, concepts, principes

I. Définition de l’économie sociale et solidaire ............................................................... 10


II. Les principes de l’économie sociale et solidaire ......................................................... 11
III. Les concepts de l’économie sociale et solidaire .......................................................... 13
3.1. Economie plurielle .......................................................................................................... 13
3.2. Economie sociale… ........................................................................................................ 15
3.3. Economie solidaire .........................................................................................................16

Section 2 : L’histoire et l’évolution de l’économie sociale et solidaire au


Maroc

I. Origines et pratiques de l’économie solidaire au Maroc .......................................... 17


1.1. Avant la colonisation ...................................................................................................... 17
1.2. Pendant l‟ère coloniale....................................................................................................19
II. Evolutions des acteurs de l’économie solidaire au Maroc.........................................19
2.1. Une période de libéralisation : 19581973… ................................................................... 19
2.2. Une nouvelle période de contrainte : 1973-1984… ....................................................... 20
2.3. La période de renaissance : 1984 à nos jours… ..............................................................21

Section 3: L’économie sociale et solidaire et le développement local


I. Définitions : développement, développement local, solidarité .................................. 22
II. L’économie sociale et solidaire et le développement local au Maroc ....................... 22
III. La politique publique en matière d’économie sociale au Maroc .............................. 24

CONCLUSION .................................................................................................... 30

3
CHAPITRE 2 : L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE : LES
DEFIS DE LA PAUVRETE ET L'EXCLUSION

INTRODUCTION ..............................................................................................32

Section 1 : les coopératives comme une alternative pour vaincre la pauvreté


et l’exclusion sociale

I. La pauvreté et l'exclusion au Maroc ........................................................................... 33


1.1. La pauvreté… .................................................................................................................33
1.2. L'exclusion… .................................................................................................................. 34
1.3. De la pauvreté à l'exclusion… ........................................................................................ 36
II. Le rôle des coopératives dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale ...... 36
2.1. Les coopératives et le défi de la pauvreté ....................................................................... 37
2.2. Les femmes au cœur de l'ESS ......................................................................................... 38
2.3. La lutte contre l'exclusion sociale ................................................................................... 39

Section 2 : Les principales concrétisations de L’ESS au Maroc

I. Le secteur coopératif : … ........................................................................................... 40


II. Le secteur associatif .................................................................................................... 43
2.1 Etude du cas : la Région Guelmim Ouad Noun……………………………………….45

III. Le secteur des mutuelles… ......................................................................................... .46


IV. À propos du système de protection sociale au Maroc ................................................47

Section3 :L’intervention de l’Etat dans la reconnaissance de l’économie


sociale et solidaire

I. L’initiative nationale pour le développement humain« INDH »… .......................... 51


1.1. Contexte .................................................................................................................................... ..51
1.2. Fondamentaux… ........................................................................................................................ ..52
1.3. Objectifs… ................................................................................................................................. ..52
1.4. Ciblage Territorial: Urbain et Rural… .............................................................................53

II. La fondation Mohammed V pour la solidarité: Douze ans de lutte contre la précarité et
l'exclusion sociale ..................................................................................................................... 54
III. Le fond régional pour la formation et la promotion de l’emploi .............................56

CONCLUSION .................................................................................................... 58

4
CHAPITRE 3 : ETUDES EMPIRIQUES

INTRODUCTION ...............................................................................................62
Section 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ........................................ 63
Section 2 : cas coopérative « agricole AZZAOUIA » ....................................... .64
I. Introduction .................................................................................................................... …….64
II. Analyse des résultats du questionnaire ........................................................................... 66

CONCLUSION .................................................................................................... 77
CONCLUSION GENERALE ............................................................................ 79
Bibliographie ........................................................................................................ 80
webliographie ....................................................................................................... 81
ANNEXES ............................................................................................................ 82

5
L'économie sociale et solidaire désigne un ensemble d'initiatives économiques
à finalité sociale qui participent à la construction d'une nouvelle façon de vivre et
de penser l'économie à travers une diversité de projets dans les pays en voie de
développement.

Elle place la personne humaine au centre du développement économique et


social. La solidarité en économie repose sur un projet tout à la fois économique,
politique et social, qui entraîne une nouvelle manière de faire la politique et
d'établir les relations humaines sur la base du consensus et de l'agir citoyen.

De ce fait, l'économie sociale correspond à des types d'organisation avec des


statuts juridiques précis :

Les associations, les sociétés mutuelles, les sociétés coopératives, les


syndicats, les fondations.

D‟un autre coté l'économie sociale se compose des activités économiques


exercées par des sociétés, principalement des coopératives et des mutuelles, ainsi
que par des associations.

En effet, l‟objectif essentiel de l‟ESS est d‟interpeller toutes les instances,


afin de contribuer à l‟élaboration de recommandations pour une meilleure dignité
des populations en situation précaire et de prendre en compte leurs aspirations
profondes. Et dans ce cadre nous avons choisi « L’ECONOMIE SOCIALE ET
SOLIDAIRE » comme thème de notre mémoire, nous essayerons d‟apporter des
éléments de réponse à la problématique suivante :

6
- COMMENT L’ECONOMIE SOLIDARE CONTRIBUE A LA LUTTE
CONTRE LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE ?

Donc en général, nous allons aborder dans un premier chapitre ; Les


développements des territoires locaux, dont nous allons traiter la présentation,
les définitions et les concepts et également l‟histoire et l‟évolution de
l‟économie sociale et solidaire au Maroc, et dans un deuxième chapitre ; les
défis de la pauvreté et l'exclusion, dans ce dernier on va traiter les coopératives
comme une alternative pour vaincre la pauvreté et l'exclusion sociale ainsi que
des principales concrétisations de l‟ESS au Maroc.

Nous allons adopter dans un troisième chapitre la méthodologie utilisée


dans les cas que nous allons étudiés. Et finalement nous présenterons une
analyse des résultats obtenus pour couronner ce travail avec des suggestions
et des propositions instructives.

Les études de cas que nous allons étudiés, nous permettent de dégager
des résultats influençant la réussite des initiatives qui s‟appuient sur l‟ESS. Par
réussite, nous entendons ici que les coopératives ainsi amorcés parviennent à
mettre les bases d‟une amélioration des conditions de vie et des citoyens dans
les collectivités locales.

Ce projet vise à répondre à certaines questions ainsi formulées :

- Que savons-nous de la pauvreté au Maroc ?

- Quelles sont les personnes les plus touchées par ce fléau ?

- Comment l‟économie sociale et solidaire contribue à changer le regard de


la société sur les personnes qui vivent dans la pauvreté ?

7
CHAPITRE 1

Economie Sociale
et Solidaire
(ESS)
Et les
développements
des territoires
locaux

8
Si on parle couramment d‟économie sociale et solidaire, il serait en réalité plus

juste de différencier économie sociale et économie solidaire. Alors que la première


faite l‟objet d‟une définition précise par les statuts (elle regroupe des associations, des
coopérations, des mutuelles), la deuxième est un ensemble plus vaste et hétérogène
regroupent des initiatives ayant mis l‟humain et les rapports de proximité au centre de
leurs préoccupations. L‟économie sociale et l‟économie solidaire ont néanmoins de
nombreux points communs, notamment une histoire et des valeurs communes, qui
justifient que l‟on regroupe les deux au sein d‟une seule expression.
Nous ne développerons pas plus ce concept dans cette introduction. En effet, le
premier chapitre de ce mémoire est destiné à découvrir l‟économie sociale et solidaire
de manière globale et leur impact sur le développement des territoires locaux, nous
mettrons en évidence la politique publique adaptée en matière d‟économie sociale au
Maroc et le développement local de ce pays et nous nous interrogerons sur le contenu
d‟un développement local solidaire marocain.

Dans la première section en met l‟accent sur la présentation de concept étudié,


dans la deuxième section nous y étudierons brièvement l‟histoire de l‟économie social
et solidaire au Maroc et finalement on parle sur le poids de l‟économie sociale
solidaire dans le tissu marocaine, autrement dit nous démontrerons l‟hypothèse selon
laquelle l‟économie sociale et solidaire participe au développement local et prône une
vision plus solidaire de celui-ci et plus élargie.

9
SECTION 1 : ESS : PRESENTATION : DEFINITIONS, CONCEPTS,
PRINCIPES

I. Définition de l’économie sociale et solidaire

Le terme d‟Économie Sociale et Solidaire (ESS) regroupe un ensemble de coopératives,


mutuelles, associations, syndicats et fondations, fonctionnant sur des principes d‟égalité des
personnes (1 personne = 1 voix)1, de solidarité entre membres et d‟indépendance économiques.

ESS est un acteur majeur dans le dynamisme économique et social au Maroc, car il est
basé sur la création et la promotion de projets collectifs dans le cadre d'un modèle coopératif.
L‟économie sociale et solidaire est un nombre des initiatives importantes qui ont contribué à la
création de nouveaux emplois dans plusieurs domaines de la vie sociale, culturelle et
environnementale.

L‟économie sociale et solidaire est « l‟ensemble des aspirations économiques cherchant à


produire des biens ou des services à consommer et à épargner autrement de manière plus
respectueuse de l‟Homme, de l‟environnement et des territoires». Le ministère de tutelle la définit
ainsi dans le cadre de sa stratégie 2010-2020… Une définition large et qui peut intégrer toutes les
formes possibles d‟actions convergeant vers l‟objectif commun de valorisation de la production
pour améliorer la vie quotidienne de populations défavorisées.

Au Maroc, l‟ESS se trouve le plus souvent représentée à travers les coopératives, les
associations et les mutuelles.

Concernant le premier, des projets porteurs ont vu le jour et des outils ont été mis en place
pour combattre la pauvreté et l‟exclusion sociale. L‟intégration des petits producteurs dans le
tissu national a largement été promue, précisément dans le secteur de l‟agriculture où le Plan
Maroc Vert intègre résolument cette dominante.

Les statistiques révèlent également que l‟émancipation de la femme rurale (1.300 unités
pour 25.000 adhérents et un capital de 13 MDH) contribue fortement au

1
http://www.lyon.fr › Accueil › Economie › Economie sociale et solidaire

10
développement des coopératives au Maroc. La loi qui régit ce domaine est, par ailleurs, en
cours de validation.

L'objectif principal de l'économie sociale et solidaire est de renforcer la participation


de la société civile dans le développement durable et la création d'un réseau national de
solidarité en vue de promouvoir la participation à la construction économique et sociale au
Maroc et pour cela, vous devez spécifier les solutions de rechange appropriées pour
l'intégration des populations marginalisées à travers le développement d'activités
génératrices de revenus et renforcer le mouvement coopératif , et encourager les petites
entreprises et leur pleine intégration dans le marché.2

II. Les principes de l’économie sociale et solidaire :

La charte de l‟économie sociale élaborée par la Comité nationale de liaison des


activités mutualistes, coopératives et associatives (CNLAMCA), devenu le Conseil des
entreprises et groupements de l‟économie sociale ainsi que différents rapports, dont celui
d‟Alain Lipietz en 2000, a défini l‟économie sociale et solidaire selon un certain nombre de
critères qui font aujourd‟hui consensus : libre adhésion, lucrative limitée, gestion
démocratique et participative, utilité collective ou utilité sociale du projet, et mixité des
financements entre ressources privées et publiques.

 La liberté d’adhésion 3: nul ne peut être contraint d‟adhérer ou de demeurer adhérent d‟une
structure de l‟économie sociale. Ce principe est évidemment au cœur de la vie associative.

Dans le champ coopératif, il a une conséquence importante : les entreprises


coopératives sont nécessairement des sociétés à capital variable, car les salariés, qui sont
également des associés, doivent pouvoir librement vendre leurs parts à la coopérative s‟ils
veulent la quitter.

 La non-lucractivité individuelle : ce principe n‟interdit pas la constitution d‟excédents


financiers les coopératives, les mutuelles et certaines associations

2
http://www.alternatives-economiques.fr/la-definition-de-l-economie-sociale-et solidaire.
3
- http:// www.alternatives-économiques.fr.- www.eco.gouv.fr/cedef/économie sociale-et-solidaire--------POLANYI. KARL. La Grande
Transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps. Paris : Gallimard, 1993.419 pages (Bibliothèque des sciences
humaines) ISBN 26070-21332-3.- Economie social et solidaire : animation et dynamiques des territoires

11
disposent d‟excédents importants, mais il en interdit l‟appropriation individuelle.
Cette règle est absolue dans les associations, où aucun dividende ne peut être versé
aux adhérents. Elle est relative dans les coopératives, où les salariés peuvent
recevoir individuellement une part du bénéfice réalisé, sous la forme de participation
ou de dividendes.

Une coopérative ne peut en revanche être vendue et le fruit de la vente partagé entre les
coopérateurs.

 La gestion démocratique : les décisions stratégiques se prennent en assemblée générale


selon le principe « une personne = une voix ». Chaque membre compte pour une voix, quel
que soit son apport (en capital dans une coopérative, ou en temps dans une association).
 L’utilité collective ou l’utilité sociale du projet : une structure de l‟économie sociale est
nécessairement au service d‟un projet collectif et non d‟un projet conduit par une seule
personne dans son intérêt propre. Ce « collectif » peut être un territoire
: les sociétés coopératives d‟intérêt collectif (SCIC), par exemple, sont généralement
des outils de développement local. Il peut être aussi un groupe social : les mutuelles
et les banques coopératives se sont créées pour répondre aux besoins spécifiques des
artisans, des commerçants, des instituteurs, etc.4
 La mixité des ressources : les ressources de ce secteur sont soit privées (coopératives et
mutuelles), soit mixtes (associations). Les organismes de l‟économie sociale sont
indépendants des pouvoirs publics, mais ils peuvent être reconnus comme interlocuteur
privilégié dans la mise en œuvre de politiques d‟intérêt général (emploi, santé,
développement local, citoyenneté, solidarité Nord- Sud, etc.) et avoir droit en conséquence à
des subventions, des aides spécifiques à l‟emploi ou des avantages fiscaux.

* Parmi les principes de l‟ESS on trouve notamment :

* Un statut privé

* La primauté de l‟Homme sur le cap

4
http://www.atelier-idf.org/.../économie-sociale-solidaire/en-principes.htm.

12
* Un secteur économique à part entière qui œuvre sur le marché mais avec ses principes
propres.

* L‟indivisibilité des réserves : patrimoine collectif et impartageable

* Une finalité explicite au service de la collectivité : intérêt général et utilité sociale

* Un processus de décision démocratique : « une personne = une voix »

* Une autonomie de gestion

* Un ancrage territorial ou sectoriel

III. Les concepts de l’économie sociale et solidaire.


3.1. ECONOMIE PLURIELLE :

Le concept d‟économie plurielle renvoie à la lecture tripolaire de l‟économie que


propose Karl Polanyi. Il se base pour cela sur de nombreuses études ethnologiques pour
distinguer trois grands principes de comportement économique chez l‟individu, que l‟on
retrouve dans toute société :5

Le principe de marché (rencontre entre l‟offre et la demande de biens, en vue de


réalisations d‟échanges et sur une base de contrat, à des fins d‟intérêt financier).

Le principe de redistribution (présence d‟une autorité centrale qui a la


responsabilité de répartir la production en fonction de mécanismes de prélèvement et
d‟affectation).

En se référant à ces principes, l‟économie contemporaine peut-être décomposée en


trois pôles complémentaires :

Une économie marchande : dans laquelle la distribution de biens et de services est


essentiellement (mais pas uniquement) établie par le principe de marché.

5
http://www.alternatives-économiques.fr.- www.eco.gouv.fr/cedef/économie sociale-et-solidaire ------- POLANYI. KARL. La Grande
Transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps. Paris : Gallimard, 1993. (Bibliothèque des sciences humaines) ISBN
26070-21332-3.- Economie social et solidaire : animation et dynamiques des territoires

13
La pensée libérale résume l‟économie à cette seule économie marchande, qui a
tendance à devenir autonome vis-à-vis des dimensions sociales de la société.

Cette autonomisation peut être dangereuse car elle s‟érige ainsi en principe
régulateur de la société contemporaine.

Une économie non-marchand : dans laquelle la distribution de biens et de services


est essentiellement (mais pas uniquement) établie par redistribution. C‟est très Souvent le
rôle de l‟Etat dans nos sociétés contemporaines. Cette économie non-marchand a tendance à
pallier les manques de l‟économie marchande, en agissante tant que « pansement social »
aux conséquences néfastes du marché.

Une économie non-monétaire : dans laquelle la distribution de biens et de services


est essentiellement (mais pas uniquement) établie par réciprocité. L‟économie non
monétaire est souvent considérée comme la part « résiduelle » de l‟économie, celle qui n‟est
ni prise en compte par le marché, ni par l‟Etat. On retrouve ici les activités de bénévolat, de
don et de troc, qui sont totalement négligés par la vision libérale de l’économie
contemporaine.6

 Aspect marchand : autofinancement par vente de billets et recettes réalisées au bar.


 Aspect non-marchand : conventions avec les partenaires publics (ville, région, Etat…),
caractérisées par des subventions et des aides diverses.
 Aspect non-monétaire : implication plus ou moins indispensable de bénévoles dans la vie
associative, investissement « militant » des salariés.

La lecture tripolaire et plurielle de l‟économie semble donc très bien coïncider avec
les réalités d‟un lieu de musiques amplifiées, dont les activités ne relèvent pas uniquement
d‟une « marchandisation » des échanges. C‟est également dans ce schéma d‟économie
plurielle que s‟inscrit la perspective de l‟économie solidaire.7

6
http://www.alternatives-économiques.fr.- www.eco.gouv.fr/cedef/économie sociale-et-solidaire ------- POLANYI. KARL. La Grande
Transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps. Paris : Gallimard, 1993. op.cit
7
Idem

14
3.2. ECONOMIE SOCIALE :

On regroupe sous le terme d‟économie sociale des organisations qui ne sont ni


publiques, ni privées à but lucratif. Ce sont, en France, des groupements de personnes (et
non de capitaux, comme les entreprises « classiques » comme la SARL, la SA…)
s‟associant dans un but autre que de réaliser un profit.8

Ces organisations ont le droite dégager un « bénéfice », mais l‟affectation de cet


excédent est limité à la constitution de réserves afin d‟être réinvesti ; on ne distribue pas le
bénéfice aux actionnaires, comment SA, par exemple.

Ces organisations regroupent trois statuts, reconnus officiellement sous la bannière


«économie sociale » par le législateur en 1981:

* les coopératives (agricoles, de consommation, ouvrières, bancaires…).

* les mutuelles (d'assurance ou de réalisations sanitaires et sociales).

* la plupart des associations gestionnaires, dont les fondations sont un cas particulier.

Ce sont donc les statuts qui déterminent principalement l‟appartenance à l‟économie


sociale. Cependant, les organisations concernées doivent impérativement appliquer les
principes de gestion suivants pour être en règle avec la loi : liberté d'adhésion, non
lucrativité individuelle, indépendance à l'égard des pouvoirs publics, gestion démocratique
selon le principe « une personne, une voix » et enfin, primauté des personnes et du travail
sur le capital. Ces principes fondateurs différencient grandement l‟économie sociale de
l‟entreprise privée.

L‟économie sociale a une longue histoire en France, que l‟on peut faire remonter au
Moyen-âge. Aujourd‟hui, économie sociale et économie solidaire se rencontrent, se
confondent et s‟assimilent souvent. C‟est tout simplement parce que les initiatives récentes
d‟économie solidaire trouvent les statuts de l‟économie sociale particulièrement adaptés à
leurs activités. Les acteurs des deux « branches » seront regroupés en France dans les

8
http://www.alternatives-économiques.fr.- www.eco.gouv.fr/cedef/économie sociale-et-solidaire ------- POLANYI. KARL. La Grande
Transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps. Paris : Gallimard, 1993. op.cit

15
années 1980 sous le vocable économie sociale et solidaire, qui est aujourd‟hui largement
utilisé.

3.3. ECONOMIE SOLIDAIRE :

L‟économie solidaire est un mouvement remontant au XIXe siècle, qui a été fortement réactivé en
Europe depuis la fin des années 1970, face à la crise économique marquant la fin des Trente Glorieuses.
L‟économie solidaire représente de nos jours une réaction à l‟ultra libéralisme, à l‟individualisme croissant
de notre société et à la perte de sens de nombreuses activités économiques

9
http://www.alternatives-économiques.fr.- www.eco.gouv.fr/cedef/économie sociale-et-solidaire ------- POLANYI. KARL. La Grande
Transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps. Paris : Gallimard, 1993. op.cit

16
SECTION 2 : HISTOIRE ET L’EVOLUTION DE L’ECONOMIE SOCIALE
ET SOLIDAIRE AU MAROC

I. Origines et pratiques de l’économie solidaire au Maroc :


L‟économie solidaire au Maroc a ses racines dans la société marocaines depuis toujours.
Elle a géré la société marocaine depuis bien longtemps car elle émane d‟abord des valeurs de la
religion musulmane et de l‟esprit de solidarité aussi bien dans les familles que dans les tribus,
surtout à la compagne.

Ainsi on peut distinguer deux périodes différentes quant à la mise en pratique de


l‟économie solidaire au Maroc :

1.1. Avant la colonisation

Avant le XIXème siècle, des associations autochtones tel que des groupes tribaux ou des
conglomérations de grandes familles ont joué un rôle éminent dans la structure sociale ainsi que
dans la vie quotidienne : la mission collective, la solution des conflits sociaux, les foires
commerciales ont été organisées sur une base commune et solidaire.

Pendant cette période et jusqu'à nos jours le système social à la compagne s‟est basé à
travers le Maroc sur la tribu qui est solidaire dans toutes les circonstances même en cas
d‟affrontements : litiges de terre, crimes, …etc.

Du point de vue religieux, il est dit dans le coran des verstes « soyez solidaires ». « Aidez
vos proches, les pauvres, les nécessiteux », « Priez et acquittez-vous de la Zakat».10

Pour la Zakat, les riches aident les pauvres au mois de « achoura », selon des critères
déterminées par la religion musulmane et qui se basent sur le gain au la fortune de chacun. On
se base soit sur la fortune pour donner la Zakat en argent, soit sur le nombre de bêtes (ovins,
bovins, dromadaires) qu‟on possède et on la donne alors en bêtes, soit enfin sur la quantité
récolté en blé, orge ou maïs. Du point de vue social c‟est la Touiza qui est souvent pratiquée
surtout à la compagne.

Pour la moisson, les agricultures se mettent ensemble pour moissonner les champs à tour
de rôle. Après la moisson c‟est le même système qui est employé pour le battage avec le

10
Coran, Sourate 9, Verset 103,

17
rassemblement de plusieurs chevaux et mulets. Il en est de même pour les labours et une les
semences.

La Touiza est constitué un grand appui aux agricultures afin de les encourager à fournir
davantage d‟efforts par la réussite de leurs projets agricoles.11

Cette forme de solidarité était aussi ordonnée par les „„CAYDS‟‟ et chefs de tribus pour le
ménagement de pistes, la construction de canaux d‟irrigation pour le partage de l‟eau dans les
terres irriguées. A cet effet, il y avait une collecte faite par les gens aisés pour l‟achat des
matériaux ; cela était fait pour le bien collectif. Grace a ceci, l‟infrastructure économiques voit
le jour est permet un certain développement.

La Touizaest aussi pratiquée dans les villes, les bidonvilles et villages, entre parents et
personnes d‟une même tribu. Dans les familles aisées, on vient en aide aux proches pour leur
entretien, pour les nécessiteux, pour les mariages les funérailles ou a toutes autres occasions.
Dans les familles ceux qui travaillent prenant en charge les plus vieux, leurs frères et sœurs
jeunes ou en chômage. C‟est grâce à cette solidarité que les gens survivent. Aussi, dans une
famille marocaine, quand le père décide, ou qu‟il touche un revenu insuffisant pour faire face
aux besoins de sa famille, c‟est l‟aîné de ses enfants qui travail et qui prend en charge toute sa
famille. Il « se sacrifie » pour elle, surtout pour permettre à ses frères et sœurs de poursuivre
leurs études.

Les formes de solidarité au Maroc sont nombreuses et essentielles dans les relations
humaines.

Outre la Touiza, ils existent d‟autres associations autochtones comme la « jemaa »


« l’agadir », « la mousharaka » ou encore « le mouzaraa » qui étaient fondés sur la loi
islamique ou les coutumes berbères.

Ses associations bénéficiaient au niveau du financement de donations privés ou de


fondations religieuses dans les zones urbaines et rurales.

Ce qui est remarquable, c‟est la résistance de telles formes d‟institutions, comme la « jemaa
» avec les mêmes préoccupations, notamment dans le haut Atlas et le Sous. Elles participent à
l‟électrification et l‟alimentation en eau potable des Douars, exemple : Douar
« AytYahya » et Douar « Ayt sidi Insaad ».
11
Article MOHAMED, JOUAHRI « Une illustration symbolique des valeurs de solidarité et d‟entraide entre les agriculteurs marocains »,
journal le Matin Mardi 2 octobre 2012

18
La forme moderne des coopératives, héritée du protectorat français plus que des formes
communautaires marocaines, est peu investie par les mouvements sociaux. Malgré les limites
observées, de l'aveu même des autorités publiques marocaines

Les coopératives sont néanmoins désignées par les associations de développement et les
intervenants extérieurs (ONG étrangères, institutions internationales et de coopération
bilatérale) comme des formes privilégiées d'organisation du travail : elles servent à
institutionnaliser un projet à dimension économique auquel il y a volonté d‟attribuer une
tonalité sociale. Le phénomène coopératif reste cependant marginal, comptabilisant ainsi 3447
coopératives en 1999.

1.2. Pendant l’ère coloniale

La Notion moderne d‟association ou d‟ONG a été introduite au Maroc pendant la période


du protectorat français (1912-1956) par le dahir de 1941. Seuls les français et autres étrangers
avaient l‟autorisation juridique de créer des organisations. Cependant, depuis 1923 plusieurs
associations, groupes de musique, de théâtre et de sport ont vu le jour dans toutes les grandes
villes marocaines.

Les traits marquants ces associations de l‟ère coloniale c‟est leur fondation par des
militants, nationalistes, prédominance du discours « Salafi » et leurs orientation vers les
activités très populaires : sports, musique, théâtre, scoutisme…... montrent leur articulation
avec le nationalisme

II. Evolutions des acteurs de l’économie solidaire au Maroc :

Depuis l‟indépendance, l‟évolution des acteurs de l‟économie solidaire au Maroc a connu


trois phases distinctes :12

2.1. Une période de libéralisation : 1958-1973

Le droit d‟association a été institué, en premier lieu, par le dahir Royal du 15 Novembre
1958 et continue d‟être garanti par la constitution marocaine. Ce fameux dahir spécifie la
manière d‟exercer ce droit constitutionnel, en se basant sur des notions modernes et sur les
traditions séculaires du Maroc. Ses dispositions offrent un cadre juridique pour que toute
activité associative, comme action collective, puisse être institutionnalisée.

12
HACHMI BENTAHAR ET YAHYA YAHYAOUI « Revue marocaine d‟audite et de développement N 18, juin 2004 ; page : 9

19
En fait, cette période a été marquée par la création de plusieurs associations toutes les régions
de Maroc, situation qui va être limitée après par des aménagements apportés par le dahir de 10
avril 1973.

Il existe ainsi une mobilisation des associations, notamment au sein de l'ensemble de


celles qui sont membres de l'Espace associatif, pour demander une révision de cette loi et un
retour à l'esprit initial de la loi de 1958. Cependant, l'opportunité qu‟elles constituent, en termes
de prise en charge des questions sociales et économiques délaissées par l'Etat et en termes
d'image donnée à l'opinion publique internationale13, ne rend problématique la délivrance des
récépissés d'autorisation qu'à celles jugées peu conformes aux intérêts du Palais. Ce filtrage est
réel mais n'empêche cependant pas la création massive d'associations villageoises de
développement et d'associations à but social. La région du Souss-Massa-Draa en comptabilise à
elle seule 1337 selon un rapport réalisé en 2002 (Wilaya de la région du Souss-Massa Draa)
dont 90 % en milieu rural.

2.2. Une nouvelle période de contrainte : 1973-1984

Le dahir du 10 avril 1973 a restreint la liberté d‟association de façon plus significative.


Ses dispositions sont relatives au statut juridique des associations (l‟obligation de l‟autorisation
administrative), elles accordent aux autorités une plus grande discrétion de décision quant à la
légalisation de l‟ONG (la dissolution de l‟association est désormais du ressort des autorités
administratives auprès qu‟elle a été à la discrétion du tribunal provincial).

Malgré cet ensemble de restrictions juridiques imposées aux associations depuis 1973, un
grand nombre d‟associations ont vu le jour, la vie associative a continué de jouer un rôle
important dans le développement de la vie sociale et culturelle de pays.

Toutes les associations ne sont cependant pas issues de la libre initiative des individus.

Comme nous l'avons vu auparavant, au milieu des années 1980, l'Etat favorise la création
d‟associations régionales encadrées par des notables influents au sein de l'appareil d'Etat ou
issus des milieux d'affaires. Ces structures représentent une faible proportion de l'effectif : elles
sont actuellement au nombre de vingt, présentes dans chacune des régions du Maroc14Ces

13
Cet usage stratégique de la société civile par l'Etat est bien documenté désormais. DENOEUX G. et GATEAU L., 1995. L'essor des
associations au Maroc : à la recherche de la citoyenneté, Maghreb-Machrek, n° 150, p. 19 ; GHAZALI A., 1991a. Contribution à l'analyse du
phénomène associatif au Maroc in CAMAU M. (dir.), Changements politiques au Maghreb, Editions du CNRS, Paris, 373 p. et CATUSSE M.,
VAIREL F., 2003
14
Les plus influentes sont l'association Ribat al-Fath à Rabat, l'association Bou Regreg à Salé, l'association Fès- Saïss, l'association Grand
Atlas à Marrakech, l'association Sauvegarde, Promotion et Développement de la ville d'Essaouira, l'association Al-Mouhit à Assilah,

20
associations sont créées par le haut et ne reflètent donc pas l'engagement des citoyens (Bradley
et Manouvre, 1994). Il s'agit au contraire d'une volonté d'élargissement des élites durégime,
marquée par un profond esprit de corps qui révèle un mode de recrutement clientéliste du
Makhzen (Denoeux, 2002, p. 40).

2.3. La période de renaissance : 1984 à nos jours

Parmi les changements importants qui sont survenus au Maroc et qui ont contribué à
l‟émergence des associations, principales composants de la société civile, la crise financière du
milieu des années quatre-vingt et le programme d‟ajustement structurel (PAS) lancé par le
gouvernement en 1983, en entrainent un déclin du niveau de vie de large couche de la
population marocaine.15

De façon générale, la plupart des associations créées durant la dernière décennie


considèrent que les politiques appliquées par l‟Etat depuis l‟indépendance sont responsables
des problèmes économiques et sociaux du pays.

Actuellement conscientes que l‟Etat seul ne peut pas tout faire les associations ont opté et
choisi de s‟attaquer à la résolution de ces problèmes tout en gardant un plus grand degré
d‟autonomie afin de sauvegarder une certaine légitimité vis-à-vis de la population qu‟elles
représentent et de garantir une plus grande efficacité dans la défense de leurs intérêts.

Contrairement aux vieilles associations la seconde génération de l‟ONG se considère


comme faisant partie d‟un mouvement international plus vaste.

Les activités des deux générations d‟ONG différent également dans leur contenu. La
première génération cherche à s‟engagé dans des activités caritatives et étroitement concentrées
sur le culturel et le social. La seconde s‟engage normalement dans un nouveau type d‟activité,
tel que le développement communautaire, la santé, la protection de l‟environnement, la
promotion des petites et moyennes entreprises et les questions féminines.

15
HACHMI BENTAHAR ET YAHYA YAHYAOUI « Revue marocaine d‟audite et de développement N 18, juin 2004 ; page : 9, op.cit

21
SECTION3 : L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ET LE
DEVELOPPEMENT LOCAL

I. Définitions

Le développement est une «Combinaison des changements mentaux et sociaux d'une


population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit
net global." François PERROUX (1903-1987).
Le développement est donc un phénomène qualitatif qui joue sur les structures, les
mentalités, mais c'est aussi un phénomène quantitatif qui se manifeste par une augmentation
du niveau de vie.

Le développement local, aussi appelé développement à la base, est un processus


utilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités comme moteur du
développement économique. Il est prôné dans les pays en développement en complément
des mesures macroéconomique et des grands projets.16

La solidarité est un lien social d'engagement et de dépendance réciproques entre des


personnes ainsi tenues à l'endroit des autres, généralement des membres d‟un même groupe
liés par une communauté de destin (famille, village, profession, entreprise, nation, etc.). 17
II. L’économie sociale et solidaire et le développement local au Maroc

Au Maroc, l‟économie sociale et solidaire s‟est consolidée ces dernières années,


parallèlement au renforcement du processus de production et d‟échange et à l‟élargissement
de la sphère de distribution.

En effet, le tissu des coopératives de production de biens et de services s‟est accru et


renforcé de manière très significative, coopératives travaillant isolément ou regroupées sous
forme de groupements d‟intérêt économique (GIE), de syndicats ou d‟associations. Des
coopératives de produits agricoles, par exemple, sont ainsi devenues des mastodontes,
concurrençant/complétant de grandes firmes privées dans le secteur.

16
http://fr.wikipedia.org/wiki/Développement_local
17
http://fr.wikipedia.org/wiki/Solidarité_(notion)

22
De même, les réseaux mutualistes se sont consolidés dans plusieurs branches
d‟activités, telles que le transport, la couverture sociale, la santé, les services, etc. Il en est
de même des projets à vocation sociale et ceux relatifs aux activités génératrices de revenus,
renforcés depuis 2005 grâce notamment à la dynamique de l‟Initiative nationale du
développement humain (INDH). C‟est, ainsi que l‟INDH a réalisé, de la date de sa création
à nos jours, 22.900 projets au profit de 5,2 millions de bénéficiaires, pour un montant de
14,6 milliards de dirhams.

Dans cette dynamique d‟ensemble, des organismes publics d‟appui à l‟économie sociale
et solidaire, tels que l‟Entraide nationale (EN), l‟Agence de développement social (ADS),
l‟Age de développement agricole (ADA) dans sa filière de produits de terroirs ou l‟Agence
nationale de développement des zones oasiennes et de l‟arganier (ANDZOA), ont été créés
et renforcés. 18

Dans la sphère de financement, des fonds de financement ont été mis en place et les
associations de microcrédit se sont consolidées, dont la création du Centre Mohammed VI
de soutien à la micro-finance solidaire, constituant un espace de développement du
microcrédit et un observatoire de la micro-finance. Le tissu associatif s‟est davantage
développé.

On dénombre, en effet, plus de quarante-cinq mille associations en 2008, travaillant


pratiquement dans tous les domaines d‟activités, dont celles exerçant, même si le cadre
juridique d‟exercice d‟activité est inadéquat, dans la sphère de production de marchandises.
Des réseaux associatifs puissants se sont tissés, liés de surcroit aux partenaires étrangers
publics ou privés, multilatéraux ou non gouvernementaux.

Des textes législatifs et réglementaires, tels que ceux des certificats d‟appellation
d‟origine pour les produits agricoles par exemple, ont été produits et des organismes de
commercialisation et d‟appui à la consommation, comme Maroc Taswiq ( portant sur les
magasins solidaires) et Slow Food Maroc, ont été initiés. 19

18http://fr.wikipedia.org/wiki/Solidarité_(notion)
19ALLA, ELAYACHI, Ingénieur d‟Etat statisticien et Economiste "Economie sociale et solidaire et développement local au Maroc "

23
III. La politique publique en matière d’économie sociale au Maroc

Au lendemain de l‟achèvement de la mise en place du programme d‟ajustement


structurel et pour rattraper en partie les déficits sociaux enregistrés, les pouvoirs publics ont
mis en avant l‟amélioration des conditions de vie delà population. Plusieurs programmes
ont été lancés dans le but d‟améliorer l‟accès des populations aux services sociaux de base :
le Programme d‟électrification rurale global, le Programme d‟approvisionnement groupé en
eau potable des populations rurales (PAGER), le Programme national de lutte contre la rage
(PNCR), Barnamaj Aoulaouiyat Jtimaiya (BAJ), etc.

Par ailleurs, avec l‟avènement en 2005 de l‟Initiative nationale de développement


humain, les organisations de l‟économie sociale particulièrement les coopératives et les
associations, ont été appelées à jouer un rôle de premier plan. C‟est à elles que revenaient la
mobilisation et l‟organisation des populations potentiellement cible, l‟identification des
projets, la contribution au financement, la concrétisation ou l‟accompagnement des projets,
etc.
Conscients des enjeux de ce secteur qui s‟impose de plus en plus, les gouvernements
qui se sont succédés depuis 1998 se sont engagés, d‟une manière ou d‟une autre, à
promouvoir et le développement de l‟économie sociale et solidaire à travers différentes
interventions dont le développement d‟activités génératrices de revenus. Par exemple, la
déclaration du gouvernement qui a été investi en octobre 2007 précisait que «Le
gouvernement considère l‟économie sociale comme étant un domaine pouvant servir de
base à la création de nouveaux postes d‟emploi. […], nous allons œuvrer pour le
développement de ce secteur par la promotion des activités génératrices de revenus sur les
plans régional et local, et à travers l‟exploitation des potentialités et des ressources
humaines et naturelles propres à chaque région ».20
Un ministère (Affaires économiques et générales) s‟est chargé de piloter ces actions.
Il a ainsi élaboré, mis à jour puis actualisé, en concertation avec l‟ensemble des
départements et acteurs potentiellement concernés, une stratégie nationale pour le
développement des initiatives de l‟économie sociale et solidaire. Elle a été et est encore une

20
" ALLA, ELAYACHI, Ingénieur d‟Etat statisticien et Economiste ; ARTICLE "Economie sociale et solidaire et développement local au
Maroc"

24
feuille de route pour développer l‟économie sociale jusqu‟à l‟horizon de 2020. Les
principaux axes de cette stratégie, au nombre de sept, sont :

• renforcer et harmoniser l‟action publique en matière d‟économie sociale et solidaire, aux


niveaux national et régional.
• favoriser l‟émergence d‟une économie sociale et solidaire performante et structurée
capable de jouer pleinement son rôle en matière de lutte contre la pauvreté, la précarité et
l‟exclusion sociale.
• contribuer à un développement territorial intégré fondé sur l‟exploitation rationnelle et la
valorisation des richesses et des potentialités locales.
• améliorer la visibilité et la connaissance du secteur de l‟économie sociale et solidaire.

De façon plus précise et chiffrée, la stratégie a retenu les objectifs suivants :

• renforcer l‟adhésion de la population active aux coopératives, en augmentant le taux de


pénétration de la coopérative parmi cette population de3, 1 % actuellement à 7,5 % à
l‟horizon 2020.
• renforcer la contribution de l‟économie sociale et solidaire à la création de l‟emploi, en
augmentant le nombre de salariés des coopératives de 50 000actuellement à 175 000 à
l‟horizon 2020.
• améliorer la contribution du secteur à la création de la richesse, en augmentant sa part dans
le Pib de 1,6 % actuellement à 3,9 % à l‟horizon 2020.

Pour atteindre ces objectifs, la stratégie a précisé sept axes d‟intervention :

 Valoriser et promouvoir le produit de l’économie sociale et solidaire

Cet axe cherche à résoudre l‟un des principaux problèmes que rencontrent les
coopératives, principal acteur de l‟économie sociale. Il s‟agit de la valorisation du produit
de l‟économie sociale et solidaire et l‟amélioration de son attractivité afin d‟élargir ses
opportunités au niveau de la commercialisation. 21

21
ARTICLE "Economie sociale et solidaire et développement local au Maroc" ; Op.cit.

25
En effet, il est connu que malgré l‟originalité et la qualité des produits de l‟économie
sociale, ces derniers sont généralement mal ou insuffisamment valorisés sur le marché, donc
mal commercialisés. Ils ne trouvent ni leur créneau dans les canaux de distribution ni leur
place sur les rayons de la grande distribution. Lorsque ces produits réussissent à être
exposés, ils perdent face à la concurrence des produits industriels qui leurs sont
substituables. 22
De façon précise cet axe s‟articule autour de : l‟amélioration de la présentation des
produits de l‟économie sociale à différents niveaux : emballage, étiquetage,
conditionnement, etc. Des prototypes d‟emballage appropriés seraient mis à la disposition
des opérateurs pour les aider à s‟ajuster aux exigences des marchés.

• la création d‟un label distinctif pour les produits de l‟ESS.


• l‟identification et l‟encouragement des opérateurs dans la recherche et l‟adoption de
nouveaux créneaux à forte valeur ajoutée.

 Favoriser l’accès des produits de l’économie sociale et solidaire au marché

A cause des tailles des organisations de l‟économie sociale au Maroc, généralement


petites, et aussi de la faiblesse ou du non encadrement total de ces dernières, ces unités ne
maîtrisent pas les techniques de marketing.
Elles ne disposent pas non plus des moyens financiers ou logistiques nécessaires pour
accéder aux marchés intérieurs et encore moins à l‟exportation.
De ce fait, ces unités et leurs membres, sont exploités par des intermédiaires qui
s‟accaparent parfois des marges considérables. Dans le cas inverse-les produits de ces
instituions n‟arrivent pas sur les marchés, ce qui annule tout revenu attendu et place ces
unités dans des situations difficiles en terme de gestion. Cet axe de la stratégie, que les
responsables essayent de mettre en place, devrait alléger ce phénomène en veillant à :

• l‟organisation régulière de salons dédiés aux produits de l‟économie sociale aux niveaux
national et régional.
• le développement conceptuel puis la mise en place d‟une plate-forme pour le commerce
équitable.

22
Gérard, ANDRECK, et Mohammed ,Najib GUEDIRA, Directeur de l‟Agence marocaine pour le Développement Social. « Quelles
réalités pour quel avenir ? »Rapport pour Ipemed Novembre 2013

26
• l‟organisation de marchés itinérants régionaux pour les produits de l‟économie sociale.
• la promotion des boutiques du commerce solidaire.
• la promotion des produits de l‟économie sociale et solidaire auprès des entreprises
(chaînes de grande distribution, entreprises touristiques, sites touristiques, export…).

 Renforcer et organiser les acteurs de l’économie sociale et solidaire

Les institutions de l‟économie sociale ne disposent pas des ressources humaines


qualifiées et à jour en matière de marketing et de commercialisation.
Dans ce sens la stratégie propose :

• la mise en place d‟un dispositif d‟accompagnement et d‟encadrement pré et post création


au profit des acteurs de l‟économie sociale et solidaire.
Le but est d‟accompagner les porteurs de projets lors de la création et du développement
(démarches administratives, business plans, financement, formation, assistance
technique…).

• l‟encouragement et l‟accompagnement de l‟émergence d‟acteurs de référence en économie


sociale capables de jouer le rôle de locomotive pour le secteur.
• l‟encouragement et l‟accompagnement de la mise en réseau des acteurs de l‟économie
sociale et solidaire (regroupement de coopératives en unions, réseaux et espaces associatifs,
réseaux régionaux d‟économie sociale, etc.).

 Créer un environnement favorable au développement de l’ESS

Plusieurs actions sont envisagées dans ce cadre par cette nouvelle stratégie.
Elles sont disparates et diversifiées et cherchent à promouvoir l‟émergence de l‟économie
sociale à différents niveaux. Il s‟agit principalement : 23

• asseoir un cadre juridique simple et attractif pour les coopératives à travers la révision du
cadre juridique actuel en vue d‟alléger les formalités administratives de création et pour
instaurer de nouvelles règles de gouvernance permettant une meilleure rentabilité.

23
« Quelles réalités pour quel avenir ? »Rapport pour Ipemed Novembre 2013.Op.cit.

27
• chercher à diversifier les statuts juridiques des entreprises de l‟ESS (entreprise sociale,
auto entreprise, société à responsabilité simplifiée...).

• asseoir un cadre institutionnel efficace, en particulier la réadaptation des missions de


l‟ODCO à la réalité socioéconomique des coopératives et le renforcement de ses ressources,
la mise en place d‟une Commission nationale de coordination de l‟économie sociale et
l‟élaboration d‟une charte éthique pour le secteur.
• développer des outils de financement mieux adaptés aux caractéristiques des entreprises
de l‟économie sociale et solidaire.

 Favoriser l’émergence d’initiatives d’ESS sur les territoires

Il est connu que l‟économie sociale et solidaire est une économie de proximité. Elle ne
peut être développée que dans le cadre d‟une approche territoriale, partenariale et
participative. S‟inscrivant dans cette logique, la stratégie prévoit de : mener des diagnostics
territoriaux participatifs et de mettre en place des cartes des potentialités locales ; mettre en
place des programmes territoriaux intégrés pour le développement de l‟économie sociale et
solidaire.

 Faciliter l’accès des acteurs de l’ESS à la sécurité sociale

En plus de l‟encouragement des activités économiques créatrices de richesses et de


l‟emploi, l‟amélioration des conditions de vie des acteurs de l‟économie sociale passe par
l‟accès de cette catégorie à la couverture médicale et sociale. Dans ce sens, la stratégie
compte œuvrer pour faciliter l‟accès des opérateurs de l‟économie sociale et solidaire à la
couverture médicale. 24

A cet effet, la stratégie compte mettre l‟accent sur :

• l‟amélioration du taux d‟affiliation à la CNSS des salariés du secteur (information,


sensibilisation, accompagnement).
• l‟intégration des adhérents des coopératives dans les régimes de couverture médicale
existants.

24
« Quelles réalités pour quel avenir ? »Rapport pour Ipemed Novembre 2013.Op.cit.

28
• la promotion et l‟accompagnement de la création de mutuelles de santé adaptées à cette
catégorie de la population.
 Développer les outils de suivi et d’évaluation, de veille stratégique, de communication et
de partenariat
La mise en œuvre de la stratégie et l‟atteinte de ses objectifs nécessite un effort en
matière de communication et de sensibilisation sur l‟importance économique et sociale du
secteur, sur les enjeux dont il est porteur et sur son rôle dans la diffusion des valeurs de
solidarité, d‟entraide et de mutualité.

Dans ce cadre, l‟accent serait mis sur la production des connaissances, sur la
mobilisation de l‟expertise, sur la promotion de bonnes pratiques et sur la veille stratégique
et le suivi-évaluation. La stratégie prévoit de mettre en place un observatoire national pour
l‟économie sociale et solidaire, de développer la communication institutionnelle et le
partenariat avec les acteurs internationaux.

Ces activités sont initiées et pilotées par deux directions centrales, des études, de la
coopération et de la législation (DECL) et la Direction de l‟économie sociale (DES), en plus
de l‟Office de développement de la coopération (ODCO), qui est un établissement public
sous tutelle du ministère des Affaires économiques et générales.

Alors, nous pouvons dire que l'ESS enrichit le développement local par ses pratiques
et le questionne par ses valeurs. Un développement local solidaire serait pour nous celui qui
défendrait un autre modèle que celui du libéralisme : celui de l'économie plurielle, ou toute
la place serait faite aux initiatives de l'ESS. Et ou une attention toute particulière serait
accordée aux activités de l'économie solidaire qui, si elles peuvent paraitre isolées et
marginales, concourent à leur mesure au développement local. Pour aller plus loin, il serait
sans doute pertinent de différencier les apports de l'économie sociale et ceux de l'économie
solidaire.25

Enfin, un marketing social global est à initier pour promouvoir le développement


local et inscrire la région dans les destinations nationales et internationales souhaitées

25
« Quelles réalités pour quel avenir ? »Rapport pour Ipemed Novembre 2013.Op.cit.

29
En définitive, l‟économie sociale et solidaire en tant qu‟ensemble hétérogène

constitué par :(les associations, les fondations, les mutuelles, et les coopératives)
caractérisés par des valeurs communes, intervient pour répondre à des besoins délaissés
aussi bien par les services publics que par les entreprises privées.

De ce fait, l‟économie sociale et solidaire se base sur un certain nombre d‟acteurs


économiques qui ont pour objectif de renforcer les solidarités sociales, ainsi de développer
la valeur ajoutée sociale et ceci à partir d‟engagement citoyen.

En effet, l‟économie sociale et solidaire s‟inscrit également dans un contexte de


reprise économique favorable au développement local qui ne permettra pas néanmoins de
résoudre la totalité des difficultés des territoires en crise et ceci via :

-le renforcement et l‟harmonisation de l‟action publique, aux niveaux national et régional.


-le renforcement d‟adhésion de la population active aux coopératives, en augmentant le taux
de pénétration de la coopérative.

30
CHAPITRE 2 :
L’économie
sociale et
solidaire : Les
défis de la
pauvreté et
l'exclusion

31
L'un des plus grands défis est le taux élevé de la pauvreté. Au Maroc, comme dans tous
les pays du monde, la pauvreté sous ses différentes formes a toujours existé. Pour diverses
raisons et pour longtemps, elle n‟a jamais été désignée comme telle.
Il a donc fallu attendre le début des années 90 pour que les responsables reconnaissent à
la fois l‟existence et l‟étendue du phénomène. C‟est seulement pendant ces années que les
pouvoirs publics marocains ont accepté de parler explicitement de pauvreté et d‟exclusion
sociale. En effet, c‟est suite à la présentation par les institutions internationales de plusieurs
résultats très inquiétants sur le plan social que les responsables ont pris conscience de la
nécessité et de l‟urgence de s‟intéresser aux conditions de vie des couches pauvres.
Le rôle que jouent les coopératives, quel que soit leurs formes, dans le développement
du tissu productif marocain, n‟est plus à démontrer.
Durant ces dernières décennies, le travail coopératif s‟est vu érigé en un instrument
efficace pour la réalisation des objectifs du développement social à savoir la lutte contre la
pauvreté et la création d‟emplois productifs, décents et durables.
L‟essor que connait le travail des coopératives au Maroc est dû essentiellement à
l‟existence d‟un environnement socio-économique et réglementaire propice au développement
de ces activités génératrices de revenus et offrant des mesures incitatives et encourageantes
pour aider les personnes démunies ou appartenant à des groupes vulnérables à prendre
l‟initiative en créant de nouvelles coopératives ou en développant celles qui existent déjà.

L‟objectif de ce chapitre est de clarifier la panoplie des dispositifs de lutte contre la


pauvreté et l‟exclusion sociale mise en place par le Maroc, dans le cadre de l‟économie sociale
et solidaire à travers les activités génératrices de revenus, tout en proposant la synthèse des
réalisations de l‟ESS tentant de vérifier si ces activités génératrices des revenus sont
effectivement un impact de l‟amélioration des conditions de vie des marocains pauvres.
Et pour ce fait, on va répondre aux questions suivantes :
 Quel est le rôle des coopératives dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion
sociale ?
 Quelles sont les principales concrétisations de l’ESS au Maroc ?
 Et enfin, comment l’Etat a intervenu dans la reconnaissance de l’ESS ?

32
SECTION 1 : LES COOPERATIVES COMME UNE ALTERNATIVE
POUR VAINCRE LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIAL

I. La pauvreté et l'exclusion au Maroc

1.1. La pauvreté

Dans notre pays et notre ville réside le fameux phénomène de la pauvreté qui n‟a pas
cessé de torturer les gens, cultiver la haine et la vengeance entre eux et créer un déséquilibre
qui émane d‟un écart humain devenu aujourd‟hui un obstacle pour le développement
économique et social.

Le nombre des pauvres au Maroc est de 4,2 millions aujourd‟hui, soit un taux de 14,2%.
Le milieu rural est plus affecté que le milieu urbain : 22 % à la campagne contre 7,9 % dans les
villes. En considérant le seuil de pauvreté, le nombre des ménages vivant avec moins de 1745
DH par mois est de 667 000. Plus de 232 000 ménages en milieu urbain vivent avec un revenu
maximal de 1687 DH par mois pour un ménage moyen (5,6 membres) et 435 000 ménages en
milieu rural vivent avec 1 745 DH par mois ou moins pour un ménage moyen (6,4 membres).26

Toutefois, même si le taux de pauvreté a diminué en valeur absolue entre le recensement


de 1994 et celui de septembre 2004, l‟effectif des pauvres est resté quasiment inchangé, il a
même légèrement augmenté par rapport à l‟enquête sur la consommation de 2001.27

Face à cette situation, on se pose les questions suivantes : Comment peut-on lutter contre
la pauvreté ? Quels sont les moyens possibles permettant d'améliorer la situation sociale et
économique des pauvres ?

Le Maroc dispose désormais d‟outils précieux et détaillés qui rendent possible un ciblage
géographique des programmes de lutte contre la pauvreté, que ce soit sous forme de filets
sociaux ou d‟investissements générateurs de croissance, qui pourront s‟atteler de l‟INDH au
micro crédit.

Dans cette section on s‟interroge sur l‟innovation et la particularité que rapportent les
coopératives en tant que outil et moyen de lutte contre la pauvreté.

26
ARTICLE « la vie éco » SALAH AGUENIOU Résultats du recensement général de la population et de l‟habitat (RGP) de septembre 2004
27
ARTICLE de M. OMAR ZAHRAOUI, l‟université sidi Mohamed ben Abdellah Fès « Micro-finance et pauvreté au Maroc : Outils
d‟évaluation et Impact »

33
1.2. L'exclusion

L‟exclusion sociale peut être considérée comme une rupture avec le lien social, au sens, le
lien social étant défini comme le mode structurant propre à chaque société, celui qui en assure
la cohésion et maintient les formes de solidarité.

Deux modèles de solidarité, historiquement et spatialement marqués, ont été observés par
Durkheim : la solidarité qui caractérise les sociétés traditionnelles appelée "mécanique" et la
solidarité propre aux sociétés modernes dite "organique".28

La solidarité mécanique, organisée autour des pratiques communautaires, se fonde sur la


conscience collective. Elle est l'apanage de la société rurale traditionnelle qui tend ainsi à
reproduire à l'identique le modèle existant. Contemporaine des sociétés modernes
industrialisées, la solidarité organique ne s'organise plus autour d'une collectivité, mais à partir
de l‟individu. Celui-ci n‟est, cependant, pas pris isolément. Il est appréhendé dans sa dimension
macro-sociale, c‟est-à-dire rattaché ou détaché d‟une réalité sociale globale.29

Le phénomène d‟exclusion, en tant que fait social total, se situe à deux niveaux. Il ne met
pas seulement en évidence l'incapacité individuelle d'intégration ; il montre également, à un
niveau global, le dysfonctionnement d'une société qui se trouve dans l‟incapacité d'intégrer
certaines catégories d‟individus. Ces deux formes d'incapacité, individuelle et globale, agissent
de manière interactive. De ce fait, les facteurs d‟exclusion sociale sont nécessairement
concomitants de l'organisation sociale, de la culture, de l‟histoire et du niveau de
développement d'un pays.

L'exclusion sociale peut être, parfois, volontaire dans le cas du refus des normes et des
lois de la société dans laquelle on évolue (mouvements politiques ou religieux radicaux,
courants philosophiques ou culturels contestataires, refus de l‟idéologie dominante).
L‟exclusion est délibérée. Cependant, elle est généralement subie puisqu‟elle concerne des
sujets marginalisés ne pouvant répondre aux normes et valeurs érigées en ordre social.

On comprend, dès lors, toute la complexité du concept d‟exclusion sociale. C‟est un


processus en constante évolution du fait que les principaux facteurs reconnus qui génèrent

28AMINE DAFIR, La lutte contre l'exclusion sociale en milieu urbain » Université mohamed 5 souissi - Licence 2006
29 Rapporteurs : AMINA BALAFREJ, MOHAMED AYAD ET ABDELKHALEK TOUHAMI Rapport thématique « Pauvreté et facteurs d‟exclusion »,

34
l‟exclusion sociale (exode rural, analphabétisme, chômage, etc.) sont des phénomènes qui
interfèrent de manière fluctuante dans un cadre spatio-temporel en continuelle mutation.

Au Maroc, l'exclusion sociale est un phénomène essentiellement urbain, puisque les facteurs
qui la produisent massivement sont constitutifs de bouleversements sociétaux occasionnés par
un exode rural exponentiel.30

L'analyse détaillée de ces facteurs devrait permettre de mieux repérer les formes et les
facteurs d'exclusion qui sont actuellement les plus visibles.

Cette situation devrait perdurer puisqu'il est prévu que 64 % de la population vive en
milieu urbain en 2014, ce qui signifie une transformation radicale de la structure sociale
puisqu'en 60 ans, le rapport rural urbain se sera pratiquement inversé.

Il faut se garder toutefois de toute division manichéenne urbain/rural. Ce ne sont pas des
mondes étanches et cloisonnés qui évoluent parallèlement. Bien au contraire, de nombreux
facteurs externes et internes interfèrent entre ces deux types de société.

En 2005 et malgré de notables efforts accomplis de la part de l'État et de la Société civile,


force est de constater que non seulement ces objectifs ne sont pas atteints mais qu'à l'inverse, la
situation sociale s'est progressivement détériorée à l'intérieur du pays. L'État doit encore faire
face à un déficit patent en matière d'éducation, de santé, d'habitat et d'emploi, principaux
domaines générateurs d'exclusion.

L'une des principales raisons invoquées est d'ordre conjoncturel : à partir des années 82,
la mise en place du PAS a contraint l'État à privilégier les équilibres financiers au détriment de
la politique sociale interne.

Il n'en demeure pas moins que les politiques sociales instaurées par l'État devraient être encore
renforcées si on veut donner à tout individu (des deux sexes) le droit au travail, à l'instruction,
au logement et à une protection sociale. Ainsi pourrait-on diminuer sensiblement les cohortes
d'exclus.

30 Rapport thématique « Pauvreté et facteurs d‟exclusion »,


Op.cit.

35
1.3. De la pauvreté à l'exclusion

Il y a un seuil à partir duquel un individu passe d‟un état de précarité et de pauvreté à celui
de l'exclusion. Lorsque ce dernier n'a pas de support matériel concret (absence de travail, de
toit, environnement peu familier), qu'il est considéré comme inutile à la société, donc
socialement inexistant, quelle représentation peut-il avoir de lui-même ?

Plus les individus se sentent rejetés par une société dominante fondée sur des supports
matériels, plus ils se tournent vers ces supports immatériels qui leur confèrent une
reconnaissance sociale et un statut. Lorsque certains membres d'une société doivent, pour être
socialement reconnus et légitimés, se tourner vers des supports virtuels ou immatériels, (dérives
religieuses par ex) on peut se permettre d'affirmer qu'il y a un dysfonctionnement au sein de
cette société.

II. Le rôle des coopératives dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion


sociale
La coopérative peut être définie comme étant « un groupement de personnes
physiques qui conviennent de se réunir pour créer une entreprise chargée de fournir, pour leur
satisfaction exclusive, le produit et le service dont ils ont besoin et pour la faire fonctionner et
la gérer en appliquant les principes fondamentaux (les principes coopératifs) dont le but est
31 .
d'améliorer la situation socio-économique de ses membres » On peut se poser, à ce sujet,
deux questions :

 On se demande pourquoi créer une coopérative ?


Les individus s'orientent vers la création d'une coopérative lorsqu'ils sentent que leurs
moyens et la nature de leur travail ne leur permettent pas de travailler individuellement, suite
que le travail effectué nécessite de nombreuses opérations difficiles à exécuter par une seule
personne ou alors qu'il reviendrait trop cher ou les moyens matériels et financiers dont dispose
l'individu ne sont pas suffisants pour réaliser ses activités.

 Qu'est-ce qu'on entend par : l'amélioration de leur situation socio-économique ?

31 Ahmed MESKINE, Publié dans Jeunes du Maroc le 12 - 02 – 2008

36
La coopérative vise la satisfaction de tous les besoins de ses adhérents (comme
individus et comme chefs de familles) dans leur vie quotidienne. Pour cela, elle doit être
utilisée comme une méthode adéquate pour l'amélioration de leur situation socio-économique et
celle de leurs familles.

Ainsi, du point de vue économique, la coopérative leur permet d'acquérir les moyens de
production avec des coûts moins élevés et de diviser le travail entre les membres réalisant ainsi
un gain considérable de temps. Ce qui entraîne nécessairement la baisse du prix de revient,
l'amélioration de la situation matérielle des coopérateurs, la mobilisation de l'épargne
garantissant un niveau de vie convenable, résultat de l'accroissement du capital de leur
coopérative.

Du point de vue social, et après la réalisation de l'objet principal de la coopérative, il lui


incombe d'élargir ses buts afin de rendre des services sociaux à ses membres (éducation, loisirs,
consommation, habitat….). De ce qui précède, il s'avère que l'économie sociale est très
diversifiée, son champs d'action est très large et ses composantes/ses acteurs aussi. Par
conséquent, « l'entreprise sociale » fait partie intégrante du tissu économique dans son
ensemble que ce soit au niveau local ou au niveau national.

2.1. Les coopératives et le défi de la pauvreté

Les coopératives représentent l‟une des composantes majeures de l‟économie sociale.


Elles jouent un rôle important dans le développement socio-économique du pays en ce sens
qu'elles participent à la création d'emplois, à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion et à
l'amélioration des conditions de la femme en particulier dans le milieu rural32.

Les coopératives et leurs groupements constituent des acteurs importants dans les
nouvelles orientations du développement socioéconomique local au Maroc. En effet, le secteur
coopératif contribue de manière efficace à la création de projets générateurs de revenus et de
postes d‟emplois et participe à la résorption du chômage, en particulier dans le monde rural.

A fin 2008, le nombre des coopératives a progressé passant de 5.276 à 6.286 dont 738
coopératives de femmes, particulièrement dans le monde rural et régions difficiles d‟accès. Ces
coopératives féminines représentent 11,7% du total des coopératives à l‟échelle nationale. Le

32 Ahmed MESKINE, Publié dans Jeunes du Maroc le 12 - 02 – 2008. op.cit

37
secteur agricole prédomine le tissu coopératif avec 62,1% suivi de l‟Habitat 15,4%. Dans cette
répartition sectorielle, l‟artisanat qui arrive au troisième rang avec un taux de 12,3%. Les
coopératives d‟arganier constituent 2,3% du total, leur effectif a connu un accroissement
notable dans la mesure où il est passé de 97 en 2006 à 144 coopératives en 2008. Les autres
secteurs tels que la forêt, la pêche, le transport, l‟alphabétisation, etc.… ne constituent
ensemble que 7,9% du tissu coopératif marocain.

Par ailleurs, le nombre des unions de coopératives a légèrement progressé, sur 39


unions existantes, 29 sont issues du secteur agricole suivi de l‟artisanat, la forêt et la pêche. A
côté de ces unions, s‟ajoutent les Groupements d‟Intérêts Economiques (GIE), une forme
d‟agrégation des coopératives à vocation également commerciale et marketing, dont le nombre
actuel est de 4.33

2.2. Les femmes au cœur de l'ESS

Nombreuses sont les femmes rurales au Maroc à avoir pris leur destin en main en
adhérant à des coopératives purement féminines. Ces entreprises ont radicalement changé leur
vie, leur donnant leur propre revenu et renforçant leur confiance en elles.

Dans la région de Souss-Massa-Draa, par exemple, des milliers de femmes ont joint
leurs forces pour un projet arboricole. 34

"On n‟a pas de clubs féminins. Elles restent toute l‟année sans rien faire. D‟où l‟idée de
créer cette coopérative pour qu‟elles en bénéficient financièrement et rencontrent d‟autres
gens", a expliqué Khadija Benchich.35

"Dans notre campagne, un tel revenu pour une femme est intéressant. J‟ai senti que ma
vie a changé. Je ne suis plus totalement soumise. Je me sens forte et j‟ai beaucoup d‟estime
pour moi car mes efforts sont récompensés", explique Fatima, une mère de trois enfants.

"La coopérative m‟a permis de me libérer des corvées domestiques chez les gens.
Maintenant j‟apprends à lire et à écrire et j‟ai appris comment assurer la qualité des abandons.
La coopérative m‟a offert plus d‟autonomie. J‟ai pu visiter d‟autres coopératives dans d‟autres
provinces. J‟ai vu comment des jeunes filles et des femmes comme moi ont pu prendre leur

33Annuaire des statistiques sur les coopératives au Maroc, ODCO 2009


34PAR SIHAM ALI pour Magharebia à Rabat – 30/09/10
35Présidente de la coopérative d'Adrar

38
destin en main et aller de l‟avant pour le développement de leurs coopératives."

Selon les chiffres du gouvernement marocain, la proportion de coopératives tenues par


des femmes est passée de 2,14 pour cent en 1995 à 12,5 pour cent en 2010. Le Royaume compte
désormais plus de 7 000 coopératives, qui regroupent 360 600 membres.

2.3. La lutte contre l'exclusion sociale

Présentée habituellement comme l‟ensemble des associations, mutuelles, coopératives et


fondations qui la composent, l‟économie sociale et solidaire regroupe les activités économiques
exercées par ces mêmes institutions, selon des principes démocratiques et dont la première
finalité n‟est pas la rémunération du capital mais la réponse à des attentes non ou mal satisfaites.
Ces activités sont axées sur les initiatives de développement local, de réinsertion et de lutte
contre l‟exclusion sociale.

En résumé," c‟est l‟ensemble des actions, des activités et des politiques visant
principalement à répondre aux besoins sociaux de la collectivité dans son ensemble et plus
particulièrement les besoins des personnes défavorisées ou vulnérables."

Malgré l‟impact effectif des coopératives dans la création d‟emploi, la lutte contre la
pauvreté, l‟exclusion et surtout évaluer le poids émergent des coopératives dans le PIB national et
leur valeur ajoutée, on relève souvent des faiblesses liées à ces acteurs, se traduisant notamment
par :36

_ Absence d'un esprit entrepreneurial au sein d'un grand nombre de coopératives ;

_ Défaillances organisationnelle, fonctionnelle, socio-économique, financière, réglementaire,


etc.

_ Analphabétisme ;

_ Difficultés d'approvisionnement en matières premières ;

_ Absence d'encadrement adéquat ;

_ Difficultés en matière d'écoulement des produits…etc.

36
HACHMI BENTAHAR ET YAHYA YAHYAOUI « revue marocaine d‟audit et de développement »2004

39
SECTION 2 : LES PRINCIPALES CONCRETISATIONS DE L’ESS AU
MAROC

Cette Section est consacrée à une tentative d‟analyse en chiffres du secteur de l‟économie
sociale au Maroc. Nous nous y limitons à une présentation descriptive des données disponibles.
En effet ces dernières sont globalement limitées et disparates. Des analyses plus poussées,
comme celles qui approcheraient le poids et les impacts du secteur dans l‟économie nationale,
et qui constitueraient les principaux inputs d‟un éventuel compte satellite du secteur ne sont pas
disponibles. Ces mesures sont, selon les responsables du secteur, gourmandes en informations
et nécessiteraient des exploitations appropriées d‟enquêtes lourdes et coûteuses dont certaines
ont été conduites dernièrement au Maroc.
Dans cette présentation, chacune des trois catégories d‟entreprises de l‟économie
sociale est traitée à part, selon différentes dimensions, en tenant compte de ses spécificités.
L‟accent est mis sur le tissu coopératif pour lequel une information plus ou moins fiable et
structurée est disponible. Les autres composantes de l‟économie sociale, en l‟occurrence les
associations et les mutuelles sont traitées d‟une manière plus sommaire, faute de données.

I. Le secteur coopératif : Création de 1.406 nouvelles coopératives en


2013
Le nombre des coopératives nouvellement constituées et agréées dans le cadre de la
loi 24/83, durant l‟année 2013, a atteint 1.406 entités dominées par les coopératives agricoles
avec 73%. Ces nouvelles coopératives dotées d‟un apport de capital de 15.822.115,00 DH ont
mobilisé 18.771 adhérents et adhérentes dans plusieurs activités génératrices de revenu et à
travers toutes les régions du Royaume.

Ce rythme qui a atteint une moyenne de création de 117 coopératives par mois est dû,
d‟une part, aux campagnes de sensibilisations et de vulgarisations organisées par l‟Office du
Développement de la Coopération (ODCO) dans les milieux des petits producteurs, artisans et
jeunes diplômés, et d‟autre part, aux efforts conjugués de tous les intervenants concernés dans
le cadre des grands programmes de l‟Etat. Ce rythme annuel de création de nouvelles
coopératives s‟est vu multiplier par 5 en dix ans.37

37
http://www.odco.gov.ma (ODCO)

40
Par secteur, les coopératives créées en 2013 se répartissent selon l‟ordre suivant :
Agriculture : 982 ; Artisanat : 270 ; Denrées alimentaires : 35 ; Argan : 29 ; Habitat : 23 ;
Alphabétisation, Pêche, Main d‟Ouvre : 10 chacun ; Plantes médicinales et aromatiques : 9 ;
Exploitation des carrières : 7 ; Commerce de détail : 6 ; Forêts : 5 ; Tourisme : 3 ; Traitement
de déchets, Imprimerie-Papeterie : 2 chacun ; Consommation, Mines, Télécommunication : 1
chacun.
Géographiquement, lesdites coopératives sont implantées dans les régions suivantes :
Laayoune-Boujdour-Sakiat Al Hamra : 192 ; Taza-Al Hoceima-Taounate : 151 ; Guelmim-Es-
smara : 136 ; Souss-Massa-Draa : 134 ; Mekhnès-Tafilalet : 127 ; Fès-Boulmane : 99 ;
Marrakech-Tansift-El Haouz : 98 ; Tanger-Tétouan : 85 ; l‟Oriental : 73; Tadla-Azilal : 70 ;
Doukkala-Abda : 63 ; Rabat-Salé-Zemmour-Zaer : 58 ; Gharb-Chrarda – Beni Hssen : 39 ;
Chaouia-Ouardigha : 38 ; Le Grand Casablanca : 27 ; Oued-Eddahab-Lagouira : 16.

Côté genre, les femmes ont pu créer, durant 2013, 245 coopératives, dotées d‟un
capital de 1.060.900,00 DH, et représentant 17% du total des coopératives agréées dans la
même année, unissant ainsi 2.863 femmes, dont la plupart issues du monde rural.

Par ailleurs, ces dernières années ont enregistré un accroissement des coopératives
des jeunes diplômés constituant ainsi des opportunités de création d‟emploi. Le nombre actuel
de cette catégorie de coopératives a atteint 327 regroupant 3.628 adhérents avec un capital total
de 15.938.536,00. 3% de ces coopératives ont été constituées en 2013.

Il est à préciser qu‟avec ces nouvelles constitutions, le nombre des coopératives au


Maroc s‟élève, à fin décembre 2013, à 12.022 coopératives (contre 4.827 coopératives
seulement il y a 10 ans) mobilisant 440.372 adhérents et adhérentes et générant un capital de
6.432.571.116,00 DH.38

38
Site officiel de Le Conseil d’Administration de l’Office du Développement de la Coopération (ODCO)

41
Graphique 1 : Evolution du nombre de coopératives depuis 2010

evolution des cooperatives au maroc


20000

15000

10000 evolution des cooperatives au maroc

5000

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015

Graphique 1 : le graphique représente l’évolution des nombres des coopératives au Maroc


entre 2010 et 2015, en 2015 les nombre des coopérative s’élève à 15730 coopérative par
rapport a 7788 coopérative en 2010, une augmentation d’ environ 50%.

Graphique2 : Répartition des coopératives par secteur

1% 1% 1% 2% 1% 1% 0%
0%
0%
0%
1%
2%
Agriculture (H.R.A)
7% Artisanat
Habitat
16% Argane
Forêt
67% Plantes médicinales et aromatiques

Pêche

Graphique 2 :Représente la répartition des coopératives marocaines par les secteurs, on


constate que les coopératives agricoles se taillent la part du lion avec 67% des coopératives,
suivi de l'artisanat (16%), de l'habitat (7%) de la foret (2%), de l'argan (2%).

42
Graphique 3 : Répartition des coopératives par région

2 000 1 829 1 764


1 800 1 649
1 600 1 472 1 400 1 381
1 287 1 204 1 195 1 149
1 400
1 200 996
1 000
800
600 297
400
200
0

A partir de graphique 3, on ne constate que La région de Fes-meknes de 11,71% de


l’effectif total des coopératives, suivie par la région de Casablanca-Settat avec 11,29% ensuite la
Rabat -Salé -kénitra avec 10,5% suivie de la Tanger-Tetouan - Al Hoceima avec 9,4% puis la
région de Marrakech-Safi avec 8,96% et la région de Souss-Massa avec 8,84%. Soit au total
60,7%. Les six autres régions se répartissent inégalement les 39,3% qui restent.

II. Le secteur associatif

Les associations deviennent de plus en plus un acteur incontournable dans le


développement économique et social du Maroc. Leur rôle s‟est encore renforcé avec le
lancement de l‟INDH qui sollicite explicitement leur intervention à tous les niveaux : de la
proposition des projets à la participation dans les organes de gouvernance, en passant par
l‟organisation des bénéficiaires, la contribution au financement, la concrétisation et
l‟accompagnement des projets, etc.39
Néanmoins, en l‟absence de statistiques fiables sur le secteur, la dimension du tissu
associatif, sa structure et encore moins la valeur réelle de sa contribution à l‟économie
nationale, restent inconnues. À notre connaissance, il n‟existe à nos jours au Maroc aucune
étude sérieuse traitant le secteur associatif dans son ensemble. Il n‟existe donc pas de
39
http://www.odco.gov.ma

43
statistiques officielles exhaustives sur le secteur associatif qui permettraient de le décrire puis
de l‟analyser de façon convenable. Les initiatives en la matière, menées par certains organismes
nationaux et internationaux ou encore par des chercheurs, se sont focalisées sur des domaines
d‟activités particuliers ou encore sur des régions ou sur des localités bien déterminées.
Les statistiques les plus récentes, reprises dans Stratégie nationale de l‟économie sociale
et solidaire 2010-2020, montrent que le tissu associatif marocain est animé par pas moins de 50
000 associations. Ces dernières couvrent des branches très diversifiées. Une partie des activités
pourrait certainement être comptabilisée comme appartenant à l‟économie sociale. Il s‟agit
particulièrement des actions à caractère économique et social comme ce qui est développement
local (22 % des associations), le social «pur» (21 %) ou encore le culturel récréatif (22 %).
Si l‟on se base sur d‟autres estimations fragmentaires, il ressort que le nombre total
d‟associations serait d‟environ 40 000 en l‟an 2000 (au lieu de 50 000 avancé ci-dessus en l‟an
2010 environ). Elles couvriraient, d‟après une étude réalisée par l‟Association marocaine pour
l‟appui et la promotion de la petite entreprise (AMAPPE)40, l‟ensemble du territoire national.
Elles mèneraient leurs actions dans tous les domaines du développement : infrastructure de
base, électrification, alimentation en eau potable, protection de l‟environnement,
alphabétisation, éducation, santé, promotion de la petite entreprise, micro crédit, lutte contre la
corruption, etc.

Par ailleurs, dans le cadre d‟un projet de comparaisons internationales sur le secteur à but
non lucratif41, l‟Université américaine Johns-Hopkins a mené une première tentative en vue
d‟estimer l‟apport du secteur des Institutions sans but lucratif (ISBL), composé en grande partie
des associations qui constituent l‟une des composantes principales du secteur de l‟économie
sociale. Selon cette étude, au Maroc, le secteur sans but lucratif emploie un peu moins de 160
000 personnes équivalentes temps plein, ce qui représente près de 1,5 % de la population active
en 2002-2003.
L‟étude a révélé également que la société civile marocaine doit sa contribution au
développement du travail bénévole. La part de l‟équivalent travail à plein temps des travailleurs
volontaires dans l‟emploi généré par les organisations à but non lucratif est ainsi estimée à 53
% au Maroc, ce qui est largement supérieur à la moyenne internationale qui n‟est que de 38 %.
Toutefois, cette manière d‟analyser la contribution du secteur à la création d‟emplois par le seul
emploi direct créé est réductrice de son apport au développement économique et social du pays.
40
Annuaires des associations marocaines de développement, AMAPPE, Editions OKAD, octobre 2000
41
SALAMASAÏDI, STEFAN TOEPLER ET LESTER SALAMON, Le secteur à but non lucratif au Maroc, Université John Hopkins,
Edition Impérial, Rabat, Décembre 2003.

44
La contribution réelle du secteur associatif réside aussi et surtout dans ses effets induits, en
termes de richesses et d‟emplois indirects créés, à travers les projets qu‟il mène, encadre ou
appuie dans tous les domaines du développement. A titre d‟exemple, les 12 associations de
microcrédits agréées au Maroc ont octroyé, jusqu‟à 2005, plus de 2 millions de prêts, totalisant
ainsi 5,5 milliards de dirhams à plus de 450000 clients actifs.
Ces chiffres, certainement plus élevés aujourd‟hui, ont généré un nombre considérable
d‟emplois directs et indirects, beaucoup plus que les quelques 2000 emplois directs permanents
engendrés par ces associations42, emplois qui auraient à leur tour généré des revenu

2.1. Etude de cas : la Région Guelmim Ouad Noun :

Graphique 4 :Répartition des associations de la région de Guelmim Oued Noun selon la province

répartition des coopératives par province -


région Guelmim Oued Noun en 2015
Tan-tan
6%

Sidi ifni
12%
Assa zag
40%

Guelmim
42%

Le Graphique 4indique que le tissu coopératif de la région Guelmim Oued Noun est
regroupé principalement dans la province de Guelmim (42%), suivi par la province
d’Assa Zag (40%), Sidi Ifni (12%), et finalement Tantan 6% .

42
FLORENCE PEIER , Etude sur le bénévolat et le volontariat au Maroc, PNUD 2005.

45
 Le tissu associatif de la région du Guelmim Oued Noun:

Le nombre total d‟associations à caractère économique recensées dans la région de


Guelmim Oued Noun en 2015 s‟élève à 1157 coopératives totalisant près de 11015 adhérents.
Le nombre de bénéficiaires de leurs activités est estimé à 440000 personnes.
Les trois quarts de ces coopératives mènent leurs activités particulièrement dans la province de
Guelmim (42%) et la préfecture de Assa Zag (40%). Ces coopératives œuvrent dans plusieurs
champs d‟activité avec une prépondérance des domaines du développement et de
l‟infrastructure.43

Le nombre total des salariés employés par ces associations est estimé à 765 personnes,
soit 0,6 salarié en moyenne par coopérative. Quatre coopératives sur cinq déclarent n‟avoir
aucun salarié, et seules 7,7 % déclarent avoir à leur charge trois salariés et plus.

Les activités des coopératives de cette région reposent donc sur le travail bénévole en
particulier. L‟effectif global des bénévoles dans les coopératives de la région s‟élève à 28 000
personnes, soit en moyenne six bénévoles par coopérative.

III. Le secteur des mutuelles


Les sociétés dites d‟entraide ou mutuelles sont le troisième pilier de l‟économie sociale
au Maroc. Créées sous le colonialisme, les premières sont des mutuelles d‟assurance agricole.
Elles garantissent en particulier la mortalité du bétail et la grêle. Après l‟indépendance, les
agriculteurs marocains constituent des caisses régionales qui se fédèrent au sein de la Mutuelle
agricole marocaine d‟assurance (MAMDA). En 1919, naissent les mutuelles de santé pour les
fonctionnaires (ex. : Mutuelle de la police). Après l‟indépendance, les mutuelles se développent
largement, puis se regroupent au sein de la Caisse nationale des organismes de prévoyance
sociale (CNOPS).

Aujourd‟hui, le secteur est dominé par les mutuelles du secteur public, animé par plus
de cinquante institutions (52 en 2010). La moitié de celles-ci sont des mutuelles de couverture
sanitaire. Huit parmi elles sont publiques, regroupées au sein de la CNOPS. 43 % des sociétés
de cautionnement mutuel opèrent dans les secteurs de l‟artisanat. Onze de ces mutuelles

43
Les statistiques présentées et analysées dans cette section proviennent de l‟étude sur l‟économie sociale dans les régions du Souss-Massa-
Darâa et de l‟Oriental, réalisée en 2004-2005 par la Direction des Etudes, de la Coopération et de la Législation, Département de l‟Artisanat et
de l‟Economie Sociale

46
regroupent quelques 8 840 artisans. On retrouve aussi 6 mutuelles dans le secteur du transport
qui regroupent 8 979 exploitants de voitures de transport. Trois mutuelles sont actives dans le
secteur de la pêche et couvrent un peu moins de 700 pêcheurs. Il y a aussi 2 mutuelles pour les
petites et moyennes entreprises avec 517 commerçants et jeunes promoteurs. On dénombre
enfin 3 mutuelles d‟assurance, la Mutuelle agricole d‟assurance (MAMDA), la Mutuelle
d‟assurance des transporteurs unis (MATU) et la Mutuelle d‟assurance sur les accidents de
route et de travail.

IV. À propos du système de protection sociale au Maroc


Au Maroc, la prévoyance sociale est assurée par plusieurs institutions. Dans le secteur
privé, ce rôle est joué par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse
interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR). Dans le secteur public, ce rôle est assuré par
la Caisse marocaine de retraite (CMR), le Régime collectif d‟allocation de retraite (RCAR) et la
CNOPS.
Le secteur semi-public qui couvre des offices, des établissements industriels, commerciaux
et bancaires (l‟ONE, la Régie des tabacs, la Banque du Maroc, l‟OCP et l‟ODEP) est couvert
par des régimes autonomes et des caisses internes. Certains de ces organismes sont en train de
passer à d‟autres régimes. Sur cette base, et à partir des chiffres de ces organismes, la
couverture sociale au Maroc toucherait moins de 20 % de la population.

47
SECTION3 :L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS LA
RECONNAISSANCE DE L’ECONOMIE SOCIAL ET SOLIDAIRE

L‟Etat est un lieu d‟action collective qui fédère des communes, des groupements de
communes, des organismes socioprofessionnels, des entreprises, des associations autour d‟un
projet commun de développement.

Autour de la notion de « L‟Etat » qui oppose au capitalisme dominant le potentiel local


d‟organisation. « Face à la logique du profit qui impose, soumet et détruit, les adeptes du
développement par en bas proposent une logique d‟autonomie ; c‟est à dire un mode alternatif
de développement endogène et localisé où l‟on compte sur ses propres forces »

L‟Etat apparaît comme un territoire particulièrement approprié pour mener une politique
de développement local solidaire et durable, répondre aux demandes sociales, créer du lien
social et de la cohésion sociale tout en créant des emplois pérennes.

Ce groupement de communes permet de fédérer les énergies et les moyens de


communes dont certaines très petites.

L‟objectif de l‟Etat est également de lutter contre la centralisation et la concentration de


la plus grande partie des activités économiques dans les grandes métropoles urbaines.

La proximité avec les citoyens permet de mener une démarche réelle de démocratie
participative et de mobiliser ainsi un capital de confiance très favorable à un développement
local solidaire.

Le Conseil de développement du pays Cœur de Flandre remplit une fonction


consultative et de proposition auprès de l‟instance de gestion du pays constituée d‟élus
politiques.

Il est « un lieu de débat public contradictoire, une force de proposition et une réponse
aux aspirations citoyennes ». 48

Les moyens dont dispose l’Etat pour promouvoir l’économie sociale et solidaire :

48
Opérateur : CODESPAR, « Plan stratégique pour le développement de l‟économie solidaire dans le pays de Rennes 2006- 2009 », Version
6 :24/05/2006

48
I. L’initiative nationale pour le développement humain « INDH »

L‟initiative nationale pour le développement humain : est une initiative novatrice au


Maroc Pour réduire la pauvreté, l‟exclusion sociale et la précarité, s‟inscrit dans une vision
globale du développement social et humain pour le pays. Pour participer à cette initiative
importante dans la lutte contre la pauvreté au Maroc, la Banque mondiale a décidé d‟ajouter
son appui technique (basé sur des expériences internationales semblables) et financier (un prêt
programme destiné à l‟investissement) aux efforts du Maroc et des autres bailleurs de fonds.49

« [...] L‟initiative nationale pour le développement humain n‟est ni un projet


ponctuel, ni un programme conjoncturel de circonstance. C‟est un chantier de règne [...]».50

L‟Initiative Nationale pour le Développement Humain, lancée par Sa Majesté Le


Roi Mohammed VI , à l‟occasion du Discours Royal du 18 mai 2005, constitue un référentiel
stratégique pour le développement social et une consolidation des acquis en matière de
démocratie, de décentralisation et de la promotion des conditions socio-économiques de la
population vulnérable et en situation de précarité.51

«[...]Cette initiative s'inscrit dans la vision d'ensemble qui constitue la matrice de projet
sociétal, modèle bâti sur les principes de démocratie politique, d'efficacité économique, de
cohésion sociale et de travail, mais aussi sur la possibilité donnée à tout un chacun de
s'épanouir en déployant pleinement ses potentialités et ses aptitudes.52

1.1. Contexte :

INDH: projet procédant d'une vision d'ensemble construite autour de trois axes
stratégiques constituant des choix politiques volontariste:

1. Processus politique de consolidation de l'État moderne : démocratie, État de droit, nouveau


concept d‟autorité, code électoral, statut de la femme, les partis politiques, etc.

2. Réformes et projets structurants, générateurs de croissance.53

49
Guide pour la mise en °œuvre du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural (mars 2006) Programme de lutte contre l‟exclusion
sociale en milieu urbain(février 2006)
50
Extrait du Discours de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005
51
Idem
52
Idem
53
http://www.indh.ma

51
1.2. Fondamentaux

L‟initiative nationale pour le développement humain s‟appuie sur cinq valeurs et cinq
principes :

Cinq valeurs Cinq principes


Dignité Proximité
Confiance Concertation
Participation Partenariat
Bonne gouvernance Contractualisation
Pérennité Transparence

Source : www.indh.ma

INDH: une vision innovante pour un objectif universel commun.

L’INDH a déclenché une dynamique exceptionnelle et vertueuse en faveur du développement humain.

L’INDH sied parfaitement avec les objectifs du millénaire ayant pour valeurs :

 le respect de la dignité de l’Homm


 la protection et la promotion des droits de la femme et de l’enfant,
 l'ancrage de la confiance des citoyens en l’avenir,
 l’implication et l’intégration de tous les citoyens dans le circuit économique du pays.
1.3. Objectifs :54
 Objectifs générales :

Développement humain par la lutte contre la pauvreté, l‟exclusion et la précarité conformément aux
Objectifs du Millénaire.

 Objectifs spécifiques

 Autonomisation des individus groupés notamment en association ou coopérative par la


génération de revenus et par l‟inclusion sociale, professionnelle et économique.

54
http://www.indh.ma

52
 Amélioration d‟accès aux infrastructures, services et équipements de base, dont ceux de
la santé.
 Renforcement des capacités.
1.4. Ciblage Territorial : Urbain et Rural.

264 quartiers ont été identifiés à partir des critères se rapportant :

 déficit en infrastructures sociales de base,

 taux d‟abandon scolaire élevé,

 taux de chômage important,

 présence d‟habitat insalubre,

 pauvreté et faible revenu des populations,

 taux élevé d‟exclusion des femmes et des jeunes,

 Absence d‟opportunités de formation et d‟insertion55

 403 communes rurales dont le taux de pauvreté est égal ou supérieur à 30% qui
sont marquées par :
 déficit en infrastructure de base,
 abandon scolaire élevé,
 pauvreté des populations,
 phénomènes d‟exclusion des femmes.
 Les acquis de l’initiative nationale pour le développement humain

Après plus de 4 années de la mise en œuvre d‟une nouvelle philosophie.

 Amélioration très sensible des conditions de vie de la population bénéficiaires


(réduction du taux de pauvreté de 14 à 9% au niveau national et de 36% à 21%
dans les communes rurales cibles de l‟INDH – HCP 26 juin 2008)
 Forte mobilisation autour de l‟INDH
 Ancrage de la culture de participation
 Dynamisation du tissu associatif
 Intégration des pauvres dans le circuit économique
55
http://www.indh.ma.op.cit

53
 Promotion de la situation de la femme
 Appropriation des populations de leurs propres projets

II. La fondation Mohammed V pour la solidarité : Douze ans de lutte


contre la précarité et l'exclusion sociale

La Fondation Mohammed V pour la Solidarité, créée sous la présidence effective de Sa


Majesté le Roi Mohammed VI en 1999 et reconnue d‟utilité publique (décret du 21 rabia I 1420
/ 5 juillet 1999), contribue avec les autres acteurs sociaux, à la lutte contre la pauvreté selon la
devise :
« Unis pour aider les démunis »

La Fondation Mohammed V pour la Solidarité bénéficie du statut consultatif spécial


auprès du conseil économique et social de l‟Organisation des Nations Unies56

Axes d’intervention :

 L’humanitaire : assistance aux victimes de catastrophes naturelles, soutien alimentaire


particulièrement pendant le mois de Ramadan, accueil des marocains résidant à l‟étranger,
soutien des programmes des associations.

 L’assistance des populations en situation précaire : initiation ou réalisation de centres


sociaux : centres de soutien et de promotion de la femme, maisons d'accueil et d'hébergement
d'enfants et de personnes âgées, foyers de jeunes filles, maisons d‟étudiants, structures
d'accueil, de formation et d'insertion des handicapés, complexes d'encadrement et d'animation
socioculturelle et sportive des jeunes, construction de centres de santé et équipement des
hôpitaux publics…

 Le développement durable : amélioration des infrastructures de base, alphabétisation,


éducation informelle, formation professionnelle, développement d‟activités et création d'unités
génératrices de ressources durables notamment au profit de la femme rurale.

 Soutien aux associations : soutien financier et logistique aux associations partageant les
mêmes objectifs et valeurs avec la Fondation.

56
http://www.indh.ma.op.cit

54
Projets ou programmes réalisés depuis la création de la Fondation à fin 2011 :

 Plus de 622 centres sociaux au profit des enfants, des handicapés, des femmes, des filles et des
jeunes

 63 actions et programmes d‟intervention humanitaire

 Construction de 13 dispensaires et centre hospitaliers

 Equipement de 51 hôpitaux régionaux ou provinciaux

 Contribution à 310 actions d'assistance médicale dans le rural et périurbain

 Réalisation de 141 projets et programmes de développement durable

 Développement au profit des associations de 42 programmes de formation et 34 projets


d'ingénierie sociale, en plus de leur octroi de dotations financières et de dons en nature.57

Depuis sa création en 1999, la Fondation Mohammed V pour la solidarité mène une


lutte sans répit contre la pauvreté et la précarité, en particulier en milieu rural, confirmant au fil
des années son statut d'acteur incontournable d'inclusion sociale et d'organisation soucieuse des
populations démunies, des hommes et des femmes en situation de vulnérabilité.

Depuis sa création il y a douze ans, la Fondation Mohammed V pour la solidarité ne


cesse de mener une lutte acharnée contre la pauvreté et la précarité.

Cet engagement tous azimuts au bénéfice des infortunés et des personnes vulnérables,
lui a permis entre autres d'accéder au statut consultatif spécial auprès du conseil économique et
social de l'ONU.

Durant ses douze années d'existence, la Fondation a œuvré sans relâche à donner un
contenu concret à l'ambition du Roi Mohammed VI d'ancrer l'action solidaire en tant que
comportement et culture.

Pour ce faire, elle n'a eu de cesse d'entreprendre des actions innovantes dans le champ
social, en mobilisant ses compétences et son savoir-faire et en nouant des partenariats avec
d'autres acteurs épris de la fibre sociale.

Ainsi, elle a engagé, à fin 2010, un total de 3,73 milliards de dirhams en faveur de plus
de 3 millions d'âmes dont des orphelins, des handicapés, des enfants abandonnés, des veuves et
personnes âgées, sans oublier les femmes et les jeunes qui continuent à occuper une place
privilégiée dans les actions de la Fondation.

57
http://www.fm5.ma/ , Copyright Fondation Mohammed V pour la Solidarité.

55
Chaque année, plus de 3.500 handicapés jouissent de toute l'attention et du suivi que
requiert leur état de santé dans des centres spécialisés, et 280.000 démunis ont pu bénéficier de
caravanes médicales de solidarité.

De même, la guerre qu'elle a déclarée contre la précarité, la déviation des jeunes et


l'analphabétisme avec comme la devise “Unis pour aider les démunis”, a permis également à
50.00 enfants de bénéficier d'un accompagnement éducatif, culturel et sportif, à 7.000 élèves
issus de familles défavorisées de poursuivre leur scolarité et à 4.150 jeunes de tirer profit des
programmes des centres de formation et de qualification professionnelle.

Ses actions destinées aux femmes ont permis aussi à près de 2000 d'entre elles de
bénéficier des services de ses centres socio-éducatifs et de formation, renforçant de la sorte leur
indépendance économique et leur présence au sein du tissu productif58

III. Le fond régional pour la formation et la promotion de l’emploi

L'objectif principal du Fonds Régional pour la Promotion de l'Emploi (FREPE), est de


lutter contre la pauvreté à travers le soutien de projets générateurs de revenus présentés entre
autres par les communes locales, les associations et les coopératives de la région, a eu lieu,
mercredi, lors d'une réunion d'information tenue au siège de la wilaya de Marrakech.
Ce fonds, dont la création intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la convention
de partenariat signée en mai 2004 entre la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, le ministère
du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, celui de l'Emploi et de la Formation
professionnelle, l'Agence du Développement Social (ADS) et le PNUD, ambitionne également
la promotion de l'activité génératrice de revenus à travers la réalisation de projets opérationnels
au profit essentiellement des femmes, des jeunes et des handicapés.

Le FREPE vise, en outre, la promotion sociale par la formation qualifiante des groupes
défavorisés, l'amélioration de l'accès des populations défavorisées aux services de bases liés à
la création d'activités économiques et la mise en place d'un mécanisme de concertation et de
coordination des actions menées par l'ensemble des partenaires nationaux et internationaux

58
http://www.fm5.ma/ , Copyright Fondation Mohammed V pour la Solidarité.op.cit

56
dans la région le FREPE se propose trois modes d'intervention pour le financement des
activités prévues, à savoir les avances remboursables, les subventions et les microcrédits.
L'octroi de microcrédits par le Fonds sera, quant à lui, géré par une institution spécialisée
ayant une expérience prouvée dans ce domaine en coordination avec l'unité de gestion du
FREPE mise en place par l'Agence du Développement Social (ADS), et dont la mission consistera
notamment à la mise en œuvre de la stratégie du Fonds, l'étude et le financement de projets, la formation au
profit des associations, des coopératives, des cadres administratifs, ainsi que des élus, l'appui aux
partenaires, le suivi et l'évaluation des projets et la coordination entre les différents partenaires locaux. 59

59
http://www.fm5.ma/ , Copyright Fondation Mohammed V pour la Solidarité.op.cit

57
Selon les dernières statistiques sur les coopératives, le nombre des coopératives a
évolué de 19,2% par rapport à 2006 (Réf : Annuaire des statistiques sur les coopératives au
Maroc, ODCO 2009). Cependant, cette évolution remarquable ne peut tout fois occulter les
contraintes auxquelles font face les coopératives tant en matière de gestion interne, qu'en
matière de concurrence à laquelle se livrent certaines d'entre-elles avec les grandes unités
économiques, s‟ajoutent à ceci également les difficultés ayant trait à la disponibilité des
matières premières et l'accès aux marchés.

Face à cette situation, plusieurs coopératives du même secteur se sont regroupées en


associations professionnelles, supposées représenter leurs membres, chose qui n‟est pas acquise
du fait que ce secteur associatif professionnel est mal outillé aussi bien en interne qu‟en externe
:

 Du point de vue interne, elles n'ont pas les ressources humaines et les capacités
modernes de communication suffisantes pour transmettre en temps réel des
informations utiles à leurs membres. En outre, leurs actions ne sont pas adossées à la
fourniture de services suffisamment attrayants pour être générateurs de ressources
propres et donc facteur de leur développement ;
 Du point de vue externe, elles n‟ont pas une connaissance assez approfondie de leur
secteur (surtout des aléas que provoquera l'ouverture des frontières) pour informer et
former leurs membres et les autres opérateurs en vue de les préparer aux changements
économiques qui les attendent.

Vu l‟importance de tous ces problèmes et leurs effets sur la viabilité de ces structures, il
est primordial d‟entreprendre un programme de développement des compétences des
coopératives, des unions et des associations professionnelles.

58
Programme proposé

Le Programme d‟Appui à la mise à niveau et d‟accompagnement du tissu coopératif que nous


désignons par « Programme Mouwakaba », a pour mission de :

 Relever les capacités des coopératives et groupements de commercialisation tant au


niveau organisationnel que concurrentiel et ce pour répondre aux standards
internationaux en terme de qualité. La consolidation des aptitudes organisationnelles et
la gouvernance des coopératives d‟une part ; la viabilité financière et commerciale
d‟autre part sont perçues comme les deux thèmes centraux de ce programme.
 Accroître la compétitivité des coopératives et renforcer leur capacité de mise à niveau à
travers l‟appui aux associations professionnelles qui les représentent.

Cet appui se matérialise par la consolidation des compétences opérationnelles de ces


associations notamment par :

 Le développement des services à offrir à leurs membres,


 L‟amélioration de leur représentativité,
 L‟accroissement des ressources propres générées par les services rendus,
 La mutualisation des actions,
 Le renforcement des instruments de promotion et de communication.

L‟appui du programme Mouwakaba peut prendre diverses formes : sensibilisation,


vulgarisation, alphabétisation fonctionnelle, formations transversales, échanges, appui à des
projets de mise à niveau et d‟actions en vue d‟améliorer la façon dont les coopératives, les
groupements de commercialisation et les associations professionnelles fonctionnent en ciblant
des éléments clés tels que : la gouvernance, les pratiques de bonne gestion, l'autosuffisance
financière, la rentabilité, la productivité, les bonnes pratiques de fabrication, la
commercialisation, la promotion,....

Le programme cible les résultats suivants :


 Renforcer les performances des coopératives, des groupements de commercialisation et
des associations professionnelles ;

59
 Appuyer les projets de mise à niveau des coopératives, groupements de
commercialisation et associations professionnelles ;
 Appuyer la mise en place de mécanisme de concertation et de coordination des actions
menées par l‟ensemble des partenaires nationaux et internationaux en faveur du tissu
Coopératif.

Et pour conclure, la démarche de Maroc Taswiq s‟insère dans la stratégie de promotion de l‟économie
sociale et solidaire qui vise à valoriser les produits des petits producteurs. Avec 7 804 coopératives
dénombrées fin 2010 et 380 144 adhérents en plus des associations et des mutuelles, le secteur de l‟économie
sociale dans son ensemble a généré près de 50 milliards de dirhams en 2011, d‟après une estimation
empirique du département de l‟économie sociale du ministère des affaires générales et de la gouvernance.
Depuis le lancement de l‟Initiative nationale de développement humain (INDH), l‟Etat fait un effort
important en amont pour regrouper les petits producteurs en coopératives et mettre à leur disposition des
outils et des
infrastructures pour valorisation de leurs produits.

60
CHAPITRE 3 :
Etudes
empiriques

61
Ce chapitre porte sur les initiatives de développement lancées par des

acteurs locaux qui mobilisent les ressources que procure l‟économie sociale et
solidaire (ESS).
Nous allons opter pour une étude de cas, « coopérative agricole
AZZAOUIA » cette dernière lance des projets visant à promouvoir la population
rurale dans une situation vulnérable.

Les résultats de notre recherche sur la coopérative en matière de l‟économie


sociale et solidaire dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et l‟exclusion
sociale constituent la base empirique du présent travail. Notre perspective met
moins l‟accent sur la situation des personnes pauvres ou exclues que sur les
processus qui provoquent cette situation dans divers types de territoire local.

Dans la première section nous allons traiter la méthodologie de la recherche


adoptée, ainsi dans deux autres sections consacrées à l‟etude de cas
et « coopérative agricole AZZAOUIA ».

Finalement nous allons synthétiser les résultats obtenus sous forme de


conclusion de ce chapitre.

62
SECTION 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

I. Techniques de collecte des données :

Les données de cette recherche ont été recueillies à travers deux démarches :

Un questionnaire d’enquête : « coopérative agricole AZZAOUIA ».

II. L’echantillon :

La population étudiée était composée des femmes impliquées et en voie de s‟impliquer dans la
coopérative agricole AZZAOUIA , Dans cette dernière l‟échantillon des personnes
représentatives de l‟ensemble des adhérents. Chacun à des caractéristiques spécifiques liées à la
dynamique avec ses partenaires et son contexte de développement.

Nom coopérative La région Objectif

coopérative agricole Guelmim Oued Noun La commercialisation des


AZZAOUIA Produits agricoles

63
SECTION 2 : CAS « COOPERATIVE AGRICOLE AZZAOUIA

I. INTRODUCTION

La province de Guelmim contient plus que 186000 têtes de bétail, dont 60% sont des brebis, ce
qui explique la place importante de la zone dans cette région.
Elle fournit plus que 52% de la production de la viande de la région de Guelmim.
« coopérative agricole AZZAOUIA » est une coopérative de celles-ci :

coopérative agricole AZZAOUIA est a été fondée en Août 2003, elle a pour objectif principal,
l‟encadrement des coopératives membres de l‟association, notamment par :
 L‟Encadrement technique des éleveurs.
 L‟organisation des voyages d‟échanges professionnels et de formation.
 La mise en place de circuits d‟insémination artificielle.
 L‟importation des génisses pleines.

64
 L‟approvisionnement des éleveurs en produits fourragers.
Elle offre aussi des services importants, dans la perspective de soutenir leurs adhérents. On peut
citer notamment :
 La vente des combustibles et les aliments de bétail.
 L‟importation des génisses pleines entre 1996 et 2010(639 têtes de bovins en
2010 dont 500 pour les coopérants).

La commercialisation du lait auprès des coopératives a une grande importance dans l‟économie
de la zone et sur le niveau de vie des ménages. Elle génère un revenu important pour les
éleveurs.

A cause de la sécheresse, Cette zone est aujourd‟hui confrontée à des problèmes liés au
développement du territoire :
 La pauvreté, la précarité et l‟exclusion sont les facteurs qui fragilisent la croissance,
surtout au niveau des couches les plus vulnérables qui s‟accélèrent ;
 La dégradation des ressources naturelles s‟amplifie ;
 Une migration massive vers les villes voisines et au-delà, a pour conséquence, de
provoquer un sentiment d‟abandon auprès des jeunes.

Et pour savoir l‟effet positif de la contribution des coopératives dans la lutte contre la
pauvreté et l‟exclusion sociale, on vous présente les résultats d‟analyse du questionnaire
(voir l‟annexe): l’échantillon = 30 personnes

65
II. ANALYSE DES RESULTATS

2.1. Informations personnelles

 La situation familiale :
67% des enquêtés sont mariés. Ils vivent dans un village qui béni le mariage être spectre
les mariés. (Les villageois disent que l‟homme doit se marier pour ne pas vivre seul).

3%
7% célibataire
23%
marié

divorcé

67% veuf

 L’âge :
50% des sondés ont entre 25 et 40 ans ; ce qu‟il signifie que la plupart des adhérents sont des
jeunes actifs qui souhaitent améliorer leur qualité de vie.

17%
moins de 25 ans
33%
entre 25 et 40 ans

plus de 40 ans

50%

66
 Savez-vous lire et écrire ?
Même si les conditions de vie ne les aident pas à poursuivre leurs études, 67% des
adhérents savent lire et écrire. Certains d‟entre eux ont appris dans le « djamaa » (mosquée).

33%
oui

67%
non

2.2. Avant d'accéder à la coopérative

 Quel était votre activité ?


67% travaillaient dans des activités agricoles, 13% était embauchés dans le
commerce dans les souks hebdomadaires et la population restante était au chômage.

20%
agriculture(terre)

13% commerce
autre
67%

 Etiez-vous très occupé ?


73% souffraient du vide et perdait leurs temps. Il n‟y a pas de centre ou
d‟autres activités que le travail agricole.

67
27%
oui

non
73%

 Aviez-vous un moyen de transport personnel?


Plus que 70% des enquêtés possèdent des vélos, ou, des chariots comme moyens de
transports personnels. La pauvreté les empêche d‟aller en ville, sauf, en cas
d‟obligation (urgences).

27%
oui

non
73%

 Pouviez-vous consulter un médecin ?


67% ne pouvait pas consulter de médecin en cas de maladie, car ils avaient très peu
de revenus voir pas du tout.
Pourtant 33% avaient la possibilité d‟être auscultés par un praticien. Ils avaient
d‟autres ressources financière (fils travaillant à l‟étranger).

68
33% oui

non
67%

 Etiez-vous respectueux les uns des autres ? (estime social)


73% estiment être respectés, car la religion est la base fondamentale de l‟attention mutuelle.
Elle favorise les liens entre les personnes de manière générale.

27%
oui

non
73%

2.3. L’implication dans la coopérative

 Comment avez-vous accédé à la coopérative?


40% ont la volonté d‟intégrer une coopérative, car ils ont pour objectif d‟améliorer
leur qualité de vie ainsi que de favoriser le développement du village.
20% des enquêtés ont l‟expérience dans ce domaine et connaissent bien l‟importance
d‟être adhérent.

69
7% invitation

20% 33% volonté d'intégration

expérience dans le
domaine
autre
40%

 Quand avez-vous accédé à la coopérative ?


Plus que 45% des sondés travaillent dans la coopérative depuis plus de 5ans et 27%
depuis la création, puisque la coopérative a été créé en 1986.

27% 27%
depuis sa création
entre 10 et 5 ans
moins de 5 ans

46%

 Quelles étaient vos raisons pour y devenir membre ?


60% ont accédés à la coopérative pour avoir un salaire, tandis que 7% d‟entre eux n‟y
travaillent pas tout seuls car ils souhaitent bénéficier des services de la coopérative
propose.

70
7%

33%
complément de salaire
avoir un salaire
autre
60%

 Quelles étaient vos attentes en devenant membre ?


Les adhérents attendent beaucoup de la coopérative. 17% des enquêtés désirent améliorer leur
habitat, et les autres 83% espèrent améliorer leur qualité de vie, que ce soit dans le domaine de
l‟instruction pour leurs enfants, pouvoir faire leur pèlerinage à la Mecque, et surtout avoir un
complément de salaire pour gérer au mieux les tracas du quotidien…Grosso modo, ils rêvent
d‟un avenir meilleur.

Améliorer ma maison

17% Voir mes enfants


continuer ses études

Laisser quelque chose à


mes enfants avant de
mourir
Avoir assez d'argent pour
aller à la Mecque

tout ça

83%

71
2.4. Les effets individuels du projet

 Quel est votre revenu à la coopérative jusqu’à maintenant ?


50% des sondés reconnaissent avoir un revenu de 100 .000 DHS depuis qu‟ils y ont
accès. Elle représente jusqu‟à maintenant, une rémunération très importante qu‟elle
puisse fournir.

7%
Moins de 10.000 DH

Entre 10.000 et 100.000 DH


50%
43%
Plus de 100.000 DH

 Est-ce plus ou moins qu’auparavant ?


93% des enquêtés gagnent plus qu‟auparavant ; c‟est un résultat positif pour ceux-ci,
car la plupart d‟entre eux n‟avaient aucune source de revenus.

7%

plus

moins

93%

 Que faites-vous avec votre argent ?


65% dépensent leur salaire pour les vivres. 20% en épargnent une partie afin de réaliser leur
projet ou de quitter le village pour mieux vivre en ville.

72
17% Dépenses quotidiennes

Dépenses
16% quotidiennes+Epargne

67% Dépenses
quotidiennes+Nouveau
projet

 Êtes-vous en mesure de répondre convenablement à vos besoins humains


fondamentaux et à ceux de votre famille ?
83% est capable de répondre convenablement aux besoins humains et fondamentaux de
leur famille. C‟est une conséquence normale de travailler dans une coopérative et d‟être
un homme responsable envers la famille et envers la société.

17%

oui

non
83%

 Dans la coopérative, Travaillez-vous régulièrement toute l'année ?


À cause de la récurrence des périodes de sécheresse, la baisse de la surface destinée à la culture
fourragère, la durée de la grossesse des vaches laitières ainsi que la hausse des aliments du
bétail, plus que 65% ne peuvent travailler régulièrement toute l‟année.

73
33% oui

non

67%

 Avez-vous appris de nouvelles choses en travaillant à la coopérative ?


90% des personnes interrogés ont tout appris en ce qui concerne l‟élevage des bovins,
l‟autonomie, ainsi que le travail d‟équipe ce qui a permis de favoriser les relations sociales.

7%

oui

non

93%

2.5. La famille

 Combien d’enfants avez-vous ?


45% des personnes interrogés ont des enfants entre 0 et 3 ans. C‟est une grande
responsabilité que d‟avoir des enfants en bas âge car ça exige toujours une amélioration
dans leur vie. Une stabilité financière est requise pour améliorer leur mode de vie.

74
entre 0 et 3 enfants
20%

47% entre 4 et 6 enfants

33%
plus de 6 enfants

 Est-ce que vos enfants vont à l’école s’ils sont en âge d’y aller ?
80% des sondés ont des enfants (filles et garçons) scolarisés. L‟importance de
l‟éducation chez les enfants est immense pour les parents. Ils veulent favoriser les
études afin qu‟ils puissent jouir d‟un meilleur avenir pour leur progénitures.

20%
non
seulement les garçons
les filles et les garçons

80%

 Travaillez-vous ?
Environ 55% des personnes interrogés travaillent dans l‟élevage bovin avec la famille
(les enfants et la femme) et c‟est un symbole de la collaboration de la famille
marocaine. Seulement 33% font travailler d‟autres personnes (en dehors des personnes
de la famille) avec eux avec l‟aide des machines modernes de matériel agricole.

75
13%
tout seul
33%
avec vos enfants et votre
femme
avec d'autres personnes
54%

2.6. Perception globale de la situation

 Est-ce que vous considérez que votre qualité de vie s’est améliorée depuis que vous
travaillez à la coopérative ?
Plus que 95% considèrent que leur qualité de vie s‟est améliorée depuis qu‟ils
travaillent à la coopérative. Ca confirme l‟importance de la coopérative dans la lutte
contre la précarité, le chômage qui engendre la pauvreté des familles ainsi que la
désertification dans les villages.

3%

oui

non

97%

 Selon vous, quels sont les besoins satisfaits ?


Selon les individus interviewés, l‟homme se consacre en priorité aux besoins les plus
fondamentaux et passe à la catégorie suivante qu‟une fois un type de besoin satisfait (à
l‟exception des besoins d‟estime).

76
120%

100%

80%

60%

40%

20%

0%

77
A partir des résultats obtenus chacune de ces coopératives a des finalités spécifiques et
approximatives à savoir :

1. Coopérative agricole AZZAOUIA est : Comme toutes les coopératives et comme nous
avons vus dans l‟analyse les résultats du questionnaire, la coopérative s‟active dans la
commercialisation des produits agricoles a une contribution importante dans l‟économie
nationale .En effet, elle joue un rôle important dans le développement de la région et surtout
la province de Guelmim.

On voit donc que la coopérative et dans le cadre de l‟économie sociale et solidaire, est
considérée comme une source de financement essentielle pour les éleveurs et les populations du
village. de ce fait, elle constitue une vraie source de financement pour les femmes tisseuses, en leurs
permettant de bénéficie de pas mal d‟avantage à savoir :

 Amélioration les conditions de vie,


 Pouvoir répondre convenablement aux besoins humains fondamentaux (la nourriture, la
scolarisation, la santé, …)
 L‟intégration dans la société et dans le marché de travail,
 Avoir un salaire et une épargne,
 L‟autonomie,
 Travailler en équipe. (le travail en collaboration).

 Promouvoir leurs situations familiales.


 Avoir un revenu.
 Travailler dans des conditions adéquates.
 l'amélioration de la situation de l'emploi de la femme rurale. (femmes devenir des entrepreneures
solidaires, d'avoir accès à des revenus relativement stables et de contribuer au développement
durable de leurs région).

 Formation de la femme rural au niveau personnel (les séances de l‟alphabétisation) d‟une part, et au
niveau professionnel (l‟intégration dans la coopérative) d‟autre part.
La diminution et la limitation des certains fléaux sociaux tels que : la pauvreté, déperdition scolaire,
l‟exclusion social …etc

78
Les messages les plus importants qui ressortent de cette recherche et des
études empiriques des coopératives dans les domaines de l‟économie sociale et
solidaire et en matière de lutte contre la pauvreté et l‟exclusion sociale sont les
suivants :

 La pauvreté reste un grand scandale au milieu rural au Maroc.

 Les politiques marocaines doivent mettre la lutte contre la


pauvreté et l‟exclusion sociale au cœur de leurs priorités.

 Ces actions doivent être coordonnées au niveau national.

 Les engagements sociaux pris par l'ETAT doivent être


effectivement mis en œuvre.

 Les personnes en situation de pauvreté doivent pouvoir


participer aux programmes et politiques les concernant, de
l‟élaboration à la mise en œuvre et au suivi de celles-ci.

 La société civile, les pouvoirs publics et les services sociaux


doivent travailler en partenariat dans les actions de lutte
contre la pauvreté et l‟exclusion sociale.

 Les coopératives devraient chercher à aller à la rencontre des plus


pauvres dans leurs programmes et contribuer toujours plus à
une meilleure connaissance et compréhension par la société
de la pauvreté et de l‟exclusion sociale au Maroc.

En résumé, le Maroc doit donner une place plus centrale et mieux


coordonnée à la politique sociale et à la lutte contre la pauvreté et
l‟exclusion sociale dans le cadre de la mise en place d'une politique
d‟économie sociale et solidaire efficace.
79
Bibliographie :
- ABDELKHALEK, TOUHAMI Pauvreté et facteurs d‟exclusion Edition 2005.

- AHMED, MESKINE, Publié dans Jeunes du Maroc le 12 - 02 – 2008

- ALLA ELAYACHI, Ingénieur d‟Etat statisticien et Economiste- "Economie sociale et solidaire et


développement local au Maroc" Écrit par Rapport pour Ipemed Novembre 2013

-POLANYI. KARL. La Grande Transformation : aux origines politiques et économiques de


notre temps. Paris : Gallimard, 1993.419 pages (Bibliothèque des sciences humaines) ISBN
26070-21332-3.- Economie social et solidaire : animation et dynamiques des territoires.

-CHRISTINE COLLETTE, benoit pigé, Economie sociale et solidaire : Gouvernance et


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- Article JACQUES, ALLARD Propositions fondamentales du système social, 1837.

- Article MOHAMED, JOUAHRI « Une illustration symbolique des valeurs de solidarité et


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- Article « la vie éco » SALAH AGUENIOU Résultats du recensement général de la


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- SALAMASAÏDI, STEFAN TOEPLER ET LESTER SALAMON, Le secteur à but non


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- http:// www.inhh.ma.

- http://www.fm5.ma/ , Copyright Fondation Mohammed V pour la Solidarité.

- http:// www.midipyrenees.fr/Le-fond-Regional-pour-l-emploi

81
ANNEXES

82
ANNEXE 1 : Questionnaire

1. Informations personnelles 3. L’implication dans la coopérative

 La situation familiale:  Comment avez-vous accédé à la coopérative?


 Célibataire  Invitation
 Marié  Volonté d'intégration
 Divorcé  Expérience dans le domaine
 Veuf  Autre
 L'âge:  Quand avez-vous accédé à la
 Moins de 25 ans coopérative?
 Entre 25 ans et 40 ans  Depuis sa création
 Plus de 40 ans  Entre 10 et 5 ans
 Savez-vous lire et écrire?  Moins de 5 ans
 Oui  Quelles étaient vos raisons pour y
 Non devenir membre?
 Complément de salaire
2. Avant d'accéder à la coopérative
 Avoir un salaire
 Quel était votre activité?  Autre (citez-le)
 Agriculture (la terre)  Quelles étaient vos attentes en
 Commerce devenant membre?
 Autre (citez-le)  Améliorer ma maison
 Etiez-vous très occupé?  Voir mes enfants continuer leurs études
 Oui  Laisser quelque chose à mes enfants
 Non avant de mourir
 Aviez-vous un moyen de transport personnel?  Avoir assez d'argent pour aller à la
 Oui (lequel) Mecque
 Non  Autres
 Pouviez-vous visiter le médecin?  Quelle différence y-a-t-il entre faire
 Oui chez vous et la faire à la
 Non coopérative ?…………………………
 Etiez-vous respectueux les uns des autres ? ………………...
(estime social)

 Oui
 Non

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4. Les effets individuels du projet
 Si oui ; qu'est-ce que vous avez appris ?
 Quel est votre revenu à la …………………………………………
coopérative jusqu’à maintenant ?
5. La famille
 Moins de 10.000 DH
 Entre 10.000 et 100.000 DH  Combien d’enfants avez-vous ?
 Plus de 100.000 DH  0-3
 Est-ce plus ou moins  4-6
qu’auparavant ?  Plus de 6
 Plus  Est-ce que vos enfants vont à l’école s’ils
 Moins sont en âge d’y aller ?
 Que faites-vous avec votre argent ?  Non
 Dépenses quotidiennes  Seulement les garçons
 Epargne  Les filles et les garçons
 Nouveau projet  Travaillez-vous
 Autre  Tout seul
 Êtes-vous en mesure de répondre  Avec vos enfants et votre femme
convenablement à vos besoins humains  Avec d'autres personnes
fondamentaux et à ceux de votre famille ?
6. Perception globale de la situation
 Oui
 Non  Est-ce que vous considérez que votre
 Dans la coopérative, Travaillez-vous qualité de vie s’est améliorée depuis
régulièrement toute l’année ? que vous travaillez à la coopérative ?
 Oui  Oui
 Non  Non
 Si non ; citez les raisons:
……………………………………………
 Avez-vous appris de nouvelles choses en  Selon vous, quels sont les besoins
travaillant à la coopérative ? satisfaits ?
 Oui  Besoins physiologiques
 Non  Besoins de sécurité
 Besoins sociaux
 Besoins d'estime et d'appartenance
 Besoins d'accomplissement

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