Vous êtes sur la page 1sur 2

Julien Théry-Astruc (Univ. Lumière de Lyon/CIHAM-UMR 5648, France).

Destruction du Temple, Nouvelle Alliance et transfiguration de la royauté capétienne : sur


le sens mystico-politique du procès des templiers.

Pour étayer l’hypothèse, que j’ai avancée il y a quelques années, d’un sens mystico-
politique sous-jacent à la persécution des templiers lancée par Philippe le Bel et ses
conseillers, on mettra en relation des éléments concernant les aspects suivants : le
christocentrisme de la royauté capétienne à partir du début du XIIIe siècle et sa propension à
se prétendre titulaire d’une Nouvelle Alliance avec Dieu (en particulier depuis le transfert des
reliques de la Passion dans la Sainte Chapelle, « nouvel Arche d’Alliance », sous Louis IX) ;
la vogue des prophéties et des traités eschatologiques dans l’Occident latin à la fin du XIIIe et
au début du XIVe siècle ; les preuves de l’intérêt particulier porté par les conseillers de
Philippe le Bel (en particulier par Guillaume de Nogaret) à la « prophétie des soixante dix
semaines » de Daniel, 9, 24-27, et, notamment, à l’interprétation de cette prophétie dans les
écrits d’Arnau de Villeneuve ; la prégnance des motifs bibliques de la Destruction du Temple ,
de l’Antéchrist et de l’Alliance dans les textes rédigés par des membres de l’entourage du
Capétien non seulement au cours de l’affaire du Temple, mais aussi dans le cadre d’autres
conflits avec la papauté à la même époque – en particulier à l’occasion des procès pour
hérésie intentés contre Boniface VIII avant et après sa mort (1303-1312).

Julien Théry-Astruc, archiviste paléographe, agrégé d’histoire et docteur, est


Professeur à l’Université Lumière de Lyon, rattaché au CIHAM/UMR 5648 (Histoire,
archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux).
Ses recherches portent sur les formes du gouvernement spirituel et temporel dans
l’Église au temps de la théocratie (XIIe-XIVe s.) et sur le gouvernement séculier, en particulier
en France et en Italie, à la même époque.
Il prépare actuellement un recueil de sources latines sur le procès du Temple, avec
leurs traductions, pour la collection des Classiques de l’histoire du Moyen Âge (Les Belles
Lettres) et un livre consacré à une relecture de l’affaire centrée sur les motivations de la
royauté française, à paraître chez Perrin. Concernant cette affaire, il a déjà publié :
– « Philippe le Bel, pape en son royaume », dans Dieu et la politique. Le défi laïque. L’histoire, 289,
2004, p. 14-17.
– « Allo scoppio del conflitto tra Filippo il Bello di Francia e Bonifacio VIII : l’affare Saisset (1301).
Primi spunti per una rilettura », dans I poteri universali e la fondazione dello Studium Urbis. Il
pontefice Bonifacio VIII dalla Unam sanctam allo schiaffo di Anagni, éd. Giovanni MINNUCCI,
Rome : Monduzzi (Archivio per la storia del diritto medioevale e moderno, 1), 2008, p. 21-68.
– « Procès des templiers », dans Prier et combattre. Dictionnaire européen des ordres militaires au
Moyen Âge, dir. Nicole BÉRIOU, Philippe JOSSERAND, Paris : Fayard, 2009, p. 743-750.
– « Le pionnier de la théocratie royale. Guillaume de Nogaret et les conflits de Philippe le Bel avec la
papauté », dans Guillaume de Nogaret. Un Languedocien au service de la monarchie capétienne,
éd. Bernard MOREAU, Nîmes, Lucie Éditions, 2012, p. 101-127 (version anglaise augmentée
« The Pioneer of Royal Theocracy. Guillaume de Nogaret and the Conflitcs betwwen Philip the
Fair and the Papacy », dans The Capetian Century, 1214-1314, dir. Hagar BARAK, William C.
JORDAN, Jenna PHILIPS, Turnhout : Brepols, sous presse).
– « A Heresy of State : Philip the Fair, the Trial of the ‘Perfidious Templars’, and the Ponticalization
of the French Monarchy », Journal of Religious Medieval Cultures, 39/2, 2013, p. 117-148
(version française : « Une hérésie d’État. Philippe le Bel, le procès des ‘perfides templiers’ et la
pontificalisation de la royauté française », dans Les templiers dans l’Aube, Troyes : La Vie en
Champagne, 2013, p. 175-214).
– « La fuite du commandeur des templiers de Lombardie », dans Trente nuits qui ont fait l’histoire,
Paris : Belin, 2014, p. 105-115.
– « ‘Les Écritures ne peuvent mentir’. Note liminaire pour l’étude des références aux autorités
religieuses dans les textes de Guillaume de Nogaret », dans La royauté française et le Midi au
temps de Guillaume de Nogaret. Acte du colloque des 29 et 30 novembre 2013, dir. Bernard
MOREAU, Julien THÉRY-ASTRUC, Nîmes : Éditions de la Fenestrelle, 2015, p. 243-248.
Autres publications récentes :
– « ‘Excès’, ‘affaires d’enquête’ et gouvernement de l’Église (v. 1150-v . 1350). Les procédures de la
papauté contre les prélats ‘criminels’ : première approche », dans La pathologie du pouvoir :
vices, crimes et délits des gouvernants (Antiquité, Moyen Âge, temps modernes, dir. Patrick
GILLI, Leyde : Brill, 2015, p. 164-236.
– « Introduction », dans Innocent III et le Midi (Cahiers de Fanjeaux 50), dir. Daniel LE BLÉVEC,
Michelle FOURNIÉ, Julien THÉRY-ASTRUC, Toulouse : Privat, 2015, p. 11-35.
– « Luxure cléricale, gouvernement de l’Église et royauté capétienne au temps de la ‘Bible de
saint Louis’ », Revue Mabillon, 25, 2014, 165-194.

Vous aimerez peut-être aussi