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TD techniques quantitatives

Inès Chapnoic

La loi du 11 germinal an XI (1803) fixait les calendriers et l’histoire antique comme seules
sources autorisées des prénoms. L’abolition de cette loi en 1993 a donné une liberté presque
totale aux parents dans le choix du prénom de leur enfant. Ce choix est encadré par les l’officier
d’état au moment de la déclaration de naissance, il peut saisir la justice s’il juge que le prénom
est contraire à l’intérêt de l’enfant.
Un prénom rattache l’enfant à sa famille, il raconte une histoire et représente une culture.
En France, les parents choisissent de moins en moins en prénoms français. De nouvelles
inspirations entrent en jeu, des prénoms tirés de la littérature, de film ou encore de séries, qui
suivent une certaine mode.
Le sociologue Baptiste Coulmont propose 4 documents sur les prénoms.
Nous sommes amenés à nous demander comment le prénom et le genre influence l’identité
sociale des individus.
Nous aborderons d’abord le prénom en tant que puissant marqueur social et venir nous pencher
sur la présence du déterminisme dans l’éducation.

Dans un premier temps nous analyserons le prénom comme un puissant marqueur social.

D’une part, le prénom reflète les origines sociales des individus. Il y aurait une causalité entre
le prénom et la réussite.

Le document 2 nous permet de visualiser cette causalité. Le nuage de point met en relation les
prénoms et les mentions très bien au baccalauréat en 2018. On s’aperçoit que les prénoms ayant
accédé à la mention très bien sont de type « bourgeois ».
La donnée la plus significative est celle de Garance, en effet, 37 Garance sur 150 (soit 25%)
ont obtenu la mention très bien.
Chez les garçons le prénom Augustin est celui qui a eu la plus forte de proportion, 59 Augustin
sur les 350 (soit 17%) ont obtenu la mention très bien.
À l’opposé on retrouve à gauche du nuage, les prénoms qui ont le moins accédé à cette mention.
15 Mohammed sur les 600 (soit 2,5%) et 25 des 500 Cassandra (5%) ont obtenu cette mention
au baccalauréat.
On peut en déduire qu’il y a bien une causalité entre les prénoms et la réussite scolaire. Les
prénoms bourgeois tels que Garance et Augustin se retrouvent à droite du nuage, à l’opposé de
Mohammed et Cassandra qui sont des prénoms de classe populaire.

D’autre part, le prénom porte un bagage culturel plus ou moins important.

En France, les deux cartes du document 1 nous permettent de voir que les prénoms bretons se
sont diffusés en France à l’inverse des prénoms basques qui sont restés concentrés uniquement
dans l’extrême Sud-Ouest. Il est important de rappeler que depuis la loi du 2 thermidor an II,
20 juillet 1794, le français est la seule langue de l’administration. Les bretons ont donc réussi à
rendre visible les prénoms bretons à l’état civil et à diffuser leur culture dans la région de la
Bretagne et dans le reste de la France.
Concernant l’immigration, les immigrés arrivent en France avec un prénom souvent
caractéristique de la culture du pays d’origine. Ces populations s’installent en France et donnent
par la suite des prénoms plus français à leurs enfants.
L’enquête Trajectoire et Origine permet de voir comment les prénoms changent sur les
générations. Le prénom Fatiha, devient Nadia pour ensuite donner Inès au bout de la troisième
génération d’immigrés. Ce désir de vouloir franciser ces prénoms ramène au principe
d’assimilation, le désir de vouloir adopter une culture différente de la notre afin de s’intégrer.
Un prénom peut également être porteur de préjugés ou encore être mal vu, les parents décident
donc d’épargner ces difficultés à leur enfant en francisant leur prénom.
Depuis que la loi sur les prénoms a été abandonnée, la population majoritaire s’éloigne
également des prénoms français en allant chercher d’autres cultures via les médias qui
véhiculent des informations qui rendent les personnalités publiques à la mode.

Dans un second temps nous allons souligner la présence du déterminisme dans l’éducation

D’une part, l’origine sociale d’un prénom présage la réussite.

Comme évoqué dans la première partie, le prénom a un lien de causalité avec la réussite
scolaire. En effet, le décalage entre prénom bourgeois et populaire montre des différences de
niveau. Un prénom peut avoir une connotation péjorative selon la personne qui se trouve en
face. Il existe des discriminations envers certains types de prénoms, Maghrébins ou Africain,
qui prennent la forme de préjugés. Comme mentionné dans le document 4, les employeurs ont
une mauvaise image des prénoms d’immigrés. Cela signifierait donc que le choix d’un prénom
est essentiel à l’avenir d’un enfant. Certains écrivains aiment dire que l’enfant est condamné
par les choix de ses parents. Un prénom peut amener à de l’harcèlement, des moqueries dans la
cour de récréation à la vie professionnelle et sociale. Un prénom incarne une personnalité, que
l’enfant va se comporter de façon à être fidèle au choix de ses parents. Il existe des préjugés
dans les deux sens. C’est-à-dire que mes prénoms portent des attentes superficielles, certains
prénoms sont associés à des physiques, des attitudes ou des traits de caractères.

D’autre part les systèmes scolaires produisent des inégalités sexuées.

Un contraste est à relever entre les documents 2 et 3. Le document 3 met en lumière l’avancé
scolaire des garçons par rapport aux filles. On remarque que les garçons sont plus aptes à sauter
une classe, on retrouve la même tendance en filière générale (économique, scientifique et
littéraire) cependant en filière technologique les régressions linéaires des filles et des garçons
se croisent.
Ce constat vient contrer les résultats du document 2, à savoir sur la mention très bien au
baccalauréat où les filles y ont plus accès que les garçons.
Cela suppose donc une sur valorisation des garçons par le système scolaire. Puisque les garçons
sautent plus souvent une classe que les filles alors qu’ils ont le même niveau scolaire, il parait
évident de pointer ce paradoxe du doigt. Les garçons sont valorisés dans le processus scolaire,
ils sont plus souvent dirigés vers de grandes études.

On peut donc en conclure qu’un enfant est porteur d’un projet, celui que ses parents voient à
travers lui. Le choix d’un prénom doit être encadré, ces dernières années de nombreuses affaires
ont fait le tour de journaux, il est maintenant interdit d’appeler son enfant après une marque.
Les dernières élections se sont intéressées à cette question, mais les nouveaux prénoms sont
adoptés dans le langage des français.

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