EN

COUVERTURE

Eternel
solitaire
Poète impeccable et critique d’art de premier ordre, dandy Charles Baudelaire enfant.
provocateur pratiquant l’art aristocratique de déplaire,
Charles Baudelaire au-delà de ses poses et de ses masques
BIOGRAPHIE
fut un être constamment en lutte contre lui-même.
9 avril 1821 :
Naissance à Paris.

O
10 février 1827 : Mort
de son père, Joseph-
n pense bien connaître Baudelaire à travers la vérité est sans doute à chercher dans ses François Baudelaire.
le prisme de quelques images singulières. Celle contradictions mêmes dont témoignent une 8 novembre 1828 :
du boutefeu vociférant en février 1848 sur les vie qu’on ne saurait dire très heureuse tant le Remariage de sa mère,
barricades : « Il faut aller fusiller le général guignon s’est acharné sur lui. Caroline, avec
Aupick ! » A presque 27 ans, le dandy qui Jacques Aupick.
affectait de mépriser la canaille épousait la
cause du peuple durant un bref temps d’ivresse Baudelaire contre lui-même Juin 1841-février 1842 :
Voyage en bateau
révolutionnaire, avant que le coup d’Etat du Avant d’être en conflit avec le monde, en direction des Indes.
2 décembre 1851 n’en fît quelqu’un de « phy- Baudelaire le fut avec lui-même. A l’origine,
siquement dépolitiqué1 ». Puis, dix ans plus il y eut d’abord la mort du père, pourtant pré- 1842 : Début
tard, celle de l’auteur condamné pour avoir visible : Joseph-François Baudelaire, homme de sa liaison avec
publié un recueil de cent un poèmes intitulé du XVIIIe siècle, était de quarante-cinq ans plus Jeanne Duval.
Les Fleurs du Mal : « Ce livre atroce dans âgé que sa femme, Caroline Dufaÿs, jeune Septembre 1844 :
lequel j’ai mis tout mon cœur, toute ma ten- orpheline épousée en secondes noces. A la mise sous tutelle
dresse, toute ma religion (travestie), toute ma mort de ce père, ancien prêtre défroqué, judiciaire.
haine 2 . » Les seuls titres littéraires de cet devenu fonctionnaire au Sénat et peintre pour Février 1848 :
« Antony attardé », de ce « Jeune-France qui ses loisirs, Charles n’avait pas 6 ans, et, si l’on Sur les barricades,
se complaît dans son désespoir 3 », étaient en juge par une confession certes tardive, un appelle à fusiller
d’avoir traduit avec un certain succès Edgar intense amour le liait à sa mère : « J’étais tou- le général Aupick.
Allan Poe, décédé depuis peu et qu’il tenait jours vivant en toi, tu étais uniquement à moi.
25 juin 1857 : Parution
LE PRINCE DES POÈTES pour son alter ego, d’avoir fait paraître dans
des revues confidentielles et éphémères
Tu étais à la fois une idole et un camarade. »
La meurtrissure fondamentale serait venue, des Fleurs du Mal.
quelques fantaisies littéraires et quelques dit-on, du remariage bien rapide – le délai de Août 1857 : Procès
poèmes, et d’avoir publié dans la veine de viduité à peine expiré – de Mme Baudelaire et condamnation de

Charles
Diderot et de Heine des Salons, signés avec le commandant (et futur général) Jacques l’ouvrage, six poèmes

Baudelaire
Baudelaire Dufaÿs (du nom patronymique de
sa mère). Il y a enfin toutes les photographies
où l’on est d’abord frappé par son regard sou-
vent inquiétant. Une photographie de Nadar
(1855) le montre en « jeune diable qui se serait
fait ermite4 », une autre, toujours de Nadar,
immortalise le dandy, un cliché de Carjat
(1866) laisse deviner la catastrophe qui s’an-
nonce. En dehors de quelques amis qui surent
pressentir le génie de son esprit sous les mul-
COLLECTION DUPONDT/AKG-IMAGES
Aupick, vécu comme une trahison par l’âme doivent être retirés.
sensible et solitaire d’un petit garçon voué à 1864 : A Bruxelles,
l’expiation. Le premier poème des Fleurs du pour une série
Mal, « Bénédiction », évoque ainsi Mme Aupick de conférences.
sous les traits de cette « mère épouvantée et
pleine de blasphèmes [qui] crispe ses poings Juillet 1866 :
vers Dieu, qui la prend en pitié » et qui déclare : Hémiplégique et plongé
« Ah ! que n’ai-je mis bas tout un nœud de
dans un mutisme
définitif à la suite d’une
vipères / Plutôt que de nourrir cette dérision ! attaque liée à la syphilis,
/ Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères / il est rapatrié à Paris

SOMMAIRE
Eternel solitaire ............................................ p. 29
Histoire secrète des « Fleurs du Mal » ... p. 32
Baudelaire par ses pairs ............................ p. 35
tiples masques du personnage, l’auteur des
Fleurs du Mal fut pour la plupart de ses
Politique de Baudelaire .............................. p. 40 contemporains un amateur d’art éclairé, l’in-
carnation du dandy s’adonnant au « plaisir
L’œil du poète .............................................. p. 41
aristocratique de déplaire5 ». Pour nous, malgré
Entretien avec André Velter ....................... p. 42
LEEMAGE
Où mon ventre a conçu mon expiation ! » et admis en maison
Aupick serait ainsi dans l’esprit du poète le de santé.
premier responsable du naufrage douloureux
de son existence, celui qui a gâché les « verts 31 août 1867 :
Mort à Paris.
paradis des amours enfantines ». Bref, même

la gloire posthume qui le fige en ses masques, si ses rapports avec cet homme bientôt auréolé 1869 : Petits Poèmes en
Abécédaire de Baudelaire ......................... p. 36 Etre poète aujourd’hui ................................ p. 44 il demeure un être énigmatique et tendu dont de la gloire d’avoir réprimé dans le sang la lll prose (Spleen de Paris).

LIRE FÉVRIER 2017•29


RÉAC OU REBELLE ?
lll seconde révolte des
canuts (1834) ne furent pas
tout de suite détestables, ils
se dégradèrent, et Charles
chargea bien lourdement
ce beau-père qu’il affectait
d’abhorrer et qui finit par
le lui rendre.
Etre auteur
Renvoyé du lycée Louis-
le-Grand pour avoir refusé
de montrer le billet qui
passait par un de ses cama-
rades, Baudelaire, esprit
brillant mais indocile, réus-
sit néanmoins son bacca-
lauréat, apaisant un bref
temps les inquiétudes de
la famille. Aupick envisa-
gea par son entregent de
l’aider à embrasser une
Autoportrait et croquis carrière diplomatique. Mais le fils ne tarda pas
de Charles Baudelaire, à décevoir en faisant état, au grand dam de sa
entre 1844 et 1847.
mère, de sa vocation littéraire : « Quelle stupé-
faction pour nous, quand Charles s’est refusé à
tout ce qu’on voulait faire pour lui, a voulu voler
de ses propres ailes et être auteur6 ! » Quelques
B
débauches accompagnèrent cette déplorable
orientation. Sa relation avec Sarah la Louchette,
grisette du Quartier latin, qui « [mettrait] l’uni-
izarre déité, vers dans [sa] ruelle » et dont la « beauté ne
fleurit que dans [son] triste cœur », le décora
brune ainsi d’une première « maladie secrète », en fait
comme les une blennorragie constatée en novembre 1839.
« Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive /
nuits, Comme au long d’un cadavre un cadavre étendu,
/ Je me pris à songer près de ce corps vendu /
Au parfum A la triste beauté dont mon désir se prive7. »
mélangé de Un conseil de famille, réuni à l’initiative
d’Aupick, décida d’éloigner Charles de ses mau-
musc et vaises fréquentations parisiennes en l’envoyant
en croisière dans les mers du Sud. Les voyages
havane, ne forment pas toujours la jeunesse. Il s’était
Œuvre de embarqué à Bordeaux le 9 juin 1841, en route
pour Calcutta. Il rebroussa chemin à La Réunion
quelque obi, et réapparut le 16 février suivant. « Je crois que
le Faust de je reviens la sagesse en poche8 », écrivit sans
vergogne l’enfant prodigue à son beau-père et
la savane, cotuteur qui était intervenu pour lui éviter un
tirage au sort qui aurait pu le conduire sous les
Sorcière au drapeaux. Si cette escapade dans l’hémisphère
flanc d’ébène, sud ne permit pas de le « rattraper », elle inspira
cependant au poète quelques pièces promises
enfant des à la célébrité, tel « L’Albatros », allégorie du
noirs minuits poète humilié par la société des bâfreurs et des
ricaneurs, « exilé sur le sol au milieu des
huées ». Ou encore la fantaisie courtoise « A
une dame créole » où s’affirme son penchant
pour l’exotisme. Baudelaire n’était toutefois
30•LIRE FÉVRIER 2017
pas un écrivain voyageur et ses invitations au Montmartre, aujourd’hui place Pigalle. Elle
voyage furent faites avant tout de rêveries et inspira directement une dizaine de pièces des
d’extases poétiques. Seule l’âme du poète appa- Fleurs du Mal dont « A celle qui est trop gaie ».
reille et non son corps. Cette âme sœur demeura l’égérie du poète tant
que leur relation resta platonique. Le charme
Mise sous tutelle se rompit dès qu’ils passèrent à l’acte (le
30 août 1857). Dans la lettre qu’il lui écrivit le
En 1842, Charles devenu majeur entrait dans jour même, le poète séducteur frise la muflerie :
ses droits d’héritier, menant grand train, tel « Et enfin, enfin, il y a quelques jours, tu étais
Samuel Cramer, le personnage de l’autoportrait une divinité, ce qui est si commode, ce qui est
à peine transposé qu’il fit de lui-même dans la si beau, si inviolable. Te voilà femme mainte-
seule nouvelle qu’il ait jamais écrite, La Fanfarlo, nant. » Il faut dire qu’au chapitre des femmes,
publiée en 1847 et vite occultée, sinon refoulée, Baudelaire ne brille pas par son aménité : « La
par son auteur. Il venait de se choisir poète. femme est le contraire du dandy. / Donc elle
Affolée devant le risque de voir Charles dila- doit faire horreur. / La femme a faim, et elle
pider tout son capital, la famille exigea qu’on veut manger ; soif, et elle veut boire. / Elle est
le protège contre lui-même et obtint sa mise en rut et elle veut être foutue. / Le beau mérite!
sous tutelle en septembre 1844. Maître Narcisse / La femme est naturelle, c’est-à-dire abomi-
Ancelle, le notaire de la famille, fut désigné nable. Aussi est-elle toujours vulgaire […]12 »
pour lui remettre ses mensualités. Baudelaire, Ce ne fut donc pas auprès des femmes que
poursuivi par ses créanciers, tira ainsi jusqu’à Baudelaire put jamais briser ce « sentiment de
sa mort le diable par la queue. Ce fut aussi pour destinée éternellement solitaire13 » qui le mar-
fuir ces derniers que d’hôtels en meublés, il ne quait depuis l’enfance.
cessa de déménager. Il faut dire que dans sa
prodigalité, il avait déjà englouti près de la moitié
de son capital. En partie par désespoir, en partie Condamné et reconnu
pour protester contre une décision infamante S’il se dit aussi écœuré par la morale bour-
qu’il vivait comme une humiliation, il tenta en geoise (et par son pendant la morale socialiste),
juin 1845, mollement certes, de se suicider : « Je Baudelaire n’entra pas pour autant dans une
me tue parce que je suis inutile aux autres9 », révolte ouverte contre l’Empire. Il n’est pas
ce qui ne l’empêcha pas d’écrire par la suite : Hugo, « Hugo-sacerdoce a toujours le front
« Etre un homme utile m’a paru toujours penché – trop penché pour rien voir, excepté
quelque chose de bien hideux10. » Tous ces évé- son nombril14 ». On pourrait peut-être lui
nements, on s’en doute, n’améliorèrent pas les retourner le compliment. L’affaire de la
relations de Charles avec Aupick et affectèrent condamnation de six poèmes des Fleurs du
ses rapports avec sa mère. On comprend dès Mal, ouvrage paru le 25 juin 1857 chez son ami
lors mieux l’épisode des barricades. l’ancien quarante-huitard Auguste Poulet-
Malassis, demeura une exception, et au fond
Destinée éternellement une exception heureuse. Si Ernest Pinard obtint
CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE – MUSÉE DES MONUMENTS FRANÇAIS – FONDS GEOFFROY-DECHAUME
la condamnation du poète impécunieux
solitaire – 300 francs, tout de même – alors qu’il avait
Sans illusions politiques, Baudelaire n’en eut échoué à faire condamner Flaubert, il contribua
guère davantage du côté de sa vie sentimentale. à faire de Baudelaire un homme connu du
En fil d’Ariane, il y eut la tumultueuse relation public. A défaut d’être reconnu comme poète,
avec Jeanne Duval (ou Jeanne Lemer, alias il était désormais au nombre de ceux qui
Mlle Prosper, on ne sait pas bien), rencontrée comptaient, Fantin-Latour le représentant dans
en 1842. Avant de décliner, le poète évoqua son Hommage à Delacroix (1863). Il avait
dans des vers sensuels la fameuse Vénus noire : défendu Courbet, Manet, Boudin, Wagner
« Bizarre déité, brune comme les nuits, / Au
parfum mélangé de musc et havane, / Œuvre
dont le Tannhäuser avait été rejeté par le public
parisien. Mais en 1758, sa santé se détériora
de quelque obi, le Faust de la savane, / Sorcière sensiblement, le travail de sape de la syphilis,
au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits, / Je d’abord invisible, se faisait désormais durement
préfère au constance, à l’opium, au nuits / sentir : à 37 ans Baudelaire paraissait préma-
L’élixir de ta bouche où l’amour se pavane11 », turément vieilli. Ethéromane et opiomane, il
(étant rappelé que l’obi est un sorcier, et le ne s’éloignait guère de sa fiole de laudanum.
constance, un vin récolté au Cap). On compte Le général Aupick étant mort en avril 1957,
aussi quelques actrices et demi-mondaines telle
Marie Daubrun (que lui souffla Banville).
Charles se réfugia un temps à Honfleur auprès
de sa mère, tel un enfant. En témoigne ses let-
Et du côté des muses plus présentables, tres poignantes, telle celle qu’il lui adressa le
LEEMAGE
Mme Apollonie Sabatier, surnommée « la Prési- 6 mai 1861 : « Ma chère mère, si tu possèdes
dente », qui tenait salon vers la barrière de vraiment le génie maternel et si tu n’es pas
EN
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encore lasse, viens me voir et même me cher-
cher […]. Car en vérité, j’ai besoin d’être sauvé,
J
et toi seule peux me sauver. Je veux tout dire
aujourd’hui. Je suis seul sans ami, sans maî-
tresse, sans chien et sans chat, à qui me plain-
dre ? Je n’ai que le portrait de mon père qui
est toujours muet. […] Pour rentrer dans les
« e suis
détails de santé, je n’ai ni dormi, ni mangé seul sans
depuis trois jours. » Pendant cette période de ami, sans
déclin physique, Baudelaire continua à écrire
et à publier, outre ses traductions de Poe, des maîtresse,
Salons et des curiosités esthétiques dont la pos-
térité ne cessa de réévaluer à la hausse la portée
sans chien
et la profondeur, et enfin l’essai intitulé Les et sans chat,
Paradis artificiels (1860) où il aborde le thème
des liens entre la pharmacologie des drogues
à qui me
et la création artistique, complétant un essai plaindre ?
sur le haschich par une exégèse des Confessions
d’un mangeur d’opium anglais de Thomas
Je n’ai que
de Quincey. Le Spleen de Paris avait commencé le portrait
à paraître dans Le Figaro, mais on arrêta vite
une publication qui « ennuyait » les lecteurs. de mon père
Aussi les Petits Poèmes en prose ne furent-ils qui est
édités qu’après la mort du poète pour « faire
pendant aux Fleurs du Mal », tout comme les toujours
recueils de pensées intimes tels Fusées ou Mon muet »
cœur mis à nu. Un baudelairien considérable
jugea bien plus tard que ces Poèmes en prose
étaient « un commencement absolu15 » dans
l’ordre des lois de la création littéraire. Quoi
qu’il en soit, Baudelaire, qui avait songé à se
présenter à l’Académie française, grugé par
une Jeanne Duval malade qui abusait de la
générosité d’un homme toujours perclus de
dettes, continuait à jouer les dandys et à inquié-
ter le chaland par ses excentricités, alimentant
sa propre légende. Lassé de Paris et peut-être
de lui-même, il se rendit en Belgique pour y
donner des conférences qu’il espérait lucratives.
Ce fut un nouvel échec, qui joua un rôle dans
la rédaction de l’essai plein de fiel intitulé
Pauvre Belgique. La maladie le rattrapa à
Namur en mars 1866, Baudelaire s’effondra
dans l’église Saint-Loup à côté de Poulet-
Malassis et du peintre Félicien Rops. Paralysé,
il ne pouvait plus parler. Un seul mot,
« Crénom ! », lui échappa le 19 avril. Hospita-
lisé, puis rapatrié à Paris, il meurt, après une
agonie qui dura un an, le 31 août 1867. Banville
et Asselineau rendirent hommage au poète
Photographié par
Félix Tournachon dit Nadar.
devant une assistance clairsemée à cause de la
saison. La gloire posthume de Baudelaire n’en
était qu’à ses prémisses.
Jean Montenot
1. A Narcisse Ancelle, 5 mars 1852, Correspondance, Ziegler dans Baudelaire, Julliard. 7. Spleen et Idéal,
« La Pléiade ». 2. A Narcisse Ancelle, 18 février 1866, Les Fleurs du Mal, « La Pléiade ». 8. Au général
ibid. 3. Robert Kopp, Baudelaire : le Soleil noir de la
modernité, « Découvertes » Gallimard. 4. Maxime
Aupick, 16 février 1842, Correspondance. 9. A
Narcisse Ancelle, 30 juin 1845, ibid. 10. Mon cœur
Du Camp, Souvenirs littéraires dans André Guyaux, mis à nu, « La Pléiade ». 11. « Sed non satiata », Les
Baudelaire : Un demi-siècle de lecture des « Fleurs Fleurs du Mal, op. cit. 12. Mon cœur mis à nu, op.
du Mal », PUPS. 5. Fusées, Œuvres complètes, cit. 13. Ibid. 14. Fusées, op. cit. 15. Georges Blin, Le
« La Pléiade ». 6. Citée par Claude Pichois et Jean Sadisme de Baudelaire, José Corti, 1948.
LIRE FÉVRIER 2017•31