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physique année scolaire 2018/2019

Diraction
Les points du cours à connaître

I- Diraction de Fraunhofer
1. Cadre de la diraction de Fraunhofer

Phénomène de diraction vidéo


La diraction est un écart à la propagation rectiligne qui ne peut s'expliquer ni par la
réexion, ni par la réfraction.
Vous pouvez retrouver la vidéo de cette expérience sur le site alain.lerille.free.fr.

Transmission d'une pupille diractante dénition


La transmission est complexe, telle que |t̃| ∈ [0; 1] :
• t̃ (P ) = 0 ⇒ la pupille est opaque en P ;
• t̃ (P ) = 1 ⇒ la pupille est transparente en P ;
• t̃ (P ) = ej ϕ(P ) ⇒ la pupille est un "objet de phase" en P .

1 Objet de phase exercice


On s'intéresse à une pupille telle que
• pour x > 0, t̃ (x) = 1 la pupille est transparente ;
• pour x < 0, la pupille est une lame de verre à faces parallèles d'épaisseur e d'indice
n.
 Déterminer t̃ (x) pour x < 0.

 t̃ (x) = ej λ (n−1).e pour x < 0.


remarque
dans le cadre de l'optique géométrique, les rayons émergents de la pupille devraient être
dans la même direction que ceux qui sont incidents (~ki = ~kd ), du fait de la propagation
rectiligne de la lumière. Mais dans le cadre de la diraction, ce n'est pas nécessairement
le cas : ~ki 6= ~kd .

Montage académique animation


La gure 1 représente les conditions de la diraction de Fraunhofer : on éclaire la pupille
diractante avec une onde incidente plane monochromatique (de vecteur d'onde ~ki ), c'est
à dire par un faisceau laser parallèle ou par une source ponctuelle dans le plan focal objet
d'une lentille convergente L1 , et on observe en M à l'inni (dans la direction du vecteur
d'onde ~kd ) c'est à dire dans le plan focal d'une lentille convergente L2 ..
Vous pouvez retrouver le schéma animé sur le site alain.lerille.free.fr.


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Figure 1  Montage académique

Montage simplié schéma


La gure 2 représente pour simplier, on peut utiliser une unique lentille juste avant
la pupille diractante et regarder l'image de diraction dans le plan image de la source
ponctuelle par cette lentille.

Figure 2  Montage simplié

2. Utilisation des fréquences spatiales

2 Réseau de transmission sinusoïdale exercice


On s'intéresse à un réseau unidimensionnel d'extension innie de coecient de transmis-
sion sinusoïdal   
2πx
t(x) = t0 1 + cos
a
et de pas a.
 Décomposer t(x) en une somme d'exponentielles complexes.

 Comme cos θ = ejθ +e−jθ


2
, " #
2πx 2πx
ej a e−j a
t(x) = t0 1 + +
2 2


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Ecran éclairé par un laser à travers un réseau de transmission sinusoïdale photo

Le faisceau d'un laser, une fois passé à travers un réseau de transmission sinusoïdale, laisse
trois taches sur un écran, celle du centre étant plus lumineuse.

3 Directions de diraction d'une onde plane qui passe par un réseau de trans-
mission sinusoïdale exercice
On s'intéresse à une onde plane monochromatique de longueur d'onde λ incidente de
façon normale sur le réseau de transmission sinusoïdal. On cherche la vibration lumineuse
transmise sous la forme :
~ ~ ~
α̃0 e−j (ω t−k0 ~r) + α̃−1 e−j (ω t−k−1 ~r) + α̃+1 e−j (ω t−k+1 ~r)
 Ecrire la continuité de la vibration lumineuse au passage de la pupille.
 En déduire que l'onde est diractée dans trois directions qui correspondent aux fré-
quences spatiale p/a par la relation sin(θp ) = p λa avec p = 0, −1, ou 1.

 Comme la vibration lumineuse incidente est Ã0 e−j (ω t−k ~r) , avec ~k = , s̃ (z = 0+ , t) =
~ 2π
~e
λ z
t(x) s̃ (z = 0− , t) soit
~ ~ ~
α̃0 e−j (ω t−k0 (x~ex +y~ey )) + α̃−1 e−j (ω t−k−1 (x~ex +y~ey )) + α̃+1 e−j (ω t−k+1 (x~ex +y~ey ))
" 2πx 2πx
#
−j(ω t) ej a e−j a
= t0 Ã0 e 1+ +
2 2


 α̃−1 = α̃+1 = α̃20 = t02Ã0
 ~k0~ey = ~k+1~ey = ~k−1~ey = 0



⇒ ~k0~ex = 0


 ~k+1~ex = 2 π
 a
~k−1~ex = − 2 π


a

 Comme la longueur d'onde ne varie pas lors de la diraction, |~k0 | = |~k+1 | = |~k−1 | = 2π
λ
, on
peut donc écrire
~kp = 2 π (cos θp~ez + sin θp~ex )
λ
avec sin θn = n λa pour n = 0, −1, ou 1.

Lois de la diraction pour une fréquence spatiale à retenir


Une périodicité a dans la pupille de diraction correspond à une fréquence spatiale
1
σ=
a
La lumière est diractée dans une direction faisant un angle θ avec l'axe optique tel que
sin θ = λ σ


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L'intensité lumineuse diractée I est proportionnelle au module au carré du coecient


de Fourier cn de la transmission de la pupille : I ∝ |cn |2 .

4 Intensités relatives après un réseau de transmission sinusoïdale exercice


On s'intéresse à l'onde plane monochromatique de longueur d'onde λ incidente de façon
normale sur le réseau de transmission sinusoïdal
 Comparer les intensités lumineuses correspondant aux trois directions de diraction.

 Les intensités lumineuses correspondant à ces directions sont proportionnelles au carré de


l'amplitude (α̃n ) donc des composantes de la décomposition de Fourier complexe de t(x). Ici,
si l'intensité pour n = 0 est I0 , alors les intensités pour n = 1 et n = −1 sont I40 .

5 Mire unidimensionnelle innie de N traits équidistants de pas a exercice


On s'intéresse à une onde plane monochromatique de longueur d'onde λ incidente de
façon normale sur un réseau unidimensionnel d'extension innie de N traits équidistants
de pas a, de coecient de transmission
n=+∞
X h i
2πnx
t(x) = tn ej ( a
+ϕn )
n=−∞

et de pas a supérieur à λ.
 Dans quelles directions observe-t-on de la lumière diractée ?
 Retrouve-t-on les résultats du réseau ?

 Les fréquences spatiales sont σn = na , donc on observera de la lumière diractée dans les
directions faisant un angle θn avec la normale à la mire, avec
n
sin θn = λ σn = λ
a

 On retrouve bien la formule des réseaux :


n
sin θn − sin θi = λ
a
car θi = 0.

3. Limitation de la résolution à cause de la diraction

6 Fente rectiligne de largeur a exercice


On s'intéresse à une onde plane monochromatique de longueur d'onde λ incidente de
façon normale sur une fente rectiligne de largeur a, de coecient de transmission
Z σ=+∞
t(x) = ej(2 π σ x+ϕ(σ)) dσ
σ=−∞

 En utilisant les résultats vus en première année (sin θmax = λa ), montrer que les com-
posantes de Fourier ne prennent des valeurs notables que pour |σ| < σmax . On donnera
σmax .


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 Comme on a vu en première année que sin θmax = λ


a
et que d'autre part
λ
sin θ = λ σ <
a
on peut en déduire que σmax = a1 .

7 Tache d'Airy exercice


On s'intéresse à une étoile qui envoie une onde plane monochromatique de longueur
d'onde λ incidente de façon normale sur une lentille convergente de diamètre a.
 Montrer que l'image de l'étoile dans le plan focal n'est pas un point lumineux mais
une tache (appelée tache d'Airy) dont on estimera la taille.

 Comme on l'a vu la taille angulaire de la tache de diraction est θ ≈ λ


a
donc la tache d'Airy
est de diamètre d ≈ f aλ .
0

8 Résolution angulaire exercice


On s'intéresse maintenant à deux étoiles qui envoient chacune une onde plane monochro-
matique de même longueur d'onde λ incidentes sur une lentille convergente de diamètre
a,
• l'une de façon normale (i1 = 0),
• l'autre inclinée par rapport à l'axe optique de i2 .
 Montrer que le critère de Rayleigh pour discerner les deux taches d'Airy impose que
|i2 − i1 | > ε, qu'on estimera.

 Comme chaque tache d'Airy est de diamètre d ≈ f aλ , l'une centrée en O, l'autre à une
0

distance f 0 i2 , il faut que


1 f0 λ λ
f 0 i2 > ⇔ |i2 − i1 | > ε =
2 a 2a

Limitation de la résolution d'un instrument optique par la diraction à retenir


La diraction par l'ouverture d'un instrument d'optique limite la résolution de ce der-
nier.

II- Interférences à N ondes


1. Interférences crées par N fentes inniment nes


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9 Déphasage pour une onde passant par deux trous. exercice

N trous alignés équidistants (de distance a) sont éclairés par une onde plane monochro-
matique de longueur d'onde λ faisant un angle θi avec la normale au plan des trous. On
observe la lumière diractée à l'inni dans la direction θd avec la normale au plan des
trous.
 Exprimer le déphasage ϕ entre deux ondes passant par deux trous successifs.

 Le déphasage entre deux ondes passant par deux trous successifs est
2π 2π
ϕ= (ISn+1 + Sn+1 J) = a (− sin θi + sin θd )
λ λ

10 Détermination de la position et de la largeur des ordres par les conditions


d'interférences. exercice
On s'intéresse au dispositif précédent de N trous alignés équidistants (de distance a).
 En utilisant les vecteurs de Fresnel, déterminer la position des ordres par condition
d'interférence constructive.
 Toujours en utilisant les vecteurs de Fresnel, déterminer la demi-largeur angulaire ∆θ
des franges brillantes par condition d'interférence destructive. Interpréter la dépendance
de ∆θ avec N .

 La condition d'interférence constructive est ϕ = p 2 π avec p entier, soit :


2π pλ
p2π = a (− sin θi + sin θd ) ⇔ sin θd − sin θi =
λ a

 La condition d'interférence destructive autour de ϕ = 0 est N ∆ϕ = ±2 π , la largeur du pic


est donc ∆ϕ = 4Nπ .
Or, en diérentiant le déphasage on trouve
2π 2π
∆ϕ = a∆ (sin θ) = a∆θ
λ λ
autour de ϕ = 0. Soit :
2π 4π 2λ
a∆θ = ⇒ ∆θ =
λ N Na
Donc plus le nombre de fentes éclairées N est grand, plus la largeur du pic ∆θ est petite.


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Eet du nombre de fentes sur la courbe de l'intensité lumineuse animation


La courbe de l'intensité en fonction de la direction présente des pics. En augmentant le
nombre de fentes, la position des pics ne change pas, leur intensité augmente et leur largeur
diminue.
Vous pouvez retrouver une animation explicative sur le site alain.lerille.free.fr.

Eet du nombre de fentes sur l'image de diraction animation


La largeur des taches de diraction diminue à mesure que le nombre de fentes augmente. On
ne visualise de la lumière diractée que dans certaines directions appelées ordres du réseau.
L'ordre nul correspond à l'optique géométrique (pas de déviation des rayons incidents).
Vous pouvez retrouver une animation explicative sur le site alain.lerille.free.fr.

Eet du nombre de fentes sur la courbe de l'intensité lumineuse à retenir


L'intensité diractée par N fentes présente des pics. En augmentant le nombre de fentes,
la position des pics ne change pas, leur intensité augmente et leur largeur diminue.

2. Interférences crées par N fentes nes

11 Prise en compte de la largeur des fentes. exercice


On s'intéresse au dispositif précédent de N fentes alignées équidistantes (de distance a),
de largeur b (bien sûr, b < a).
 En utilisant le déphasage pour la distance x : ϕ(x) = 2λπ (sin θd − sin θi ) x, écrire
l'expression de la vibration lumineuse diractée dans la direction θd sous la forme
N Z x0 =+ 2b

(sin θd −sin θi )x0
X
−j ω t
s(θd , t) = e q̃ k
e+j λ dx0
k=1 x0 =− 2b

 Interpréter les deux termes et tracer l'allure de l'intensité en fonction de (sin θd − sin θi ).

 La vibration lumineuse est :


N Z x=k a+ b N Z x0 =+ 2b
X 2 X 0
−j(ω t−ϕ(x)) −j ω t
s(θd , t) = e dx = e e+j ϕ(x +k a) dx0
k=1 x=k a− 2b k=1 x0 =− 2b

N Z x0 =+ 2b
2π 2π
(sin θd −sin θi )x0
X
−j ω t (sin θd −sin θi )k a
s(θd , t) = e e +j λ e+j λ dx0
k=1 x0 =− 2b

cqfd
 On peut interpréter les termes de la façon suivante :
• la somme discrète est due à l'interférence des N fentes
• tandis que la somme continue est due à la diraction d'une unique fente.
L'intensité diractée est donc le produit des pics trouvés pour N fentes inniment nes par
l'intensité diractée par une fente de largeur b, donc de taille typique λb .


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Diraction par N fentes de largeur non nulle à retenir


L'intensité diractée par N fentes inniment nes est modulée par l'intensité diractée
par une fente de largeur non nulle.

III- Réseaux
1. Formule des réseaux

Caractéristiques d'un réseau par transmission s'y retrouver


Un réseau par transmission est un ensemble de N pupilles identiques (N  1) régulière-
ment espacées (de a suivant x).
• a est la période spatiale du réseau (en m) ;
• n = a1 est le nombre de traits par millimètres (en m−1 ).

Réseaux par réexion s'y retrouver


un réseau par réexion peut être compris comme un réseau par transmission accolé à un
miroir plan.

Réseaux holographiques s'y retrouver


un réseau holographique est la photographie de franges d'interférences (l'interfrange i est
alors la période a du réseau).

12 Formule des réseaux théorème


On cherche pour quelles directions il y a interférence constructive : ∆ = a. sin θd −
a. sin θi = p.λ, où p est entier. ⇒
Si on éclaire un réseau de période spatiale a
avec une onde plane monochromatique (de longueur d'onde λ)
qui fait un angle θi avec la normale au plan du réseau,
l'intensité diractée est non nulle seulement dans quelques directions
repérées par les angles θp par rapport à la normale au plan du réseau, telles que
λ
sin θp − sin θi = p
a
(p, l'ordre de diraction, est entier).

Utilisation d'un réseau vidéo


on visualise de la lumière monochromatique à la sortie d'un réseau par transmission uni-
quement dans certaines directions : les ordres. Eclairé en lumière blanche, le réseau disperse
la lumière et permet d'en visualiser le spectre.


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Vous pouvez retrouver la vidéo de cette expérience sur le site alain.lerille.free.fr.

2. Déviation par un réseau

Angle de déviation dénition


L'angle de déviation pour l'ordre p est
D = θp − θi
où le rayon incident fait un angle θi avec la normale au réseau, et le rayon diracté dans
l'ordre p un angle θp .

13 Minimum de déviation dans le cas du réseau théorème


dD = 0 = dθp − dθi , soit dθp = dθi
Or la dérivation de la formule des réseaux donne : cos θp .dθp − cos θi .dθi = 0, soit
cos θp = cos θi .
Il y a deux solutions : soit θp = θi (et la déviation est nulle : c'est l'ordre nul, qui ne
nous intéresse pas), soit θp = −θi . ⇒
Si on éclaire un réseau de période spatiale a
avec une onde plane monochromatique (de longueur d'onde λ)
et que la déviation est minimale (D = Dmin ⇔ θp = −θi )
on a alors la formule  
Dmin pλ
2 sin =
2 a

3. Applications des réseaux

Spectre visible photo

le spectre visible s'étale de 400nm à 750nm.

Phénomène de recouvrement des ordres animation


La gure 3 représente Les spectres des ordres 2 et supérieurs se recouvrent. Seul l'ordre 1
est exempt de ce défaut..
Vous pouvez retrouver le schéma animé sur le site alain.lerille.free.fr.

Caractère dispersif des réseaux s'y retrouver


sauf pour l'ordre 0, la direction de diraction dépend de la longueur d'onde.


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Figure 3  Phénomène de recouvrement des ordres

Spectromètres et spectroscopes s'y retrouver


on peut analyser la lumière en créant une onde plane qui est diractée par un réseau. On
réalise ainsi un spectromètre (une seule longueur d'onde en sort) ou bien un spectroscope
(toutes les longueur d'onde sortent dispersées).

Goniomètre s'y retrouver


le goniomètre permet d'observer (sur un réticule) une onde plane qui est diractée par
un réseau, et de mesurer très précisément (avec un vernier angulaire) la déviation du
faisceau.


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Exercice traité en n de cours


Modélisation d'un spectroscope à réseau

Grâce à un miroir sphérique, N trous alignés équidistants (de distance a) sont éclairés par une onde plane
monochromatique de longueur d'onde λ faisant un angle θi avec la normale au plan des trous. On observe la
lumière diractée à l'inni dans la direction θd avec la normale au plan des trous, le réseau étant xé sur un
miroir plan. Un second miroir sphérique focalise la lumière diractée sur une barrette de détecteurs.
1) Exprimer le déphasage ϕ entre deux ondes passant par deux trous successifs.
2) En utilisant les vecteurs de Fresnel, déterminer la position des ordres par condition d'interférence
constructive. En déduire la formule des réseaux.
3) Toujours en utilisant les vecteurs de Fresnel, déterminer la demi-largeur angulaire ∆θ des franges
brillantes par condition d'interférence destructive. Interpréter la dépendance de ∆θ avec N.
4) Expliquer en quoi ∆θ limite la résolution spectrale d'un spectroscope à réseau.

Correction :


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Techniques à maîtriser
I- Diraction de Fraunhofer grâce aux fréquences spatiales

ce qu'il faut savoir faire capacités


Construire l'onde transmise par un réseau de transmission sinusoïdal par superposition de trois ondes
planes dénies par la condition aux limites sur le réseau. Interpréter les observations dans le plan de
Fourier.
Dans le cas de N traits parallèles équidistants ou d'une fente, relier une fréquence spatiale du spectre à
la position d'un point du plan de Fourier. Relier l'amplitude de l'onde en ce point à la composante du
spectre de Fourier correspondant. Interpréter les observations dans le plan de Fourier.
Dans le cas d'une fente, faire le lien avec la relation sin θ = λ/a vue en première année.

A) Déterminer la transmittance d'une pupille méthode


t̃ (P ) = 0 ⇒ la pupille est opaque en P ;
t̃ (P ) = 1 ⇒ la pupille est transparente en P .
t̃ (P ) = ej∆ϕ exponentielle complexe ⇒ la pupille est un "objet de phase" en P qui introduit un
déphasage ∆ϕ.

B) Déterminer les fréquences spatiales méthode


1
Pour un objet de taille a, une fréquence spatiale σ= a (et toutes ses harmoniques) apparaissent.
Cela se caractérise par de la lumière dans une direction faisant un angle θ = λ σ avec l'axe optique.
L'intensité lumineuse est proportionnelle au module au carré du coecient de Fourier.
Observé dans le plan focal d'une lentille convergente de focale f 0, on observera de la lumière à une
distance f 0 λσ du foyer.

1.1) Diraction par une grille


On considère une mire qui présente une grille de pas a suivant x éclairée sous incidence normale par une
onde plane de longueur d'onde λ.
1) Quelle est l'allure de la mire éclairée ?
Cette mire est placée devant une lentille convergente L de focale f 0.
2) A quelle(s) position(s) observe-t-on de la lumière dans le plan focal image de la lentille L?

1) La mire éclairée est un quadrillage formés de traits suivant y.


2) Les fréquences spatiales (et leurs harmoniques sont) :
n
• a , 0 suivant x
avec n entier. On observe de la lumière pour les positions suivantes :
n f0 λ
• a , 0.


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1.2) Largeur d'un faisceau laser


Un laser hélium-néon émet une onde quasiment plane et monochromatique de longueur d'onde λ = 633nm.
A la sortie du laser, le faisceau est limité par un trou du diamètre du faisceau de sortie : D1 = 3, 0mm.
1) Déterminer l'ordre de grandeur du diamètre D du faisceau à une distance :
1.a) L = 15m ;
1.b) L = 150m.

1) L'image, à l'inni, d'un trou de rayon R, éclairé par une onde plane monochromatique (de longueur
λ
d'onde λ), a une ouverture angulaire : ∆θ ≈ R . Ainsi, si on assimile la tangente de cet angle à l'angle
lui-même
λ.L
D = 2 L ∆θ =
D0

1.a) L2 = 15m ⇒ D ≈ 7 mm.


1.b) L3 = 150m ⇒ D ≈ 70 mm.

1.3) Les phares de voiture la nuit


Les deux phares avant (supposés ponctuels) d'une voiture observée à une distance D (très grande) sont
distants de l = 1, 4m.
1) Quel est l'angle α sous lequel on voit ces deux phares ?
Le diamètre de la pupille de l'÷il est d = 5mm.
2) Quelle est l'ouverture angulaire δθ de la tache de diraction donnée par un phare ? On prendra une
longueur d'onde moyenne de la lumière : λ = 600nm.
Le critère de Rayleigh stipule que deux images sont séparées si la distance entre les deux images est supérieure
au diamètre de la tache de chacune des images.
3) Déterminer la distance Dmax à partir de laquel l'÷il peut séparer l'image des deux phares. Application
numérique.

1) α = Dl .
2) δθ ≈ λd = 2λ
d = 0, 3mrad.
3)
2
On veut α > δθ, c'est à dire
l.d
D < Dmax = ≈ 10 km
λ

1.4) Brouillard
On observe une source ponctuelle blanche (λ ≈ 0, 6µm) à l'inni à travers un brouillard est constitué de
goutelettes opaques de rayon r. On visualise un halo irisé, de premier anneau sombre obtenu pour l'angle
θ = 2◦ .
1) En déduire r. Application numérique.


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1) L'ouverture angulaire de la tache est : 2.θ ≈ λ


r , soit

λ
r≈ = 10 µm
2.θ

II- Diraction de Fraunhofer grâce aux interférences

C) Déterminer l'image de diraction par interférences de N ondes méthode


Il faut calculer la vibration lumineuse comme somme de toutes les vibrations lumineuses issues de tous
les points sources de la pupille diractante.
Puis il faut calculer l'intensité résultante.

2.1) Calcul de la diraction de N pupilles identiques


On éclaire un plan par une onde plane monochromatique, de longueur d'onde λ, qui fait un angle αi avec
l'axe optique Oz dans le plan (xOz) (et un angle βi avec l'axe optique Oz dans le plan (yOz)). On observe
l'onde diractée à l'inni dans les directions respectives α et β avec l'axe optique Oz respectivement dans le
plan (xOz) et dans le plan (yOz).
Ce plan diractant est constitué de N pupilles identiques. Chaque pupille, numérotée m , centrée sur
P (xm , ym ),
a une transparence t0 identique et la transmission du plan diractant est t (x, y) = t0 (x − xm , y − ym ).
m
1) Quelle est la gure de diraction d'une pupille constituée de petits grains sphériques de même dimension ?
2) Tracer l'intensité diractée par une fente parallèle à (Ox) d'épaisseur e suivant (Oy).
3) Donner l'intensité diractée par deux fentes d'Young (deux fentes parallèles à d'épaisseur e et(Ox)
distantes de a suivant (Oy)). I(α).
Tracer
4) On considère un réseau plan de N fentes, de largeur e. Tracer l'intensité diractée pour plusieurs valeurs
de N.
Vérier que le résultat est conforme à la loi des réseaux.

Les résultats sont donnés pour : λ = 632, 8.10−9 m, la longueur d'onde de l'hélium néon ; e = 0, 3mm, la
largeur de la fente suivant x ; hf = 8mm, la hauteur de la fente suivant y a = 1mm, la distance entre fentes
f = 1m, la focale de la lentille convergente dans le plan de laquelle on observe la gure de diraction.
1) Sauf au centre de la gure de diraction, un objet diractant composé de N pupilles identiques
distribuées aléatoirement (comme des petits grains sphériques de même dimension) donne une intensité
diractée N fois l'intensité diractée par une seule pupille (une tache d'Airy, en l'occurence).
2) L'intensité diractée par une fente est représentée sur la gure suivante :


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3) L'intensité diractée par deux fentes d'Young est représentée sur la gure suivante :


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4) L'intensité diractée par un réseau plan de N fentes est donnée sur les gures suivantes (N = 10) et
(N = 100) :


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On voit bien que le nombre de fentes inue sur la largeur des pics (qui diminue si N augmente), pas sur
leurs positions qui est donnée par la loi des réseaux.

2.2) Limitation de la détection d'une étoile par la diraction


(d'après Centrale 2007)

1) Grâce au dispositif de la gure précédente (de focale f 0 = 100cm), on observe une source à l'inni (une
0
étoile vue sous l'angle ε = 31 ).
1.a) Donner la position de l'image AB .
1.b) A.N. : que vaut AB ?
2) On tient compte de la taille nie du miroir : on modélise la diraction par une pupille carrée de côté
2a.
2.a) Où la placer ?


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On pointe Sy vers une étoile E à l'inni, on observe une tache comme image.
2.b) Où est le plan de l'image ?
2.c) I(x, z). Commenter : dépendance en a, f , λ,...
Donner l'intensité
On observe une étoile sous l'angle ε.
2.d) Comment évolue l'intensité I(x, z) par rapport au cas ε = 0 ?
On observe deux étoiles séparées angulairement de α.
2.e) Quelle est l'ouverture angulaire minimale pour les distinguer ?

1) Optique géométrique :
1.a) AB est dans le plan focal.
1.b) AB = f 0 .ε = 9, 0mm.
2) Diraction :
2.a) La pupille carrée de côté 2a est sur le miroir.
2.b) Le plan de l'image est le plan focal.
2.c) L'intensité diractée est :

   
2 2.π.a.x 2 2.π.a.z
I(x, z) = I0 .sinc .sinc
λ.f 0 λ.f 0

2.d) L'intensité diractée centrée sur B :

2.π.a.(z − f 0 ε)
   
2 2.π.a.x 2
I(x, z) = I0 .sinc .sinc
λ.f 0 λ.f 0

2.e) Le critère de Rayleigh donne : le min est en zmin = ε.f 0 + k.λ.f 0


2.a avec k = ±1 le max est en
zmax = 0. Soit :
λ
ε>α=
2.a

2.3) Réseau d'antennes


(extrait de Mines 2006)

Soient (O0 , O1 , ....., On−1 ) n antennes identiques distantes de λ/2 et se comportant


comme des sources en phase (voir gure ci-contre).
1) Calculer la fonction f (θ) telle que l'intensité recueillie dans la direction θ soit
de la forme :
I(θ) = I0 f (θ)
I0 étant l'intensité émise par O0 dans la direction θ = 0.

2.4) Diraction par des ouvertures rectangulaires


(Centrale 2006, Physique II avec ordinateur)
1)
1.a) Calculer l'éclairement obtenu pour une ouverture rectangulaire de dimensions respectives a et b
selon Ox et Oy .
1.b) Que se passe-t-il si l'on translate l'ouverture d'une distance d suivant l'axe Ox ?

On se place dans le cas de la diraction de Fraunhofer.


2) On considère l'ouverture constituée de motifs rectangulaires de la
gure ci-contre ; elle comporte n motifs suivant Ox, p motifs suivant Oy .
2.a) Que vaut l'amplitude de l'onde s0,0 (M, t) diractée par l'ouverture
située à l'origine ?
2.b) Exprimer le déphasage ϕn,p entre les ondes provenant de On,p et
O0,0 centres respectifs des motifs (n, p) et (0, 0).
2.c) En déduire les positions où l'éclairement est maximal.
3) À quoi ce dispositif vous fait-il penser ?

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physique année scolaire 2018/2019

2.5) Diraction par une fente


On s'intéresse à une fente de largeur a suivant x, et innie suivant y éclairée par une onde plane monochro-
matique (de longueur d'onde λ).
1) Montrer que I(x, y) = 0, dès que y 6= 0.
2) Déterminer I(x, y = 0).
3) Montrer que l'ouverture angulaire de la tache principale est ∆θ = 2.λ
a .

1) On repart de l'intensité diractée par une ouverture rectangulaire :

   
2 π.a.x π.b.y
2
I(x, y) = Ã0 . (a.b) .sinc2 .sinc2
λ.f20 λ.f20

avec b → ∞. Le sinus cardinal étant non nul en 0, mais quasi nul, dès que | π.b.y
λ.f 0 |  1, on a bien I(x, y 6=
2
0) = 0.
2)  
2 π.a.x
2
I(x, y = 0) = Ã0 . (a.b) .sinc2
λ.f20

3) La première annulation a lieu si


π.a.x
λ.f20 = ±π , soit ∆x =
2.λ.f20
a = f20 .∆θ (cqfd).

2.6) Diraction par une grande ouverture


On s'intéresse à une ouverture très grande.
1) Montrer que I(x, y) = 0, dès qu'on est hors de l'image géométrique de la source.

1) On repart de l'intensité diractée par une ouverture rectangulaire :

   
2 π.a.x π.b.y
2
I(x, y) = Ã0 . (a.b) .sinc2 .sinc2
λ.f20 λ.f20
π.b.y
avec a → ∞ et b → ∞. Le sinus cardinal étant non nul en 0, mais quasi nul, dès que | π.a.x
λ.f20 |  1 et | λ.f20 |  1,
on a bien I(x, y) = 0, dès que x 6= 0 ou y 6= 0 (cqfd).

2.7) Diraction de Fraunhofer et transformée de Fourier


On note :
• αi l'angle que fait le vecteur d'onde incident ~ki avec ~uz dans le plan XZ ,
• βi l'angle que fait ~ki avec ~uz dans le plan Y Z ,
• αd l'angle que fait le vecteur d'onde diracté ~kd avec ~uz dans le plan XZ ,
• βd l'angle que fait ~kd avec ~uz dans le plan Y Z .
1) Exprimer les vecteurs d'onde ~ki et ~kd dans le repère Oxyz .
2) Exprimer xO et yO les coordonnées de O par rapport à F20 en fonction de αi et βi .
3) Exprimer xM et yM les coordonnées de M par rapport à F20 en fonction de αd et βd .
On repère dorénavant par rapport à O la position du point d'observation M (x, y) dans le plan focal image xOy
de L2 .
4) Exprimer x et y les coordonnées de M par rapport à O en fonction de αi , βi , αd et βd .
5) En déduire que l'amplitude complexe de l'onde au point d'observation M , c'est à dire diractée dans la
direction donnée par les angles αd , βd , est
Z Z
2.i.π
à (αd , βd ) = Ã0 t̃(X, Y ) e− λ ((αd −αi ) X+(βd −βi ) Y ) dX dY
X Y


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1) Dans l'approximation de Gauss,

(
~ki = 2π
(αi .~ux + βi .~uy + ~uz )
λ
~kd = 2π
(αd .~ux + βd .~uy + ~uz )
λ

2) xO = αi .f20 et yO = βi .f20 .
3) xM = αd .f20 et yM = βd .f20 .
4) x = xM − xO = (αd − αi ) .f20 et y = yM − yO = (βd − βi ) .f20 .
−−→
5) CP = X.~ux + Y.~uy , soit
Z Z
2.i.π
à (αd , βd ) = Ã0 t̃(X, Y ).e λ ((αi −αd ).X+(βi −βd ).Y )
.dX.dY
X Y

III- Réseaux

ce qu'il faut savoir faire capacités


Confronter le modèle de N trous d'Young à l'étude expérimentale du réseau plan.
Utiliser un grapheur pour discuter l'inuence de N sur la nesse sans calculer explicitement l'inten-
sité sous forme compacte. Utiliser la construction de Fresnel pour établir la condition d'interférences
constructives et la demi-largeur 2 π/N des franges brillantes.

D) Retrouver la formule des réseaux et la nesse des ordres méthode


Utiliser la construction de Fresnel pour établir la condition d'interférences constructives et la demi-
largeur 2 π/N des franges brillantes. A FAIRE....

E) Appliquer la formule des réseaux méthode


Si on éclaire un réseau de période spatiale a avec une onde plane monochromatique (de longueur d'onde
λ) qui fait un angle θi avec la normale au plan du réseau, l'intensité diractée est non nulle seulement
dans quelques directions repérées par les angles θp par rapport à la normale au plan du réseau, telles
que
λ
sin θp − sin θi = p
a
(p est entier).

3.1) Séparation d'un doublet par un réseau


Un réseau comporte n = 130traits/mm et est éclairé par un faisceau en incidence normale d'extension
spatiale L = 5mm dans la direction perpendiculaire aux traits. On se placera aux petits angles.
1) Rappeler :
1.a) l'angle θ sous lequel est envoyée la lumière à l'ordre p pour la longueur d'onde λ;
1.b) la largeur angulaire ∆θ de ce faisceau.
2) On s'intéresse au doublet du sodium : λ = 590nm, et ∆λ = 0, 6nm. Le critère de Rayleigh stipule que
deux images sont séparées si la distance entre les deux images est supérieure au diamètre de la tache de chacune
des images.
2.a) Quel est le plus petit intervalle de longueur d'onde séparable ∆λmin dans l'ordre p autour de
λ = 590nm ?
2.b) Application numérique dans l'ordre 1. Sépare-t-on le doublet du sodium ?
2.c) Application numérique dans l'ordre 2. Sépare-t-on le doublet du sodium ?


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1)
1.a) sin θ = p.n.λ soit
θ = p.n.λ

1.b) ∆θ = n.λ
N où N = n.L est le nombre de traits éclairés, soit :

λ
∆θ =
L
2) Critère de Rayleigh :
2.a) p.n. (λ1 − λ2 ) > λ
L . Soit
λ
∆λ > ∆λmin =
p.n.L

2.b) p=1 : ∆λmin = λ


p.n.L = 0, 9nm > ∆λ. On ne sépare pas le doublet du sodium dans l'ordre
1.
2.c) p = 2 : ∆λmin = λ
p.n.L = 0, 45nm < ∆λ. On sépare le doublet du sodium dans l'ordre 2.

3.2) Positions des ordres d'un réseau


Soit un réseau à 8 000 LPI (traits par pouce, où 1in = 2, 5cm).
1) Situer les positions angulaires θp (en

) des maxima principaux pour un faisceau en incidence normale
et de longueur d'onde λ = 546nm.

1) sin θp − sin θi = p.n.λ, avec θi = 0 et n = 320 traits/mm. Soit : θ0 = 0, θ1 = 9, 9◦ , θ2 = 20, 1,


θ3 = 31, 1◦ , θ4 = 43, 5◦ , θ5 = 59, 3◦ .

3.3) Détermination d'une raie inconnue par un réseau


On eclaire un réseau de n = 547 traits /mm en incidence quasi-normale par une raie de longueur d'onde λ
inconue et on observe les déviations suivantes : θ−2 = −32◦ 340 , θ+2 = 32◦ 310 .
1) Déterminer λ.

1) sin θp − sin θ0 = n.p.λ. Soit sin θ+2 − sin θ−2 = 4.n.λ

sin θ+2 − sin θ−2


λ= = 492nm
4.n

3.4) Réseau eclairé par une lampe à vapeur de mercure


On eclaire un réseau de pas a par la raie verte du mercure (λ = 546, 1nm), et on observe les déviations
suivantes : θ−3 = −63◦ 400 , θ−2 = −36◦ 410 , θ−1 = −17◦ 240 , θ+1 = 17◦ 220 , θ+2 = 36◦ 220 , θ+3 = 63◦ 370 .
1) Déterminer :
1.a) a, le pas du réseau ;
1.b) n, le nombre de traits par mm du réseau.

1) sin θp − sin θ0 = p.λ


a . Une modélisation donne :
1.a) a = 1, 828µm ;
1.b) n = 547 traits /mm.

3.5) Réseau eclairé par une lumière blanche


On eclaire un réseau de n = 500 /mm en incidence quasi-normale par une lumière blanche
traits (dont les
longueurs d'ondes sont dans le domaine λ ∈ [400nm; 750nm]).
1) Pour chaque ordre k , déterminer en degré les déviations minimale θmink et maximale θmaxk .
2) En déduire :


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2.a) le nombre de spectres complets observables ;


2.b) les ordres des spectres sans recouvrement.

1) Ordre 1 : θmin1 = 11, 55◦ et θmax1 = 22, 02◦ ;


ordre 2 : θmin2 = 23, 62◦ et θmax2 = 48, 59◦ ;
ordre 3 : θmin3 = 36, 96◦ et θmax3 : pas de solution.
2) On en déduit :
2.a) nombre de spectres complets observables : 4 (ordres -2,-1,+1,+2) ;
2.b) ordres des spectres sans recouvrement : -1 et +1.

3.6) Réalisation d'un monochromateur


Un réseau 15 000 LPI (traits par pouce, où 1in = 2, 5cm) est éclairé en incidence normale par une lumière
blanche. Un spectre se forme sur un écran parallèle au réseau, situé à d = 50cm du réseau.
1) Si on perce un trou de ∆x = 5mm de côté dans l'écran et dont le centre est placé à x = 20cm de l'image
géométrique parallèlement aux traits du réseau, quel sera le domaine de longueurs d'onde sélectionné par le
trou ?

1) sin θp − sin θi = p.n.λ, avec θi = 0 et n = 600 traits/mm. Soit : λ = sin


p.n
θ
avec tanθ = x
d . On est dans
l'ordre p = 1. On trouve :    ∆x 
 λmin = 1 sin arctan x− 2 = 622nm
n
  d∆x 
 λmax = 1 sin arctan x+ 2 = 635nm
n d

(C'est du rouge).

3.7) Minimum de déviation pour un réseau


Si on éclaire un réseau de période spatiale a avec une onde plane monochromatique (de longueur d'onde
λ) qui fait un angle θi avec la normale au plan du réseau, l'intensité diractée est non nulle seulement dans
quelques directions repérées par les angles θp par rapport à la normale au plan du réseau.
1) Que verie θp (formule des réseaux) ?
On dénit l'angle de déviation pour l'ordre p par D = θp − θi .
2) Si la déviation est minimale (D = Dmin ), qu'est-ce que cela impose sur θi et θp ?
3) Dmin

Exprimer sin 2 , en fonction de p, a et λ.

1) sin θp − sin θi = p λa (p est entier).


2) D = Dmin ⇔ θp = −θi .
3)
 p.λ
sin Dmin
2 = 2.a .

3.8) Recouvrement des ordres


On éclaire un réseau par transmission qui possède n = 130traits/mm de façon normale, avec de la lumière
blanche (λ ∈ [λmin = 400nm; λmax = 750nm]).
On observe sur un écran placé parallèlement au réseau, dans le plan focal image d'une lentille convergente
de focale d = 2, 5m, et repéré par un axe (Ox), l'axe (Oy) étant confondu avec l'ordre nul.
1) Calculer la position des bords des spectres :
1.a) x1 (λmin ) et x1 (λmax ) pour l'ordre 1 ;
1.b) x2 (λmin ) et x2 (λmax ) pour l'ordre 2 ;
1.c) x3 (λmin ) et x3 (λmax ) pour l'ordre 3.
2) Quels sont les ordres qui se recouvrent ?

1) Si les angles sont petits : x ≈ d.n.p.λ


1.a) x1 (λmin ) = 13cm et x1 (λmax ) = 24cm pour l'ordre 1 ;
1.b) x2 (λmin ) = 26cm et x2 (λmax ) = 49cm pour l'ordre 2 ;
1.c) x3 (λmin ) = 39cm et x3 (λmax ) = 73cm pour l'ordre 3.
2) Tous les ordres sauf l'ordre ±1 se recouvrent.


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3.9) Doublet du sodium résolu grâce à un réseau


On éclaire un réseau par transmission qui possède n = 130, 0traits/mm de façon normale, avec une lampe
au sodium (de longueurs d'onde λ1 = 589, 0nm et λ2 = 589, 6nm).
On observe sur un écran placé parallèlement au réseau, , dans le plan focal image d'une lentille convergente
de focale d = 2, 500m, et repéré par un axe (Ox), l'axe (Oy) étant confondu avec l'ordre nul.
1) Calculer la position des raies dans l'ordre 1 pour :
1.a) λ 1 ( x1 )
1.b) et λ2 (x2 ).
1
La largeur de la fente d'éclairage est l, le grandissement du montage optique est γ = 10 (on négligera
l'élargissement de l'image de la fente d'éclairage par diraction).
2) Exprimer une condition sur l pour que le doublet du sodium soit résolu.

1) Si les angles sont petits : x ≈ d.n.p.λ


1.a) λ1 ⇒ x1 = 191, 4mm
1.b) et λ2 ⇒ x2 = 191, 6mm.

2) l < n.d.(λγ2 −λ1 ) = 1, 9mm.


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Les techniques mathématiques à connaître


Intensité de N ondes et série géométrique
Position du problème physique
On s'intéresse à l'interférence de plusieurs ondes d'amplitudes :

• a1 (t) = a0 cos (ω t + ϕ),


• a2 (t) = a0 cos (ω t + 2 ϕ), etc...

Utilisation des complexes


1
On a vu que si s1 (t) = Re (s̃1 ) et s2 (t) = Re (s̃2 ), alors hs1 s2 iτ = 2 Re (s̃1 s̃?2 ), où s̃?2 est le complexe conjugué
de s̃2 . Aussi, on peut utiliser les complexes associés aux ondes :

• a1 (t) = Re (ã1 ), avec ã1 = a0 ej ϕ ej ω t ,


• a2 (t) = Re (ã2 ), avec ã2 = a0 ej 2 ϕ ej ω t , etc...

1 2
pour calculer l'intensité : I= 2 |ã1 + ã2 + ...| .

Utilisation des séries géométriques


n=N 2 n=N 2
1 X 1 2
X
I= a 0 ej n ϕ ej ω t = |a0 | ej n ϕ
2 n=1 2 n=1

n=N
q 1 −q N +1
qn = q = ej ϕ .
P
on est ramené au calcul de la série géométrique S= 1−q de raison
n=1
Méthode de l'angle moitié
Il est bon d'utiliser l'angle moitié :

N N N N
sin − N2 ϕ

j 2 ϕ −j 2 ϕ
ej ϕ − ej (N +1) ϕ jϕ1 − e
jNϕ
jϕe e − ej 2 ϕ
jϕe
j 2 ϕ
S= = e = e ϕ ϕ ϕ =e ϕ
sin − ϕ2

1 − ej ϕ 1 − ej ϕ ej 2 e−j 2 − ej 2 ej 2

ainsi
2 N

1 2 2 1 2 sin 2 ϕ
I = |a0 | |S| = |a0 |
sin2 ϕ2

2 2
dont la courbe est :

Utilisation des vecteurs de Fresnel


On peut utiliser des vecteurs tournants (de Fresnel) :
~
a1 + ~
a2
• ~a1 associé à a0 cos (ω t + ϕ) de norme a1 et d'argument ω t + ϕ,
• ~a2 associé à a0 cos (ω t + 2 ϕ) de norme a2 et d'argument ω t + 2 ϕ, ω t + ϕ2 ~
a2
etc... ~
a2

Le vecteur ~a1 + ~a2 + ... permet de calculer l'intensité :


~
a1
I = k~a1 + ~a2 + ...k2 et de déterminer en particulier quand I s'annule. ω t + ϕ1


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Programmation en python
Diraction par un réseau de fentes
On éclaire un réseau de nf fentes de hauteur hf (suivant la direction Oy ), de largeur lf (suivant la direction
Ox), espacées de a suivant la direction Ox, par une onde plane monochromatique qui arrive normalement sur
le réseau (suivant la direction Oz ), par exemple grâce à un laser He-Ne (λ = 632, 8.10−9 m).
NB : pour que ça ait un sens physique, a > lf !
On observe dans le plan focal d'une lentille (de focale f ), la position sur ce plan d'observation étant repérée
par (x, y), comptés à partir du foyer, trace de l'axe (Oz) sur le plan.
1) Ecriture du programme :
Ecrire un programme où les données du problème sont clairement dénies, ainsi que les précédentes fonctions
   
π.hf.y π.lf.x
et qui permet de visualiser les graphes de : dif y (y) = sin c2 λ.f , dif x (x) = sin c2 λ.f , interx (x) =
sin2 (nf π.a.x
λ.f )
sin2 ( π.a.x
, interx(x).dif x(x), I (x, y) = dif y (y) .dif y (x) .interx (x) (graphique en 3 dimensions). Et enn
λ.f )
donner l'allure du plan d'observation (les taches lumineuses, comme si on avait fait l'expérience).
2) Diraction par une fente :
Utiliser le programme avec nf = 1.
Quelle est la fonction d'interférence ?
Choisir diverses valeurs de hf et lf : qu'est-ce que ça change ? Vérier en particulier qu'une fente longue
suivant Oy donne une gure de diraction principalement suivant (Ox).
3) Deux fentes d'Young observées dans le plan focal d'une lentille :
Utiliser le programme avec nf = 2.
Quelle est la fonction d'interférence ? Choisir diverses valeurs de a : qu'est-ce que ça change ?
Choisir diverses valeurs de lf : qu'est-ce que ça change sur le graphique de interx(x).dif x(x) ? Vérier
en particulier que si les fentes d'Young sont trop larges, on n'observe plus les interférences : c'est grâce à la
diraction que la zone d'interférence existe.
4) Réseau :
Augmenter progressivement le nombre de fentes (nf =3 jusqu'à 10) : qu'est-ce que ça change à la fonction
d'interférence ? Vérier en particulier que la formule des réseaux est de mieux en mieux réalisée : il n'y a de
l'intensité que dans les directions
xp λ λ
= sin θp = sin θi + p. = p.
f a a


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Exercices d'oral pour s'entraîner


exercice 1 (court) - Utilisation d'un réseau
(Mines 2006)
On éclaire un réseau de 600 traits par mm avec un faisceau parallèle monochromatique de longueur d'onde
λ = 0, 6 µm. L'angle d'incidence est i0 = 30◦ .
Déterminer les maxima principaux. Combien y en a-t-il ?

exercice 2 (court) - Diraction par une ouverture


(extrait de C.C.P. 2011, exercice sur 6 points)
On étudie la diraction par une ouverture carrée de côté a; l'écran est placé dans le plan focal image d'une
lentille convergente de focale f 0.
1) Calculer l'éclairement.
2) Décrire la gure de diraction.

exercice 3 (long) - Mesure d'une longueur d'onde


(C.C.P. 2005, exercice sur 12 points)
On cherche à déterminer avec précision la longueur d'onde λ2 de la raie rouge du mercure. On suppose que l'on
dispose d'un goniomètre, d'un collimateur, d'un réseau.
1) Faire un schéma du dispositif, vu de dessus.
2) Préciser quels réglages il faut eectuer et dans quel ordre. Comment se font les pointés, les mesures
d'angles de déviation ?
3) On se place sous incidence normale. On donne λvert = 0, 546 µm et Dvert = 60◦ .
3.a) Montrer qu'à l'ordre 1, on ne peut pas observer la raie rouge.
3.b) Trouver le pas du réseau et le nombre de traits par millimètre.
4) Expliquer le principe de la méthode du minimum de déviation. Déterminer λrouge en fonction de λvert ,
Dm (vert) et Dm (rouge).
5) Évaluer l'incertitude de mesure en sachant que l'incertitude est nulle pour λvert et vaut 2' d'arc pour
chaque pointé angulaire.

exercice 4 (long) - Limitation de la détection d'une étoile par la diraction


(d'après Centrale 2007)
1) Grâce à une lentille convergente de focale f 0 = 100cm on observe une source à l'inni (une étoile vue
0
sous l'angle ε = 31 ).
1.a) Donner la position de l'image AB .
1.b) A.N. : que vaut AB ?
2) On tient compte de la taille nie de la lentille : on modélise la diraction par une pupille carrée de côté
2a. On pointe Sy vers une étoile E à l'inni, on observe une tache comme image.
2.a) Où est le plan de l'image ?
2.b) I(x, z). Commenter : dépendance en a, f , λ,...
Donner l'intensité
On observe une étoile sous l'angleε.
2.c) Comment évolue l'intensité I(x, z) par rapport au cas ε = 0 ?
On observe deux étoiles séparées angulairement de α.
2.d) Quelle est l'ouverture angulaire minimale pour les distinguer ?


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Résolution de problème
La diraction sur poudre
Culture sciences physique - ENS Lyon
disponible à l'adresse http: // culturesciencesphysique. ens-lyon. fr/ ressource/
Diffraction-rayons-X-techniques-determination-structure. xml

Le diractogramme, une empreinte digitale

La diraction sur poudre permet une analyse rapide et non des-


tructive d'un mélange de phases cristallines. Elle est donc très large-
ment utilisée dans de nombreux domaines tels que la minéralogie, la
biologie, l'archéologie, la pharmacologie, ...
L'image de diraction d'une poudre formée d'une phase cristalline
est constituée de cercles spéciques de la phase. Un diractogramme
peut donc être considéré comme une empreinte digitale d'une phase
cristalline.
Identication de phases
C'est l'application la plus courante de la diraction des rayons X
sur poudre. Une fois le diagramme obtenu, on compare les positions et
les intensités des pics observés avec ceux de la base de données PDF
(Powder Diraction File) de l'ICDD (International Centre for Dirac-
tion Data) qui contient plus de 600.000 diagrammes de référence. On
peut ainsi rapidement vérier un résultat de synthèse (bonne phase
cristalline, présence d'impuretés, ?) ou conrmer que l'on a obtenu un
nouveau composé.
Taux de cristallinité
Les matériaux polymères sont en général des matériaux semi-
cristallins, c'est-à-dire qu'ils présentent sur leur diagramme des pics
ainsi qu'un signal large correspondant au matériau amorphe. Le rap-
port d'intensité entre ces deux signaux permet de remonter au taux
de cristallinité du polymère.
Étude des paramètres de maille
La position des pics observés est uniquement reliée aux paramètres de maille de la phase cristalline. Il est
alors possible de suivre l'évolution de la phase en fonction de divers paramètres tels que la pression ou la
température ou encore de caractériser une transition de phase.
Taille des cristallites et micro-déformations
La largeur d'une raie de diraction provient de facteurs instrumentaux et de caractéristiques physiques de
la poudre. On peut ainsi remonter à la taille moyenne des cristallites et à leurs micro-contraintes.

Enoncé
(Ulm)
On éclaire de la poudre de fer α à l'aide d'un laser à rayons X et on observe le résultat à l'aide d'un détecteur.
La gure suivante décrit ce qui observé sur le détecteur. Expliquer. Que peut-on en déduire ?


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Correction


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Approche documentaire (DNS)


Les couleurs interférentielles
Etienne Guyon
Matière et matériaux - Belin.
La nature ore de nombreux exemples de couleurs dont l'origine est due aux
interférences et à la diraction, comme celles des bulles de savon, des opales, des
plumes de paon, de la nacre et de certains papillons.

Structures monodimensionnelles.
La structure en multi-
couches orant une périodicité
spatiale à une dimension est
responsable des couleurs iri-
sées de la nacre. Pour com-
prend les phénomènes d'inter-
férences à l'origine de ces cou-
leurs, examinons d'abord le
cas d'une couche mince dont
l'épaisseur est de l'ordre de
grandeur de de la longueur
d'onde lumineuse. C'est ty-
piquement le cas d'une ne
couche d'huile à la surface de
l'eau, ou d'une bulle de sa-
von dont la paroi est consti-
tuée d'un lm d'eau empri-
sonné entre deux couches de
tensioactifs.
Comme le montre le
schéma (Fig. 2a), une onde
de lumière blanche arrivant
sur la surface d'une lame à
faces parallèles y pénètre en
subissant une réfraction, alors
qu'une petite fraction est
rééchie. L'onde qui a pénétré
subit le même phénomène sur
la face arrière de la couche : si
elle est essentiellement trans-
mise, une partie est rééchie.
L'onde rééchie subit à son
tour une réfraction et une
réexion au niveau de la face
avant. La partie transmise par
cette face avant et la première
onde rééchie sont d'intensité
similaire, et puisqu'elles sont
issues d'une même onde, elles
peuvent se renforcer si elles
passent simultanément par un maximum (interférences constructives), ou au contraire s'annihiler lorsque


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l'une passe par un maximum à l'instant où l'autre passe par un minimum (interférences destructives). Or le
renforcement ou l'annihilation dans une direction donnée dépend de la longueur d'onde (Fig. 2c). Ainsi, la
couleur observée est fonction de l'angle d'incidence et de l'épaisseur de la couche.

Lorsqu'un lm de savon s'amincit par drainage


de l'eau sous l'eet de la pesanteur, Newton avait
observé qu'il devient noir, c'est-à-dire qu'il ne ré-
échit aucune lumière. Quelle en est la raison ?
L'épaisseur étant devenue très petite par rapport
à la longueur d'onde de la lumière, l'onde lumi-
neuse rééchie par la face avant et celle rééchie
par la face interne s'annihilent par interférences
destructives. La théorie des ondes électromagné-
tiques (dont fait partie la lumière) prévoit en eet
qu'elles sont en opposition de phase (le maximum
d'amplitude de l'une correspond au minimum d
amplitude de l'autre), car la première se rééchit
sur une interface air-eau et la seconde sur une in-
terface eau-air. Dans le cas d'une seule couche dont
l'épaisseur est de l'ordre de grandeur de la lumière,
la fraction de lumière rééchie donnant lieu aux
interférences est faible (inférieure à 10%). Le fac-
teur de réexion est considérablement augmenté
lorsque plusieurs couches sont empilées (structure
périodique à une dimension) (Fig. 3). C'est ainsi
que l'on explique les couleurs irisées non seulement
de la nacre, mais aussi des scarabées, ou des ailes
de certains papillons.

Structures bidimensionnelles.
Observez les couleurs irisées d'un disque compact : vous remarquerez que ces couleurs dépendent de l'orien-
tation du disque par rapport à la source de lumière et de l'angle d'observation. Les phénomènes de diraction
et d'interférences, qui en sont responsables, résultent de la gravure en spirale d'une surface rééchissante (en
polycarbonate), l'espacement entre les pistes de la spirale étant de l'ordre du micromètre. Creusons l'idée et
examinons ce qui se produit lorsque la lumière arrive sur un réseau plan constitué de surfaces rééchissantes
ayant une périodicité spatiale (réseaux par réexion). Chacune de ces surfaces se comporte comme une source
secondaire, et les ondes qui en sont issues interfèrent. Des radiations de diérentes longueurs d'onde interfèrent
de façon constructive dans des directions distinctes. C'est pourquoi un réseau éclairé en lumière blanche diracte
la lumière et conduit à plusieurs spectres de la lumière blanche (Fig. 4). On parle alors des ordres 1, 2, etc. du
réseau. Les réseaux décrits ci-dessus sont appelés réseaux par réexion. Si les traits ne sont plus des surfaces
rééchissantes mais des lentes nes, parallèles, identiques et équidistantes, il s'agit de réseaux par transmission.
Les ondes résultant de la diraction de la lumière par ces fentes interfèrent et conduisent, là encore, à plusieurs
spectres de la lumière blanche. Les couleurs irisées des plumes de paon et des ailes de certains papillons résultent
de même de la diraction et des interférences par des structures périodiques à deux dimensions (Fig. 6).


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Structures tridimensionnelles.
Les cristaux habituels (comme le chlorure de sodium ou le sulfate de cuivre, par exemple) sont constitués
d'un arrangement périodique d'ions (ou d'atomes ou de molécules) à 3 dimensions. Quand la périodicité se
situe non plus à l'échelle atomique ou moléculaire, mais à l'échelle de la longueur d'onde de la lumière, on
parle de cristaux photoniques. La diraction de la lumière par ce type de structure, et les interférences entre les
rayons qui sont rééchis conduisent à des couleurs d'iridescence. C'est typiquement les cas des opales qui sont
constituées de sphères de taille inférieure à 300 nanomètres, immergées dans une matrice selon un empilement
très compact et de ce fait périodique (à la façon d'oranges empilées avec soin sur un étal). Lorsqu'il s'agit de
microsphères creuses au sein d'une matrice solide, on parle d'opales inverses. C'est le cas de certaines opales
naturelles et des écailles de divers coléoptères (Flg. 7).

Enoncé
Soit une structure monodimensionnelle multicouche telle que celle de la gure 3a.
Les coecients respectivement de transmission et de réexion en amplitude pour chaque interface sont notés
t et r, et la traversée d'une lame de uide introduit un déphasage δϕ.
1) Amplitudes
On note Ã0 , l'amplitude de l'onde incidente sur la structure et les amplitudes des diérentes ondes rééchies
par la structure Ã1 , Ã2 , ..., Ãn .
1.a) Exprimer Ã1 en fonction de Ã0 et r .
1.b) Exprimer Ã2 en fonction de Ã0 , t, r et δϕ.
1.c) Exprimer Ãn en fonction de n, Ã0 , t, r et δϕ.
2) Onde résultante

2.a) Montrer que l'amplitude totale de l'onde rééchie est Ãr = Ã0 r
1−(t2 exp(2j δϕ)) .


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2.b) En déduire que l'intensité de l'onde rééchie est de la forme I (δϕ) = c


a−b cos(2δϕ) , avec a, b et c,
des constantes positives.
3) Interprétation
L'allure de I (δϕ) (I en unités arbitraires, δϕ en rad) est donnée ci-dessous :

−2. −1. 0 1. 2. 3. 4. 5. 6.

3.a) En utilisant le graphique, déterminer pour quels δϕ il y a une intensité maximale.


3.b) Comparer ce dernier résultat trouvé dans le cas d'une interférence mettant en jeu uniquement
deux ondes (d'amplitudes Ã1 et Ã2 ).
3.c) On peut estimer que

λ e avec δϕ ≈ e l'épaisseur qui sépare deux couches. Rapprocher ce dispositif
d'un autre, vu dans le cours sur la diraction.


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Correction
1) Amplitudes
1.a) Ã1 = Ã0 r.
1.b)
Ã2 = Ã0 t exp (j δϕ) r exp (j δϕ) t = Ã0 t2 r exp (2j δϕ)
1.c)
Ãn = Ã0 t(n−1) r exp (j (n − 1) δϕ) exp (j (n − 1) δϕ) t(n−1) = Ã0 r t2(n−1) exp (2j (n − 1) δϕ)

2) Onde résultante
2.a) L'amplitude totale de l'onde rééchie est

∞ ∞
X X (n−1)
Ãr = Ãn = Ã0 r t2 exp (2j δϕ)
n=1 n=1

qui est une série géométrique de raison q̃ = t2 exp (2j δϕ) , donc :


X 1
Ãr = Ã0 r̃ q̃ (n−1) = Ã0 r
n=1
1 − q̃

(cqfd).
2.b) L'intensité de l'onde rééchie est

|Ã0 |2 r2 |Ã0 |2 r2
I = |Ãr |2 = Ãr Ã∗r = =
(1 − q̃) (1 − q̃ ∗ ) (1 − q̃ − q̃ ∗ + |q̃|2 )

Donc
|Ã0 |2 r2 |Ã0 |2 r2
I= =
(1 − t2 r (exp (2j δϕ) + exp (−2j δϕ)) + t4 r2 ) (1 + t4 r2 − 2t2 r cos (2δϕ))
(cqfd).
3) Interprétation
3.a) En utilisant le graphique, on voit qu'il y a une intensité maximale pour δϕ = kπ , avec k ∈ Z .
3.b) Le déphasage entre les deux ondes (d'amplitudes Ã1 et Ã2 ) est 2δϕ. La condition d'interférence
constructive est 2δϕ = 2kπ (elle est donc identique).
3.c) Il s'agit d'un réseau, non pas bidimensionnel en surface, mais en profondeur, d'épaisseur e. On
retrouve une sorte de formule des réseaux en incidence et réexion normales : 0 = k λe .


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Problème (DNS)
Etude d'un spectrographe à réseau

I) Le réseau par transmission


Considérons un réseau plan constitué de N fentes identiques, nes et parallèles. On pose p le  pas  de ce
réseau utilisé par transmission.
I.1) Généralités
I.1.a) Citer un autre type de réseau.
I.1.b) Quel est le phénomène physique qui explique le fonctionnement des réseaux ?
I.2) Relation fondamentale des réseaux

Le réseau est éclairé par un faisceau parallèle, monochromatique, de longueur d'onde λ, sous une incidence
i. Le faisceau est diracté à l'inni dans la direction θ. Les angles i et θ mentionnés sur la gure sont positifs.
I.2.a) Exprimer la diérence de marche ∆ entre deux rayons homologues séparés d'une distance p dans
le plan du réseau.
I.2.b) Déterminer les directions θk des maximums principaux d'ordre k.
I.3) Dénombrement des maximums principaux
On suppose que le spectre de raies des radiations du mercure est limité par les radiations violette (λv =
400 nm) et rouge (λr = 700 nm).
I.3.a) Déterminer les ordres observables (en

), sous une incidence de 30◦ , pour ces deux radiations et
avec un réseau de  pas  p = 2, 0 µm.
I.3.b) A partir de quel ordre se produit le recouvrement des spectres ? Justier votre réponse.
II) Le spectrographe à réseau
On éclaire un réseau de  pas  p = 2, 0 µm par un faisceau sortant d'un collimateur qui éclaire complètement
le réseau par transmission sous une incidence i. Ce réseau peut tourner autour d'un axe parallèle aux fentes et
0
le spectre obtenu est projeté à l'aide d'une lentille (L') de focale f = 100 cm sur une plaque photographique
ou un écran situé dans le plan focal image de (L').
II.1) Minimum de déviation
Pour une longueur d'onde λ donnée et un ordre k xé, on désigne par D = θk − i, la déviation entre la
direction du faisceau incident reçu par le réseau et la direction du faisceau diracté.
En faisant tourner le réseau autour d'un axe parallèle à ses traits, la déviation D passe par une valeur
minimaleDm pour une valeur particulière im de l'angle d'incidence i.
II.1.a) Déterminer im en fonction de θkm .


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II.1.b) Exprimer la relation fondamentale des réseaux (dénie précédement) en fonction de la déviation
minimale Dm .
II.1.c) En déduire la valeur de im à l'ordre 1, pour la radiation jaune de longueur d'onde moyenne
λ = 578, 05 nm du doublet du mercure.
II.2) Dispersion angulaire, dispersion linéaire
Le réseau est maintenant orthogonal au faisceau incident issu du collimateur.
II.2.a) Pour deux radiations de longueurs d'onde voisines λ et λ+dλ qui tombent sur le réseau, exprimer
dθk
la dispersion angulaire en fonction de k , p et θk .

II.2.b) En déduire la dispersion linéaire
dXk
dλ sur la plaque photographique perpendiculaire à la direction
moyenne des rayons diractés dans l'ordre k.
II.2.c) Calculer la valeur de
dXk
dλ exprimée en mm · nm−1 , à l'ordre 1, pour la longueur d'onde moyenne
λ = 578, 05 nm.
II.3) Résolution des doublets du sodium et du mercure dans les spectres d'ordre 1.
On obtient un faisceau quasi parallèle en positionnant une fente (F) dans le plan focal objet d'une lentille
convergente (L) de distance focale f. La fente (F), de largeur a, est assez large pour négliger tout phénomène
de diraction quand elle est uniformément éclairée en lumière monochromatique. Son image géométrique, sur
la plaque photographique, a une largeur a0 . On admettra que la limite de résolution du spectrographe à réseau
est surtout imposée par la largeur de la fente source.
II.3.a) Déterminer a0 en fonction de a, f et f 0. Application numérique pour : a = 40 µm, f = 20 cm,
0
f = 100 cm.
II.3.b) Déterminer, dans les spectres d'ordre 1, les distances ∆XN a et ∆XHg sur la plaque photo-
graphique, entre chacune des images de la fente source données par le doublet du sodium (λ1 = 589, 0 nm et
0 0
λ2 = 589, 6 nm) et le doublet du mercure (λ1 = 577, 0 nm et λ2 = 579, 1 nm).
II.3.c) Le spectrographe à réseau permet-il de résoudre ces doublets ?

V- Etude d'un réseau


1. Le réseau par transmission
1) Généralités
1.a) On peut citer le réseau par réexion.
1.b) Le fonctionnement des réseaux est fondé sur le phénomène de diraction.
2) Relation fondamentale des réseaux
2.a) La diérence de marche ∆ entre deux rayons homologues séparés d'une distance p dans le plan
du réseau se calcule en remarquant qu'il s'agit de deux ondes planes : il faut considérer deux plans d'onde,
perpendiculaires aux rayons lumineux. Donc ∆ = p. sin(θ) − p sin(i) ⇒

∆ = p. [sin(θ) − sin(i)]

2.b) On a un maximum principal s'il y a une interférence constructive entre tous les rayons émergent
du réseau c'est à dire si et seulement si ∆ = k.λ, où k ∈ Z. ⇔
k.λ
sin(θk ) = sin(i) + où k∈Z
p

3) Dénombrement des maximums principaux


3.a) Les applications numériques pour la radiation violette (λv = 400nm) et la radiation rouge
(λr = 700nm) sont regroupées dans le tableau suivant :

k −7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 0 +1 +2
θk pour λv = 400nm −64 −44 −30 −17 −5, 7 +5, 7 +17 +30 +44 +64
θk pour λr = 700nm −64 −33 −12 +8, 6 +30 +58

3.b) Le spectre de l'ordre −2 (θ ∈ [−12◦ ; +5, 7◦ ]) et le spectre de l'ordre −3 (θ ∈ [−33◦ ; −5, 7◦ ]) se


recouvrent. Donc seuls les spectres d'ordre ±1 sont interprétables.


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2. Le spectrographe à réseau
4) Minimum de déviation
4.a) En dérivant la formule des réseau : sin(θ) = sin(i) + k.λ
p (pour k , λ et p xés) : cos(θ).dθ =
 dérivant la déviation (D = θ − i), on
cos(i).di En a : dD = dθ − di. En utilisant les deux formules, vient :
cos(i)
dD = di. cos(θ) − 1 . Or, si la déviation est minimale, dD = 0, ⇔ cos(i) = cos(θ). La première solution

(i = θ ) correspond à l'ordre nul (k = 0), qui ne présente aucun intérêt spectroscopique (car cet ordre est non
dispersif ). Reste donc
im = −θkm
4.b) Dans le cas de la déviation minimale Dm , Dm = 2.θkm = −2.im . Ainsi, la formule des réseaux
devient :  
Dm k.λ
2. sin =
2 p
4.c) Application numérique :

 
k.λ
im = −arcsin = −8, 31◦
2.p

5) Dispersion angulaire, dispersion linéaire


5.a) En dérivant la formule des réseau : sin(θ) = sin(i)+ k.λ
p (pour k , i = 0 et p xés) : cos(θk ).dθk =
k.dλ
p ⇒
dθk k
=
dλ p. cos(θk )
5.b) On a : Xk = f 0 .θk + cste ⇒ dXk = f 0 .dθk ⇒

dXk k.f 0
=
dλ p. cos(θk )

5.c) Application numérique :

dXk k.f 0
=    = 0, 522mm/nm
dλ p. cos arcsin λp

6) Résolution des doublets du sodium et du mercure dans les spectres d'ordre 1.


6.a) Dans l'approximation de Gauss, ∆i = a
f . De même, ∆θ = a0
f 0 . Comme ∆i = ∆θ, on trouve :

f0
a0 = a = 200µm
f

6.b) On assimile ∆X et dX dans l'expression


dXk
dλ = f 0 .p
p. cos(arcsin( λ

p ))

f0
∆XN a =    (λ2 − λ1 ) = 0, 313mm
λ1
p. cos arcsin p

et
f0
∆XHg =    (λ02 − λ01 ) = 1, 10mm
λ01
p. cos arcsin p

6.c) Comme ∆XN a > a0 et ∆XHg > a0 , ces doublets sont séparés par le spectroscope.


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