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Musée départemental Albert-Kahn

Les autochromes des Archives de la planète :


l’histoire d’une valorisation.
L es photographies autochromes
sont le premier procédé indus-
triel de photographie en couleur.
Constituée d’une émulsion multi-
couches sur plaque de verre, l’auto-
chrome est sensible à une exposi-
tion prolongée à la lumière ainsi qu’à
l’humidité, qui cause aux plaques les
dommages les plus graves.

Les photographies sont conservées dans des réverses respectueuses des normes
internationales de conservation préventive, en étage pour éviter les inondations
et à proximité du laboratoire de numérisation interne. On y maintient une tempé-
rature de 17°C et un taux d’humidité relative de 40%.

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Les plaques, autrefois conservées dans des boîtes en bois, sont dé-
sormais conditionnées dans des boîtes conçues sur mesure, chimi-
quement neutres et garnies de mousse rainurée. Disposées vertica-
lement, immobilisées et isolées les unes des autres, elles sont rangées
par ordre de prise de vue et selon une logique géographique.

Avant de sortir des réserves,


les plaques sont placées dans
une glacière pendant 24h pour
éviter tout choc thermique
entre la fraîcheur des réserves
et la température ambiante
des salles de manipulation ou du
laboratoire photographique.

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A ncêtres de la diapositive, les plaques autochromes étaient destinées
à être projetées. Il s’agit d’un support photographique opaque, peu
lisible en l’état. Afin de pouvoir travailler sur les images, les identifier,
vérifier leur état, il est nécessaire d’utiliser une table lumineuse.

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Dès l’origine, une seconde plaque était ajoutée
après développement pour protéger l’émulsion.
Ce verre de protection était maintenu sur le
pourtour par un papier gommé noir.

Lorsque sous l’effet du temps, l’ensemble


n’est plus solidaire, on change ce papier
gommé pour un film adhésif transpa-
rent. Cette opération permet de déga-
ger les bordures, qui peuvent porter des
inscriptions manuscrites d’époque.

Afin de vérifier l’état de la plaque, les éventuelles traces de moi-


sissures ou cassures du verre, on procède à un constat d’état.
Celui-ci permet de spécifier l’état sanitaire précis des plaques à
une date donnée et d’en observer l’évolution tous les dix ans.

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L e musée a pris le parti de ne pas ex-
poser les plaques originales pour des
questions de fragilité du support mais
aussi de stabilité des couleurs. Une expo-
sition prolongée à la lumière les mettrait
fortement en danger. La numérisation
est donc indispensable pour diffuser ces
images au plus grand nombre.

La numérisation s’effectue à l’aide d’un appa-


reil photographique moyen format profes-
sionnel. Après avoir effectué les réglages de
captation (netteté, cadre…), le technicien
de laboratoire du musée vérifie la qualité de
l’image à l’aide d’histogrammes qui garan-
tissent la lisibilité maximale de l’image.

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Les images numérisées sont alors intégrées à la base de données du musée afin
d’être documentées et mises en accès pour l’ensemble du personnel travaillant
sur les fonds ainsi que présentées dans des modules à destination du public.

Pour documenter l’image, on fait


appel au registre d’inventaire
d’époque qui répertorie et lé-
gende toutes les plaques auto-
chromes. Ces registres, consti-
tués du temps d’Albert Kahn,
sont extrêmement importants
pour les documentalistes. Ils ap-
portent souvent des indications
sur l’intention du photographe.

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D ans les registres,
chaque document était
enregistré avec un numéro
d’inventaire, le nom de l’opé-
rateur, la date de prise de
vue, le nom des participants
à la mission, le lieu de prise
de vue (pays, région, ville)
et enfin le sujet du cliché.

Un registre d'inventaire

Lorsqu’une image doit être publiée dans un ouvrage ou


exposée, elle fait l’objet au laboratoire du musée d’une
nouvelle numérisation, conforme aux normes d’imprime-
rie. Cette numérisation haute-définition sans restau-
ration numérique, dite « patrimoniale », doit restituer
fidèlement la photographie originale.

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C’est un travail minutieux, au cas par cas, qui exige de nombreuses
étapes de vérification et d’ajustement technique. Un premier
étalonnage est effectué après numérisation, afin de vérifier la
conformité des couleurs du fichier à la plaque originale.

Le scanner balaie l'ensemble de l'image en 3 minutes.

On procède enfin à de nouvelles vérifications sur le résultat im-


primé, qui nécessite souvent plusieurs phases de réglage notam-
ment selon le type de papier utilisé.

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Les fichiers ainsi produits vont servir divers usages : expositions,
édition, projections, web... L’image peut ainsi être diffusée sous
de multiples formes, toutes fidèles à la plaque originale.

FIN.

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Les autochromes des Archives de la planète :
l’histoire d’une valorisation.
La collection de plaques autochromes des Archives de la planète, unique au monde par son ampleur et la
rareté de ses sujets, fait la richesse du musée Albert-Kahn. Il a pour devoir de la préserver mais aussi de la
faire vivre, en la diffusant le plus largement possible. Découvrez comment, en coulisse, s’écrit l’histoire de
ces images centenaires.

Crédits

Autochrome
Les gourbis des artilleurs creusés sous le rocher à Saint-Claude, Mareuil-la-Motte, Oise, Picardie, France, 1 août 1915

Opérateur : Stéphane Passet


Mission Stéphane Passet (Section Photographique de l’Armée) en Picardie 1915
Plaque de verre 12x9 cm
Numéro d’inventaire A5908

Lieux de prise de vue : CNC; Musée Albert-Kahn

Prises de vue : Bénédicte De Changy

Rédaction des textes : Isabelle Peretti

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