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DocThom
06 Mars 2020 Les médecins qui viennent de soutenir avec succès leur thèse d’exercice
Docteur / Médecin sont tenus, encore de nos jours, de prêter le serment d’Hippocrate , pierre
Un médecin est toujours angulaire de la déontologie médicale. Ce serment fait référence, entre
docteur en médecine ; un autres, à Esculape.
« docteur » n’est pas
nécessairement un médecin.
Un symptôme porte son nom, l’hippocratisme digital.
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Claude Galien (129 – ca 216)
Les thématiques Claude Galien est un médecin de l’Antiquité grecque et latine. Né à
Pergame en Asie mineure, il exerça la médecine à Rome où il soigna
Biologie / Physiologie plusieurs empereurs (on évitera d'ailleurs de le confondre avec l'empereur
Gallien).
Déontologie / Éthique /
Histoire de la médecine Il a construit un système explicatif global de la médecine en s’appuyant sur deux piliers, la
raison et l’observation, notamment anatomique. Cette conception a dominé la médecine
Cellules / Organes / Tissus
européenne jusqu’au XVIème siècle, en fait jusqu’à ce que des médecins comme André
Vésale remettent en question ses principes théoriques.
Médecins / Spécialités Galien est à l’origine de la théorie des humeurs : les maladies seraient provoquées par un
médicales
déséquilibre entre les quatre humeurs fondamentales : le sang (tempérament sanguin), la
lymphe (tempérament flegmatique), la bile jaune (tempérament bilieux) et la bile noire
Symptômes / Syndromes (tempérament atrabilaire). Il reste quelque chose de cette théorie dans des expressions
populaires comme « se faire de la bile », ou « être bilieux », pour exprimer l’anxiété ou le
Maladies / Patients / pessimisme, ou encore « un individu sanguin » ou un « coup de sang » pour qualifier un
Pathologie individu colérique ou un accès de colère.
Thérapeutique / Il est l’auteur d’une œuvre immense, qui a refait surface à la Renaissance grâce à sa conservation par la culture arabe,
Traitements tout comme pour la philosophie grecque (sans les Arabes, nous ne saurions rien d’Aristote).
Navigation thématique Il n’était pas simplement médecin, mais également philosophe, écrivain,
scientifique, bref, un esprit universel. Ses disciples le considéraient comme
le plus grand des médecins, et le prince des savants.
On rappelle que jusque-là, le métier de chirurgien n’existait pas en tant que tel : on était chirurgien-barbier, sous le
patronage de la confrérie de Saint Côme (ce dernier est, avec Saint Damien, le saint patron des chirurgiens). A l’époque
d’Ambroise Paré a été créé un collège des chirurgiens, mais sous la dépendance des médecins.
Il aurait également répondu à son roi, qui lui demandait s’il le soignerait mieux qu’un pauvre : « Non Sire, c’est impossible
parce que je soigne les pauvres comme des rois » !
André Vésale (Andreas Vesalius en latin, André Wytinck de Wesel en français) est un médecin et anatomiste
brabançon. Le Brabant est actuellement une province belge (on rappelle que la
Brabançonne est l’hymne national de la Belgique). A la Renaissance, la Belgique
n’existait pas et le Brabant était une province des Pays Bas.
Beaucoup de spécialistes considèrent André Vésale comme le plus grand anatomiste de la Renaissance, voire de
l’histoire de la médecine occidentale. C’était également un grand humaniste.
Son œuvre écrite est très abondante. Parmi celle-ci, son livre le plus célèbre s’appelle De humani corporis fabrica (Sur le
fonctionnement du corps humain), appelé parfois tout simplement La fabrica. C’est un monumental ouvrage d’anatomie
descriptive, réalisé grâce à des dissections, art dans lequel il était passé maître. L’ouvrage est dédié à Charles Quint.
A vingt ans, Vésale maîtrise le latin, le grec et l’arabe, ces trois langues étant le véhicule des connaissances médicales
de l’époque. Ses travaux mirent fin au dogme du galénisme (la doctrine inspirée par Galien), qui empêchait toute
évolution scientifique dans la Chrétienté et en terre d’Islam.
A la fin de sa carrière, qu’il passera en partie en Italie, il sera chirurgien de
l’empereur Charles Quint et du roi d’Espagne Philippe II. Il meurt du typhus à la
suite d’un naufrage, retour d’un pèlerinage en Terre Sainte.
Il complète la théorie de William Harvey sur la circulation sanguine, en décrivant les capillaires en 1661, dans son
ouvrage Observations anatomiques du poumon, un des livres fondateurs de la médecine moderne.
Son nom reste attaché à plusieurs structures : le glomérule rénal porte aussi le nom de corpuscule de Malpighi, ainsi
qu’une variété d’épithélium, dit malpighien.
En 1796, Jenner osa prélever du pus des pustules d’une vachère nommée Sarah, et l’inocula par scarification cutanée à
un jeune garçon nommé James Phipps. Après s’être convaincu que le garçon avait bien contracté le cow pox, il n’hésita
pas à lui inoculer le contenu d’une vésicule d’un patient décédé de la variole, et démontra ainsi que le gamin n’était plus
contaminable par la variole. Il était « vacciné ». Heureusement que le principe de précaution n’était pas encore passé
par là !
Napoléon se fit raconter cette histoire par une sommité médicale française, le Dr Guillotin, qui devait passer tristement
à la postérité comme concepteur de la guillotine. Guillotin était partisan d’une vaccination systématique de la
population, pour éradiquer le fléau. Il avait même obtenu pour cela le soutien du pape, et ce malgré la réticence d’une
partie du clergé français. Sur les conseils de Guillotin, Napoléon avait fondé en 1804 la Société pour l’extinction de la
petite vérole par la propagation de la vaccine.
En fait, Napoléon avait le projet d’envahir l’Angleterre, mais il avait appris que ce pays était touché par une terrible
épidémie de petite vérole, le small pox. Il prit donc la décision de faire vacciner sa Grande Armée. Mais les résultats ne
furent pas à la hauteur de ses espérances, puisque, à son abdication, environ 6000 hommes seulement sur un effectif
de 50000 avaient été vaccinés.
Mais, fidèle à ses convictions, il avait fait vacciner son propre fils, le roi de Rome. Il caressait d’ailleurs le projet de
rendre la vaccination obligatoire en France, mais les circonstances historiques ne lui en ont pas laissé le temps. Ce
serait pour plus tard.
L’OMS considère que la variole est éradiquée de la surface du globe depuis 1980.
Son nom reste attaché à au moins deux structures anatomiques, la fente cérébrale de
Bichat, et les boules de Bichat, situées au niveau des joues, et particulièrement
développées chez le nourrisson.
Son nom fait partie d’une liste de soixante-douze scientifiques honorés d’une inscription sur la Tour Effel.
Dominique-Jean Larrey est un médecin et chirurgien militaire français, considéré comme un des pères de la médecine
d’urgence.
Plusieurs hôpitaux militaires portent son nom, qui figure sur une des
colonnes du pilier sud de l’Arc de Triomphe de l’Etoile.
C’est Laennec qui a donné à son invention le nom de stéthoscope (observer la poitrine, stethos en grec). Le stéthoscope
originel ne permettait d’ausculter qu’avec une seule oreille
Cette découverte a fait faire un bond prodigieux à la pneumologie, en la dotant d’une sémiologie toujours d’actualité, la
classification des bruits d’auscultation (les râles crépitants, par exemple).
Le stéthoscope que les médecins utilisent de nos jours, avec un embout pour chaque oreille, a été inventé par
l’américain Cammann en 1852.
Mais Laennec ne s’est pas contenté de ses découvertes en pneumologie. Il s’est intéressé à la péritonite, au mélanome
et à ses métastases pulmonaires, à la cirrhose, dite de Laennec. Il a inventé les termes de mélanose et de cirrhose, qui
fait référence à la couleur fauve (kirrhos en grec) des nodules de régénération hépatique.
Mais c’est probablement l’introduction d’une rigueur scientifique dans l’observation objective des symptômes qui est
son principal apport à l’art médical, rigueur qui préfigure la médecine factuelle de nos jours, l’evidence based medicine,
ou médecine fondée sur la preuve.
Il est à l’origine d’un des concepts essentiels de la physiologie, le milieu intérieur, et sa constance, l’homéostasie.
Il est considéré comme l’un des fondateurs de la démarche expérimentale dite hypothético-déductive, pilier de la
médecine expérimentale Ses principaux ouvrages s’intitulent Introduction à l’étude de la médecine expérimentale et
médecine expérimentale. Ses principaux ouvrages s intitulent Introduction à l étude de la médecine expérimentale et
Principes de médecine expérimentale.
Nombre de ses travaux portent sur la chimie, comme la découverte de la dyssymétrie moléculaire (formes lévogyre et
dextrogyre de certaines molécules), et l’étude des fermentations, notamment lactique.
Une polémique célèbre sur la génération spontanée l’opposa à l’un des plus fervents partisans de cette théorie, Félix
Archimède Pouget, soutenu dans son combat par un jeune
journaliste, médecin de surcroît, qui se fera connaître plus tard
pour de toutes autres raisons, Georges Clémenceau. C’est
évidemment Pasteur qui avait raison : il n’y a pas de génération
spontanée, et les microbes ne naissent pas spontanément ex
nihilo.
Pasteur a donné son nom à un procédé de conservation des aliments, la pasteurisation (ou débactérisation
thermocontrôlée). Il a également donné son nom à un genre bactérien, Pasteurella, responsable de maladies appelées
pasteurelloses.
Mais la place nous manque pour développer la contribution de Pasteur dans de nombreux domaines, comme celui du
vin. On sait que Pasteur estimait que la consommation raisonnable de vin était bénéfique pour la santé, affirmation qui
n’a pas échappé aux Français, grands consommateurs de vin.
Il est surtout connu pour ses travaux sur l’hystérie et sur l’hypnose,
qui influencèrent Pierre Janet, figure majeure de la psychologie
française, et le jeune Sigmund Freud, futur fondateur de la
psychanalyse.
Il enseignait à la Salpêtrière, et fut le fondateur de l’École de la Salpêtrière, dont le rayonnement était universel. C’est en
effet pour lui que fut créée la première chaire au monde des maladies du système nerveux. Il eut avec lui des
collaborateurs appelés à devenir célèbres eux aussi, comme Paul Richet, Joseph Babinski (celui du signe éponyme),
Georges Gilles de la Tourette (celui de la maladie), et bien d’autres, ainsi que des médecins allemands, russes ou
américains. Sigmund Freud y fut boursier à titre étranger pendant quelques mois, de fin 1885 à début 1886.
Grâce à la fortune de sa femme, il vivait sur un grand pied dans un luxueux hôtel particulier du boulevard Saint Germain,
l’hôtel de Varangeville. Son épouse et lui-même y recevaient en particulier la fine fleur des lettres françaises.
Sigmund Freud (de son vrai nom Sigismund Schlomo Freud) est un neurologue autrichien, mondialement connu pour
être le père, l’inventeur, de la psychanalyse (qu’il appelait à ses débuts, en 1896, la psycho-
analyse).
Dans sa jeunesse, il sera influencé, lors de son séjour parisien dans le service des maladies
nerveuses de Charcot, par les théories sur l’hypnose de l’Ecole de la Salpêtrière.
Il va réunir autour de lui, à Vienne, un noyau de psychothérapeutes qui vont élaborer les
fondements de la psychanalyse naissante, à partir de conceptions nouvelles sur l’inconscient,
l’analyse des rêves et des névroses. S’ensuivront un certain nombre de brouilles définitives avec
certains de ses disciples qui fonderont des écoles dissidentes, comme Carl Gustav Jung ou
Alfred Adler.
Bref, certains adeptes seront en analyse toute leur vie (on pense à Woody
Allen), pendant que d’autres diront qu’on n’a jamais assisté à une guérison
par la psychanalyse. Nous ne prendrons pas part à ce débat, dans lequel il
est difficile de trouver des contradicteurs sereins et de bonne foi.
Mais Freud est aussi considéré comme un philosophe, et plus précisément un philosophe « du soupçon », au même
titre que Nitztsche, qui porta le soupçon sur les croyances humaines (« la mort de Dieu »), et
Marx (soupçon social). Le soupçon freudien porte sur la conscience et sa place au sein du
sujet (le ça, le moi et le surmoi, soit la seconde topique, la première topique désignant la trilogie
inconscient, préconscient et conscient).
Une ombre au portrait d’Alois Alzheimer : il fut membre de la société d’hygiène raciale, crée en 1904 par Alfred Ploetz,
dont les thèses furent largement exploitées par les nazis, dans le sens nauséabond que l’on connaît.
Albert Schweitzer est un des rares esprits universels des temps modernes, tels qu’on les connaissait à la Renaissance,
et, à ce titre, une figure marquante du XXème siècle.
L’action qui l’a amené à fonder un hôpital à Lambaréné, au Gabon, où il est mort, fait de lui le précurseur de la médecine
humanitaire, l’ancêtre des french doctors. S’il fut distingué par l’Académie Nobel en 1952, ce n’est pas par le prix de
u a ta e, a cêt e des e c docto s. S ut d st gué pa cadé e obe e 95 , ce est pas pa e p de
médecine, mais par le prix Nobel de la Paix, tout comme Médecins sans
frontière en 1999.
Malheureusement, Fleming n’expérimenta sa découverte que sur des animaux sains, car il ne pensait pas que la
pénicilline serait assez puissante pour traiter des infections. Il commit donc l’erreur de ne pas tester la substance sur
des animaux infectés, et sa découverte n’eut dans l’immédiat aucun impact.
Ce n’est que dix ans plus tard que deux chercheurs travaillant en Grande Bretagne, Howard Florey et Ernst Chain, firent
ce que Fleming n’avait pas tenté, à savoir tester la pénicilline sur des animaux infectés par le streptocoque. Ce fut un
succès total, qui permis l’essor de l’antibiothérapie.
Mais il fallut l’entrée en guerre des USA pour que l’industrie pharmaceutique américaine commence à produire des
quantités de pénicilline suffisantes pour traiter les blessés de guerre américains.
En 1945, Fleming, Florey et Chain furent honorés par l’attribution du prix Nobel.
Ce qui est beaucoup moins connu, c’est qu’un médecin militaire français, spécialiste de la microbiologie, Ernest
Duchesne (1874 – 1912), avait fait la même découverte, mais de propos délibéré, sans intervention aucune du hasard, à
la fin du XIXème siècle. La publication de ses travaux fut encensée, mais il tomba rapidement malade et dut
interrompre ses recherches, que ni son maître Gabriel Roux, ni ses distingués confrères n’eurent l’idée de poursuivre. Et
le malheureux Duchesne (ou Duchêne) tomba dans un oubli aussi complet qu’immérité.
Henri Mondor est un chirurgien-chercheur français, connu pour la qualité de son enseignement : pendant des
générations, tous les chirurgiens en formation se devaient d’avoir lu son ouvrage
essentiel, Diagnostics urgents : Abdomen (que je garde dans ma bibliothèque
personnelle, même s’il est obsolète).
Sa place au sein de cet aréopage de médecins d’élite est un peu le choix du cœur.
Conclusion
Tout commence avec l’Antiquité gréco-romaine, se poursuit dans le monde arabo-musulman, à son apogée pendant le
Moyen Âge, qui est une période de déclin scientifique en Occident. En effet, l’Eglise catholique condamnait la pratique
de la dissection ; dans ces conditions, aucune avancée n’était possible en anatomie ou en physiologie.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est difficile de faire émerger de grandes figures, car la plupart des
révolutions médicales ont eu lieu au XIXème siècle ou dans la première moitié du XXème.
Enfin, il faut signaler que des progrès essentiels en médecine ont été le
résultat des travaux menés par des chercheurs qui n’étaient pas médecins :
outre Pasteur, il faut citer le moine Gregor Mendel, qui a découvert les lois de
l’hérédité, et le trio composé de James Watson, Francis Crick et Maurice
Wilkins, qui ont découvert la structure de la double hélice d’ADN, support de
l’hérédité.
docThom
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