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‫العقائد العضدية‬

Les Croyances

‫عضد الدين اإليجي‬

Abderrahman b. Ahmad Al-Îji


‫بسم هللا الرحمان الرحيم‬

Au nom d’Allah, voici entre les mains du lecteur, un ouvrage


regroupant les fondements de la croyance islamique sunnite, écrit par
l’imam de Ahl As-Sunnah de son époque, l’illustre érudit, Abderrahman
Al-Îji, le Shaykh des Shafi’i et le juge des juges du Levant. Auteur renommé
de plusieurs ouvrages dans différents arts, particulièrement la science de
la scolastique où il a brillé, mais aussi les fondements de la jurisprudence,
la jurisprudence, la rhétorique et les sciences linguistiques généralement.

L’ouvrage ci-dessous est un court écrit, le dernier qui nous est


rapporté, étant donné qu’Al-Iji est mort près d’une dizaine de jours après
l’avoir terminé. Ce livre est le condensé de la croyance, et celui qui le lit, le
comprend et le maîtrise devient dès lors un véritable sunnite établi dans la
foi.

L’auteur, Abderrahman ‘Adhud Ad-Din Al-Iji dit :

Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Particulièrement


Miséricordieux, louange à Allah, et que la prière soit sur Son prophète
ainsi que sur sa famille.

Le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, dit : “Ma communauté


va se diviser en soixante treize groupes, tous sont dans l’enfer sauf un”. Il
lui a été dit “lequel ?”. Il répondit : “Ceux qui sont sur ce quoi moi et mes
compagnons sommes”.

Et voici à vous les croyances du groupe sauvé qui sont les Ash’ari.

Il existe un consensus chez les prédécesseurs parmi les spécialistes


du hadith et parmi les imam de la religion et chez les gens de la Sunnah et
du groupe sur le fait que le monde est engendré, il s’est réalisé par la
Puissance d’Allah après qu’il n’était pas, et qu’il peut ne pas exister, et aussi
sur l’obligation législative de réfléchir par rapport à la connaissance
d’Allah, car par ceci vient la connaissance, et il n’y a pas besoin
d’enseignant.

Et aussi sur le fait que le monde a un Créateur Pré-éternel qui a


toujours existé et existera tout le temps, nécessaire d’existence par Son
Essence, impossible en Son cas de ne pas exister par Son Essence, point
de créateur en dehors de Lui, Il possède tous les attributs de complétude,
et est exempté de tous les attributs de manque. Il sait tout ce qui peut être
connu, et Il a la puissance sur tous les possibles, et Il est Celui qui a voulu
tous les existants, Il est Parlant, Vivant, Entendant, Voyant.

Il est exempté de toutes les directions de manquement, il n’y a point


de semblant à Lui ou d’égal, et pas de ressemblant, ni d’associé ou
d’adjoint, et Il n’est pas à l'intérieur d’autre que Lui, et il n’y a pas
d’engendré en Son Essence, et Il ne se mélange pas à autre que Lui.

Il n’est pas une substance, ni un accident, ni un corps et n’est pas


dans un endroit ou une direction, on ne peut pas l’indiquer par les
expressions “ici” ou “là-bas”, le mouvement et la transition ne le
concernent pas, de même pour l’ignorance et le mensonge.

Et qu’Il est visible par les croyants au Jour du Jugement, sans


parallélisme, ni opposition, ni direction.

Ce qu’Allah veut est et ce qu’Allah ne veut pas n’est pas, et la


mécréance et les désobéissances sont par Sa Création et Sa Volonté mais
ne font pas l’objet de Sa Satisfaction, Il est indépendant ; n’ayant besoin de
rien, et personne ne Le juge, et rien n’est obligatoire sur Lui, que ce soit la
bienveillance ou faire le mieux ou donner des contreparties face aux maux,
ou récompenser ou punir. S’Il récompense c’est par Sa Grâce et s’Il punit
c’est par Sa Justice.

Aucun mal ne provient de Lui, et on n’attribue pas Ses actes à la


tyrannie ou l’injustice, Il fait ce qu’Il veut et juge comme Il veut, il n’y a pas
d’objectif [personnel] en Ses actes, Il est en accord avec la Sagesse dans ce
qu’Il a créé et Il a ordonné à Ses serviteurs par pure grâce et miséricorde,
et non par obligation.

Il n’y a point de juge en dehors de Lui, et la raison n’a aucune part de


jugement quant à la bonté d’un acte ou à son mal, de même sur le fait que
l’acte est une cause de la récompense ou de la punition. Plutôt, le bon est
ce que la législation considère comme bon, et le mauvais est ce que la
législation considère comme mauvais, et les actes n’ont pas une qualité
intrinsèque indiquant la bonté ou le mal. Si les questions avaient été
inversées, l’inverse serait le cas.

Et Il n’est pas divisible en bouts et en parties, et Il n’a pas de limites


ni de fin, Ses attributs sont un dans leur essence et sont indénombrables
quant à leurs liaisons. Ce qui existe parmi ce qu’Il peut est une petite
partie d’un grand tout, aucune comparaison entre ces deux-là, et Il peut
ajouter et diminuer Ses créatures.

Et Allah possède des anges ayant deux, trois, quatres ailes ; parmi
eux Jibril, et Micka’il, et Israfil et ‘Izra’il. Chacun d’eux a un rang bien défini
; ils ne désobéissent pas à Allah dans ce qu’Il leur ordonne et ils font ce qui
leur a été ordonné.

Et le Coran est la Parole d’Allah incréée, et il est ce qui est écrit dans
les livres [msuhaf], mémorisé dans les poitrines, récité par les langues. Et
l’écrit n’est pas la même chose que l’écriture, et le récité n’est pas la même
chose que la récitation. Et Ses noms sont définis, il n’est pas autorisé de
Lui donner un nom que la Législation n’a pas autorisé.

Et le grand retour est vrai, les corps sont ressuscités et les âmes y
sont remises. De même, la récompense et le jugement ; et le pont [sirat]
est vrai, et la balance [mizan] est vraie, ainsi que la création du paradis et
de l’enfer.

Et l’intercession est vraie pour ceux qui en reçoivent l’autorisation


de la part du Miséricordieux, l’intercession du Messager (qu’Allah prie sur
lui et le salue) pour ceux qui ont commis les grands péchés parmi les gens
de sa communauté ; il est l’intercesseur et sa demande n’est pas rejetée, et
le châtiment dans les tombes est vrai, et les questions de Munkar et Nakir
sont vraies.

Et les gens du pacte de la satisfaction et les gens de Badr sont parmi


les gens du Paradis.

Et les prodiges des saints sont vrais, Allah en gratifie ceux qu’Il veut,
et Il accorde Sa Miséricorde spécifique à ceux qu’Il choisit.

Et l’imam après le Messager d’Allah (qu’Allah prie sur lui et le salue)


est Abu Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui), son imamat est établie par
consensus, et le messager d’Allah (qu’Allah prie sur lui et le salue) n’a pas
posé l’imamat d’une personne définie. Puis Omar, le diviseur juste ; puis
Othman, celui qui a les deux lumières ; puis ‘Ali recevant la satisfaction
complète. Et la préférabilité est selon ce même rangement, et le sens de
“préférable” est qu’il reçoit plus de récompenses auprès d’Allah en raison
de ce qu’il acquiert comme biens. Et non qu’il est plus savant ou plus noble
d’ascendance ou autre.

Et la mécréance est l’inexistence de la foi, qui est le fait de croire en


ce qui est connu nécessairement par la venue du Prophète (qu’Allah prie
sur lui et le salue). Et on ne rend pas mécréant quelqu’un parmi les gens de
la qibla à part s’il renie l’existence du Créateur Puissant doté de Volonté
Savant ; ou l’association ; ou s’il renie la prophétie ; ou s’il renie ce qui est
connu nécessairement par la venue du Prophète (qu’Allah prie sur lui et le
salue) ; ou s’il renie ce qui fait un consensus total comme les cinq piliers ;
et s’il rend autorisé ce qui est interdit. Quant à autre que cela, celui qui le
dit est un innovateur et non un mécréant, par exemple
l'anthropomorphiste.

Et le repentir est obligatoire, et il est accepté par la Bienveillance


d’Allah, et le fait d’ordonner le bien est du même jugement que ce qui est
ordonné, si ce qu’il ordonne est obligatoire alors l’ordonner l’est aussi et s’il
est préférable alors l’ordonner l’est aussi. Et la condition de cela est que ça
n’amène pas la dissidence, et qu’il pense qu’il [son ordre/conseil] sera
accepté. Et l’espionnage est interdit.

Qu’Allah t’affirme sur ces croyances authentiques, et qu’Il t’accorde


l’agissement par ce qu’Il aime et ce qui Le satisfait. Et Louange à Allah en
début et en fin, et que la paix soit sur Son Prophète en caché et en
apparent.

Fin.

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