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MOUZDAHIR

Par Ibrahima Amadou Sakho

LE FONDATEUR

Il est toujours très délicat de parler de quelqu’un de vivant en des termes


élogieux. D’un autre côté connaître une œuvre aussi importante que l’IIM sans
connaître le maître d’œuvre est difficile sinon impossible. Devant ce dilemme
nous avons donc décider de dire tout simplement la vérité sans plus ni moins
nous conformant ainsi à la parole du prophète (saws) : « dites la vérité que cela
soit à votre avantage ou à votre désavantage ».

Chérif Mohammed Ali Aïdara est né à Darou Hijiratou à quelques 18 kilomètres


de Madina Gounnas dans la région de Kolda au sud du Sénégal d’une mère
sénégalaise et d’un père originaire de la Mauritanie. Ce dernier Chérif Al
Hassan Aïdara un saint de la confrérie Tijaniyya est un descendant du prophète
(saws) de l’islam par la lignée de l’Imam Al Hassan Ibn Ali Ibn Abi Talib (as).
Il a été le fidèle compagnon du défunt le cheikh El Hadj Mohammed Saidou Bâ
(paix à son âme) de Madina Gounnas, une communauté forte de plusieurs
millions d’adeptes à travers le monde. Chérif Mohammed Ali a ainsi été éduqué
dans la pure tradition soufie et très tôt ses précepteurs comprirent qu’il ne lui
était pas nécessaire d’avoir une éducation formelle.
C’est à l’âge de 17 ans qu’il quitte pour la première fois son village à la quête du
savoir, et de la connaissance. Il sera ainsi amené à parcourir toutes les régions de
la terre et a rencontré des hommes et des femmes célèbres ou non de tous les
horizons, de toutes les classes sociales, que cela soit des hommes d’état, des
guides religieux, des célébrités du show-biz ou tout simplement des gens
ordinaires ,mais tout cela sans l’avoir provoqué et il aime à se comparer à un
aimant quand il évoque cet aspect de son expérience. Pour donner un exemple,
au Tibet le Dallai Lama lui demandera d’avoir un entretien privé avec lui alors
qu’il n’était venu que par curiosité pour l’écouter au milieux d’une foule. Cet
entretien durera 9 heures d’horloge au bout desquelles le guide tibétain lui
offrira la couronne des maîtres spirituelles qui est maintenant en sa possession.
Durant cette période qui est celle de la quête aussi bien des richesses spirituelles
que matérielles, il recevra à sept reprises le grade de Moukhaddam (percepteur)
de la confrérie soufie des Tijani et à deux reprises celui de la confrérie
Qadriyya. De la même manière il pratiqua tous les types de commerces :
alimentaires, hydrocarbures, négoces, import-export etc. et amena beaucoup de
capitaux en Afrique à travers des investisseurs privés. Il n’hésita pas en () à la
demande du président malien et de dirigeants d’organisations islamiques, à se
rendre en Suède pour venir en aide aux milliers de musulmans qui s’y trouve et
qui n’avaient pratiquement aucun droit par rapport à leur religion (cimetières,
écoles etc.) et réussit à débloquer la situation et à obtenir l’accès à toutes les
demandes de cette communauté après avoir rencontré les autorités Suédoises. Il
y organisa une conférence en présence de 40.000 personnes dont 70 se
convertirent à l’islam le même jour.
C’est peut être à cause de son dévouement pour l’être humain, que l’Etre
Nécessaire qu’il soit exalté a fait de lui une des effusions de sa miséricorde sans
discrimination (Rahmaniyya) par laquelle, beaucoup d’hommes et de femmes
au seuil de la perdition physique ou psychique ont accéder à la guérison alors
que les limites actuelles de la médecine moderne et traditionnelle avait été
atteintes et qu’ils s’étaient résignés à une mort imminente et avaient renoncé à
tout espoir de guérison.

La vision

Le prophète de l’islam a dit « travaille pour ce monde comme ci tu devait y


vivre éternellement et travaille pour l’autre monde comme ci tu devais mourir
demain ».
C’est ainsi que l’islam est la seule religion qui intègre toutes les dimensions de
la vie humaine, aussi bien matérielles que spirituelles. Cette vision là est à la
base de la création de l’IIM par Mr Aïdara. En effet, ce dernier affirme que
quatre raisons l’ont amené à vouloir réaliser ce projet

1. La raison morale

Etant né dans la région de Kolda et le département de Vélingara où les


populations sont des disciples de son père , qui les a converties à l’islam, Chérif
Ali a grandi avec ces gens qui leurs ont tout donné car il leur ont donné leur
cœur. Ces populations qui jadis étaient éduquées selon le système traditionnel
des Daaras (l’école ayant été considérée comme source d’aliénation), dans
chaque village il y avait une Daara et un cheikh qui faisait office de précepteur
pour les habitants. Cependant, avec le temps les dirigeants de cette communauté
n’étant plus capable d’assurer la continuité soit parce qu’il sont décédés ou
qu’ils sont trop vieux pour agir, mais également pour des raisons liées à la
dégradation morale de la société, l’assaut de la mondialisation à outrance, il
s’est produit une grave carence dans la qualité de l’enseignement traditionnel
qui n’est plus capable de former les hommes valeureux et capable d’autrefois.
Mais aussi le conservatisme de certains bien qu’animés de bonne volonté a fini
par engendré des générations d’analphabètes et d’ignorants incapables de
prendre leur destin en main. Devant tant de malheurs Chérif Ali a ressenti une
lourde responsabilité morale qui l’ poussé à agir en toute humilité afin de
changer autant que possible cette fatalité qui n’en est pas vraiment une. Le projet
de développement intégré du Foudou appelé « Mouzdahir le village » entend
servir de modèle et de catalyseur afin de créer un déclic et ainsi améliorer le
destin de ces populations et du reste du pays, de la sous région voir même au-
delà.

2. La raison économique

La pauvreté n’est pas une fatalité selon Chérif. Beaucoup de ses amis d’enfance
ayant péris en voulant rejoindre les côtes espagnoles par la mer alors qu’ils
auraient pu resté chez eux et cultiver la terre en investissant les deux ou trois
millions qu’ils ont versés à des passeurs peu scrupuleux. Bien sûr c’est une
bonne chose de voyager pour découvrir le monde ou pour gagner de l’argent
mais cela ne doit pas être considéré comme la seule et unique solution. Ne voit
on pas des gens quitter l’Europe ou l’Amérique pour venir s’enrichir en Afrique
chez nous. En réalité le sous- développement est d’abord mental. Une mauvaise
interprétation de l’islam a amené les gens à croire à la prédestination absolue : le
pauvre est né pour resté pauvre et le riche pour devenir riche ; que l’Afrique doit
toujours dépendre des autres pour s’en sortir ; que le sens de l’organisation est
une qualité qui appartient exclusivement aux autres ; que les africains ne
peuvent pas prendre le leadership dans aucun domaine ; que leurs qualités sont
inférieures à celles des autres ; tout ceci constitue le blocage mental que l’islam
authentique est venu combattre et que les innovateurs et les hérétiques ont
introduit dans la religion avant de nous les transmettre

3. La raison culturelle

Une mauvaise connaissance de l’islam authentique a fait naître chez nos


populations l’obscurantisme, le fanatisme, et le conservatisme aveugle qui sont
les trois virus cancérigène de la société humaine et pour le combat desquels les
prophètes ont été envoyés par la grâce de l’existence absolu , Allah le très haut.
Selon Chérif c’est seulement par l’éducation saine et généralisée qu’une
révolution des mentalités et du comportement peut être déclenchée
4. La raison existentielle

Pour chaque être humain le fait de naître dans une famille donnée en un lieu
donné à une époque particulière peut engendrer des responsabilités et des
devoirs que la personne n’a pas choisis mais qui lui sont imposés par le destin
dans sa partie invariable. C’est pour cela qu’en tant que petit fils du seigneur des
créatures et fondateur du sceaux de toutes les religions révélées Mr Aïdara croit
à la responsabilité liée a sa lignée qui impose aux descendants du prophète
(saws) et à la mesure de leurs capacités de travailler dans la ligne de leur grand
père afin d’honorer leur sang et éviter le courroux et le stratagème divin.

IMPORTANCE DE L’EDUCATION
Dans une société où l’enseignement séculaire et scientifique est complètement
séparé de l’enseignement religieux, il est important d’expliquer la position de
l’Islam par rapport au savoir et à la science.
Si l’on se réfère au Coran on voit la position prépondérante donnée au savoir et
à la connaissance à un tel point que la première sourate révélée au prophète(s) y
a directement trait : « Récite ! Au nom de la bonté de ton seigneur qui a
enseigné par la plume, qui a enseigné a l’homme tout ce qu’il ne savait pas » .
De même, nous voyons que la supériorité d’Adam, le père de l’humanité sur les
anges est due à sa connaissance .Ainsi, des six milles et quelques versets du
saint Coran il n’y en a que cinq cents qui concernent le fiqh (jurisprudence
islamique) stricto sensu .Tout le reste traite de domaines dont la diversité ne
peut être entamée par le présent document.
De la même manière, les Hadiths prophétiques font de la quête du savoir, un
devoir pour tout musulman mâle et femelle,de la naissance à la mort , que cela
soit détenu par des croyants ou des non croyants et ce jusqu’au bout du
monde(symbolisé par la Chine d’où à l’époque du prophète(s) on ne pouvait
certainement pas apprendre la théologie islamique) .Et chaque degré de
connaissance rend obligatoire la quête du degré qui lui est supérieur ad
infinitum.
En Islam on parle de la division du savoir en ‘ilmoul adyân et ‘ilmoul abdân.
Ce que l’on pourrait traduire en langage moderne par connaissance religieuse et
connaissance séculaire. Mais dans l’Islam toute connaissance est sacrée, toutes
les sciences sont islamiques sans aucune ambiguïté. Mais par souci de clarté,
nous utilisons le langage habituel en parlant de sciences religieuses et séculaires.
Donc lorsque le mot arabe « ‘ilm » qui veut dire science et connaissance est
utilisé dans le Coran ou les paroles prophétiques, il indique ces deux types de
connaissance qui dans l’Islam sont non seulement inséparables mais ont les
mêmes objectifs, qui sont d’intégrer l’existence de l’homme vers l’Unique (swt).
Bien sûr, il ne s’agit pas de dépasser les limites de compétences propres à
chaque type de connaissance, mais plutôt de les harmoniser et de les intégrer à
l’unicité du Créateur de toute chose afin qu’ils servent l’homme aussi bien dans
la vie présente que dans l’au-delà.
La différence fondamentale avec le monde judéo-chrétien vient ainsi d’être
définie. En effet, l’histoire de l’Occident est marquée par deux phases :
 une phase pendant laquelle sous l’impulsion de l’Eglise
inquisitrice, la recherche scientifique était synonyme de
blasphème et d’hérésie
 et une phase de révolte contre l’Eglise et la religion et qui
correspond à l’essor de la science et de la recherche en
Europe. L’attitude de l’Eglise envers la science n’est pas
étonnante car la Bible elle –même, considère l’arbre
interdit à Adam(a) dans le paradis comme étant l’arbre de
la connaissance.
Par contre dans le monde de l’Islam, où le caractère obligatoire de la recherche
du savoir sous l’impulsion du Coran et des paroles prophétiques a vite fait des
musulmans les leaders intellectuels et scientifiques de l’humanité , la science et
la religion inséparables ont toujours eu des destins communs. Au premier
siècle de l’Hégire avec la venue du cinquième imam de la famille du prophète(s)
, l’imam Mohammad al Baqir(a), qui a été l’initiateur de ce grand mouvement
scientifique qui fut même une véritable révolution intellectuelle ( inqilab fikri).
Pour donner un exemple, l’imam(a) qui enseignait toutes les connaissances
entrant dans la définition du mot ‘ilm initia à la chimie son disciple Jabir Ibn
Hayyan(appelé Geber en occident) ,qui fut le fondateur de la chimie
expérimentale(alkimia), début de toute la science expérimentale. Ainsi, comme
le disait Will Durant dans son « histoire de la civilisation », « lorsque Roger
Bacon proclama la méthode expérimentale en Europe cinq cents ans après Jabir
Ibn Hayyan, il devait cette illumination aux maures d’Espagne dont les
connaissances venaient de l’Orient musulman » (voir volume sur la religion
page 249).
Mais malheureusement, les musulmans ont perdu le leadership intellectuel pour
les raisons suivantes :
 l’éloignement par rapport aux deux sources de connaissance que le prophète
avait léguées à l’humanité que sont : le Coran et les Ahl al bayt (a), les
imams infaillibles de la famille du Prophète(s). Ceci a eu pour
conséquences la mauvaise utilisation du Coran et le recours à des doctrines
erronées. Il est important de noter que l’abandon de la famille du
Prophète(s) est la cause principale de toutes les déviations et de la même
manière tous les acquis positifs l’ont été sous leur direction.
 l’arrogance de leurs dirigeants despotiques qui leurs imposaient pour des
raisons bassement politiques, des modes de pensées contraires à l’esprit de
l’islam (acharisme, rejet de la causalité, prédestination absolue, ascétisme,
fanatisme, conservatisme, sectarisme, rejet du rôle de l’intellect, etc.)
 la fermeture de la porte de la recherche (ijtihad) dans le domaine de la
jurisprudence et la limitation aux quatre écoles sunnites
 la disparition des sciences de la nature des centres d’enseignement islamiques
ou Madrassa, faisant suite à une mauvaise classification des sciences
(notamment par al Ghazali voir ihyah chap. sur la classification des
sciences)
 l’invasion des Mongoles, qui ont brûlé les plus prestigieuses bibliothèques de
Bagdad
 Au dix-neuvième siècle lorsque les musulmans ont voulu revivifier leur
éducation scientifique ils ont maladroitement adopté le système occidental
de séparation totale entres les sciences séculaires et religieuses ce qui leur a
empêché d’intégrer et de digérer la science venu d’occident entraînant ainsi
la stagnation et la dépendance vis à vis de ces derniers.
Le plus grand défi des musulmans en ce premier quart du quatorzième siècle de
la sainte Hégire est de ramener ces sciences dans leur position initiale
d’harmonie, de reprendre le flambeau de la révolution de l’imam al Baqir (a) et
de préparer ainsi le retour de l’imam al Mahdi (A.J.) promis par Dieu dans le
saint Coran. Il est mentionner dans un Hadith authentique que si la connaissance
toute entière peut être résumée en 72 lettres, seules 2 lettres de la connaissance
seront révélées entre Adam(a) et la venue de l’imam Mahdi (A.J.). Tout le reste,
c’est à dire les 70 autres lettres seront révélées durant son règne (bénit soit il) de
paix et d’équité. Ce qui veut dire que même la révolution du Mahdi sera une
révolution de la connaissance et que l’état actuel des connaissances malgré les
nombreuses découvertes n’est absolument rien par rapport à ce qu’apportera le
règne du dernier des imams de la famille du prophète(s). Donc l’islam est la
religion de la connaissance, du savoir et du développement et non celui de
l’ignorance, du fanatisme, de la stagnation, et de l’inaction. Mais la
connaissance et la science en islam sont réalistes, basées sur les vrais intérêts de
l’homme dans ce monde et dans l’autre et non sur le matérialisme athée qui a
faire subir à l’humanité et à l’harmonie universelle dont l’homme est un maillon
important en sa qualité de khalife de Dieu, beaucoup de malheurs et le risque de
désastre économique, social, démographique écologique, nucléaire etc. est
latent comme une épée de Démoclés sur nos têtes en attendant la délivrance.
Dans les structures éducatives islamiques l’éducation morale et spirituelle de
l’homme va de paire avec son éducation formelle, ainsi l’imam khomeini(r)
disait : « tous ces instruments de destruction massive de l’humanité et toute
cette sophistication dans le domaine de l’armement sont les produits de
diplômés d’universités qui n’ont pas reçus d’éducation spirituelle et dont les
âmes n’ont pas été purifiées ».
Le projet des « Institutions Mouzdahir » sera insha Allah un des jalons ici en
Afrique et dans le reste du monde, posés pour atteindre ce noble objectif.

I. L’EDUCATION DE BASE
Que doit on faire pour combiner l’éducation religieuse et l’éducation séculaire
de nos enfants ? Deux solutions semblent se dégager à l’évidence, l’une à court
terme et l’autre à moyen terme.
1. A court terme :
Il s’agit en même temps que l’éducation à l’école dite française ou laïque, de
préparer des cours d’éducation islamique dans des madrassas modernes ;
lesquelles cours auront lieu le dimanche et pendant les grandes vacances. La
teneur de ces cours sera plus amplement traitée dans l’étude consacrée aux
madrassas insha Allah. Des cours de rattrapages dans les matières de
l’enseignement général pourront éventuellement y être ajoutés pendant les
vacances pour plus d’efficacité sur le plan pratique.
Néanmoins cette solution réalisable dans l’immédiat n’offre pas une réponse
globale aux problèmes posées car il demeure toujours ce double standard qui ne
tardera pas à se faire ressentir dans la vie quotidienne des élèves : vision
islamique à la madrassa et vision séculaire à l’école.
2. A moyen terme
Il s’agit de la mise en place d’écoles d’enseignements généraux et
professionnels 100% islamiques mêlant la qualité de l’enseignement à la rigueur
de l’éducation.
Ainsi les sciences religieuses et séculaires pourront y être enseignées de façon
intégrée et harmonieuse.

II. L’EDUCATION UNIVERSITAIRE

A l’image de l’école islamique précédemment décrite, l’université islamique est


une université d’intégration de toutes les connaissances universelles à la vision
du monde dite « islamique » .Il s’agit d’absorber toutes les connaissances
acquises par l’humanité jusqu’à présent de les digérer et de les développer dans
la perspective harmonieuse et réaliste de l’islam. Ce processus bien évidemment
prendra du temps et ne pourra être pleinement réalisé que par les générations
futures. Mais il nous appartient à nous de poser les jalons et d’entamer un
processus qui, nous l’espérons, sera irréversible.
Pour y arriver, il s’agira de commencer par les tâches les plus accessibles afin
que progressivement les tâches les plus ardues soit accomplies.
Il s’agira d’un côté de s’atteler à la mise en place d’une faculté des sciences
islamiques traditionnellement appelée Hawza, mais avec un curriculum moderne
basé sur les besoins actuels et d’un autre côté d’organiser l’interaction entres les
oulémas ou savants religieux et les hommes de sciences afin de créer un
rapprochement entre ces deux catégories de savants et favoriser une coopération
scientifique entre eux. Dans une étape ultérieure il faudra que les oulémas se
familiarisent avec les connaissances scientifiques les plus récentes afin non
seulement de mieux résoudre les questions de fiqh mais également d’être au
courant des nouveaux développements socio-économiques et politiques de notre
temps. Il faudra de la même manière aussi que les scientifiques se familiarisent
avec les textes islamiques de base : Coran et Hadiths afin d’en tirer partie selon
leur spécialité et d’aider à leur explication. Ainsi au lieu d’attendre l’occident
pour élucider les problèmes scientifiques afin de les suivre, les musulmans
pourront eux-mêmes prendre les initiatives. Cela dit en passant les musulmans
ont mille ans d’avance sur les occidentaux dans certains domaines notamment
en philosophie. Il est grand temps que les musulmans d’Afrique se familiarisent
avec leur héritage islamique et culturel et qu’ils se débarrassent de leur
complexe d’infériorité une bonne fois pour toutes. Les réalisations scientifiques
et littéraires des africains doivent être ressuscitées. Et cela aussi bien dans les
domaines scientifiques purs que religieux. Il y a des connaissances qui leur sont
propres notamment en médecine, en botanique et en techniques agricoles qui
doivent être reprises en mains à la lumière des connaissances modernes et
intégrées dans le système éducatif et dans la recherche.
Cela va de soi que la coopération avec les différentes institutions et universités
du monde islamique est absolument essentielle pour la réussite de ce projet.

Comme tout projet éducatif intégré, le projet des institutions « MOUZDAHIR »

s’adresse à diverses catégories de gens :

1. Il y a ceux qui ont opté pour une spécialisation dans la jurisprudence


islamique
2. Il y a ceux qui étudient dans l’école française et qui veulent en même
temps acquérir des connaissances de base en islam
3. Il y a ceux qui sont dans le marché du travail et qui veulent
perfectionner ou améliorer leurs connaissances en islam
Pour satisfaire ces trois catégories de personnes les instituts « MOUZDAHIR »

devront offrir trois sortes de programmes :

 La première, qui s’adresse à ceux qui veulent devenir des spécialistes


de l’islam, consiste en une Hawza (école traditionnelle comme il en
existe en Irak, Iran et au Liban etc.) moderne qui va former les futurs
directeurs d’écoles islamiques, professeurs, prêcheurs, imams,
islamologues, manager du Hajj et des cérémonies religieuses etc.
 La deuxième sera une madrassa moderne , pour les jeunes qui
viendront les week-end , les jours fériés et pendant les vacances
apprendre leur religion en concertation avec leurs parents , ce qui leur
permettra , tout en étudiant à l’école française d’avoir une éducation
religieuse appropriée.
 Et pour la troisième catégorie, des séminaires et des cours du soir et du
jour seront organisés ; ce sont des adultes de tous âges, qui veulent se
rattraper ou tout simplement mieux connaître l’islam.

Des manifestations culturelles et artistiques devront également être organisées et


des conférences publiques afin de combler le vide islamique dans ces domaines
et d’atteindre ainsi une grande partie de la société, car en Afrique il faut tenir
compte du taux élevé d’analphabétisme et du manque de concentration de
beaucoup de gens.

Le financement
Sa nature même et son orientation divine font de ce projet une œuvre colossale
où la participation désintéressée de tout un chacun est souhaitée.
En raison de sa nature progressive, les besoins globaux de financement du projet
sont difficiles à évaluer. Néanmoins en procédant par étape il est possible de
déterminer les besoins pour chaque phase d’investissement. les coûts de
fonctionnement pourront également être fixés lorsque la vitesse de croisière sera
atteint. Ces coûts seront ainsi budgétiser sur une base annuelle selon les
réalisations projetées.

Les sources de financement de ce projet peuvent être réparties en trois grandes


catégories, chacune de ces catégories comportant des sous catégories.
1. Les sources de financement privées
2. Les sources de financement publiques
3. Les sources de financement internes

I. les sources de financement privées

Elles sont diverses et peuvent être réparties en deux sous-catégories :


 les ressources dites canoniques qui sont régies par la jurisprudence
islamique : zakat, qoumous, waqf etc.
 les ressources de toutes natures dites volontaires venant de bienfaiteurs
diverses musulmans et non musulmans (individus, associations, structures
analogues poursuivant les mêmes buts, ONG diverses).

II. Les sources de financement publiques

Elles proviennent des Etats et peuvent revêtir deux formes :


 Ce sont soit des conventions ou accords de siège entre la structure qui dirige
le projet et un ou plusieurs Etats et qui donne droit à des exonérations
diverses et des facilités transactionnelles et de déplacement d’hommes ou de
matériels
 Soit des aides en natures, en ressources humaines ou en argent consenties par
les Etats

III. Les sources de financement internes

Elles permettent d’assurer la stabilité du projet car étant les moins aléatoires.
Il s’agira de taxer certains services offerts par les institutions tels que les cours
pour adultes et de mettre en place un certain nombre de services générateurs de
revenus dont les suivants :
 Un académie moderne d’enseignement de la langue arabe pour les
francophones et de la langue française pour les arabophones
 Un centre de formation en informatique bilingue arabe et française
 Une agence de traduction trilingue anglaise, arabe et française
 Une agence d’éducation à domicile
 Une maison d’édition et de production multimédia
 Une maison de création et de développement de produits de divertissements à
orientation éducative et islamique
 Une entreprise commerciale qui se chargera de vendre les produits diverses
de l’institution et qui fera également de la représentation pour d’autres
concepteurs et vendeurs du monde entier. cette entreprise fera également de
la distribution ciblée notamment la vente de cadeaux personnalisés à
orientation islamique pour les entreprises
 Des participations dans des entreprises lucratives dont les activités n’entre
pas en contradiction avec les principes de l’islam et de l’institution.
L’ORGANISATION INTERNE

Statuts juridiques

L’institut international Mouzdahir est enregistré comme une association


d’intérêt public à but non lucratif dédiée à la promotion du bien-être, à l’entraide
et à l’entente entre les peuples. Elle pourrait éventuellement être mutée en
fondation. Cette association a été enregistrée légalement et reconnue. Pour les
écoles d’autres démarches seront faites notamment pour la reconnaissance des
diplômes.

Administration

I. La présidence

L’institut international Mouzdahir est dirigé par leur fondateur Chérif


Mohammad Ali Aïdara qui en assure la présidence de façon permanente. Il
dirige le conseil d’administration, nomme aux différents postes et délègue tous
les pouvoirs. Il sera assisté par une direction générale.

II. La Direction Générale

Elle est dirigée par un Directeur Générale nommé par le président. Ce dernier a
pour tâche de coordonner toutes les activités des différentes structures,
d’assurer l’ordonnancement des dépenses, ainsi que l’exécution des travaux
projetés par le conseil d’administration ou le président. Il préside le conseil de
direction et est responsable de l’administration générale et de la bonne marche
des activités. Il sera assisté par un directeur- adjoint chargé des études et
éventuellement suivant les besoins par un directeur- adjoint chargé des finances
et un directeur- adjoint chargé des travaux. Diverses conseillés membres ou non
du conseil d’administration pourront également l’assister.

III. Les structures

A. Au siège social de l’organisation sera implanté :

 une faculté de hautes études islamiques ou Hawza moderne dirigée par un


cheikh assisté par des conseillers parmi les professeurs
 une madrassa moderne pour l’éducation des jeunes
 un séminaire islamique pour les adultes
 un centre culturel pour animer des activités destinées aux populations en
général
 une bibliothèque centrale qui se chargera de la publication des ouvrages
didactiques et des documents de vulgarisation
 un cyberespace multimédia, équipé avec du matériel audiovisuel qui servira
également de centre de formation en informatique
 une boutique (« le bazar de la famille du prophète »)

Ceci servira de modèle pour les autres institutions qui seront progressivement
implanté dans le pays et dans la sous région.

B. Dans chaque grande ville du pays sera implanté une institution Mouzdahir
standard. Et ultérieurement dans toute la sous région.

C. Dans le Foudou sera implanté le grand complexe éducatif de l’organisation,


le village Mouzdahir.

Ces différentes structures auront toutes une administration décentralisée, mais


seront toutes dépendantes de la direction générale et travailleront de façons
concertées, harmonieuses et complémentaires. Leurs programmes d’activités
seront unifiées et répondront à des critères définis par le président ou le conseil
d’administration.

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