LES PRINCIPALES UTILISATIONS DU LAITIER

DE HAUT FOURNEAU
G. DELBART, d ir e c te u r sc ie n tif iq u e de L 'i r s id

Les deux études qui suivent ont été présentées par M. G. Delbart lors de la Journée organisée le 13 avril 1961 par
l’Association Technique de la Sidérurgie.
Placée sous la présidence de M. Marcel Petiet, Président Directeur Général de l’Union des Consommateurs de Pro­
duits Métallurgiques et Industriels, cette journée était consacrée aux problèmes relatifs aux produits dérivés de la Sidé­
rurgie (laitier de haut fourneau, sous-produits de la cokéfaction, scories Thomas, etc.).
Dans son allocution d’ouverture, M. Petiet a souligné l’intérêt qui s’attache à la bonne utilisation de ces produits
dérivés, dont la valeur a représenté pour l’année 1960 environ 3,5 % du chiffre d affaires de la sidérurgie en produits
Thomas, c’est-à-dire 170 millions de nouveaux francs.
La première étude de M. G. Delbart a été illustrée par la projection de deux films en couleurs :
— La production du laitier concassé et ses utilisations
— Le laitier expansé.
La seconde étude a été suivie de la projection d’un film sur :
— Les ciments au laitier de haut fourneau.

Une commission pour l’étude de la valorisation du laitier
de haut fourneau est en activité en Allemagne depuis 1921.
Cette commission a déjà publié de nombreux mémoires
dans la revue « Stahl und Eisen » et dans les « Archiv ».
Un Institut de Recherches spécialisé dans l’étude des
laitiers de haut fourneau fonctionne à Rheinhausen, c est
dire l’importance qui a été donnée par les collectivités sidé­
rurgiques voisines à un produit qui chez nous n’a fait que
l’objet d’initiatives individuelles. Nous pouvons donc féli­
citer l’ATS d’avoir organisé cette journée de travail.
Un examen rapide des statistiques de consommation de
ce sous-produit de la fabrication de la fonte montre que
les Allemands utilisent pratiquement plus que la totalité
de leur laitier frais puisqu’ils en reprennent l’équivalent de
dix pour cent sur les vieux crassiers pour couvrir les
besoins, que les Anglo-Saxons et les Américains du Nord
consomment de 80 à 85 % de leur production, que les
Français n’en utilisent environ que 60 %, le reste allant
aux crassiers. Ce faible pourcentage provient en partie de
l'indifférence relative avec laquelle le laitier avait été en
général considéré jusqu’à présent par son producteur, le
sidérurgiste, il provient aussi de la localisation dans l’Est
du plus grand nombre d’usines sidérurgiques, dans une
région déjà pourvue de pierres naturelles et de plus adossée
à des pays qui, comme le Luxembourg et l’Allemagne,
sont aussi des producteurs de laitier obligeant ainsi à
affronter des transports aux prix trop élevés pour un pro­
duit de si faible valeur.
Quels sont les moyens susceptibles d’être envisagés pour
accroître l’utilisation du laitier ? On peut citer les sui­
vants :
A - Rechercher les emplois pour lesquels le laitier est
le mieux adapté.
B - Assurer la régularité des livraisons par un contrôle
sérieux et mettre au point des normes conférant au
produit contrôlé une noblesse qu’il ne possède pas
autrement.
C - Faire des études et des recherches pour déterminer
les propriétés mécaniques, physiques et chimiques
du matériau et les moyens de les modifier.
Revue de Métallurgie - Septembre 1961
 724
D - Valoriser ce produit par des traitements méca­
niques et physico-chimiques de manière à atteindre
pour certains usages des prix de vente assez élevés
permettant de mieux supporter les prix des trans­
ports.
E - Agir auprès des Administrations pour obtenir des
prix de transport permettant d’élargir la zone
d’écoulement commercial des fournitures ; grouper
les expéditions, etc.
F - Voire même agir auprès des Pouvoirs Publics pour
que soit préconisé aux administrations intéressées
l’emploi du laitier dans certains de ses usages.
Le présent exposé n’a pas la prétention d’entrer dans les
détails de la technique et encore moins d’aborder le point
de vue économique ; il se veut général et n’a pour objectif
que de montrer l’intérêt du matériau considéré et d’éveiller
sur lui l’attention de tous les sidérurgistes. Je me bornerai
donc à faire un tour d’horizon assez large, en m’aidant des
statistiques et de quelques mises au point qui font la
revue des principales questions (1) (2) (3).
Les laitiers de haut fourneau sont généralement coulés
soit dans des fosses, soit dans un courant d’eau. Dans le
premier cas, on reçoit une roche artificielle dont la struc­
ture est cristalline lorsque le refroidissement est suffisam­
ment lent ; dans le second cas, on reçoit un sable de
structure vitreuse qui possède en puissance un assez grand
pouvoir hydraulique.
Des techniques particulières permettent d’obtenir soit
une roche poreuse et légère appelée pierre ponce artificielle
ou laitier expansé, soit de la laine de laitier (fig. 1).
Ainsi nous avons quatre grandes classes de dérivés de
laitier :
a) la roche ou agrégat cristallin principalement utilisé
pour la route et comme agrégat dans les bétons
hydrauliques (fig. 1a),
b) le laitier granulé vitreux qui sert à la fabrication des
ciments et qui est utilisable comme sable propre
exempt d’argile et d’humus soit directement, soit après
un léger concassage (fig. 1b),
Figure la. — Laitier concassé. Figure 1 b. — Laitier granulé.
G. DELBART
c) le laitier expansé poreux, utilisé pour sa faible densité
apparente et pour ses propriétés physiques favorables à
l’isolation thermique et sonique des bâtiments (fig. 1c),
d) la laine de laitier fournie sous la forme fibreuse et
également utilisée comme isolant.
Ce schéma synthétique est condensé dans le tableau I.
L’agrégat est utilisé dans la route soit à l’état de tout-
venant pour le blocage, soit après concassage et criblage
de manière à permettre le contrôle de la régularité et de
la granulométrie du produit. On peut encore couler le
laitier sous forme de pavé ; une première coulée en moules
fut réalisée déjà au XVIe siècle, par le duc de Brunswick
qui tenta de faire des boulets de canon avec ce laitier.
La fabrication de la laine de laitier porte sur un très
faible tonnage et fait l’objet de techniques particulières,
je ne puis que la mentionner. L’utilisation en cimenterie
du laitier granulé sera traitée dans une deuxième confé­
rence qui lui est spécialement consacrée.
Avant d’aborder le fond de cette conférence, il me
paraît utile de rappeler quelques généralités de base.
GÉNÉRALITÉS SUR LA NATURE ET LE CON­
TROLE DU LAITIER DE HAUT FOURNEAU
Celles-ci sont familières aux sidérurgistes, beaucoup
moins aux utilisateurs. Réciproquement je dirai quelques
mots plus tard sur la mécanique des sols peu coutumière
aux sidérurgistes mais bien connue des constructeurs de
routes.
La composition chimique des laitiers de haut fourneau
varie avec la composition des minerais et par conséquent
la nature des charges d’entrée. Elle est couramment carac­
térisée par l’indice de basicité CaO/SiO2. Si nous consi­
dérons la composition des laitiers des usines sidérurgiques
mondiales, nous trouvons en gros les valeurs extrêmes ci-
dessous :
SiO2 % CaO % ALA % MgO % S%
25/42 35/52 10/25 1/18 0,8/3
Figure 1 c. — Laitier expansé.
LES P R IN C IPA LE S U T IL IS A T IO N S DU L A IT IE R DE H A U T FOURNEAU 725

TABLEAU I : Valorisation du laitier de haut fourneau (*).

Propriétés Mode de transformation Produits obtenus Utilisations

Coulée en lits successifs
Coulée en fosse
Structure cristalline
(solidification lente)
(fig. 1 a)
Déversement au crassier
Moulage
Laitier en morceaux
Blocage de pierres
Laitier concassé
Pavés
Dans la construction hydraulique : comme blo­
cage de pierres
Dans la construction routière : blocage de pierres,
pierraille, gravillons, gravier (également avec
goudronnage)
Ballast de voies ferrées
Comme gravillon dans les bétons armés ou non -
Broyé : comme engrais calcique
Pavés pour routes

En construction pour : les ciments de laitier, les

Structure amorphe, vitreuse Granulation dans l’eau Sable de laitier ciments métallurgiques sursulfatés, les briques de
(refroidissement rapide) laitier de haut fourneau, le mortier et comme
(fig. 1 b) sable

Dans la construction légère : briques de laitier

Structure poreuse expansé, blocs creux de béton, béton léger (par­
(expansée) Moussage sous l’action d'eau Laitier expansé fois armé), béton avec ou sans éléments fins.
(fig. 1 c) sous pression Isolation thermique.
Insonorisation.

En construction et autres domaines : en vrac

Structure fibreuse Soufflage à l’air comprimé Laine de laitier pour cordons et nattes.
(soufflée) Plaques, briques et garnitures.

(*) Inspiré d'un tableau du VDEh.

Les laitiers français répondent à peu près aux compo­
sitions chimiques suivantes :
TABLEAU II : Compositions chimiques moyennes des
principaux laitiers de haut fourneau français.
Fabrication SiO2 % CaO %
Fonte Thomas ............ 33 43
Fonte hématite ........... 36 44
Fonte de moulage ........ 34,5 43
Un grave inconvénient susceptible de surgir dans les
emplois du laitier sous forme de roche, est le fusement ou
réduction spontanée en poussière de l’agrégat. Ce fuse­
ment a. lieu rarement ; il a deux causes connues dont il
est facile de se prémunir par un contrôle sérieux :
a) la présence de silicate bicalcique β susceptible de se
transformer en silicate y avec augmentation de volu­
me ;
b) la présence en excès de ferrite de chaux susceptible
de décomposition ultérieure avec expansion.
La résistance au fusement peut être contrôlée suivant
plusieurs méthodes d’essais dont les plus courantes sont
prévues dans la DIN 4 301 ; nous ne possédons pas de
norme française équivalente.
Le fusement dû à un excès de chaux ne se produit que
lorsque la teneur en chaux et l’indice de basicité dépassent
une certaine valeur ; le fusement dû à la ferrite plus rare en­
core n apparaît que pour des teneurs en FeO excessives et
inhabituelles. Ces questions ont été abondamment traitées
par ailleurs et il n’y a pas lieu de nous y attarder. Ce qu il
nous faut savoir c’est que ces phénomènes peuvent se
produire dans des cas exceptionnels faciles à éviter.
La présence de soufre dans le laitier a fait l'objet de
dures critiques de la part des détracteurs du laitier ; cette
question sera traitée à propos des ciments au laitier.
Reste avant d'aborder le vif du sujet à préciser que les
laitiers à indices de basicité de CaO/SiO2 = 1,3 à 1,5
Al2O3 % MgO % correspondent actuellement aux marches les plus courantes
des hauts fourneaux et donnent des roches cristallines
17 4 résistant au choc, tandis que les laitiers à indice de basicité
11,5 5
11,5 5,5 inférieur à 1,2 correspondant à des marches dites acides
prennent plus facilement lors de la solidification une
structure vitreuse plus fragile que la structure cristalline.
Pour éviter la structure vitreuse, il suffit de ralentir la
solidification, ce qui est fait dans les usines Watenstedt.
Enfin la solidification rapide dans l’eau donne un pro­
duit granulé vitreux, dont le pouvoir hydraulique est consi­
dérablement accru par rapport aux produits cristallins.
Nous ne pouvons pas dans une conférence qui doit en
principe se limiter aux utilisations du laitier décrire avec
détails les usines vouées aux traitements de ces laitiers.
Toutefois, pour satisfaire des désirs qui m’ont été exprimés
avant de prononcer cette conférence, je donnerai à leur
sujet quelques brèves indications.
Usine de concassage de laitier et fabrication de tarma­
cadam.
Dans un premier stade comportant les opérations sui­
vantes, on opère le traitement des laitiers secs :
a) coulée et sélection des laitiers,
b) amenée aux fosses de coulée,
c) extraction du tout-venant des fosses,
Revue de Métallurgie - Septembre 1961
726 G. DELBART

d) concassage primaire (concasseurs à mâchoire et à f) criblage et stockage,

percussion),
g) enrobage par un liant hydrocarboné (goudron ou
e) concassage secondaire et reconcassage (concasseurs bitume).
giratoires et à cylindres à frettes),

Figure 3. — Schéma d'enrobage

de tarmacadam.
LES PRINCIPALES UTILISATIONS DU LAITIER DE HAUT FOURNEAU 727

Les schémas figures 2 et

3, résument les principales
de ces questions, les photo­
graphies, figures 4, 5 et 6,
montrent des ateliers de
concassage et d’enrobage de
la Soc i é t é Se xl al de
Longwy.
Nous entrons maintenant
dans notre sujet et nous
examinerons tour à tour les
emplois du laitier dans la
route, le plus gros débouché,
puis la stabilisation des sols
par le ciment ou le laitier,
la substitution du laitier aux
sables naturels, la confection
des ballasts de voies ferrées,
les agrégats pour béton, les
filtres bactériens et enfin le
laitier expansé, ses qualités
et ses emplois.
Figure 4. — Usine de concassage de Mont-Saint-Martin (SEXLAL).

Figure 5. — Fabrication de tarmacadam par poste d’enrobage (EAC).

Revue de Métallurgie - Septembre 1961

728 G. DELBART

Pour introduire nos confrères sidérurgistes dans la 4° Le « CBR » (Californian Bearing Ratio) ou « Indice
construction routière, il me paraît indispensable de rap­ Portant Californien », qui définit en pour cent par
peler quelques brèves notions de mécanique des sols. rapport à un sol type la résistance à la compression
GÉNÉRALITÉS SUR LA CONSTRUCTION D’UNE d’un sol contenant la teneur en eau optimale (déter­
ROUTE MODERNE A TRAFIC LOURD ET IN­ minée par l’essai Proctor) et compacté suivant des
TENSE conventions précises. La portance d’un sol peut être
L’épaisseur d’une route ou d'une piste d’aviation dépend aussi exprimée au moyen du module élastique et par
— cela va de soi — de la nature du sol sous-jacent. Les d’autres méthodes également conventionnelles, tels les
meilleurs de ces sols, ceux qui portent le mieux, sont les indices de groupe, dont il ne peut être question de
roches, les moins bons sont les argiles. Entre ces extrêmes, discuter ici (4). Les abaques CBR permettent de cal­
la roche compacte et l’argile plastique, se placent toute culer l’épaisseur de la route d’après la valeur de l’indice
une série de sols de portances décroissantes, tels que les du même nom.
amas pierreux ou de gravier, le sable fin, les graviers L’EMPLOI DU LAITIER DANS LA CONSTRUC­
mélangés de limon ou d’argile. TION D’UNE ROUTE MODERNE A TRAFIC
Il est possible sur un bon sol de réduire l’épaisseur de LOURD ET INTENSE
la route : encore faut-il déterminer avec une précision
suffisante la qualité de ce sol. Les méthodes d’essai les plus Au cours d’une conférence sur les techniques d’utili­
couramment utilisées à cet effet sont : sation des laitiers de haut fourneau dans la construction
1° La détermination de la granulométrie. des routes (1), je donnais les solutions-types proposées
2° L’essai Proctor qui a pour objet de déterminer la teneur par l’Inspecteur Général des Ponts et Chaussées Briancourt
en eau optimale pour laquelle on obtient un sol de la qui sont schématisées dans la figure 7.
plus haute densité pour un compactage donné. Deux cas étaient envisagés :
3° Les limites dites d’Atterberg, et principalement : 1° la plate-forme que constitue le sol sous-jacent possède
a) la limite de liquidité, teneur en eau au-delà de un CBR ≥ 15, ce qui est satisfaisant,
laquelle le mélange devient fluide, 2° le CBR de la plate-forme possède une valeur de 4 à 5
b) la limite de plasticité, en dessous de laquelle le sol ce qui est médiocre.
s’émiette. Dans le premier cas, l’épaisseur totale de la route n’est
La différence entre ces deux limites est dénommée que de 40 cm, dans le second cas, elle atteint 60 cm.
« indice de plasticité », cet indice a de l’importance quand Prenons le premier cas : CBR ≥ 15 — La route est
les sols sont plus ou moins argileux. constituée des couches suivantes :
1) un tapis de roulement
d’épaisseur minimale de
3 cm, en béton hydro­
carboné posé à froid, de
granulométrie 0/15 ;
2) un « binder » d’épaisseur
minimale 4 cm, en tar­
macadam de laitier, de
granulométrie 5/40 po­
sé à froid ;
3) une couche de fonda­
tion de 30 à 35 cm
d’épaisseur, composée
d’un mélange de 65 %
de laitier 0/80 et de
35 % de granulé 0/2
(mieux encore, on peut
établir à la partie infé­
rieure une sous-couche
drainante d’au moins
7 cm en granulé 0/2).
Figure 6. — Fabrication de tarmacadam. Poste mobile d’enrobage (EAC).
LES PRINCIPALES UTILISATIONS DU LAITIER DE HAUT FOURNEAU 729

Dans le deuxième cas : CBR = 4 à 5.

Il convient de compléter la fondation établie dans le
premier cas par une sous-couche de 2 0 cm d'épaisseur
composée soit :
a) uniquement au moyen de laitier granulé 0 / 2 faisant
office de couche filtre ;
b) par deux couches superposées : la partie inférieure
étant constituée par le laitier 0 / 2 et la partie supé­
rieure par du tout-venant de concassage 0/80 ;
c) par une seule couche de tout-venant 0/80.
Ces solutions ne tiennent compte que de l’état du sol,
elles négligent momentanément le fait que le laitier, et le
laitier granulé principalement, durcit en fonction du temps
et se transforme en une dalle monobloc susceptible de per­
mettre éventuellement une réduction de l’épaisseur de la Figure 7. — Profils types de chaussées « tout laitier ».
chaussée.
TABLEAU III : Accroissement de la portance CBR du
Quels sont en fait les matériaux issus du laitier de haut mélange 65/35 en fonction du temps.
fourneau qui sont utilisés pour la construction de la route
« type tout laitier » proposée par l’Inspecteur Général Durée 4 jours 1 mois 3 mois 6 mois
Briancourt ? C’est ce que nous allons examiner :
CBR (surface supérieure) 264 295 440
Nous avons vu que la section de la route proposée CBR (surface inférieure) 93 169 260 —
pouvait comporter les différentes couches désignées ci-
dessous : Moyenne arithmétique 178 232 350 > 450
a) une sous-couche de laitier granulé 0 / 2 mm,
b) une couche de fondation qui peut se décomposer en Enfoncement en mm pour
une charge de 6 t 7,00 5,08 1,90
deux parties : tout-venant 0/80 et mélange de 0/80 210
et de laitier granulé,
c) Le binder.
c) un « binder » constitué par un tarmacadam de laitier
5/40, de granulométrie plus fine, intermédiaire entre Le « binder », terme anglais signifiant couche de liaison,
celle de la fondation et celle du tapis de roulement, est constitué par du tarmacadam, c’est-à-dire du laitier
d) le tapis de roulement formé par un béton hydrocar­ concassé et criblé 5/60 mm, enrobé au moyen d'un liant
boné. hydrocarboné qui peut être du bitume, du goudron ou un
mélange des deux. Cet enrobage, généralement fait à chaud
a) La sous-couche. avec des produits de haute viscosité, peut être fait à froid
Des études récentes ont montré qu’elle pouvait avan­ avec des liants plus fluides, fluxés au « cut-back » ou aux
tageusement être faite en laitier. huiles anthracéniques.
Le laitier granulé 0/2 mm est utilisé principalement pour Le « binder » est constitué par un mélange de gros tarma­
la fabrication du ciment, mais il peut être consommé direc­ cadam 20-60 ou 15-40 avec des morceaux plus fins 5-20
tement dans la construction routière et dans les construc­ ou 5-15. Grâce au liant dont il est enrobé, et à la granulo­
tions hautes de bien des manières différentes. En construc­ métrie adoptée, ce mélange constitue une couche de tran­
tion routière il s’est révélé excellent notamment pour les sition excellente entre la fondation et le tapis de roulement.
sous-couches de fondation qui ont pour objet d’empêcher Dans certains cas, cette couche peut suffire, lorsque, après
les remontées d’eau et d’argile et pour assurer le drainage un certain temps de service, une certaine attrition se sera
des fondations ; dans ce dernier cas le laitier conserve une produite sous l’effet du trafic, provoquant la formation de
porosité suffisante même lorsqu’il a fait prise. produits fins qui permettront, moyennant le secours d’une
couche de répandage de produit hydrocarboné, de fermer
h) La couche de fondation. les couches de surface dudit « binder » afin de les mettre
On peut en couche de fondation utiliser le tout-venant à l'abri des intempéries.
0/80. Un progrès remarquable a été réalisé en mélangeant d) La couche de roulement.
le 0/80 avec du laitier granulé. Les études du laboratoire
Solfor, faites à la demande de l’ATUL et de Sexlal, La couche de roulement est constituée par des bétons
montrèrent que le mélange optimal était 65/35 % de l’un pleins au bitume ou au goudron d’une granulométrie très
et de l'autre. Ce mélange durcit en fonction du temps serrée de manière à mettre la route à l'abri des infiltrations
comme le montrent les résultats du tableau III. d'eau et le liant à l’abri des intempéries, de l’air et du

Revue de Métallurgie - Septembre 1961

 730
soleil, qui provoquent le vieillissement de l’élément hydro-
carboné et raccourcissent donc sa durée de vie par dimi­
nution de sa plasticité. Une étude de l’Inspecteur Général
M. Duriez fait parfaitement le point de cette question : le
laitier de haut fourneau allié au goudron permet d’atteindre
des performances remarquables quant à la résistance mé­
canique, la résistance à la dissolution du liant par les huiles
et principalement et surtout la résistance au dérapage qui
est la cause de la perte de tant de vies humaines, ce laitier
ne se lissant pas à l’usure comme la plupart des pierres
naturelles.
Les enrobés pleins sont dispendieux du fait de leur
(inesse et de la nécessité de parfaire celle-ci par des pro­
duits très fins, dénommés « fillers », généralement des
poudres calcaires ou du laitier granulé moulu, qui rem­
plissent les vides subsistant dans le mélange. Ces enrobés
ont été créés principalement pour l’emploi du goudron
comme liant. Dans certaines conditions il est possible de se
contenter de granulométries moins fermées, constituées par
des produits que l’on a dénommés « enrobés denses »,
moins denses cependant que les bétons pleins. Ces enrobés,
malgré leur dénomination, ne sont fermés qu’après un
certain délai de circulation procurant peu à peu une aug­
mentation de la densité et de la compacité en raison de
l’attrition des matériaux dans la masse. Le bitume et le
mélange bitume + goudron sont des liants qui satisfont
par leur résistance aux intempéries pendant la durée où le
lapis se ferme.
BÉTONS HYDROCARBONÉS APPLIQUÉS A FROID
En parallèle avec les bétons compacts et les enrobés
denses fabriqués à partir de liants très visqueux qui sont
mis en œuvre à chaud (goudron de 50° EVT par exemple),
se sont développés des bétons fabriqués à chaud ou à froid
au moyen de liants hydrocarbonés de viscosité relative­
ment faible (180 s/10 mm/30°) et par suite applicables à
froid. Tandis que les bétons à chaud doivent être mis en
œuvre dans les deux heures qui suivent leur fabrication,
l’emploi des bétons à froid peut être différé de plusieurs
semaines, ce qui permet le stockage et les transports
lointains.
Nous ne nous attarderons pas sur le tarmacadam de
laitier pour la raison toute simple qu’il est bien connu des
sidérurgistes et des utilisateurs, que la grande expérience
de son emploi sur la route lui a conféré ses lettres de
noblesse et que nous devons donner plus de développement
aux utilisations récentes ou prochaines du laitier sous ses
différentes formes. Voyons maintenant comment on peut
opérer la stabilisation des sols par le ciment ou le laitier de
haut fourneau.
STABILISATION DES SOLS PAR LE CIMENT OU
LE LAITIER DE HAUT FOURNEAU
La technique de la confection des sols-ciment qui consiste
a mélanger les sols avec du ciment, a pris un essor consi­
dérable aux USA, en Allemagne, en Angleterre. Le dosage
en ciment qui peut atteindre 12 % dépend de la nature
du sol.
G. D E LB AR T
En France, la pratique des sols-ciment commence seule­
ment à sortir de la phase expérimentale, la lenteur de son
développement est d’ordre purement économique car les
essais pratiqués ici et là ont généralement été concluants
du point de vue technique.
L’Association Technique pour le Développement des
Utilisations des Laitiers de Haut Fourneau (ATUL) au
sein de laquelle figurent la plupart des sociétés sidérur­
giques françaises, a fait procéder à des recherches pour
déterminer dans quelle mesure le laitier granulé pouvait
être substitué au ciment dans la constitution des sols-
ciment en partant d’agrégats de laitier, de graves de car­
rières et de ballastières.
En particulier, une grave argileuse considérée comme
impropre dans la technique routière a été traitée compa­
rativement avec 6 % de ciment Portland, avec 6 % d’un
mélange 50/50 % de ciment et de laitier granulé broyé, et
enfin avec 6 % de laitier granulé broyé additionné de 2 %
de soude. Les résistances à la compression obtenues sont les
suivantes :
Liant 7 jours 28 jours
Ciment CPA 17,8 29,1
50 % ciment + 50 % laitier granulé 24,1 31,0
Laitier granulé + soude 14,7 23,3
Le laitier granulé broyé employé seul donne une prise
beaucoup trop lente si l’on se fixe une résistance minimale
de 17 kg/cm2 à 7 jours. On obtient déjà un résultat appro­
ché de ce que l’on veut en catalysant la prise par 2 % de
soude. En fait, on préconise 3 %. Un mélange de laitier
broyé et de ciment Portland 50/50 % conduit à des résis­
tances au moins égales, sinon supérieures, et avec la même
rapidité de prise, à celles qui sont obtenues avec le Port­
land pur 210/325.
Dans le cas le plus difficile de la stabilisation d’une
grave jugée impropre on peut donc remplacer le ciment
portland par du laitier activé ou par un mélange de laitier
broyé et de portland.
Ainsi le prix de revient réduit de cette opération permet
d’envisager économiquement le traitement de cette sorte
de grave dans les nombreux cas qui se présentent aux
ingénieurs de la route.
Ce qui a pu être réalisé dans l’un des exemples les plus
difficiles que nous venons de citer, peut évidemment être
obtenu avec plus de facilité pour un sol en sable fin par
exemple.
De surcroît si les résistances initiales obtenues sont
comparables à celles qui sont atteintes avec le ciment, elles
continuent à augmenter progressivement en fonction du
temps, de sorte que les résistances à 3 mois dépassent celles
qui sont obtenues avec toutes les autres formules.
LES PRINCIPALES UTILISATIONS DU LAITIER DE HAUT FOURNEAU
Ces résultats obtenus avec des matériaux naturels sont
meilleurs encore lorsque les routes sont construites unique­
ment avec du laitier et en particulier avec des agrégats de
laitier classiques additionnés de laitier granulé brut et
moulu.
Un tel mélange, sans apport de catalyseur, fait prise et
nous avons vu sur l'autoroute du Nord, au voisinage
d’Arras, une fondation établie au moyen du mélange
d’agrégat 0/80 avec du laitier granulé à raison de 65 et
35 % (voir tab. III), se transformer en moins d’un mois
en un véritable monolithe. Cette prise en masse qui fait
effet de dalle doit pouvoir permettre une réduction de
l’épaisseur des routes moyennant certaines précautions
techniques (4).
SABLE DE LAITIER
Nous avons vu que le laitier granulé est utilisé princi­
palement en cimenterie ; une utilisation toute récente du
laitier granulé consiste à substituer celui-ci aux sables
naturels dans la constitution des bétons hydrauliques. A
cet effet le granulé 0 / 2 subit un léger concassage qui amé­
liore la granulométrie et la forme des grains de sable. On
a constaté que ce granulé, ainsi concassé, donne des bétons
possédant une maniabilité supérieure à celle des bétons
fabriqués avec des sables ordinaires. La proportion de
sable utilisée dans ces bétons est d’environ 600 kg/m3, soit
la quantité habituelle.
BALLAST DE VOIES FERRÉES
Les laitiers concassés répondant au calibre 20/40 ou
25/60 sont utilisés pour le ballastage, le calibre 12,5/25
est employé pour le soufflage des traverses de chemins de
fer (opération qui consiste à introduire des agrégats en
dessous des traverses). Les livraisons de laitiers concassés
pour ces usages dépassent le million de tonnes par an.
731
AGRÉGAT POUR BÉTON
Le laitier concassé constitue un excellent agrégat pour le
béton ordinaire ou armé qui remplace avantageusement
l’agrégat de rivière ou de carrière. Des constructions
hautes de 20 à 30 étages ont été réalisées depuis plus de
trente ans aux USA, ainsi que des ponts de moyennes et
grandes longueurs (jusqu’à 1 100 m). En France des pré­
jugés tenaces se sont opposés longtemps au développement
des emplois du laitier en construction haute, le principal
grief était que le laitier contient du soufre (sous forme de
sulfures principalement), or des expériences officielles
faites à l’étranger et notamment au « Material Prüfung-
samt » de Berlin-Dahlem avaient démontré depuis plus de
vingt ans que le laitier non seulement n'était pas corrosif
d’après les expériences officielles contrôlées, mais qu'au
contraire son pH étant toujours supérieur à 7 il devait
être protecteur. Il sera fait mention de ce problème avec
plus de détails dans la conférence sur les ciments au laitier.
L’Association Technique pour le Développement des
Utilisations du Laitier a eu le mérite de faire rédiger des
cahiers des charges pour les bétons armés et pour les
bétons de fondation. Elle a fait aboutir la rédaction et la
publication de la norme P 18 302 qui consacre les emplois
considérés.
FILTRES BACTÉRIENS
En annexe aux travaux routiers et aux constructions
hautes, on peut citer l’emploi du laitier pour la confection
des lits bactériens des fosses septiques qui ont pour objet
d’oxyder les détritus de toutes sortes avant de les envoyer
dans les égoûts. Un usage considérable du laitier dans ce
genre de construction a été réalisé aux USA, à Dayton
notamment, où 96 000 t de laitier ont servi à la confection
des lits bactériens.
Figure 8. — Fabrication du laitier expansé.
Revue de Métallurgie - Septembre 1961
732 G. DELBART

de haut fourneau sous la

forme de laitier de haut
fourneau expansé ». En voici
quelques extraits :

L’EXPANSION ET LE LAI­
TIER EXPANSÉ

« Un phénomène observé
fortuitement à la suite du
versement d’une poche de
laitier au pied d’un crassier
où se trouvait un dépôt d’eau,
est à l’origine de la décou­
verte du laitier expansé. Ce­
lui-ci se présente sous la
forme de roche poreuse et
légère, parfois appelée « pier­
Figure 9. — Expansion du laitier à Uckangc. re ponce artificielle ».

L’épaisseur de ces lits est en général comprise entre Plusieurs procédés d’expansion ont été inventés ; les
0,90 m et 2,40 m. Le matériau nécessaire doit répondre principaux sont ceux de Gallai-Hatchard et de Kinney-
aux conditions suivantes : Osborne. Le premier consiste à verser rapidement le laitier
a) présenter une grande surface, sans cependant se en fusion sur une aire garnie d’un réseau de tuyauteries
prêter à une obstruction, comportant une multitude de jets par lesquels est projetée
b) résister à l'action corrosive des eaux ainsi qu’à la
désintégration sous l’effet du gel et du dégel et des
variations du degré d’humidité, les eaux à épurer
étant dirigées sur le filtre par intermittence.
Le laitier de haut fourneau répond parfaitement à ces
desiderata.
1 ° il présente une grande surface spécifique qui offre de
nombreux points d’appui aux éléments végétaux et
microbiens. L'emploi d'un matériau 40/80 mm laisse
suffisamment de vides pour que le lit ne s’obstrue pas
facilement ;
2 “ la résistance aux intempéries gel et dégel, variations
de température, action des eaux, etc., a été éprouvée
dans la pratique. Des essais de contrôle opérés aux
USA sur des lits filtrants en laitier dont on a mesuré
les pertes de poids après de nombreux mois d’expo­
sition aux intempéries, ont donné les résultats suivants :
Durée d’exposition % perte en poids
18 mois 0,60
25 mois 0,76
38 mois 1,80
Une autre utilisation pleine d’avenir pour le laitier est
sa transformation en laitier expansé. Le point de cette
question a été résumé dans un article récent de M. J. L.
Pagniez. intitulé : « De la nécessité de valoriser le laitier Figure 10. — Fosse d’expansion du laitier à Uckange.
LES PRINCIPALES UTILISATIONS DU LAITIER DE HAUT FOURNEAU 733

La résistance à la com­
pression Rc de ces bétons
varie quel que soit le dosage
en ciment dans le même
sens que leur densité. La ré­
sistance à la traction Rt est
très élevée relativement à la
résistance à la compression.
Ainsi l'indice Rc/Rt n’est
que de 3 à 5 pour les bétons
caverneux de densité allant
jusqu’à 1,7, tandis que les
bétons lourds de densité 2 , 2
environ ont un indice Rc/Rt
compris entre 10 et 15. La
valeur relativement élevée de
Rt est une des raisons de
l’excellente résistance à la
fissuration du béton caver­
neux dûment constatée dans
Figure 11. — Stocks de laitier expansé à Uckange. la pratique.

de l’eau sous pression dans la masse en fusion. La consom­ b) Isolation thermique.

mation d'eau est d’environ 15 m3 pour 20 t de laitier.
Dans le procédé Kinney-Osborne l’expansion est obtenue Le laitier expansé a un coefficient de conductibilité ther­
par un mélange d’eau, d’air comprimé et de vapeur d’eau. mique À de faible valeur : 0,11 kcal/m2 h °C qui fait de
La figure 8 représente le schéma de l’installation des usines ce produit un matériau précieux pour l'isolation thermique
d’Uckange, tandis que les figures 9 à 11 en reproduisent des bâtiments.
l’installation proprement dite. Nous avons vu plus haut que le mode de préparation du
béton est tel que les alvéoles du laitier expansé ne sont pas
PROPRIÉTÉS DU LAITIER EXPANSÉ remplis de ciment ; il en résulte que le coefficient À de
conductibilité thermique des bétons ainsi constitués con­
Le laitier expansé possède de nombreuses propriétés serve une valeur de 0,20 à 0,32 pour des bétons de den­
avantageuses pour son emploi dans la construction : poro­ sité comprise entre 1,30 et 1,60.
sité favorable à l’isolation thermique et phonique ; légèreté
et cependant bonne résistance
mécanique ; coefficient de di­
latation constant entre 0 et
1250°C et par suite excel­
lente résistance aux variations
de température (réfractairité
et résistance aux gel et dé­
gel).
a) Caractéristiques mécani­
ques des bétons au laitier
expansé.
Les bétons au ciment fabri­
qués avec le laitier expansé
sont préparés de manière que
les alvéoles de ce matériau
ne soient pas remplis par la
laitance du ciment. Ces bé­
tons qui contiennent en gros
de 200 à 250 kg de ciment
au mètre cube ont une den­
sité comprise entre 1,3 et 1,6. Figure 12. — Parpaings en laitier expansé.

Revue de Métallurgie - Septembre 1961

734
Figure 13. — Tour de 14 niveaux en béton caverneux de laitier
expansé non armé. Secteur industrialisé de Reims (Architectes
MM. Arsène-Henry Frères. Entreprises EAC).
c) Isolation acoustique.
L’isolement acoustique des bâtiments a pour objet de
lutter à la fois contre les bruits qui sont dus aux vibrations
des corps solides provoquées notamment par des chocs, et
ceux de provenance lointaine qui sont propagés par l’air.
Dans le premier cas la transmission des bruits est
d’autant meilleure que le matériau est plus compact ; le
laitier expansé par sa structure alvéolaire constitue un
excellent isolant.
Dans le deuxième cas, intervient, outre l’amortissement
du bruit dans le corps du matériau, la réflexion des ondes
sonores sur la paroi du mur dont le pouvoir réfléchissant
est d’autant plus grand que la paroi est plus lisse. L’iso­
lation phonique d'un mur est donc fortement améliorée
par les enduits de plâtre dont on a coutume de revêtir les
murs des appartements. Une comparaison entre des murs
d’environ 25 cm d'épaisseur, revêtus de plâtre, a montré
qu’un mur en laitier expansé qui pesait 360 kg/m2 avait le
même effet d’isolation phonique qu’un mur en matériaux
traditionnels qui pesait 700 kg/m2, c’est-à-dire que toutes
choses égales d’ailleurs, le laitier expansé se révélait nette­
ment supérieur aux matériaux classiques.
G. D E LB A R T
D’autres propriétés d’emploi s’ajoutent à celles qui ont
été énumérées, telles que l’aptitude à être scié et à recevoir
des clous.
M. J. L. Pagniez décrit, pour terminer, un certain nombre
de réalisations faites en construction au moyen du laitier
expansé qui outre le gros œuvre sont principalement les
suivantes : toitures, terrasses, planchers, enduits de venti­
lation et de fumée, etc. Mention doit être faite des deux
ensembles dits « tours de Reims » qui sont des immeubles
d’habitation de 14 étages en murs porteurs sans inter­
vention de béton armé si ce n’est pour le chainage hori­
zontal des étages (fig. 13).
La valorisation du laitier par l’expansion est comme
nous l’avons vu en commençant un moyen de parer aux
difficultés d’écoulement et d’utilisation des laitiers de haut
fourneau en France afin de leur permettre d’affronter les
frais de transport trop élevés. Malheureusement les laitiers
expansés sont encore peu utilisés en France : 80 000 à
100 000 t par an, tandis que les USA et l’Autriche consom­
ment respectivement 5 000 000 et 400 000 t/an. Si, d’après
le rapport consommation / nombre d’habitants de ces pays,
on fait le calcul correspondant pour la France, on devrait
atteindre une consommation de laitier expansé de
1000 000 t, par comparaison avec les USA et de 2 500 000 t
par comparaison avec l’Autriche.
Pour atteindre des tonnages de cette importance, il
faudrait que les entrepreneurs veuillent bien s’intéresser aux
matériaux de construction nouveaux de ce genre (fig. 12).
Des réalisations remarquables des architectes français sont
cependant déjà à leur actif, en particulier les deux ensem­
bles dits « tours de Reims » que nous avons cités.
Voilà, Messieurs, le tour d’horizon que je comptais vous
faire aujourd’hui sur la question des utilisations principales
du laitier de haut fourneau. Je dois un grand merci à
M. Albert Cochery et à ses collaborateurs MM. l’Inspec­
teur Général E. R. Briancourt, M. Galibert, directeur de la
Sté Sexlal, MM. A. Genet et J. L. Pagniez, ingénieurs
de la Sté Sexlal et de l’ATUL, pour l’aide qu’ils m’ont
apportée à des titres divers dans la mise au point de ce
texte.
BIBLIOG RAPHIE
1 DELBART (G.). — Techniques d’utilisations des laitiers de haut
fourneau dans la construction des routes, Revue Générale des Routes,
n° 309, (octobre 1957).
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routière, La Route, (1959).
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fourneau sous la forme de laitier expansé, Construction et urbanisme,
n° spécial : les grandes réalisations françaises (1961).
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cembre 1959).
5 DURIEZ (M.). — Constitution et performance des bétons de gou­
dron type compact exécutés à chaud, Goudron pour Route, n° 13:
(décembre 1959).