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Discours soutenance

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du jury,

Je me présente, je suis Eizner BOUNKANI, étudiant en Bachelor Transport et Logistique.

REMERCIEMENTS
tiens tout d’abord à vous remercier pour l’intérêt que vous avez bien voulu porter à mon travail
en acceptant de faire partie de ce jury. C’est un honneur pour moi que d’avoir l’occasion de
discuter du résultat de mes recherches avec plusieurs chercheurs et professionnels qui les ont
inspirées et je tiens à également à les remercier.

TITRE
Je vais donc vous présenter brièvement mon travail que j’ai intitulé : Logistique robotique :
L’impact de la robotisation sur l’emploi

Depuis au moins le début de la révolution industrielle, les économistes et les décideurs politiques
se demandent quel impact les avancées technologiques incessantes pourraient avoir sur les
marchés du travail. John Maynard Keynes mettait en garde en 1929 contre un « chômage
technologique » à venir et Wassily Leontief prédisait plusieurs décennies plus tard que « le
travail deviendra de moins en moins important ». Ces dernières années, diverses études ont
estimé que près de la moitié des emplois des travailleurs américains risquent d'être automatisés
au cours des deux prochaines décennies, et ont noté que ce risque s'étend au-delà des ouvriers
pour inclure de nombreux emplois de cols blancs avec d'importantes tâches routinières.

Notons que l’automatisation a plusieurs effets sur le marché du travail. Cela peut déplacer les
travailleurs effectuant un travail particulier dans un secteur particulier, entraînant une réduction
des opportunités d'emploi et des salaires pour les travailleurs qui occupaient historiquement de
tels postes. Cependant, d’autres secteurs et professions pourraient se développer pour absorber
la main-d’œuvre libérée des tâches effectuées par les machines, et il est même possible que les
gains de productivité dus aux nouvelles technologies d’automatisation élargissent les possibilités
d’emploi dans les industries dans lesquelles elles sont déployées.

Les chercheurs se concentrent sur la manière dont l’adoption d’un type spécifique de
technologie d’automatisation – les robots industriels – affecte les marchés du travail locaux. la
Fédération internationale de robotique (IFR) définit les robots comme des machines autonomes,
reprogrammables et polyvalentes ; cela exclut les machines automatisées à usage unique et les
technologies d’intelligence artificielle. En combinant les données de l'IFR, du Bureau américain
du recensement et d'autres sources, les chercheurs analysent l'effet sur les marchés du travail
de l'augmentation de l'utilisation des robots industriels dans 19 secteurs entre 1990 et 2007. Ils
mesurent le taux d'adoption des robots au sein du secteur.

La problématique est par conséquent la suivante : Quel est l’impact de la robotisation sur le
travail ?
pour y répondre , nous constatons les effets négatifs importants et robustes des robots sur
l’emploi et les salaires. On est qu’un robot supplémentaire pour mille travailleurs réduit le ratio
emploi/population entre 0,18 et 0,34 points de pourcentage et est associé à une baisse des
salaires entre 0,25 et 0,5 pour cent. Les effets sont plus prononcés sur les industries les plus
exposées aux robots, sur les travailleurs n’ayant pas un diplôme universitaire et sur les métiers
manuels, cols bleus, d’assemblage et autres professions connexes.Les robots semblent avoir un
impact plus négatif sur l’emploi des hommes que sur celui des femmes.

À mesure que les robots et autres technologies assistées par ordinateur prennent en charge des
tâches auparavant accomplies par les travailleurs, l’avenir des emplois et des salaires suscite de
plus en plus d’inquiétudes. En utilisant un modèle dans lequel les robots sont en compétition
avec le travail humain dans la production de différentes tâches, nous montrons que les robots
peuvent réduire l'emploi et les salaires, et que les effets des robots sur le marché du travail local
peuvent être estimés en régressant l'évolution de l'emploi et des salaires sur l'exposition. aux
robots sur chaque marché du travail local – défini à partir de la pénétration nationale des robots
dans chaque secteur et de la répartition locale de l’emploi entre les secteurs.

En utilisant cette approche, nous estimons les effets négatifs importants et robustes des robots
sur l’emploi et les salaires dans les zones de navettage. Nous renforçons ces preuves en
montrant que les zones de déplacement les plus exposées aux robots après 1990 ne présentent
aucune tendance différentielle avant 1990. L'impact des robots est distinct de l'impact des
importations en provenance de Chine et du Mexique, du déclin des emplois routiniers. , la
délocalisation, d’autres types de capital informatique et le stock de capital total (en fait,
l’exposition aux robots n’est que faiblement corrélée à ces autres variables). Selon nos
estimations, un robot de plus pour mille travailleurs réduit le rapport emploi/population d'environ
0,18 à 0,34 points de pourcentage et les salaires de 0,25 à 0,5 pour cent.

De plus, l’automatisation risque également de renforcer l’inégalité salariale chez les travailleurs
peu ou moyennement qualifiés, ce qui s’explique essentiellement par un nombre insuffisant
d’emplois de substitution dans les régions où les industries s’automatisent.
En revanche, la robotisation croissante est aussi synonyme de création de nouveaux emplois, car
le coût moins élevé des marchandises favorise le développement d’autres entreprises. De plus, la
productivité augmente, et les avantages concurrentiels de l’automatisation engendrent de
nouveaux emplois.

La Fédération internationale de la robotique (IFR) s’attend à ce que les robots industriels


poursuivent leur progression après la crise du coronavirus. Les grandes entreprises ont
l’intention de repenser leurs chaînes d’approvisionnement en tirant les leçons de la crise
actuelle. Ce processus d’apprentissage devrait accélérer l’introduction et l’utilisation des robots.

Parallèlement, la fédération soutient que l’impact actuel de l’automatisation sur l’emploi ne


diffère en rien de l’impact des différentes vagues de changements technologiques que nous
avons connues par le passé. La productivité augmente, et les avantages concurrentiels de
l’automatisation n’entraînent pas que des suppressions d’emplois. L’automatisation des tâches
renforce en effet l’attrait de nombreuses fonctions et en crée de nouvelles.

Prenons l’exemple des robots de services professionnels, qui allègent la charge de travail ou
améliorent la sécurité des travailleurs. Les robots permettent aussi aux personnes souffrant d’un
handicap d’effectuer des tâches qu’elles n’auraient pu accomplir par le passé et aux personnes
exerçant un travail physiquement éprouvant de rester plus longtemps en bonne santé.

les robots sont également susceptibles d’apporter une solution au vieillissement croissant de la
population active. Les robots, en s’imposant dans des secteurs de plus en plus diversifiés,
contribueront à préserver la productivité de l’économie.

Enfin, impliquer activement les travailleurs dans la mise en œuvre des robots sur le lieu de travail
revêt toute son importance : quand le personnel a son mot à dire dans la réorganisation,
l’adhésion interne au projet augmente sensiblement et les travailleurs sont moins enclins à
considérer les robots comme une menace.
En France, la robotisation est habituellement vue comme une conséquence négative du progrès
technique. En venant se substituer aux travailleurs, l’installation des robots se ferait au détriment
de l’emploi. De récentes études montrent pourtant que la robotisation s’avère bénéfique pour
l’emploi, pour l’industrie et plus généralement pour l’économie. Retour sur cette transformation
qui est aujourd’hui au cœur des politiques industrielles.

Dans le domaine logistique, l’automatisation et l’informatique tiennent une place de plus en plus
importante. Un véritable réseau de robots et de logiciels contribue à automatiser les différentes
tâches de la supply chain. Ainsi, les différents outils de l’entrepôt intelligent permettent aux
entreprises de réduire les coûts et gagner en efficacité. L’automatisation des services de la
chaine logistique entraine une plus grande productivité dans les tâches répétitives. La collecte
de données qui en résulte contribue à améliorer le travail à haute valeur ajoutée des équipes de
l’entreprise.

Le rôle de l’automatisation dans la logistique moderne

Avec des objectifs d’agilité et de performances, les entrepôts sont devenus de plus en plus
complexes. Automatiser les flux et les divers processus a permis de réaliser de grands progrès.
En constante augmentation, l’automatisation de la logistique des entreprises simplifie de
nombreuses tâches. Elle se compose de machines, applications et logiciels dont le rôle est
d’accroitre la productivité des équipes en place. Les outils utilisés s’appuient notamment sur la
collecte de données pour instaurer un système d’amélioration continue.

L’automatisation contribue également à gagner en réactivité avec une prise de décisions en


temps réel. Ces dernières s’appliquent à la gestion des stocks, la distribution, la traçabilité et
l’expédition des produits. Il est plus d’automatiser les tâches répétitives comme la gestion des
commandes et de l’espace de stockage. Les systèmes d’automatisation favorisent la
coordination des équipes de production et de logistique grâce au partage de données.
Supervisés via un logiciel informatique, les services de la supply chain optimisent leur
productivité de façon agile.

Les technologies de l’automatisation logistique

Avec les technologies de l’informatique comme l’intelligence artificielle, l’automatisation de


l’entrepôt atteint de hauts niveaux de performance. Logiciels et robots jouent un rôle
incontournable dans l’amélioration des processus logistiques.

Les robots peuvent prendre de nombreuses formes au sein de l’entrepôt selon les technologies
utilisées. Ils se chargent de la réception des marchandises, de leur stockage et de la préparation
des commandes jusqu’à l’expédition. En plus de la collecte de données, ils réalisent des tâches
de manière autonomes. Les collaborateurs de l’entreprise supervisent leur fonctionnement au
travers de logiciels et applications dédiées.

Les avantages de l’automatisation logistique

Le but de l’automatisation des processus en entrepôt est l’exécution des tâches répétitives. Elle
permet ainsi aux employés de l’entreprise de se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée.
Il est possible d’automatiser des opérations variées comme les systèmes de stockage de
produits ou la préparation des commandes.

Il existe de nombreux atouts à l’automatisation logistique des entreprises :

● Des flux de travail ininterrompus offrent une productivité accrue de tous les processus de
la chaine logistique.
● En plus d’une réduction des coûts, l’automatisation contribue à diminuer les erreurs. Les
divers processus et tâches bénéficient également d’une plus grande sécurité. Le niveau
des erreurs d’adressage, de stockage ou de transport est proche de zéro.
● Le niveau de sécurité du personnel de l’entreprise est amélioré. L’automatisation des
processus réduit les risques d’accident et les dommages aux marchandises.
● Automatiser les systèmes de gestion d’entrepôt permet de réaliser un contrôle permanent

des opérations et des installations de l’entrepôt. Le niveau de qualité des processus
logistiques l’entreprise est augmenté.
● Avec l’automatisation, les systèmes de stockage optimisent au maximum l’espace de
stockage disponible.

Les solutions concrètes à mettre en place pour optimiser ses flux logistiques

Des outils variés sont envisageables pour automatiser un entrepôt logistique en fonction des
besoins des entreprises. Un système d’automatisation logistique peut par exemple utiliser des
drones ou des transstockeurs en remplacement des chariots élévateurs. Il limite les opérations
manuelles grâce à un système informatique et robotique.

Plusieurs solutions sont possibles pour l’automatisation des opérations de la supply chain :

● La préparation de commandes est améliorée par l’utilisation de bras robotiques ou des


solutions de picking automatiques.
● L’automatisation du stockage s’effectue via des transstockeurs, pallet shuttles ou
véhicules filoguidés. Ils simplifient le déplacement des produits en rayonnage.
● Pour l’optimisation du transport, les entrepôts intelligents possèdent des robots
autonomes ou des cobots. Ils réduisent le temps de transport des marchandises entre les
différentes zones de l’entrepôt.
● Pour l’automatisation de l’inventaire, l’utilisation de drones permet de réaliser un inventaire
fiable et rapide des produits en stock.
● Pour l’organisation et l’amélioration de la productivité des opérations logistiques, les
logiciels WMS sont incontournables. Ils supervisent la coordination entre les machines et
les collaborateurs des entreprises pour gagner en performance.

En logistique, l’automatisation est devenue une nécessité pour gagner en efficacité et se


démarquer de la concurrence. Les nouvelles technologies, robots et applications informatiques
limitent le risque d’erreur et améliorent la gestion de la supply chain. Ces diverses solutions
optimisent l’ensemble des opérations et réduisent les coûts de stockage. Avec plus de rapidité,
de précision et une traçabilité des produits, l’automatisation apporte de nombreux avantages. De
quoi répondre plus efficacement aux demandes des clients les plus exigeants !

Loin d’être l’ennemie de l’emploi, la robotisation de l’économie s’avère un précieux levier pour
gagner en compétitivité, relocaliser les activités de production et favoriser la création d’emplois.
FORTEMENT LIÉS

Selon la Fédération internationale de la robotique (IFR pour International Federation of Robotics),


en 2020, le stock opérationnel de robots dans le monde a atteint plus de 3 millions d'unités, soit
trois fois plus qu'il y a dix ans. Le marché de la robotique a notamment profité de la crise
sanitaire qui a fait prendre conscience aux entreprises qu’il était indispensable de repenser la
gestion de leurs chaînes d’approvisionnement.

C'est en Asie que le marché de l'automatisation est le plus dynamique : 29 % des robots installés
dans le monde sont localisés en Chine, 13 % au Japon et 12 % en Corée du Sud. La robotisation
est aussi très présente en Allemagne et aux États-Unis (8 % et 10 % des installations mondiales
en 2020).

Cette concentration au sein de forces industrielles de premier plan n’est pas un hasard. En effet,
l’introduction de robots s’accompagne généralement d’un effet productivité important qui
permet aux entreprises de produire à un coût plus faible. Ce faisant, elles peuvent, par rapport à
leurs concurrents non robotisés, diminuer leur prix de vente ou augmenter leurs marges, ce qui
contribue à accroître leur part de marché ou leur rentabilité. Dynamisme industriel et robotisation
sont ainsi fortement liés.

En 2020, le marché européen de la robotique était dominé par l’Allemagne avec 22 302 robots
vendus et un parc installé de 230 600 robots (+3 % par rapport à 2019). Avec 8 525 robots
vendus et un parc de 78 200 robots (+5 %,) l’Italie arrive en seconde position. Vient ensuite la
France avec 5 370 robots vendus et un parc de 44 800 robots (+ 7 %). Le marché français est le
huitième au niveau mondial, tant au niveau des ventes de robots que du parc installé.

Ce retard s’explique par le déclassement industriel français : la part de l’industrie au sein de


notre économie - historiquement le secteur où la demande de robots est la plus importante - n’a
fait que baisser, réduisant mécaniquement l’ampleur de la robotisation de nos entreprises. Par
ailleurs, le contexte socio-culturel n’est guère propice aux évolutions radicales et le robot reste
synonyme de destruction d’emplois. Enfin, les PME françaises restent plus frileuses pour réaliser
ces investissements assez lourds à court terme (coût moyen : 120 000 euros) et qui nécessitent
une refonte de leur organisation.
L’IMPACT SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

La robotisation induit nécessairement une modification de l’organisation du travail dans les


entreprises. En réalisant certaines tâches, le robot se substitue à des travailleurs mais crée aussi
de nouveaux métiers et besoins : l’instauration d’un robot nécessite du personnel pour l’installer,
l’entretenir, le régler, le superviser, etc. Selon la vieille idée schumpetérienne de la « destruction
créatrice », il en résulte plus une transformation des emplois qu’une perte nette. Sur le long
terme, la robotisation est favorable dans le sens où elle permet de créer de nouveaux emplois
plus productifs. Une étude (« Robots and firms », des universitaires Michael Koch, Ilya Manuylov
et Marcel Smolka) s’est attachée à comparer sur très long terme (18 ans) la trajectoire
d’entreprises industrielles en distinguant celles « robotisées » de celles « non robotisées ». Le
constat est clair : pour les premières, une augmentation de ses emplois de plus de 50 % contre
une diminution de plus de 20 % pour les deuxièmes.
Ces changements doivent néanmoins s’accompagner en parallèle d’une vraie politique de
formation et d’éducation afin de faire émerger et développer des compétences essentielles dans
les secteurs liés au digital, au big data, à la robotique ou à l’IA.

UN MOYEN DE RELOCALISER LES ACTIVITÉS DE PRODUCTION

De récentes études (dont l’étude allemande menée par l’universitaire Steffen Kinkel et la
chercheuse Angela Jäger) montrent qu’il existe une corrélation positive et significative entre
l’utilisation des robots et la propension des entreprises à relocaliser leurs activités. Explication :
les robots accroissent l’automatisation et la productivité des entreprises, ce qui rend l’arbitrage
de la main-d’œuvre des pays à faible coûts moins attrayant et les économies d’échelle plus
importantes.

En outre, les robots offrent davantage de flexibilité aux entreprises en adaptant la production aux
besoins individualisés des clients. Ils peuvent en effet être reconfigurés rapidement pour
accomplir de nouvelles gammes de tâches ou des tâches différentes. Enfin, en faisant bien
souvent gagner en précision, la robotisation favorise la qualité des biens et des services,
concourant à améliorer la compétitivité hors-prix des entreprises.

En somme, la logistique robotique répond à des enjeux économiques variés, parmi lesquels le
rendement ou la productivité sont souvent des facteurs centraux mais certainement pas
uniques.Loin d’être l’ennemie de l’emploi, la robotisation de l’économie s’avère au contraire un
précieux levier pour gagner en compétitivité, relocaliser les activités de production et favoriser la
création d’emplois. Elle doit donc être vue par les PME comme un outil innovant qui peut les
aider à se développer et à gagner des parts de marché.

Je vous remercie pour de votre attention.

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