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Rappels

Plan

1. Le marché

2. Le modèle concurrentiel

3. L’élasticité de la demande

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Le marché

Dans une économie de marché, c’est le « marché » qui permet de


réaliser la répartition des biens et services produit au sein de la
population

Autres mécanismes d ’allocation possibles :


• Planificateur omniscient
• Phénomène de file d’attente
• Distinction relation marchande/relation non marchande
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Le marché

Un marché est un lieu de rencontre, réel ou fictif, entre des acheteurs et


des vendeurs pour leur permettre d’échanger et de déterminer un prix.

Cette rencontre détermine :

 une quantité échangée (de bien et de services, de travail..)

 et un prix de vente (prix des biens pour le marché des biens et des
services, salaire pour le marché du travail) (= prix de marché)

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Le marché
Marché défini selon
• Les produits échangés
• Marché automobile, marché du disque

• La zone ou l’étendue géographique


• Marché de l’immobilier à Nantes, à Paris ou à Machecoul
• Marché des commodités (pétrole, céréales…)

• On a l’habitude de distinguer 3 marchés distincts


• Le marché des biens sur lequel s’échange les biens et services
• Le marché du travail sur lequel s’échange le facteur travail
• Le marché des capitaux qui centralisent les capacités et les besoins de financement

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Le modèle concurrentiel

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Les hypothèses
Sur un marché privé, les agents économiques (producteurs, consommateurs) arbitrent entre
plusieurs alternatives (réalisent des choix).

Selon la théorie classique c’est le système de prix qui permet de réaliser ces arbitrages

Décisions sont prises uniquement en comparant les prix (homo economicus)


 Pas d’interactions stratégiques entre firmes
 Consommation n’est pas un acte social

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Les hypothèses
Les hypothèses sous-jacentes sont les suivantes :
Aucun agent ne peut
Atomicité des agents individuellement influencer le prix
et les quantités ⇒ pas de pouvoir
Homogénéité du produit de marché
Libre entrée et sortie
Le prix est déterminé par la
Information parfaite confrontation entre l’offre
Mobilité parfaite des facteurs totale et la demande totale sur
le marché  il ne résulte pas
d’un choix individuel

Modèle « idéal » permettant de représenter plus simplement le fonctionnement de l’économie.

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Conséquence
Comment les entreprises peuvent réagir lorsqu’elles réalisent des pertes ?
Ne peuvent pas modifier leur prix

 Réduire les prix des facteurs de facteurs de production ?


 Réduire les quantités de facteurs utilisés ?
 Modifier les techniques de production ?
 Stopper la production ?

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La demande
Côté consommateur : décision d’achat d’un bien X si le prix est inférieur à la satisfaction
retirée de la consommation (compte tenu des autres déterminants de la demande,
supposés fixés).

Les déterminants de la demande


Prix du bien X

Les autres facteurs influençant la demande sont supposés fixés au moment de la prise
de décision
 Le goût,
 Le revenu,
 Le prix d'autres marchandises
 Autres facteurs (météo…)

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La demande
La courbe de demande d’un bien exprime la relation entre le prix d’un bien et la
quantité que les consommateurs sont prêts à acheter pour un prix donné.
La loi de la demande est représentée graphiquement par une courbe descendante qui
est la conséquence des facteurs suivants : lorsque le prix diminue, la quantité
augmente, et vice versa (toutes choses égales par ailleurs)

P0

P1

Q0 Q1

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La demande

Source : US Energy Information Administration, 2007.

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L’offre
Quels sont les facteurs qui influencent l’offre d’un bien :

 Le prix de vente du bien

Les autres facteurs influençant l’offre sont supposés fixés au moment de la prise
de décision
 Les coûts de production

 Les progrès technologiques et d’organisation

 La politique économique

 Autres facteurs

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L’offre
Côté producteur : décision de production (et de mise sur le marché) si le prix auquel il peut vendre son
produit est supérieur au coût de production

La courbe d’offre d’un bien exprime la relation entre le prix d’un bien et la quantité que les producteurs
sont prêts à produire et à vendre sur le marché (toutes choses égales par ailleurs).

La loi de l'offre peut être


montrée graphiquement
P1 par une courbe
ascendante. Quand le prix
P0 de vente augmente, la
quantité produite et mise
sur le marché augmente

Q1 Q0

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La loi de l’offre et de la demande

C’est le prix qui détermine les quantités achetées et les quantités produites

 Comment est déterminé le prix sur un marché ?

La loi de l’offre et de la demande se définit comme l’évolution des prix sur


un marché en fonction des quantités offertes et des quantités demandées.

• Si l’offre est supérieure à la demande alors le prix baisse

• Si offre est inférieure à la demande alors le prix augmente

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La loi de l’offre et de la demande
Exemple : Accroissement du nombre de licences de taxis
Si les prix sont flexibles, un accroissement du nombre de taxis, à nombre de
consommateurs constant, devrait conduire à une baisse du prix de la
course et une augmentation du nombre de courses

Effet d'une augmentation du nombre de taxis


O
A demande potentielle inchangée, si
Prix
la quantité offerte augmente, alors le
O'
prix va diminuer pour équilibrer
P*
l’offre et la demande

Nouveau prix Que se passe-t-il si, dans le même


d'équilibre
temps, l’offre de transport public
D
diminue ?
Q Q'
Quantités

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La loi de l’offre et de la demande
Exemple : Réduction du nombre de consommateurs de viande de boeuf
Si les prix sont flexibles, une diminution du nombre de consommateurs de
viande, à production constante, conduit à une baisse du prix de du produit
et une baisse de la quantité échangée

Effet d'une réduction de la demande de viande A offre inchangée, si la demande


O
Prix diminue, alors le prix doit diminuer
pour équilibrer l’offre et la demande
P*

Nouveau prix
d'équilibre

D'
D

Q' Q
Quantités
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La loi de l’offre et de la demande
Dans les exemples précédents, les conséquences ne sont pas toujours visibles car :
 Les marchés ne respectent pas toujours les conditions de la CPP
 Les ajustements peuvent être longs
 L’ajustement se fait d’abord par les quantités avant de se réaliser par les prix

La bourse de valeur respecte en grande partie les conditions de la CPP et les


ajustements sont (très) rapides  évolution des prix visible
Cours Peugeot
Cours Volkswagen Demande > vente
vente > demande
Rumeur sur rachat d’Opel

Scandale aux Etats-Unis

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Les vertus du modèle concurrentiel
Les fondements théoriques de l’équilibre général et de la CPP ont amené au développement du droit de la
concurrence, du GATT, de L’OMC, de la déréglementation financière…

« Qu’elle incite les agents économiques à l’effort est sans doute une des caractéristiques que lui attribuent à la fois la
plupart des économistes et le public. Les économistes, quant à eux, y voient généralement une vertu, convaincus
que sans un niveau minimal de concurrence dans un sens vague du terme, l’incitation à l’effort et à l’efficacité
productive serait plus faible, voire beaucoup plus faible que celle qu’on observe sur des marchés où la rivalité est
bien présente. » (CAE 2006, p10)

Avantages de la concurrence :
• Supprime les rentes de situation
• Permet de baisser les prix
• accroît la demande et donc la production et l’emploi
• Favorise le pouvoir d’achat donc report de la demande sur d’autres produits
• incitation à l’innovation et donc à la diversification des produits
 Concurrence = facteur de croissance ?  article de E. Combes concernant Free

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Les risques de la concurrence
 Réduction d’emploi et de production dans les entreprises insiders. (Compensées par l’entrée de
nouvelles entreprises ?)  article de B. Deffains concernant Free

 Risque de dégradation du niveau de qualité  article de A. d’Hatchuel

 Délocalisation de l’activité à l’étranger?

 Extension (trop importante ?) des relations marchandes à de nombreux domaines (éducation, travail,
santé…)  article de J-M. Harribey ci-après

Questions : quel degré de concurrence ?


dans quels secteurs ?

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« L'histoire du capitalisme est jalonnée d'étapes qui ont conduit à l'élargissement progressif de la sphère monétaire et même marchande. Selon
l'expression de Marx, l'accumulation du capital est synonyme du "règne de la marchandise". La phase actuelle de la mondialisation en est la parfaite
illustration: non seulement l'activité marchande s'est étendue géographiquement à toute la planète, mais des activités de plus en plus nombreuses quittent
le domaine domestique ou individuel pour entrer dans celui où dominent la division du travail, l'échange des biens et, surtout, l'échange de la force de
travail contre un salaire. De plus, sous les coups de boutoir de la déréglementation étatique et des privatisations, des secteurs jusque-là préservés de la
concurrence et de l'exigence de rentabilité sont investis par le capital privé: la distribution de l'eau, certains services éducatifs ou de santé, les transports
publics, la production et la distribution de l'énergie, etc. On observe même que, pour aider à la régulation climatique, après que les normes ont été
décidées par l'autorité publique, les mécanismes de marché sont appelés à répartir les quotas d'émission de carbone, au risque de transformer ceux-ci en
nouveaux produits financiers spéculatifs.

Par ailleurs, les systèmes de protection sociale mis en place après la Seconde Guerre mondiale sont déclarés obsolètes à cause de l'évolution
démographique et de l'impossibilité d'augmenter encore les prélèvements obligatoires. Sont alors vantées les vertus supposées de l'épargne individuelle
confiée à des institutions financières (compagnies d'assurances et fonds de pension) miraculeusement préservées de toute influence démographique. La
vacuité de cet argument est patente. Il s'agit simplement, d'une part, d'élargir le champ de l'accumulation privée en faisant reculer celui de la richesse
socialisée et, d'autre part, de canaliser des liquidités de plus en plus importantes vers les marchés financiers qui en sont avides pour permettre aux
principaux acteurs de la finance internationale de participer à la restructuration permanente des groupes industriels, commerciaux et financiers. Enfin, à la
libre circulation des capitaux, s'ajoute l'abaissement des barrières douanières qui, dans le cadre du multilatéralisme de l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) ou des accords bilatéraux, marque le choix en faveur du libre-échange global.

[…]les politiques néolibérales constituent une nouvelle rupture visant à franchir une nouvelle étape du "désencastrement" de l'économie. C'est ainsi que
l'on peut interpréter les assauts contre le droit du travail menés par le patronat européen et les gouvernements de nombreux pays. En essayant de réduire
le contrat de travail à un pur contrat marchand, débarrassé des contraintes et des garde-fous apportés par la loi ou les conventions de branche, en
instituant une pseudo-égalité entre le salarié et l'employeur qui pourraient se séparer par consentement mutuel, le mythe de la régulation marchande "hors
sol", c'est-à-dire hors contrat social. »

J-M. Harribey, Le Marché partout ?, Alternatives économiques, avril 2008

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L’élasticité

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Introduction
Les entreprises souhaiteraient pouvoir connaître les conséquences sur leurs ventes:
D’une variation du revenu des consommateurs
D’une variation des prix des prix de biens similaires
D’une variation de leur prix (si elles ont un pouvoir de marché)

Question : La SNCF souhaiterait connaître les conséquences d’une hausse de 10%


du prix des billets Nantes – Paris (toutes choses égales par ailleurs) ?

Dépend de l’élasticité-prix de la demande


Si par exemple ep = -0,5 alors si prix ↗10% alors D = -0,5*10 = -5%

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L’élasticité prix-direct
L’élasticité-prix de la demande mesure la sensibilité de la demande d’un bien à son prix.

Elle mesure de combien varie la demande en pourcentage quand le prix varie de 1 %,


toute chose égale par ailleurs.

Son expression mathématique est :

 Si |ED | > 1  Demande élastique au prix


 Si | ED | = 1  Elasticité unitaire
 Si | ED | < 1  Demande peu élastique au prix

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L’élasticité prix-direct
Exemple de calcul de l’élasticité-prix

La sensibilité aux droits d’inscription à l’université aux Etats-Unis


Cursus Droits Diminution des Élasticité-prix de
d’inscription inscriptions la demande

En 4 ans 3% 2% - 0,67 (2 % / 3 %)
En 2 ans 3% 2,7% - 0,90 (2,7 % / 3 %)

Les déterminants de l’élasticité-prix sont :


 L’existence de biens similaires ;
 Le caractère indispensable ou superflu du bien (les biens de première nécessité sont peu sensibles aux
variations de prix) ;
 L’horizon temporel.

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L’élasticité prix-direct
Illustration graphique

P2
P2
P1
P1

Q2 Q1 Q2 Q1

Demande peu sensible aux Demande sensible aux variations


variations de prix de prix

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L’élasticité prix-direct
Paramètre stratégique qui permet aux entreprises d’ajuster leurs prix (en concurrence
imparfaite) Variation du chiffre d’affaire pour une élasticité-prix de -2
Prix Quantité Chiffre d’affaire
Départ 4€ 100 400€
Arrivée 5€ 50 250€
Variations en % + 25% - 50%

Variation du chiffre d’affaire pour une élasticité-prix de -0,5


Prix Quantité Chiffre d’affaire
Départ 4€ 100 400€
Arrivée 5€ 87,5 437,5€
Variations en % + 25 - 12,5

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L’élasticité prix-direct
Tabac : la hausse des prix fait baisser la consommation
Le Figaro, 5 septembre 2012

« Selon la Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'augmentation


du prix des cigarettes est la méthode la plus efficace pour faire baisser les ventes de tabac.
Selon leur calcul, une hausse de 10 % du prix […] payé par le fumeur réduit de 4 % les
ventes dans les pays développés […]. Selon l'OMS, les jeunes sont trois fois plus sensibles
au facteur prix que les plus âgés. C'est donc un levier puissant pour les inciter à ne pas
commencer et à arrêter avant l'entrée dans la dépendance tabagique. »

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L’élasticité prix-croisée
Suite à une baisse du prix du kérosène, Air France baissent le prix des vols Nantes-Paris de 2%. La Sncf
peut-elle prévoir les conséquences sur les ventes de billets de train (toutes choses égales par ailleurs) ?

Elasticité-prix croisée

L’élasticité-prix croisée mesure la sensibilité de la demande d’un bien à la variation du prix d’un autre
bien.

Elle mesure de combien varie la demande d’un bien A (ou X) en pourcentage quand le prix d’un bien B
(ou Y) varie de 1 %, toute chose égale par ailleurs.

Son expression mathématique est :

 Si eX/Y > 0  Biens substituables


 Si eX/Y = 0  Biens indépendants
 Si eX/Y < 0  Biens complémentaires

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L’élasticité revenu
L’état décide de réduire la taxe d’habitation, ce qui entraîne une hausse du pouvoir d’achat des
ménages de 0,3% (fictif). Quelles conséquences sur les ventes de billets Nantes-Paris ?

Elasticité revenu

L’élasticité-revenu mesure la sensibilité de la demande d’un bien à la variation du revenu.

Elle mesure de combien varie la demande d’un bien en pourcentage quand le revenu varie de 1
%, toute chose égale par ailleurs.

Son expression mathématique est :

 Si eR < 0  Biens inférieurs


 Si 0 < eR > 1  Biens normaux
 Si eR > 1  Biens supérieurs
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Exemples
Elasticité-prix directe Elasticité-revenu
Alimentation à domicile -0,81 0,72
Tabacs et alcools -0,52 0,4
Habillement -0,53 0,89
Logement et énergie -0,38 0,67
Automobile et transport -0,55 1,11
Loisirs -1,31 1,21
Divers -0,95 1,1
Alimentation à l’extérieur -0,51 1,2

Elasticité de la demande par rapport au revenu


Articles Elasticité-revenu
Voyages à l’étranger 3,08
Automobiles 2,5 Source : Economie et Statistiques n° 413, 2008
Meubles 1,5
Livres 1,4
Repas au restaurant 1
Habillement 1
Tabac 0,64
Margarine - 0,2
Farine - 0,36 Lecture : lorsque le revenu augmente de 1 %, la
Source : Samuelson et Nordhaus (2004) et Houthakker et Taylor (1970)
demande de loisir s’accroît de 1,21 %.

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