Vous êtes sur la page 1sur 4

Agnès

Master 2 EEME/EAD Exposé EPS 1500m (corrigé)


Bien pour ce second jet. Vous n’insistez peut-être suffisamment sur ce que gagne
l’élève à courir. 15/20

Dans la société actuelle, les activités sportives ont une place primordiale. En effet, on est passé de
pratiques de loisirs à des pratiques sociales de maintien en bonne santé.
Choisir la course au concours fut pour moi un enjeu de taille. Mes intentions étaient de redécouvrir
l’athlétisme que je n’avais pas pratiqué depuis le secondaire.
Je n’ai pas derrière moi une pratique régulière en endurance, il me fallait accepter un effort violent et
continu. Je devais essayer de dépasser mes limites et pour cela l’enjeu du concours m’a motivé.

Mon exposé s’attachera à transposer mon expérience à une réflexion sur la discipline, en lien avec les
programmes de l’école primaire, en répondant à la question : Comment favoriser l’entrée dans un
module d’apprentissage en athlétisme afin d’engager l’ensemble des élèves d’une classe ?

Dans un premier temps, je montrerai en quoi les difficultés que j’ai pu rencontrer m’ont permis de
mieux comprendre celles de mes élèves, mais aussi de mieux saisir les enjeux de cette pratique.(I)
Cette activité telle qu’elle est proposée au CRPE n’est pas envisageable à l’école et je vous en
exposerai les raisons dans un second temps (II)
Je terminerai mon analyse par la présentation d’une situation pédagogique d’entrée dans la discipline
(III)

I. Ma pratique : ce que j’en retiens pour mon enseignement

Parmi les 2 options proposées à l’épreuve d’EPS, j’ai opté pour la course de 1500m. Les objectifs à
atteindre sont clairement définis par le barème. Elle demande peu de matériel et peut se pratiquer
partout que ce soit en milieu ouvert ou fermé.
J’ai commencé mon entrainement en Novembre et il s’est déroulé en 2 étapes :

 1e étape : courir longtemps sans s’essouffler


J’ai donc commencé à m’entraîner en travaillant dans un premier temps l’endurance et mes capacités
aérobies. Une à deux fois par semaine je suis allée courir à allure modérée pour essayer de tenir un
objectif de courir 10 mn sans s’arrêter, avec des temps d’arrêt lors des premières séances. Puis à une
allure plus soutenue ayant pour repère la distance parcourue durant le même temps.

 2e étape : courir pour prendre des repères sur 1500m


A partir du temps que je pensais pouvoir réaliser, j’ai travaillé mon allure sur des distances
fractionnées : 3 x 500m avec récupération active de 2 minutes, 6 x 250m avec récupération active d’1
minute. Puis, j’ai réalisé des essais chronométrés pour connaître mon temps sur 1500m.
Cependant, était encore difficile de respecter la note de 10/20 du barème (9.02 mn) et ce à quelques
semaines de l’épreuve.

Constat : J’ai été confronté à de nombreuses difficultés mais ce que j’en retiens de positif pour ma
future pratique professionnelle est l’importance de concevoir un projet dans la durée, et de se fixer
périodiquement de nouveaux objectifs de travail car la performance se construit à partir de ce que l’on
sait faire. Je soulignerai également l’importance de ne pas travailler seule pour entretenir la
motivation.

Mon expérience m’a surtout servi à comprendre que l’athlétisme est un DEFI personnel. De ce fait, je
me suis interrogée sur les points transposables avec les élèves, un aménagement étant nécessaire.

1
Agnès
Master 2 EEME/EAD Exposé EPS 1500m (corrigé)

II. De la pratique à l’enseignement

Il faut au préalable définir ce qu’est l’athlétisme à l’école primaire.

L’athlétisme est une activité physique sportive et artistique (APSA) discipline sportive de performance
motrice à dominante énergétique. Elle se caractérise par 3 actions spécifiques :
- courir : se déplacer d’un point à un autre avec un souci de vitesse et d’économie
- sauter : se projeter dans l’espace en vue de franchir un obstacle
- lancer : projeter un engin le plus loin possible avec l’aide de son corps.

La course, plus spécifiquement le 1500m, est une course de demi fond qui sollicite les grandes
fonctions physiologiques de l’organisme (respiration, rythme cardiaque …).
Elle demande une adaptation de l’allure par rapport à la distance.

Comment retrouve t-on ces objectifs dans les programmes et dans les documents
d’accompagnement du 5 janvier 2012 ?
- en maternelle : on retrouve l’athlétisme dans le domaine « agir et s’exprimer avec son corps », en
pratiquant des activités physiques libres ou guidées dans des milieux variés.
- en élémentaire : on retrouve l’athlétisme dans le domaine de l’EPS, en réalisant une performance au
cycle 2 et en réalisant une performance mesurée en distance t en temps au cycle 3.

Dans le socle commun on retrouve l’athlétisme dans les compétences 6 « compétences sociales et
civiques » et les compétences 7 « autonomie et initiative » du palier 2. Ce qui souligne toutes les
possibilités de transversalités.
Par exemple, pour une classe de CE2, on peut prolonger l’athlétisme dans d’autres disciplines :
- En français : ce sera l’occasion de créer un cahier d’EPS où les élèves noteront leurs impressions, analyses et
progressions.
- En mathématiques : les questions de distance et de temps seront l’objet de l’étude de la proportionnalité. Les
élèves pourront construire des graphiques de leur performance.
- En sciences : l’étude des fonctions de nutrition : pourquoi je suis essoufflé ? Pourquoi mon cœur bat si
vite pendant un effort ?
- En histoire/géographie/ art visuel : l’étude d’une photographie du marathon de New-York.

Cependant, le 1500m tel qu’il est pratiqué au concours est impossible avec des enfants du primaire
car c’est une activité qui sollicite la filière ANAEROBIE LACTIQUE qui nécessite un effort intense et
violent de résistance. Il est déconseillé en effet, avant la puberté, d’entrainer les enfants dans une
filière lactique, car l’acide lactique est une toxine qui accompagne l’utilisation d’un trop grand besoin
d’oxygène et qui n’est pas éliminer par les enfants.

C’est pourquoi à l’école primaire on travaille la course longue : courir longtemps en régulant son
allure sur une longue distance, en maintenant un effort prolongé. Cette activité sollicite la filière
AEROBIE : l’énergie produite en présence de l’oxygène pendant l’effort ne dépasse pas 80 % de la
VO2 MAX (Volume d’Oxygène Maximum) pour permettre aux muscles de reconstituer leurs réserves
de carburant avec apport d’oxygène mais sans production d’acide lactique.

Il y aura plusieurs points à aborder lors d’un cycle de course longue avec des élèves :
- Du point de vue des sensations, leur faire accepter l’impression de malaise, la fatigue…
- Du point de vue de la gestion, accepter de courir longtemps, de se dépasser, de prendre des
risques.
- Du point de vue stratégique, prendre le temps : ne pas partir trop vite ; s’économiser pour finir,
apprendre à ajuster son allure en fonction de la distance.
- Du point de vue des apprentissages, le travail en groupe est plus stimulant pour courir notamment au
cycle 3.

Il s’agit surtout pour les élèves de comprendre : qu’il ne faut pas courir trop vite si l’on veut courir
longtemps et donc apprendre à réguler son allure par rapport à la distance.
Je retiendrai ce paramètre lors de ma mise en pratique avec des élèves.

2
Agnès
Master 2 EEME/EAD Exposé EPS 1500m (corrigé)

III. Mise en œuvre pédagogique : une séance d’entrée en athlétisme

En lien avec ma pratique, mes actions sur le terrain et mes différents entretiens avec des intervenants
extérieurs. Je vous présente une activité en primaire au cycle 3 qui se réfère à la compétence :
« réaliser une performance mesurée ».
L’activité que je souhaite développer s’inscrit dans un module d’apprentissage de 8 séances chacune
ayant une durée de 45 à 50 minutes. Je développerai plus spécifiquement la séance n° 1 qui est une
séance d’entrée en course longue, elle est destinée à des élèves de CE2. Au cycle 3, il est précisé
dans les documents d’accompagnement que « la course longue est une course de durée de 8 à 15
minutes régulière et sans s’essouffler ». Avant d’arriver à cet objectif, 3 axes de travail seront
importants : la recherche de performance motrice, une meilleure gestion de l’énergie et la mesure du
temps.

Les compétences en jeu sont :


Pour l’élève
- réinvestir le concept de course longue vu au cycle 2
- comprendre la notion d’allure et de distance
- assimiler les règles de fonctionnement et de sécurité

Pour l’enseignant :
- obtenir la participation de tous, débloquer les plus réfractaires
- donner envie, créer une dynamique
- observer ses élèves et repérer leurs difficultés

L’activité s’intitule :
Courons ensemble
Objectifs :
- savoir courir longtemps en modérant son allure par rapport à la distance
- amener les élèves à courir en équipe et à tenir compte de l’allure de course de leurs partenaires

Aménagement du lieu
Dans la cour de l’école
Les élèves sont en groupe homogène de 5 et doivent faire le tour de la cour (distance 200 m).
Chaque groupe est observé et évalué par un autre groupe : lorsque l’équipe A court l’équipe B
observe et complète la grille d’observation (critères : temps sur 1 tour, groupé ou pas, essoufflé ou pas …)

Consigne :
- Les équipes partent d’un plot de couleur qui servira de point de départ des observations
- Les membres de l’équipe doivent courir en file indienne derrière leur meneur et toujours rester
derrière lui
- L’équipe qui court doit réaliser autant de tours qu’elles comptent de coureurs et le meneur change à
chaque tour (le 1er devient dernier etc. …)
C’est donc le meneur qui donne l’allure au groupe, il doit veiller à ce que personne dans son équipe
ne soit en difficulté.

Critères de réussites
- courir sur 5 tours, à allure régulière, en restant tous ensemble
- obtenir le maximum de points (soit 5 points) les observateurs donnent 1 point chaque fois que le
groupe passe « groupé » ensemble devant le plot de couleur (0 point si le groupe n’est pas ensemble)

Rôle de l’enseignant :
Avant la séance :
- former des groupes hétérogènes de 5 élèves
- réaliser un échauffement efficace de 10 mn (faire des allers-retours 2 x 50 m pour chaque type de course:
course à pas chassés, course en montée de genoux, course talons-fesses, course foulées bondissantes).

Pendant la séance :
- veiller aux bons changements des meneurs à chaque tour,
- veiller à ce que les élèves n’aillent pas au-delà de leurs possibilités.

3
Agnès
Master 2 EEME/EAD Exposé EPS 1500m (corrigé)
Après la séance :
- faire un bilan avec les élèves en identifiant les problèmes rencontrés et en recherchant des réponses
appropriées.

Les conduites que l’on peut observer chez les élèves sont les suivantes :
- Un meneur qui part vite, les autres qui s’essoufflent,
- des temps d’arrêts,
- une course irrégulière,
- des bras tendus, articulations raides, buste vers l’avant,
- être dans l’esprit « battre un record » et ne pas tenir compte de ses partenaires.

Comment à partir de la situation, enrichir les propositions de mes élèves?


Les enfants ayant tendance à vouloir courir vite, sans gérer leurs efforts, finissent donc rapidement
par s’arrêter.
On peut donc progressivement les amener à passer d’une course rapide mais courte (vue lors d’une
précédente unité) à une course plus lente et plus longue, en vue de participer à des rencontres inter-
écoles par exemple. L’objectif étant d’amener les enfants à se rendre compte qu’en courant
moins vite, ils vont pouvoir courir plus longtemps.

 Cette situation d’entrée sera suivie d’une situation de référence


Après un temps d’échauffement, mise en place de binômes : l’un court, l’autre observe, course de 8 minutes. A
chaque tour réalisé, le coureur donne un élastique à son observateur, l’observateur note le nombre d’élastique
obtenu, chronomètre chaque tour et éventuellement le nombre d’arrêt réalisé.
Retour au calme.
 Puis de 4 séances de structuration (séance 3 à 6) qui seront des temps pour apprendre et
progresser afin de passer d’une course de 8 mn à 10 mn : Courir de plus en plus longtemps
OBJECTIFS : Régulariser sa course de 8 minutes / courir 10 minutes
DISPOSITIF :
- en binôme un observateur, un coureur
- une partie de la classe court l’autre observe et inversement
- stade de 400m
- enseignant qui chronomètre et donne le temps de passage à chaque tour.
BUT : Faire le plus de tours réguliers avec le moins d’arrêt.
CRITERES DE REUSSITE :
- Courir 10 minutes
- Etre régulier
- Moins de 2 arrêts.
Sous forme de tableau : nom de l’élève, de son binôme, temps de passage à chaque tours, nombre d’arrêts.
A la fin de la course de 10 minutes calculer le temps de passage par tours et observer s’il y a régularité ou non.
Ce qu’on peut observer :
- premier tour trop rapide
- dernier tour lent
- nombreux arrêts
 Je reprendrai la situation de référence (séance 7) afin d’évaluer les performances et les progrès de
chacun
 Je terminerai par un temps pour montrer en situation de socialisation (séance 8) : aller à un meeting
d’athlétisme régional pour observer (ou un cross inter école organisé par l’USEP)

Conclusion
L’activité physique à l’école, contribue au développement moteur, sensoriel, affectif et intellectuel de
l’enfant. Tout en répondant au besoin et au plaisir de bouger, elle permet de développer le sens de
l’effort et de la persévérance. Les élèves apprennent à mieux se connaître, à mieux connaître les
autres ; ils apprennent à veiller à leur santé.
Ma pratique du 1500m m’a fait prendre conscience de l’importance d’une activité sportive régulière
dès le plus jeune âge.
Une sensibilisation à la course longue est primordiale à l’école afin d’appréhender sereinement la
course d’endurance au collège et au lycée et développer ainsi un réel plaisir de la pratique.

LEGENDE
Le vert : En dehors de l’exposé (si questions posées par le jury)
Le rouge : pratique du CRPE 2012

Vous aimerez peut-être aussi