Vous êtes sur la page 1sur 1

CHERCHER DES EXEMPLES : Analysez ces passages : n’ont-ils qu’une « valeur

documentaire »? Quels arguments pourraient-ils illustrer ?

« Elle se leva et vint coller son front aux vitres froides. Puis, après avoir regardé quelque temps le ciel où
roulaient des nuages sombres, elle se décida à sortir.
É taient-ce la même campagne, la même herbe, les mêmes arbres qu’au mois de mai ? Qu’étaient donc
devenues la gaieté ensoleillée des feuilles, et la poésie verte du gazon où flambaient les pissenlits, où
saignaient les coquelicots, où rayonnaient les marguerites, où frétillaient, comme au bout de fils
invisibles, les fantasques papillons jaunes ? Et cette griserie de l’air chargé de vie, d’aromes, d’atomes
fécondants n’existait plus.
Les avenues, détrempées par les continuelles averses d’automne, s’allongeaient, couvertes d’un épais
tapis de feuilles mortes, sous la maigreur grelottante des peupliers presque nus. Les branches grêles
tremblaient au vent, agitaient encore quelque feuillage prêt à s’égrener dans l’espace. Et sans cesse, tout
le long du jour, comme une pluie incessante et triste à faire pleurer, ces dernières feuilles, toutes jaunes
maintenant, pareilles à de larges sous d’or, se détachaient, tournoyaient, voltigeaient et tombaient. »

Maupassant Une Vie Chap 6

« — Monsieur, écoutez donc…


L’homme la regarda de cô té et s’en alla en sifflant plus fort.
Gervaise s’enhardissait. Et elle s’oublia dans l’â preté de cette chasse, le ventre creux, s’acharnant après
son dîner qui courait toujours. Longtemps, elle piétina, ignorante de l’heure et du chemin. Autour d’elle,
les femmes muettes et noires, sous les arbres, voyageaient, enfermaient leur marche dans le va-et-vient
régulier des bêtes en cage. Elles sortaient de l’ombre, avec une lenteur vague d’apparitions ; elles
passaient dans le coup de lumière d’un bec de gaz, où leur masque blafard nettement surgissait ; et elles
se noyaient de nouveau, reprises par l’ombre, balançant la raie blanche de leur jupon, retrouvant le
charme frissonnant des ténèbres du trottoir. Des hommes se laissaient arrêter, causaient pour la blague,
repartaient en rigolant. D’autres, discrets, effacés, s’éloignaient, à dix pas derrière une femme. Il y avait de
gros murmures, des querelles à voix étouffée, des marchandages furieux, qui tombaient tout d’un coup à
de grands silences. Et Gervaise, aussi loin qu’elle s’enfonçait, voyait s’espacer ces factions de femmes dans
la nuit, comme si, d’un bout à l’autre des boulevards extérieurs, des femmes fussent plantées. »

Zola L’Assommoir chap 12

Remettez dans l’ordre les éléments de cette introduction, puis recopiez-la en la présentant correctement

-« C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui a l’odeur du
peuple ».
-Il affirme que son roman doit être considéré comme une sorte de reportage sur la vie des ouvriers
parisiens.
-Certes, la lecture de ces romans nous transporte dans un passé plus vivant que celui évoqué dans les
livres d’histoire, mais les naturalistes ne sont-ils pas, avant tout, des artistes ?
-Zola, dans la préface de son roman L’Assommoir, a beaucoup insisté sur le réalisme de son roman, pour
lequel il a réalisé des recherches et des enquêtes.
-Nous pouvons donc nous demander si l’intérêt des romans naturalistes réside seulement dans leur
valeur documentaire.

Vous aimerez peut-être aussi