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CONFLIT DE GENERATION

Les raisons des conflits des générations. Pourquoi les jeunes disent-ils souvent « non » aux adultes, même quand ils
pensent « oui » ?

La jeune Cristina Laicovski a proposé à www.moldavie.fr sa réflexion sur le conflit de générations. Ses 17 ans ne
l’empêchent pas de manifester une belle lucidité. Mais ce qu’il y a d’intéressant aussi dans son texte pour un lecteur
français, c’est qu’il permet de constater qu’en Moldavie les conflits de générations ont les mêmes origines et
conséquences que ceux observés en France. Il s’ensuit qu’entre jeunes de nos deux pays les dialogues ne peuvent qu’être
fructueux car sur de nombreux thèmes les préoccupations sont également partagées. Souhaitons qu’il soit donné à ces
jeunes la possibilité d’échanger, mais pas seulement virtuellement par internet : aux adultes de leur donner l’occasion de
se rencontrer aussi bien en France qu’en Moldavie !

La rédaction
La jeunesse actuelle, on ne peut pas la définir et l’expliquer facilement. En effet, les tendances d’aujourd’hui, les
changements du XXI-e siècle nous conduisent vers une métamorphose radicale de la jeune génération. C’est notamment
trop visible dans leur comportement, leur éducation, leurs aspirations. Et ce qui caractérise leur comportement, c’est
premièrement leur désir exacerbé de jouir de la liberté. Dans le même temps, on peut affirmer que cette aspiration à
l’indépendance suscite directement un nombre infini de conflits entre les adultes et les ados. Même si c’est difficile à
comprendre, souvent on peut être témoin d’un conflit d’opinions, d’idées différentes, des problèmes dans une famille,
ce qui par conséquent donne naissance a beaucoup de disputes entre des classes d’âge différentes.

Même, s’ils ne veulent pas s’en rendre compte, les jeunes se trouvent dans une dépendance essentielle des parents sur
le plan matériel. Les yeux rêveurs des jeunes aspirent a une indépendance totale en ce qui concerne l’argent, pourtant
leurs rêves ne correspondent pas à la réalité. Les désirs des jeunes d’aujourd’hui riment avec un portable de nouveau
modèle, un ordinateur, de l’argent de poche-pour aller aux différents clubs, aux discothèques, etc., et souvent ces désirs
peuvent atteindre le paroxysme dans la dépense d’argent. Aussi, tous les parents n’ont pas la possibilité d’y faire face
totalement. Et c’est ici qu’apparaissent de telles questions comme : « Pourquoi tout est permis à mon copain et pas à
moi ? » ou « Je veux un portable comme celui de mon ami ». Et de cette manière, si la situation financière n’est pas si
bonne, les conflits dans de telles situations sont inévitables.

Dans les relations parents-enfants, il y a aussi d’autres raisons pour des disputes. Et c’est le contraste des opinions qui
est la cause principale. Les jeunes de nos jours se mettent en contradiction avec leur parents, concernant les études, leur
futur métier, les questions d’amour ou simplement le choix d’amis. Ils ne sont pas comme autrefois : modestes,
compréhensifs, obéissants, etc. Les défauts qui définissent le mieux les ados d’aujourd’hui ce sont : l’individualisme,
l’égoïsme, l’impulsivité et l’entêtement. Et ainsi, ils n’aiment point céder devant les adultes, même s’ils n’ont pas raison.
Les jeunes jamais n’iront à un compromis. C’est déjà devenu une réalité perceptible, pourtant un peu épouvantable de
notre époque. Mais on peut citer aussi beaucoup d’exemples de la littérature universelle concernant les conflits entre les
générations comme « Roméo et Juliette », quand les deux se mettent en contradiction avec leurs familles pour qu’elles
acceptent leur relation. Le roman roumain « Mara » écrit par Ioan Slavici aussi décrit certains conflits entre Mara et ses
enfants.

De cette manière on peut parler jusqu’à l’infini des mésententes qui sont présentes dans les relations enfants-parents.
Pourtant, je trouve que les générations doivent faire des efforts, des compromis pour arriver à un accord mutuel. Les
parents devront s’intéresser plus à la vie de leurs enfants et essayer de les comprendre. Les jeunes à leur tour doivent
respecter leurs parents, respecter leurs opinions, suivre leurs conseils, etc.

Car à quoi servent ces luttes enfiévrées entre les générations, quand on peut vivre en paix et en bonne entente. D’après
moi, c’est à nous de changer les choses dans nos relations avec les parents, de les améliorer. Alors, ne laissons pas le
temps nous glisser entre les doigts, pour que les remords et les regrets ne dominent pas notre conscience plus tard !

LES TEMPS CHANGENT, MAIS EST-CE POUR LE MIEUX?


Les personnes qui appartiennent à des générations différentes ne se comprennent pas toujours très bien. Alors, des
conflits de générations surgissent et ils semblent souvent devenir difficilement surmontables, à ce point que l’on parle
même de fossé entre les générations. La cause de ces conflits réside dans le fait que la vie d’un être humain est divisée
en quatre grandes périodes : l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte et la vieillesse. Au cours de ces différents âges, les
possibilités physiques et psychiques qu’offre la nature diffèrent, tout comme la manière d’être et d’agir. C’est la
méconnaissance de ces possibilités de chaque âge et, surtout, le manque de respect des différences dans la manière
d’être, de ressentir et de penser.

Les différences dans les perceptions, les manières d’agir, les façons de s’y prendre, les buts qu’on retrouve d’un groupe
d’âge à un autre servent de fondement au conflit des générations, ce qui ne justifie pas que les conflits existent. L’erreur
consiste à considérer ou à juger le comportement des personnes d’un autre groupe d’âge que le sien avec les préjugés
de son propre groupe d’âge. Les buts et moyens variant, leur différence débouche forcément sur une incompréhension
source de potentiels conflits. La clé pouvant permettre d’éliminer les dits conflits réside dans la compréhension et
l’acceptation du fait que les personnes de différents âges n’ont pas les mêmes devoirs, les mêmes responsabilités, les
mêmes buts, la même culture, d’où chacune d’elles gagnent à vivre les expériences de son âge sans interférer dans le
vécu des personnes des autres âges.
Une génération est un groupe particulier dont les membres partagent une proximité en âge et ont traversé, à des étapes
déterminantes de leur développement, des événements de vie semblables. En principe, on estime l’intervalle de temps
qui sépare deux degrés de filiation à environ trente ans. À la vitesse que les contextes changent, les gens d’une
génération deviennent vite dépassés par les us et coutumes d’une autre génération, à moins qu’elles bénéficient d’une
grande faculté d’adaptation. Caractériser les générations revient donc à identifier des expériences particulières, avec les
événements et cadres sociaux auxquels ils réfèrent, qui diffèrent grandement.

Grosso modo, on résume ainsi les générations qui se retrouvent présentement en présence sur notre bonne vieille
Terre. Les «traditionnalistes» ou «vétérans» sont nés avant la fin de la seconde guerre mondiale et ils sont les héritiers
de la grande dépression économique des années 30. Ils se caractérisent par leur respect des supérieurs, l’acceptation
des valeurs religieuses, leur attitude loyale à l’endroit des institutions et la croyance qu’un emploi doit durer toute une
vie. Les «baby-boomers» sont nés dans l’après-guerre et ils représentent aujourd’hui la tranche d’âge des travailleurs les
plus âgés. Leurs valeurs tournent autour de la santé et du bien-être, du développement de soi et de l’implication. Pour
leur part, les membres de la «génération X» sont nés entre le milieu des années 1960 et la fin des années 1970. Groupe
d’enfants-rois devenus adulescents, celui-ci compose la plus large part de la population active. Ils ont appris à faire
preuve d’indépendance dans un monde marqué par les restructurations et les licenciements dont ils ont pu eux-mêmes
être les victimes ou dont ont pu être victimes leurs proches. Ils ont perdu la confiance que les générations antérieures
pouvaient témoigner à leurs supérieurs. Les membres des la «génération Y» sont nés entre la toute fin des années 1970
et le milieu des années 1990. Il s’agit de la première génération qui a fait l’expérience généralisée du PC. Fortement
influencés par l’individualisme de leurs parents, ces jeunes travailleurs, qui commencent juste à pénétrer le marché du
travail, doivent confronter les incertitudes de ce marché du travail et le fait qu’aucune place ne leur est assurée.

En son temps, Omraam Mikhaël Aïvanhov disait déjà : «La jeunesse est curieuse, audacieuse au point de se lancer sans
crainte dans des aventures qui peuvent nuire à sa santé physique et psychique. Et lorsque des parents, des adultes plus
sages essaient de la retenir, elle ne les écoute pas : qu’est-ce que c’est que ces gens étroits, vieux, ramollis, qui veulent
l’empêcher de faire des expériences et de connaître la vie? Connaître la vie… Les jeunes ne savent pas que, pour
connaître la vraie vie, il y a d’autres expériences à faire que celles où ils s’imaginent qu’ils vont exister plus
intensément. Et quand ils le savent, parce qu’ils l’ont lu dans des livres, il leur suffit que d’autres, des philosophes, des
sages, des saints, aient fait ces expériences. Il leur arrive d’admirer ces personnages, et ils sont même capables de les
citer, mais pas question pour eux de les imiter! Ils imitent de préférence ceux qui se sont brûlé les ailes dans des excès de

toutes sortes. Eh bien, il vaudrait mieux qu’ils se contentent de faire des citations quand il s’agit des aventures
lamentables de tant de créatures qui ont mal fini (la littérature et l’histoire en sont pleines), et qu’ils essaient de vivre les
expériences des êtres qui ont su trouver le chemin de la lumière et du véritable amour.»
La dernière génération semble appartenir à une véritable mutation de l’être humain : la jeunesse actuelle ne peut pas se
définir ni s’expliquer facilement. En effet, avec les changements rapides du XXIᵉ siècle, les tendances d’aujourd’hui
démontrent métamorphose radicale de la jeune génération. C’est excessivement visible dans leur comportement, leur
éducation, leurs aspirations. Ce qui caractérise leur comportement, c’est premièrement leur désir exacerbé de jouir de
la liberté. Leur aspiration à l’indépendance suscite directement un nombre infini de disputes entre les adultes et les
ados : divergences d’opinions, d’idées, de problèmes, d’aspirations. En général, ils se fichent éperdument des
générations précédentes, qu’ils ne considèrent que comme des croulants, avec lesquelles ils n’établissent à peu près pas
de relations. Très égoïstes, élevés en rois, conscient de qui ils sont, se sentant invincibles, ils prennent le meilleur de
tous les mondes, imposant le respect pour leur personne et leurs possessions, mais n’en démontrant pas beaucoup pour
autrui et ses possessions.
Même s’ils refusent de le reconnaître, les jeunes dépendent essentiellement de leurs parents sur le plan matériel et ils
ne se gênent pas pour étirer, selon les circonstances, le stage dans la famille. Avec leurs yeux rêveurs, ils aspirent à une
autonomie complète pour ce qui a trait à l’argent. Pourtant, leurs espérances ne correspondent pas à la réalité. Les
désirs des jeunes d’aujourd’hui tournent autour de l’acquisition d’un portable de nouveau modèle, d’un ordinateur, de
l’argent de poche-pour fréquenter les clubs, les discothèques, se permettre d’autres divertissements, auxquels ils
consacrent la plus large part de leur avoir, des attentes auxquelles les parents ne peuvent pas toujours répondre
entièrement. C’est alors que surgissent les remarques ou les requêtes du genre : «Pourquoi mon copain peut-il tout se
permettre, mais pas moi? » ou «Je veux un portable comme celui de mon ami». Selon les moyens de la famille, les
conflits peuvent devenir inévitables. Car les jeunes se croient tout dû et ils n’ont aucun sens de la difficulté à gagner de
l’argent.
Dans le domaine des relations entre les parents et les enfants, il existe d’autres motifs de contestations qui surgissent
surtout de la divergence des opinions. Les jeunes de la dernière génération s’opposent à leurs parents sur les sujets des
études, de leur futur métier, de leur plan de carrière (ils n’en ont pas), des questions des relations affectives, du choix
des amis. Et ils s’expriment avec force et conviction du fait qu’ils n’ont rien de la modestie, de la compréhension et de la
soumission de la génération précédente. Les défauts les plus répandus chez les ados d’aujourd’hui ce sont :
l’individualisme, l’égoïsme, l’impulsivité et l’entêtement. Ils sont incapables de céder devant les adultes et d’en arriver à
des compromis, même s’ils ont tort.

Ainsi, on pourrait palabrer à l’infini pour ce qui concerne les mésententes qui surgissent dans les relations entre les ados
actuels et leurs parents. On aurait beau dire que chaque génération devrait faire des efforts et présenter des compromis
pour en arriver à un accord mutuel qu’on ne changerait pas grand-chose au contexte en raison de l’obstination des
jeunes et de l’intransigeance des parents. Quoique les parents, de guerre lasse, cèdent plus vite que leurs enfants
butés. Les parents devraient s’intéresser plus au vécu de leurs enfants et essayer de les comprendre, mais leurs jeunes,
en retour, devraient respecter leurs parents, avec leurs opinions et leurs conseils. Dans leur immaturité prolongée, ils y
gagneraient grandement.

On peut se demander à quoi servent les hautes luttes entre les générations quand il fait si bon vivre en paix, dans la
bonne entente habituelle. Mais il faut bien que jeunesse se passe. Et les choses ne devraient pas se précipiter en ce
sens, puisque, ce sont les jeunes, plus souvent dans leur tort, qui, les premiers, devraient faire amende honorable, ce qui
n’est pas certain. Ils s‘exposent ainsi à ce que dominent dans leur conscience les remords et les regrets, mais il pourrait
être trop tard pour se rattraper. Les conflits de générations n’apportent rien de bon. Nul ne parvient à grandir en
rejetant une partie de lui-même. En coupant le dialogue avec les aînés et leurs parents, les jeunes attentent aux couloirs
du Verbe et ils se privent d’une grande sagesse. La richesse du savoir acquise par les adultes, transmise oralement, se
perd de plus en plus. Les échanges sont minés. Ainsi, ceux qui détiennent les idées de demain sont entravés et
dépossédés d’un patrimoine précieux. Sauf que, dans la communication, il faut savoir se mettre réciproquement à
l’écoute de l’autre. La parole ne revient pas uniquement au plus fort ou au plus âgé, mais à tout un chacun.

Aux dernières nouvelles, on laisserait entendre que les conflits de génération achèvent de s’éteindre… ou presque. Du
fait que les jeunes n’attendraient plus grande chose de leurs aînés, impuissants depuis belle lurette à leur proposer un
avenir et donc à l’imposer. Les jeunes n’ont pas à se battre contre le vide, il vaudrait mieux qu’ils se solidarisent entre
eux pour préconiser un monde nouveau. De leur côté, leurs parents auraient tendance à laisser leurs rejetons vivre ou
survivre à leur guise. Mais si le conflit classique entre le père et le fils a presque partout disparu, ce n’est pas toujours le
cas entre la mère et la fille, souvent appelée à compenser pour l’incompétence dans son rôle. On dit qu’un autre conflit
serait en train de surgir entre le fils et le père, le premier reprochant au second son absence d’opposition et son refus
d’exercer une autorité qu’il aimerait contester, histoire de se rassurer par son existence même. Bien des enfants
d’aujourd’hui se promettent, sans le cacher, de se montrer des parents sévères avec leurs enfants. Retour en
arrière? Probablement pas parce que la sévérité en question n’entend pas imiter celle d’hier ou d’avant–hier. Nombre
de changements irréversibles se produisent dans les mœurs et les habitudes, mais le retour à l’autorité familiale n’en
est pas moins un souhait… peut être même un besoin.

Il ne faut s’inquiéter outre mesure des écarts de la jeunesse qui n’entend, plus ou moins consciemment, qu’à contribuer
à transformer le monde, ce qui commence par le fait d’abattre les vieilles fondations inutiles.
Désamorcer les conflits de générations

Les conflits de génération ont trouvé un nouveau terrain d'expression : l'entreprise. Pour éviter qu'ils ne tournent à la
guerre ouverte, il faut agir vite et être vigilant dès l'embauche.
Comment gérer les conflits de générations ?

Des jeunes recrues qui démissionnent au bout de quelques jours, des tensions palpables entre salariés de génération
différente? Les situations de ce type se rencontrent de plus en plus fréquemment, et ce dans tous les secteurs. La reprise
des embauches, qui profite particulièrement aux plus jeunes, ravive en effet les conflits de génération.

Problèmes de statut, de pouvoir, de légitimité, les tensions sont nombreuses et l'incompréhension mutuelle. Parce qu'il
est difficile de s'attaquer à leurs sources, culturelles pour la plupart, vous pouvez essayer de limiter les frictions, avant
qu'elles ne deviennent ingérables. Il en va en effet de la bonne marche de votre entreprise.

Etablir, par exemple, une charte interne définissant précisément les obligations de chacune des deux parties est un
moyen de ne pas décevoir les attentes et d'éviter malentendus et départs précipités. Choisir des candidats en phase avec
l'environnement de travail et la culture de l'entreprise, favoriser les échanges et le dialogue entre classes d'âge
différentes ou encore investir dans des programmes de formation pour tous sont d'autres démarches à envisager
sérieusement. Multimania, Champagne Louis de Sacy, Cegetel, Renault , etc., nombreuses sont les entreprises à avoir
mis en place ce type de dispositifs. Leur objectif : faire cohabiter les jeunes et les anciens. Tout un programme !

Conflits de génération : le pire reste à venir

Après la lutte des classes, voici venue la lutte des âges ! Reprise économique et renouvellement de la pyramide des âges
obligent, les entreprises et leurs dirigeants doivent en effet composer avec une donnée nouvelle : celle de faire travailler
ensemble les jeunes recrues et les anciens. Une entreprise qui relève parfois de la mission impossible, tant les tensions
sont vives. Etat des lieux, illustré, de la situation présente et à venir.

Leurs salariés ayant une moyenne d'âge de 41 ans, les Banques populaires vont voir partir à la retraite 20 % de leurs
collaborateurs d'ici à quelques années. Pour s'y préparer, elles recrutent des jeunes et, en cadeau de bienvenue, leur
offrent une formation à l'Institut technique de la banque. Mais, une fois leur diplôme en poche, nombreux sont ceux qui
partent vite, dégoûtés par la rigidité du middle management qui, lui, est plutôt composé de " quinquas ". " Quand un
cadre moyen s'accroche à ses prérogatives hiérarchiques, ça coince ! Au point que le jeune est souvent découragé et
démissionne ", déplore Philippe de Ladebat, directeur de la cellule nationale emploi-formation du groupe bancaire. Les
Banques populaires ne sont pas un cas isolé. Des tensions semblables se développent dans tous les secteurs, en raison
de la politique de recrutement menée en dents de scie depuis quarante ans. " A la fin des années 1960, il y a eu une
explosion des embauches pour des emplois statutaires à vie, explique Louis Chauvel, sociologue et auteur du livre Le
Destin des générations (1). Puis est arrivée la crise des années 1970. [...] Maintenant, il y a une réembauche massive de
jeunes. Mais la situation est conflictuelle. Les anciens ont pouvoir et statut. Les jeunes sont quant à eux condamnés à
être intérimaires, ultra-flexibles, peu payés, alors qu'ils sont surdiplômés. "

Des cultures à l'opposé

La situation est d'autant plus explosive que les différentes générations ont des identités bien affirmées, parfois
contradictoires. " Une génération se définit par un moment historique fort qui a marqué sa jeunesse (par exemple Mai
68, la fin du communisme) et lui a donné des personnages fétiches, des symboles commémoratifs, mais aussi des
tabous, des complexes ", explique Bernard Préel, l'auteur du Choc des générations (2). Ainsi, ceux qui ont reconstruit la
France après la guerre ont bâti leurs valeurs sur l'expérience, le syndicalisme et les acquis sociaux. La génération qui a vu
tomber le Mur de Berlin, bien que croulant sous les diplômes, s'est convertie à la débrouille personnelle et à la flexibilité.
Des caractéristiques qui devraient être encore plus prononcées pour la génération internet, laquelle perçoit presque
toute hiérarchie comme un archaïsme. Ces cultures a priori irréconciliables doivent pourtant bien cohabiter dans
l'entreprise. Pour trouver les remèdes appropriés, il s'agit d'abord de bien diagnostiquer les sources du malaise.

(1) Le Destin des générations. Structures sociales et cohortes en France au xxe siècle, PUF, coll. " Le lien social ", 1998,
22,71 E.

(2) La Découverte, coll. " Cahiers libres ", 2000, 19,06 E.


Jeunes / anciens : d'où vient le malaise ?

Prenez une société X, composée en majorité de "quinquas" bien installés. Ajoutez-y une pincée de nouveaux venus, âgés
d'une vingtaine d'années. Laissez mijoter un moment : vous obtenez un cocktail explosif ! Le succès de la recette n'est
pas systématique mais tous les ingrédients sont réunis pour y parvenir : valeurs, éducation, culture différentes? autant
de raisons qui peuvent expliquer les tensions entre générations qui s'expriment aujourd'hui dans l'entreprise.
Première fracture entre jeunes et anciens : la différence d'éducation. Selon une enquête de l'Insee, la durée des études a
doublé en cinquante ans. Et la proportion des diplômés de l'enseignement supérieur est passée de 8 % en 1975 à 23 %
en 1997.

Les ouvriers et les employés, pour lesquels la formation sur le tas était la règle, voient régulièrement débouler à leurs
côtés des titulaires de BEP, sinon de bac, tandis que le niveau bac + 5, encore exceptionnel il y a vingt ans, est devenu un
passeport minimal pour les cadres. Plus diplômés, les jeunes ont également été formés très tôt à l'informatique. Ce qui
induit une façon de travailler très différente, fondée sur l'autonomie, le travail en réseau, le partage de l'information et
la communication informelle. Résultat : " Ils ont du mal à recevoir des ordres ", souligne Pascale Levet, responsable de
Lab'Ho, laboratoire d'études d'Addecco (1)..

Valeurs divergentes, cocktail explosif

Outre ce niveau d'éducation, les jeunes ont aussi une culture différente. A la fac, ils ont vécu dans un monde où le
tutoiement était de règle, l'habillement décontracté, et les goûts et les valeurs largement partagés. Tout naturellement,
ils vont avoir tendance à vouloir reproduire ce modèle dans l'entreprise.
Autre source de tensions, notable en milieu ouvrier : la flexibilité. Les anciens se sont battus dans les syndicats pour leurs
acquis sociaux. D'un seul coup, ils se retrouvent confrontés à des jeunes sans contrainte familiale, prêts à travailler le
soir, le week-end ou douze heures par jour, pourvu qu'ils aient un emploi. Ils les perçoivent alors comme des " jaunes " !
Inversement, l'immobilisme, la résistance au changement, la mentalité " fonctionnaire " des anciens sont
incompréhensibles aux jeunes. Bref, tous les éléments d'un clash sont réunis.

QUESTION

Rédaction à travailler :

1. Le conflit des générations : à qui la faute, aux enfants ou aux parents ?

2. Le conflit des générations n’existe pas : au contraire, il existe une forte interdépendance entre les jeunes et les
personnes plus âgées. Discutez de cette affirmation.

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