Vous êtes sur la page 1sur 19

2023-2024

ACCORD DE LIBRE-ECHANGE
NORD-AMERICAIN

Professeur Ndecky
Institution Marc Perrot
2023-2024
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024

exposantS

• SERIGNE SALIOU MBACKE NDIAYE …………....Terminale S2

• MOUHAMADOU MOUSTAPHA SY……………...Terminale S2

• EL HADJI ABDOUL AZIZ DIALLO………………...Terminale L2

• PIERRE CHRISTIAN DIÉMÉ………………………..Terminale L2

• ADJA THIAM…………………………………….Terminale L2

1
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024

sommaire

I. PRESENTATION DE L’ALENA
1) Présentation de l’ALENA et de ses pays membres
2) Contexte et objectifs de l’accord
II. LES IMPACTS ÉCONOMIQUE DE L’ALENA
III. LES AVANTAGES DE L’ALENA
IV. Les inconvénients de l’ALENA
1) Concurrence accrue pour certaines industries
2) Impact sur l’environnements et les normes sociales
V. LES CONTROVERSES ET LES RENÉGOCIATIONS DE
L’ALENA (ACEUM)
1) Les points de désaccord entre les pays membres
2) Les changements apportés lors des renégociations
récentes

2
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024

L'accord de libre-échange nord-


américain : genèse, résultats et
perspectives

L'Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALENA) a marqué


une étape majeure dans l'histoire des relations commerciales
entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Conclu en 1994,
cet accord a créé une zone de libre-échange visant à stimuler la
croissance économique et à renforcer les liens entre ces trois
partenaires. Au fil des décennies, l'ALENA a suscité un débat
animé en raison de ses multiples facettes, allant des avantages
économiques aux controverses qui ont émergé au sein de ses
clauses. Dans cette analyse approfondie, nous explorerons les
différents aspects de l'ALENA, en mettant l'accent sur ses impacts
économiques, les avantages qu'il a procurés, les inconvénients
qu'il a pu engendrer, les controverses qui l'ont entouré, et enfin,
les récentes renégociations qui ont modifié le paysage de cet
accord trilatéral. Plongeons dans ce dossier pour comprendre
les dynamiques complexes qui ont façonné l'ALENA au fil du
temps.
3
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024

I. PRESENTATION DE L’ALENA
1) Présentation de l’ALENA et de ses pays
membres

Source : fr.wikipedia.org
L'ALENA est une zone de libre-échange et non un marché
commun ou une union telle que nous l'envisageons en Europe. Il y
a une grande différence sur ce point. L'ALENA, regroupant 500
millions d'habitants, réunit trois pays d'inégale importance par
leurs superficies et par leurs populations. Les États-Unis comptent
un peu plus de 333 millions d'habitants, le Mexique plus de 127
millions et le Canada plus 38 millions. Le PIB cumulé des trois
pays composant l'ALENA est supérieur à 27 000 milliards de
dollars. Les quinze pays de l'Union européenne - pour l'instant,
ils ne sont que quinze - représentent 375 millions d'habitants
environ et un PIB du même ordre que celui de l'ensemble ALENA.
L'ALENA et l'Union européenne sont donc comparables au
regard de leur importance pour le commerce mondial. Les

4
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
accords de l'ALENA prévoient une période transitoire pouvant
durer 15 années. Il s'agit donc d'une affaire de « longue haleine
» - vous évoquerez sans doute les détails du sujet. En 1993, a
été signé un accord additionnel ne portant pas sur les
marchandises ou les services, mais édictant des normes et des
règles concernant l'environnement et l'emploi.
Pays membres en Superficie en Habitants en PIB en milliard
2020 km2 Million us$
Canada 9.985.000 38,59 2,138
USA 9.525.000 333,29 25,440
Mexique 1.964.000 127,50 1,466
Source : www.donneesmondiales.com

2) Contexte et objectifs de l’accord


a) Contexte de l’accord
L'ALENA, résultat des évolutions post-Guerre froide, marque un
tournant économique dans la diplomatie nord-américaine, axée
sur les relations commerciales. Parallèlement à l'intégration
européenne, les États-Unis cherchent à créer un bloc économique
avec leurs partenaires naturels en Amérique du Nord. La
signature de l'ALENA reflète également un changement dans la
stratégie commerciale américaine, passant d'une approche
protectionniste à une ouverture soutenue par des négociations
bilatérales.
Les motivations des Canadiens et Mexicains pour négocier avec
les États-Unis incluent l'attraction d'investissements et l'accès au
marché américain. La négociation s'inscrit dans des contextes
politiques marqués par des réformes libérales au Canada et au
Mexique, renforcées par une libéralisation commerciale
unilatérale. Les négociations, débutant en 1991, sont complexes,
5
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
couvrant divers domaines tels que l'accès au marché, les règles
du commerce, les services, les investissements, la propriété
intellectuelle, et les différends. Les discussions sur l'environnement
et les droits des travailleurs sont cruciales, répondant aux
inquiétudes aux États-Unis quant à la délocalisation d'emplois
vers le Mexique. Clinton, tout en soutenant l'ALENA, annonce des
mesures d'accompagnement et la négociation d'accords
parallèles. L'ALENA entre en vigueur le 1er janvier 1994.
b) Objectifs de l’accord
L'Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALENA) avait
plusieurs objectifs principaux, reflétant les aspirations des États-
Unis, du Canada et du Mexique lors de sa négociation et de sa
mise en place en 1994. Voici quelques-uns des objectifs clés de
l'ALENA :
➢ Libéralisation des Échanges Commerciaux : L'ALENA visait
à éliminer progressivement les barrières tarifaires et non
tarifaires au commerce entre les États-Unis, le Canada et le
Mexique. En supprimant ces obstacles, l'accord cherchait à
faciliter la circulation des biens et des services au sein de la
région nord-américaine.
➢ Stimulation de la Croissance Économique : En favorisant un
environnement commercial plus ouvert et en encourageant les
échanges, l'ALENA visait à stimuler la croissance économique
dans les trois pays participants. L'augmentation des échanges
commerciaux était censée générer des opportunités
économiques, créer des emplois et renforcer les secteurs
industriels.
➢ Accès aux Marchés : Pour le Canada et le Mexique, l'ALENA
offrait un accès privilégié au marché américain, le plus vaste
des trois. Cela était particulièrement important pour ces pays

6
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
qui cherchaient à attirer des investissements et à élargir leurs
exportations vers les États-Unis.
➢ Promotion des Investissements : L'ALENA cherchait à créer
un environnement favorable aux investissements en éliminant
les obstacles qui pourraient entraver les flux d'investissements
entre les trois pays. Cela incluait la protection des droits de
propriété intellectuelle, un aspect de plus en plus crucial dans
l'économie mondiale.
➢ Modernisation des Relations Commerciales : L'accord visait
à mettre à jour et à moderniser les relations commerciales
entre les trois partenaires, en prenant en compte l'évolution
des économies et des pratiques commerciales à l'époque de
sa négociation.
➢ Création d'un Cadre Institutionnel : L'ALENA a établi des
mécanismes institutionnels pour résoudre les différends
commerciaux entre les pays membres. Ces mécanismes de
règlement des différends visaient à éviter des litiges
prolongés et à garantir une mise en œuvre efficace des
dispositions de l'accord.
L'ALENA a connu des critiques et des controverses au fil des ans,
notamment concernant son impact sur les travailleurs,
l'environnement et certaines industries spécifiques. Ces
discussions ont d'ailleurs conduit à la renégociation de l'accord,
aboutissant à la création de l'Accord États-Unis-Mexique (AEUM
ou USMCA en anglais) en 2018.
II. LES IMPACTS ÉCONOMIQUE DE
L’ALENA
L'Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALENA), instauré en
1994 entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, a été un
jalon majeur dans l'évolution des relations commerciales
internationales. L'examen des impacts économiques de cet
7
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
accord révèle une dynamique complexe entre les avantages
qu'il a procurés aux pays membres et ses conséquences sur le
commerce international et les investissements.
Dans un premier temps, l'ALENA a indubitablement stimulé les
échanges commerciaux entre les États-Unis, le Canada et le
Mexique. La suppression des barrières tarifaires et non
tarifaires a favorisé une circulation plus fluide des biens et
services à l'intérieur de la région. Cette stimulation des échanges
a constitué un moteur essentiel de la croissance économique
observée dans les trois pays. En créant un marché plus vaste et
en élargissant les opportunités d'affaires, l'ALENA a contribué à
renforcer la compétitivité des industries et à soutenir la création
d'emplois.
Parallèlement, l'accès privilégié au marché américain a été un
catalyseur pour les entreprises canadiennes et mexicaines. Cet
accès a favorisé l'expansion des exportations et a encouragé
les investissements directs étrangers, créant ainsi des avantages
économiques tangibles pour ces partenaires. L'intégration des
chaînes d'approvisionnement, facilitée par l'accord, a permis
aux entreprises de tirer parti des avantages comparatifs de
chaque pays membre, conduisant à une spécialisation accrue et
à une utilisation plus efficace des ressources.
Cependant, ces avantages économiques ne se sont pas limités
aux frontières de la région nord-américaine. L'ALENA a redéfini
les flux commerciaux à l'échelle mondiale, favorisant les
échanges intrarégionaux au détriment de certaines relations
commerciales externes. Cette redistribution des flux a été
accompagnée d'une attractivité accrue pour les investissements
étrangers, renforçant la position des trois pays sur la scène
internationale.

8
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
L'accord a également été à l'origine de modèles de production
transfrontaliers, où différentes étapes du processus de
fabrication sont réparties entre les pays membres en fonction de
leurs avantages respectifs. Cette approche a non seulement
stimulé l'efficacité économique mais a aussi encouragé une
spécialisation plus poussée, contribuant ainsi à une plus grande
complémentarité entre les économies.
Cependant, derrière ces aspects positifs, l'ALENA a soulevé des
contestations et des préoccupations, notamment en ce qui
concerne son impact sur les travailleurs, les normes
environnementales, et la souveraineté nationale. Ces défis ont
été pris en compte lors des renégociations ultérieures
aboutissant à l'Accord États-Unis-Mexique (AEUM ou USMCA),
soulignant la nécessité de concilier la libéralisation commerciale
avec d'autres considérations socio-économiques.
l'ALENA a laissé une empreinte significative sur les économies
des États-Unis, du Canada et du Mexique, façonnant une
intégration économique étroite. Toutefois, cette évolution n'a pas
été exempte de défis, soulignant ainsi la nécessité d'une
approche équilibrée entre la libéralisation commerciale et les
préoccupations sociales. L'analyse des impacts économiques de
l'ALENA offre une perspective nuancée sur les dynamiques
complexes qui sous-tendent les accords commerciaux
internationaux.
III. Les avantages de l’ALENA
Le Canada et le Mexique constituent pour les États-Unis deux
partenaires commerciaux cruciaux. Les graphiques ci-dessous
montrent l’accroissement considérable des flux de biens et de
services entre les trois pays depuis la signature de l’accord.
Plusieurs chaînes de production dépassent les frontières : non
seulement ces pays font du commerce, mais en plus, ils produisent
9
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
ensemble. Selon une étude effectuée en 2011, au moins 40 %
de la valeur ajoutée des exportations mexicaines vers les États-
Unis découlerait ainsi des États-Unis eux-mêmes. Autrement dit,
les États-Unis exportent des produits intermédiaires pour les
réimporter plus tard sous forme de produits finis.
L’industrie automobile en est le meilleur exemple. En 2015, les
États-Unis ont importé pour 78 milliards de voitures du Mexique.
Il s’agit de loin du principal flux commercial dans ce sens-là entre
ces deux pays. En l’absence de cette dynamique, le déficit
commercial vis-à-vis du Mexique disparaîtrait entièrement.
C’est ce qu’a confirmé une étude menée par l’OCDE. Le déficit
commercial total vis-à-vis du Mexique chute brusquement
lorsqu’il est exprimé en termes de valeur ajoutée, ce qui souligne
une nouvelle fois à quel point les processus de production sont
entremêlés.
Finalement, l’Aléna semble plutôt une bonne chose pour les États-
Unis. Une renégociation pourrait donc être une bonne idée en
soi, à condition qu’ils soient eux-mêmes en position de force…
mais cela ne semble pas être le cas.
Les importations mexicaines génèrent beaucoup d’emplois aux
États-Unis. Une étude récente a montré que plus de 5 millions de
travailleurs américains dépendent du commerce avec leurs
voisins du sud. En mettant un terme à l’Aléna, ces emplois seraient
mis en péril.
Par ailleurs, une autre limitation entre en jeu dans le cas d’une
rupture de l’accord.
Les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)
fixent les taxes maximales à l’importation pour tous les membres
de l’alliance. Au passé, les États-Unis se sont engagés avec
d’autres pays occidentaux à appliquer des taxes toujours plus

10
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
basses. Le Mexique n’était pas parmi ces pays, et pourrait donc
facturer en moyenne jusqu’à 35 % de taxes sur les importations
en provenance de pays avec lesquels il n’a pas conclu d’accord
privilégié.
Le graphique ci-dessous montre clairement que si les taxes
standard entraient en vigueur, l’exportation des États-Unis vers
le Mexique serait la première à subir des dommages. Autrement
dit, selon les règles actuelles de l’OMC, le champ de manœuvre
du Mexique est tout simplement bien plus grand.

Source : www.bnpparibasfortis.com

IV. Les inconvénients de l’ALENA


L'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), entré en
vigueur en 1994 entre les États-Unis, le Canada et le Mexique,
a été salué pour ses avantages économiques, mais il suscite
également des préoccupations quant à ses effets négatifs. Parmi
les inconvénients notables, on peut citer l'intensification de la
concurrence pour certaines industries et les répercussions sur
l'environnement ainsi que sur les normes sociales. Cette
dissertation explore ces aspects critiques de l'ALENA et examine
les défis auxquels ces pays sont confrontés en raison de cet
accord.
11
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024

1) Concurrence accrue pour certaines industries


L'ALENA a créé un environnement commercial plus ouvert,
favorisant la libre circulation des biens et des services entre les
trois pays membres. Cependant, cette ouverture a conduit à une
concurrence exacerbée pour certaines industries, notamment
dans les secteurs manufacturiers. Les entreprises, pour rester
compétitives, sont souvent contraintes de réduire leurs coûts de
production, parfois au détriment des travailleurs et de la qualité
des produits.
a) Délocalisation et perte d'emplois
L'une des conséquences les plus débattues de l'ALENA est la
délocalisation des entreprises vers des régions offrant des coûts
de main-d'œuvre plus bas. Cela a entraîné la perte d'emplois
dans les secteurs traditionnels, ce qui a suscité des
préoccupations quant à la stabilité économique et sociale des
travailleurs affectés.
b) Pressions sur les salaires et les conditions de travail
La concurrence accrue a également exercé des pressions
sur les salaires et les conditions de travail, en particulier
dans les secteurs où la main-d'œuvre est considérée
comme un facteur de coût significatif. Les entreprises sont
souvent incitées à minimiser les coûts, ce qui peut conduire
à des pratiques d'emploi précaires et à des conditions de
travail insatisfaisantes.

12
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
.

Source : www.cairn.info/revue-politique-americaine

2) Impact sur l'environnement et les normes sociales


L'ALENA a également été critiqué pour son impact sur
l'environnement et les normes sociales, soulevant des
préoccupations quant à la durabilité et à l'équité sociale.
a) Course à la baisse des normes environnementales
La quête de compétitivité peut encourager les entreprises à
choisir des pratiques de production moins respectueuses de
l'environnement pour réduire les coûts. Cela peut entraîner une
course à la baisse des normes environnementales, mettant en
péril la santé de la planète et des communautés locales.
b) Défis pour les normes sociales et les droits des
travailleurs
L'harmonisation des normes sociales et des droits des travailleurs
entre les pays membres de l'ALENA est un défi, car les
différences de législation et de pratiques peuvent créer des
disparités injustes. Les travailleurs peuvent être soumis à des
conditions moins favorables dans certaines régions, ce qui
13
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
soulève des préoccupations quant à l'équité et à la justice
sociale.
Bien que l'ALENA ait apporté des avantages économiques
substantiels, il n'est pas exempt de critiques. La concurrence
exacerbée pour certaines industries et les impacts sur
l'environnement et les normes sociales soulèvent des questions
cruciales sur la durabilité et l'équité du modèle économique
promu par cet accord. Il est impératif pour les pays membres de
trouver un équilibre entre la recherche de la croissance
économique et la protection des travailleurs, de l'environnement
et des normes sociales pour garantir un avenir plus équitable et
durable.
V. LES CONTROVERSES ET LES
RENÉGOCIATIONS DE L’ALENA
(ACEUM)
1) Les points de désaccord entre les pays
Au cours des négociations et de l'évolution de l'ALENA, il y a eu
plusieurs points de désaccord entre les pays membres, en
particulier les États-Unis, le Canada et le Mexique. Voici
quelques-uns des principaux points de désaccord qui ont pu
émerger au fil du temps :
o Commerce agricole :
Les différends sur les politiques agricoles, les subventions et les
barrières non tarifaires dans le secteur agricole ont souvent créé
des tensions, en particulier entre les États-Unis et le Canada.
o Industrie automobile :
Les règles d'origine pour l'industrie automobile ont été un sujet
de discussion majeur. Les États-Unis ont cherché à augmenter les
exigences en matière de contenu nord-américain pour favoriser
14
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
la production locale, ce qui a suscité des préoccupations au
Mexique et au Canada.
o Dispositions sur l'investissement :
Les dispositions liées à la protection des investissements et aux
mécanismes d'arbitrage entre investisseurs et États ont été
sujettes à controverse. Certains ont critiqué ces mécanismes,
affirmant qu'ils donnaient trop de pouvoir aux entreprises
multinationales.
o Propriété intellectuelle :
Les différences dans les lois sur la propriété intellectuelle ont
également été un point de friction. Les normes de protection de
la propriété intellectuelle peuvent varier d'un pays à l'autre, ce
qui a parfois entraîné des litiges.
o Normes du travail et environnement :
Certains débats ont porté sur l'inclusion de normes du travail et
de dispositions environnementales contraignantes dans l'accord.
Certains acteurs ont souhaité renforcer ces éléments pour
garantir des conditions de travail équitables et la protection de
l'environnement.
o Politique énergétique :
Les divergences concernant la politique énergétique, y compris
la production et le commerce d'énergie, ont également été un
point de désaccord.
o Système de règlement des différends :
Les mécanismes de règlement des différends ont fait l'objet de
discussions. Certains ont remis en question l'efficacité et l'équité
de ces mécanismes, notamment le Chapitre 19 qui traitait des
litiges commerciaux.
o Règles de travail :
15
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
Les normes du travail, y compris les salaires et les droits des
travailleurs, ont été des points de divergence entre les pays, en
particulier entre les États-Unis et le Mexique.
Il est important de noter que ces points de désaccord ont souvent
été résolus au fil des négociations, mais ils reflètent les défis et
les tensions qui peuvent survenir dans un accord commercial
complexe impliquant des économies diverses.
2) Les changements apportés lors des
renégociations récentes
a) Renégociations de l’ALENA
L’une des promesses de Donald Trump lors de sa campagne
présidentielle en 2016 est de renégocier l’ALENA pour que
l’accord soit plus avantageux pour les États-Unis. Il dit
notamment de l’ALENA qu’il s’agit du pire accord jamais conclu.
Le 20 janvier 2017, le gouvernement du président Donald
Trump déclare que « Le président veut renégocier l'ALENA. Si
nos partenaires refusent une négociation qui apporte aux
travailleurs américains un accord équitable, alors le président
avertit que les États-Unis ont l'intention de quitter l'ALENA, car
nous devons protéger nos frontières contre les ravages d’autres
pays fabriquant nos produits, volant nos entreprises et détruisant
nos emplois ». Washington prévoit notamment remédier au
déséquilibre de sa balance commerciale avec le Mexique qui,
de facto, est passée d’un excédent de 1,6 milliard en 1994 à
un déficit de 63,2 milliards de dollars, accusant ainsi le Mexique
de « faire fortune avec l’ALENA ». Cette attitude des États-Unis
relativement à l’accord et à ses partenaires influence
grandement le contexte de la renégociation, puisqu’ils menacent
de mettre fin au traité si les négociations ne penchent pas
rapidement en faveur de l’administration américaine.

16
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
Les négociations pour ce qui deviendra l’Accord Canada-États-
Unis-Mexique (ACEUM) débutent le 16 août 2017 à
Washington.
Les États-Unis, le Canada et le Mexique parviennent à une
entente de principe qui met fin aux négociations le 30
septembre 2018. L’écart entre la fin des négociations et la mise
en vigueur de l’ACEUM en juillet 2020 témoigne toutefois du
travail qu’il reste encore à accomplir avant l’entrée en vigueur
de l’accord.
b) Les changements apportés lors des renégociations
Le 30 novembre 2018, le Canada, les États-Unis et le Mexique
ont signé un accord visant à remplacer l’Accord de libre-
échange nord-américain (ALENA) par l’Accord Canada–États-
Unis–Mexique (ACEUM). Ce nouvel accord permettra de
resserrer les solides liens économiques entre les trois pays et de
soutenir de bons emplois bien rémunérés pour les Canadiens de
la classe moyenne. Par la suite, le 10 décembre 2019, le
Canada, les États-Unis et le Mexique ont convenu de mettre à
jour certains éléments de l’ACEUM pour l’améliorer et ouvrir la
voie à sa ratification et à sa mise en œuvre dans les trois pays.
L’ACEUM préservera l’accès au marché en franchise de droits
défini dans l’ALENA. Il comprend également des mises à jour et
de nouveaux chapitres pour aborder les enjeux du commerce
moderne et saisir les occasions qui y sont liées. Depuis le début
des négociations en août 2017, le Canada a engagé un
dialogue constructif et pragmatique avec ses partenaires de
l’ALENA afin de conclure un bon accord pour les Canadiens.
L’Accord prévoit des résultats importants pour les entreprises, les
travailleurs et les communautés du Canada dans des domaines
tels que le travail, l’environnement, le commerce automobile, le
règlement des différends, la culture, l’énergie, ainsi que
17
INSTITUTION MARC PERROT- TERMINALE – 2023/2024
l’agriculture et l’agroalimentaire. Il est important de souligner
que l’ACEUM renferme également des dispositions sur l’égalité
des genres et les droits des peuples autochtones.

l'ALENA a été un accord de libre-échange majeur qui a


profondément influencé les relations économiques entre les
États-Unis, le Canada et le Mexique. Depuis sa création, l'accord
a connu des succès en favorisant la croissance économique, en
créant des opportunités d'emploi et en encourageant les
échanges commerciaux. Cependant, le parcours de l'ALENA n'a
pas été sans heurts, avec des négociations difficiles, des
désaccords entre les parties prenantes et des controverses liées
à certains aspects de l'accord. Les points de désaccord, tels que
les questions agricoles, les règles d'origine dans l'industrie
automobile, les mécanismes de règlement des différends et les
dispositions sur l'investissement, ont été autant de défis à
surmonter. La renégociation de l'accord a abouti à l'Accord
États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC), apportant des
ajustements significatifs pour répondre aux préoccupations et
réalités économiques changeantes des trois nations. Alors que
l'AEUMC vise à moderniser l'accord et à l'adapter aux réalités
contemporaines, des questions subsistent quant à son impact à
long terme. Les avantages économiques potentiels doivent être
évalués en tenant compte des enjeux sociaux, environnementaux
et de souveraineté nationale. En fin de compte, l'histoire de
l'ALENA et de son évolution en AEUMC illustre la complexité des
accords commerciaux internationaux et souligne l'importance de
l'adaptabilité face aux dynamiques économiques mondiales
changeantes. L'avenir de l'accord dépendra de la manière dont
les pays membres continueront à collaborer, à résoudre les
différends et à exploiter les opportunités économiques tout en
respectant les préoccupations sociales et environnementales.
18

Vous aimerez peut-être aussi