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Analyse des Accords bilatéraux

1. Genèse et contexte historique


L’adhésion de Madagascar aux différents accords commerciaux remonte à
1960, au lendemain de son indépendance. Depuis, une soixantaine d’accords
bilatéraux ont été signés.
De manière générale, ces adhésions ont été motivées par 5 raisons majeures :
- la couleur politique et idéologique des régimes qui se sont succédé
- la position géostratégique régionale des partenaires
- la vision et perspective des possibilités de coopérations
développées avec des partenaires qui tiennent ou pourraient tenir
une position importante dans les regroupements régionaux
- la réponse à la mondialisation et l’ouverture de marché
- le renforcement des liens historiques entre Madagascar et ses
partenaires.

Ces accords doivent initialement renforcer les liens commerciaux et de


coopération technique, dans une perspective de développement commun, un
total respect des principes relatifs au droit international, et ce, en visant des
avantages réciproques.

En général, il est déclaré dans ces accords que ceux-ci visent l’établissement de
liens commerciaux et de coopération technique, dans le but de permettre à
chacune des parties d’atteindre ses objectifs en matière de développement, et
ce, dans le respect des principes relatifs au droit international et de la
réciprocité des avantages .

2 Les accords avec les pays de l’U.E.


Depuis que la politique commerciale des Etats membres est passée sous la
responsabilité de l'Union européenne (Commission Européenne), tous les
accords commerciaux bilatéraux signés par Madagascar avec chacun des pays
membres de l’UE sont devenus caducs.  Les nouveaux accords de partenariat
économique sont régis par l’APEi (cf. 1.4.4.2.).
En ce qui concerne les accords commerciaux bilatéraux passés avec d’autres
PMA, les Parties contractantes sont tenues de respecter la clause de la nation
la plus favorisée imposée par l’OMC sauf si les relations entre les pays
rentrent dans le cadre des échanges à l’intérieur d’une Union douanière, une
Zone de libre-échange, ou toute autre forme d’organisation régionale ou sous
régionale.

3 L’accord avec la Chine


En termes de volume d’échanges, l’accord commercial bilatéral le plus
important est celui signé avec la Chine.

Historique
Le dernier accord commercial1 , signé avec la Chine, date du 21 Novembre
2005. Cet accord renouvelle et réactualise les accords signés précédemment,
respectivement en 1963, en 1974 et en 1995.

Il porte sur le développement des relations commerciales et techniques entre


les deux pays et entend de ce fait encourager les sociétés issues de deux pays
à nouer des liens de coopération et d’échanges commerciaux.

Par ailleurs, il mentionne la création d’une commission mixte de coopération


économique et commerciale. L’accord, bien que respectueux des dispositions
de la clause de NPF de l’OMC, n’entend pas élargir les avantages ainsi obtenus
aux autres pays membres des zones d’intégration économiques auxquels
Madagascar a adhéré. Il est soutenu par un autre accord relatif à la promotion
et la protection réciproques des investissements entre les deux pays.

Enjeux

1
Cf annexe « Tarifs Accord Chine »
La Chine est un pays très demandeur de matières premières et de produits
semi-finis. Madagascar peut ainsi se positionner sur ce marché, notamment
avec quelques filières dont les produits sont susceptibles d’intéresser le
consommateur chinois à savoir : la vanille, le café, les huiles essentielles ; s’y
ajoute le tourisme.

En contrepartie, la Chine peut fournir au marché malgache des produits


industriels à des prix défiant toute concurrence : appareils et équipements
électroménagers, engrais chimiques, engins agricoles, voitures, …

De ce fait, Madagascar a signé l’accord avec les engagements générés, qui


sont :
- La facilitation de l’entrée des produits chinois sur le marché malgache ;
- La facilitation de la mise en place et l’opérationnalisation de filiales de
compagnies chinoises sur son territoire ;
- Des échanges d’informations techniques, commerciales et techniques ;
- L’établissement de projet de développement dans les domaines
commercial, économique et technique ;
- La facilitation du commerce de marchandises et de services, ainsi que la
facilitation des investissements et l’établissement de joint-venture entre
sociétés des deux pays.

Dans le même sens, les entreprises implantées en zones franches pour


l’exportation des textiles sont, pour une large part, affiliées avec des
entreprises chinoises.
ANALYSE SWOT

Forces
- Facilité consentie pour la pénétration du marché chinois par les produits
malgaches,
- Facilitation du partenariat économique et financier avec des opérateurs
chinois.
- Le prix relativement modeste des produits industriels chinois utiles dans
un grand nombre de secteurs de production à Madagascar.
- L’accessibilité offerte aux opérateurs malgaches à la technologie
chinoise (assistance technique et transfert de technologie)

Faiblesses
- Beaucoup de produits chinois, notamment textiles, concurrencent la
production locale malgache. L’accord, risque d’affaiblir une partie du
Secteur Privé malgache dont les débouchés se situent sur le marché
national.
- Le déficit de la balance commerciale avec la chine représente plus de la
moitié du déficit global de notre balance commerciale 

Opportunités
- Développement d’un partenariat économique et financier avec la
seconde économie mondiale.
- Attraction des IDE vers Madagascar.

Menaces
- Le contexte du démantèlement de l’accord multifibre (AMF) et ses
conséquences sur les futurs partenariats sino-malgaches.

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