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Par Charly Pohu
Publié le Jeudi 2 décembre 2021 à 12:36 •
L’Europe lance un projet faramineux d’investissements dans le monde.
300 milliards d’euros pour développer les transports, la numérisation, la
santé, les énergies renouvelables et l’éducation dans les pays à faibles
ou moyens revenus. Un projet qui fait penser aux Routes de la soie, un
plan chinois d’investissements, qui est aussi un puissant outil de
diplomatie et de propagande. Face à ce plan bien établi, quel poids peut
avoir celui de l’Europe?
« Avec le programme Global Gateway nous voulons créer des liens forts et
durables, et non des dépendances, entre l’Europe et le monde et construire un
nouvel avenir pour les jeunes », annonçait Jutta Urpilainen, commissaire en
charge pour les partenariats internationaux, mercredi. Les investissements
seront répartis sur les six ans à venir.
La présidente de la Commission Ursula Von der Leyen vise le plan chinois des
nouvelles Routes de la soie, en disant offrir une « vraie alternative ». Elle
indique que le Global Gateway sera transparent, mené en bonne gouvernance
et sans créer de situations de dettes impayables dans les pays partenaires –
ce dont on accuse souvent le plan chinois.
Quelques détails
Transport : Des routes, des chemins de fer, des ports, des aéroports : à
l’image du plan chinois. Aussi pour aider les pays à se développer et à
diversifier leurs chaines d’approvisionnement. L’Europe veut créer un
réseau de transports durables à travers la Méditerranée, pour lequel 4,6
milliards d’euros sont prévus.
Energie renouvelable : L’Europe mise sur l’hydrogène renouvelable.
Elle veut en favoriser la production et faciliter le marché également.
L’Afrique subsaharienne reçoit ainsi 2,4 milliards d’euros en subsides et
l’Afrique du Nord un milliard, pour favoriser la production efficiente
d’énergies renouvelables.
Numérisation : Des investissements sont prévus pour installer des
câbles de fibre optique, des satellites, de l’infrastructure de cloud, pour
mieux organiser l’échange de données, la recherche sur l’IA et la
coopération générale. 15 millions d’euros supplémentaires sont prévus
pour améliorer un réseau de fibre optique vers et en Amérique du Sud,
long de 35.000 kilomètres.
Santé : Le but est d’aider les pays à développer leurs propres vaccins,
et à diversifier leurs chaines d’approvisionnement en produits
pharmaceutiques, en Afrique en particulier. L’Europe va collaborer avec
les centres locaux de contrôle et de prévention des maladies. Aucune
somme n’a cependant été indiquée dans ce volet.
Recherche et éducation : L’Europe mise ici sur l’apprentissage en
ligne. Elle veut créer des partenariats pour la recherche de talents, pour
attirer des jeunes travailleurs ou étudiants sur le vieux continent. Le
programme d’échange Erasmus+ se voit aussi doté de 400 millions
d’euros supplémentaires.
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