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Flaubert

Revue critique et génétique

16 | 2016
Microlectures (I)
Écoutes du bivocalisme

Petit précis de subjectivation :


retour sur Un cœur simple
BORIS LYON-CAEN
https://doi.org/10.4000/flaubert.2624

Résumés
Français English
Certains événements valent surtout pour leur résonnance psychologique. Ainsi de la
disparition des enfants dans le premier des Trois contes. Cette disparition soumet la servante
de l’écrivain, Félicité, aux lois du transfert et au syndrome de l’équivalence. Donner sa
« mesure » aux confusions d’un cœur simple : tel est, ici comme ailleurs, le défi lancé au sens
flaubertien de la distinction.

Certain events distinguish themselves in particular for their psychological resonance. Such is
the case for the disappearance of the children in the first Trois contes. This disappearance
subjects the servant Félicité to the laws of transfer and the syndrome of equivalence. To show
fully the confusions of a simple heart, such is, here as elsewhere, the challenge in the
Flaubertian sense of distinction.

Entrées d’index
Mots-clés : discours rapporté, double, immersion, ironie, mort, psychologie, simplicité
Keywords: reported speech, double, immersion, irony, death, psychology, simplicity

Texte intégral
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Crédits : clecriture.blogspot.com
1 À la façon d’une tragédie classique, Un cœur simple (1877) comporte cinq actes1. Le
premier expose la situation initiale ; les chapitres II, III et IV évoquent respectivement
l’amour déçu de Félicité pour Théodore, la mort de son neveu Victor puis celle de la
jeune Virginie, et la mort du perroquet Loulou ; le dernier chapitre, en guise de
dénouement, relate enfin l’agonie de la servante. Les personnages se rapportent à cette
structure parce qu’ils la vivent, en quelque sorte, mais aussi parce qu’ils la commentent
et parfois l’interprètent. C’est à Félicité qu’il échoit, tout particulièrement, de redoubler
le cours de « son » existence : à la faveur d’un phénomène d’écho qui complique notre
lecture du conte, Flaubert s’intéresse et nous intéresse moins aux événements affectant
sa pauvre créature, qu’à leur résonnance psychologique et à leur mise en bouche. À titre
d’exemple : ces événements, soumis au mécanisme de l’analogie2, sont tenus par elle
pour « les flots d’une [même] marée » (p. 81-82).
2 Au beau milieu du chapitre III, Flaubert emboîte une réaction de Mme Aubain
(déplorant bien davantage la mauvaise santé de sa fille Virginie que la mort de Victor)
dans un jugement de Félicité, figure du « quart état »3. Étrange subjectivation, à double
détente, dont nous tenterons d’indiquer quelques enjeux :

Il lui paraissait tout simple de perdre la tête à l’occasion de la petite.


Les deux enfants avaient une importance égale ; un lien de son cœur les
unissait, et leurs destinées devaient être la même (p. 68).

3 Deux stratégies très différentes sont utilisées par Flaubert, pour que nous imputions
ces énoncés à Félicité et pour que nous les interprétions, aussitôt lus, comme des
formes de pensée « rapportée ». D’abord le recours à la locution figée « perdre la tête »
et à l’économique et audacieuse collocation « à l’occasion de la petite »4, dont le
caractère oral est très marqué, et qui manifeste une forme de désorientation mentale.
Ensuite, l’emploi de l’imparfait « subjectif » (Bally) dans « Les deux enfants avaient une
importance égale » et dans « leurs destinées devaient être la même »5, qui laisse aussi
entendre la voix superposée de Flaubert – loin d’assumer distinctement la « paternité
du texte »6. Ainsi l’écrivain trempe-t-il sa plume dans l’encrier de sa servante – et d’une
psyché inventée de toutes pièces.
4 Or cette forme de ventriloquie, ou d’immersion, n’est absolument pas étrangère à la
confusion des personnes ici évoquée. Dans le premier paragraphe, le point de vue de
Félicité porte sur le point de vue de Mme Aubain. Mais le second paragraphe court-
circuite Mme Aubain, devenue simple truchement, pour faire état d’un diagnostic et
d’un pronostic de la seule Félicité, relatif aux deux enfants. Une substitution rendue
possible par le statut de « personnage relationnel » revêtu par toute servante7, tenant
moins d’une émancipation que d’une imitation : Gabriel Tarde n’a-t-il pas signalé tout
ce que la démocratie doit à « l’imitation du supérieur par l’inférieur »8 ? Avant lui,
Tocqueville n’a-t-il pas montré, comme le rappelle Juliette Azoulai, que l’égalisation des
conditions entraîne une extension du domaine de la pitié, telle, que le serviteur « se
transporte tout entier dans son maître » et que se produit, vu « le lien qui les unit », la
« confusion de[s] deux existences »9 ? Que l’exploitation prenne la forme de
l’aliénation10 explique le brouillage actantiel et annonce, peut-être, ce « baiser qui les
égalis[e] » de la page 75. Première confusion.
5 Deuxième confusion : manifestant la « nature confusionnelle » et la « logique
annexionniste de l’amour » flaubertien11, cette étrange concaténation ou ce télescopage
des focales trouvent leur équivalent, et peut-être leur source, au niveau de l’énoncé :
Victor et Virginie, qui ont en partage l’essentiel de leur première syllabe (façon Lou-
lou ?) et qui peuvent faire penser aux enfants sacrifiés de Salammbô12, bénéficient ou
pâtissent – avec leur « importance égale » – d’une indistinction qui confine à
l’indifférence : la question se pose ici, dans une littérature devenue réaliste à force
d’« impassibilité »13, de la considération dans laquelle est tenu le milieu bordant le
roman des mentalités. Ce milieu, loin de « transformer la routine de l’existence
quotidienne en abîme de la passion » (comme l’écrit Jacques Rancière14), vaut
essentiellement, dans le cas qui nous occupe, pour ce qu’il réfracte en matière
psychologique.
6 Tel est en effet le prix à payer pour parfaire la compréhension d’un cœur simple.
Décomposer ce qui précisément se refuse à la distinction, décomposer ce qui
précisément fait bloc, revient ici à faire entendre l’étymologie de l’adjectif : « simplex »,
en latin, désigne ce qui n’a qu’un seul pli. Félicité se caractérise, si l’on en croit nos deux
paragraphes, par un esprit d’équivalence qui l’entraîne à prendre la place de sa
maîtresse et à assimiler le sort des êtres souffrants. Elle est, selon l’expression de Jean-
Louis Cabanès, « un personnage du comme »15. Cette logique, qui ne souffre pas d’être
désignée comme pathologie, tient les lois psychologiques elles-mêmes pour des
évidences (« il lui paraissait tout simple de »)16 et s’exprime au moyen de raccourcis qui
sont autant de défis lancés à la langue « littéraire ». Flaubert s’y reconnaît, pour qui
l’écriture permettait également de « ne plus être soi »17. Elle demande, au fond, cette
mécanique « transférentielle »18 de l’émotion par procuration19, intimement liée au
règne de la métonymie et de la synecdoque20, la destitution de la tête (« perdre la
tête ») au profit du cœur (« un lien de son cœur »)21 ; faisant prévaloir la physiologie
sur l’intellectualité, elle explore un angle mort du dualisme cartésien et retire à la
servante sa duplicité traditionnelle22.
7 L’idiotie de Félicité ne manifeste donc pas un défaut intellectuel. Aucune ironie ne
vient cliver le texte et creuser l’écart entre ce qu’elle subit et ce qu’elle comprend23,
entre la passivité qui la caractériserait et l’intelligence connivente de l’auteur et du
lecteur. Entre ses affections et ses orientations, tout aussi bien : pour Dominique
Rabaté, par exemple, la servante ne saurait « accéder au statut d’héroïne romanesque,
parce qu’elle ne cherche pas à s’identifier au trajet de vie qu’elle déciderait, ou aurait
l’illusion de choisir. Elle incarne un état [...], entre aliénation et acceptation »24. Ici,
notre créature « bornée » (p. 68) semble revalorisée25 : d’une part, Flaubert lui accorde
avec le verbe paraître (« Il lui paraissait tout simple... »), sinon la « réflexivité
torturante » des héros scrupuleux26, du moins un moment de flottement, un temps
d’arrêt ou de réflexion – à rapprocher peut-être de la modalisation finale (« elle crut
voir, dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque... »27). D’autre part, Félicité
pêche plutôt par excès : la projection emphatique à laquelle elle se livre (« leurs
destinées devaient être la même ») transforme le hasard en nécessité, l’existence en
calvaire quasiment christique, le profane en sacré, et la factualité en exemplarité.
Autant de marqueurs, selon Michel de Certeau, du récit hagiographique28.
8 Le fatalisme et le prophétisme du personnage rejoignent dès lors la programmation
narrative de l’écrivain29. Deviennent coalescents trois phénomènes d’absorption,
rappelant chacun que « l’élément simple de l’esthétique flaubertienne est le couple »30 :
le télescopage des focales (Mme Aubain-Félicité), la mise en facteur commun des deux
enfants (Victor-Virginie)31, la coïncidence des tracés de vie (Félicité-Flaubert). Cette
dernière coïncidence explique l’indécision dans laquelle est tenu le lecteur, qui ne
dispose d’aucune contre-expertise et d’aucun contre-récit : Un cœur simple est bien ce
chemin de croix qu’imagine le personnage de fiction. Si ironie il y a, elle est globale et
affecte le conte-lui-même, au corps défendant de son concepteur. À quoi tient alors
l’étrange impression que nous retirons pourtant de tels paragraphes ? Sans doute à une
ciselure stylistique qui, localement, distingue plus ou moins Flaubert de ses créatures ;
à un décalage entre la naturalité prêtée à Félicité et une pâte langagière longuement
pétrie (« c’est bien écrire qui est mon but, je ne le cache pas », affirmait Flaubert deux
ans avant les Trois contes, dans une lettre à George Sand) ; à la différence qui subsiste
entre « la vision du personnage et la diction du narrateur »32. Mais cette différence
reste en quelque sorte intestine et purement affirmative : elle se manifeste à la façon
dont est rapportée la vie intérieure de la servante. Elle apparaît « à [son] occasion »,
selon la formule du romancier, sans recours à quelque contrepoint extérieur que ce
soit : ici, lorsque se trouvent accusés et brusqués les rapprochements opérés par
Félicité, à laquelle semble délégué ce « tic de style : faire marmoréen »33.
9 Une telle stratégie occupe le paragraphe au point d’en flouter la circonstance
première, l’« occasion » narrative, cette occasion a priori pathétique qu’est la
disparition des enfants. Cette disparition disparaît, à mesure qu’émerge une immersion
finement ciselée. Ainsi peut-on comprendre la célèbre définition que Madame Bovary
propose de la parole humaine : « La parole humaine est comme un chaudron fêlé où
nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les
étoiles »34.

Notes
1 Les références, entre parenthèses, renvoient à l’édition des Trois contes procurée par Pierre-
Marc de Biasi, au Livre de Poche (1999).
2 Cf. Raymonde Debray-Genette, « Les figures du récit dans Un cœur simple » [1970],
Métamorphoses du récit. Autour de Flaubert, Paris, Seuil, 1988, p. 268-288 ; et Hans Peter
Lund, « Trois contes » de Flaubert, Paris, PUF, 1994, p. 64-69.
3 Erich Auerbach, Mimésis. La représentation de la réalité dans la littérature occidentale,
Paris, Gallimard, 1968, p. 492.
4 Sur le rapport entre ellipse et discours indirect libre, cf. Raymonde Debray-Genette, « Du
mode narratif dans les Trois contes » [1971], Travail de Flaubert, sous la direction de Gérard
Genette et Tzvetan Todorov, Paris, Seuil, 1983, p. 163.
5 Sur cet imparfait, cf. Kathrine Sørensen Ravn Jørgensen, « Les gradations entre le discours
représenté et le discours narratif dans Madame Bovary », Grammatica. Hommage à Michael
Herslund, Bern [...], Peter Lang, 2006, p. 199-215 ; et Christelle Reggiani, « Le texte
romanesque : un laboratoire des voix », La Langue littéraire. Une histoire de la prose en
France de Gustave Flaubert à Claude Simon, sous la direction de Gilles Philippe et Julien Piat,
Paris, Fayard, 2009, p. 124.
6 « Au fil d’Un cœur simple, la paternité du texte devient un fondu quasiment inattribuable.
Peu à peu, Flaubert se laisse déposséder, désemparer de son texte », écrit Marie-Thérèse
Jacquet (Trois contes ou plus, Fasano du Brindisi, Schena-Didier Érudition, 1999, p. 106).
7 Michelle Perrot, « Postface » de Madame ou Mademoiselle ? Itinéraires de la solitude
féminine, XVIIIe-XXe siècles, sous la direction d’Arlette Farge et Christiane Klapisch-Zuber,
Paris, Arthaud-Montalba, 1984, p. 298.
8 Gabriel Tarde, Les Lois de l’imitation [1890], Paris, Les Empêcheurs de penser en rond,
2001, p. 282-291. Selon Tarde, « la société consiste dans un échange de reflets » (Fragments
d’une histoire future [1896], Paris, Séguier, 1998, p. 92).
9 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique. II [1840], Paris, G.-F., p. 224. Cf.
Juliette Azoulai, L’Âme et le corps chez Flaubert. Une ontologie simple, Paris, Garnier, 2014,
p. 331-332.
10 Cf. Shoshana Felman, La Folie et la chose littéraire, Paris, Seuil, 1978, p. 161 ; et Luce
Czyba, Mythes et idéologie de la femme dans les romans de Flaubert, Lyon, Presses
Universitaires de Lyon, 1983, p. 284.
11 Juliette Azoulai, L’Âme et le corps..., op. cit., respectivement p. 338 et 350. « Le désir chez
Flaubert est aspiration à se confondre avec autrui » (p. 325), à « s’associer imaginairement et
charnellement à autrui. Félicité est ainsi fondamentalement un être de compassion » (p. 331).
12 Cf. Cécile Matthey, L’Écriture hospitalière. L’espace de la croyance dans les « Trois
contes » de Flaubert, Amsterdam/New-York, Rodopi, 2008, p. 138.
13 Pour conforter cette hypothèse, Hugo Friedrich met en relation la passivité (et le mutisme)
de Félicité et le réalisme de Flaubert (cf. « Flaubert » [1939], Littérature, n° 141, mars 2006,
p. 115-139).
14 Jacques Rancière, « Le baromètre de Mme Aubain », Le Fil perdu. Essais sur la fiction
moderne, Paris, La Fabrique Éditions, 2014, p. 26 : serait démocratique l’accès d’une simple
servante à « la temporalité et [à] l’intensité d’une chaîne d’événements sensibles
exceptionnels ».
15 Jean-Louis Cabanès, « Cœurs simples », Simples vies de femmes. Un petit genre narratif du
XIXe siècle, sous la direction de Sylvie Thorel, Paris, Honoré Champion, 2014, p. 156. Exemple
p. 86 : « un seul mot lui parvint : “Pneumonie”. Il lui était connu, et elle répliqua doucement :
– “Ah ! comme Madame”, trouvant naturel de suivre sa maîtresse ».
16 Des évidences conformes, selon Shoshana Felman, à une poétique « réaliste » (La Folie et le
chose littéraire, op. cit., p. 168).
17 « N’importe, bien ou mal, c’est une délicieuse chose que d’écrire ! que de ne plus être soi,
mais de circuler dans toute la création dont on parle » (Lettre à Louise Colet du 23 décembre
1853). Cf. cette affirmation rageuse, plus de vingt ans après : « Bouvard et Pécuchet
m’emplissent à un tel point que je suis devenu eux ! Leur bêtise est la mienne et j’en crève »
(Lettre à Edma-Roger des Genettes du 15 avril 1875).
18 Sur la logique du transfert libidinal, cf. Jean Bellemin-Noël, Le Quatrième conte de
Flaubert, Paris, PUF, 1990, p. 31 (Loulou est ici qualifié de « père-roqué ») ; et surtout Brigitte
le Juez, Le Papegai et le papelard dans « Un cœur simple » de Gustave Flaubert, Amsterdam-
Atlanta, Rodopi, 1999.
19 Cf. Piero Toffano, « Félicité personaggio tragico ? Il polisenso in Un cœur simple », Tre
saggi su Flaubert, a cura di Francesco Fiorentino, Bulzoni Editore, I libri dell’Associazione
Sigismondo Malatesta, 2008, p. 94. Piero Toffano voit dans Félicité « un personaggio troppo
poco riflessivo, da un lato, e troppo soggetto a identificazioni centrifughe, dall’altro » (p. 99).
20 Sur ce règne, cf. Raymonde Debray-Genette, Métamorphoses du récit..., op. cit., p. 77 et
268-270.
21 Cf. « le cœur simple, la tête étroite » de Nanon, la servante d’Eugénie Grandet (Honoré de
Balzac, La Comédie humaine, sous la direction de Pierre-Georges Castex, Paris, Gallimard,
1976, t. III, p. 1043). Sur le rapport entre Nanon et Félicité, cf. Raymonde Debray-Genette,
« Simplex et Simplicissima : de Nanon à Félicité », Mimesis et semiosis : littérature et
représentation. Miscellanées offertes à Henri Mitterand, sous la direction de Philippe Hamon
et Jean-Pierre Leduc-Adine, Paris, Nathan, 1992, p. 229-246.
22 L’idiotie de la bonne sert plutôt de révélateur à la nature « duplice » du monde bourgeois,
selon Cécile Kovacshazy (« “Madame est bonne”. Le personnage de la bonne de Germinie à
Émerence », Simples vies de femmes..., op. cit., p. 86-87).
23 Cf. Karl Alfred Blüher, « Ironie textuelle et intertextuelle dans les Trois contes de
Flaubert », Gustave Flaubert. Procédés narratifs et fondements épistémologiques, sous la
direction d’Alfonso de Toro, Tübingen, G. Narr, 1987, p. 178 : « Le récit introduit un clivage
ironique entre l’horizon borné de la servante, incapable de distinguer entre imagination et
réalité, et le point de vue supérieur du lecteur ».
24 Dominique Rabaté, « Le conteur dans Un cœur simple », Littérature, n° 127, 2002, p. 103.
Cf. aussi, sur des bases génétiques, Raymonde Debray-Genette, « Réalisme et symbolisme dans
Un cœur simple », Métamorphoses du récit..., op. cit., p. 158 ; et Marie Scarpa, « ‘Et si Félicité
portait malheur’ ? », Flaubert [En ligne], 10 | 2013, URL : http://flaubert.revues.org/2162
25 Sur cette revalorisation, cf. Didier Philippot, « Le Rêve de la bêtise : idole et vision chez
Flaubert (l’exemple d’Un cœur simple) », Le Miroir et le Chemin. L’univers romanesque de
Pierre-Louis Rey, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2006, p. 163-200.
26 Jean-Louis Cabanès, « Cœurs simples », Simples vies de femmes..., art. cit., p. 150.
27 Sur cette modalisation, cf. Raymonde Debray-Genette, « Genèse du récit dans Un cœur
simple », Métamorphoses du récit..., op. cit., p. 97 ; et Isabelle Daunais, Frontière du roman :
le personnage réaliste et ses fictions, Montréal/Saint-Denis, Presses de l’Université de
Montréal/Presses Universitaires de Vincennes, 2002, p. 142.
28 Michel de Certeau, « Hagiographie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 29
août 2016. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/hagiographie/
29 C’est « le narrateur », écrit Raymonde Debray-Genette, qui « transforme le hasard en
destin » (Métamorphoses du récit..., op. cit., p. 285).
30 Juliette Azoulai, L’Âme et le corps..., op. cit., p. 462.
31 Un brouillon de ce passage confondait deux personnages disposés sur ces deux lignes : « elle
aimait sa jeune maîtresse autant que son neveu [...] et [...] les unissait » (cf. ibid., p. 357 ; et
Corpus flaubertianum I. « Un cœur simple », Paris, Les Belles Lettres, 1983, p. 220).
32 Ross Chambers, « Simplicité de cœur et duplicité textuelle. Étude d’Un cœur simple »,
Modern Langage Notes, vol. 96, n° 4, mai 1981, p. 777.
33 Jean-Paul Sartre, Carnets de la drôle de guerre [septembre 1939-mars 1940], Paris,
Gallimard, 1983, p. 305.
34 Gustave Flaubert, Madame Bovary [1857], Paris, Le Livre de Poche, 1999, p. 301.

Pour citer cet article


Référence électronique
Boris Lyon-Caen, « Petit précis de subjectivation : retour sur Un cœur simple », Flaubert [En
ligne], 16 | 2016, mis en ligne le 08 décembre 2016, consulté le 14 avril 2024. URL :
http://journals.openedition.org/flaubert/2624 ; DOI : https://doi.org/10.4000/flaubert.2624

Auteur
Boris Lyon-Caen
Université Paris-Sorbonne

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Ironie et communauté (L’Éducation sentimentale) [Texte intégral]
Paru dans Flaubert, 29 | 2023

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