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ROGER MUCCHIELLI
Les méthodes
actives
dans la pédagogie
des adultes
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www.esf-scienceshumaines.fr
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a), d’une part,
que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple ou
d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement
de l’auteur ou ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou repro-
duction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les arti-
cles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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Cet ouvrage a pour vocation de vous accompagner dans votre développement pro-
fessionnel et personnel.
Pour remplir au mieux ces missions, il est constitué de 3 parties :
1 — La première partie, « Comprendre les enjeux », vous apporte les éclairages
indispensables pour :
3 acquérir une vue d’ensemble de la thématique ;
3 maîtriser la méthodologie ;
3 et découvrir les outils appropriés.
N ous espérons que cet ouvrage vous rendra les meilleurs services dans vos
activités professionnelles et personnelles. N’hésitez pas à nous écrire pour
nous faire part de vos remarques, critiques et suggestions :
ESF Sciences humaines
20, rue d’Athènes
75009 Paris
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Plan d’autoformation
Cet ouvrage est pour la pratique des méthodes en relation étroite avec
La conduite de réunions, avec La méthode des cas et avec L’interview de groupe.
Dans un premier temps, travaillez avec le présent ouvrage selon le
plan de formation ci-dessous, en ne vous reportant aux autres ouvrages
que lorsque c’est indiqué.
Ce premier travail doit vous prendre 1 ou 2 mois selon le temps dont
vous disposez (faites en moyenne 1 point ou 2 de ce plan d’autoformation,
par semaine). Laissez passer ensuite 1 mois et recommencez en élargissant
votre formation avec certains ouvrages spécialisés cités dans la bibliographie.
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Plan d’autoformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
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Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
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Première partie
Introduction
Avertissement
Le contexte législatif auquel il est fait allusion dans cet ouvrage de référence date
des premières éditions, l’auteur Roger Mucchielli, ayant disparu en 1981.
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CHAPITRE
Spécificité de la pédagogie
des adultes
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Tous les mots clés sont dans ce texte : l’éducation permanente sous la
formule « conserver ses connaissances et en acquérir de nouvelles à tous
les âges de la vie »,… la relation de la formation continue avec les réalités
et les nécessités de l’existence et le métier à l’âge adulte, ceci dans l’ex-
pression « ce qu’il lui importe de ne pas ignorer », faisant allusion à la
législation, à l’agronomie et à l’économie politique,… et même le slogan
promis à un grand avenir apprendre à apprendre, que Condorcet appelle
« l’art de s’instruire soi-même ».
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552 938 hommes et 42 567 femmes dont le plus grand nombre était arrivé
à l’âge où l’expérience de la vie fait sentir vivement le regret de l’instruc-
tion négligée ou perdue. Plus de 3/5e de ces cours sont gratuits… »
(Victor Duruy, 1866).
1. L’Unesco édite régulièrement un bulletin d’information sur l’éducation des adultes dans les divers pays du monde.
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sur les jeunes se dissout tous les jours un peu plus. Les idées de recyclage
périodique et de formation permanente prennent de plus en plus un
caractère d’urgence.
C’est dans ce lointain courant et dans ce contexte que les lois récentes
parues en 1970 et en 1971 font obligation à tous les organismes sociaux et
professionnels, et pratiquement à tous les corps de métier, de prévoir et
d’organiser la formation permanente de leur personnel, et instituent pour
les employés le droit à la formation. D’où le grand branle-bas depuis 1972 3.
Ajoutons, car ceci est aussi important que la lutte contre la stagnation
et la routine, que la formation permanente apparaît comme le moyen le
plus efficace – et peut-être le seul – de lutter contre le processus de
bureaucratisation, maladie maintenant diagnostiquée comme mortelle
pour toute société et pour tout organisme social.
2. L’inadéquation
des méthodes scolaires traditionnelles
Quoique la nécessité de la formation des adultes n’ait fait aucun doute
depuis deux siècles et qu’elle soit aujourd’hui acceptée comme une
urgence, la solution du problème sur le plan méthodologique reste étran-
gement nébuleuse.
L’image de l’École – ou, au mieux, de l’Université – s’impose avec une
insistance d’autant plus extravagante que la preuve est faite (depuis
qu’on essaye) que la transposition de la pédagogie de type scolaire ou
universitaire aux adultes est un échec.
Il est temps de considérer cet échec comme un fait (et non comme un
hasard ou comme un scandale), d’en analyser les causes et de mettre sur
pied une méthodologie spéciale de la pédagogie des adultes.
3. Une « Agence nationale pour le développement de l’éducation permanente » a été créée le 1er janvier 1973 en rem-
placement de l’Institut National de formation des adultes, qui avait été créé en 1963.
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À retenir
On peut dire que plus l’on conçoit l’éducation des adultes comme destinée à
pallier une scolarité insuffisante, à « boucher des trous » dans le savoir, ou à
acquérir les « connaissances de base »,… plus on aura tendance à les « renvoyer
à l’école » et à reconstituer le système traditionnel.
4. Puisqu’il s’agit de la prégnance de l’image traditionnelle, nous n’avons pas à parler ici de la mise en question plus ou
moins violente du système à travers l’Histoire de la Pédagogie, mise en question qui a fait essayer les attitudes exac-
tement contraires chez le Magister (cf. R. Mucchielli, Histoire de la Philosophie et des Sciences Humaines, chapitres
Histoire de la pédagogie). Nous aurons à les évoquer brièvement ci-dessous à propos des méthodes actives.
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3. Les principes
d’une pédagogie spéciale pour adultes
Tout l’arsenal des méthodes pédagogiques – arsenal que nous allons
passer en revue – sera disponible pour les nouveaux « enseignants spécia-
lisés », des plus anciennes aux plus modernes, mais tous ces moyens se
révéleront inutiles s’ils ne sont pas choisis selon certains principes et adap-
tés à leur nouveau but.
5. Vous trouverez dans l’exposé 1 du séminaire de D. Chevrolet (Les méthodes directives dans la pédagogie des adultes,
paru dans cette collection) des compléments indispensables à propos de « La psychologie des adultes ».
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6. Cette tendance naturelle des institutions est très remarquable et il y a même des centres de formation profession-
nelle qui fonctionnent en autarcie, ne servant qu’à fabriquer des « diplômés du centre », sans aucune idée des postes
de travail auxquels le centre est censé préparer ses élèves.
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Important
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ne pas donner tout de suite ce qui est demandé, car la demande se situera
trop souvent au niveau de « cours », de « catalogue des moyens éducatifs »,
de « références extérieures » et de « modèles scolaires-universitaires ». On
ne peut définir réellement les objectifs qu’en dépassant les dires premiers
du client pour l’aider à préciser ce qui se passe en fait, car ses idées sur la for-
mation adéquate ne sont pas forcément valables. Il a pensé au remède…, il
faut d’abord assurer le diagnostic!
Pour comprendre la totalité de la situation déclenchante et du
contexte de la demande de formation, on dispose des méthodes d’inter-
view et de recherche de motivation, d’analyse de poste, de diagnostic
d’entreprise.
Cependant au terme de l’enquête, la conscience plus exacte du
demandeur étant assurée, son accord est requis.
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« Participation entretenue »
7. Chevrolet propose même de penser la formation et son programme en termes de « négociation formateur-stagiaires ».
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3.3 Remaniement
de la relation maître-élève
Même les organisateurs les plus conscients et les plus compétents de
formation d’adultes se posent toujours la question (souvent orientée poli-
tiquement) du Pouvoir, et se perdent en considérations subtiles sur les
problèmes humains soulevés par l’autorité du formateur, autorité qui
peut interférer avec l’autorité hiérarchique.
C’est mélanger à plaisir deux types d’autorité bien connus depuis
longtemps dans les organismes sociaux (entreprises, services, administra-
tions, grands magasins, etc.) : l’autorité hiérarchique et l’autorité fonc-
tionnelle.
Même le vieux Taylor, en 1911, proposait, dans sa réorganisation des
entreprises, de créer une catégorie de contremaîtres-formateurs, aux-
quels il réservait une autorité fonctionnelle, bien distincte de l’autorité
qu’il appelait « de type militaire » et qui est l’autorité hiérarchique.
Le pédagogue d’adultes a l’autorité fonctionnelle d’un conseiller tech-
nique, et non pas un pouvoir autoritaire.
Elle est à à la disposition de ceux qui en ont besoin pour traiter leurs pro-
pres problèmes. Ils peuvent et doivent avoir recours à plusieurs personnes
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8. À ne pas confondre avec la démultiplication dont il a été parlé ci-dessus. Ici il s’agit d’un second rôle qui, après
l’émission première, cherchera, avec les stagiaires, l’utilisation des informations reçues, et cela en se guidant unique-
ment sur les situations professionnelles à traiter.
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Attention
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4.2 La motivation
La deuxième difficulté, liée à la précédente, sera celle des motivations
pour suivre un séminaire de perfectionnement. J’ai pu constater que la
« désignation d’office » par la direction de l’établissement ou de l’orga-
nisme d’appartenance, entraînait parfois des comportements d opposi-
tion passive ou ouverte, voire des sabotages de la session.
Les problèmes humains (dont nous avons parlé ci-dessus) sont tou-
jours multipliés et exacerbés dans des séminaires de perfectionnement de
formateurs.
Il faudra donc veiller à motiver préalablement les enseignants et
instructeurs en faveur du séminaire, pour déjouer ou neutraliser les résis-
tances dues à la mentalité habituelle de cette catégorie professionnelle.
Dans ce but, nous suggérons pratiquement d’entreprendre des actions
psychologiques à plus ou moins long terme, destinées à provoquer le
volontariat, puis la participation et l’adhésion :
Séances d’information (sur le mode expositif) consacrées aux
méthodes pédagogiques nouvelles ou aux problèmes pédagogiques.
Ces séances auraient pour but d’attirer l’attention du public d’ensei-
gnants sur les questions pédagogiques et leur évolution.
Séances de démonstration d’appareils nouveaux facilitant l’enseigne-
ment (machines à enseigner, moyens audiovisuels nouveaux, films péda-
gogiques 9, etc.).
Présentation des sessions par une circulaire dont l’introduction sera
particulièrement motivante, et qui sollicitera les « volontaires ».
Réservation de moyens pédagogiques nouveaux et intéressants à ceux
des formateurs qui auraient suivi les sessions organisées à leur intention.
9. Beaucoup d’enseignants ignorent l’existence des nombreuses cinémathèques pédagogiques qui sont à leur dispo-
sition.
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Remarque :
Naturellement ces séminaires devront être situés en dehors des périodes
de vacances et comporter des avantages évidents à certains points de
vue (dispense de cours pendant le même temps, résidence agréable,
bénéfices divers non négligeables).
5. Pour conclure
En conclusion de ce chapitre d’ensemble sur la spécificité de la péda-
gogie des adultes, il faut souligner que malgré sa longue histoire, cette
pédagogie particulière, trop souvent raccrochée au schéma traditionnel
de la « classe » avec un magister et des « élèves » ou « apprentis », cher-
che encore aujourd’hui ses méthodes. Mais cette constatation ne doit pas
décourager. La pédagogie des adultes est à organiser progressivement en
la faisant et en réfléchissant sur la masse de données que chaque expé-
rience apporte. Elle est avant tout une recherche-action (Action-Research),
c’est-à-dire une entreprise réelle qui construira sa théorie en même temps
qu’elle se pratiquera, et qui connaîtra mieux ses moyens et ses obstacles
dans l’action, au contact de la réalité qu’elle a à changer.
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CHAPITRE
De l’information-spectacle
à l’enseignement
programmé
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1. Caractéristiques
de la communication pédagogique
La simple définition de la communication pédagogique comme
instrumentale suffit déjà à renvoyer au néant pédagogique toute forme
de communication « incidente » (celle qui parle d’autre chose que ce qui
doit être enseigné, celle qui apprend apprend autre chose que ce qu’elle
dit), et toute forme de communication « consommatoire » (celle où
l’émetteur parle pour parler, par narcissisme et plaisir à s’écouter lui-
même, pour faire admirer sa science ou sa personne, ou tout simplement
celle où l’émetteur est hermétique et inintelligible).
Si le but de toute communication pédagogique est de modifier l’état du
savoir, du savoir-faire ou du comportement du récepteur, lui faire compren-
dre et ultérieurement réussir quelque chose (qui est l’objet de l’ensei-
gnement), alors il devient évident que la simple émission d’un message ne
suffit pas, et que deux feed-backs sont indispensables, l’un du récepteur à
l’émetteur, l’autre de l’émetteur au récepteur, pour que la communication
mérite le nom de « pédagogique ». Voyons cela de plus près.
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Nécessité du feed-back
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guide (dans Pour aller plus loin), soit le questionnaire d’évaluation (dans
Pour aller plus loin) qui doit être anonyme,… complet,… et facile à
dépouiller.
Les moyens au niveau non verbal. Les signes non verbaux sont généra-
lement (lorsque l’instructeur y est attentif), les régulateurs les plus simples
et les plus efficaces de l’émission en situation pédagogique. Ils entrent dans
la vaste catégorie des paralangages (cf. l’ouvrage Communication et réseaux de
communication, p. 42-50).
– Les signes non verbaux repérables par l’émetteur sont ceux de
l’attention ou au contraire du désintérêt, de la distraction ou de la fati-
gue. Les attitudes et postures individuelles sont autant de signes que
tout un chacun reconnaît, même s’il n’est pas pédagogue.
– Les regards et mimiques. Le regard, par sa « présence » ou son
« absence », sa vivacité ou son apathie, son orientation,… la mimique,
par l’expression de la concentration, de l’étonnement, de l’incompré-
hension, de la lassitude, etc. sont également des signaux de la commu-
nication non verbale.
– Les mouvements collectifs, généralement non conscients, sont égale-
ment très significatifs. Gordon et Ogston ont en 1967 formulé, après
d’autres chercheurs antérieurs, une « théorie de la synchronie interac-
tionnelle » selon laquelle il y a une coordination spontanée entre les
mouvements du groupe des auditeurs (mouvement des yeux, de la tête,
du corps, respiration collective) et les phases du discours de l’émetteur.
Ces mouvements sont d’autant plus synchrones par rapport au rythme
de l’émission, que le discours est plus « suivi » et plus « compris ».
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Ei émission – information Rr
Ef action – réponse Ra
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résultats » vus ci-dessus en point E. Mais la même situation prive les élèves
du feed-back inverse. Leur réaction est non seulement un accroissement
de l’incertitude mais surtout une montée de l’agressivité. La frustration
est plus sensible dans le groupe que chez le moniteur, et elle n’est pas de
même nature dans les deux cas : le mécontentement des erreurs et l’insé-
curité se transforment naturellement en accusation du moniteur.
En situation de feed-back muet, le fait même que le mutisme soit
imposé au moniteur montre que le seul feed-back supprimé est le feed-
back E → R. Dans cette situation typique, le moniteur reçoit le feed-back
qui lui est destiné (signaux verbaux et non verbaux) et donc dans ce sens,
le feed-back est libre (ou presque). C’est l’autre feed-back qui est impossi-
ble. Les effets négatifs qui s’ensuivent (incertitude, insatisfaction, nombre
d’erreurs impossibles à corriger, agressivité réactionnelle à la frustration)
sont donc bien dus au non-retour du feed-back dans le sens E → R.
Ce que Leavitt appelle « feed-back libre » ne correspond pas en fait à la
liberté du feed-back R → E, déjà instituée dans les situations 2 et 3
(« muet » et « oui-non »), mais essentiellement au feed-back E → R per-
mettant aux auditeurs-acteurs de réguler leur action. De là leur satisfaction;
de là aussi le temps beaucoup plus grand que consomme cette situation.
On peut donc conclure de ces expériences que, si la restriction du
feed-back R → E produit l’isolement du moniteur et son malaise, l’empê-
che d’adapter son action à ses auditeurs, le réduit au rôle d’émetteur
« aveugle »,… la restriction de l’autre feed-back désoriente les enseignés
et leur inflige une frustration d’autant plus gravement ressentie qu’ils
sont plus motivés pour exécuter la tâche.
Pour conclure
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1. Notre système actuel de « formation » des professeurs consiste d’ailleurs à en faire des spécialistes d’une matière
d’enseignement sans s’occuper de leur savoir-faire pédagogique.
2. C’est en fonction du même postulat que le cours pour débutants ne peut décemment pas être accepté, dans les uni-
versités françaises, par un maître de conférences. Un tel cours sera confié à un enseignant lui-même débutant (jeune
assistant de préférence).
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Insuffisances du modèle
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2.2 L’information-spectacle
3. Dans l’Encyclopédie de la psychologie (Éd. Fernand Nathan) tome « Psychologie et pédagogie », Michel Lobrot écrit :
« Des instituteurs, j’ai gardé un souvenir de terreur… J’eus comme maîtres quelques curés sadiques… Leur méthode
pédagogique était celle du fouet… » (p. 374).
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À savoir
4. Tous les compléments se trouvent dans le séminaire de Daniel Chevrolet, paru dans cette collection, particulière-
ment son exposé 2 : l’optimatisation des méthodes expositives.
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Or, si la communication ne passe pas ou passe mal elle n’est pas péda-
gogique, car la communication pédagogique c’est celle qui « passe » et qui
apprend quelque chose aux stagiaires, non pas comme une information-
spectacle ni même comme une information stockée dans la mémoire,
mais comme un changement de leur comportement dans une certaine
catégorie de problèmes professionnels en vue de les résoudre positi-
vement.
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5. On voit la filiation avec les méthodes audiovisuelles modernes d’apprentissage des langues vivantes.
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Programme
A4 A1 B3 Programme linéaire B1
linéaire
A3 A2 B2
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elle se produit, peut et doit faire trajet d’une analyse de la part du péda-
gogue, analyse qui lui révélera les lacunes du savoir de l’élève ou les
imprécisions de l’information (fonctions mêmes du premier feed-back).
Or, on peut déterminer à l’avance les types d’erreurs possibles (et en faire
la vérification ou la mise au point au cours d’expérimentations métho-
diques du programme). Elles ne sont jamais en nombre infini.
La machine à enseigner de Crowder prévoit donc toutes les réponses
erronées possibles après chaque séquence et, selon l’erreur et son analyse
préalable, renvoie alors à la séquence complémentaire corrective. Tel est
le programme ramifié, dont voici deux schémas possibles simplifiés, pour
une séquence comportant quatre erreurs (fig. 3 et 4) :
Juste
Information
B + question
Information Erreur 1
A + question
Erreur 2
Séquence
A1
Erreur 3
Séquence
Erreur 4
A2
Séquence
A3
Séquence
A4
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Juste
Information Information
A + question Erreur 1 B + question
A 12 Erreur 2
A 11
Erreur 3
A 23 A 22 A 21 Erreur 4
A 31 A 32
A 41 A 42 A 43 A 44
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3
CHAPITRE
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1. La pédagogie du learning
ou formation par l’apprentissage
Henri Pieron, le pionnier de la psychologie de comportement (ce que
Watson à la même époque appela Behaviorisme) définissait ainsi le lear-
ning : « Il est caractérisé par une modification du comportement (c’est-
à-dire de l’ensemble des réactions objectives observables) dans le sens
d’une adaptation progressive, au cours d’activités répétées dans des
conditions semblables ».
Comme on le voit, l’accent est mis sur la répétition dans des condi-
tions semblables, répétitions au cours desquelles le comportement adap-
tatif est appris par dressage ou par habitude.
1.1 Le drill
Convenons d’appeler drill (du mot anglais qui signifie exercice, au
sens militaire) tout apprentissage par répétition jusqu’à obtention d’un
comportement-habitude, ou mieux encore « réflexe », qui se déclenche
sur signal et répond à la situation-standard pour laquelle il a été construit.
Ne reculez pas d’horreur devant le drill : c’est par drill que vous avez appris
la discipline des sphincters vers vos 2 ans, que vous avez appris le maniement
de la fourchette, puis celui de la plume et du crayon, que vous avez appris la
table de multiplication aussi bien que la conduite automobile, ou la tolérance
des verres de contact pour ceux d’entre vous qui en portent, etc.
Je dois dire – au risque de provoquer le scandale – que d’importants
automatismes de base peuvent et doivent être appris ainsi, et que l’être
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1. L’apprentissage global est d’autant plus efficace que les sujets ont un niveau de développement (âge et quotient
intellectuel) plus élevé, qu’ils sont plus familiarisés avec la méthode, que la tâche est moins longue et a plus d’organi-
sation interne.
2. Ce n’est pas par hasard que dans la méthode Assimil on recommande au début 20 minutes de travail toutes les
24 heures.
3. Certaines méthodes d’entraînement à la lecture rapide imposent la vitesse dès le début (Morton 1959).
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4. On peut faire remonter la fondation de la FPA à 1936, date à laquelle le ministère du Travail décida de créer des
centres de formation pour les travailleurs sans emploi. Par décret de septembre 1939, ces centres reçurent pour fina-
lité la formation rapide de main-d’œuvre qualifiée pour les secteurs industriels d’armement. En décembre 1940 fut
créé à Paris le Centre de formation professionnelle (14 rue Dareau), puis le Centre de Belle-Ombre près de Clermont-
Ferrand pour former des moniteurs. En 1946, à la suite du rapport Monnet qui estimait à 980 000 le nombre des
ouvriers nécessaire à la réalisation du Plan (dont 300 000 pour le Bâtiment) le Centre de la Rue Dareau devint
l’Institut national de formation des cadres professlonnels (INFCP) qui forma des moniteurs à une cadence accélérée,
et qui encouragea la création de FPA dans tous les départements. La méthode Carrard, fut la méthode officielle de
ces centres ; cependant, en pratique, la FPA la modifia dans le sens des méthodes actives.
5. Nous verrons ci-dessous une conception très différente de ces « bases » à propos de la « préformation ».
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6. On est assez surpris de lire dans l’ouvrage de synthèse d’André Bayard sur la méthode Carrard, les noms de Locke,
Rousseau, Decroly, Dewey, Maria Montessori, comme références de la méthode. Il est vrai que les règles de la
méthode de Descartes sont très souvent mentionnées. Les premières références soulignent le souci de participation
active des apprentis ; la seconde révèle la décomposition pédagogico-rationnelle du geste à apprendre.
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dans lequel vit l’apprenti, de son monde culturel. Il suppose enfin que l’ap-
prenti comprend le principe de l’analyse et de la recomposition, qu’il a une
forme analytique de l’intelligence. Si toutes ces conditions sont données,
alors la méthode Carrard, pour la prendre comme exemple, donnera les
résultats escomptés.
Mais imaginons des apprentis qui ont un mauvais schéma corporel,
une coordination visuomotrice déficiente ou tel autre handicap neuro-
psychologique,… imaginons d’autres apprentis qui, provenant d’un
milieu socioculturel radicalement étranger au nôtre, ne peuvent ni situer
les objets, les outils et les tâches dans un contexte, ni les intégrer à leur
contexte personnel, ni même « fonctionner » intellectuellement sur le
mode analytique 7. Les méthodes de drill seront certainement capables,
avec le temps, d’opérer un dressage, mais tous les comportements appris
resteront étrangers à la personnalité et à la mentalité ; ils risquent d’être,
dans certains cas, instables (maladresse persistante, accidents, fatigue
paradoxale), dans d’autres cas, sources de désorganisation pathogène de
la personnalité si les problèmes de transculturation n’ont pas été résolus.
Dans tous ces cas la préformation est à envisager d’un tout autre point de
vue. Supposons une formation comportant le maniement d’outils futurs,
variés et nombreux; une préformation « rationnelle » consisterait à assurer et
à développer la structuration de l’espace, la latéralisation, la coordination
visuomotrice et psychomotrice, la capacité à se situer soi-même dans un
ensemble. Des exercices spéciaux, qui n’ont rien à voir avec la tâche concrète
future dans son déroulement réel et qui sont par exemple des exercices de
développement de l’attention, de la dextérité manuelle, de reproduction de
schémas orientés, etc. permettent de faciliter de manière essentielle les
acquisitions réalistes ultérieures. La méthode déjà ancienne de Vittoz déve-
loppe la concentration, les perceptions, la conscience et la maîtrise de soi;
plus récemment la méthode Ramain de préformation développe la coordi-
nation psychomotrice; la méthode psychocinétique de Le Boulch développe
la perception de soi, le schéma corporel, la structuration de l’espace social,
etc. Ce sont des méthodes de préformation fondamentale 8.
7. Ces problèmes se trouvent posés lorsque l’on applique ces méthodes de formation professionnelles à des indigènes
étrangers à notre monde industriel. Ex. formation des ouvriers pétroliers au Sahara en utilisant les nomades locaux,
formation aux postes industriels de personnel venu de la brousse en pays africain, etc.
8. Cf. indic. bibliogr. sur Ramain et Le Boulch in l’ouvrage Méthodes directives et formation des adultes, de D. Chevrolet,
paru dans cette collection (exposé 2, ch. 4). 71
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9. Une technique thérapeutique par déconditionnement et reconditionnement existe comme cure de tous les troubles
du comportement (cf. ouvrage Les complexes personnels, ex. prat. n° 7). La même technique appliquée aux idées et
opinions fait partie du « lavage de cerveau » (cf. l’ouvrage Opinions et changement d’opinion, exposé 4).
10. On peut considérer en effet qu’apprendre une langue en vivant dans le pays (sans suivre aucune leçon spéciale)
est une application de ce principe. « Habiter » un certain milieu fait contracter les habitudes de ce milieu. Il y a donc
une « pédagogie de l’imprégnation ». Il est recommandé, pour faciliter tout apprentissage, de faire vivre le sujet à
instruire dans une ambiance (un environnement) correspondant à ce qu’il a à apprendre (imprégnation par le
milieu), à lui faire « habiter » l’univers technologique auquel il doit s’adapter ou simplement le cadre professionnel
dans lequel il doit être à l’aise (la cabine du camion, la salle des machines, la tour de contrôle, etc.).
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100 %
80
« Réussite » du
comportement- 60
réponse global
40
20 Nombre
de répétitions
0
10 30 50 70 90 110
11. Il est aussi une des sources historiques du « conditionnement opérant » (Skinner, 1938), cf. p. 61-62.
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12
10
8
Nombre
de bonnes
réponses 6
12. Ce risque va se retrouver dans la fabrication des questionnaires docimologiques (cf. p. 149).
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L’étude de problème
75
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Limites de la méthode
Il est probable que, malgré les dires de ses plus ardents défenseurs, la
méthode de la découverte ne convient pas forcément à tous les genres ni
à toutes les matières. On ne peut apprendre par cette méthode, des asso-
ciations de signes ou des séquences conventionnelles (les signaux routiers
par exemple, la graphie d’un alphabet ou le nom des éléments chi-
miques…). D’autre part, on ne peut pour chaque secteur scientifique
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13. Cf. aussi R. Mucchielli et R. Maistriaux, La formation à la concertation, ESF-EME 1977, où sont présentés deux stimu-
lateurs efficaces (Synergomètre et Group-coopération-Game).
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4. L’utilisation du groupe
dans la pédagogie active
On ne peut pas éviter d’avoir « à faire avec des groupes », en pédagogie
ou en formation. L’ère du précepteur et l’ère du compagnonnage sont
dépassées. L’enseignant, l’instructeur, le moniteur sont en face de groupes.
Il est donc absolument nécessaire de connaître la psychosociologie, la socio-
métrie, la dynamique des groupes, pour pouvoir tenir le rôle de formateur.
La pédagogie traditionnelle, on l’a vu ci-dessus (cf. p. 31) ignore le
groupe et s’organise pour le neutraliser autant que possible (certitude
que cette énergie est « sauvage », peur du groupe). Le dispositif spatial et
l’architecture des locaux sont prévus pour créer un réseau centralisé sur
le magister et empêcher les interactions de groupe proprement dites.
Telle l’énergie brute du torrent captée et canalisée pour produire la
houille blanche, l’énergie du groupe doit et peut être captée pour deve-
nir motrice de la formation.
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Effet
positif
Effet
négatif
Intensification
ou accroissement
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qu’il sera « non directif », c’est-à-dire n’intervenant ni sur le fond ni sur les
résultats du travail, mais régulant le climat du groupe, la libre expression
de chacun, les interactions et les progrès du groupe vers ses objectifs.
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Conseil
Toutes les fois que, dans les sessions ou des centres de formation, vous pourrez sus-
citer des petits groupes remplissant ces conditions (petits, formés par affinités, rece-
vant une tâche extérieure et un délai, motivés pour la tâche) vous pourrez les laisser
en auto-organisation et en autoformation, et avoir confiance dans le résultat.
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14. Sur les caractéristiques du « groupe de tâche » et sur les problèmes d’analyse de sa dynamique par l’animateur,
cf. séminaire de D. Chevrolet, op. cit., particulièrement exposé 1, ch. 4.
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Le T-Group
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Conclusion
On peut donc avec Goguelin (op. cit., p. 111-112) définir les méthodes
actives comme fondées sur l’appropriation de la connaissance, sur la prise
de conscience et sur l’évolution réelle de la personnalité, ceci par opposi-
tion aux méthodes basées sur le modèle à imiter, sur la mémorisation et
sur la répétition que sont les méthodes traditionnelles scolaires ou celles
du conditionnement.
Par là se révélerait la plus grande relation des méthodes actives avec
l’autoperfectionnement des individus et avec l’autoformation des grou-
pes. Certes on ne peut espérer de tous le fameux désir d’« apprendre à
apprendre », et seuls continueront à apprendre ceux des stagiaires qui
sont les plus intelligents, les plus intéressés et les plus capables d’engage-
ment personnel malgré les difficultés et les échecs possibles,… mais il est
certain que les méthodes actives, dans la formation professionnelle des
adultes, contribueront beaucoup à éveiller chez le plus grand nombre les
motivations et la créativité.
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4
CHAPITRE
Psychopédagogie
des motivations
et de la créativité
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Nous formulerons tout de suite une loi que nous retrouverons ci-
dessous : la motivation crée une tension à effets positifs sur l’organisation,
la dynamisation et l’orientation du comportement adapté, et cela jusqu’à
un certain degré d’intensité au-delà duquel elle a des effets contraires.
1.1 La création
de situations motivantes
Le mot de « manipulation » a pris un sens péjoratif aujourd’hui parce
qu’il est connoté comme l’art d’influencer les opinions et attitudes d’au-
trui dans un but caché à autrui et par des moyens invisibles à autrui. Ce
serait donc une technique pour « faire croire », pour « faire penser », ou
pour « faire agir » selon un plan préétabli dont le partenaire-victime est
non conscient. La manipulation cumulerait ainsi l’habileté technique, le
machiavélisme, la mauvaise foi, l’hypocrisie et l’exploitation de l’Autre
considéré comme un objet ou un instrument.
Mais c’est transférer abusivement la malignité des buts personnels du
manipulateur à ses techniques. Le but du pédagogue est clair et altruiste.
La manipulation qu’il est amené à faire n’a rien de blâmable, elle revient
à utiliser les ressorts dont il dispose, pour conduire les enseignés vers les
buts qu’ils se proposent eux-mêmes puisqu’ils sont là.
L’élève, l’apprenti, l’étudiant ou le stagiaire motivés pour apprendre
(c’est-à-dire positivement et à un degré utile de tension) ont des compor-
tements qui sont considérés comme hautement satisfaisants pour l’ins-
tructeur :
– ils manifestent un intérêt positif pour l’objet d’étude,
– ils font attention de manière continue,
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1. L’attention intellectuelle ou volontaire est un effort personnel et, comme tel, fatigable et discontinu. C’est l’attention
spontanée que veulent provoquer les stimuli dont nous avons parlé.
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1.3 La manipulation
des motivations selon Skinner
Partant de l’analyse comportementale des réactions dites de motiva-
tion intrinsèque spontanée, le néo-béhaviorisme (Skinner) constate
d’une part que « faire à l’élève un devoir d’étudier par lui-même n’est
pas enseigner… c’est simplement le mettre en demeure d’apprendre
sans se donner la peine de l’instruire » (op. cit., p. 75), d’autre part que
les techniques aversives (susciter la peur des sanctions) ne donnent pas
pour autant les moyens d’apprendre et risquent même de provoquer
l’apathie puis la révolte. Skinner soutient que les motivations positives
intrinsèques peuvent parfaitement être « fabriquées » par un condition-
nement adéquat :
« Les élèves devraient, naturellement, être encouragés à chercher, à poser
des questions, à étudier par eux-mêmes, à être “créatifs”. Lorsqu’on les
analyse correctement, on s’aperçoit que les comportements que recou-
vrent ces expressions peuvent faire l’objet d’un enseignement systéma-
tique. » (Skinner op. cit., p. 134.)
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« L’homme de science fait une expérience qui fournit par hasard d’excel-
lents résultats. Il la poursuit, s’engage dans de nouvelles difficultés, cons-
truit des appareils plus compliqués et attend plus longtemps avant d’être
à nouveau renforcé. Peut-être travaillera-t-il des mois et des années jus-
qu’à la prochaine découverte… L’homme de science est plus qu’un esprit
informé de sa spécialité… L’éducation s’occupe rarement, de ce quelque
chose en plus. » (Skinner, op. cit., p. 196.)
« Dès que nous avons établi le type particulier de conséquence que nous
appelons un renforcement 3 nous sommes en mesure de modeler le com-
portement d’un organisme pour ainsi dire à notre gré… Si nous prenons
soin de présenter de la nourriture à un pigeon affamé, à certains moments
précis, nous parvenons sans peine à dresser l’animal à 3 ou 4 réponses
bien définies au cours d’une seule démonstration. Nous pouvons lui
apprendre à tourner en rond, à décrire des 8 sur le sol de la cage, à se
tenir immobile dans un coin, à tendre le cou ou à frapper du pied… Il suffit
que nous changions très progressivement les contingences de renforce-
ment dans la direction du comportement souhaité. Les résultats sont sou-
vent spectaculaires. On voit littéralement l’apprentissage s’installer…
« Un second progrès important dans nos techniques nous permet de
maintenir le comportement en vigueur pendant des périodes prolon-
gées. Les renforcements continuent naturellement de jouer un rôle pri-
mordial au-delà du moment où l’organisme a appris à faire quelque
chose, où il a acquis un comportement nouveau. C’est ici qu’intervien-
nent les divers programmes de renforcement intermittent… Le fait remar-
quable ici, c’est que beaucoup des effets obtenus relèveraient, dans une
perspective traditionnelle, de la motivation, alors qu’ils résultent simple-
ment de la manipulation des contingences de renforcement. » (Skinner,
op. cit., page 17.)
2. Rappelons que par hypothèse, en théorie béhavioriste, on ne s’occupe pas de la mentalité, du psychisme et des
« états intérieurs » on reste au niveau des comportements.
3. Le renforcement est le feed-back E → R immédiat et positif qui encourage automatiquement le fragment de com-
portement-réponse de l’instruit.
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Pour conclure
Ceci nous renvoie donc aux motivations intrinsèques exploitables, tout en ayant
le mérite de nous fournir une méthode scientifique de leur manipulation.
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4. On appelle introverti (terme de Jung), le sujet humain qui est plus intéressé par la vie intérieure (la sienne et celle
des autres) que par l’action sur les objets, qui réfléchit avant d’agir, qui est plus idéaliste que réaliste. L‘extraverti au
contraire est plus intéressé par le monde extérieur que par les mondes intérieurs, agit d’abord et réfléchit ensuite,
est plus réaliste qu’idéaliste. Pour plus d’information, cf. l’ouvrage Les complexes personnels.
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Il suffit de voir les dessins d’une classe pour repérer celui ou celle qui a
« des dispositions ». Tout moniteur d’auto-école se rend compte rapidement
du client « doué » et du client qui n’apprendra jamais à bien conduire.
La forme (sinon le niveau) de l’intelligence peut être classée dans
cette catégorie. Il y a des intelligences plus concrètes qu’abstraites, plus
pratiques que théoriques, et la forme de l’intelligence (ou encore celle de
la mémoire, quoique celle-ci concerne davantage les méthodes d’acquisi-
tion) détermine aussi des intérêts et des désintérêts, d’autant plus que la
réussite dans le domaine correspondant (comme dans celui des aptitu-
des) renforce aussitôt l’orientation elle-même.
Avec ces trois genres de motivations, on peut comprendre la plupart
des « intérêts spontanés » des individus ou encore, dans un programme
complexe et varié, les différences d’intérêt des parties du programme pour
tel stagiaire. On peut comprendre aussi les « hobbies » ou passe-temps
(intellectuels ou manuels) de ceux qui, mal orientés, ne trouvent pas
dans leur profession la satisfaction professionnelle qu’eut donnée la
conjonction profession-vocation.
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Le travail en groupe, dont nous aurons à reparler utilise les effets posi-
tifs de la présence d’autrui et neutralise les effets négatifs.
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pour ceux dont on est responsable, pour le travail à faire, pour l’atteinte
des objectifs personnels, etc.) est motivante.
La perception claire du but. En dehors de l’utilité, la perception
claire du but a un effet motivant sur l’engagement personnel dans le tra-
vail. « Savoir où on va » est un besoin adulte qui justifie l’itinéraire et fait
accepter les obstacles éventuels.
La facilité. L’expérience acquise, la familiarisation avec le domaine
concerné, la représentation de l’accessibilité des connaissances, l’évalua-
tion de l’effort nécessaire et suffisant qui assure le succès, facilitent l’en-
gagement et le soutiennent. Cette motivation peut entrer en conflit avec
l’effort utile (cf. ci-dessous les conflits de motivations). Dans le domaine
de l’instruction, la clarté de l’exposé, l’ordre rationnel, la facilitation de
l’acquis, l’intelligibilité sont des facteurs motivants. L’inverse décourage.
La pression de conformité. L’appartenance à des groupes (ou la
référence à des groupes dont on voudrait faire partie) détermine des acti-
vités et des acquisitions dans le but de « se mettre à l’unisson » ou « de se
mettre au niveau ». Les objectifs groupaux (l’idéologie du groupe) sont
poursuivis comme des objectifs personnels sous la pression groupale.
Le prestige social. Le prestige social est une valeur, et comme telle
motivante. La recherche du statut social, de la promotion, de la considé-
ration, pousse à des efforts personnels persévérants.
Peut-être toutes les motivations ci-dessus se résument-elles en une
seule qui domine largement le tableau : la signification de la tâche
actuelle. Certes, il s’agit d’abord, pour chaque enseigné, de la significa-
tion que la tâche a pour lui, avec tout ce que cela implique de subjectif,
mais aussi ce qu’il en attend pour lui et pour son avenir, pour l’atteinte
de ses objectifs, comme jalon sur l’itinéraire qu’il va ou veut parcourir.
Pour preuve inverse, pensons à l’aboulie (perte mystérieuse du Vouloir et
de l’application) des étudiants qui ne savent pas ce qu’ils feront plus tard
ni « pourquoi ils sont là ».
C’est pourquoi il est essentiel que le sujet perçoive le rapport entre la
tâche proposée et ses buts ; il faut que systématiquement et authentique-
ment l’instructeur souligne le sens de ce qui est offert à l’enseigné non
pas le sens intellectuel naturellement, mais la justification de tel enseigne-
ment, de telle épreuve, voire de tel détail, par rapport aux buts admis de
l’instruction. Rien n’est plus démoralisant que la difficulté gratuite.
2.4 Conflit
de motivations et surmotivation
Les motivations peuvent entrer en conflit sous de multiples formes
(conflit des buts à long terme et des désirs à court terme, conflit ici et
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5. Allusion aux actions sur les consommateurs. cf. l’ouvrage Opinions et changement d’opinion, exercice 9 B, avec les
consignes pour refaire l’expérience.
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À éviter
6. Un séminaire entier est consacré à ces moyens : Audiovisuel et pédagogie de P. Lebel, paru dans cette collection. Il
convient de s’y reporter pour tous les compléments indispensables (épuisé, à consulter en bibliothèque).
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7. La preuve en est que l’on a trouvé une relation entre l’accroissement des agressions et la promotion de la violence
dans les films. On sait aussi la puissance de modification des opinions que détient une émission tendancieuse d’in-
formations télévisées.
8. On assiste à ce phénomène en voyant l’évolution des bandes dessinées vers le non-figuratif et l’irrationnel, car c’est
l’impact affectif-émotionnel qui compte.
9. Situées en dessous du seuil perceptif conscient. On dit aussi subceptives.
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Le même Ribot avait aussi noté ce second facteur, mais distinguait net-
tement l’imagination créatrice, de toutes formes de complaisance du Moi
dans l’imaginaire d’évasion, de distraction, ou de ressouvenir…
«… mode d’imagination qui est une forme permanente et définitive chez
les rêveurs qui vivent dans un monde d’images sans cesse renaissantes,
sans pouvoir les organiser, les traduire, en une œuvre d’art, en une théo-
rie, en une invention utile. » (Th. Ribot, op. cit., p. 265).
C’est Bachelard, dans ses œuvres épistémologiques (Le nouvel esprit scien-
tifique, 1946; La philosophie du non, 1950), qui a le mieux décrit l’imagina-
tion créatrice. Il y distingue un aspect négatif (ou plutôt « négateur ») et un
aspect positif.
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Mais il faut aussi, dit Bachelard dans un autre ouvrage (La formation de
l’esprit scientifique, 1947), éviter de se laisser prendre à la magie des images,
à la fascination de l’imaginaire tout chargé de thèmes inconscients enra-
cinés dans l’affectivité la moins capable de connaissance valable.
L’aspect positif est l’imagination des possibles. L’imagination créa-
trice travaille, dit-il, dans le domaine du Pourquoi pas ?
Le possible n’est pas ce qui obéit aux lois et attend de l’événement son
existence, c’est au contraire le non-réel ou plus exactement le surréel,
tout ce qui implique, pour être « trouvé » (ce sera justement une « trou-
vaille ») : de l’imagination (au sens de « avoir des idées nouvelles »), de
l’audace, du sens prévisionnel, et aussi du réalisme puisque c’est la réali-
sation qui authentifiera l’imagination créatrice et fera qu’elle ne sera pas
un simple rêve sans portée ni efficacité.
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10. La pensée convergente est le raisonnement méthodique à partir des données acceptées comme des vérités et dans
le but de trouver la solution qui entraîne l’accord logique d’autrui. Elle est opposée par B. Schwartz à la pensée
divergente qui consiste à ne pas suivre la route du raisonnement commun, à ne pas penser dans une vérité qui
serait l’accord des esprits.
11. L’idée que « la créativité existe en tant que dimension indépendante de l’intelligence » (A. Beaudot, reprenant les
résultats des chercheurs américains comme Guilford et Torrance) – idée qui signifie que les tests classiques de QI
n’intègrent pas la créativité, est à l’origine du mouvement antipsychotechnique (cf. ouvrage L’examen psychotech-
nique).
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12. On remarque que ce mot est pris ici dans un sens à peu près contraire de ci-dessus p. 62.
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13. Importance essentielle de la présentation du problème dans la première phase du brainstorming, cette présenta-
tion étant calculée pour motiver les participants.
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5. Conclusion
Il y a des cas où les instructeurs sont nécessairement amenés à n’utili-
ser que les méthodes de « bourrage de crânes » et de conditionnement
du comportement. Ce sont tous les cas où les principes directeurs de
« l’enseignement » sont les suivants :
– il existe une orthodoxie, un dogmatisme, des vérités à assimiler, une
doctrine déjà faite ou un savoir déjà prêt, ou une idéologie à incul-
quer…;
– on ne doit pas avoir confiance dans la découverte personnelle du sujet
à instruire, il faut donc lui assigner la matière à connaître, surveiller la
façon dont il la digère, guider à chaque instant ses pas, se méfier des
« idées personnelles » qui compromettent l’uniformité de l’instruction
pour tout le groupe et la standardisation des conduites ultérieures…;
14. Il faudrait mentionner ici la Créatique, science de la création et pédagogie de l’heuristique, lancée en 1967 par
Michel Demarest et Marc Druel (La Créatique, psychopédagogie de l’invention),… la théorie de la bisociation en
science, en art et en humour d’Arthur Kœstler (Le cri d’Archimède, 1965),… la théorie de l’invention de René Boirel
(1961) et les diverses références de ces auteurs.
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5
CHAPITRE
Quelques problèmes
pratiques dans la formation
des adultes
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L’analyse sur le terrain (c’est-à-dire dans les lieux précis où ils existent)
s’effectue sur des postes de travail visés par la formation. Cette analyse qui
suppose une méthodologie de l’analyse des postes (cf. ouvrage L’étude des
postes de travail) doit se poursuivre dans quatre directions, et aboutir à une
synthèse globale finale après des synthèses partielles à chacune des qua-
tre phases.
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1. Exemple fictif car d’une part l’enquête n’a jamais été faite et d’autre part les formations à ces postes sont établies sur
d’autres bases a priori.
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Analyse des
Analyse postes réels Analyse facteur Réunions
des postes occupés par des postes- x interdisciplinaires
offerts les anciens pilotes
sortants
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Elle exige impérativement que les responsables du plan aient une idée
claire du niveau des entrants (niveau que nous appellerons N zéro). Ce
niveau est pratiquement fixé par les normes de la sélection des entrants
ou, aussi bien, par les conditions exigées des participants pour suivre la
formation.
Nous verrons ci-dessous que la sélection des entrants, sélection par rap-
port à un niveau ou à un stade de développement personnel, est une des
variables les plus importantes sur laquelle on peut agir pour aménager la
formation en ce qui concerne sa durée, ses moyens (budget, locaux,
moyens pédagogiques) et son rendement.
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À la fin de cette étape on n’a pas encore tenu compte des contraintes
qui vont s’abattre sur le projet de formation, mais on a une idée claire du
contenu, de la chronologie et des articulations du programme ajusté aux
objectifs concrets des apprentissages (cf. fig. 8).
2e étape de l’élaboration
}
Détermination des programmes réels Étape 3
Étape 1
de la formation projetée
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Réunions mixtes :
Direction – Enseignants
Délégués des stagiaires
Moyens
Budget pédagogiques
Coût de la formation disponibles
Nombre, spécialités,
statuts des enseignants
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2. Cette définition, si rapide qu’elle soit, différencie la formation purement psychosociale (où la « centration sur les par-
ticipants » est recommandée par Rogers) de la formation psychosociale et professionnelle qui est ici notre vrai pro-
blème. Dans celle-ci la centration sociothérapique et psychothérapique sur les personnes ne suffit pas. La formation
doit se centrer sur les objectifs professionnels que visent ces personnes.
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Toute méthode pédagogique est inductrice, car elle implique une défi-
nition et une distribution des rôles, une manipulation des motivations,
une forme de pression exercée sur les stagiaires. Diverses tensions sont
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3. C’est-à-dire ici soumises au mécanisme de « déplacement », ou encore se révélant par des réactions qui prennent
occasion ou prétexte dans des faits apparemment étrangers ou extérieurs à la question directe d’être-en-formation.
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Rappel de l’expérience
Elle est rapportée en détail, avec les instructions pour la faire en ses-
sion ou en TP, dans l’ouvrage La dynamique des groupes (exercice pratique
n° 5). Il nous suffira ici de rappeler qu’elle consiste à créer plusieurs
« classes » de 8 ou 10 participants ayant un même travail concret à exécu-
ter, chacune étant conduite par un instructeur.
1 – Dans l’une, l’instructeur a un style autoritaire-dur et toute une
série d’attitudes cohérentes : il indique le travail à faire étape par étape
sans donner les buts ni la revue d’ensemble, il se situe hors du groupe
et en position de supériorité, il ne s’adresse jamais au groupe et tou-
jours aux individus, il complimente et blâme individuellement, il exige
un travail bien fait, il interdit les distractions et les interactions, il a un
ton et une attitude qui découragent les mécontents.
2 – Dans la deuxième, l’instructeur a un style appelé « démocrati-
que » : il donne le travail dans sa vue d’ensemble et sa finalité, et
ensuite encourage le groupe à s’organiser efficacement. Il se situe
dans le groupe (dit « nous »…), il s’adresse au groupe et non aux
individus, il favorise les interactions et ne sanctionne pas les distrac-
tions éventuelles de certains, il a un ton et des attitudes qui favorisent
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Intérêt pédagogique
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La docimologie
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mettre au point des tests capables de donner une image exacte des capa-
cités de l’élève, de l’étudiant ou du stagiaire.
Ces tests sont des questionnaires, c’est-à-dire des listes de questions,
chacune de celles-ci comportant plusieurs réponses proposées entre les-
quelles le répondant doit choisir. On dit aussi questions à choix multiples.
Le collationnement des réponses exactes permet le calcul du niveau.
Ces tests, comme tous les tests doivent être validés 5, fidèles 6 et étalon-
nés 7. Il est ahurissant de constater que dans certains centres, écoles ou
facultés, les questionnaires à choix multiples donnés pour le contrôle des
connaissances sont improvisés par des instructeurs, sans validation, sans
étalonnage, sans expérimentation préalable !
L’établissement d’un test docimologique est délicat :
– Le contenu des questions doit tenir compte simultanément du pro-
gramme traité, du niveau réel du groupe en formation (par rapport
au programme), de la valeur discriminative des réponses (une ques-
tion à laquelle tous les instruits donnent une réponse exacte, et une
question à laquelle aucun des instruits ne donne une réponse
exacte,… sont des questions non discriminatives à éliminer du ques-
tionnaire final). Ce dernier critère exige une ou plusieurs expérimen-
tations du questionnaire pour sa mise au point avant lancement.
Enfin, parmi les réponses multiples proposées à chaque question, il est
recommandé de ne pas mettre des propositions fausses (risque de fixa-
tion des erreurs).
– La forme des questions doit tenir compte simultanément : de l’intel-
ligibilité sans ambiguïté,… de la nécessaire variété dans le système
d’ordonnancement des réponses,… de la présentation (qui doit être
agréable et motivante).
Contenu et formes des questions peuvent prêter, soit à une évaluation
homogène (pour un même groupe par exemple), soit à une évalua-
tion graduée (pour définir un niveau d’entrée par exemple).
– La correction et la notation. Les réponses doivent pouvoir être corri-
gées par une grille, c’est-à-dire automatiquement et sans ambiguïté.
L’énorme travail d’élaboration du questionnaire docimologique a pour
contrepartie la rapidité et la facilité du dépouillement des résultats (qui
5. La validité d’un test est sa qualité comme mesure effective de ce qu’il est censé mesurer. Les épreuves de validité
concernent sa construction, son contenu, sa prédictivité.
6. La fidélité d’un test est la constance des résultats obtenus par les mêmes sujets, soumis à ces épreuves ou à des
doublons, à délais variables.
7. L’étalonnage est la stabilisation statistique des performances et des écarts permettant par la suite de situer un résul-
tat sur une échelle de valeurs. Il met en jeu les calculs statistiques de l’échantillonnage, de la dispersion, des écarts
et des moyennes selon diverses catégories.
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peut être fait par n’importe qui après exposé des consignes, et, bien
sûr, par une machine).
Les mauvaises réponses peuvent être notées différemment (pénalisa-
tions ou non) ; les bonnes réponses donnent des points variables selon la
difficulté discriminative.
Des dispositions sont naturellement prises pour faire échec au hasard
(le candidat qui répond « au hasard » ne doit pas pouvoir faire illusion)
en ménageant une zone non significative des performances par applica-
tion du calcul des probabilités,… et pour éviter tout automatisme dans le
choix de la réponse.
La docimologie a un intérêt évident pour la résolution du problème
des contrôles de l’acquis intellectuel. Comme dans l’enseignement pro-
grammé, le gros travail est dans la mise au point ; l’évaluation est automa-
tisée. Elle permet de mesurer le niveau des entrants (N zéro de notre
plan de formation), donc de composer mieux les programmes. Elle per-
met la mesure des progrès et l’évaluation de la formation.
Une docimothèque (bibliothèque de questionnaires docimologiques)
non accessible aux stagiaires serait à aménager dans chaque centre de for-
mation, s’enrichissant d’année en année, forte de plusieurs doublons par
niveau, se tenant à jour de l’évolution des enseignements.
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8. Rappelons que tout ceci n’est affirmé qu’à propos de la formation des adultes normaux.
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Comme il ne peut pas assister à une leçon faite par un collègue (car
d’une part la situation globale est modifiée et d’autre part le collègue
considérera une telle présence comme « critique », quelles qu’en soient
les justifications), et qu’il lui faut pourtant observer et comparer, l’ensei-
9. Parodie de la critique bien connue d’Auguste Comte contre l’introspection « On ne peut pas se mettre au balcon pour
se regarder passer dans la rue ».
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Conclusion
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Deuxième partie
METTRE EN PRATIQUE
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EXERCICE 1
EXERCICE
La perception
des connaissances
supposées et des facteurs
d’erreur chez l’élève.
Un jeu de rôle
1. Exercice collectif
À faire en TP ou en session par petits groupes de 8 à 12 participants.
Matériel spécial : un magnétophone, un tableau noir et de la craie ou un
tableau de papier et ses crayons-feutres ; disponibilité d’une salle et d’un
bureau, ceci pour chaque petit groupe.
Le but de cet exercice est de permettre une première approche analy-
tique de la situation pédagogique. La situation « précepteur-élève unique »
est simple, mais, en session, la situation totale (ambiance, premières réac-
tions socio-affectives au moniteur, dispositif spatial, présence d’observateurs,
etc.) crée des conditions particulières et on devra, de ce fait, les analyser.
Le but secondaire sera donc de tirer au clair tous les déterminants de
la situation globale. Le but premier est de montrer : 1) que tout instruc-
teur présuppose des connaissances chez son élève, connaissances considé-
rées comme « allant de soi » et non explicitées ; 2) que l’élève réel ne
correspond pas forcément à l’image que s’en fait son instructeur ; 3) que
cette « distance » est toujours imputée à l’élève, jamais au maître ; 4) que
des interactions non verbales ont lieu entre les protagonistes et influent
sur le processus pédagogique.
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Mettre en pratique
Variante 1
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Exercice 1
Magnétophone
Observateurs
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Mettre en pratique
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Exercice 1
Toute cette partie fera l’objet d’un débat en groupe, l’animateur étant
dans le groupe (disposé en cercle pour cette phase) et faisant parler
chacun.
6. Changement d’objectif (même dispositif spatial) à ce moment de l’ex-
ploitation, ce que l’animateur introduit en disant : « Nous allons main-
tenant orienter le débat dans une tout autre direction… Replaçons-
nous dans le cadre de la session. Moi, en tant qu’animateur, j’ai tenté,
par cette expérience, de vous apprendre quelque chose et vous, en
tant que participants, vous étiez là pour apprendre quelque chose.
J’avais donc un rôle d’enseignant et vous un rôle d’enseignés. Nos
objets de discussion seront donc maintenant :
– Qu’est-ce que je voulais vous apprendre ?
– Qu’est-ce que vous avez appris ?
– Comment avez-vous appris ce que vous avez appris, si minime que
cela soit ?
Après avoir écrit les trois questions au tableau, l’animateur, utilisant
exclusivement la technique d’interview de groupe sur les trois thèmes suc-
cessifs, conduira le débat pendant 30 à 45 minutes, rédigera les conclusions
du groupe sur chaque point et lira à la fin le rapport final de réponse, rap-
port qui doit entraîner l’accord du groupe (s’il est bien fait 1).
Variante 2
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Mettre en pratique
2. Exercice individuel
Vous pouvez vous exercer à détecter tous les phénomènes signalés à pro-
pos de l’exercice collectif (obscurité du vocabulaire pour l’auditeur,
connaissances supposées chez l’auditeur par l’émetteur, cadre de référence
implicite de l’émetteur, contenu verbal et paralangage, état de préparation
du récepteur, « bruits », etc.) en écoutant vous-même une conférence sur
une question intellectuelle (le mieux est un exposé de culture générale ou
spéciale diffusé par la radio sur France-Culture).
Il serait utile d’enregistrer l’exposé sur magnétophone et d’analyser
ensuite posément les variables de la communication pédagogique, selon
le schéma donné ci-dessus en A. Même opération avec la « télévision sco-
laire ». Vous pouvez recommencer à volonté les enregistrements et les
réflexions psychopédagogiques à leur propos.
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EXERCICE 2
EXERCICE
Effets du blâme,
de la louange et
de l’absence d’information
sur les performances
Cet exercice est individuel. Il peut être fait en session dans les conditions
de réunion-discussion suivantes : le texte des 2 expériences ci-dessous (et des
questions finales) est ronéoté et distribué à tous les participants. Ils se répar-
tissent par affinités par groupe de 5 ou 6, et disposent d’un temps limité
(45 minutes ou 1 heure) pour discuter et rédiger des conclusions par groupe.
Ces rapports font l’objet d’une lecture et d’un débat en grand groupe.
Expérience 1
Voici le résumé d’une expérience ancienne mais classique et constam-
ment validée, de E.B. Hurlock, menée avec des groupes de filles de 9 à
11 ans de niveau scolaire et de nombre égaux. Chaque groupe avait à effec-
tuer le plus grand nombre possible d’additions de 6 nombres de 3 chiffres
en un quart d’heure. Ce travail dura 15 séances, à raison de 3 séances par
jour pendant 5 jours avec les mêmes consignes. Dans chaque groupe, les
enfants avaient à travailler isolément tout en étant ensemble et en grou-
pant leur production à la fin.
Le groupe 1 travaillait seul, remettait sa production à des enseignants-
collecteurs, ne recevait aucune information et n’en entendait plus parler.
Les groupes 2, 3 et 4 travaillaient dans le même local. Par un a priori dont
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Mettre en pratique
Expérience 2
J.B. Maller a été le premier aussi à réaliser une expérience devenue clas-
sique. Avec 810 enfants de 10 à 13 ans, il organise des séries de 3 groupes à
qui il donne un travail de production maxima d’additions, comme Hurlock.
Mais au groupe 1 de chaque série, il présente le travail comme un exer-
cice sans conséquence sur les appréciations scolaires; les enfants ne doivent
pas écrire leur nom sur les feuilles. Au groupe 2 il présente l’expérience
comme un concours individuel; chacun doit écrire son nom sur sa feuille et
il y a un classement final avec des prix à remporter. Au groupe 3, il présente
le travail comme une compétition avec une équipe similaire (fictive) d’une
autre école ; les enfants doivent inscrire le nom de leur équipe sur leurs
feuilles individuelles.
Résultats : sur l’ensemble des 810 sujets et des 6 périodes de travail que
comportait l’expérience, ce sont les groupes 2 qui donnent les meilleurs
résultats, la moyenne de production du groupe progressant d’une séance
à l’autre. Le groupe 1 reste de production égale. Le groupe 3 augmente
sa production pendant 3 séances et celle-ci décline ensuite.
Refaisant l’expérience plusieurs années après, dans les mêmes condi-
tions d’âge et de situations, J. Deese retrouve les mêmes résultats mais note
que, dans les groupes 2 se développent l’antagonisme entre individus, des
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Exercice 2
sentiments de supériorité chez les uns, d’infériorité chez les autres, et beau-
coup de problèmes individuels, interindividuels et à l’intérieur du groupe
comme tel.
Votre exercice
Question 1 : Quelles conclusions tirer de l’expérience 1 au niveau de
la pédagogie générale ?
Question 2 : Quelles conclusions tirer de l’expérience 2 au niveau de
la pédagogie générale ?
Question 3 : Y a-t-il des lois pédagogiques générales qui se dégagent de
la confrontation des réponses aux deux questions précédentes ?
Question 4 : Ces lois sont-elles valables en pédagogie des adultes, et à
quelles conditions ?
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3 EXERCICE
EXERCICE
Ces exercices ne peuvent être faits qu’en session et avec des groupes.
Phase de présentation
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Exercice 3
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Mettre en pratique
Attention !
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Exercice 3
Les 9 volontaires s’étant fait connaître après les insistances d’usage (s’il y
a des difficultés, les plus vieux et ceux qui ont le plus haut statut seront
naturellement désignés), vous mettez dans une corbeille les noms des
9 autres personnes (celles qui restent après la nomination des volontaires),
et vous annoncerez froidement que ces personnes (celles dont les noms
sont dans la corbeille) vont être associées par tirage au sort chacune à un
des volontaires précédents. Dans chaque paire ainsi formée, la personne
tirée au sort sera soumise à l’épreuve de vocabulaire (on s’attendait natu-
rellement à l’inverse) et c’est un des volontaires qui sera son examinateur.
1) Le rôle de l’interrogé consiste à « dire pendant 15 minutes tous les
mots qui lui viennent à l’esprit, sans souci d’ordre ni d’originalité et indis-
tinctement les noms masculins ou féminins, singuliers ou pluriels, verbes,
adverbes ou adjectifs,… en évitant les noms propres, les articles et les pro-
noms. Ceci sans aucune précipitation car ce n’est ni une épreuve de vitesse
ni une épreuve de quantité mais seulement une épreuve de vocabulaire ».
2) Le rôle des examinateurs est des plus simples. « Ils doivent seule-
ment recueillir par écrit, exactement et sans omission, tous les mots pro-
noncés par leur partenaire. »
Consigne secrète
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Mettre en pratique
Action
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EXERCICE 4
EXERCICE
Vraie et fausse méthode
interrogative
Texte 1
Un professeur interroge un candidat sur un petit point d’histoire.
Professeur – C’est l’Anabase que vous prenez là ? Que veut dire le mot
Anabase ?
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Mettre en pratique
Texte 2
Extrait d’une leçon de physique de niveau secondaire.
Instructeur. – Les parties importantes d’une lampe de poche sont la
pile et l’ampoule. Quand nous « allumons » notre lampe de poche, cela
veut dire qu’un contact s’est établi. Entre quoi s’est établi ce contact ?
Élève. – Entre la pile et l’ampoule.
I. – Quand nous allumons notre lampe de poche, un courant élec-
trique traverse le fil très fin qui est à l’intérieur de… ?
E. – L’ampoule.
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Exercice 4
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5 EXERCICE
EXERCICE
Comparaison
des méthodes pédagogiques
Première partie
En session, le texte de l’exercice sera distribué et les groupes
de réflexion seront formés de 4 ou 5 membres qui auront à s’auto-
organiser. Leur composition (et ceci est très important pour la suite) sera
particulière en ceci qu’ils doivent comporter 3 ou 4 personnes compéten-
tes dans un métier ou dans un domaine quelconque du savoir, et 1 per-
sonne étrangère à ce domaine ou à ce métier. Cette personne jouera,
dans la seconde partie du travail, le rôle dit « du poète », qui empêchera
les spécialistes de se croire universellement intelligibles (ce qui arriverait
s’ils étaient seulement, entre eux). Le texte de l’exercice sera, sur les
ronéotés, suivi des questions auxquelles chaque groupe a à répondre. Le
rapport final, à établir après 40 à 45 minutes de discussion pour chaque
groupe, est l’ensemble des réponses à ces questions.
Cet exemple est adapté de celui de H. Aebli repris partiellement par
Goguelin (in La formation continue des adultes, p. 108-110).
Vous lirez ci-dessous 4 manières d’enseigner la même chose (appren-
dre à calculer à une « classe » de 20 individus, la longueur d’un côté d’un
rectangle dont on connaît la surface et la mesure de l’autre côté).
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Exercice 5
Méthode 1
Méthode 2
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Mettre en pratique
Méthode 3
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Exercice 5
… L’instructeur leur demande alors s’ils voient quelle est la loi ou for-
mule générale du calcul d’un côté lorsqu’on a la surface et la mesure
d’un des côtés. Il aide les élèves à élucider cette deuxième démarche.
Méthode 4
3 m 10
15 cm
40 cm
10 cm
90 cm
40 cm
route
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Mettre en pratique
Deuxième partie
Après avoir répondu aux questions ci-dessus, les groupes sont réunis
en grand groupe et les rapports sont confrontés et complétés les uns par
les autres au cours d’une séance courte où l’animateur n’a à intervenir
que comme régulateur du temps et de la participation.
Puis il annonce la deuxième partie de l’exercice en ces termes :
« Les groupes de travail, avec la même composition interne que pré-
cédemment, disposent maintenant d’environ deux heures, chacun dans
sa salle, pour mettre sur pied un projet écrit dont le thème est le suivant :
en prenant pour base l’enseignement d’une loi ou d’un principe clé de
la spécialité professionnelle de la majorité du groupe de travail (ici il
nomme ces spécialités puisque les groupes les ont mentionnées en se
formant dès le début de cet exercice), rédigez les quatre manières de
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Exercice 5
l’enseigner, en vous réglant sur les conclusions du rapport qui vient d’être
fait et sur le modèle des leçons dont vous avez lu le texte dans la première
partie du travail. C’est ici que « le poète » a une fonction régulatrice et
doit multiplier les feed-backs ; en effet, s’il ne comprend pas, c’est que
vous avez oublié de programmer une tranche d’information. »
Les groupes se mettent alors en place pour la deuxième partie de cet
exercice. Après deux heures environ de travail en auto-organisation (ils
prennent les temps de pause qu’ils veulent), les groupes se retrouveront
ensemble pour exposer et confronter les difficultés qu’ils ont rencontrées
dans l’exécution de leur tâche.
La synthèse-bilan sera faite par l’animateur qui aura reporté sur le
tableau, par catégories, les difficultés exprimées.
Le groupe cherchera ensuite, au cours d’une discussion générale, les
moyens de surmonter les difficultés.
Les rapports de chaque groupe, comportant l’intégralité de leur pro-
jet de « 4 méthodes pour enseigner la même chose » seront in extenso
dans le compte rendu de session, ainsi que les points essentiels de la dis-
cussion de synthèse.
En exercice individuel, le sujet en auto-formation devra faire le même
travail en se mettant imaginairement dans la situation d’un formateur qui
aurait à enseigner un point clé de sa spécialité. Il faut prévoir ici 4 ou
5 heures de travail (les dessins de maquettes, s’il y en a devront être faits
avec soin et avec l’idée de leur utilisation pratique réelle).
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6 EXERCICE
EXERCICE
Motiver un groupe
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Exercice 6
Phase 1
Animateur
Mettre en pratique
Phase 2
Phase 3
Phase 4
L’animateur dit aux joueurs qu’ils disposent du temps qu’ils veulent pour
se concerter, et de la manière qu’ils veulent, après quoi on rejouera 8 fois.
Il faudra faire signe très rapidement aux spectateurs de faire silence et
d’observer l’équipe de jeu. L’animateur lui-même observera très attenti-
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Exercice 6
vement, car c’est là le moment unique et essentiel d’où seront tirés les
éléments de l’exploitation finale de l’exercice.
En général, l’équipe se met très rapidement en rond, et le débat d’or-
ganisation se fait activement à voix basse. Parfois deux leaders se déga-
gent, se disputent pendant un moment, s’entendent très vite, et toujours
le groupe adopte une méthode dont les prévisions vont quelquefois très
loin.
Phase 5
Lorsque les joueurs se déclarent prêts pour une nouvelle série, même
processus qu’en phase 3.
Exemples de nombres à demander : 22, 7, 14, 26, 2, 41, 3, 38. « Fin de
l’exercice. » Pratiquement, le succès du groupe est toujours complet.
On prévoira une pause de 10 minutes après la phase 5, lorsqu’elle a
été un succès. Si par hasard l’animateur remarque une frustration des
joueurs dans l’échec, il refera la phase 4 et la phase 5, avec d’autres chif-
fres au hasard non multiples de 5.
Phase 6
177
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7 EXERCICE
EXERCICE
Apprentissage et créativité
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Exercice 7
être désemparé et paralysé par les mécanismes mêmes qu’il a appris à faire
jouer. Or, il aurait pu être préparé en vue de n’importe quelle situation, pos-
sible ou non, et pas seulement en vue de quelques situations spécifiques.
Mais ce changement de perspective n’implique rien moins qu’une transfor-
mation radicale de la philosophie et de la technique de l’apprentissage. Il
nous faudrait alors exercer la spontanéité 1 du soldat au lieu de l’entraîner à
réagir par des actes précis à telle ou telle situation… Ces traits (initiative et
spontanéité) peuvent constituer un désavantage et aboutir à un comporte-
ment désorganisé si on ne les comprend pas dans un vaste système de
référence… L’objectif serait alors de rendre (l’individu) capable d’agir
convenablement et rapidement sous l’inspiration du moment; préserver et
accroître sa plasticité apparaît alors comme plus important que lui appren-
dre à réagir avec précision à quelques situations déterminées…
Le transfert 2 d’un apprentissage particulier à un autre est d’autant
plus difficile qu’on aura moins permis à la plasticité de se développer
entre les divers domaines de l’apprentissage. La première tâche de celui
qui veut entraîner sa spontanéité est de s’exercer à un transfert facile et
en même temps d’apprendre à le bien intégrer dans une action discipli-
née. Il faut savoir établir une juste proportion entre ces deux aspects de
l’apprentissage de la spontanéité…
D’autre part, le soldat est souvent soumis à un surentraînement qui
apparaît comme un moyen sûr d’éviter les faux-pas ou d’être victime du
trac. Mais un « sous-entraînement » peut aussi être utile pour l’apprentis-
sage de la spontanéité. Le sujet surentraîné a besoin de s’accrocher à un
modèle culturel stéréotypé, le sujet sous-entraîné peut compter sur sa
spontanéité pour réussir dans la vie. »
Votre commentaire
........................................................
Deuxième partie
(Exercice individuel). Cherchez à réunir des biographies d’inventeurs
célèbres et quelques récits de découvertes de genres variés (vous trouverez, à
défaut, dans l’ouvrage de Bize, Goguelin et Carpentier, Le penser efficace,
1966, Éditions SEDES, 5, place de la Sorbonne, Paris, tome 1, p. 158-164, 8
ou 9 résumés de découvertes). Analyser le cheminement mental du cher-
cheur dans ces découvertes. Quels points communs pouvez-vous retrouver?
Comment définiriez-vous la créativité d’après ces observations?
Corrigé page 194
1. Dans un autre passage (Livre I, ch. 1, intitulé Doctrine de la spontanéité-Créativité) Moreno a écrit que « la spontanéité
et créativité sont fonction l’une de l’autre ». Pratiquement ici ce mot signifie « initiative pour faire face avec efficacité à
des situations nouvelles ».
2. On prévoira ici une note précisant le sens pédagogique de ce mot, à l’aide de la définition donnée dans le lexique du
présent ouvrage.
179
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8 EXERCICE
EXERCICE
Une expérience
de non-directivité
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Exercice 8
clinique de l’université… Puis il se tut, ayant clairement indiqué par son ton
qu’il n’avait pas d’autres indications à nous donner.
« Je me souviens encore du sentiment d’intense excitation avec lequel je
quittai cette séance : le contact avec une attitude non directive vécue fut un
choc extraordinaire. Le fait de découvrir qu’une attitude exactement confor-
me à celle qui était décrite dans les ouvrages de Rogers pouvait être appli-
quée en fait, à la fois m’enthousiasma et me rendit anxieux. Jusqu’alors, au
fond, je n’avais pas vraiment cru qu’une telle attitude fût possible.
« Des autres séances, une douzaine au total, je garde l’impression
générale suivante : une grande confusion des échanges, de nombreuses
tensions et rivalités internes sous-jacentes ; Rogers intervenait dans l’en-
semble ni plus ni moins fréquemment que les autres et tout à fait sur le
même plan, contribuant à la discussion librement et semblant n’avoir
rigoureusement aucun souci au sujet de la conduite d’ensemble de notre
travail. Il semblait satisfait du point qui venait en discussion au moment
présent, quel qu’il fût. Mon état d’esprit personnel resta pendant toute la
session caractérisé par un mélange d’étonnement, de tension, et, par-
dessous, de satisfaction et de bien-être. L’effet de ce « cours » sur moi ne se
situe certainement pas au niveau du contenu de la discussion (à l’exception
de quelques fragments qui me frappèrent d’une manière d’ailleurs très
durable); il n’est pas non plus celui d’une psychothérapie ou d’un groupe
de formation (groupe de base), car nos attitudes collectives et individuelles
ne furent pas explicitées et ce n’est pas à ce niveau que nous travaillâmes. Il
fut plutôt celui d’une « démonstration » extrêmement puissante, d’un
contact avec une réalité humaine nouvelle : l’attitude non directive, qui,
par sa présence dans mon expérience, initiait et stimulait un intense travail
de réorganisation cognitive et affective. »
2. Votre travail
1. Analyser la situation psychologique telle qu’elle est vécue par le nar-
rateur (jeune assistant de psychologie dans une université, en forma-
tion-perfectionnement aux USA).
2. Quelle est la relation entre cette situation psychologique person-
nelle et les significations pédagogiques que le narrateur donne à son
expérience ?
3. Quelles sont les hypothèses pédagogiques sur lesquelles est fondée
cette méthode dite de « l’enseignement-centré-sur-l’étudiant » ?
4. Quels sont les domaines d’utilisation et les limites éventuelles de
l’emploi d’une telle pédagogie ?
Corrigé page 195
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9 EXERCICE
EXERCICE
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Exercice 9
les dégageait pour le même délai, de leurs laboratoires et les mettait sous
les ordres de M. Benacri. La désignation, chaque début d’année universi-
taire, des chercheurs « arrachés » à la section recherches pour les besoins
de l’enseignement, était l’occasion de débats épiques, M. Kossowski
défendant ses chercheurs toujours « sur le chemin de découvertes sensa-
tionnelles » et M. Benacri manquant toujours de personnel enseignant.
Le directeur Cardy imposait régulièrement à M. Kossowski les exigences
de M. Benacri qui semblait jeter son dévolu à plaisir sur les plus chers pro-
tégés de Kossowski. Dans l’ambiance des sections recherches, le temps
d’enseignement était considéré par les chercheurs comme une perte de
temps, une frustration et une humiliation.
C’est dans ces conditions que, en février 1966, M. Igor Zilov, brillant
chercheur de 28 ans, auteur d’un doctorat très remarqué sur la vitamine
B 15 promise à un glorieux avenir, fut désigné pour assurer le cours
semestriel sur les vitamines de synthèse dans la section chimie pharmaco-
logique de la division enseignement. Ses élèves, au nombre de dix-huit,
étaient en principe biochimistes et suivaient par ailleurs quinze autres
heures de cours par semaine. Parmi ceux-ci, cinq stagiaires sont des bour-
siers venus de l’étranger. Chez les treize autres, un stagiaire plus âgé que
tous, grand type chevelu et anarchiste de 30 ans, Ludovic Alonze. C’est lui
qui donna tout de suite au jeune professeur le surnom de Zizi, ce que le
professeur lui rendit assez vite en l’appelant systématiquement « la
Marseillaise » à cause de l’assonance de son nom (« Allons-enfants-de-la-
patrie »). Car le professeur Igor Zilov se montrait d’une ironie caustique
qui n’avait d’égal que le niveau scientifique de son cours et ses exigences
concernant le travail personnel de ses étudiants. Écrivant à grande vitesse
au tableau des problèmes de biochimie largement au-dessus du niveau
réel de ses auditeurs, Igor Zilov prenait une sorte de plaisir méchant à
leur démontrer leur nullité et à les railler sans pitié.
Ceux des stagiaires qui avaient voulu protester ou lui tenir tête avaient
renoncé devant ses réponses ironiques aussi fulgurantes que spirituelles
qui les ridiculisaient à tous les coups.
Certains – dont les cinq étrangers – avaient été se plaindre à M. Benacri
qui les avait envoyés à M. Cardy, lequel les avait menacés de suppression de
bourse ou de renvoi sans tarder dans leur pays d’origine. Ceci dès
mars 1966. Zilov se taille donc assez rapidement une réputation de
« sadique » parmi l’ensemble des stagiaires du centre qui l’associent, dans
leur hostilité, à la « peau de vache » qu’est, disent-ils, le directeur général.
Le 15 mai 1966, époque du contrôle des connaissances en vue du
diplôme de spécialité, la chimie pharmacologique est tirée au sort comme
matière d’examen (d’après le règlement de l’école, deux des cours sur cinq
étaient tirés au sort par section, huit jours avant les épreuves – uniquement
183
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Mettre en pratique
écrites – et il fallait la moyenne dans ces seules deux épreuves pour avoir le
diplôme). Aussitôt connus les résultats du tirage au sort, les dix-huit élèves
de biochimie, menés par Alonze et les cinq étrangers, entrent en grande
effervescence, ameutent les quatre-vingts stagiaires des autres divisions et,
après trois jours de grand chambardement et de multiples assemblées
communes, la grève générale des cours est décidée ainsi que le boycott de
l’examen et l’occupation des locaux administratifs « jusqu’à ce que soit
annulé le pseudo-tirage au sort fabriqué par Zilov-Cardy ».
Igor Zilov disparaît dans son laboratoire dès le 16 mai. Quelques pro-
fesseurs sont à tout instant les jours suivants dans le bureau de Benacri,
venant aux nouvelles timidement ; d’autres enseignants restent chez eux.
Quatre jeunes enseignants extrémistes soutiennent les « revendications »
des stagiaires et les incitent à la violence. La division des Recherches se
considère « hors du coup » et rien n’y bouge. Kossowski est invisible. Le
19 au soir, « l’invasion » à laquelle Cardy ne « croyait pas » jusque-là, appa-
raît réellement comme imminente. Benacri rend compte, se met aux
ordres de Cardy et lui demande ce qu’il doit faire.
2. Travail en groupe
Chaque groupe est pris en charge par un animateur au courant de la
conduite de la discussion avec cette méthode active (exposée avec les
modes d’entraînement individuel des animateurs, dans l’ouvrage La
méthode des cas).
184
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EXERCICE 10
EXERCICE
Un questionnaire
docimologique
© Roger Mucchielli, Les Méthodes actives dans la pédagogie des adultes, ESF éditeur, 2012.
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Mettre en pratique
Questionnaire
3. En dehors des 3 concepts ci-dessus (cadre de référence, répertoire, bruit), énumérez sim-
plement tous les concepts spécifiques utilisés, dont vous vous souvenez après les exposés
sur les problèmes pédagogiques.
...............................................................................
...............................................................................
6. Parmi les 8 principes suivants, quels sont les 4 qui constituent les bases théoriques de l’en-
seignement programmé tel qu’il est réalisé dans les machines à enseigner type Skinner ?
L’information est fournie par fragments successifs ordonnés, chaque fragment étant aussi
simple que possible (en quantité d’information).
L’ordre pédagogique n’a rien à voir avec l’ordre logique interne propre à la matière ensei-
gnée.
Il existe un échange continuel entre l’émetteur (le programme) et l’élève, ce qui exige une
activité continue de l’élève.
La tranche d’information présentée se termine obligatoirement par une interrogation.
L’action-réponse de l’élève doit nécessairement être correcte, ce qui exige une mise en
forme de l’information, telle que l’erreur dans la réponse ne soit pas possible.
La répétition systématique est le facteur fondamental du conditionnement.
Le renforcement de la bonne réponse doit être immédiat.
La quantité brute du renforcement est secondaire (accessoire). Le renforcement peut être
petit mais doit être appliqué sans délai.
186
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Exercice 10
7. Situez les types d’action pédagogique suivants sur un continuum allant du pôle intégralement
passif-réceptif-individuel (pôle P) au pôle actif-inventif-groupal (pôle A). Pour cela, reportez
sur la ligne continue ci-dessous (à la place que vous leur assignez), les 7 chiffres correspon-
dant aux 7 types d’action pédagogique numérotés.
Pôle P Pôle A
Faire apprendre par cœur le résumé d’une leçon et en vérifier la mémorisation.
Surveiller les tâtonnements d’un jeune soldat chargé de découvrir tout seul comment
démonter une arme, et lui demander ensuite (quand on est l’instructeur) de codifier le
meilleur système.
Donner à un groupe de 5 stagiaires volontaires un rapport à rédiger sur une question non
connue.
Utiliser la machine à enseigner (ou faire comme cette machine) pour enseigner à un petit
groupe d’élèves une tranche de programme.
Faire un exposé clair ex cathedra sur une question du programme devant un groupe qui
est invité à prendre des notes.
Conduire une étude de cas avec un groupe de 7 à 8 stagiaires.
Procéder à des interrogations de sondage de la compréhension, après un cours fait
devant une classe.
8. La « motivation » est-elle ? (cochez la case correspondant à votre réponse)
Un motif présenté comme justification d’une action personnelle ?
Un déterminant irrationnel du comportement ?
Un réflexe de vigilance et d’attention à l’égard d’un excitant extérieur ?
9. La clarté et l’intelligibilité aisée d’un exposé sont-elles à votre avis source de « motivation »
chez les auditeurs ?
Oui Non Cela dépend Je ne sais pas
10. Voici 3 formules concernant l’erreur du point de vue pédagogique et, en dessous, 3 noms
d’auteurs, noms numérotés. Veuillez mettre le numéro correspondant à l’auteur de la formule
dans la case qui précède cette formule :
L’erreur est à éviter parce que de toute façon elle est mémorisée, surtout si elle est souli-
gnée pour être corrigée.
L’erreur permet de repérer les lacunes de l’information donnée, et seule offre, par analyse
systématique de ses conditions de possibilité, le moyen de combler la lacune ainsi révélée.
L’erreur est un moment inévitable du tâtonnement expérientiel à la découverte de la solu-
tion. L’apprentissage authentique se fait par essais et erreurs.
1 – Thorndike 2 – Skinner 3 – Crowder
12. Le dispositif spatial de la classe ou du séminaire a-t-il, selon vous, une action inductive a
priori sur la méthode pédagogique de l’enseignant ?
Oui Non Je ne sais pas
NB – L’ordre des réponses sur la feuille de corrigé est inverse de l’ordre des questions. La réponse
1 concerne donc la question 12, la réponse 2 la question 11 et ainsi de suite.
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CORRIGÉS
CORRIGÉS
Corrigé de l’exercice 2
Question 1
Question 2
189
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Mettre en pratique
Question 3
Corrigé de l’exercice 4
Question 1
Dans les 2 cas, l’instructeur utilise une méthode interrogative. Quelles différences
voyez-vous entre elles cependant, du point de vue :
a) de la situation globale d’interrogation ;
b) des attitudes du moniteur ;
c) de la méthode utilisée ;
d) des acquisitions de « l’élève » ?
a. Les situations sont très différentes : en 1, il s’agit d’un interrogatoire
d’examen, comme l’indiquent le chapeau du texte et la désignation
des partenaires (professeur, candidat) ; en 2, il s’agit d’une leçon, d’un
enseignement.
190
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Corrigés
CORRIGÉS
s’assure plutôt de la compréhension.
c. Les méthodes procèdent toutes deux par interrogation. En 1 l’inter-
rogation est un interrogatoire, une mise à l’épreuve d’un savoir sup-
posé acquis antérieurement. En 2, l’interrogation est la vérification
immédiate de l’information qui vient d’être donnée. En 1, le profes-
seur ne donne pas d’information, sauf une fois une information per-
turbante !
d. Les acquisitions au cours du texte 1 sont nulles et mêmes négatives
puisque son savoir est finalement mis en doute par le candidat lui-
même qui comprend de moins en moins. En 2, l’élève a appris beau-
coup de notions nouvelles en peu de temps. En 1, l’erreur est induite.
En 2, l’erreur est systématiquement évitée.
Question 2
191
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Mettre en pratique
Question 3
Corrigé de l’exercice 5
Analyse de chacune des méthodes pédagogiques
192
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Corrigés
CORRIGÉS
travailler moins que les élèves mais a dû faire un travail de préparation
et d’imagination. Le temps nécessaire est encore plus long (probable-
ment 10 fois plus que par la méthode 1 et 3 ou 4 fois plus que par la
méthode 2). Il y a échanges et le travail est dirigé par l’instructeur.
La méthode exige de bonnes relations et une certaine discipline spon-
tanée dans « la classe ».
La quatrième méthode est active. Elle utilise d’une part une simula-
tion (travail de géomètre sur une maquette), d’autre part les groupes (ici
formés par affinités). Le matériel doit être stimulant. Les élèves sont moti-
vés au travail. Une compétition est installée entre les équipes sans que
cette compétition soit analysée par l’instructeur. Il y aura aussi le pro-
blème de ceux dont aucune équipe ne voudra (les isolés, les rejetés).
Dans les équipes, certains travailleront plus que d’autres (leaders). Une
discipline spontanée est supposée car dans ce système, le brouhaha, les
allées et venues, le désordre risqueront de se produire. Le temps est
encore plus long que dans la méthode 3.
Pour l’instructeur la méthode 1 est la plus « facile », les trois autres exi-
gent de lui des qualités pédagogiques et humaines supplémentaires. Le
temps augmente de la première à la quatrième méthode ; la compréhen-
sion du calcul à faire augmente aussi de la première à la troisième, la qua-
trième étant à peu près égale à la troisième de ce point de vue.
L’individualisation est remplacée en quatrième méthode par le travail
d’équipe, avec ses avantages (pas de compétition individuelle, socialisa-
tion, esprit d‘équipe) et ses inconvénients (rivalité des équipes, cas des iso-
lés, passivité possible de certains dans l’équipe). Les moyens matériels
vont croissant de la méthode 1 à la méthode 4.
Il y a sans aucun doute des savoirs de base qui, par leur simplicité,
n’exigent pas autre chose que la méthode 1, si les élèves sont à la fois « du
niveau » requis, attentifs et d’avance motivés ou s’il s’agit de rappel plutôt
que d’acquisitions nouvelles. Malgré les apparences, on peut généraliser
l’une ou l’autre des trois autres méthodes à toutes les matières qui ne sont
pas de pure mémoire-habitude.
193
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Mettre en pratique
Corrigé de l’exercice 7
Ce corrigé n’est en fait qu’indicatif de conclusions fréquemment ren-
contrées en sessions.
Il est facile d’opposer les deux objectifs et les deux pédagogies. Pour
les opposer comme le fait d’ailleurs Moreno, on présente le dressage
comme un abrutissement et la pédagogie de l’initiative-spontanéité-
créativité comme la formation suprême celle qui permet l’invention de
l’acte ou du rôle adaptés, réussissant objectivement et donnant subjective-
ment confiance en soi et en la vie.
En fait, il n’est pas dit que le surentraînement conduise à la rigidité et
à la stéréotypie du comportement. Un sportif surentraîné a des capacités
plus grandes qu’un sous-entraîné pour faire face à des situations impré-
vues ou dangereuses.
Le problème de l’instruction est d’abord celui des objectifs. Si l’ob-
jectif est l’effectuation d’un acte ou d’un rôle isolés précis correspon-
dant à une situation bien limitée (exemple : apprendre le texte d’un
rôle de théâtre ou savoir tirer au fusil sur cible mobile…), l’apprentis-
sage par surentraînement est le meilleur. Si l’objectif est d’apprendre à
improviser des solutions nouvelles à des situations imprévues, le sys-
tème précédent est inefficace, et il faut apprendre directement à bien
percevoir, à ne pas être inhibé (à avoir confiance en soi), à réfléchir
vite et à agir avec audace. Mais ces comportements, pour être appris,
nécessitent aussi des méthodes d’instruction, que l’on appellera métho-
des actives. Il n’est pas sûr qu’un sous-entraînement systématique
conduise à ces qualités humaines fondamentales.
Le second problème, qui se pose alors, est celui du transfert. Il faut
apprendre des comportements qui soient transférables à de multiples
situations concrètes. Dans ce sens, une préformation vaut mieux qu’un
dressage. Devenir « habile » (en général) permet ensuite de manier
efficacement n’importe quel outil. Enfin la créativité ne coïncide pas
forcément avec la spontanéité au sens d’initiative-improvisation dans la
résolution de situations concrètes. La créativité est invention, produc-
tion d’idées ou d’œuvres originales. Une nouvelle discipline, la synec-
tique, prétend enseigner la création d’après l’analyse logique rigou-
reuse de l’acte créateur. Il reste cependant que la créativité pourrait
être, partiellement, un « don », lequel grâce à l’apprentissage des tech-
niques et des pratiques mais les dépassant par le mouvement créateur
lui-même, les utilise à des fins libres et originales.
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Corrigés
Corrigé de l’exercice 8
Question 1
Analyser la situation psychologique telle qu’elle est vécue par le narrateur (jeune
CORRIGÉS
assistant de psychologie dans une université, en formation-perfectionnement aux USA).
La situation psychologique (disons l’état d’esprit) du narrateur est facile à
reconstituer : il avait lu les ouvrages de Carl Rogers et en avait été enthou-
siasmé, croyant que c’était un rêve, un idéal humain et pédagogique trop
beau pour être vrai. Il arrive aux USA pour voir l’auteur, célèbre, auréolé de
prestige,… et il voit le Maître, il éprouve sa présence simple et égalitaire
comme une excitation tellement intense qu’elle confine à l’anxiété. Il ne
retient pas grand-chose de ce qui se dit, et il vit, au niveau du « contact
humain » stimulant, une « expérience » historique de son existence.
Question 2
Quelle est la relation entre cette situation psychologique personnelle et les signifi-
cations pédagogiques que le narrateur donne à son expérience ?
Le « savoir théorique » emmagasiné auparavant sur la pédagogie non
directive s’oppose, certes, à l’épreuve expérientielle du groupe qui
entoure Rogers et à la manière de faire du créateur de la psychothérapie
non directive et de l’enseignement-centré-sur-l’étudiant. Cependant ce
savoir donne son sens plein à l’expérience, celle-ci restructurant le savoir,
à son tour, pour le charger de vie.
Mais le phénomène est que Max Pagès tend, sans s’en rendre compte,
à transposer son propre état de conscience, enthousiaste et ravi de voir
Rogers,… en valeur pédagogique de la méthode. On peut penser que,
quoi qu’ait pu alors faire ou dire Rogers, le jeune homme admiratif en
eût fait un trait de génie. Il n’avait aucune objectivité possible. La
meilleure des preuves est qu’il remarque comme des « bavures » négligea-
bles : a) la grande confusion des échanges ; b) les grandes tensions et riva-
lités internes sous-jacentes (les rivalités des frères-enfants se disputant
l’approbation du Père) ; c) la minceur du contenu de la discussion.
Question 3
Quelles sont les hypothèses pédagogiques sur lesquelles est fondée cette méthode
dite de « l’enseignement-centré-sur-l’étudiant » ?
Les hypothèses pédagogiques sont : a) les étudiants, en groupe, ont la
pleine initiative-responsabilité du choix des moyens pour atteindre leurs
objectifs ; b) la réunion-discussion de groupe a un thème général (ici « un
cours de psychothérapie ») ; c) le « professeur » détenteur de la compé-
tence, ne fait pas d’information ni de formation systématique ; d) il se
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Mettre en pratique
Quels sont les domaines d’utilisation et les limites éventuelles de l’emploi d’une
telle pédagogie ?
Ôtez Rogers de ce cercle et le néant apparaît. En dehors de la valeur
des rencontres avec « un grand bonhomme » (ce qui aurait pu se faire,
comme le faisait Lewin avec ses étudiants, au café du coin), cette forme
de pédagogie n’est efficiente qu’à 7 conditions :
1) les membres sont adultes ;
2) ils ont eux-mêmes des objectifs de formation clairs ;
3) ils peuvent échanger leurs idées et leurs savoirs ;
4) il y a des interactions qui enrichissent tous les participants ;
5) ils savent réguler leur groupe ;
6) ils disposent de sources d’information ou de vérification extérieures
accessibles ;
7) ils savent utiliser ces ressources.
Corrigé de l’exercice 9
Je ne donne ici que les remarques clés qui ont été formulées par des
groupes réels ayant fait l’étude de cas.
1. Il est impossible, pour le directeur, de prendre une décision adaptée
sans avoir une idée suffisante de « ce qui s’est passé en réalité ». Toute
autre décision (si elle n’est pas « solution d’attente ») partirait de prin-
cipes a priori ou de projections personnelles inadaptées.
2. L’idée de son rôle chez le Pr Zilov est expressive de la tension
ancienne et habituelle entre les 2 divisions, de l’impression de
« déchéance » du chercheur chargé d’effectuer un enseignement, et
de la contrainte subie. Il transpose son animosité contre la direction de
l’École (Cardy-Benacri) en agressivité contre les stagiaires (ironie,
sadisme, sabotage de leur formation). Le conflit Kossowski-Cardy
marque, par personnes interposées et par déplacement, le conflit entre
Zilov et ses élèves. De ce fait, lorsque ce conflit latent éclate à la dimen-
sion du centre, Zilov, Kossowski et toute la division Recherches jubi-
lent. C’est pourquoi on ne les voit plus et ils laissent faire.
3. L’erreur du système est d’abord de croire qu’un chercheur compé-
tent est nécessairement un pédagogue compétent. Rien ni personne
196
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Corrigés
CORRIGÉS
réel (absence de la fonction « Management »), sans compréhension,
sans prévision. Son information sur « ce qui se passe » est indirecte et
lointaine. L’essentiel pour lui est l’ordre immobiliste. L’objectif réel du
centre (la formation des ingénieurs-stagiaires), du moins dans sa division
Enseignement, est perdu. Le centre se bureaucratise.
5. La frustration des stagiaires est à la fois intense et bloquée dans ses
expressions (cela par le quadruple verrou de la rigidité obtuse du
directeur, de l’ironie inhibante de Zilov, de l’infériorisation opérée par
le professeur au niveau du savoir, de l’anxiété de l’examen).
6. L’explosion se produit lorsque l’anxiété et la frustration fusionnent
dans l’agressivité d’annulation de la situation insupportable. À noter
au passage la naissance du fantasme de groupe (« pseudo-tirage au sort
fabriqué par Zilo -Cardy ») car cet examen-là devient le symbole de la
situation totale subie et la résume. Objectivement, il n’y a eu aucun tru-
quage mais cette objectivité-là (quoiqu’elle qu’elle puisse alimenter la
bonne conscience de Cardy) n’a aucune vérité psychologique. Du fait
des verrous, cette agressivité, pour ne pas avoir peur d’elle-même, est
obligée de devenir une révolte de tout le centre d’où le recrutement
actif de tous les stagiaires du centre. Le meneur (Alonze) sera celui qui
a le moins peur des verrous, de plus, il a un compte personnel à régler
avec Zilov, et les autres « attendent » de lui, à ce moment-là, quelque
chose. Les interprétations des autres (professeurs, jeunes assistants,
directeurs) risquent de leur masquer le sens de cette « révolte » au
niveau du centre et de ses tensions internes chroniques.
Corrigé de l’exercice 10
Autoévaluation
197
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Mettre en pratique
198
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Troisième partie
Programme
d’un stage de formation
1re journée
9 h – 10 h Présentation des animateurs, présentation des parti-
cipants, présentation du projet de programme et de
la méthodologie mixte (information-méthodes acti-
ves) qui sera utilisée. Bien préciser qu’il s’agit de pro-
blèmes de pédagogie (des adultes) et non de telle ou
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202
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2e journée
9 h – 9 h 30 Lecture en grand groupe par chaque animateur du
rapport d’évaluation du groupe qu’il a conduit, ou
compte rendu des questionnaires d’évaluation de la
première journée. Propositions éventuelles de chan-
gements. Débat sur ces propositions. Décisions.
NB – Les animateurs ne doivent pas se croire obligés
de sacraliser toute idée provenant des participants.
Ils ont au moins autant que les autres le droit d’avoir
un avis. Par ailleurs, ils savent ce qui est possible et ce
qui ne l’est pas et ce qui est prévu pour les deux jours
qui restent. La suite de notre projet est proposée
donc comme une suite éventuelle.
9 h 30 – 10 h 30 Travail par petits groupes de 5 ou 6 en auto-
organisation et par affinités : exercice n° 4.
10 h 30 – 11 h 30 Compte rendu des groupes. Débat libre.
11 h 30 – 12 h 30 Exposé : Les machines à enseigner (d’après le chapitre 2,
section 4).
Si possible, présenter ensuite une machine. Pas de
débat à la fin, mais l’animateur veillera à établir le
dialogue pendant tout le temps de l’exposé.
14 h 30 – 17 h 30 Mise en place et déroulement du long exercice pra-
tique n° 5, première et deuxième parties, avec le retour
en grand groupe et la pause entre les deux parties.
Veillez à la composition des groupes selon les instruc-
tions données dans le protocole de l’exercice.
17 h 30 – 18 h 15 Séance d’évaluation. 2 cas se présentent :
1) les participants ont fait, la veille, un questionnaire ;
dans ce cas, les animateurs prendront chacun un grou-
pe de volontaires en interview de groupe (cf. fin de la
1re journée), 2) les participants ont fait, la veille, l’éva-
luation en interview de groupe ; dans ce cas, les ani-
mateurs annonceront que les 2 groupes (constitués
librement et pas forcément comme la veille) seront en
auto-organisation complète (sans animateur) pour
effectuer l’évaluation. Les listes des points d’évalua-
tion sont sur une table et l’animateur prévient les
groupes d’en prendre au moins une chacun s’ils en
ont besoin (ce n’est pas lui qui les donne). Chaque
groupe doit remettre un rapport avant de se séparer.
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3e journée
204
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1re journée
9 h – 10 h Présentations (cf. programme précédent).
10 h – 11 h Exposé d’ouverture : Spécificité de la pédagogie des adul-
tes (chapitre 1, sections 2 et 3).
11 h – 12 h 30 Débats-échanges en 3 petits groupes informels dis-
persés dans des salles différentes, chacun avec un des
animateurs pour confronter les expériences des parti-
cipants entre elles et avec les idées émises dans l’expo-
sé. Les animateurs font ici le relais de l’information
(cf. chapitre 2, section 3) en même temps que les par-
ticipants apprennent à se connaître et à s’exprimer.
14 h 30 – 16 h Exercice pratique n° 1 et exploitation. En 3 sous-
groupes si possible (librement formés mais de préfé-
rence à peu près égaux). Matériel à prévoir.
16 h – 16 h 30 Pause.
16 h 30 – 17 h Exposé : La communication pédagogique (d’après le cha-
pitre 2, sections 1 et 2).
17 h – 18 h Travaux pratiques par petits groupes de 5 partici-
pants, réunis par affinités, sur le thème : « Comment
rendre plus efficace (plus « formative ») la commu-
nication pédagogique et les exposés ou films d’infor-
mation ? Ici et ailleurs ».
18 h – 18 h 30 Rapports des groupes en grand groupe, sans commen-
taires de la part des animateurs pour le moment.
20 h 30 Réunion générale pour un temps fixé à 1 h 30 envi-
ron. Un animateur annonce que le groupe dispose
de films d’information.
NB – Il faut disposer de 2 ou 3 films d’information
susceptibles d’intéresser tout le monde. Choisissez
des films soit sur la communication en général, soit
sur une méthode pratique d’enseignement technique
soit sur une école nouvelle comme l’école moderne
ou l’école active. Naturellement si le groupe, du fait
de sa composition, a une orientation évidente des
205
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2e journée
9 h – 9 h 30 Compte rendu des questionnaires (cf. début 2e jour-
née du programme précédent).
Suite éventuelle :
9 h 30 – 10 h 30 Exercice n° 3 en grand groupe. Débat libre.
Synthèse par un animateur; synthèse substantielle sur
les feed-backs dans la communication pédagogique.
10 h 30 – 11 h Pause.
11 h – 12 h 30 Exercice n° 4 par petits groupes d’affinités de 4 ou 5
(pas plus) en auto-organisation. Rapport en grand
groupe après 45 minutes de travail. Mise en commun
des conclusions de chaque groupe. Débat.
La synthèse-bilan est effectuée au fur et à mesure par
un animateur, sur un tableau.
14 h 30 – 15 h 30 Exposé : Les machines à enseigner (d’après le chapitre
2, section 4).
Si possible, et de préférence, passer un film docu-
mentaire avant l’exposé ou à la place de l’exposé.
La présentation d’une machine ou la circulation de
dépliants-documents-photos serait la bienvenue.
Débat. Synthèse.
15 h 30 – 16 h Pause.
206
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3e journée
9 h – 9 h 30 Compte rendu des questionnaires. Débat. Décisions.
Suite éventuelle :
9 h 30 – 10 h 30 Exercice n° 6 en grand groupe (matériel à prévoir).
10 h 30 – 11 h Pause.
11 h – 12 h 30 Exploitation de l’exercice en grand groupe plus syn-
thèse substantielle d’un animateur sur les motivations
(d’après le chapitre 4, sections 1 et 2).
14 h 30 – 16 h Préparation d’un exposé sur les méthodes actives (à
tirer du chapitre n° 3). La séance se déroulera de la
façon prévue dans la section 3 du chapitre 2 où le
conférencier fait d’abord une introduction-résumé
et où la suite de la conférence se fait en réponse à des
questions-problèmes posées par l’auditoire.
La phase des questions, de leur reformulation et des
échanges en vue de la définition des thèmes (par
l’animateur-conférencier) ne doit pas être écourtée.
16 h – 16 h 30 Pause.
16 h 30 – 17 h 30 Exercice n° 7 par petits groupes de 5, réunis par affi-
nités et en auto-oganisation.
Mise en commun des rapports. Pas de commentaires
par les animateurs qui ne font que résumer.
17 h 30 – 18 h 30 Réunion d’évaluation de la 3e journée. Cf. le princi-
pe dans le programme précédent (1re journée
17 h 30).
Ici il y aura 3 groupes en interview d’évaluation.
20 h 30 – 22 h Soirée sur les moyens audiovisuels et leur utilisation
pédagogique (cf. chapitre 4, section 3).
(Éventuellement prévoir pour cette soirée un dîner-
débat – qui se prolongerait – avec une personnalité
compétente et une exposition, soit de matériels, soit de
posters).
207
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4e journée
9 h – 9 h 30 Mise en commun des rapports d’évaluation. Débat,
Décisions.
Suite éventuelle :
9 h 30 – 10 h 15 Exposé sur Créativité et pédagogie de la créativité (d’après
le chapitre 4, section 4). On annoncera le brainstor-
ming à la fin.
10 h 15 – 10 h 30 Les participants sont invités individuellement à mettre
sur des papiers des thèmes de brainstorming qui les
intéressent. L’analyse de contenu devra être faite au fur
et à mesure, pour découvrir et formuler le problème qui
répond au triple critère de simplicité de ses données,
d’absence actuelle de solution, et d’intérêt actuel pour
les participants. Le problème choisi est annoncé s’il se
dégage nettement, sinon (et c’est le cas le plus fréquent)
le groupe vote à mains levées pour choisir parmi les 3 ou
4 problèmes « possibles ». Le problème étant formulé,
l’animateur demande que 2 ou 3 participants très au
courant du problème restent avec lui, et il met les autres
en pause-détente pour 30 minutes.
10 h 30 – 11 h Pendant la pause donc, un des animateurs interviewe les
2 ou 3 participants qui sont restés. Pendant ce même
temps, l’animateur qui conduira le brainstorming écoute
en composant progressivement ce qui sera son introduc-
tion motivante face au groupe de brainstorming.
11h – 11 h 15 Préparation du brainstorming, avec 10 volontaires
« créatifs » quelle que soit leur spécialité profession-
nelle (récuser l’objection d’incompétence sur le fond)
et 5 observateurs-secrétaires chargés chacun de pren-
dre en note les idées de 2 cerveaux. Voir tout le dispo-
sitif dans l’ouvrage La conduite des réunions, chapitre 4.
NB – Il est essentiel de prévoir du confort, de la bonne
ambiance, des boissons apéritives. Il est très important
que le BS « marche » et donc qu’il soit conduit par un
animateur entraîné.
11h 15 – 12 h 45 Déroulement du brainstorming après les 5 minutes de
présentation « motivante » du problème.
NB – Dès la fin de la séance (1 h 30) les observateurs
annonceront le nombre total des idées.
208
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5e journée
9 h – 9 h 30 Compte rendu des rapports. Débat sur ce qui est
périmé dans ces rapports depuis la séance nocturne
de la veille. Décisions sur le programme.
Suite éventuelle :
9 h 30 – 10 h Exposé : La situation pédagogique (d’après le chapi-
tre 5, section 2).
10 h – 10 h 30 Pause.
10 h 30 – 12 h Groupes restreints en étude de cas. Exercice n° 9. Il
est recommandé de prévoir soit 1 groupe de 8 avec
les autres en observateurs, soit 2 groupes de 7, dans
des salles séparées, avec chacun 2 ou 3 observateurs.
Si le grand groupe est très motivé et s’il n’y a pas de
gens fatigués, on fera au mieux sans dépasser 8 parti-
cipants par groupe.
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LEXIQUE
Acculturation : Acquisition et intégration (par chose dans ces domaines, que la formulation
un individu ou par un groupe), des habitudes théorique s’élabore progressivement.
culturelles, des normes, des valeurs, des
modèles de conduite et de penser,… d’un Andragogie : Nom composé du grec sur le
autre groupe. Ainsi « s’américaniser », c’est modèle de pédagogie et proposé par
s’acculturer dans le milieu social américain, Goguelin pour signifier éducation (agogie)
de même « se germaniser », « se franciser », des adultes (andr, hommes adultes).
etc. L’intégration, par individu, d’un univers
professionnel est une forme d’acculturation. Analyse de contenu : Relevé et catégorisation,
dans une information, une communication,
Active (école) : Originairement nom géné- ou un ensemble expressif, des éléments et
rique donné aux établissements scolaires où aspects significatifs. Les méthodes d’analyse
étaient mis en œuvre les principes pédago- sont qualitatives et quantitatives. Elles varient,
giques inspirés par J. Dewey, O. Decroly, selon les objectifs de l’opération, depuis le
A. Ferrière à partir de 1920-1930. Ces prin- simple classement des données par catégories
cipes étaient : utilisation des intérêts spon- ou par thèmes, jusqu’aux analyses linguis-
tanés des enfants et instruction par l’action. tiques et sémantiques.
« L’école active n’est pas une méthode, c’est
un esprit ». (A. Ferrière, 1947). Audiovisuel : Mot composé du latin audio-
video (entendre et voir) désignant les tech-
Actives (méthodes) : Nom donné globale- niques modernes utilisant l’image ou le son,
ment aux méthodes pédagogiques compor- ou les deux à la fois, pour l’information et la
tant trois caractéristiques : formation (moyens sonores et parlants, télé-
1° l’utilisation du groupe comme moyen de vision, magnétophone, disque, magnéto-
formation et comme facteur de progrès péda- scope, vidéocassettes, etc.).
gogique ;
Auto-organisation : Processus d’organisa-
2° l’utilisation de motivations intrinsèques ;
tion s’effectuant à l’initiative des personnes
3° l’éveil de l’initiative des élèves qui ont « à directement impliquées, ce qui élimine toute
découvrir » ce qu’ils doivent apprendre. organisation imposée de l’extérieur.
Le nom même des méthodes actives contient
une accusation contre les méthodes tradi- Atypique : Cas échappant à la définition et à
tionnelles d’enseignement qui sont jugées la catégorisation donnée par les tables de
ipso facto « passives », c’est-à-dire fondées sur référence; qui ne correspond pas à un type ou
un apprentissage imposé par le modèle magis- ensemble connu.
tral, et sur les motivations extrinsèques.
Béhaviorisme : Conception et méthodes de
Action-research : Concept proposé par la psychologie éliminant la référence à la cons-
K. Lewin pour signifier une recherche (psycho- cience ; sont apparues au début du xxe siècle
logique, sociologique, pédagogique) s’effec- (Watson), en réaction contre la méthode du
tuant non pas en laboratoire ni a priori, mais siècle précédent basée sur l’introspection (des-
dans l’action de changement opérée sur la cription par le sujet de ses propres réactions
réalité humaine et sociale. C’est dans l’action et impressions). Il s’agit avant tout d’observer
et en cherchant comment changer quelque la conduite du sujet le plus rigoureusement et
213
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objectivement possible. Selon Watson, la plu- résultats accélérés de leurs décisions sur l’en-
part des conduites sont « apprises » et sont un semble de la situation à chaque instant.
enchaînement de réflexes conditionnés.
Cadre de référence : Système des idées, des
Bruit : Perturbation aléatoire de quelque opinions, des catégories, des valeurs et
nature ou de quelque origine qu’elle soit, des sentiments, propre à un individu ou à un
intervenant au cours de la transmission d’un groupe, et en fonction duquel cet individu
message. La « friture » sur la ligne télépho- (ou ce groupe) donne un sens à ce qu’il reçoit
nique par ex., est un bruit, mais aussi bien le ou dit. Le cadre de référence n’est pas inté-
bégaiement de l’émetteur ou l’antipathie du gralement conscient.
récepteur.
Cas (méthode des) : Cf. Méthode.
Brainstorming : Ou « assaut d’idées » ou
« assaut de cerveaux ». Technique de réunion
destinée à faire produire au groupe le Check-list : Mot anglais signifiant liste à cocher
maximum d’idées dans le minimum de (marquer). Liste des points précis successifs à
temps. Il existe plusieurs techniques très codi- observer ou à exécuter dans l’ordre où ils
fiées. La plus connue est celle d’Osborn. sont inscrits. Établie à l’avance à partir de la
décomposition chronologique d’une tâche
L’opération se divise en 3 phases : complexe, cette liste permet de ne rien oublier
1) phase de présentation mouvante du pro- et de faire les opérations dans l’ordre en
blème (simple et bien formulé) pour la réso- cochant au fur et à mesure ce qui est fait. Le
lution duquel on cherche des idées ; travail dans un poste donné peut être pré-
2) phase de brainstorming proprement dit senté sous forme de check-list, celle-ci
où le groupe (8 à 12 personnes) stimulé par constituant les ordres et consignes de l’exé-
un animateur qui dégage les pistes, produit cution complète de la tâche. De ce point de
des idées sans critique (ordinairement un vue, la check-list d’un poste lorsqu’il y en a
groupe de 10 personnes produit 150 idées à une, représente l’analyse du travail (ou de
l’heure) ; l’une des tâches) du poste.
3) phase de sélection des meilleures idées,
par un groupe nouveau de 4 ou 5 experts Climat pédagogique : Situation psychologi-
travaillant sur la production précédente. que et psychosociale instaurée et induite par
les attitudes et les méthodes de l’instructeur-
moniteur-formateur. C’est davantage que la
Bureaucratisation : Processus par lequel se
simple « ambiance psychologique », c’est le
crée et se développe la bureaucratie, par suite
type de relations vécues (stagiaires-moniteur,
de la multiplication des rapports administra-
stagiaires entre eux, stagiaires-tâche, stagiaires-
tifs (remplaçant les rapports humains) dans le
temps) engendré par le système pédago-
fonctionnement d’un organisme social (indus-
gique utilisé.
triel, politique ou social proprement dit) qui
perd ainsi de vue les objectifs réels et vivants
de son institution originaire, et se prend lui- Communication :
même pour but. 1° Au sens large et par extension abusive
désigne le message ou l’information que l’on
Business-game : Méthode d’entraînement a à transmettre.
à la conduite des Affaires et au Management,
2° En théorie des communications, désigne le
utilisant des stimulations, c’est-à-dire des
processus par lequel l’information est trans-
thèmes de jeu inscrits dans un contexte situa-
mise d’un émetteur à un récepteur.
tionnel, opérationnel et informationnel repro-
duisant analogiquement les responsabilités 3° Au sens étroit désigne la nature même et
réelles. Des ordinateurs sont généralement le sens du processus : la relation inter-humaine
associés pour fournir aux équipes en jeu les par laquelle des interlocuteurs peuvent se
214
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Lexique
comprendre et se faire comprendre, ou s’in- personnes parlent pour ne rien dire et seule-
fluencer l’un l’autre. ment pour plaisir de parler ensemble ou d’être
ensemble.
Communiquer : Se mettre en relation avec
autrui en vue d’atteindre certains objectifs et Créatique : Mot lancé en 1967 par M. Dema-
d’abord signifier quelque chose. rest et M. Druel pour signifier science de la
créativité et méthode de développement de
Concept : C’est le contenu d’un mot. Ce la créativité chez les individus et les groupes.
contenu varie naturellement selon le degré
d’expérience, de connaissances ou de savoir, Créativité : Mot récent bâti sur le modèle
possédé par l’utilisateur du concept. Cette de productivité par rapport à production.
variation va de la simple image générique Désigne l’activité créatrice, capacité de trouver
(exemple : « le poisson » pour un enfant ou des solutions neuves ou des idées originales,
pour un consommateur) à l’idée abstraite la d’inventer.
plus riche de connaissances et d’expériences
scientifiques (ex. la classe des poissons pour Culture : En anthropologie, on appelle « cultu-
un zoologiste). C’est l’idée que l’on se fait re » l’ensemble des institutions, croyances,
d’un ensemble d’objets ou d’êtres, résultat art, religion, coutumes, normes, valeurs, lan-
d’une élaboration intellectuelle et verbale gage, caractérisant une société humaine en
(conceptualisation) poussée plus ou moins tant que différente d’une autre.
loin à partir de la perception.
Au sens général, la « culture » est le degré
de développement de la vie intellectuelle
Conditionné (réflexe) ou Conditionnel :
esthétique, scientifique ou socio-morale; chez
Réponse automatique acquise déclenchée
un individu (dans ce sens « cultivé » s’op-
par un signal. Acquise par apprentissage et
pose à « inculte » ou à « fruste »). La culture
répétitions, le signal lui-même indifférent (au
générale, ensemble des connaissances non
début ou en soi) ne devenant significatif et
spécialisées, est le degré d’ouverture intel-
déclencheur de comportement que par l’ap-
lectuelle et humaine augmentant la capacité
prentissage. S’oppose à réflexe inconditionnel
de comprendre et d’avoir des idées.
qui est la réaction automatique naturelle (non
apprise ou innée).
Cursus studiorum : Expression fine signifiant
cours des études, déroulement temporel du
Conformité (pression de) : Tout groupe social
cycle des études avec leurs contenus succes-
engendre des normes et standards de
sifs et leurs étapes pédagogiques.
conduite, d’habillement (la mode dans ce
groupe), de langage, de même que des sté-
réotypes, des opinions, des valeurs et des Cybernétique : Science de la régulation ou
mythes. Ces modèles exercent sur des mem- du contrôle des machines, permettant d’or-
bres du groupe une influence qui tend à les ganiser l’autorégulation du « comportement »
rendre semblables les uns aux autres en leur de la machine en fonction de signaux la « ren-
faisant adopter les mêmes idées et les mêmes seignant » sur le déroulement de ses opéra-
comportements. C’est ce qu’on appelle la tions (cf. Feed-back). Au sens large, science
pression de conformité. permettant de construire des robots et des
servo-mécanismes. Au sens général, science
La résistance à la pression de conformité fait de l’organisation rationnelle des comporte-
la déviance ou le conflit. ments en vue d’atteindre des objectifs pré-
déterminés.
Consommatoire (communication) : Commu-
nication qui est « de soulagement » émo- Découverte :
tionnel ou d’expression des sentiments de
l’émetteur, sans but d’influence. Dans une 1) Action de découvrir ou d’inventer ;
de ses formes (dite comm. phatique) les 2) Objet ou résultat de l’action précédente.
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Drill : Instruction visant à obtenir une auto- Expérientiel : Qui a fait ou fait l’objet d’une
matisation des réactions, des mouvements épreuve existentielle historique personnelle,…
ou, d’une manière générale, des réponses du qui a été vécue à un moment donné par
sujet instruit. Dressage pédagogique. quelqu’un et qui fait partie intégrante de son
« expérience de la vie ». S’oppose à expéri-
Émetteur : Source d’un message. Organisme mental qui signifie au contraire objet d’une
producteur du message ou du signal en direc- expérimentation n’impliquant pas affective-
tion du récepteur. ment le sujet.
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Lexique
message a été reçu et comment il a été reçu dans l’avenir, prévision des objectifs person-
ou compris. nels-sociaux à atteindre à plus ou moins long
terme. Un individu sans horizon temporel
Formateur : n’a pas de but autre que la satisfaction de
besoins ou tensions immédiates (vie dans
1) adj. qui a une valeur de formation, péda-
l’instant).
gogiquement efficace (ex. tel exercice est for-
mateur) ;
Incentif : Donnée susceptible de stimuler,
2) nom commun. Désignation d’un ensei- d’éveiller l’intérêt ou la motivation.
gnant, instructeur, moniteur, pédagogue ou
éducateur, par laquelle on insiste sur l’aspect
Incidente (communication) : Communication
du rôle consistant à développer, chez le sujet
qui donne une information autre que celle
à instruire, des facultés qui sont propres à ce
que l’émetteur avait l’intention de donner,
sujet, des potentialités qui sont les siennes en
et que le récepteur découvre ou déduit à
vue de maîtriser certaines situations socio-
cette occasion.
professionnelles. Par là s’oppose conceptuel-
lement à « informateur » et à « dresseur ».
Induction : Au sens psychologique type de
relation par lequel une intervention quel-
Formel : S’oppose à informel. Désigne l’aspect
conque (dite inductrice) détermine une réac-
officiel des relations, de l’organisation, de la
tion complémentaire ou réactionnelle chez
structure sociale. Le chef formel est celui qui
autrui (réaction induite). Dans ce sens, la sug-
tient l’autorité de sa position dans l’organi-
gestion est un cas particulier de l’induction.
sation officielle.
Information :
Group-Cooperation-Game : Cf. Synergo-
mètre. 1) Action d’informer de donner des rensei-
gnements, de faire savoir ou connaître
Groupe d’appartenance : Pour un individu quelque chose à quelqu’un ;
donné, le groupe d’appartenance est le 2) Contenu de la communication ou du mes-
groupe dans lequel il est présent, auquel il sage ;
participe, ou dans lequel il a un rôle ou une 3) Signes ou signaux ayant un sens pour un
fonction (serait-ce seulement d’en être récepteur humain ou mécanique.
membre).
Informel : Sans référence aux règles formel-
Groupe de base : Autre nom du T-group les ou officielles, ni à l’organisation a priori, et,
(cf.). de ce fait, libre et sans restriction due aux
contraintes. Ex. : une réunion informelle est
Groupe de référence : Groupe dont le sujet non structurée et les communications y sont
est, se veut ou se voudrait membre (quoique libres entre les participants, sans souci des
ce ne soit pas forcément tel groupe auquel il statuts ni des règles.
participe actuellement) et dont il a assimilé les
normes, les valeurs, les opinions, les modèles Institutionnel : Qui se réfère à une institution
de conduite, au point que sa participation sociale, à un organisme (d’État ou privé) ayant
actuelle à d’autres groupes est gênée par des statuts, des règles et des buts officiels.
l’identification à ce groupe extérieur.
Institutionnelle (pédagogie) : Conception
Groupe de formation : Autre nom du de la pédagogie dans laquelle le rôle de
T-Group (cf.). l’éducation serait réduit ou même supprimé,
l’action éducative résultant du milieu dans
Horizon temporel : Représentation de l’avenir lequel on fait vivre l’élève, et d’abord du
personnel chez un sujet, projection de soi groupe lui-même. Absence complète
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Lexique
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avec ceux qui ont à obéir, le chef sachant Redondance : Séquence pédagogiquement
mieux qu’eux ce qui est leur bien (ce qui est utile mais de valeur informative nulle dans
bon pour eux) et en tenant compte. un discours ou une communication ; répéti-
tion, paraphrase, redite.
Pédagogie : Étymolog. art de conduire
(agogie) les enfants (péd), science norma- Référentielle (communication) : Synonyme
tive de l’éducation, étude des procédés et de information au sens de renseigner, faire
méthode de l’éducation et plus générale- savoir.
ment, de toute action de formation. Le pro-
blème de la pédagogie étant d’abord celui des Relevant : Qui concerne effectivement la
buts, et les doctrinaires politiques s’intéres- question ; qui fait partie des données essen-
sant à l’enfance dans la mesure où celle-ci tielles recherchées.
constituera les adultes de l’avenir, toute idéo-
logie politique développe une redéfinition de Renforcement : Opération de base du condi-
la pédagogie. tionnement, le renforcement a un sens différent
dans la théorie classique (Pavlov) où il est la
Programmation : Mise en forme de « pro- présentation expérimentale du stimulus
gramme », c’est-à-dire d’opérations succes- inconditionnel associé au stimulus conditionnel
sives et ordonnées, à exécuter par une (ce qui évite l’extinction de la réaction acquise)
machine électronique, suivant des « instruc- et dans la théorie du conditionnement opérant
tions » (système de signaux déclencheurs) (Skinner) où le renforcement est la réponse
données à l’avance à la machine, et devant satisfaisante elle-même, devenant récompense
apparaître selon une chronologie et des condi- de l’effort et réductrice de tension.
tions prévues à l’avance.
Répertoire : Vocabulaire spécifique d’une
Programmé : Ordonnancé selon une pro- science, d’un métier, d’un groupe primaire. Un
grammation au sens précédent. même mot peut avoir des sens différents selon
le répertoire de référence (ex. « trompette »
Ramifié (programme) : Type de déroulement pour un musicien ou pour un mécanicien-
d’un programme (dans une machine à ensei- auto). Des mots peuvent n’appartenir qu’à un
gner) caractérisé par le fait que : seul répertoire (ex. « synapse » en neuro-
1) plusieurs réponses sont possibles donc il y physiologie). La pédagogie d’un savoir est
a possibilité d’erreur par le répondant ; d’abord l’apprentissage d’un répertoire.
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Lexique
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la surmotivation (ex. cette même envie dans le vécu et la pratique des relations inter-
devenue dévorante et angoisse de l’échec humaines, la méthode se range parmi les
possible) perturbe et paralyse la conduite méthodes expérientielles dures.
(trac, panique). C’est un groupe occasionnel, réuni sans
thème extérieur de discussion avec un ou
Synectique : Mot lancé en 1965 par l’amé- plusieurs moniteurs (qui ont pour but d’aider
ricain William J.J. Gordon pour désigner une le groupe dans sa progression) et durant plu-
méthode de stimulation de la créativité dans sieurs jours.
les groupes.
Transfert : Au sens pédagogique et en théorie
Synergomètre : Appareil à 6 places ou de l’apprentissage, on appelle transfert l’uti-
« bureaux » créé en 1960 par R. Mucchielli à lisation de ce qui a été appris au cours d’un
partir de la « table de Bavelas », et servant exercice, dans l’apprentissage d’un autre exer-
de support à une méthode de simulation per- cice. Ainsi l’acquisition réalisée dans le pre-
mettant la formation à la communication, à mier apprentissage sert dans le second, faci-
la coopération et à l’organisation du travail en lite et accélère les progrès. On sait que ce
équipe. Le Group-Cooperation-Game est un transfert n’est positif que si le second appren-
entraînement dérivé du précédent utilisant tissage (et les suivants) présentent une ana-
un simulateur à 20 places et orienté plutôt vers logie de principe ou de structure avec le pre-
la coopération entre équipes ainsi que vers les mier. Autrement dit, sauf dans les cas
processus de décision. d’automatisation rigide du comportement,
quelque chose est appris de transposable à
Teaching : Activité d’enseignant ; enseigne- d’autres apprentissages (ex. apprendre à
ment considéré du point de vue fonctionnel. conduire tel engin facilite l’apprentissage ulté-
rieur de tel autre engin de type, de forme et
Technologie : de buts différents du premier).
1) Étude générale des techniques, comportant
TWI (Training Within Industry) : Méthode de
la description de tous les procédés de réali-
formation accélérée des agents de maîtrise de
sation, dans tous les domaines, existant à un
l’industrie, créée aux USA en 1941 par
moment donné dans une société donnée,
Ch.R. Dooley. La méthode consiste à apprendre
les règles générales de l’efficacité pratique de
des comportements typiques, chacun cor-
ces procédés, moyens et outils, l’évolution
respondant à un aspect codifié d’une situa-
des techniques, etc.
tion complexe analysée et décomposée. Avec
2) Théorie des techniques dans un domaine la « fiche » résumant les signaux indicatifs des
particulier, ou même d’une technique donnée. phases de la situation, et, en regard de chacun,
les points clés des comportements appris
T-Group (Training Group ou groupe de base (check-list), la situation sera maîtrisée.
ou groupe de formation aux relations
humaines) : Né en 1947 aux USA au cours Zeigarnik (effet) : Phénomène découvert par
d’un séminaire de formation destiné à des Bluma Zeigarnik en 1927 avec Lewin : une
professeurs et animé par Kurt Lewin et ses tâche inachevée ou avortée laisse le sujet dans
collaborateurs. Est devenu une méthode ayant un état de tension, ce qui explique que l’on
pour objectifs officiels : la sensibilisation à la se rappelle plus longtemps et d’une manière
dynamique de groupe, l’étude des interac- plus aiguë les échecs et les frustration que les
tions de groupe, et le changement personnel tâches réussies ou les actions menées à terme.
222
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Index
A Comte, 14
Conditionnement, 65, 72
Agressivité, 44
Condorcet, 13, 14
Analyse des postes, 121
Conférences, 46, 51
Andragogie, 13
Animateurs-relais, 51 Confiance en soi, 111
Apprentissage, 64 Conformité
– pression de, 99
Audiovisuel, 104
Contenu
Autocontrôle, 142
– du programme, 127
Auto-évaluation, 30
Contrôle, 131, 138
Autoformation, 85
Créativité, 28, 89, 107
Autoperfectionnement, 142
Culture générale, 28
Autorité, 22, 31
D
B
Débat, 162
Billières, 16
Découverte
Budget, 126
– méthodes de, 71
C Déroulement
– de la formation, 124
Caspard, 27
Docimologie, 140
Carrard, 67
Drill, 64
Communication pédagogique, 38,
41, 55, 56 Duruy, 15
Compétiton, 98 Dynamique de groupe, 32
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Index
Sociodrames, 80
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OUVRAGES PUBLIÉS
DANS LA COLLECTION FORMATION PERMANENTE
ROGER MUCCHIELLI
L’analyse de contenu (n° 16).
Les complexes personnels (n° 11).
La conduite des réunions (n° 3).
La dynamique des groupes (n° 4).
L’entretien de face à face (n° 1).
L’interview de groupe (n° 6).
La méthode des cas (n° 5).
Les méthodes actives dans la pédagogie des adultes (n° 13).
Observation psychologique et psychosociologique (n° 17).
Opinions et changements d’opinion (n° 9).
Psychologie de la relation d’autorité (n° 19).
Le questionnaire dans l’enquête psychosociale (n° 2).
Le travail en équipe (n° 18).
ALI ARMAND
Leadership et confiance (n° 218).
JOSEPH AOUN
Manager une équipe multiculturelle (n° 161).
BRUNO BARJOU
Manager par projet (n° 128).
Savoir transmettre son expertise et son savoir-faire (n° 109).
Vendre ses idées et ses projets (n° 141).
GUY BARRIER
La communication non verbale (n° 117).
Internet, clefs pour la lisibilité (n° 140).
ROGER BAZIN
Développement personnel et entraînement mental (n° 29).
Organiser les sessions de formation (n° 30).
THIERRY BEAUFORT
40 exercices ludopédagogiques pour la formation (n° 185).
Surprendre en formation (n° 191).
LIONEL BELLENGER
À chacun sa résilience (n° 200).
Agir en stratège (n° 168).
Comment managent les grands coachs sportifs (n° 156).
La boîte à outils du négociateur (n° 164).
La confiance en soi (n° 100).
La force de persuasion (n° 37).
233
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PIERRE CAUVIN
La cohésion des équipes (n° 119).
RAMEZ CAYATTE
Motiver. Oui mais comment ? (n° 190).
Manager un projet… Oui mais comment ? (n° 195).
DOMINIQUE CHALVIN
L’affirmation de soi (n° 41).
Cerveau gauche, cerveau droit (n° 209)
Du bon usage de la manipulation (n° 148).
Faire face aux stress de la vie quotidienne (n° 48).
Formation : méthodes et outils (n° 116).
Histoire des courants pédagogiques (n° 115).
Le manager flexible (n° 197).
Les nouveaux outils de l’analyse transactionnelle (n° 64).
Les outils de base de l’analyse transactionnelle (n° 63).
Tensions et conflits dans les relations personnelles (n° 136).
JACQUES CHAUMIER
Travail et méthodes du documentaliste (n° 39).
CORINNE CHAUVIN
Concevoir un stage de formation (n° 173).
LAURENT COMBALBERT
Le management des situations de crise (n° 171).
Négociation en situations complexes (n° 179).
234
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MARIE-JOSÉE COUCHAERE
70 exercices pour développer vos soft skills (n° 213).
Le développement de la mémoire (n° 147).
Favoriser le travail en équipe par la coopération (n° 194).
REBIHA COUILLET
Être soi (n° 124).
SOPHIE COURAU
Le blended learning (n° 217).
Les outils de base du formateur (n° 97).
Les outils d’excellence du formateur (n° 99).
Jeux et jeux de rôle en formation (n° 175).
DENIS CRISTOL
Les communautés d’apprentissage (Hors série).
Former, se former et apprendre à l’ère numérique (Hors série).
Management et communication : 100 exercices (n° 196).
Innover en formation (n° 201).
50 conseils pour développer l’envie d’apprendre (n° 203).
Management et innovation : 60 nouveaux exercices (n° 206).
PHILIPPE CRUELLAS
Le temps autrement (n° 135).
MARC DENNERY
Évaluer la formation après la réforme (n° 172).
Réforme de la formation professionnelle (n° 170).
Organiser le suivi de la formation (n° 121).
Piloter un projet de formation (n° 132).
DIF et professionnalisation (n° 178).
GÉRARD DEVAUX
Se préparer à l’oral des examens et des concours (n° 77).
235
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PHILIPPE GABILLIET
Savoir anticiper (n° 137).
BERNARD GANGLOFF
Les techniques de recherche d’emploi (n° 104).
BERNARD E. GBÉZO
Agressivité et violences au travail (n° 142).
CHANTAL GENSSE
Le manager aux 5 passeports (n° 153).
ÉLISABETH GREBOT
Images mentales et stratégies d’apprentissage (n° 101).
JEAN-ÉDOUARD GRÉSY
Gérer les ingérables (n° 192).
ANDRÉ GUITTET
Développer les compétences (n° 107).
HUBERT JAOUI
Créativité, mode d’emploi (n° 81).
ALAIN KERJEAN
L’apprentissage par l’expérience (n° 174).
GINGER LAPID-BODGA
L’ennéagramme (Hors série).
Le leadership (Hors série).
ANNE-MARIE LAPORTE-CASTELNAU
ET BRIGITTE LAPORTE-DARBANS
La gestion de soi (n° 103).
JEAN-LOUIS LASCOUX
Pratique de la médiation (n° 144).
DANIEL LATROBE
Gérer efficacement son temps et ses priorités (n° 139).
ÉDOUARD LIMBOS
L’animation des groupes de culture et de loisirs (n° 35).
YVES-FRÉDÉRIC LIVIAN
Gérer le pouvoir dans les entreprises et les organisations (n° 71).
236
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CHRISTOPHE LUNACEK
La délégation efficace (n° 105).
LUC MARSAL
La détection des potentiels (n° 131).
ARLETTE MUCCHIELLI
Apprendre à coopérer (n° 134).
JACQUES NIMIER
La formation psychologique des enseignants (n° 112).
BRIGITTE PIARRAT
Le bilan de compétences (n° 186).
PHILIPPE PIGALLET
Les outils de la pensée (n° 127).
HENRY RANCHON
Construire votre management d’équipe (n° 169).
CHRISTIE RAVENNE
Gérer les tournants de carrière (n° 72).
GÉRARD RODACH
Mettre en place une stratégie gagnante (n° 189).
GUY ROUDIÈRE
Décrypter les débats télévisés (n° 138).
Mieux s’exprimer pour convaincre et agir (n° 120).
Traquer le non-dit (n° 151).
GHUYSLAINE ROY-LEMARCHAND
Le management des compétences (n° 183).
GUY SABON
Formation des tuteurs et des maîtres d’apprentissage (n° 106).
MARION SARAZIN
S’initier à la PNL (n° 60).
LOUIS TIMBAL-DUCLAUX
L’expression écrite (n° 42).
ARLETTE YATCHINOVSKY
L’approche systémique (n° 133).
Mieux vivre le changement (n° 160).
237