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6e édition 2018
www.esf-scienceshumaines.fr
ISBN : 978-2-7101-3457-2
ISSN : 0768-2026
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personnel et professionnel.
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personnel
Pour et au
remplir professionnel.
mieux ces missions, il est constitué de 3 parties :
Pour
1 – Laremplir au mieux
première partie,ces missions, il est
« Comprendre lesconstitué devous
enjeux », 3 parties : les éclairages
apporte
indispensables pour :
1 – La première partie, « Comprendre les enjeux », vous apporte les éclairages
indispensables acquérir
✓ pour : une vue d’ensemble de la thématique ;
acquérir une
✓ maîtriser vue d’ensemble
la méthodologie ; de la thématique ;
maîtriser
✓ et la méthodologie
découvrir ;
les outils appropriés.
2 – La deuxième✓ etpartie,
découvrir les outils
« Mettre en appropriés.
pratique », vous permet de vous entraîner
et, grâce aux exercices proposés, d’approfondir
2 – La deuxième partie, « Mettre en pratique », vous et d’assimiler la thématique
permet de vous entraîner
développée tout au long de l’ouvrage. Les corrigés, quant à
et, grâce aux exercices proposés, d’approfondir et d’assimiler la eux, permettent
thématiquede
faire le point sur la progression engagée et d’entamer un travail de
développée tout au long de l’ouvrage. Les corrigés, quant à eux, permettent deréflexion
personnelle.
faire le point sur la progression engagée et d’entamer un travail de réflexion
3personnelle.
– La dernière partie, « Pour aller plus loin », vous propose :
un programme
✓ partie,
3 – La dernière de session
« Pour aller de »,formation
plus loin pour les
vous propose : professionnels
qui souhaiteraient monter un stage de formation
✓ un programme de session de formation pour les ; professionnels
quiun
✓ souhaiteraient
lexique ; monter un stage de formation ;
un lexique
✓ une ;
bibliographie ;
bibliographie.;
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92448 Issy-les-Moulineaux cedex
3
Plan d’autoformation
1 Faire l’exercice 2.
2 Lire l’exposé 4.
3 Faire l’exercice 3.
4 Lire l’exposé 5.
5 Faire l’exercice 4.
6 Lire l’exposé 6.
7 Faire l’exercice 5.
8 Lire l’exposé 7.
9 Lire l’exposé 1.
10 Faire l’exercice 1.
11 Lire l’exposé 2.
15 Faire l’exercice 6.
16 Faire l’exercice 7.
5
L’approche systémique
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
6
Table des matières
Exercice 6. L
e service international d'une grande administration
étrangère. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
Exercice 11. Six petites histoires pour illustrer l’approche systémique . . . . . . 187
7
Première partie
11
Comprendre les enjeux
12
1
CHAPITRE
Qu’est-ce que
l’approche systémique ?
1. Une approche globale
À l’inverse de la logique cartésienne qui dissocie, partage, décom-
pose, la logique systémique associe, rassemble, considère les éléments
dans leur ensemble les uns vis-à-vis des autres et dans leur rapport à l’en-
semble.
À l’inverse de l’approche analytique qui prend en compte l’indi-
vidu, l’élément ou le problème considéré, et tente à partir de l’un ou de
l’autre d’appréhender l’ensemble, l’approche systémique veut prendre
en compte l’ensemble du système auquel appartient l’individu, l’élément
ou le pro blème considéré, afin de l’appréhender par les interactions
qu’il entretient avec les autres éléments du même système. L’approche
systémique permet d’avoir prise sur quelque chose qui apparaît à la fois
complexe et familier. Chacun s’appuie sur elle et pourtant le faire de
façon intentionnelle impli que un renversement de mode de pensée.
13
Comprendre les enjeux
14
Qu’est-ce que l’approche systémique ?
15
Comprendre les enjeux
16
Qu’est-ce que l’approche systémique ?
2. Gérard Donnadieu, « L’approche systémique : De quoi s’agit-il ? », Arts et métiers Magazine, novembre 1985.
17
Comprendre les enjeux
18
Qu’est-ce que l’approche systémique ?
19
Comprendre les enjeux
20
Qu’est-ce que l’approche systémique ?
21
2
CHAPITRE
Les principales
96
9980
caractéristiques des systèmes
9
:165
dits hypercomplexes
.250
4.77
0.15
C
7:16
omme nous l’avons vu précédemment, Gérard Donnadieu présente
l’approche systémique en définissant les cinq caractéristiques
des sys-tèmes hypercomplexes. Ces caractéristiques essentielles pour 0402
comprendre l’approche systémique vont nous permettre de continuer
:889
systémique.
n:13
23
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
––accepter de faire entrer dans son système de pensée des approches
9980
différentes.
9
:165
1.1 L’ouverture, une condition nécessaire
.250
La première caractéristique des systèmes hypercomplexes dont nous
parle Gérard Donnadieu est donc l’ouverture qu’il décrit en ces termes :
4.77
« Ces systèmes doivent échanger en permanence avec le milieu extérieur
dont ils reçoivent énergie, matériaux, informations. Les flux d’infor-
0.15
mations échangés avec le milieu extérieur et entre les composants du
système […] jouent un rôle important de pilotage […] ; ils contribuent,
7:16
en longue période, à enrichir l’information structure du système (ou
information structurante), c’est-à-dire celle qui mesure son niveau de
0402
complexité fondant l’identité profonde et la spécificité de celui-ci. »
:889
1. Mara Selvini Palazzoli et al., Le Magicien sans magie, Paris, ESF éditeur, 1983, p. 54.
larvo
24
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
96
légère à se rétablir dans son état antérieur. Elle fait naître dans tout
9980
système où des êtres humains sont concernés la résistance au change-
ment. C’est aussi cette caractéristique qui pousse tout individu à cher-
9
cher à reproduire des solutions qui ont bien fonctionné dans son passé.
:165
Or, si certains éléments du contexte ont changé, le mode de fonctionne-
.250
ment habituel ne produira plus les mêmes effets sauf si les perturbations
sont trop faibles. Lorsque la demande d’un produit est plus élevée que
4.77
l’offre, il est facile de vendre. Si l’offre devient supérieure à la demande,
les producteurs devront changer leur stratégie. Le fonctionnement peut
0.15
également englober l’offre et la demande, mais s’il y a une modification
importante du marché, il y aura un déplacement de l’équilibre.
7:16
Les règles de fonctionnement, qui ont fait la réussite des entreprises
ou la réussite professionnelle hier, ne sont pas celles qui permettent la 0402
réussite aujourd’hui. Pour sortir de son actuel enfermement, tout indi-
:889
il faut faire aujourd’hui quelque chose qui n’était pas habituel hier. Nul
progrès ne peut apparaître dans une situation de routine et d’automa-
6075
termes : quel est mon désir et quelle est ma finalité ? L’approche systé-
mique donne à l’individu de quoi avancer dans cette voie.
sitair
niver
25
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
gement représente pour eux. Les changements doivent être introduits
avec la reconnaissance de ce que les hommes ont réalisé auparavant au
9980
service de l’entreprise en mutation.
9
:165
2.1 La nécessité d’accompagner les changements
.250
Tout changement est un processus : entre l’état de départ et l’état d’ar-
rivée, il y a un chemin à parcourir ; chemin souvent difficile, mais dont la
4.77
qualité garantit la réussite du changement.
0.15
Ce chemin a été représenté par Élisabeth Kübler-Ross sous la forme
d’une courbe qui définit les étapes successives d’un processus de choc
7:16
puis de deuil décrites dans l’encadré ci-dessous2 :
0402
Les étapes d’un processus de choc puis de deuil
:889
individus font tout ce qu’ils peuvent pour s’en sortir. C’est à ce moment
qu’ils vont entreprendre des choses nouvelles. Ils se décident à tenter des
niver
expériences. Après tout, rien ne peut être pire que le stade précédent.
– Sixième stade : on commence à entrevoir ce qui marche et ce qui ne
tut U
ça a l’air de marcher.
x.com
2. Liz Willis, Jenny Daisley, Springboard women development workbook, Hawthorn press, 1990.
larvo
26
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
96
un renoncement. Chacun, à son propre rythme, passera les stades
9980
successifs d’acceptation du changement. Lorsque dans une entreprise
la direction demande à ses salariés de changer, se pose la question non
9
seulement de l’individu mais de la relation de cet individu avec son
:165
entreprise. Le contrat implicite décrivant les droits et les devoirs réci-
proques qui lient le salarié et son entreprise paraît rompu puisque l’en-
.250
treprise n’attend plus de lui ce qu’il a l’habitude de donner.
4.77
Le concept d’éthique relationnelle3, créé par Ivan Boszorményi-Nagy
dans l’approche contextuelle et appliqué à la famille, symbolise les
0.15
mérites et les obligations que chaque individu gagne ou dont il est rede-
vable au sein de l’histoire du donné et du reçu avec sa famille. Cette
7:16
éthique relationnelle nous l’avons transposée dans l’entreprise. Dans la
famille, Nagy exprime les droits et les obligations de chaque membre par 0402
un compte relationnel4. Il symbolise par une balance d’un côté le reçu,
de l’autre, le donné. De la même manière chaque salarié au sein de son
:889
3. Ivan Boszorményi-Nagy, Barbara R. Krasner, Between give and take, Ed. Brunner-Mazel, 1986. Ivan Boszorményi-
Nagy, Geraldine M. Spark, Invisible loyalties, Ed. Brunner-Mazel, 1979.
4. Pierre Michard, Guenièvre Ajili, L’approche contextuelle, Bernet-Danilo, 1999.
larvo
27
o
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Comprendre les enjeux
96
Par ailleurs, chaque salarié ne peut définir, sans l’aide de l’ins-
titution, les contours de la nouvelle identité à la fois mouvante et en
9980
constante évolution qui doit être sienne. Pour qu’il puisse bouger, afin
qu’il s’adapte à cette conjoncture changeante, l’organisation doit lui
9
:165
donner les moyens de maîtriser suffisamment le sens de l’évolution
qui est attendue de lui afin qu’il lui soit possible de se projeter et de se
.250
reconstruire une nouvelle identité. Lorsque les changements sont trop
radicaux, ils peuvent amener les individus à se remettre en cause person-
4.77
nellement de façon douloureuse. Pour qu’ils soient supportables, il est
nécessaire de prendre en compte leurs contributions passées.
0.15
Pour accompagner positivement ces évolutions qui, au-delà des
7:16
compétences relationnelles et des savoir-faire techniques, touchent les
mentalités et souvent la culture de l’entreprise, les directions doivent
0402
créer les conditions pour accompagner les salariés au niveau profes-
sionnel, personnel et institutionnel.
:889
que le demain possible est inscrit dans les données disponibles et,
à l’inverse, que les données non disponibles ne peuvent pas s’inscrire
e d’A
dans demain ».
sitair
elle pas une des principales qualités qui permet à l’esprit humain d’évo-
luer, d’accepter le nouveau et de s’y adapter ? L’échange avec l’extérieur
x.com
larvo
28
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
96
multiplier. L’approche systémique, en focalisant l’attention sur les rela-
tions internes et sur les interrelations entre le système et son environ-
9980
nement, est particulièrement adaptée à cette nécessité. Elle multiplie
les occasions d’échanges internes, externes et de transmission d’infor-
9
:165
mations. L’approche systémique permet aussi de regarder autrement
la « réalité » et d’entrer en relation différente avec cette « réalité ». Elle
.250
touche de cette manière à la capacité de chaque sujet à modifier sa façon
de percevoir et de connaître, et le prépare au changement.
4.77
La difficulté que cela implique pour chaque individu doit être prise
0.15
en compte.
7:16
2.2 Une révolution de pensée
Utiliser l’approche systémique comme méthode cognitive en forma- 0402
tion représente pour les participants l’occasion d’effectuer une révolution
:889
de pensée, tout le système éducatif occidental ayant été basé sur la preuve,
et en particulier sur l’explicitation des relations linéaires causes/consé-
2300
trouve des nouvelles solutions. Ces solutions sont à trouver par les prota-
gonistes au cœur même de leur situation qu’ils apprennent à regarder
sitair
autrement.
L’approche systémique favorise les solutions propres aux acteurs
niver
prend modèle sur les capacités des systèmes complexes à être ouverts à la
larvo
29
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
Depuis déjà bien longtemps la majorité des philosophes, Platon,
9980
Aristote, Descartes, Kant et bien d’autres, s’accordent avec le sens
commun pour faire consister la vérité dans une ressemblance ou une
9
correspondance avec la réalité. Ainsi, il est impossible de vérifier la vérité
:165
de nos idées dans la mesure où nous ne pouvons vérifier leur ressem-
.250
blance. Il nous est en effet impossible de sortir de nous-mêmes et de
nos représentations pour comparer à son modèle original cette copie
4.77
que constituerait notre idée. Cependant, cette conception appelée vérité
correspondance a été et demeure l’idée la plus commune de la vérité.
0.15
Si nous considérons la mathématique pure ou la logique formelle,
7:16
les systèmes logico-mathématiques se réduisent à un maniement de
symboles dont les propositions et les objets sont vides de contenus,
même si le cartésianisme considère les structures logico-mathéma- 0402
tiques comme les structures mêmes de la réalité et par conséquent leur
:889
mais dans l’accord des idées entre elles, dans la non-contradiction des
jugements ; il s’agit alors de la vérité cohérence. Les vérités doivent consti-
6075
dont la cohésion même exclut les autres possibilités. Ainsi la vérité d’un
jugement est fondamentalement contextuelle, puisqu’on ne peut déter-
bidja
partiellement fausses.
Seul le système dans sa totalité est vrai. C’est cette conception qui
sitair
W. James pose qu’une idée ou un jugement est vrai, non parce qu’il
:Insti
30
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
Une idée est donc vraie si elle est vérifiée par les conséquences d’ordre
physique ou mental qu’elle entraîne ; la vérité de l’idée se ramène à un
processus qui sera validé par l’efficacité de cette idée sur la réalité. Cette
conception qui nous a été présentée par Sylvain Matton, chercheur au
CNRS, coïncide également avec l’approche systémique et l’approche
contextuelle. Nous parlerons dans les pages suivantes de l’approche
contextuelle.
96
9980
2.4 La théorie de la complexité
9
Manfred Mack, en tant que spécialiste de la théorie de la complexité,
:165
déclare dans l’Expansion Management Review (décembre 1996) : « La
complexité doit être comprise comme un état auquel est parvenu un
.250
système en évolution. L’observateur qui contemple un système complexe
4.77
y verra richesse, diversité et profondeur ; d’autre part, la forme du
système sera donnée par un principe organisateur qui, paradoxalement,
0.15
sera d’une surprenante simplicité, et même d’une grande élégance, sans
être visible de l’extérieur. C’est ce principe qui donne au système son
7:16
identité et sa cohérence. »
Et Manfred Mack de continuer : « Pour ce qui concerne le comporte- 0402
ment général du système, l’état de complexité exprime en même temps
:889
31
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
centième de millimètre de diamètre, est aussi un système complexe.
Chaque cellule est composée d’une membrane poreuse et élastique
9980
(c’est-à-dire ouverte à la transformation extérieure et à la transforma-
tion interne). À l’intérieur de cette membrane, le cytoplasme, masse
9
:165
semi-fluide, est un véritable laboratoire où les matériaux qui viennent de
l’extérieur sont triés, transformés puis utilisés et enfin rejetés sous forme
.250
de déchets. Au centre est le noyau dont dépend l’activité de la cellule.
4.77
À une autre échelle, l’écosystème est composé de multiples sous-
systèmes très diversifiés et essentiels aux différentes fonctions régula-
0.15
trices de la planète, ou plus localement, d’un territoire. La notion
d’« écologie territoriale » cherche à reproduire ces mécanismes au
7:16
niveau du tissu économique et industriel au sein d’un territoire afin de
permettre aux flux de matériaux et d’énergie de trouver des débouchés
0402
localement. De nouveaux intermédiaires assurant des fonctions émer-
gentes peuvent ainsi naître et venir enrichir le système.
:889
éthique (utiliser les ressources naturelles et les mettre au service des per-
sonnes qui en ont besoin par le moyen de l’activité économique) tout au
bidja
32
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
96
compléter, meilleurs sont les résultats et meilleure est l’ambiance.
9980
Ils sont englobants : le projet de l’équipe, qu’il soit explicite ou impli-
9
cite, a souvent plus d’importance que le projet de l’individu. Le projet
:165
du service a plus d’importance que celui de l’équipe, le projet de l’entre-
prise a plus d’importance que celui du service. Chaque projet englobant
.250
donne du sens à celui qu’il englobe.
4.77
Dans le corps humain, le cœur est un système dont les composants
contribuent à son bon fonctionnement, mais comme nous l’avons vu
0.15
avec la cellule, il est également un sous-système du système corps tout
7:16
entier et contribue à ce titre à la vie. Le terme englobant signifie l’emboî-
tement des systèmes et des sous-systèmes.
0402
3.1 Les relations ont plus d’importance
:889
loppées par la direction et la hiérarchie avec les salariés, aura plus d’im-
pact sur l’évolution des capacités de chacun d’entre eux et ainsi sur le
bidja
Ce qui est vrai pour le système tout entier au sein de l’entreprise l’est
sitair
moins autant, sinon davantage, de ses relations avec les autres compo-
sants, que de sa nature propre ». Cette remarque peut s’appliquer à une
tut U
33
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
équipes sont des composants/sous-systèmes du système service et les
services sont les composants/sous-systèmes du système entreprise.
9980
Ainsi le système entreprise tirera son identité, au moins autant, sinon
9
davantage, du style relationnel qui sera développé entre les individus,
:165
entre les équipes et entre les services que de la nature propre des indi-
.250
vidus qui la composent.
4.77
3.2 Position méta et métasystème
0.15
« Méta » en philosophie ou dans les sciences humaines signifie qui
englobe (un objet, une science). Un métasystème est un système qui en
7:16
englobe un autre et lui donne un sens. Le terme définit aussi la place
d’où chaque système peut dire quelque chose sur le mode de relation
que les sous-systèmes entretiennent entre eux. Un métasystème est un 0402
système qui englobe des sous-systèmes et qui leur donne du sens.
:889
des systèmes qu’il pilote qu’il reçoit les informations dont il a besoin
pour piloter. En retour, les systèmes pilotés attendent, et c’est légitime,
6075
plus loin avec Paul Watzlawick ce que signifie communiquer dans le jeu
et communiquer sur le jeu.
bidja
34
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
Rappelons un principe que nous vérifions tous les jours : comprendre que
celui qui veut changer fait partie de ce qu’il y a à changer. Lorsqu’une direc-
tion demande à ses salariés de changer, elle se doit de comprendre qu’elle
fait partie de ce qu’il y a à changer au sein du système entreprise. Dans le cas
précédent, elle se doit de changer son style de communication. Si elle ne le fait
pas, elle délivre à ses salariés deux messages contradictoires : changez mais ne
96
changez pas.
9980
9
:165
3.3 Le système englobant délivre le sens
.250
Un exemple sur le dispositif bilan de compétences montre qu’il
4.77
est difficile de dissocier les éléments ; à l’inverse, les traiter conjointe-
ment amplifie la réflexion individuelle et la construction de projet pour
0.15
chaque salarié.
7:16
« Le projet du système englobant a souvent un poids tel sur les acteurs
qu’ils choisissent un projet personnel professionnel qui correspond à un
besoin de la structure. Dans les organisations, il ne faut pas négliger les 0402
enjeux de pouvoir liés à l’exercice de telle ou telle compétence. En effet,
:889
si un salarié n’exerce pas telle compétence sur son lieu de travail, c’est
peut-être parce qu’il ne s’y autorise pas lui-même, mais c’est aussi parce
2300
maintienne l’équilibre.
Dans l’exemple qui suit, on verra comment ces enjeux ont pu être
tut U
35
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
sion. Dans notre démarche, c’est trouver, assister l’individu ou la struc-
ture pour identifier ce dispositif porteur. C’est trouver les moyens pour
9980
que les individus s’autorisent à pratiquer une compétence qui n’est pas
légalisée par un diplôme ou décrite dans un profil de poste.
9
:165
Le bilan, c’est aussi l’occasion pour l’individu de repérer dans son
.250
institution des manques, des dysfonctionnements, mais surtout des
possibles et d’avoir envie d’acquérir ou de développer les compétences
4.77
nécessaires à la réalisation de ces possibles et au dépassement de ces
dysfonctionnements.
0.15
Nous avons constaté qu’un mode opératoire de légitimation, voire
7:16
d’acquisition d’une compétence, c’est le manque du contexte. La
prise en charge de ces manques pour les salariés eux-mêmes, entraîne
la découverte de modes d’intervention nouveaux ainsi que les moyens 0402
à mettre en place pour acquérir, repérer en soi ou chez les autres les
:889
humaines.
:Insti
tives externes » de la justesse d’analyse de ceux qui sont au plus près des
objectifs de chaque fonction.
larvo
36
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
Posséder des compétences, c’est avoir une identité, un statut et une recon-
naissance sociale, un droit d’appartenance à un groupe et une possibilité de se
liguer. Lorsque cette reconnaissance et ce droit sont remis en cause, la situation
peut devenir insoutenable pour le protagoniste.
« Travailler les compétences, c’est croiser toutes ces dimensions personnelles
96
et subjectives avec les dimensions organisationnelles liées au contexte dans les-
9980
quelles elles s’exercent. C’est aussi les croiser avec les dimensions identitaires
liées au social8.»
9
:165
.250
3.4 Le constructivisme
4.77
Selon la conception constructiviste, conception que Paul Watzlawick
0.15
a contribué à développer, la réalité est une construction mentale et
sociale. Dans le dossier sur le constructivisme (Management France, n° 97),
7:16
Nicole Milonas et Régis Ribette présentent cette approche comme le
nouvel art des constructions managériales. 0402
Ils montrent en quoi le constructivisme permet de sortir d’une
:889
septembre 1996)
x.com
8. Pierre Michard et Arlette Yatchinovsky (ouvrage collectif, extrait), Les compétences, mythe, construction ou réalité,
Paris, L’Harmattan, 1994.
larvo
37
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
faut la connaître et la partager et il lui faut une marge de liberté qui
lui permette de mettre en œuvre son intention et ainsi de contribuer
9980
à la finalité de la structure à laquelle il appartient 9. Même si la direc-
tion reste le garant de l’existence de finalités, la constitution d’équipes
9
:165
projets ouvre des perspectives à bien des niveaux. Elle permet la défi-
nition d’objectifs plus clairs et mieux partagés. Elle favorise la mise en
.250
œuvre d’un management basé sur la délégation, sur une meilleure prise
en compte des compétences individuelles et collectives, sur le dévelop-
4.77
pement de réseaux de coopération entre les hommes et les équipes et
0.15
sur la mise en place d’engagements entre les acteurs et les groupes d’ac-
teurs. Elle permet l’instauration d’un management transversal qui ne
7:16
prend pas appui sur l’autorité hiérarchique. Les projets qui émergent de
ce nouveau mode de relation conduisent à davantage de décloisonne-
ment et d’ouverture et à la prise en compte des idées et des potentiels de 0402
chacun. La communication et le relationnel sont développés, les compé-
:889
9. Yatchinovsky Arlette et Michard Pierre, Le bilan personnel et professionnel, ESF Éditeur, 1994.
larvo
38
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
96
pour l’élaboration d’un plan d’action concerté10.
9980
9
:165
Pour l’ensemble de ces méthodes, la définition d’objectifs plus clairs
et mieux partagés, l’émergence de chemins possibles vers un futur
.250
souhaité ou la vision commune de l’organisation contribuent à l’évolu-
tion du système tout entier.
4.77
Si chaque cellule du corps humain contribue à la vie, c’est parce que
0.15
la finalité du maintien en vie est bien ce qui déclenche chaque action de
chaque organe. Cette notion permet de montrer que les propositions
7:16
individuelles et les projets collectifs, loin d’être opposés, trouvent de la
force en se complétant. Elle permet aussi d’introduire la caractéristique 0402
suivante des systèmes hypercomplexes.
:889
2300
10. Gille Le Cardinal, Jean-François Guyonnet, Bruno Pouzoullic, La dynamique de la confiance, Dunod, 1997.
11. Gérard Donnadieu, op. cit.
larvo
39
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
le salarié a, dans l'entreprise ou l'organisation, une histoire relationnelle
9980
avec les autres membres de l'entreprise, de l'organisation, ou l'ensemble
du réseau dans lequel il se meut : clients, fournisseurs, institutions et
9
leurs différents représentants.
:165
Ainsi, le concept du livre de comptes, concept clé de l’approche contex-
.250
tuelle qui relate l’histoire du donné et du reçu, apparaît aussi adapté pour
symboliser la mémoire du compte relationnel que l’individu développe avec
4.77
chaque membre de son organisation, comme Nagy le décrit au sein de
la famille. Ce compte est représenté par une balance. Appliqué à l’entre-
0.15
prise, ceci signifie que lorsque le salarié donne, il acquiert de la légi-
7:16
timité, car Nagy attire notre attention sur le fait que c’est en donnant
que tout individu acquiert de la légitimité et non en recevant. Chacun
connaît les placards dorés qui deviennent très vite insupportables pour 0402
ceux qui en font les frais. Chacun d’ailleurs aura envie de donner s’il a
:889
nisation et vouloir à nouveau exister avec les autres en vue d’une finalité
commune, est de lui permettre de s’appuyer sur la légitimité acquise au
sitair
Le fait d’en parler au cours des séminaires que nous animons facilite
cette reconnaissance, qui peut être manifestée par la hiérarchie, mais
tut U
à agir dans ses relations familiales. Nous constatons dans l’entreprise des
élans similaires.
larvo
40
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
96
venir capable d’agir positivement, il faut introduire deux autres concepts
9980
de l’approche contextuelle : le retour direct et le retour indirect, déve-
loppés par Nagy au sein de la famille, et dont nous nous inspirons dans
9
les entreprises pour aider les salariés à retrouver la légitimité indispen-
:165
sable qui leur permet d’avoir envie de s’engager.
.250
Le retour direct et le retour indirect
4.77
0.15
La reconnaissance officielle de la contribution du salarié, les félicitations, les
promotions et toutes les distinctions de reconnaissance émanant de la struc-
7:16
ture s’apparentent à la notion de retour direct développée par Nagy. Lorsque
ces manifestations n’arrivent pas ou ne sont pas équitablement distribuées
au salarié, celui-ci se sent trompé et de ce fait il acquiert un droit. Grâce à sa 0402
contribution, il acquiert une légitimité et comme l’organisation ne reconnaît pas
:889
Le fait d’être une bonne mère, pour une mère qui élève bien son
n:13
enfant, selon Nagy, fait l’objet d’un retour direct constitué par l’en-
semble des manifestations de l’enfant en retour. Ainsi une mère qui
bidja
élève son enfant handicapé sera privée du retour direct apporté par la
joie d’avoir un bel enfant qui s’épanouit normalement et qui est capable
e d’A
d’être une bonne mère qui s’occupe bien de son enfant et qui s’engage
pour lui. Le fait d’être utile renforcera cette capacité. Bien qu’elle ne
niver
puisse obtenir de lui aucun retour direct, elle pourra continuer à lui
donner.
tut U
41
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
un gain éthique que les autres ignorent, mais qui pourrait être reconnu
par ce tribunal humain.
9980
Une réflexion pourrait être entamée en formation afin que chaque
9
salarié chemine sur cet aspect et retrouve ainsi une nouvelle opportu-
:165
nité qui pourrait l’inciter à s’appuyer sur sa légitimité constructive pour
.250
agir. Ainsi, dans certaines sessions de formation sur l'histoire de vie que
nous avons coanimées avec Pierre Michard12 – spécialiste de l'approche
4.77
contextuelle – cette pratique permet à des travailleurs sociaux ou à du
personnel médical, de retrouver une légitimité constructive, malgré les
0.15
cas difficiles qu'ils ont à traiter, sans reconnaissance de la part de leurs
institutions.
7:16
4.2 La naissance de réseaux 0402
parallèles et clandestins
:889
Dans toutes les entreprises, il existe une distribution des tâches et des
bidja
active un réseau de solidarité entre les membres des équipes, réseau qui
reste clandestin et préserve la motivation des individus.
sitair
42
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
96
9980
Au-delà de l’organigramme officiel, il existe dans toutes les organisa-
tions des réseaux relationnels de réciprocité positive basés sur le donné
9
:165
et le reçu. L’exemple qui précède en est l’illustration. Parallèlement, on
voit naître des réseaux de réciprocité négative crispés sur des jeux de
.250
pouvoir et la stricte définition des tâches et des procédures à suivre.
Sumantra Goshal13 dénonce les méthodes de management qui s'ap-
4.77
puient sur des pratiques « récompenses » ou « sanctions ». Il écrit : « la
0.15
surveillance perçue comme un contrôle menace le sentiment d'auto-
nomie des gens… diminue leur motivation… porte atteinte à l'image
7:16
qu'ils ont d'eux-mêmes… détériore leur état d'esprit ». Ainsi « d'une
coopération volontaire », ils adoptent « une application sans convic-
tion ». Les réactions décrites par S. Goshal sont des exemples de ce que 0402
nous appelons en systémie des « rétroactions négatives ». La motivation
:889
13. « Bad management theories are destroying good management practices », Academy of management learning and
education, 2005.
larvo
43
o
l.sch
Comprendre les enjeux
96
où chacun de ses collaborateurs peut donner et être reconnu.
9980
En effet, pour un salarié, l’exclusion d’un réseau relationnel est pire
9
que le surinvestissement. Le manager doit donc veiller à ce que l’en-
:165
semble des membres de son équipe soit partie prenante.
.250
Comme nous l’avons déjà expliqué précédemment, Ivan Boszorményi-
Nagy propose un « livre de comptes » imaginaire pour mesurer les
4.77
mérites et les obligations réciproques dans toute relation durable. Ce
« livre », qui régit les rapports humains, est symbolisé par une balance.
0.15
D’un côté, ce que l’individu donne, de l’autre, ce qu’il reçoit en retour.
7:16
Le « livre » représente la mémoire des comptes relationnels de l’individu
et motive sa disposition à donner à nouveau. La non-reconnaissance par
le manager des investissements passés crée des injustices et entraîne chez 0402
le salarié la démotivation et le désinvestissement.
:889
Le livre de comptes
2300
44
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
01
forme de récit.15 »
1250
Relater l’histoire de ce livre de comptes comme un récit constitue
une phase essentielle. Cette phase va favoriser aux yeux du salarié la
0
:166
reconnaissance par l’institution de ses contributions. Elle va lui
permettre de réexaminer son compte relationnel et sera l’occasion
.210
de mettre en lumière les signes et de rendre tangibles les éléments de
retour indirects jusque-là passés inaperçus aux yeux du salarié. La narra-
4.83
tion permet au sujet de mettre en intrigue différemment les événements
0.15
qu’il a vécus comme inéquitables et ainsi de trouver les moyens de les reca-
drer plus positivement.
7:16
4.4 La finalité du système0402
La finalité interne ou téléonomie est la propriété d’un être à définir
:889
ses propres buts. Pour le corps humain, comme nous l’avons vu précé-
demment, la finalité est de maintenir le corps en vie.
2300
Alors qu’il est inscrit dans la nature du corps humain où tous les
organes contribuent au maintien en bonne santé de façon apparem-
tut U
14. A rlette Yatchinovsky et Pierre Michard, « Management, don et dette », article paru sur le site :
www.être-bien-au-travail.fr
15. Paul Ricœur, Soi-même comme un autre, Le Seuil, 1996.
larvo
45
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
systèmelui-même. »
1250
Cette régulation, qui existe naturellement dans tout système vivant,
représente une difficulté lorsqu'il s'agit de construire un système
0
humain. Plus vastes sont les systèmes, exponentielles sont les difficultés :
:166
entreprise, ville, pays, groupement de pays, climat… Alors que dans les
.210
projets de cocréation, plus le nombre de participants est élevé, plus les
compétences et les projets sont variés, plus riches sont les échanges et
4.83
plus ils s’enrichissent les uns les autres.
Par ailleurs, lorsque les hommes interviennent au sein même du
0.15
système naturel de contrôle de la terre et de la nature, l’équilibre naturel
7:16
est rompu. Il peut paraître plus écologique d’utiliser un produit plutôt
qu'un autre, pourtant cette option peut avoir pour conséquence de dété-
riorer un milieu naturel. 0402
:889
façon stable sur le long terme, ce sont les sous-systèmes les plus proches de
la réalité du terrain qui sont le plus à même de s’adapter aux évolutions les
:Insti
46
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
01
l’apport de l’approche contextuelle, qu’ils aient la motivation, les motifs
1250
et le désir de le faire. I. BoszorményiNagy nous montre que la légitimité
agit comme co-motivateur à l’action. Elle représente ainsi un élément
0
nécessaire pour que les salariés aient envie de contribuer.
:166
À titre d’exemple, plus le manager expliquera à ses collaborateurs le
.210
sens de leurs contributions, plus il les rendra capables de réaliser cor-
rectement leurs interventions, plus il leur évitera de se tromper. Plus
4.83
il reconnaîtra leurs contributions, plus ils acquerront de la légitimité
constructive et plus ils auront envie de coopérer. La perspective d’être
0.15
reconnu dans le futur pour ses contributions actuelles donne au salarié
l’envie de donner davantage, car il acquiert de la légitimité par le fait de
donner plus qu’il ne reçoit en retour. Dans un contexte mouvant où les
7:16
tâches sont de moins en moins prédéterminées, de tels comportements
facilitent non seulement l’apprentissage, mais également la possibilité
pour les membres de l’équipe de s’adapter aux évolutions qui se pro- 0402
duisent sans cesse. À l'inverse, plus le manager se base sur des chiffres,
:889
et plus il met les salariés dans des cases prédéterminées, moins les
salariés se reconnaissent dans un fonctionnement qui réduit leur marge
d'autonomie.
2300
tion capable de déterminer ses propres buts ; c’est aussi parier sur la
possibilité de chacun de ses membres à y contribuer.
e d’A
son organisation c’est, lorsque cela est possible, lui donner les moyens
de s’en sentir partie prenante. Dans les entreprises de service public, par
niver
pour avoir envie de faire des projets. Si l’entreprise est en danger, l’idée
de la sauver mobilisera l’ensemble des acteurs si chacun est sollicité.
larvo
47
o
l.sch
Comprendre les enjeux
S’il était facile, à une période plus stable, pour les directeurs d’en-
treprises de faire des projets à moyen terme reposant sur des décisions
internes, il devient aujourd’hui de moins en moins possible, dans une
période de fluctuation permanente d’interdépendance et d’interpéné-
tration des événements à un niveau mondial, de pouvoir prendre des
décisions de façon centralisée.
01
4.6 Les conditions favorables
1250
D’après Manfred Mack16, « dans un milieu chaotique ou exces-
0
sivement rigide, seule la force brute permet d’atteindre le but. En
:166
revanche, dans la zone intermédiaire, celle qui correspond à l’état dit de
“complexité”, la tâche se réalise au moyen d’une énergie “douce”, pour
.210
ainsi dire de l’information pure ».
4.83
« Cela constitue une piste nouvelle majeure : le principe est que de
petites doses d’énergie peuvent, grâce à l’effet de levier d’un milieu favo-
0.15
rable, être transformées en haute valeur ajoutée. »
7:16
« Il en découle que, dans une organisation humaine, qu’il s’agisse
d’une équipe, d’une entreprise, ou d’une collectivité locale, l’efficacité
de la création de valeur est fonction de la relation entre les membres de 0402
ladite organisation. »
:889
du milieu qui rend [ce milieu] favorable. Les parties du système [les
agents] sont en liaison, mais de manière souple. Leurs mouvements sont
6075
L’approche systémique est une démarche à petits pas, chaque action déclen-
e d’A
loppée ; si la souplesse est nécessaire, la volonté des agents l’est encore plus.
La liberté sera porteuse si et seulement si les salariés souhaitent contribuer au
niver
48
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
01
dynamique d’ensemble, dont les caractéristiques n’auraient pas pu être
1250
prévues à partir du fonctionnement connu des acteurs individuels. »
Lorsque l’organisation existe depuis longtemps et que l’environne-
0
:166
ment ou un problème interne imposent des changements qui remettent
en cause son fonctionnement habituel, il devient nécessaire de dérigidi-
.210
fier cette organisation existante afin de laisser émerger des comporte-
ments nouveaux.
4.83
Nous pouvons citer comme exemple un établissement hospitalier dont
0.15
le projet consistait à repenser la gestion des déchets infectieux de
manière à mieux résorber la propagation des maladies nosocomiales.
7:16
La méthode Pat-Miroir, dont nous avons parlé précédemment, a été
adoptée pour résoudre ce problème. Sa mise en œuvre a permis aux
membres du système de repenser celui-ci en termes d’objectifs com- 0402
muns à atteindre et de modifications de différentes façons de faire.
Le résultat a mis en lumière la nécessité de réorganiser le traitement
:889
Comme le disait déjà Goethe : « Le tout est plus que la somme des
parties » et les relations, les flux, les interactions multiples sont souvent
e d’A
tions innovantes dont nous avons besoin pour résoudre nos problèmes.
Nous sommes au cœur de l’approche systémique : ces propriétés émer-
niver
Cependant ces principes simples comme « les relations, les flux et les
interactions entre les éléments constitutifs du monde, ne sont pas inté-
:Insti
grés dans notre vision de la société, ni même dans nos modes d’action.
x.com
49
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
de pouvoir personnel ou à des groupes de pressions nous transformant
1250
en usagers passifs. Ainsi en est-il des lobbies nucléaires et pétroliers, de
l’influence de géants de l’industrie pharmaceutique ou agroalimentaire
0
sur nos vies quotidiennes18 ».
:166
.210
4.7 Un principe transcendant
difficile à exploiter
4.83
D’après Gérard Donnadieu « la finalité s’impose comme une sorte de
0.15
principe transcendant aux différents composants ». Elle constitue donc
une force qu’il est fondamental d’exploiter pour aider l’organisation à
7:16
mobiliser l’ensemble de ses acteurs en période de crise.
Il rappelle cependant que l’organisation « bureaucratique » encore 0402
répandue au sein d’administrations et de grandes entreprises est aux
:889
18. Présentation de l’ouvrage de Joël de Rosnay Surfer la vie, Éditions Les Liens qui libèrent, 2012, Gens d’ici/Semaine
du pays basque, 28 mars 2012.
19. Edgar Morin, Marek Halter, Mais, Paris, Édition Néo, 1988.
larvo
50
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
01
Appliquer un tel conseil permet de chercher les solutions auprès et avec
les membres de l’équipe. L’inverse qui consiste à maintenir l’attitude
1250
antérieure les conduit à vouloir trouver seuls des réponses qu’ils n’ont
plus. Alors qu’auparavant leur connaissance technique approfondie
0
:166
leur apportait une compétence supplémentaire, ils doivent aujourd’hui
acquérir des compétences d’animateur afin de réveiller toutes les éner-
.210
gies de leurs « troupes » et s’appuyer sur elles pour accompagner l’inven-
tion du futur à construire ensemble.
4.83
Le théorème du mathématicien Ross Ashby dont nous avons parlé plus
0.15
haut a donné naissance à la « loi de variété requise » ; elle a été reprise par
Gérard Donnadieu au plan de l’organisation de l’entreprise, dans le but
7:16
de nous fournir un modèle d’intervention dans les organisations.
0402
4.8 Une propriété émergente
:889
propriétés que ne possède pas chacun des éléments qui le composent. Ces
propriétés émergent lorsqu’on assemble les différents éléments et pourtant
sitair
tion. Ces dernières sont des systèmes et elles sont aussi des constituants
de systèmes englobants, comme le territoire, le pays, le système écono-
:Insti
51
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
Dans cette optique, les pratiques de Responsabilité Sociale de l’Entre-
1250
prise (RSE) s’appuient en premier lieu sur la formation en interne du
personnel qui devient force de proposition pour la mise en œuvre de
0
nouvelles pratiques (recyclage, économies de ressources dans le fonc-
:166
tionnement quotidien de l’entreprise, etc.). D'après S. Ghoshal, ce serait
l'attention portée aux scandales financiers au début des années 2000 qui
.210
aurait fait naître dans les écoles de management les pratiques de res-
ponsabilité sociale (RSE) et les cours d'éthique des affaires et, de façon
4.83
plus générale, la notion de gouvernance des entreprises. Il parle de res-
ponsabilité « sociale » qui doit toucher la conscience civile de l'individu.
0.15
L'éthique et les valeurs deviennent des critères essentiels de la commu-
nication institutionnelle. Ces pratiques dites éthiques, au cœur du dis-
cours des entreprises, répondent aux nouvelles exigences des consom-
7:16
mateurs concernant, non seulement la gestion des ressources humaines,
mais aussi la responsabilité sociétale et même le respect de la nature,
l'économie d'énergie, la recyclabilité des produits et le recyclage des 0402
déchets. L'entreprise est appelée à devenir un acteur moral et civique.
:889
délocaliser leur production dans des pays plus ou moins lointains où les
pratiques, en termes de droit du travail, sont différentes.
bidja
L’intelligence du système
niver
Permettre aux idées et aux pensées de circuler entre tous ses composants est
tut U
52
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
À l’inverse, plus les rôles sont standardisés, plus les résultats sont
critérisés, plus les salariés sont bordés, plus ils se sentent dépossédés et
anonymes et moins les idées circulent. Or pour que les idées circulent,
pour qu’elles puissent être entendues, prises en compte et exploitées au
profit du système tout entier, les systèmes ont besoin de souplesse et ils
ont besoin de variété. C’est l’objet du prochain développement.
01
1250
5. Les systèmes hypercomplexes
0
ont besoin de variété
:166
Il est souhaitable de mettre en valeur les spécificités, les particularités, les
.210
différences et de multiplier, auprès de tous, les opportunités de créativité.
4.83
« Pour pouvoir s’adapter en permanence aux modifications de leur
environnement, les systèmes hypercomplexes doivent être inventifs et
0.15
plastiques. » Pour cela, il faut que les liaisons entre les composants ne
soient pas trop rigides, qu’un « rôle irréversible ne soit pas dévolu à
7:16
chacun » et que chacun possède « une certaine plage de liberté ». C’est
ainsi que Gérard Donnadieu décrit la quatrième caractéristique des 0402
systèmes hypercomplexes.
:889
que le système perçoit […] pour que les organisations deviennent inno-
vantes, créatrices et flexibles, l’Intelligence organisationnelle doit être
fortement développée.21 »
e d’A
C’est une organisation qui prend en compte les suggestions des uns
et des autres, qui laisse une place aux questions et aux réponses, qui
tut U
53
o
l.sch
Comprendre les enjeux
C’est une organisation souple où rien n’est figé de façon rigide afin
que les idées puissent être mises en place rapidement.
C’est une organisation où les agents, dans leur ensemble, connaissent
suffisamment les orientations afin de pouvoir donner leurs idées.
C’est une organisation qui développe les réseaux internes et externes,
permet les logiques de coopération et d’entraide qui facilitent les réac-
01
tions, les interactions, et les rétroactions face aux fluctuations de l’envi-
1250
ronnement.
Les systèmes complexes ont besoin de variété ; qu’est-ce qui, plus que
0
:166
l’organisation apprenante, garantit à l’entreprise la variété ?
La question demeure : comment l’introduire ?
.210
4.83
5.2 Une indispensable liberté des éléments
0.15
Le préalable à cette question est : quest-ce qui peut donner envie d’ap-
prendre ? Qu’est-ce qui peut-être source de motivation ? Pour que l’organisation
7:16
devienne apprenante, il faut que les salariés en soient partie prenante, il
faut qu’ils aient une visibilité sur les évolutions qui se dessinent et qu’ils
aient les moyens de les construire de façon opérationnelle. « Pour qui 0402
ne connaît pas sa destination, le vent n’est jamais favorable », dit un
:889
sont auto-organisateurs
niver
54
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
01
route des radiateurs. Ceux-ci font monter la température. Dès que la
1250
température souhaitée est atteinte, les radiateurs s’arrêtent. Lorsque la
température aura baissé, les radiateurs se mettront à nouveau en route
et ainsi de suite. La rétroaction est circulaire, car l’effet B rétroagit sur
0
:166
l’effet A qui l’a produit.
.210
Ainsi, comment peut-on mettre en place une organisation qui tente
de maintenir l’entreprise dans son niveau initial de performance, quelles
4.83
que soient les modifications qu’elle subit. L’exemple du thermostat ne
fonctionne d’ailleurs que si les perturbations sont faibles et les échanges
0.15
thermiques limités.
7:16
C’est bien là l’ambition de l’organisation apprenante, organisation
qui selon l’image du thermostat, garantirait l’adaptation des compé-
tences au niveau requis et permettrait aux salariés eux-mêmes d’auto- 0402
évaluer qu’ils ont atteint le niveau suffisant. La coopération entre les
:889
s’auto-équilibrer.
e d’A
55
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
faisant, autoalimenter l’intelligence que le système a de lui-même et de
1250
ses liaisons avec le système plus grand auquel il appartient.
0
6.2 La coopération entre les hommes,
:166
une ambition
.210
Selon I. Nagy, « il faut espérer que, dans l’avenir, les gens pourront
faire le lien entre le profit et la prise en considération de l’autre ».
4.83
Joël de Rosnay, quant à lui, pense qu’il faudrait que l’individualisme
0.15
de notre société laisse place à la solidarité22.
7:16
L’organisation apprenante ou qualifiante est définie par Philippe
Madelin et Dominique Thierry dans la revue Éducation Permanente
comme une organisation du travail capable de répondre à la fois à un 0402
triple enjeu :
:889
––une organisation plus compétitive qui tisse des liens entre compéti-
tivité et compétences ;
6075
tout, développe Manfred Mack, l’un des promoteurs les plus fervents du
concept en France, trois conditions nécessaires et préalables : donner
sitair
22. Joël de Rosnay, Surfer la vie, Éditions Les Liens qui libèrent, 2012.
23. Management France, n° 97, septembre 1996.
larvo
56
o
l.sch
Les principales caractéristiques des systèmes dits hypercomplexes
telle sorte que A modifie B qui, à son tour modifie A… c’est pourquoi,
aussi bien au niveau de l’entreprise que sur le plan de l’économie en
général, il faut comprendre le changement comme un processus de
coévolution. »
Un exemple de mise en place d’une organisation apprenante nous est
donné par une entreprise étrangère de production d’aluminium. Sa loca-
lisation loin de gisements de bauxite rend sa survie difficile. Le choix
01
pour ses dirigeants de s’appuyer sur les ressources humaines pour assu-
1250
rer sa survie est une véritable gageure. La première étape a consisté à
donner aux salariés le choix de devenir partie prenante de cette ambi-
tion ou de partir avec des indemnités et à raccourcir les lignes hiérar-
0
chiques. Les salariés qui ont décidé de rester se sont sentis fortement
:166
investis dans la survie de l’entreprise. Les effectifs ont été diminués alors
que l’objectif d’augmenter la production a été maintenu. On a confié la
.210
résolution des problèmes qui se posaient aux salariés qui se trouvaient à
l’endroit où l’incident survenait. Dans la plupart des cas, ils résolvaient le
4.83
problème seuls. S’ils n’y parvenaient pas, ils associaient à leur réflexion
les salariés qui travaillaient dans l’unité la plus proche. Ce procédé a eu
0.15
pour effet d’augmenter les capacités des uns et des autres à régler les
incidents sans faire appel à des spécialistes. Au fur et à mesure qu’ils
étaient confrontés à de nouvelles difficultés, ils progressaient dans la
7:16
connaissance de leur métier et de ceux avec qui ils avaient réfléchi et
réciproquement. Plus les expériences se multipliaient, plus l’interven-
tion d’experts devenait superflue, plus les salariés augmentaient leur 0402
autonomie et plus les échanges assuraient une formation interdiscipli-
:889
qui servent d’écran pour ne pas voir. L’expérience du groupe peut être
bénéfique au participant. Il en ressort, s’il le veut, avec plus de capa-
niver
57
o
l.sch
Comprendre les enjeux
Lorsque le système a une histoire qui génère des blocages, l’approche contex-
tuelle nous permet de réexaminer le livre de comptes relationnel de chacun.
L’objectif est de permettre à chaque sujet de retrouver la motivation nécessaire
pour agir et pour contribuer à son évolution.
01
1250
0
:166
.210
4.83
0.15
7:16
0402
:889
2300
6075
n:13
bidja
e d’A
sitair
niver
tut U
:Insti
x.com
larvo
58
o
l.sch
3
CHAPITRE
Pouvons-nous modifier
01
1250
notre perception
0
:166
du monde ?
.210
4.83
0.15
B
7:16
eaucoup de scientifiques ont écrit pour montrer que la science n’a
pas l’ambition de décrire le monde dans sa globalité ; elle ne peut
l’appréhender que de façon partielle. Kant montre que l’homme est 0402
la mesure de toute chose et que seul Dieu peut percevoir les choses en
:889
soi. D’ailleurs les sciences humaines n’ont pas la prétention d’être des
sciences exactes lesquelles le plus souvent débouchent sur des applica-
2300
tions techniques.
L’originalité de l’approche systémique réside principalement dans
6075
décennies, les sciences nous montrent que les interactions sont plus
importantes que les éléments matériels constituant notre monde
bidja
plie les situations relationnelles que ce soit des entreprises, des institu-
tions ou des groupements. Pour tous les acteurs qui y sont impliqués,
sitair
59
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
dans leur théorie les notions d’aléa, d’imprévisible, il semble encore diffi-
1250
cile pour chaque acteur de faire de même face à des situations person-
nelles ou professionnelles. Venant bousculer les certitudes sur lesquelles
0
a reposé pendant des siècles la recherche scientifique, les notions d’aléa,
:166
d’imprévisible, d’incertain, sont apparues, remettant en cause ce besoin
de l’esprit humain, d’être certain que rien ni personne ne pourra contre-
.210
dire l’affirmation qu’il énonce. Cependant, ce sont ces notions qui
rendent opérationnelle l’approche systémique, là où l’approche carté-
4.83
sienne ne tient pas. Et pourtant ces notions d’aléatoire, d’accidentel,
0.15
bousculent cette volonté, combien humaine, de tout maîtriser, de tout
anticiper. Par analogie avec ce qui s’est produit pour les physiciens, il faut
7:16
constater que ces notions ne sont pas réservées à la physique.
Dans un contexte économique et environnemental de plus en plus 0402
incertain, il devient de plus en plus nécessaire d’intégrer, dans nos
modes de raisonnement, des méthodes qui permettent de prendre en
:889
Edgar Morin2 parle ainsi des défis auxquels nous sommes confrontés :
« Lorsque les données du réel deviennent incertaines, inséparables
niver
qui est encore le plus répandu, fondé essentiellement sur une vision
:Insti
x.com
60
o
l.sch
Pouvons-nous modifier notre perception du monde ?
01
bénéfices, PIB, croissance, chômage, sondages…), non seulement même
les volets humains de la société sont calcul et chiffre, mais désormais tout
1250
ce qui est économie est circonscrit au calcul et au chiffre. Au point que
tous les maux de la société semblent avoir pour origine l'économique.
0
:166
Cette vision unilatérale et réductrice favorise la tyrannie du profit, de
la spéculation internationale, de la concurrence sauvage. Au nom de la
.210
compétitivité, tous les coups sont permis et même encouragés ou exigés,
jusqu'à instaurer des organisations du travail déshumanisantes, comme
4.83
en atteste le phénomène exponentiel de burn-out. Déshumanisantes,
mais aussi contre efficientes, à l'heure où la rentabilité des entreprises
0.15
est davantage conditionnée à la qualité de l'immatériel (coopération,
7:16
prise d'initiatives, sens de la responsabilité, créativité, hybridation des
services et des métiers, intégration, management etc.) qu'à la quantité
du matériel (ratios financiers, fonds propres, cours de Bourse, etc.). 0402
Ainsi la compétitivité est sa propre ennemie. Cette situation est liée au
:889
reuse régression vers l’irrationalité. Ils avaient tort ; elle affrontait la vraie
difficulté, l’incertitude du monde, cachée par le déterminisme méca-
e d’A
variables conjuguées. »
x.com
61
o
l.sch
Comprendre les enjeux
C’est bien à cette incertitude du monde que chacun d’entre nous est
confronté aujourd’hui. À l’image des physiciens classiques, bousculés
par la physique quantique dont parle Edgar Morin, nous voudrions
tous que cela fût plus nuancé, afin que nous puissions, même face à la
complexité, nous appuyer sur des certitudes. Certitudes qui nous ont
souvent dicté notre comportement pendant plus de trois siècles. Mais
il n’en sera rien et Edgar Morin d’ajouter : « Là où régresse le déter-
01
minisme mécaniste, émerge la possibilité de pensée nouvelle capable
1250
d’affronter l’incertitude. »4
Cependant, il peut y avoir déterminisme mais imprévisibilité ; si
0
:166
on peut modéliser le chaos, c’est donc qu’il y a déterminisme même si
les états du système sont imprévisibles. Il faut donc admettre que, sur une
.210
longue période, même notre système solaire, par exemple, est imprévisible.
4.83
Lorsque la situation se complexifie, l’esprit humain est ainsi fait qu’il ne
pourra intégrer le nouveau sans s’appuyer, pour une part, sur du connu.
0.15
À titre d’exemple, dans le cadre de la mise en place de démarches de
7:16
développement durable, rechercher les impacts et une localisation per-
tinente des activités sont deux voies qui permettent d’éclairer la prise
de décision. En effet la première, au travers des démarches systémiques
d’analyse de cycle de vie et d’établissement de bases de données sur les
0402
flux des matières et leurs impacts, apporte des éléments concrets aux
:889
Edgar Morin dit : « C’est dans la mesure où [la pensée] peut s’appuyer
n:13
62
o
l.sch
Pouvons-nous modifier notre perception du monde ?
01
L’exigence de preuve demeure ancrée dans l’esprit humain même s’il
existe des paradoxes, par exemple des appareils photos qui fonctionnent
1250
sur le principe de la logique floue. Cette « exigence de preuve » pousse le
sujet à vouloir, pour bien faire, être sûr que tel acte va nécessairement
0
:166
produire telle conséquence. Le plus souvent, d’ailleurs, il s’agit plus de se
rassurer soi-même et trouver des arguments, confirmant qu’il n’y a qu’une
.210
seule bonne manière de faire avec des règles, des principes. C’est sur ces « lois » que
le sujet s’appuie pour décider. Cette vision est rassurante, car elle permet
4.83
d’attribuer aux décisions que le sujet prend des critères d’objectivité.
0.15
Ainsi, René Descartes au xviie siècle a le projet de remplacer le savoir
dogmatique du Moyen Âge par une science aussi certaine que la mathé-
7:16
matique.
Son ambition en écrivant le Discours de la méthode est de permettre aux 0402
hommes de devenir « maîtres et possesseurs de la nature ».
:889
2300
les forces de son esprit, mais en accroissant son savoir par un progrès
continu, de parvenir à la connaissance vraie de tout ce dont on sera
e d’A
capable. »
sitair
63
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
réalité représentée par le cartésianisme. Parce que beaucoup ont acquis la
certitude que certaines causes entraînent certaines conséquences. Parce
1250
que le déterminisme est devenu pour certains une des conditions de la
connaissance scientifique, il est devenu de ce fait une des conditions de la
0
:166
connaissance et donc de l’action. C’est pour cette raison que l’imprévisible
et l’incertain empêchent le sujet de décider et d’agir, et c’est pour cette
.210
raison qu’il est utile d’apprendre à agir face à l’incertitude et à l’indéter-
minisme aussi bien pour prendre des décisions que pour agir.
4.83
0.15
2.1 La quête de l’objectivité
7:16
Si la réalité conçue comme un en-soi est bien ce qui a, dès le xvie
siècle, fondé la recherche scientifique, c’est aussi cette conception qui
a conforté le chercheur et, au-delà, tout individu à la recherche d’argu- 0402
ments rationnels pour appuyer ses jugements, prendre des décisions
:889
Les principes newtoniens confirment cet état d’esprit, ils ont été
souvent repris dans la vie courante et influencent le mode de pensée, car
6075
ils sont rassurants. Ainsi, chacun spontanément les reprend à son compte
et pense que l’histoire d’un système dépend d’un petit nombre de lois
n:13
physiques, que ces lois vont lui permettre d’expliquer le système tout
entier, qu’elles vont lui permettre d’anticiper le fonctionnement futur du
bidja
64
o
l.sch
Pouvons-nous modifier notre perception du monde ?
01
Nous savons qu’une onde nous apparaît sous forme de particules
1250
lorsque nous tendons vers elle un appareil de mesure. Il n’y a plus
depuis Einstein de hiatus entre la description corpusculaire et ondula-
0
:166
toire ; ondes et particules ne diffèrent que dans la perception de celui
qui les observe.
.210
Fallait-il à ce stade renoncer à l’objectivité de la science et penser
4.83
qu’en fait, elle ne nous instruisait que sur nous-mêmes ? La question
reste posée. Même si cette question date du début du siècle, l’opposi-
0.15
tion De Broglie/ Einstein, serait-elle encore vivace dans le champ des
sciences humaines ?
7:16
Cette affirmation que la réalité n’existe pas en soi, défendue par les
chercheurs constructivistes par opposition aux chercheurs positivistes, 0402
n’est pas l’objet de cet ouvrage. Notre but ici n’est pas de prendre parti,
:889
mais plutôt de montrer en quoi ces deux philosophies, liées à des théo-
ries scientifiques, sont complémentaires et comment l’approche systé-
2300
65
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
indiscutables et univoques, exprimable, enfin, dans un langage mathé-
1250
matique à la puissance illimitée, dont ni la préadaptation miraculeuse à
l’objet, ni la cohérence interne ne semblaient poser de questions8 ».
0
:166
Cette préadaptation miraculeuse à l’objet et cette cohérence interne
ayant ainsi été bousculées, il devenait nécessaire de trouver une grille
.210
de décodage supplémentaire qui ne s’appuierait pas sur la cohérence
interne des éléments, mais qui permettrait aussi de comprendre l’objet
4.83
en s’appuyant sur les relations qu’il développe en son sein et avec l’ex-
térieur, une grille de lecture qui expliquerait un ensemble d’éléments à
0.15
travers la façon dont ils se régulent et à travers la finalité qu’ils pour-
7:16
suivent. Les fondements de l’approche systémique avaient alors vu le
jour en Occident.
Certaines pratiques ancestrales, cependant, utilisent la même approche, 0402
comme la médecine ayurvédique qui a vu le jour en Inde il y a plus de
:889
est partie de l'univers et est constitué d'un corps et d'un psychisme qui
s'inter-influencent. Ainsi, aucun organe ne peut être soigné sans être
:Insti
66
o
l.sch
4
CHAPITRE
Objectivité et subjectivité
27
2180
0
:166
P
.210
our comprendre le nouveau discours de la méthode nous proposons
au lecteur de partir du Discours de la méthode de Descartes afin de
4.83
mieux comprendre en quoi le nouveau discours de Jean-Louis Le
Moigne est complémentaire. Nous voulons ainsi montrer pourquoi
0.15
l’approche systémique complète et enrichit l’approche analytique
transposée à la conduite de projets, aux relations humaines, et au
7:16
management.
0402
:889
tique…1 »
niver
67
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
rence que le système scientifique de Newton apparaît de plus en plus
vrai. La résistance que chaque individu pourra manifester à vouloir,
2180
encore aujourd’hui, s’appuyer sur les préceptes de Descartes, plutôt
que sur ceux de Jean-Louis Le Moigne, manifeste de façon tangible l’es-
0
:166
poir de Descartes de devenir « maîtres et possesseurs de la nature ». Les
nouveaux préceptes, quant à eux, représentent la nécessité de renoncer
.210
à tout maîtriser.
4.83
L’approche systémique correspond à ce besoin de construire de
nouveaux préceptes qui nous permettent à nouveau d’élaborer des
0.15
méthodes de réflexion et d’action, face à des préceptes qui ne pouvaient
plus tout appréhender.
7:16
1.1 Les premiers préceptes 0402
Que dit le premier précepte de Descartes : « Le premier était de ne
:889
68
o
l.sch
Objectivité et subjectivité
27
La formulation du premier précepte de l’approche systémique par
2180
JeanLouis Le Moigne2 est la suivante : « Il s’agit du précepte de perti-
nence : convenir que tout objet que nous considérerons se définit par
0
:166
rapport aux intentions implicites ou explicites du modélisateur. Ne
jamais s’interdire de mettre en doute cette définition si, nos intentions
.210
se modifiant, la perception que nous avions de cet objet se modifie. »
4.83
Dans cette définition, le modélisateur est l’observateur, celui
qui décrit et observe la réalité. Nous verrons plus loin les raisons de
0.15
cette appellation, mais il faut savoir qu’un modélisateur, qu’il en soit
conscient ou non, ne décrit qu’un modèle de réalité, c’est-à-dire une
7:16
approximation qui vaut en fonction de sa place dans le système. Ainsi,
le politique, le financier, l’écologiste… sont des modélisateurs. Sans
0402
la détermination de finalités communes, ils ne peuvent bâtir que des
modèles, différents, antagonistes, voire contradictoires. Or, selon Edgar
:889
69
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
donc il est préférable d’adopter une position de repli ;
2180
––si nous n’avons pas réuni tous les éléments, nous attendrons.
0
Or comme nous l’avons vu précédemment, il est impossible de
:166
recenser tous les éléments d’un système complexe, seule la pensée
.210
systémique va permettre de faire des pas dans de nouvelles directions.
D’ailleurs Descartes lui-même nuance son approche lorsqu’il définit la
4.83
réalité comme le résultat de sa perception passée au tamis de son esprit
et de son jugement. Il développe dans sa Méditation seconde en parlant des
0.15
hommes qui passent dans la rue : « à la vue desquels je ne manque pas
de dire que je vois des hommes […] et cependant que vois-je de cette
7:16
fenêtre, sinon des chapeaux, qui peuvent couvrir des spectres […] mais
je juge que ce sont de vrais hommes et ainsi je comprends, par la seule
0402
puissance de juger qui réside en mon esprit, ce que je croyais voir de mes
yeux. »
:889
S’il n’y a jamais eu dans la science moderne l’idée que le monde est
2300
Descartes, ces règles « résident dans notre esprit » mais elles ont parfois
pris à nos yeux valeur de « vérités ». Certaines « règles » comportemen-
n:13
trouve rationnels.
e d’A
70
o
l.sch
Objectivité et subjectivité
27
il y a soif d'écoute de celui qui est sûr de lui ».
2180
Voyons maintenant en quoi le précepte de l’approche systémique
peut apporter un éclairage précieux face à ces situations.
0
:166
Au cours de nos sessions de formation nous présentons ce précepte
comme suit : l'objet ou la réalité n'existent pas en soi, ils se définissent, se
.210
construisent et évoluent en fonction de la finalité et des enjeux de celui
qui les regarde.
4.83
Utiliser l'approche systémique, c'est introduire une manière de
0.15
traiter le réel. C'est admettre que la modélisation se construit, et c'est
admettre qu'elle peut être remise en cause et continuellement remaniée.
7:16
Le contexte actuel d'incertitude, la mondialisation et la révolution des
réseaux d'information surmultiplient cet indispensable remaniement.
0402
Appliquer l'approche systémique à la conduite de projet, c'est
:889
71
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
donne des repères.
2180
Face à cette complexité, les individus et les groupes ont besoin pour
agir de repartir d’eux-mêmes, de ce qu’ils veulent et peuvent, pour rede-
0
:166
venir acteurs face aux événements interconnectés qui leur échappent.
Pour avoir des projets qui émergent d’un certain nombre d’interactions,
.210
ils doivent adopter une démarche à petits pas pour l'adapter chemin
faisant. Ils doivent prendre en compte leur entreprise et tous ses parte-
4.83
naires en y intégrant tous les facteurs nouveaux, et en s'appuyant sur
les informations fournies par leurs sous-traitants, utilisateurs, clients et
0.15
consommateurs.
7:16
Pointons ici quelques-unes des attitudes, des actions et des pensées
systémiques développées tout au long de notre ouvrage qui permettent
0402
d'avancer dans le contexte actuel : être ouvert au changement, préférer
les objectifs à la programmation détaillée, adopter une démarche à petits
:889
d’éducation. Les enfants étaient avant en lien avec leur réseau familial,
ils sont actuellement connectés à un nombre incalculable d’autres indi-
bidja
vidus, qui eux aussi ont une influence sur leur éducation, et participent à
forger leur personnalité.
e d’A
72
o
l.sch
Objectivité et subjectivité
27
Il est en effet aisé de comprendre à partir de cet exemple que la
montagne a une certaine réalité en fonction du projet de celui qui la
2180
regarde :
0
––pour l’alpiniste elle représente un enjeu, une passion ou peut-être
:166
la perspective d’une victoire ;
––pour le berger, la montagne est à la fois un lieu de travail, un lieu
.210
d’habitation et peut-être le symbole de la belle saison ;
4.83
––pour le constructeur d’autoroutes, la montagne est l’obstacle qu’il
va falloir dompter ou peut-être contourner avec toutes les difficultés
0.15
que cela représente certes, mais un bénéfice à la clé.
Lorsque des projets contradictoires entrent en collision, chaque
7:16
acteur, ou chaque groupe d’acteurs, ne peut avancer qu’en repérant
la place et les enjeux des autres acteurs. Le repli sur soi de certains 0402
pays d'Europe et du monde en est une illustration. Même si la Cop 21
:889
mement contresigné par des États aux intérêts divergents, voire anta-
goniques. Un regret, toutefois : cet événement était trop limité à la
6075
73
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
du précepte de Descartes qui ne s’applique pas à la conduite de projet
telle que nous l’entendons. Il se place sur un autre plan, apporte un
2180
autre éclairage, une autre grille de lecture pour un objectif différent.
D’ailleurs Descartes lui-même introduisait une distinction éclairante
0
:166
entre la recherche scientifique et l’observation subjective. Dans les Règles
pour la direction de l’esprit, il montre que les critères de vérité ne sont pas
.210
relatifs au réel, mais au sujet. Dans la Règle XII, il dit : « Chaque chose
doit être considérée d’une autre façon selon que l’on se réfère à l’ordre
4.83
de notre connaissance ou que l’on parle d’elle selon son existence
réelle. » Il explique par ailleurs : « […] une même eau tiède semble
0.15
chaude à une main que l’on sort de l’eau froide, froide à une main que
7:16
l’on sort de l’eau chaude […]. »
Notre parti pris de mettre ce précepte à l’usage du décideur ou du
0402
groupe de décideurs a pour objet de lui apporter, face à une réalité
devenue complexe, une vision plus ouverte qui permet de développer
:889
74
o
l.sch
Objectivité et subjectivité
il devra faire évoluer ses habitudes. Penser que les projets existent en
dehors de soi, qu'ils ne sont dictés que par les chiffres, par la réalité
économique, ou par les lois du marché, limite les possibles et prive les
acteurs de les faire évoluer. Si les marges de manœuvre diminuent, si
les informations se multiplient, la difficulté augmente. Le précepte
de Descartes agit comme un frein pour quiconque veut concevoir,
démarrer ou mettre en œuvre un projet, quelle que soit sa nature. Le
27
précepte du nouveau discours de la méthode apporte l'ouverture néces-
2180
saire qui permet d'agir. Il redonne au sujet la place d'acteur dont il a
besoin face à la « montagne » qui est devant lui.
0
:166
Il pourra adopter un autre point de vue ou, comme le suggère
JeanLouis Le Moigne, modifier ses intentions. Il lui est plus aisé de modi-
.210
fier son projet que de modifier « la réalité ». En prendre conscience est
un levier d’action. Renoncer à l’objectivité d’une situation comme grille
4.83
absolue de lecture, c’est admettre que c’est également la subjectivité de
l’observateur qui la décrit incertaine ou insécurisante. Ce renoncement
0.15
c’est aussi reconnaître qu’il se réfère à ses habitudes, à son histoire pour
7:16
la décrire. Si son histoire se modifie, il pourrait modifier ses habitudes.
Chaque sujet a souvent l’impression que les projets existent en dehors
de lui ; ils sont dictés par les chiffres, par la réalité économique ou par 0402
les lois du marché qui ne laissent aucun choix, car la seule mise en relief
:889
des éléments objectifs limite les possibles. Bien sûr ces « réalités » sur
lesquelles il est impossible de jouer existent.
2300
75
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
lités explicitables » dont parle Jean-Louis Le Moigne.
2180
Les observateurs n'ont souvent pas conscience d'appliquer un modèle
face à la réalité, leur modèle est devenu tellement habituel qu'il leur
0
est très difficile de l'identifier. En particulier face à des situations qu'ils
:166
considèrent comme extérieures à eux-mêmes et auxquelles ils confèrent
.210
parfois une certaine objectivité, car ils s'inspirent du modèle scientifique.
4.83
0.15
Renoncer à l’objectivité universelle de la science et penser que dans certaines
7:16
situations elle ne nous instruit que sur nous-mêmes, c’est accepter qu’il n’y
a pas toujours de bonnes solutions, et donc qu’il est inutile de chercher une
vérité qui n’existe pas en soi. 0402
:889
2300
76
o
l.sch
5
CHAPITRE
Regarder dedans
27
2180
ou regarder dehors
0
:166
.210
4.83
P our introduire l’approche systémique dans des sessions de forma-
0.15
tion, il est devenu classique de proposer aux participants de donner
deux descriptions d’un coquelicot ; l’une en utilisant l’approche analy-
7:16
tique, l’autre en utilisant l’approche systémique.
0402
:889
1. Microscope ou hélicoptère
2300
Afin de les aider au cours de cet exercice, nous leur remettons des
illustrations des deux approches ; la première représente un microscope
6075
77
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
Avec l’approche systémique, au lieu de diviser, il s’agira de replonger
2180
dans un plus grand tout et nous formulerons le précepte de la façon
suivante :
0
:166
Ne jamais regarder un problème, un objet, un sujet, un projet ou une
situation sans le replacer dans un fond plus large. Le considérer dans
.210
son environnement avec toutes les interactions.
4.83
Dans le Nouveau Discours de la méthode, il s’agit du précepte du globa-
lisme : « Considérer toujours l’objet à connaître par notre intelligence
0.15
comme une partie immergée et active au sein d’un plus grand tout. Le
7:16
percevoir d’abord globalement, dans sa relation fonctionnelle avec son
environnement, sans se soucier outre mesure d’établir une image fidèle
de sa structure interne, dont l’existence et l’unicité ne seront jamais 0402
tenues pour acquises. »
:889
prendre une fusée qui nous permettra d’observer la terre tout entière ?
La deuxième question importante concerne la durée d’observation. Là
e d’A
lisations que nous présentons dans les pages qui suivent ne sont que
des exemples, il ne peut bien évidemment pas exister de modélisation
larvo
78
o
l.sch
Regarder dedans ou regarder dehors
unique. Nous la décrivons telle que nous l’utilisons, dans nos sessions de
formation de conseil ou de bilan, pour aider les participants à construire
des projets professionnels au sein de leur structure.
La première difficulté qui se présente est de comprendre que le
sujet doit avoir déterminé une finalité pour bâtir un modèle limité qui
va lui être utile. La modélisation est complexe, elle ne peut être totali-
27
sante. Afin de pouvoir modéliser le coquelicot sans décrire la Terre tout
entière, chacun doit spécifier « qui il est » et « quelle est sa finalité ».
2180
S’il s’agit d’un agriculteur qui veut faire disparaître les coquelicots de
son champ, il ne va pas s’intéresser aux mêmes facteurs que s’il s’agit
0
:166
d’un écologiste qui veut, à l’inverse, protéger les coquelicots afin que les
petits-enfants de ses petitsenfants les connaissent encore.
.210
Or, la modélisation systémique – outil de choix et de prise de déci-
4.83
sion – décrit et met en scène l’intention du modélisateur, c’est-à-dire de
celui qui bâtit un modèle. Elle n’est pas descriptive d’une réalité. Être
0.15
dans la description de l’existant c’est davantage être dans l’analyse, c’est
considérer les choses dans leur existence en dehors de l’observateur qui
7:16
les décrit.
Être dans l’approche systémique, c’est considérer les éléments du 0402
système que chacun va bâtir dans leur interaction dynamique et en choi-
:889
qui veut faire disparaître les coquelicots de son champ. Il peut utiliser la
modélisation systémique, car il a déterminé une finalité. Il va à présent
6075
79
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
On voit dans cet exemple que la modélisation systémique, loin d’être
2180
figée, permet au contraire la recherche de solutions adaptées et égale-
ment de nouvelles mises en coopération car elle permet d’adapter les
0
critères d’observation en fonction des contraintes et des acteurs en
:166
présence. Cette possibilité dépend là encore des intentions des acteurs
qui s’en emparent.
.210
Répétons-le, la modélisation n’est pas descriptive, elle est intention-
4.83
nelle, elle met en scène les intentions de celui qui construit son modèle.
0.15
Transposée aux relations humaines et à l’élaboration de projets, la
modélisation est à la fois un outil puissant d’aide à la décision ainsi qu’à
7:16
l’identification des moyens pour atteindre des finalités en interaction
avec le milieu. C’est le support idéal pour traiter conjointement la fin et
les moyens. 0402
Le modélisateur choisit librement les axiomes sur lesquels il va
:889
appuyer ses inférences1. C’est-à-dire qu’il choisit les facteurs et les acteurs
2300
Nous voulons comprendre toutes les lois qui le régissent afin d’aboutir à
la connaissance scientifique exhaustive du coquelicot.
e d’A
80
o
l.sch
Regarder dedans ou regarder dehors
27
borent plus riche sera le modèle et de plus, personne ne peut bâtir son
modèle de manière intentionnelle sans avoir préalablement déterminé
2180
sa finalité. Bien sûr, il s’agit de déterminer cette finalité par rapport à un
projet, le projet du modélisateur.
0
:166
Tout individu est un modélisateur qu’il en ait conscience ou non ;
.210
c’est-à-dire tout individu porte un regard sur le monde, à travers le
filtre de ses croyances et de ses intentions. La modélisation systémique
4.83
consiste, dans le champ des relations humaines et de la conduite de
projets, à placer le modélisateur en position d’acteur. Acteur qui affine
0.15
chemin faisant la finalité du système qu’il construit pour l’aider à l’at-
teindre, en sélectionnant réalistement les facteurs sur lesquels il peut
7:16
agir et en jouant sur les éléments qui vont l’y aider de façon interactive et
dynamique.
0402
Plus chaque sujet comprend qu’il est décideur, qu’il a des choix à
:889
lisation systémique est un outil précieux pour décider et pour agir. Elle
pousse le sujet à réfléchir à sa finalité personnelle et professionnelle au
e d’A
considéré est grand et plus les acteurs sont nombreux, plus grande est la
difficulté, mais plus grand est l'enjeu.
tut U
tion complexe est une situation dont l’observateur n’a pas l’intelligibilité
complète. Cependant il peut l’appréhender, se mouvoir dans un contexte
x.com
81
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
––créativité ;
2180
––médiation ;
––concentration ;
0
:166
––stratégie et processus d'apprentissage ;
––motivation.
.210
Pour élaborer la formation des formateurs, qui animeraient les
4.83
sessions de formation des futurs apprenants, il s'est avéré indispensable
d'utiliser le même modèle pour les formateurs.
0.15
Les processus d'apprentissage des formateurs eux-mêmes et
leur histoire de vie par exemple ayant une incidence évidente, sur la
7:16
construction de la « méthode ».
Prenons un autre exemple qui se déroule dans une entreprise : 0402
Daniel est employé dans un centre de formation qui travaille avec un
:889
sur le terrain. Ils craignent des baisses de contrats, alors que les besoins
augmentent avec la conjoncture.
6075
teurs. Il pense qu’il faudrait aussi qu’ils puissent mieux faire connaître
leurs réalisations.
sitair
les autres éléments qui l’entourent et qui représentent les facteurs avec
lesquels Daniel a décidé d’entamer une interaction dynamique.
tut U
:Insti
x.com
larvo
82
o
l.sch
Regarder dedans ou regarder dehors
27
créer une dynamique permanente entre tous les facteurs. Les éléments
2180
choisis par Daniel sont les suivants :
––favoriser la mobilité des formateurs en interne mais aussi en externe ;
0
––s’appuyer davantage sur le contexte pour multiplier les prestations
:166
de coaching et les formations au changement ;
––multiplier les liens et les synergies entre la formation et les poli-
.210
tiques des ressources humaines des entreprises en prenant appui sur
4.83
les changements en cours ;
––permettre à chacun de connaître le travail des autres grâce à un
0.15
journal interne et à sa présentation aux partenaires et aux financeurs
potentiels ;
7:16
––créer des équipes tournantes de deux consultants réunissant ceux
qui travaillent sur le terrain et ceux qui travaillent au centre de 0402
formation ;
:889
l’ensemble de l’équipe ;
––identifier individuellement, en groupe et avec les utilisateurs, des
6075
Bien sûr, Daniel aurait pu trouver les mêmes idées sans connaître la
modélisation systémique. Certes, mais ce qu’il est important de rappeler,
niver
la mise en œuvre de son projet, Daniel pourra avoir une influence dyna-
misante sur l’entreprise tout entière.
x.com
larvo
83
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
en avoir. La complexité ne doit pas être abordée avec la volonté de l’ex-
2180
traire du système, mais en élaborant des représentations mentales elles-
mêmes suffisamment complexes […] pour que le système en cause nous
devienne intelligible2.»
0
:166
C’est précisément pour que les systèmes dans lesquels ils sont plongés
.210
leur deviennent intelligibles que nous proposons à nos clients de les
décrire, en utilisant la modélisation systémique comme nous l’avons ici
4.83
présentée pour Daniel.
L’apport déterminant de l’approche systémique, dans le contexte
0.15
actuel de récession, est de pousser chaque acteur ou chaque groupe
7:16
d’acteurs, c’est-à-dire chaque modélisateur, à réfléchir à sa finalité, au
sein de la complexité dans laquelle il est plongé et de lui donner les
moyens d’agir au sein de cette complexité. 0402
Daniel a, de ce fait, réalisé qu’il pouvait à son niveau poursuivre un
:889
acteurs concernés. Pour agir face à ces aléas, chacun va choisir librement
et en toute conscience les facteurs à partir desquels il pourra impulser
niver
84
o
l.sch
Regarder dedans ou regarder dehors
27
d’autres secteurs, et peut-être de découvrir d’autres fonctions et de s’y
2180
intéresser. Il crée ainsi un système de plus en plus ouvert.
S’il utilise les démarches de formation pour fédérer les salariés autour
0
:166
de projets communs et créer des synergies, prenant appui sur la stratégie
politique des services de ressources humaines, il donne un sens supplé-
.210
mentaire à la formation, il peut suggérer des formations transversales qui
vont à la fois permettre d’élaborer des projets, mais aussi de construire
4.83
avec plusieurs services les moyens de les réaliser, tout en développant des
logiques de réseaux. Élaboration qu’il pourra enrichir en y conviant ses
0.15
collaborateurs et ses clients.
7:16
La réalisation et la diffusion du journal permettra à l’équipe de
développer sa créativité autour d’un but commun. Elle favorisera
0402
la recherche de nouveaux clients en permettant à l’équipe de faire
connaître, au sein et à l’extérieur de l’organisation, ses réalisations.
:889
ration, créera une synergie entre les activités, permettra à chacun d’ac-
quérir des connaissances et des compétences nouvelles, tout en facilitant
sitair
85
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
moteur pour le développement et pour la survie du centre tout entier.
Ils acquièrent de nouvelles compétences et une nouvelle vision de leur
2180
rôle et de leur fonction, avec davantage de mordant et de réactivité, dans
un contexte général où il est demandé à chaque acteur d’être responsa-
0
:166
bilisé pour la sauvegarde de son emploi.
.210
Daniel a réfléchi aux interactions qu’il pouvait mettre en mouvement
entre son projet et des facteurs clés sur lesquels il va pouvoir prendre
4.83
appui ; à présent il peut pour l’ensemble des facteurs entre eux faire
des liens. Entre la mobilité et toutes les démarches impulsées les liens
0.15
sont évidents, il y en a beaucoup d’autres. Plus les salariés connaîtront
l’activité de l’ensemble de l’équipe plus il leur sera aisé de se remplacer
7:16
et plus ils en auront envie. Plus ils seront amenés à coopérer sur des
projets communs plus ils acquerront, par binômes ou par trinômes, les
0402
compétences des uns et des autres ; au-delà des démarches de formation
en tant que telles, Daniel a impulsé au sein de son équipe une organi-
:889
Voici relatés quelques exemples et quelques pistes qui peuvent être déve-
loppés.
sitair
acteurs.
Chacun des éléments a un effet sur les autres et réciproquement.
tut U
Nous voyons que, par cette réflexion, Daniel entraîne son équipe à
sortir d’un champ spécialisé d’activité ; il crée des ouvertures, impulse
:Insti
des réseaux, et rend chacun des membres de son équipe plus réactif et
davantage acteur de son devenir professionnel.
x.com
larvo
86
o
l.sch
6
CHAPITRE
Comportement idéal ou
27
2180
comportement intentionnel
0
:166
.210
4.83
C onsidérer le problème à résoudre comme un objet qu’il va falloir
0.15
analyser rationnellement, étape par étape, de l’élément le plus
simple au plus compliqué, afin de le décomposer de façon ordonnée et
7:16
d’en résoudre progressivement les difficultés une par une, est une méthode
demeurant encore habituelle chez de nombreux sujets.
0402
:889
ses pensées et donc induit une bonne manière de faire. Il permet à l’in-
dividu de considérer la situation qui est face à lui, en soi, indépendam-
n:13
connaître, pour monter peu à peu comme par degrés jusqu’à la connais-
sance des plus composés. »
:Insti
problèmes. Il est utile pour les sujets qui ne savent comment s’y prendre
pour affronter une situation nouvelle ou sortir d’un comportement
larvo
87
o
l.sch
Comprendre les enjeux
27
logie est la science des fins de l’homme. « Téléologique » signifie qui
constitue un rapport de finalité. Ce précepte est décrit par Jean-Louis
2180
Le Moigne de la manière suivante : « Interpréter l’objet non pas en lui-
même, mais par son comportement sans chercher à expliquer a priori ce
0
:166
comportement par quelque loi impliquée dans une éventuelle structure.
Comprendre en revanche ce comportement et les ressources qu’il mobi-
.210
lise par rapport aux projets que, librement, le modélisateur attribue à
l’objet. Tenir l’identification de ces hypothétiques projets pour un acte
4.83
rationnel de l’intelligence et convenir que leur démonstration sera bien
rarement possible. »
0.15
Tout observateur regardant une personne agir cherchera à trouver le
7:16
sens de son comportement par le projet qui le sous-tend.
0402
1.2 Exploiter ce précepte
:889
Penser que le comportement ne peut être expliqué par une loi intrin-
sèque au sujet, c’est se détacher de la pensée cartésienne, « comprendre
n:13
88
o
l.sch
Comportement idéal ou comportement intentionnel
23
teur, ce précepte va le pousser à chercher à identifier pour quel type de
projet ce comportement peut être utile, là où il aurait pu le critiquer.
4339
Il serait facile de considérer que le comportement d’un sujet fakir
0
couché sur un lit de clous est aberrant, pour un sujet ignorant qu’il s’agit
:166
d’un fakir et que son projet implique un comportement inhabituel.
.250
Ainsi l’observateur, le modélisateur selon J.L. Le Moigne, est amené à
se décentrer de sa propre grille de valeurs ou de lecture. Évitant de juger
4.77
les autres à partir de ses critères, il va plutôt chercher à comprendre en
quoi le comportement de chacun est au service de son propre projet.
0.15
7:16
0402
Chercher quel est ce projet va donner à ses yeux du sens à ce comportement.
:889
Si nous sommes cet observateur, au lieu de penser que tel individu ou tel
groupe a un comportement irrationnel parce que nous ne le comprenons pas,
2300
des croyances profondément ancrées dans son esprit. Ce n’est pas qu’il
ait pour objectif principal d’arrêter les propositions qui lui sont faites,
niver
89
o
l.sch
Comprendre les enjeux
23
tement poursuit un objectif. Cela ne suppose pas qu’il faille accepter
n’importe quel comportement, mais ceci implique qu’il faut faire la
4339
différence entre le comportement d’une personne et la valeur de cette
personne.
0
:166
En outre, penser que le comportement de toute personne est motivé
.250
par une intention positive permet, même si ce comportement paraît
difficile à accepter, de chercher quelle est cette intention et ainsi de
4.77
trouver des moyens différents d’entrer en relation avec elle. Il sera en
effet plus facile, pour tout acteur, de faire évoluer l’opinion de son
0.15
interlocuteur s’il parvient à comprendre les raisons qui motivent son
désaccord ou sa désapprobation : il entamera avec lui une relation plus
7:16
positive qui a toutes les chances de faire évoluer favorablement la situa-
tion.
0402
Face à des comportements collectifs ou interindividuels qui paraissent
:889
90
o
l.sch
Comportement idéal ou comportement intentionnel
23
conduire dans une situation donnée. Ce précepte invite chaque obser-
vateur à sortir de sa propre grille d’interprétation des comportements
4339
humains, pour tenter de décoder celle des sujets qu’il observe et avec qui
il est en relation. Lorsque ces sujets sont considérés comme composants
0
:166
d’un système, il est invité à rechercher la finalité du système tout entier
et, plus particulièrement, la façon dont chacun des éléments y contribue.
.250
Cette attitude confère à l’ensemble, comme aux parties, une intelligence
aux fins d’un équilibre.
4.77
0.15
1.3 Exploiter ce précepte
à une place d’acteur
7:16
Comprendre que tout comportement est pertinent par rapport à un
projet est un précepte que chacun peut s’appliquer à soi-même. 0402
Voyons en effet comment ce précepte peut nous être utile à une place
:889
pourra déterminer les actes, les attitudes, les actions qui seront adaptés
à son projet et qui lui permettront d’arriver à ce résultat qu’il souhaite
bidja
interlocuteur.
larvo
91
o
l.sch
Comprendre les enjeux
Il est plus fréquent de se centrer sur le message que l’on veut délivrer
indépendamment de l’effet que ce message produira sur son destina-
taire/ récepteur. L’autre option, qui s’inspire de ce conseil, consiste à se
centrer sur l’effet que produira ce message sur le destinataire en ques-
tion, et d’adapter le contenu en fonction du résultat souhaité.
23
4339
Quoi de plus naturel que de communiquer afin de produire un effet
sur son interlocuteur ? Pourtant, cette règle qui pourrait être élémen-
0
taire dans toute communication est très peu pratiquée spontanément,
:166
car l’habitude veut que l’on « dise les choses pour les dire » au lieu de
se poser la question : quel effet voudrais-je que mon message produise
.250
sur mon interlocuteur. Pourquoi ai-je l’intention de parler ? Faisons une
4.77
parenthèse pour introduire une distinction importante entre informa-
tion et communication : l’utilisation abusive des mails à multiples desti-
0.15
nataires n’est pas de la communication, mais de l’information. Il en est
parfois de même en ce qui concerne les textos à un niveau personnel.
7:16
Dès lors que l’on reste au niveau de l’information, on ne peut
prendre en considération la dimension du donné, du recevoir et du 0402
rendre, qui est une trame sous-jacente à tout système humain et qui
:889
Les managers sont eux aussi bombardés de mails sans réel échange ;
or il faut échanger : « c’est par l’expression d’opinions différentes qu’un
e d’A
sont possibles :
––il peut l’en informer ;
tut U
––le sanctionner ;
––le réprimander ;
:Insti
Ce qui est important, c’est qu’il se demande quels sont son intention
et son projet :
larvo
92
o
l.sch
Comportement idéal ou comportement intentionnel
23
Dire : « Vous ne pouvez connaître la signification de votre message
4339
que lorsque l’on vous a répondu. »
Cette phrase est une application systémique. En effet, puisque le rela-
0
:166
tionnel est très important, il va avoir un effet sur la réponse de votre
interlocuteur et la nature de cette réponse n’est autre qu’un indicateur
.250
de mesure instantané de votre message personnel. La réponse n’est
autre que le reflet de l’impact que votre message a produit.
4.77
D’une part, cette vision place la responsabilité de l’interaction entre
0.15
les mains de l’acteur ; d’autre part, elle lui donne des informations
précieuses qui lui permettront d’adapter la suite de ses messages en
7:16
fonction de l’objectif ou du but qu’il poursuit.
Imaginons que notre manager dise à son collaborateur : « Une fois 0402
de plus vous n’avez rien compris à ma demande, et décidément on ne
:889
peu de confiance réciproque. Bien que les paroles ne soient que le reflet
des attitudes des uns et des autres, elles ne sont pas toujours adaptées au
tut U
93
o
l.sch
Comprendre les enjeux
23
actions réciproques, aussi bien pour les managers que pour les collabo-
4339
rateurs, pourrait être éclairant pour chacun et les aider à mieux commu-
niquer ». Par ailleurs, dans son rôle de professeur de management, il a
0
cherché à développer des cadres autorégulateurs pour aider les mana-
:166
gers et les dirigeants à adopter des pratiques éthiques dans l'exercice
.250
de leurs fonctions de gouvernance, dans le but aussi d’améliorer toute
forme de communication.
4.77
D'autre part, Albert Bandura, psychologue et professeur à l'université
de Stanford, développe dans ses cours le concept de « déterminisme
0.15
réciproque ». « Les actions des managers et les actions des salariés
7:16
sont interdépendantes, puisque les actions qui en découlent sont réci-
proques. Leurs actions sont également influencées par l'environnement
qu'ils génèrent eux-mêmes et qui a un impact sur elles. La façon dont 0402
chacun le perçoit rétroagit sur ce même environnement et le modifie à
:889
nouveau ».
Dans une organisation où chacun concourt à un objectif commun,
2300
la deuxième option décrite plus haut apparaît être la plus adéquate, car
elle favorise un bon relationnel et vise l’amélioration du collaborateur.
6075
de chaque intervention une étape qui peut faire l’objet d’un réajuste-
ment afin de conduire au résultat souhaité. Monsieur de la Palisse dirait :
niver
« Quand on veut dire quelque chose disons ce que l’on veut dire. Que ce
soit en actes ou en paroles prendre un temps pour réfléchir éviterait à
tut U
94
o
l.sch
Comportement idéal ou comportement intentionnel
23
taires. Si l’adjoint s’écarte d’une logique de pouvoir qui pourrait bien les
4339
conduire au conflit, il se demandera comment il peut aider son direc-
teur ; ensemble, ils pourront construire l’avenir de la structure. Au lieu
0
que chacun d’entre eux campe sur ses positions, ils pourront s’entraider,
:166
donner à leur relation une dimension éthique et ainsi coopérer pour le
.250
bien des familles accueillies.
Reprenons une remarque de F. Kourilsky Belliard2 : « Là où l’ap-
4.77
proche analytique se penche sur le passé pour identifier comment
évoluer, l’approche systémique se centre sur les objectifs à atteindre. »
0.15
En l’occurrence ces deux directeurs n’ont pas de passé commun, ils ont
7:16
une histoire qui peut soit les opposer, soit les rendre complémentaires,
ce qui leur donne la possibilité de construire un futur utile à l’un comme
à l’autre. 0402
Cette capacité de se décentrer du passé et du présent pour se centrer
:889
sur un futur réussi est certainement une des clés essentielles du succès
de l’approche systémique pour faire évoluer positivement une situa-
2300
est inscrite dans l’histoire de leurs relations, car les systèmes sont dotés
de mémoire. S’ils ont souvent été déçus l’un par l’autre, il leur est diffi-
n:13
d’échec afin de cibler un futur réussi, est bien l’attitude qui va permettre
le progrès ; c’est aussi l’attitude qui va permettre le changement. Si le
manager est en formation à l’approche systémique, nous lui conseille-
sitair
pousse à cesser de dire ou de faire des choses pour les dire ou pour les
:Insti
x.com
2. Ibid.
larvo
95
o
l.sch
Comprendre les enjeux
faire, mais parce qu’elles sont utiles à leur objectif. Informer son collabo-
rateur qu’il s’est trompé n’a pas d’intérêt en soi, l’intérêt est de réfléchir
à ce qui va lui permettre de réduire ses erreurs.
En l’occurrence pour ce manager, il est utile de développer des
logiques de coopération avec son collaborateur en ayant comme fina-
lité une plus grande efficacité du mini-système qu’ils représentent à eux
23
deux. Et la réciproque à l’initiative du collaborateur est vraie.
4339
À l’inverse, une logique de pouvoir ou de supériorité pourrait pousser
chacun d’entre eux à vouloir avoir raison et ainsi à poursuivre des objec-
0
tifs différents, voire opposés qui conduiraient à l’inefficacité de leur
:166
minisystème. S’il est difficile d’imaginer que développer la concurrence
.250
entre un manager et son collaborateur a un sens, il arrive dans certaines
situations de le faire entre collègues, entre unités ou entre équipes, non
4.77
intentionnellement bien sûr, mais par l’instauration de mesures de ratios
d’efficacité. Chacun voudra prouver qu’il est aussi, voire plus, efficace
0.15
que l’autre. Pour rester le premier, il aura tendance à garder pour soi les
bonnes idées, les solutions efficaces ou les trouvailles qui permettent de
7:16
meilleurs résultats.
En outre, penser que la compétition interne dans une organisation 0402
va augmenter la productivité, c’est se priver du relationnel. La concur-
:889
rence, à l’inverse, par nature, oppose les individus entre eux et ainsi
prive l’organisation de la possibilité d’exploiter tout ce que leurs rela-
2300
groupe, d’une équipe, d’une unité, d'un site, d'une profession, d'une
branche et de son environnement. Ainsi, pour décoder le comporte-
larvo
96
o
l.sch
Comportement idéal ou comportement intentionnel
23
influencé par un sous-système individu/acteur et ainsi de suite. Le tout
4339
au sein de systèmes plus vastes qui, eux aussi, ont une influence sur l'en-
semble des sous-systèmes.
0
:166
Ce qui est vrai pour notre manager et son collaborateur, l’est d’autant
plus à l’échelle de l’entreprise dans son ensemble. Il n’est pas toujours
.250
évident dans les actes, pour un manager, d’accepter qu’une partie
de sa mission consiste à former ses collaborateurs afin de les rendre
4.77
autonomes et capables de contribuer aux objectifs de l’équipe sans
commettre d’erreurs, il l’est certainement encore moins pour le colla-
0.15
borateur d’imaginer qu’une partie de sa mission pourrait être de rendre
7:16
son manager plus compétent! Pourtant, il y a de la réciprocité dans
toute relation, c’est-à-dire un potentiel d’échange et l’un comme l’autre
peuvent s’aider mutuellement à devenir plus performant. Au regard de 0402
la finalité du système, chaque composant peut apporter sa contribution.
:889
qui la prend. Bien sûr il y a les rôles attendus et le manager occupe une
place particulière, il est à un niveau englobant. Pourtant le collabora-
niver
97
o
l.sch
Comprendre les enjeux
23
Isabelle Orgogozo3 rappelle qu’« introduire des changements dans
4339
un système – même s’ils semblent, à première vue, bénéfiques pour tous
– sans toucher à l’équilibre des interactions lui-même ne sert à rien. »
0
Si le système commençait son existence il n’en serait pas de même,
:166
cependant dans tout système existant, l’homéostasie, cette tendance
.250
à retrouver son équilibre antérieur, va pousser le système à redevenir
comme avant, c’est-à-dire à maintenir les interrelations qui préexistaient.
4.77
2.1 Agir sur les intentions des acteurs
0.15
Dans un système d’hommes en relation, c’est certainement l’inten-
7:16
tion des protagonistes qui pourra introduire des modifications au sein
de leurs relations, et c’est aussi la compréhension par chacun d’entre
eux que, pour changer leurs relations, ils font partie de ce qu’il y a à
0402
changer.
:889
Autrement dit, au sein d’un système tout le monde est concerné. Plus
2300
il s’agit de groupes constitués, plus ils ont une histoire, plus la difficulté
augmente.
6075
Pour sortir des « jeux sans fin » dans lesquels ces groupes se trouvent
enfermés, Jean Erceau propose des « prescriptions paradoxales », utili-
n:13
l’on vise A, on obtient B, son opposé. […] D’où l’idée de stratégies para-
doxales qui apportent une contribution à l’élaboration de solutions aux
problèmes complexes. »
tut U
98
o
l.sch
Comportement idéal ou comportement intentionnel
peuvent être contradictoires […]. Si on veut toutes les traiter sur le même
plan, leurs interactions introduiront de la complexité. Le management
de l’entreprise sera plus basé sur la gestion d’antagonismes que sur
l’application des choix directeurs. […] l’entreprise […] devra apprendre
à vivre la réactivité et l’innovation à tous les niveaux, chacun ne devra
plus attendre les ordres de la hiérarchie. La gestion de l’information, des
compétences et des connaissances devra être adaptée, créant une autre
culture d’entreprise faisant appel à l’intelligence collective. »
23
4339
2.2 L’intelligence collective
L’intelligence collective naîtra lorsque le système aura appris à bien
0
:166
fonctionner.
D’après Isabelle Orgogozo5 : « C’est la stratégie du défi extérieur
.250
qui détourne les belligérants de leurs défis internes. » Considérons
l’entreprise comme un système qui n’a cessé de croître en taille et en
4.77
complexité. Ce développement s’est accompagné d’un éparpillement de
0.15
l’énergie que les différents éléments du système consacraient à produire
des biens et des services. Pour y remédier, on a organisé le travail en
7:16
le parcellisant […]. Ce mode d’organisation du travail a légitimé et
renforcé les luttes internes… »
0402
La parcellisation des tâches, à l’image de la démarche analytique,
a la volonté d’isoler les facteurs et de les traiter l’un après l’autre. Elle
:889
richesse d’ensemble.
Selon Isabelle Orgogozo : « Ces luttes internes, ces conflits larvés
n:13
nication6.
:Insti
x.com
99
o
l.sch
Comprendre les enjeux
23
un message dans le jeu.7 »
4339
Ainsi, lorsqu’il y a des positions marquées entre groupes, tels par
exemple que les syndicats et la direction, la présence d’un consultant
0
:166
extérieur donne souvent une issue à ce jeu. Ce dernier pourra permettre
aux différents acteurs de sortir progressivement de leur représenta-
.250
tion actuelle de la situation afin d’entamer ensemble un projet autant
souhaité par les uns que par les autres et qui sera hors du jeu.
4.77
Le consultant devra davantage jouer un rôle de médiateur. Grâce
0.15
à la partialité multidirectionnelle, il pourra écouter et chercher à
comprendre en profondeur les loyautés qui poussent chaque protago-
7:16
niste à rester sur ses positions (cette notion est développée dans la partie
« Mettre en pratique », cas Blindex et Fort).
0402
Isabelle Orgogozo parle de « défi extérieur », lorsque le système
:889
tout entier est mis en péril par des éléments extérieurs. Les différents
composants pourront en effet dépasser leurs contradictions internes
2300
sommes pas encore là. […] Ce qui peut laisser le temps d'accomplir la
seule transformation véritable et durable qui soit : celle des mentalités.
e d’A
100
o
l.sch
Comportement idéal ou comportement intentionnel
23
4339
0
:166
.250
4.77
0.15
7:16
0402
:889
2300
6075
n:13
bidja
e d’A
sitair
niver
tut U
:Insti
x.com
larvo
101
o
l.sch
l.sch
olarvo
x.com
:Insti
tut U
niver
sitair
e d’A
bidja
n:13
6075
2300
:889
0402
7:16
0.15
4.77
.250
:166
0 4339
23
7
CHAPITRE
Importance
23
4339
des représentations
0
:166
et des relations
.250
4.77
0.15
7:16
1. Modèle partiel versus exhaustivité
Descartes souhaite, grâce à la naissance des sciences expérimen- 0402
tales, annoncer une technique qui libérera l’humanité : « Sitôt que j’eus
:889
à l’objectivité c’est, nous l’avons déjà dit, renoncer au « best one way ».
bidja
est possible d’épuiser le sujet ; si tel n’est pas le cas, différents points
de vue l’enrichissent. Cependant il est impossible d’imaginer de les
sitair
103
o
l.sch
Comprendre les enjeux
23
d’un recensement exhaustif. Il s’agit du précepte de l’agrégativité. Il est
formulé comme suit : « Convenir que toute représentation est partisane,
4339
non par oubli du modélisateur, mais délibérément. Chercher en consé-
quence quelques recettes susceptibles de guider la sélection d’agrégats
0
:166
tenus pour pertinents et exclure l’illusoire objectivité d’un recensement
exhaustif des éléments à considérer. »
.250
La sélection d’agrégats correspond au regroupement d’éléments
4.77
sélectionnés par le sujet en fonction de l’objet qui est le sien.
Dire que toute représentation est partisane, c’est renoncer à l’objec-
0.15
tivité totale de la science, sujet que nous avons traité dans notre troi-
7:16
sième chapitre. D’ailleurs l’impossibilité de mettre en équation certains
problèmes a amené les scientifiques à nuancer cette grande ambition.
En effet, ils ont réalisé que, puisque les mêmes causes ne produisaient 0402
pas toujours les mêmes effets, il devenait impossible de prédire le futur
:889
à nous-même et à l’autre, les règles du jeu que nous avons retenues pour
concevoir et construire ce modèle de la réalité perçue à l’aide duquel
sitair
nous raisonnons. »
niver
104
o
l.sch
Importance des représentations et des relations
23
C’est la particularité des situations complexes. Chercher à tout
4339
maîtriser est d’autant plus inutile qu’un seul petit phénomène extérieur
peut tout remettre en cause.
0
:166
Ce qui est vrai dans un sens est vrai dans l’autre : une petite chose
.250
peut créer de grosses améliorations : « […] la complexité est effective-
ment le tissu d’événements, actions, rétroactions, déterminations, aléas,
4.77
qui constituent notre monde phénoménal.2 »
Le quatrième précepte de l’approche systémique implique que
0.15
toute décision est imprimée par le modèle de celui qui la prend. Dans
7:16
la manière de chacun de penser le problème, de le résoudre et de
mettre en œuvre des actions, chacun imprime son modèle de manière
consciente ou non. Ainsi toute décision d’améliorer tel ou tel aspect face 0402
à toute situation ne sera que partielle et servira certains intérêts peut-être
:889
1. Albert Ducrocq, « Vivre et prévoir dans un monde de complexité et de chaos », La Retraite complémentaire, n° 118.
2. Edgar Morin, Introduction à la pensée complexe, Paris, ESF éditeur, 1990, p. 160.
larvo
105
o
l.sch
Comprendre les enjeux
23
personnelle, pour son avenir, ou stratégique pour son entreprise. Il est
impossible de maîtriser, d’anticiper des choix ou des décisions qui se
4339
prennent à un niveau mondial, par des acteurs internationaux.
0
La vision systémique permet de recentrer l’action à partir de soi, de son
:166
projet, du projet de son entreprise ou de son institution ; elle estompe les
difficultés et permet de faire les ajustements nécessaires chemin faisant.
.250
4.77
0.15
Ce précepte, nous l’avons formulé ainsi :
7:16
Face à toute situation complexe, il est illusoire de vouloir recenser objective-
ment tous les facteurs à considérer. Et le conseil que nous y adjoignons est le
0402
suivant : renoncer à tout maîtriser avant de commencer à agir. Toute avancée,
même modeste, permettra sans doute d’obtenir des informations rendant plus
:889
utile de considérer que deux personnes ayant des points de vue diffé-
rents n’aboutiraient pas aux mêmes conclusions. De cette conception
niver
106
o
l.sch
Importance des représentations et des relations
23
choisir parmi l’innombrable quantité d’informations à notre disposition,
celles qui ont une signification par rapport à notre objectif. C’est « la
4339
sélection d’agrégats tenus pour pertinents » dont parle Jean-Louis Le
Moigne dans le quatrième précepte.
0
:166
2.1 Choisir les éléments pertinents
.250
Cependant face à l’incertitude, face à l’inconnu, l’individu a
4.77
tendance à regarder tout ce qu’il ne sait pas, il a tendance à vouloir
combler ce manque au lieu de prendre en considération ce qu’il connaît
0.15
afin de s’appuyer sur ce qu’il sait pour évoluer.
7:16
Tout individu est tellement obnubilé par ce qu’il ne sait pas, qu’il omet d’ex-
ploiter les informations qui sont à sa disposition pour décider et pour agir.
0402
Le plus souvent d’ailleurs, malgré son apparent désarroi, les décisions
:889
le métier idéal compte tenu de ses compétences et de ses goûts, les évolu-
tions du marché sont telles qu’il est impossible de tout maîtriser et donc
x.com
107
o
l.sch
Comprendre les enjeux
les facteurs qui ont une incidence quel que soit le projet. Le précepte
de Descartes ne peut en aucun cas être approprié à ce genre de
questionnement.
Pourtant, la tentation est toujours grande, dans notre société
moderne, de vouloir traiter scientifiquement les problèmes qui se posent
à nous, de vouloir les traiter objectivement. Combien de fois le déci-
23
deur, à la recherche d’un plan adéquat, comme le jeune voulant choisir
un métier, et bien d’autres acteurs, se trouvent freinés pour passer à
4339
l’action, parce qu’ils n’ont pas réuni assez d’éléments qui leur permet-
traient de faire des choix. Beaucoup trop d’éléments qui s’y attachent
0
:166
dépendent de multiples facteurs qui dépassent le pays, la profession,
l’entreprise… La situation est devenue complexe, car beaucoup des
.250
paramètres qui entrent en jeu ne sont pas maîtrisables. Ils dépendent
d’éléments extérieurs, telles l’économie et la politique internationale,
4.77
sur lesquelles il leur est impossible d’avoir prise. Rester dans une vision
uniquement cartésienne de la situation agit, dans ce cas, comme un
0.15
retardateur de décision et un frein à l’action.
7:16
Il en découle pour le décideur, confronté à la complexité, ainsi
que pour les jeunes qui cherchent leur orientation professionnelle, et
0402
pour beaucoup d’individus qui doivent prendre des décisions dans le
contexte fluctuant actuel, le devoir de renoncer à vouloir tout maîtriser
:889
C’est parce que l’approche systémique est une démarche à petits pas
bidja
voir demain avec les yeux d’aujourd’hui mais voir aujourd’hui, avec les
yeux de demain » (Le Marketing de l’incertain, Kawa, 2011).
sitair
108
o
l.sch
Importance des représentations et des relations
23
que toute représentation est partisane, non par oubli du modélisateur
mais délibé-rément », c’est convenir que quiconque, en décrivant une
4339
situation, imprime son modèle. C’est accepter pour cette raison que tout
individu est un modélisateur, c’est comprendre que les modélisateurs
0
:166
sont innombrables. C’est, en outre, reconnaître, puisqu’il est impos-
sible de ne pas modéliser, que modéliser intentionnellement devient un
.250
moyen de décision et d’action.
4.77
S’il n’y a pas de chemin idéal qui conduit à un but, il y en a bien plus
d’un et tous peuvent conduire au succès. Cette constatation n’est pas
0.15
réductrice, mais multiplicatrice de solutions possibles. Sortir de la repré-
sentation cartésienne et newtonienne – telle cause produit telle consé-
7:16
quence – c’est ouvrir des milliers de possibilités et d’opportunités pour
atteindre son but.
0402
Nous ne reviendrons pas sur la modélisation systémique en tant
:889
109
o
l.sch
Comprendre les enjeux
23
parvenu à une solution par un chemin largement payé d’angoisse et
d’attente, notre investissement devient si grand que nous préférerions
4339
déformer la réalité pour la plier à notre solution plutôt que de sacri-
fier la solution. » Cette expérience confirme la théorie de l’auteur selon
0
:166
laquelle la réalité pour chaque individu n’est autre qu’une construction
mentale.
.250
Le constructivisme se définit en effet comme le processus de
4.77
construction par un sujet de ses représentations mentales, c’est-à-dire de
son modèle. C’est ainsi qu’il est défini par Jean-Louis Le Moigne et Paul
0.15
Watzlawick, comme nous l’avons vu précédemment, mais aussi par Edgar
Morin, Francisco Varela et bien d’autres.
7:16
C’est à partir des travaux de Jean Piaget que le concept est né, défi-
nissant le processus d’acquisition des connaissances individuelles, de 0402
développement de l’intelligence chez l’enfant et le développement des
:889
3. Le Seuil, 1988.
larvo
110
o
l.sch
Importance des représentations et des relations
35
Cette conception reprend le premier et le quatrième préceptes
4760
de l’approche systémique (la réalité n’existe pas en soi […] ; face à
toute situation, il est inutile de vouloir recenser objectivement tous les
0
facteurs, etc.).
:166
Pour les positivistes, au contraire, le monde répond à des lois intrin-
.250
sèques (le plus souvent linéaires : telle cause produit tel effet) et l’on
peut établir des modèles du monde grâce à l’objectivité des méthodes
4.77
scientifiques.
0.15
Avec la multiplication des incertitudes qui caractérise la conjoncture
actuelle, les épistémologies constructivistes deviennent particulièrement
7:16
adaptées pour faire face à la complexité croissante à laquelle de plus en
plus d’acteurs et d’organisations se trouvent confrontés.
0402
:889
3. La démarche constructiviste
2300
4. Jean-Louis Le Moigne, Le constructivisme (2 tomes), ESF éditeur, 1994 ; Les épistémologies constructivistes, PUF,
coll. « Que sais-je », 1995.
larvo
111
o
l.sch
Comprendre les enjeux
35
fonction des intentions et des projets des acteurs qui sont dans l’obli-
4760
gation de faire évoluer leurs décisions en fonction de l’évolution d’un
contexte où tout est en mouvement.
0
Démarche beaucoup plus adaptée, par sa dimension interactive et
:166
itérative, aux réajustements permanents qu’une démarche séquentielle
.250
et strictement planifiée, cette démarche n’implique pas la construc-
tion de la stratégie puis la planification des étapes de réalisation dans
4.77
un ordre précisément défini et imperturbable. Chaque bord précédent
permet de tirer le bord suivant, chaque pas en permet un autre.
0.15
7:16
En outre, tout comme le troisième précepte de l’approche systémique (tout
0402
comportement est pertinent par rapport à un projet), le constructivisme invite
:889
112
o
l.sch
Importance des représentations et des relations
35
des projets communs plus riches, à facettes multiples qui correspondent
4760
à ce que Jean Erceau appelle l’intelligence collective.
L’approche systémique pousse les décideurs qui s’en inspirent à asso-
0
:166
cier l’ensemble des acteurs du système aux transformations auxquelles ils
ont à faire face.
.250
Jacques Bouchaud affirme dans le n° 97 de Management France,
4.77
« une vraie transformation de l’entreprise ne peut se produire que si
les acteurs en sont les coproducteurs », et il ajoute : « lorsque le diri-
0.15
geant fait preuve d’un minimum d’anticipation, lorsqu’il a conscience
du processus de changement, il peut annoncer un cap, faire partager
7:16
une vision à moyen et long terme et laisser aux acteurs le soin de copro-
duire les solutions. Il se produit alors un changement de représentation
et de comportement des acteurs et la transformation de l’entreprise peut
0402
s’engager. »
:889
gences de l’entreprise. Elles ont montré, s’il en était besoin, à quel point
les acteurs, lorsqu’ils sont associés à la résolution des problèmes et des
6075
des éléments, selon que les acteurs concernés au même titre que les
facteurs objectifs, sont considérés par les décideurs comme des néces-
tut U
Si les besoins identitaires des acteurs ne sont pas pris en compte, certains
x.com
113
o
l.sch
Comprendre les enjeux
35
soit sa taille.
4760
0
:166
4. Transformer les contraintes en ressources
.250
L’expérience Pygmalion illustre l’impact que le pronostic d’échec
ou de réussite du maître a sur les résultats de l’élève. Les entreprises
4.77
Blindex et Fort en sont une illustration manifeste qui sera traitée dans la
partie « Mettre en pratique » de cet ouvrage.
0.15
7:16
4.1 L’importance de reconnaître les mérites
Chacun sait spontanément à quel point il est important de recon- 0402
naître les mérites, et pourtant il s’agit d’une pratique pas toujours
:889
Nagy, nous permet d’introduire auprès des dirigeants le sens des respon-
sabilités et l’engagement dont ils doivent faire preuve pour apparaître
6075
dignes de confiance aux yeux des acteurs qui dépendent de leurs choix.
n:13
114
o
l.sch
Importance des représentations et des relations
35
ont besoin pour oser agir face à l’inconnu. Soupçonner d’incompé-
tence pour réaliser des tâches nouvelles entrave la réussite ; à l’inverse,
4760
rappeler les contributions passées redonne à l’individu la confiance en
soi dont il a besoin pour se lancer dans ce futur incertain. Ne s’agit-il
0
:166
pas là également de connoter positivement « les facteurs objectifs » dont
parle Michel Joras pour avancer dans l’inconnu ? C’est-à-dire recadrer
.250
en faisant ressortir les aspects réussis et permettre ainsi à chacun de s’ap-
puyer sur les particularités, les spécificités du système, les particularités
4.77
et les spécificités que chacun des acteurs peut apporter pour trouver de
nouvelles voies de façon originale autonome et non standardisée.
0.15
Certains facteurs peuvent, selon la manière dont on les perçoit
7:16
et les aborde, être considérés comme des contraintes ou comme des
ressources. Prenons l’exemple d’un centre de recherche dont les évolu-
0402
tions se dessinent de plus en plus vers des objectifs de rentabilité. Les
chercheurs, qui sont peu rompus à la négociation commerciale, identi-
:889
one way »). Il s’agit d’exploiter les ressources du chercheur et elles sont
nombreuses, au profit du résultat recherché.
sitair
niver
tut U
:Insti
x.com
7. Pierre Michard et Arlette Yatchinovsky, « Histoire de vie : une approche managériale face au futur incertain »,
Humanisme et entreprise, n° 51.
larvo
115
o
l.sch
Comprendre les enjeux
35
en place en s’appuyant sur les caractéristiques des systèmes complexes,
4760
comme nous l’avons vu dans le chapitre 3, l’accent peut être mis sur
les interactions entre les salariés, à tous les niveaux, sur les finalités de
0
l’organisation tout entière et sur les capacités de chaque salarié à contri-
:166
buer à la correction du système. La condition est que la destination soit
.250
connue de tous et que l’autonomie laissée à chacun lui permette d’y
contribuer. De plus, la confiance nécessaire se construit aussi avec la
4.77
reconnaissance et le respect de la « zone d’autonomie » de chacun. La
confiance, la reconnaissance et la prise en considération des rythmes de
0.15
chacun sont fondamentales.
7:16
Dans son ouvrage Les paradoxes de la qualité, Isabelle Orgogozo nous
dit : « Je définirais l’approche systémique comme une forme d’observa-
tion et de description de la réalité qui s’attache aux interactions entre les 0402
éléments plutôt qu’aux éléments eux-mêmes, aux finalités du système
:889
plutôt qu’à ses causes et aux règles de fonctionnement qui lui permettent de
changer, d’évoluer, de s’autocorriger sans cesse. L’autocorrection se fait
2300
fréquentes.
Cependant, dans son article intitulé « Pour une approche systé-
n:13
116
o
l.sch
Importance des représentations et des relations
35
et les conséquences d’autre part et qu’aucun événement pris de façon
4760
indépendante ne peut expliquer l’émergence de la crise. La crise n’est
pas seulement financière, elle est alimentaire, énergétique, écologique
0
et humaine. Selon lui, la survie du système « viendra de sa capacité à
:166
muter en une réalité toute nouvelle quoique intégrant des éléments de
.250
continuité12.»
4.77
0.15
7:16
0402
:889
2300
6075
n:13
bidja
e d’A
sitair
niver
tut U
:Insti
x.com
11. Immanuel Wallerstein, Comprendre le monde. Introduction à l’analyse des systèmes monde, La découverte Poche, 2009..
12. enri Mova Sakanyi, « Pour une approche systémique de la crise », op. cit.
larvo
117
o
l.sch
l.sch
olarvo
x.com
:Insti
tut U
niver
sitair
e d’A
bidja
n:13
6075
2300
:889
0402
7:16
0.15
4.77
.250
:166
0 4760
35
8
CHAPITRE
35
4760
de l’approche systémique
0
:166
.250
4.77
L es dix commandements de l’approche systémique ont été écrits
0.15
par Joël de Rosnay dans Le macroscope1. Ils apportent des préci-
sions précieuses à tout adepte de cette approche et nous permettent
7:16
de revisiter les méandres d’une pensée riche de conseils et d’applica-
tions potentielles. Puissent-ils être sources de réflexion et sources d’ex-
périmentation à l’usage du lecteur. Les voici successivement décrits et 0402
commentés.
:889
2300
1. Conserver la variété
6075
centralisation.
e d’A
est centralisé, plus il est rigide ; plus il est structuré de façon stable,
plus il est lent dans sa réactivité face au changement. La difficulté s’ac-
x.com
119
o
l.sch
Comprendre les enjeux
35
sées à prendre des initiatives.
4760
0
:166
.250
Plus les équipes seront autonomes, plus elles seront créatives ; plus elles seront
créatives, plus les solutions proposées seront variées et nombreuses et plus
4.77
l’intelligence collective gagnera en richesse et en développement. C’est par
la décentralisation des prises de décisions que réside la possibilité de sa mise
0.15
en application.
7:16
0402
:889
sein de l’organisation.
bidja
de chaque élément
tut U
120
o
l.sch
Les dix commandements de l’approche systémique
35
productivité du système tout entier.
4760
0
:166
3. Rechercher les points d’amplification
.250
Les points d’amplification sont des points sensibles qui déclenchent
des amplifications.
4.77
L’homéostasie va pousser le système à revenir à son équilibre anté-
0.15
rieur si l’on n’agit que de façon ponctuelle ou séquentielle.
7:16
3.1 Les points d’influence conjointe
Ainsi la recherche de points ayant une influence conjointe évitera 0402
ce retour à l’équilibre antérieur. Prenons l’exemple d’une entreprise à
:889
les autres salariés qui travaillent en relation avec eux – ceux qui leur
donnent des informations ou de la matière, au même titre que ceux
bidja
121
o
l.sch
Comprendre les enjeux
35
4.1 Favoriser flexibilité et mobilité
4760
Les politiques de flexibilité et de mobilité appliquées au monde du
travail et de l’emploi, sont en quelque sorte le résultat de la prise en
0
compte de ce commandement. Les termes « gestion participative »,
:166
« implication des acteurs », « augmentation de l’autonomie et des
.250
responsabilités » en sont des signes de mise en œuvre.
La décentralisation effectuée dans l’administration française poursuit
4.77
ce même objectif : donner aux acteurs au plus près du terrain géographi-
quement ou fonctionnellement, la marge de manœuvre suffisante pour
0.15
pouvoir réagir face à des changements et pour amorcer le plus vite et le
7:16
plus justement les actions adaptées aux contextes et aux évolutions.
0402
4.2 Associer les acteurs
:889
Dans les entreprises, associer les acteurs dont les métiers évoluent à
l’élaboration des solutions qui leur permettront de posséder les compé-
2300
2. Ibid.
larvo
122
o
l.sch
Les dix commandements de l’approche systémique
35
5.1 Privilégier les aspects importants
4760
Chaque type de fonctionnement présente à la fois des côtés positifs
et des contraintes. Ainsi, une entreprise qui veut privilégier les logiques
0
de coopérations devra renoncer à une logique de rémunération trop
:166
individualisée qui risquerait de mettre, d’une manière certaine, les sala-
.250
riés en concurrence. La politique salariale sera peut-être jugée dépassée,
mais c’est elle qui évitera l’exclusion de certains salariés dont les apports
4.77
ne sont pas uniquement focalisés sur la rentabilité. La concurrence est
certes utile vis-àvis des autres entreprises, mais en interne, il est néces-
0.15
saire d’instaurer une logique d’alliance des salariés face à la concurrence
externe et au marché. Des ratios de rentabilité trop appuyés peuvent
7:16
conduire à des difficultés.
0402
5.2 Doser les zones de liberté
:889
système.
n:13
système.
e d’A
[…] Elle accroît la complexité, conduit à des niveaux plus élevés d’orga-
nisation.4 »
tut U
:Insti
x.com
3. Ibid.
4. Ibid.
larvo
123
o
l.sch
Comprendre les enjeux
35
corps. »
4760
Ainsi, plus les acteurs d’une organisation y auront un rôle particulier,
spécifique, contribuant à l’objectif commun, mais de façon différente,
0
plus l’organisation sera performante.
:166
.250
6.2 Conjuguer projets individuels et projets collectifs
4.77
« Le bilan de compétences a été identifié par l’entreprise comme
la réponse adaptée, la réponse qui va permettre à chacun de se réap-
0.15
proprier son devenir professionnel, de bâtir un projet qui prenne en
compte les possibilités de l’entreprise, les opportunités qu’elle peut
7:16
offrir, mais aussi les choix de l’individu et ses souhaits. Projet qui sera
l’aboutissement d’une recherche, d’un aller-retour entre l’individuel et
la structure, et qui émergera de la convergence des désirs, des possibi- 0402
lités personnelles et des opportunités de l’entreprise.5 » Lorsque la situa-
:889
5. Arlette Yatchinovsky et Pierre Michard, Le bilan personnel et professionnel, ESF éditeur, 1994.
6. Joël de Rosnay, Le Macroscope, op. cit.
larvo
124
o
l.sch
Les dix commandements de l’approche systémique
pourraient lui être utiles pour son évolution personnelle, et celle de l’or-
ganisation, et réciproquement son autonomie doit lui permettre de les
acquérir, et de les mettre en œuvre.
35
de l’intermotivation, de l’autostimulation et de l’interstimulation, de
4760
telle sorte que l’organisation apprenante soit garantie à l’ensemble des
éléments du système, permettra à ce système d’accepter les agressions de
0
l’environnement et d’y faire face.
:166
.250
8. Préférer les objectifs
4.77
à la programmation détaillée
0.15
« Fixation des objectifs et contrôle rigoureux, contre une program-
7:16
mation détaillée de chaque étape : c’est ce qui différencie un servoméca-
nisme d’une machine automatique à commande rigide.7 »
0402
À l’inverse de la machine à commande rigide, le servomécanisme est
capable de réagir et de s’adapter face à des situations qui n’ont pas été
:889
anticipées.
2300
tout être humain ; n’est-il pas souhaitable de créer les conditions de son
exploitation maximale dans toute organisation ? Cette capacité d’auto-
sitair
7. Ibid.
larvo
125
o
l.sch
Comprendre les enjeux
de marche. Il y a, dans tous ces principes, une mine d’or pour tout déci-
deur qui a le souci d’exploiter les ressources humaines au sein même de
l’organisation qu’il « gouverne ».
35
dividu et donne à chaque individu la possibilité de penser son fonction-
4760
nement à partir du rôle qu’il a ou qu’il peut développer au sein de son
organisation. Il en est de même au niveau des groupes. Si et seulement
0
si ce rôle n’a pas été programmé de façon rigide, l’approche systémique
:166
fournit à la structure comme à l’individu des clés pour le penser en
termes d’évolution afin de s’adapter au contexte mouvant.
.250
4.77
0.15
C’est la marge de liberté laissée à chaque niveau du système qui permet au
7:16
système tout entier de faire face aux changements qui n’ont pas été anticipés.
0402
:889
2300
qu’il faut avoir identifié et partagé. Pour cela, il faut que le porteur du
changement incarne une croyance. C’est sa propre conviction dans le
tut U
126
o
l.sch
Les dix commandements de l’approche systémique
dans des proportions très importantes. Surtout quand elles sont reprises
et amplifiées par les structures hiérarchiques des organisations ou par les
réseaux de diffusion8 ».
35
« Étant professionnellement impliquée dans de profonds changements
4760
au sein de mon entreprise, l’approche systémique m’a fait avant tout
comprendre qu’il me fallait changer moi-même pour accompagner le
0
changement. Changer de regard, de vision, sortir des représentations
:166
usuelles, ne pas nier l’approche analytique, mais ne pas s’en contenter.
L’innovation vient de notre capacité à sortir de nos certitudes et des solu-
.250
tions toutes faites. Dans des situations professionnelles parfois conflic-
tuelles, l’approche systémique m’a permis d’aider les managers à ne
4.77
pas vouloir tout maîtriser, et à développer un autre mode de pensée.
Savoir penser et traiter les problèmes dans leur globalité sans épingler
et extraire l’élément qui leur semblait être le problème. J’ai pu aider les
0.15
managers à inscrire leur action dans une finalité et ainsi à appréhender
les situations sur le terrain en prenant en compte les interactions des élé-
7:16
ments du système. Même si j’ai parfois eu du mal à faire comprendre ma
manière d’agir, j’ai pu entraîner de nombreux acteurs de l’entreprise à
oser penser autrement avec confiance. Certains ont été de remarquables 0402
accompagnateurs et le restent encore aujourd’hui.9 »
:889
2300
face au changement
Ainsi changer dans une organisation signifie changer ensemble. Il
tut U
est donc nécessaire d’attendre que l’ensemble des acteurs soit prêt.
:Insti
x.com
8. Ibid.
9. Selon un responsable de la gestion des carrières d’une grande entreprise de services.
10. Ibid.
larvo
127
o
l.sch
Comprendre les enjeux
35
Ce titre présuppose que face au changement, celui qui n’a pas le
4760
temps nécessaire sera en difficulté. La question que cela soulève est :
comment évaluer le temps nécessaire afin de respecter l’individu qui se
0
trouve confronté à la nécessité de changer ? Ne pas prendre le temps
:166
nécessaire, c’est négliger la souffrance que le changement peut entraîner
.250
pour chaque individu. Il est nécessaire de mettre en place les conditions
pour « qu’accompagner » le changement soit aussi « aller au-delà » de
4.77
ce que le porteur du projet avait pu imaginer. La cible visée a pu se
déplacer dans l’intervalle temps. C’est pour cela qu’il faut continuer à
0.15
porter le sens et permettre aux acteurs de s’approprier leur nouvel envi-
ronnement.
7:16
La motivation du salarié à changer est certainement ce qui prend le
plus de temps, mais sans elle la réussite du changement est peu probable. 0402
L’actuelle nécessité d’adaptation aux lois dictées par le marché
:889
tante qui augmente aux yeux de ceux qui les subissent, l’impression
d’être « ballottés », sans réel fondement.
bidja
11. Pierre Michard et Arlette Yatchinovsky, Humanisme et entreprise, Cahiers du centre d’études et de recherches,
n° 224, août 1997.
larvo
128
o
l.sch
Les dix commandements de l’approche systémique
35
contributions est ce qui autorise un sujet et ce qui le justifie dans des
4760
engagements nouveaux, que ce soit dans sa vie personnelle ou dans sa
vie professionnelle. N’identifier l’être humain que par ses performances,
0
ses compétences, c’est toujours le réduire au présent, au contractuel, au
:166
marché, or la valeur d’un être humain ne se mesure pas uniquement à
.250
ce dont il est capable tout de suite ici et maintenant, elle s’impute sur un
futur incertain qui lui donne l’occasion de s’engager.12 »
4.77
Ainsi la durée et la fiabilité des relations du salarié sont ce qui permet
la confiance et la possibilité d’engagement. L’éthique relationnelle est
0.15
ce qui permet de façon réciproque le respect des droits et des devoirs
7:16
du salarié et de son entreprise. La non prise en compte de ces facteurs
multiplie les risques d’exclusion et la fragilisaion du salarié.
0402
:889
2300
d’un individu empêtré, plié en deux dans une situation complexe. La coopéra-
tion interindividuelle ou intergroupale ne peut être instituée d’en haut, faute de
n:13
12. Ibid.
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0402
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0.15
4.77
.250
:166
0 4760
35
9
CHAPITRE
Pour changer,
35
4760
changeons notre relationnel
0
:166
.250
4.77
1. Entrer en relation avec le monde différemment
0.15
pour voir le monde différemment
7:16
Pour le systémicien, les perceptions de chaque acteur face au monde
et les représentations qui en découlent, revêtent une certaine réalité. 0402
Chaque acteur observant une chose a un certain point de vue. L’intérêt
:889
qui l’a produite et avec ce sur quoi elle a des effets, c’est-à-dire dans son
contexte.
tut U
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131
o
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Comprendre les enjeux
35
thérapeute familial cherchera ce que cela induit entre le père et la mère,
4760
entre le fils et la mère, entre la grand-mère et la mère et entre tous les
membres de la famille.
0
:166
Prenons un autre exemple : celui d’un enfant qui se réveille toutes les
nuits.
.250
À chaque fois, il s’agite afin que sa mère se lève. Lorsque la mère se lève,
4.77
le père se réveille. Après un temps d’agitation générale dans la mai-
son, le fils et la mère se rendorment, mais le père reste éveillé. Chaque
0.15
matin, il est fatigué et déclare qu’il n’est pas suffisamment en forme pour
chercher un nouveau travail dans une autre ville. Le thérapeute familial
systémicien ne considérera pas le symptôme du mauvais sommeil sans
7:16
prendre en compte ce qu’il produit au sein de la famille et quelle est
son utilité dans la dynamique familiale. Il fera des hypothèses sur la fonc-
tion du réveil de l’enfant préservant une homéostasie de la famille. Il se 0402
demandera qui des deux parents ne souhaite pas déménager, afin de
comprendre qui l’enfant protège par son attitude.
:889
Cet exemple peut être l’occasion d’un petit rappel : tout comportement
2300
est pertinent par rapport à un projet. Cet enfant a un projet, quel est-il ?
L’hypothèse du systémicien basée sur l’homéostasie mettra en lumière
6075
nétrangère (cet exemple fait l’objet d’un exercice dans la partie « Mettre
en pratique »). Le service est débordé, les dossiers prennent du retard ;
certains hiérarchiques et collaborateurs ne savent plus où donner de
tut U
132
o
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Pour changer, changeons notre relationnel
01
de fonctionner comme ils le font et que tous leurs comportements sont
6374
utiles. Leurs comportements sont autant de façons de communiquer! Il
se posera la question des enjeux relationnels qui se cachent derrière ce
0
problème apparent de débordement.
:166
Le service a pour mission de répondre à des demandes variées émanant
de structures différentes, quelquefois politiques, parfois techniques,
.210
mais toujours en lien avec l’État. Déterminer par avance les priorités
relève de la gageure, voire du manque de diplomatie. Le chef de ser-
4.83
vice a amené ses collaborateurs à répondre subtilement à toutes les
demandes dans un ordre adapté aux critères de chacun. Déterminer cet
ordre de façon officielle et rigide ne serait pas « diplomatique ». Voulant
0.15
maintenir les bonnes relations avec l’ensemble des partenaires étran-
gers, chaque salarié fait au mieux en appliquant ses propres critères,
7:16
conscient de représenter son pays. De plus, cette non-directivité permet
à chacun de choisir plus spécifiquement ses domaines d’intervention en
fonction de ses goûts, de ses choix, et de ses compétences. Ainsi, dans 0402
cette situation, les dossiers urgents sont toujours traités et la hiérarchisa-
tion des priorités se fait assez bien sans qu’il soit nécessaire de les définir
:889
des ressources ainsi que la mise en lumière de pratiques évitant de faire cer-
taines tâches en double.
sitair
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x.com
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133
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Comprendre les enjeux
01
et l’ensemble du système est géré autour de cette idée centrale. Les
6374
rituels mettent en scène les activités des protagonistes, il s’agit souvent
de moments d’échange au cours desquels chacun ne peut que constater
0
qu’il y a des raisons de croire au mythe. Ces occasions partagées
:166
renforcent le mythe.
.210
2.1 Des principes difficiles à bouger
4.83
Prenons l’exemple d’une école de puériculture d’une ville de
province. Dans cette école, il y a une bonne manière de former les puéri-
0.15
cultrices et une seule. L’institution et ses représentants détiennent le
7:16
savoir. Toute proposition extérieure est suspecte. Rien ni personne ne
peut remettre en cause les idées fondatrices qui ont présidé à sa nais-
sance et à son développement. 0402
Toutes les règles de l’institution découlent de ces principes qui se
:889
134
o
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Pour changer, changeons notre relationnel
01
et les hôpitaux de la région ont commencé à préférer embaucher de
jeunes professionnelles issues d’autres écoles de la région, allant jusqu’à
6374
écarter ostensiblement les puéricultrices qui avaient étés diplômées par
cette école.
0
:166
Le rôle de la puéricultrice était défini de façon si rigide dans sa rela-
.210
tion avec les mères pendant le séjour à la maternité qu’il ne laissait que
peu de place à l’initiative de la mère. Beaucoup de mères se sont plaintes
4.83
du rôle qui leur était attribué par la puéricultrice. Les seuls moments où
les mères pouvaient réellement tenir leur bébé dans leurs bras corres-
0.15
pondaient aux temps de repas. Les puéricultrices sortant de l’école
faisaient respecter ces règles strictes avec beaucoup de zèle, tant et si
7:16
bien que beaucoup de mères se sentaient dépossédées.
L’école a dû affronter la crise. Il y a eu un mouvement important à 0402
l’intérieur de l’école. De parfaites professionnelles du soin à l’enfant
:889
règles ont évolué mais le mythe demeure, c’est toujours l’école qui
détient le savoir. Cependant, au sein de ce savoir, la relation entre les
6075
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0.15
4.83
.210
:166
0 6374
01
10
CHAPITRE
L’approche contextuelle
01
6374
facilite le changement
0
:166
pour les salariés
.210
4.83
0.15
7:16
1. Une nouvelle lecture des relations
dans l’entreprise 0402
« L'espèce humaine est un témoin silencieux
:889
Nagy nous montre le chemin pour l’utiliser comme levier d’action face
à des situations difficiles » (Mieux vivre le changement, ESF éditeur, 2004).
e d’A
À l’heure où « le don » fait son entrée dans les entreprises il nous est
sitair
137
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
le souhaitent plus. […] De notre point de vue, l’implication dans la
relation salariale relève du don, comme de ses excès. […] Le don reste
6374
souvent analysé comme la contribution et le contre-don comme la réci-
proque « matérielle » (rémunération, promotion). La relation salariale
0
:166
de type « gagnant/gagnant » peut s’avérer rassurante pour qui attend
de l’individu une implication rationnelle et raisonnée dans le contexte
.210
actuel fait d’incertitude et de changement. Pour autant, est-elle solide ?
Juste ? Ou tout simplement tenable ? »1.
4.83
En effet comme le souligne Lætitia Pihel, le contexte actuel fait d’in-
0.15
certitude et de changement complique la donne. L’implication ration-
nelle et raisonnée paraît peu probable lorsque les salariés perdent pied.
7:16
Lætitia Pihel nous montre que l’entreprise a perdu de sa crédibilité et
qu’une distance et une méfiance se sont installées dans sa relation avec
0402
le salarié. Elle introduit la théorie du « don » et du « contre-don » de
Marcel Mauss pour analyser cette relation.
:889
2300
1. Laetitia Pihel, « Don et contre-don pour éclairer la crise de la relation salariale », Revue internationale de psychoso-
ciologie, 2010/40 (volume XVI), p. 55-72.
larvo
138
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L’approche contextuelle facilite le changement pour les salariés
01
possibilité offerte à chacun d’entrevoir sa contribution future est indis-
pensable pour entrer positivement dans le changement. En outre, pour
6374
pouvoir donner, il faut qu’il soit dans une relation de confiance avec
l’entreprise à qui il donne. Si cette confiance est ébranlée – ce qui est
0
:166
souvent le cas dans les circonstances actuelles – le sujet ne veut plus s’in-
vestir ; il ne peut plus donner dans cette relation où il a été trahi.
.210
4.83
1.3 Don et paradoxe
Marcel Mauss dans son Essai sur le don (1923-1924), évoque la triple
0.15
obligation « donner, recevoir, rendre ». Pour cet auteur, cette obliga-
7:16
tion induit une injonction : « on n’a pas le droit de refuser un don ; agir
ainsi, c’est manifester qu’on craint d’avoir à rendre, c’est craindre d’être
«aplati», tant qu’on n’a pas rendu. […] L’obligation de rendre digne- 0402
ment est impérative ». Le don est donc paradoxal ; en apparence libre
:889
2. L’intégration sociale
bidja
qui heurte des logiques managériales trop sensibles aux logiques contri-
bution/rétribution. »2
sitair
niver
que les suicides, est moins visible que ces derniers, mais infiniment plus
:Insti
x.com
2. Norbert Alter, « Don, ingratitude et management, suicide et désengagement au travail », Revue française de gestion,
2001/2 - n° 211, p. 47-61.
larvo
139
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
vidu va dépendre sa tentation de se donner la mort ou non. Durkheim
explique que, pour s’intégrer socialement, l’individu a besoin d’interac-
6374
tions régulières avec les autres individus, ce qui le conduit à partager,
d’une part, des sentiments et des valeurs et, d’autre part, des règles de
0
:166
vie commune qui ont une influence sur son comportement. Il souligne
déjà que l’intégration sociale est en particulier développée au travail
.210
et au sein des corporations de métiers. Cet éclairage est précieux pour
mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans les entreprises.
4.83
Lorsque les interactions positives entre les salariés s’appauvrissent, appa-
raît, selon les termes de Durkheim, un déficit d’intégration sociale.
0.15
Alors que la notion de métier et de corporation se délite et que
7:16
l’individualisme devient roi, ce déficit d’intégration sociale augmente
d’autant plus que le contrat de travail qui lie le salarié à son employeur
0402
sous-tend ce que nous appelons en approche contextuelle « un déficit de
réciprocité ». Lorsque c’est le cas, la confiance réciproque qui, au-delà
:889
n'est plus à même d'éclairer les salariés quant à leur avenir. Le contrat
éthique s'effrite. Le salarié a l'impression d'avoir été floué et d'avoir
x.com
140
o
l.sch
L’approche contextuelle facilite le changement pour les salariés
de survie pour ceux qui le peuvent. Lorsque les salariés sont trop impli-
qués, le fait de ne plus arriver à faire face à cette immédiateté et à ces
résultats mesurables génère des burn-out, voire des suicides.
Les salariés ne peuvent plus donner dans le temps, car le risque que
le retour soit perdu au gré d’une réorganisation ou de la flexibilité
contraignante implique pour eux une trahison de la part de l’institution.
01
L’aptitude à réagir en harmonie avec les autres membres du groupe,
6374
qu’il s’agisse des besoins interindividuels ou du groupe tout entier, ne
peut s’exercer que lorsque des initiatives peuvent être développées par
0
des salariés invités à mettre leurs compétences à la disposition de l’entre-
:166
prise et lorsqu’ils peuvent être reconnus pour l’avoir fait.
.210
Pourtant, il est frappant de constater dans tout système, les logiques
de coopération et d’entraide mobilisables par les salariés pour réussir
4.83
ensemble à surmonter des crises. Ces ressources sont perdues lorsque
les politiques mises en place détruisent la solidarité et n’offrent aucune
0.15
perspective de retour.
7:16
« Les entreprises contemporaines se caractérisent en premier lieu par
le mouvement, résultat d'un flux permanent d'innovations produisant à
la fois engagement et lassitude, remise en ordre et déviance. Cette expé- 0402
rience bouleverse les cadres sociaux convenus et amène les acteurs à se
:889
il fait « ce pour quoi il est payé ». S’il a donné plus qu’il n’a reçu, il se
sent trahi. Le désinvestissement constitue la porte de sortie. S’il ne le
tut U
141
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Comprendre les enjeux
01
échanger, plus ils peuvent s’aider, se compléter, plus ils sont efficaces
6374
et plus ils sont motivés. Plus ils sont motivés, plus ils seront impliqués et
plus ils seront impliqués, plus ils auront envie de prendre des responsabi-
0
lités » (Arlette Yatchinovsky, Mieux vivre le changement, ESF éditeur, 2004).
:166
.210
Prenons un exemple qui s’est déroulé
dans une grande entreprise
4.83
0.15
Le contexte est l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence pour les
particuliers.
7:16
Deux ans avant cette ouverture, création d’une structure-projet chargée de
définir, de préparer et de négocier la cible organisationnelle. C’est une struc-
ture qui va venir se greffer sur la direction commerciale d’alors qui continue de 0402
fonctionner en parallèle.
:889
142
o
l.sch
L’approche contextuelle facilite le changement pour les salariés
– je leur ai montré que contribuer au projet ne remettait pas en cause leur
légitimité auprès de leurs responsables d’alors, mais au contraire la renfor-
çait, car la réussite du projet serait la réussite de tous.
Plutôt que deux structures en confrontation, je me suis attaché à faire vivre un
système global en mouvement, où chacun avait besoin de l’autre pour avancer
et où chacun était à son tour contributeur.
Après une période de tâtonnement, j’ai eu autour de moi des acteurs engagés,
01
enthousiastes et qui ont consacré une grande partie de leur énergie à la réus-
6374
site du projet, trouvant dans les relations établies ce qui leur manquait parfois
dans leur quotidien :
0
:166
– du partage,
– de la reconnaissance,
.210
– du respect,
4.83
– un sens à leur action.
Témoignage recueilli auprès d’un DRH de chez Engie,
0.15
stagiaire assidu pendant de nombreuses années
à nos cycles de formation.
7:16
0402
Dans cet exemple, la prise en compte du contexte rendu difficile par
:889
des différents acteurs et des effets qu’elles ont entraînés lui a permis de
comprendre et d’anticiper leurs comportements.
bidja
systémique que l’on trouve les ressources dont l’entreprise a besoin pour
se réhumaniser.
sitair
niver
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Comprendre les enjeux
01
quand il s’agit d’un acte routinier.
6374
4. Mon travail implique à tout moment que je me préoccupe des consé-
quences de mes actes.
0
:166
5. Lors de chaque acte professionnel, je représente l’image de marque de
l’entreprise.
.210
6. J’accepte volontiers de demander conseil aux plus anciens que moi dans
la fonction.
4.83
7. Lorsqu’un collègue m’aide, je lui suis facilement reconnaissant.
8. Je me sens partie prenante des actions qui engagent l’entreprise.
0.15
9. Au cours de toutes les actions, je me préoccupe de mes collègues.
7:16
10. Mes collègues font volontiers équipe avec moi.
11. Lors d’une réunion de travail, je donne mon avis en toute confiance.
12. Lors d’une formation, si je ne comprends pas bien, je sais que je peux 0402
compter sur un collègue pour m’expliquer.
:889
14. Lorsque je fais équipe avec un collègue, je sais que je peux compter sur
lui en cas de problème.
6075
15. Si un collègue donne une bonne idée, je veille à ce qu’il soit reconnu
comme son auteur.
n:13
de l’entreprise.
19. Si je suis absent, je sais que je peux compter sur les autres pour me rem-
sitair
placer.
20. Les collègues font fréquemment appel à moi pour leur rendre service.
niver
sion particulière.
25. Lorsque j’ai des difficultés, les autres m’aident volontiers.
larvo
144
o
l.sch
L’approche contextuelle facilite le changement pour les salariés
26. Je suis souvent sollicité par mes collègues pour participer à des travaux
de groupe.
27. Le développement de l’entreprise fait partie de mes préoccupations.
28. Lorsqu’un spécialiste donne son avis, je l’écoute avec attention.
29. Si un collègue m’a aidé à réaliser une tâche, je fais en sorte que ça se
sache.
01
Les facteurs d’une bonne communication éthique/relationnelle sont les suivants :
6374
– la confiance que j’ai envers les autres ;
0
– la confiance que les autres ont en moi ;
:166
– le sens des responsabilités ;
.210
– la volonté d’engagement ;
– la capacité de reconnaissance.
4.83
Répondez à chacune des questions à titre personnel. Tentez, dans un second
0.15
temps, de réfléchir à quel facteur cette question se rapporte.
7:16
0402
:889
2300
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n:13
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0.15
4.83
.210
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0 6374
01
11
CHAPITRE
01
6374
organisationnelles
0
:166
et managériales
.210
4.83
0.15
7:16
1. La nécessité d’aborder différemment
le monde du travail et les organisations 0402
La vague déferlante des nouvelles technologies de l’information et
:889
Toutes ces innovations ont des fondements, des valeurs et des prin-
cipes qui se ressemblent. D’une part, Camila Amaya-Castro nous dit :
tut U
147
o
l.sch
Comprendre les enjeux
01
et portent les mêmes principes ou valeurs » (Devenir une entreprise agile,
2017).
6374
0
:166
2. Pour l’ensemble de ces méthodes,
.210
une philosophie qui est celle de l’approche systémique
4.83
En voici les principes :
––Faire participer tous les acteurs concernés par le projet
0.15
––Motiver
7:16
––Valoriser les individus et leurs interactions
––Prendre une posture managériale qui favorise la confiance et le
soutien 0402
––S’ouvrir au changement
:889
––Penser autrement
2300
––Améliorer en continu
––Innover par la collaboration
e d’A
––Pratiquer la pluridisciplinarité
––S’appuyer sur une logique de cocréation
x.com
148
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Les nouvelles pratiques organisationnelles et managériales
01
nication a transformé notre société et son modèle économique. Il a
amplifié la complexité, l’interdépendance et donc l’incertitude. Il en
6374
résulte pour le système entreprise une augmentation de la complexité
due à l’augmentation du nombre d’éléments et du nombre de
0
:166
connexions entre eux. « L’entreprise n’est pas une entité isolée, elle
fait partie d’un écosystème. Quand nous regardons l’entité “entreprise”
.210
nous nous posons rarement assez la question du rôle qu’elle peut jouer
par rapport à ses interlocuteurs au sens large, comme ses clients, voisins
4.83
et autres groupes concernés. Si nous comprenons l’importance formelle
des parties prenantes, il est bien moins clair de comprendre de quelle
0.15
façon l’entreprise peut interagir en tant qu’organisme et quels impacts
7:16
et quels bénéfices elle peut obtenir de cette interaction » (Camila
Amaya-Castro).
0402
La mondialisation augmentant, le nombre d’acteurs qui gravitent
autour de l’entreprise augmente.
:889
leurs interactions plus que les processus et les outils, des logiciels opéra-
tionnels plus qu’une documentation exhaustive, la collaboration avec les
x.com
149
o
l.sch
Comprendre les enjeux
Ce texte, qui décrit les valeurs de l’agilité ainsi que ses principes sous-
jacents, servira de fondement à l’application de l’agilité dans l’entreprise
et sera étendu à tous les domaines d’activité
Pratiquer l’agilité dans l’entreprise, c’est adopter un certain nombre de
méthodes de pratiques et d’outils, dont nous allons parler dans les pages
qui suivent, mais c’est surtout changer d’état d’esprit et mettre en place
01
une organisation et une posture managériale radicalement différentes.
Comme nous l’avons vu avec l’approche systémique, il est nécessaire
6374
d’adopter un nouveau paradigme, ce qui équivaut à changer de repères.
0
Voici la définition donnée par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte :
:166
« L’entreprise Agile est une entreprise qui apporte des solutions
.210
concrètes et personnalisées à ses clients, qui coopère pour améliorer sa
compétitivité, qui s’organise pour maîtriser le changement et l’incerti-
4.83
tude et, enfin, qui se nourrit de la richesse de ses collaborateurs et de
son patrimoine informationnel ».
0.15
Pour devenir agile, l’entreprise doit être capable, en fonction des
7:16
succès et des échecs de ses produits, de les reconcevoir rapidement et
efficacement. Pour ce faire, elle doit être le plus flexible possible et
cesser de faire un certain nombre de tâches qui alourdissent l’activité et 0402
n’ont pas ou peu de valeur ajoutée.
:889
150
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l.sch
Les nouvelles pratiques organisationnelles et managériales
3.2 Scrum
Scrum signifie méthode Agile de gestion de projet, et définit un cadre
méthodologique pour mettre en œuvre le projet. Il s’agit d’une grille
dont l’usage est gratuit, qui donne une vision du service ou du produit à
réaliser, et qui permet l’élimination des éléments à faible valeur ajoutée.
C’est aussi le nom usuel qui est donné à la réunion journalière de
01
15 minutes qui réunit l’ensemble des acteurs concernés pour faire le
6374
point sur le projet.
0
:166
3.3 La méthode Kanban
Cette appellation recouvre une méthode de production industrielle
.210
qui consiste à ne fabriquer que les quantités commandées.
4.83
Le Kanban (mot d’origine japonaise signifiant « petite carte ») est un
signal visuel qui sert à déclencher une action. Dotée d’un numéro, cette
0.15
petite carte permet une gestion optimale des stocks.
7:16
Le Kanban est un système de production juste à temps (just in time) ;
il a été créé en 1962 pour améliorer le système de production de Toyota
0402
C’est une forme d’organisation du travail et de management de
:889
rise.
:Insti
151
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l.sch
Comprendre les enjeux
01
Le Lean management signifie gestion allégée. Il qualifie une
6374
méthode de gestion dont l’objectif est d’éviter les gaspillages et de favo-
riser l’amélioration permanente
0
:166
C’est une approche culturelle cherchant à atteindre la perfection.
Chez Toyota, chaque employé propose en moyenne une amélioration
.210
par an. Ce qui a pour résultat l’introduction d’une multitude de petits
4.83
changements.
Appliquer le Lean management c’est innover par la collaboration.
0.15
Le Lean startup est une méthode « maigre » destinée au démarrage
7:16
d’une activité ou au lancement d’un produit. C’est aussi un processus
d’innovation continue, considéré comme une méthodologie dont l’idée
dominante est la réduction des cycles, la vérification des progrès et l’in- 0402
terrogation des utilisateurs, pour la satisfaction des consommateurs. Le
:889
Initialement créé pour le digital, il est actuellement utilisé dans tous les
domaines
x.com
larvo
152
o
l.sch
Les nouvelles pratiques organisationnelles et managériales
01
interne, instaure une communication entre les équipes et favorise la
6374
pluridisciplinarité.
Le Design thinking apparaît comme un jeu qui favorise la créativité
0
:166
et la participation ; il permet de concevoir autrement des stratégies de
fabrication et/ou de transformation.
.210
Il utilise l’approche systémique pour appréhender l’expérience de
4.83
l’utilisateur et propose de passer d’un paradigme centré sur le produit à
un paradigme centré sur l’utilisateur.
0.15
Le Design thinking part de la pratique qui est modélisée dans un
7:16
second temps, puis théorisée - et non l’inverse. Il s’applique aussi à la
création de services.
Les principes de la culture Design thinking sont les suivants : 0402
––Rester centré sur l’humain en privilégiant les relations et les interac-
:889
tions ;
2300
des groupes de personnes qui se sont souvent connues dans des espaces
virtuels et qui décident de se retrouver dans la réalité, afin de mettre en
larvo
153
o
l.sch
Comprendre les enjeux
commun leurs idées et fabriquer de vrais objets. Une charte décrit les
fablabs comme un réseau mondial de laboratoires locaux, qui rendent
possible l’invention, en donnant aux individus accès à des outils de fabri-
cation numérique.
« Fablabs tour d’horizon » est un document disponible en ligne qui
décrit avec précision les types de fablabs existants, leur organisation,
01
leur structure, ce qu’on y trouve comme équipement et les services qui
y sont offerts. Les fablabs permettent de consulter la documentation
6374
relative aux projets qui y sont réalisés et à leur typologie. Ils mettent à
disposition des équipements de sécurité et proposent des matériaux à
0
:166
façonner. La documentation donne accès au prototypage pour tester les
concepts, pour produire des objets en petites séries, des pièces uniques
.210
et même des œuvres d’art. Les fablabs ne sont pas seulement des espaces
de formation et de collaboration, ce sont aussi des outils de démocratisa-
4.83
tion. Ils permettent aussi des expérimentations en termes de développe-
ment durable.
0.15
7:16
3.7 Fab Academy
Fab Academy est un modèle éducatif. C’est un programme distribué 0402
d’apprentissage de la fabrication numérique « How to make (Almost)
:889
Anything » concocté par Neil Gershenfeld au Center For Bits and Atoms
du MIT. Neil Gershenfeld est le fondateur du premier fablab au MIT et
2300
plus il évoluera dans des directions quelques fois imprévues. Une des
raisons exprimées par Philippe Cahen qui rend la prospective difficile,
larvo
154
o
l.sch
Les nouvelles pratiques organisationnelles et managériales
07
7347
La philosophie de l’open source, née dans les années 2000, a révolu-
tionné la programmation.
0
:166
Un logiciel open source est un programme informatique qui permet
à quiconque de lire, de modifier ou de redistribuer le logiciel. Il est
.210
basé sur un modèle de développement collaboratif : de nombreux déve-
loppeurs, dans le monde entier, peuvent participer à la création, à l’évo-
4.83
lution et à l’amélioration du programme. Un logiciel open source est un
programme informatique qui permet à quiconque de lire, modifier ou
0.15
redistribuer ce logiciel.
7:16
L’intérêt particulier de cette méthode est qu’elle permet la concep-
tion et le développement des logiciels par des chercheurs/développeurs,
mais aussi par des communautés d’utilisateurs. 0402
:889
bâtir des bases partagées qui s’enrichissent les unes les autres.
sitair
155
o
l.sch
Comprendre les enjeux
07
kit à télécharger, qui illustre bien ce qu’est un logiciel gratuit et téléchar-
geable. Il est soutenu par une fondation, il n’y a pas d’argent qui circule
7347
et pourtant chacun peut construire sa maison en l’utilisant. Wikihouse,
propose des plans de maisons et mobiliers accessibles à tous.
0
:166
« L’avenir de l’open source est radieux. Nous sommes sur le point
.210
de voir émerger une nouvelle vague d’innovation qui émergera car l’in-
formation est en train de s’émanciper des objets physiques grâce à l’in-
4.83
ternet des objets » (Jim Whitehurst, dirigeant de Red Hat).
0.15
4. Autres applications s’appuyant
7:16
sur l’approche systémique
0402
4.1 L’économie circulaire
:889
10 ans d’une île sans futur pour ses habitants à une île autonome en
énergie, en eau potable, avec une économie dynamique et très nova-
e d’A
156
o
l.sch
Les nouvelles pratiques organisationnelles et managériales
4.2 La permaculture
La permaculture, qui signifie culture de la permanence, est une
07
méthode systémique et globale qui vise à concevoir des systèmes en s’ins-
7347
pirant de l’écologie naturelle.
C’est un mode d’action qui prend en considération la biodiversité de
0
chaque écosystème.
:166
D’abord appliquée à l’habitat humain et aux systèmes agricoles,
.210
elle peut être appliquée à n’importe quel système. L’objectif est de
permettre à des individus de concevoir leur propre environnement.
4.83
« La permaculture offre aujourd’hui le cadre le mieux étayé
0.15
permettant de penser et de concevoir cette économie de modération
et de sobriété volontaires qui, seule, sera authentiquement circulaire »
7:16
(conclusion présentée par Christian Arnsperger et Dominique Bourg
dans leur article « Permaculture et économie circulaire » du 18 août
2017).
0402
:889
157
o
l.sch
l.sch
olarvo
x.com
:Insti
tut U
niver
sitair
e d’A
bidja
n:13
6075
2300
:889
0402
7:16
0.15
4.83
.210
:166
0 7347
07
Conclusion
07
7347
0
:166
.210
Notre objectif tout au long de cet ouvrage n’a pas été de prouver que
l’approche systémique est la bonne démarche, mais plutôt de donner au
4.83
lecteur l’envie et la possibilité de se l’approprier.
0.15
Nous nous sommes efforcés de montrer que, dans le cadre de son
application, chaque individu peut initier des changements dans sa vie
7:16
personnelle et professionnelle et trouver des moyens d’agir face à la
complexité du monde actuel, dans un contexte mouvant plein d’incer-
titudes. 0402
L’approche systémique des situations met en lumière les repré-
:889
tout expliquer. C’est une démarche qui reste à l’initiative des décideurs
et des acteurs qui choisissent librement de s’en emparer. Ils peuvent
tut U
159
o
l.sch
Comprendre les enjeux
07
7347
0
:166
.210
4.83
0.15
7:16
0402
:889
2300
6075
n:13
bidja
e d’A
sitair
niver
tut U
:Insti
x.com
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160
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olarvo
x.com
:Insti
tut U
niver
sitair
e d’A
bidja
n:13
Deuxième partie
6075
2300
:889
0402
7:16
0.15
Mettre en pratique
4.83
.210
:166
0 7347
07
l.sch
olarvo
x.com
:Insti
tut U
niver
sitair
e d’A
bidja
n:13
6075
2300
:889
0402
7:16
0.15
4.83
.210
:166
0 7347
07
EXERCICE 1
C EE
Cas Blindex et Fort
C II C
07
7347
RC
ER
0
:166
XE
EE X
.210
Bien que les faits qui sont ici relatés se soient déroulés il y a un déjà bon
4.83
nombre d’années, nous les avons pris pour exemple. Ils reflètent en effet
extrêmement bien l’influence de la politique ressources humaines dans le
0.15
cas d’une situation de changement qui apparait comme une révolution
pour beaucoup des acteurs. Ce cas illustre la caractéristique suivante : les
7:16
systèmes hypercomplexes sont relationnels et englobants, il permet égale-
ment à chacun de réfléchir à la façon dont il donne à son organisation et à
la manière dont il est reconnu pour le faire.
0402
:889
Première partie
2300
◗ Entreprise Blindex
6075
ler sur les nouvelles machines à commande numérique. Valentin n’a pas
fait partie des élus, son chef connaît bien ses qualités et sait qu’on peut lui
e d’A
faire tout à fait confiance sur les tâches traditionnelles, mais il pense que,
vu son âge et ses méthodes de travail, il ne pourra jamais s’habituer aux
commandes numériques. Les tests réalisés par l’installateur samedi dernier
sitair
Force lui a été de constater qu’il n’y comprenait rien et que vouloir se
reconvertir à ce point serait peine perdue. D’ailleurs, environ 40 % des
tut U
Arlette Yatchinovsky,
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
L’approchesystémique, ESF
systémique,ESF sciences
éditeur, humaines, 2018.
2012.
larvo
129
163
o
l.sch
Mettre en
en pratique
pratique
◗ L’entreprise Fort
07
Les « Valentins » et autres compagnons de la même trempe ont bien sûr
7347
eu des doutes sur leurs capacités personnelles à intégrer une telle
révolution, mais le chef d’atelier les a rassurés. Il a décrit des opérations
similaires dans d’autres entreprises, il leur a promis de les assister, de les
0
:166
aider dans cette reconversion et surtout il a affirmé que chacun pourrait,
selon son propre rythme d’apprentissage, devenir autonome sur les
commandes numériques lorsqu’il se sentirait prêt.
.210
Un système de tuteurs ou de coordinateurs pourra être mis en place ainsi
que des binômes ou des groupes constitués par cooptation ; chacun
4.83
pourra privilégier au cours de l’apprentissage la méthode qui lui convient
le mieux : cours en salle, apprentissage sur le poste de travail, auto-
0.15
formation, expérimentation, interformation, etc.
Nous sommes le 1er juillet à la veille des vacances et l’ensemble de
7:16
l’atelier est formé sans exception. À la rentrée, toutes les machines
traditionnelles pourront être retirées.
0402
◗ Questions
:889
✔ Dans ces deux entreprises, quels sont les effets produits par les diffé-
2300
Dominique et celle de Franck, nous nous apercevons bien vite que, s’ils ont
tous aujourd’hui intégré cette évolution qui est apparue comme une révolu-
niver
tion pour certains, ce n’est ni pour les mêmes motivations, ni avec les
mêmes peurs, ni avec les mêmes capacités.
tut U
Jean, le plus ancien du service, n’en a pas dormi pendant plus d’une
semaine, il a tout de suite pensé qu’il n’y arriverait pas, qu’il lui faudrait
déclarer forfait et qu’il resterait sur la touche.
larvo
130
164
o
l.sch
Exercice 1
Exercice 1
07
investissement est demeuré sans suite. Vincent a juré qu’on ne l’y prendrait
7347
plus, et la confiance qu’il accordait à la direction a disparu. Face aux
perspectives actuelles, il est des plus suspicieux.
0
Franck est aussi un ancien, il aime son travail et trouve beaucoup de
:166
plaisir dans tous les projets qui nécessitent un investissement supplé-
mentaire, il aime être sollicité et exerce souvent un rôle d’entraîneur
.210
auprès de ses collègues. L’idée de ce nouveau pari face à l’avenir
l’enchante et il espère pouvoir y jouer un rôle important.
4.83
Si ces quatre personnages ont une attitude marquée face au futur, une
0.15
grande partie du personnel est davantage dans l’attente et ne peut porter
un jugement a priori. Le directeur a parlé d’une formation, d’un accompa-
7:16
gnement et lorsqu’il leur a demandé : « Avez-vous des questions, des inter-
rogations, des suggestions », la plupart de ces derniers ont répondu :
« Nous ne pourrons en parler qu’après ». 0402
Dans le but de mieux comprendre ce qui s’est réellement passé pour
:889
chacun d’entre eux, vous avez, pour vous aider, les interviews réalisées
auprès de nos quatre compagnons.
2300
sez-vous aujourd’hui des changements qui ont été mis en place depuis Noël
dernier? »
n:13
demande qu’à les mettre en valeur, je suis l’un de ceux qui a appris le plus
vite, ça a enfin été remarqué et j’ai pu passer responsable d’un groupe
d’apprentissage. Au sein du groupe, c’est moi qui ai bâti les supports et
sitair
appris aux autres à les utiliser. Cette expérience m’a plu et elle m’a valorisé,
j’ai eu l’impression que mes compétences étaient reconnues aussi bien par
niver
puis les collègues ont été formidables, ceux qui comprenaient expliquaient
à ceux qui ne comprenaient pas. Les tuteurs nous aidaient quand nous
étions dépassés et Petit Pierre, mon binôme, il comprenait toujours tout et
larvo
131
165
o
l.sch
Mettre en
en pratique
pratique
07
pas du tout envie de consacrer mon énergie à leurs projets fumeux. Ce
sont les collègues qui m’ont entraîné et notre chef d’atelier m’a expliqué
7347
ce qu’il s’était passé 5 ans plus tôt. Je ne m’en étais pas rendu compte,
mais nous avions failli être rachetés par l’entreprise concurrente Blindex. Il
0
paraît qu’ils ont eu tellement peur là-haut à la direction qu’ils ne se sont
:166
plus rappelé qu’ils avaient entraîné des hommes derrière eux et qu’ils ne
pouvaient nous laisser comme cela sans davantage d’explication. En fait,
.210
pour tout dire, j’ai été pris par la fièvre collective. Tout le monde a eu envie
de participer au projet, certains collègues s’étaient jurés de ne laisser
4.83
personne sur le bord de la route. Ça a été finalement un épisode
extrêmement enrichissant. Après coup, je peux le dire. »
0.15
Franck : « Ça a été une expérience palpitante. J’ai adoré le défi, j’ai adoré la
liberté que nous avons eue dans la façon de nous organiser face à cet
7:16
apprentissage. Ça a été un projet extraordinaire, nous nous sommes tous
investis et on y est arrivé. Pourtant, quelquefois, certains étaient découragés,
il a fallu les redynamiser, les aider, leur faire comprendre l’intérêt, se mettre à
leur portée, les écouter, leur expliquer avec d’autres mots. J’ai trouvé cela 0402
passionnant, surtout l’aspect où on a réussi tous ensemble. Le patron, il peut
:889
être fier de nous, il n’en reste plus un qui ne s’y est pas mis. Moi je dis
bravo! »
2300
◗ Questions
6075
faites?
bidja
Troisième partie :
phases de transposition
sitair
auxquels vous avez contribué dans votre entreprise. Elle vous permet de
mieux comprendre le concept de livre de comptes d’Ivan Boszorményi-
tut U
interrogeons-nous sur les besoins et les désirs des uns et des autres pour
entrer positivement dans le projet.
larvo
132
166
o
l.sch
Exercice 1
Exercice 1
◗ Première transposition
07
donné pour des raisons de survie financière et que ni lui, ni ses collègues
7347
n’ont été manipulés à cette occasion?
0
Il lui faudra identifier des exemples au cours desquels la direction a tenu
:166
ses promesses et ses engagements.
.210
Il lui faudra identifier des exemples au cours desquels, à l’inverse de
l’expérience qualité, il a été crédité pour sa contribution au sens :
4.83
– félicité, reconnu ;
0.15
– prise en compte de ses idées ;
– avoir obtenu des avantages, des responsabilités, de l’avancement.
7:16
Il lui faudra s’appuyer sur tous ces éléments pour décider d’investir à
nouveau. 0402
◗ Consigne
:889
ont généré les mêmes attitudes, les mêmes besoins ou les mêmes demandes
(à une place de hiérarchique ou à une place de collaborateur).
6075
◗ Deuxième transposition
n:13
133
167
o
l.sch
Mettre en
en pratique
pratique
Il lui faudra entrevoir de telles perspectives pour qu’il ait envie de mettre
son savoir et ses compétences au service de l’entreprise et de ses collègues.
◗ Consigne
07
7347
◗ Troisième et quatrième transpositions
0
Les typologies de Jean et de Franck peuvent être traitées conjointement,
:166
car ils sont complémentaires : Jean a besoin de Franck pour ne pas rester
sur la touche, quant à Franck, il a besoin de Jean pour s’épanouir, pour se
.210
sentir utile et gagner de la légitimité.
4.83
Jean a besoin d’être rassuré, il a besoin d’être épaulé, d’être aidé, sou-
tenu, accompagné. Il faut qu’on lui démontre ses capacités pour qu’il se les
0.15
reconnaisse. Mais il a aussi besoin d’avancer à petits pas, à son propre
rythme sans être stressé par une échéance ou une évaluation. Il a besoin
7:16
qu’on l’écoute, qu’on s’adapte à son mode de pensée et qu’on remarque
ses progrès. Il doit sentir, de la part de ses partenaires, un soutien et une 0402
solidarité.
:889
Franck n’est pas seul à avoir permis à Jean de dépasser ses blocages.
Franck a besoin de contribuer à un projet commun et d’y jouer une part
2300
active pour qu’il n’y ait pas d’exclus. Il aime expliquer, partager ce qu’il
comprend, aider les autres à comprendre et se sentir utile dans la réussite
6075
◗ Consigne
e d’A
134
168
o
l.sch
Exercice 1
Exercice 1
Réflexion
07
En vous inspirant de cet exemple et des caractéristiques des personnages
7347
existant dans votre entreprise et en vous appuyant sur les éléments que vous
aurez mis en lumière dans les transpositions, recensez les conditions à réu-
0
nir pour que l’évolution de votre organisation se passe bien.
:166
.210
4.83
0.15
7:16
0402
:889
2300
6075
n:13
bidja
e d’A
sitair
niver
tut U
:Insti
x.com
Corrigé p.
Corrigé p. 159
193
larvo
135
169
o
l.sch
2 EXERCICE
C EE
La paire de lunettes
E X E R C IC
07
7347
0
:166
.210
« Il est arrivé une catastrophe, rentre vite, abandonne tout ce que tu es en
train de faire, on a besoin de toi, il y a des milliers de choses à faire pour
4.83
sauver la situation, il va falloir se serrer les coudes, viens on t’attend. Si
nous nous mobilisons tout de suite, tout n’est peut être pas perdu. »
0.15
« Je te téléphone pour t’annoncer une grande nouvelle, enfin nos efforts
n’auront pas été vains, nous avons dépensé beaucoup d’énergie, nous
7:16
nous sommes battus, mais aujourd’hui le résultat est là, la réponse que
nous attendions est enfin arrivée, tu peux mettre le champagne au frais. »
« La solution s’est imposée d’elle-même, les débats ont été vifs et animés, 0402
les points de vue très variés et les prises de position aussi, mais le choix
:889
Ces quatre épisodes sont les quatre versions d’un seul et même événe-
ment. Elles sont simultanément racontées par quatre personnages diffé-
n:13
◗ Consignes
e d’A
✔ Dites qui sont les personnages qui racontent l’événement et à qui ils
le racontent. Chaque sous-groupe présente l’événement, argumente
niver
vail en commun ?
:Insti
x.com
Corrigé
Corrigé p. 159
193
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
Arlette Yatchinovsky, L’approchesystémique, ESFéditeur,
systémique,ESF sciences humaines, 2018.
2012.
larvo
136
170
o
l.sch
EXERCICE 3
C EE
Pour décrire un coquelicot
C II C
07
7347
RC
ER
0
:166
XE
EE X
.210
Quelles sont les opérations Quelles sont les opérations
que vous faites quand vous avez que vous faites quand vous avez
4.83
une approche analytique? une approche systémique?
0.15
7:16
0402
:889
2300
6075
n:13
◗ Questions
bidja
✔ Montrer les raisons qui font que plus on est dans une vision analytique,
tut U
plus il faut des compétences techniques précises ; plus on est dans une
vision systémique, plus on a besoin de compétences multidisciplinaires.
:Insti
Corrigé
Corrigé p.
p. 161
x.com
195
Arlette Yatchinovsky,
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
L’approchesystémique, ESF
systémique,ESF sciences
éditeur, humaines, 2018.
2012.
larvo
137
171
o
l.sch
4 EXERCICE
C EE
Les assistantes
E X E R C IC
07
7347
0
:166
.210
Madame Grenat et Madame Aigue travaillent depuis plus de 10 ans en
4.83
tant qu’assistantes du service de gestion de la Compagnie d’assurance
régionale occidentale. Elles ont un poste de qualification équivalente et
gagnent les mêmes salaires.
0.15
En tant qu’assistantes du directeur, elles ont un travail essentiellement
7:16
informatique de suivi des dossiers adhérents, mais aussi, de plus en plus
relationnel, et c’est l’orientation que la direction souhaite qu’elles pren-
nent. En effet, elles apportent des conseils aux adhérents au téléphone,
une aide personnalisée sur rendez-vous en cas de litige et l’accueil direct 0402
des adhérents qui souhaitent un renseigne-ment ponctuel.
:889
lui demande de changer d’attitude, mais rien n’y fait. Ce matin encore,
alors qu’ils sont actuellement débordés, elle est arrivée avec 20 minutes
de retard. Cette fois-ci c’est trop, il souhaite que ce comportement soit
n:13
◗ Version historique
e d’A
Elle traite 256 dossiers par an, reçoit 110 personnes en rendez-vous
niver
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
Arlette Yatchinovsky, L’approchesystémique, ESFéditeur,
systémique,ESF sciences humaines, 2018.
2012.
larvo
138
172
o
l.sch
Exercice 4
Exercice 4
07
7347
◗ Les caractéristiques de Madame Aigue et sa vision des choses
0
:166
Barthélémy lorsque Madame Grenat est arrivée dans l’équipe. Madame
Aigue a accueilli une coéquipière avec beaucoup de plaisir et a tenu à
.210
lui donner personnellement toutes les ficelles du métier. Madame
Grenat a vite appris, elle a montré beaucoup d’entrain et d’énergie, et
rapidement, elle a dépassé la cadence de Madame Aigue.
4.83
Madame Aigue s’est d’ailleurs en partie appuyée sur l’efficacité de sa
collègue pour lâcher un peu les brides et comme les dossiers étaient
0.15
toujours prêts à temps, elle a pris un rythme de croisière tout à fait
agréable. Elle a pu développer ses contacts et ses relations avec les autres
7:16
au sein du service, avec son chef et avec les autres services, et s’est
davantage centrée sur comment répondre aux demandes multiples plutôt
que « d’abattre » le travail quotidien et répétitif. 0402
À l’inverse de madame Grenat, elle a développé son écoute, son attention
au service des autres, elle se sent disponible, peut arriver tôt et rester tard
:889
puisqu’elle est détendue dans la journée (elle peut être ouverte aux
demandes impromptues puisque le travail principal du service est assuré
2300
par sa collègue). Certains clients d’ailleurs font appel à ses services, car ils
connaissent sa compétence et sa gentillesse.
6075
coup le travail sur dossier au contact avec les adhérents, qu’il soit télépho-
nique ou direct ; cependant lorsque le traitement d’un dossier nécessite un
appel ou une rencontre, elle le fait avec plaisir et beaucoup d’efficacité.
tut U
fâchée avec les horaires, pour le travail n’en parlons pas, pourtant elle ne
fait pas exprès. Mais, comme elle a conscience de travailler plus que les
x.com
autres, elle pense que c’est une fantaisie qu’elle peut se permettre.
Elle considère avoir toujours fait plutôt plus que la norme, quant au rythme
et à la qualité de sa production, sa petite faiblesse lui apparaît un peu
larvo
139
173
o
l.sch
Mettre en
en pratique
pratique
comme une compensation, elle compte sur la complicité de son chef sur
ce point et pense que ses collègues auront bien compris qu’il n’y a rien à
lui reprocher! Elle a d’ailleurs de très bons rapports avec eux.
◗ Questions
07
✔ Quels sont les points sur lesquels il est possible d’agir?
7347
✔ Si vous étiez M. Barthélémy, quelle attitude adopteriez-vous? Quelles
sont les actions que vous mettriez en œuvre?
0
:166
Construisez et argumentez vos propositions.
.210
4.83
0.15
7:16
0402
:889
2300
6075
n:13
bidja
e d’A
sitair
niver
tut U
:Insti
x.com
Corrigé p. 196
Corrigé p. 162
larvo
140
174
o
l.sch
EXERCICE 5
C EE
La circulation de Paris
C II C
07
7347
RC
ER
0
:166
XE
EE X
.210
Première partie
4.83
Vous êtes choisi pour participer à un groupe de travail chargé de faire
des propositions pour améliorer la circulation dans Paris.
0.15
✔ Trouvez les éléments qui interagissent sur la circulation de Paris.
7:16
✔ Décidez d’un certain nombre de propositions et argumentez-les.
✔ Modélisez la circulation de Paris. 0402
:889
Deuxième partie
2300
Corrigé
Corrigép.
p.164
x.com
198
Arlette Yatchinovsky,
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
L’approchesystémique, ESF
systémique,ESF sciences
éditeur, humaines, 2018.
2012.
larvo
141
175
o
l.sch
6 EXERCICE
C EE
Le service international
E X E R C IC
07
7347
d’une grande administration
0
:166
étrangère
.210
4.83
0.15
7:16
Au sein du petit service international d’une grande administration, des
problèmes apparaissent à tous les niveaux :
– complexité de plus en plus grande, et multiplication des missions 0402
confiées aux uns et aux autres qui sont de plus en plus longues et de plus
:889
en plus loin ;
– augmentation massive des sollicitations externes ;
2300
missions sur le terrain, il trouve ses collègues et son chef fort sympa-
thiques. Il a donc décidé de tout faire pour s’intégrer et de mettre tout
en œuvre pour leur venir en aide, mais il se rend compte que les progrès
tut U
Les résultats ont été, selon lui très significatifs, chacun s’est rendu compte
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
Arlette Yatchinovsky, L’approchesystémique, ESFéditeur,
systémique,ESF sciences humaines, 2018.
2012.
larvo
142
176
o
l.sch
Exercice 6
Exercice 6
1314
incapables de se sortir seuls de cette impasse. Bien des fois, face à des
situations difficiles, il les a invités à prendre de la distance, à ne pas se
laisser enfermer dans le stress du moment, à travailler, penser et agir plus
6250
dans l’anticipation que le curatif, mais rien n’y fait, et ses collègues ne
semblent pas apprécier à leur juste valeur ses tentatives d’assistance.
9:16
À la réunion de service qui se déroule aujourd’hui, Hubert leur annonce
qu’il connaît un remède à leurs maux, qu’il voit à la fois ce qui doit être
11.5
changé dans leur méthode ainsi que la façon de le faire. Il a d’ailleurs déjà
sollicité le formateur qu’il sait compétent sur ce sujet et leur propose de
choisir la date à laquelle ce dernier viendra exposer la façon dont il
49.2
intervient.
Leur réaction ne se fait pas attendre, deux d’entre eux quittent la salle en
46.2
claquant la porte, le chef de service n’a pu s’empêcher de taxer Hubert de
« jeune arriviste » qui ne comprend rien à leurs vrais problèmes. Quant aux
027:
autres, ils oscillent entre la moquerie et la consternation.
Hubert est atterré. Plus il veut les aider, moins ses collègues recon-
8904
naissent son souci et ses tentatives pour les faire progresser sur la voie
d’une meilleure communication, d’une meilleure organisation et d’un
00:8
meilleur fonctionnement.
3
◗ Questions
0752
✔ Considérez-la dans tous ses aspects : les points de vue des collègues
d’Hubert et le point de vue de son chef.
idjan
Corrigé
Corrigé p.
p. 166
200
holar
143
177
al.sc
7 EXERCICE
C EE
L’entreprise
E X E R C IC
1314
pharmaceutique Fex
6250
9:16
11.5
49.2
À la suite d’une volonté de réorganisation, Nicolas Rep a l’impression qu’il
va perdre à la fois son pouvoir et sa place. Hier encore en charge du
46.2
service recherche et développement, la direction lui propose aujourd’hui
de prendre la responsabilité d’une ligne de produits.
027:
Dans cette entreprise de renommée nationale, Nicolas Rep était à la tête
d’un service de pointe depuis plus de 17 ans. C’est un vrai choc pour lui de 8904
perdre ses ingénieurs, ses techniciens, « ses petits gars » comme il disait,
ceux avec qui il a partagé les désillusions, mais aussi les fièvres (fièvre de
00:8
émerger une demande nouvelle avec une clientèle potentielle. Pour faire
face, le système traditionnel par service ne convient plus. Il faut mobiliser
l’ensemble des forces de l’entreprise de façon transversale.
nstitu
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
Arlette Yatchinovsky, L’approchesystémique, ESFéditeur,
systémique,ESF sciences humaines, 2018.
2012.
holar
144
178
al.sc
Exercice 7
Exercice 7
1314
professionnels de disciplines différentes, ayant des points de vue
différents. Le résultat ne peut être que productif.
6250
La direction souhaite prendre en compte tous les changements actuels.
Elle a donc, dès l’amorce du plan, sollicité les directeurs concernés. C’est
9:16
cette nouvelle qui est à l’origine de la « déprime » de Nicolas Rep.
11.5
Consignes
49.2
◗ Premier rôle
46.2
Vous êtes Nicolas Rep. Vous faites la liste de toutes les raisons pour les-
quelles cette nouvelle vous paraît si difficile à accepter.
027:
Tout en essayant de comprendre pourquoi cette nouvelle vous a à ce 8904
point touché, vous tentez de recenser les changements qui vous boule-
versent :
00:8
– changements personnels ;
– changements organisationnels ;
3
0752
◗ Deuxième rôle
d’Ab
Vous êtes un collègue de Nicolas. Vous avez senti à quel point cette pers-
pective l’a bouleversé. Vous décidez d’en discuter avec lui, mais pour le faire
taire
145
179
al.sc
Comprendre les enjeux
Mettre en pratique
Consignes explicatives
L’exercice se réalise en deux sous-groupes ou, à défaut, à deux. Chaque
sous-groupe (personne) prépare son rôle. Les sous-groupes ou les person-
nes présentent à tour de rôle leurs arguments et un débat peut avoir lieu.
1314
6250
9:16
11.5
49.2
46.2
027:
8904
00:8
3
0752
:136
idjan
d’Ab
taire
versi
t Uni
nstitu
om:I
vox.c
Corrigé p. 201
Corrigé p. 167
holar
146
180
al.sc
EXERCICE 8
C EE
La blouse du chirurgien
C II C
1314
RC
6250
XEER
9:16
EE X
11.5
L’histoire se déroule à la clinique du Parc dans la chambre de Mesdames
Dupant et Durond qui viennent toutes deux de subir une intervention
chirurgicale ophtalmologique.
49.2
Elles viennent de se réveiller de leur anesthésie au moment où le chirur-
gien fait sa tournée.
46.2
Madame Dupant dit en bâillant : « Tiens, je ne savais pas que les chirur-
giens avaient des blouses jaunes. »
027:
Madame Durond répond interloquée : « Moi non plus, d’autant moins que
celui-ci a une blouse bleue. » 8904
Madame Dupant regarde Madame Durond, et lui dit : « J’aurais pensé que
vous l’auriez trouvée vert clair. »
00:8
◗ Question
:136
Corrigé
Corrigé p.
p. 168
202
vox.c
Arlette Yatchinovsky,
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
L’approchesystémique, ESF
systémique,ESF sciences
éditeur, humaines, 2018.
2012.
holar
147
181
al.sc
9 EXERCICE
C EE
1314
de décision face au risque
6250
9:16
11.5
49.2
✔ Listez les 5 dernières fois où vous avez été amené à prendre des risques :
46.2
--------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------
027:
✔ Listez 5 prises de risques professionnelles importantes : 8904
--------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------
00:8
--------------------------------------------------------------
✔ Repérez parmi ces prises de risques quelles sont celles qui ont été
:136
--------------------------------------------------------------
d’Ab
--------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------
versi
Corrigé
Corrigé p. 168
202
vox.c
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
Arlette Yatchinovsky, L’approchesystémique, ESFéditeur,
systémique,ESF sciences humaines, 2018.
2012.
holar
148
182
al.sc
EXERCICE 110
0
C EE
La fabrique artisanale
C II C
1314
RC
du Périgord
6250
XEER
9:16
EE X
11.5
49.2
La fabrique artisanale de conserves du Périgord est une unité dynamique qui
s’est développée rapidement sur un secteur concurrentiel grâce à l’excel-
46.2
lente qualité de ses produits. Essentiellement composée à ses débuts de
cuisiniers de haut niveau, la fabrique a vite pris de l’expansion. Elle est
027:
aujourd’hui reconnue localement, régionalement et même nationalement.
Elle représente pour la région et pour les bourgs avoisinants une bouée de 8904
sauvetage face au départ de plus en plus massif des populations du cru.
La politique aujourd’hui mise en œuvre par le directeur a pour but de
00:8
favoriser l’intégration de jeunes peu diplômés pour les former. S’ils ont été,
au début, le plus souvent affectés à des postes peu qualifiés de condi-
tionnement et de manutention, le directeur souhaite les faire grimper à la
3
0752
personnel local.
Au début, ce choix n’avait affecté que peu de postes et essentiellement
idjan
ceux d’exécutants, mais lorsque cet épisode prend place, certains postes
d’encadrement commencent à être occupés par des jeunes qui sont
d’Ab
Arlette Yatchinovsky,
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
L’approchesystémique, ESF
systémique,ESF sciences
éditeur, humaines, 2018.
2012.
holar
149
183
al.sc
Mettre en
en pratique
pratique
1314
part l’accueil qu’on peut imaginer, compte tenu de ses positions de
principe. D’ailleurs les tentatives fréquentes et renouvelées de la part de
notre jeune protagoniste pour faire évoluer la situation ont été reçues par
6250
une fin de non-recevoir de la part de son aîné, et Baptiste se demande
réellement si la situation peut évoluer.
9:16
Malgré tous les efforts que Baptiste déploie pour comprendre le point de
vue d’Auguste et des ouvriers avant de faire des propositions à ce dernier,
les refus répétés, quelquefois publiquement, ont créé un climat de tension
11.5
qui transpire et est à présent connu de tout le personnel de l’unité.
Neuf mois après le début de cette coopération difficile, à la suite d’un
49.2
accident de voiture, Michel Auguste est hospitalisé et la responsabilité de
l’unité incombe du jour au lendemain à Baptiste.
46.2
Bien que cette situation ne soit pas pour lui déplaire, il se trouve rapide-
ment confronté à des problèmes humains et techniques qui lui font regret-
027:
ter l’aide et l’habitude de son chef.
Baptiste doit reconnaître que si les pratiques de son chef ne lui paraissent 8904
pas toujours adaptées, elles n’en sont pas moins efficaces et, plus d’une
fois, il aurait eu besoin de ses conseils pendant son absence.
00:8
honorer la commande.
Aujourd’hui les choix reposent sur les épaules de Baptiste, et il est fort
d’Ab
Chef d’une bande de jeunes très sportifs, ses qualités de leader ont été
vite remarquées au sein de la petite unité et, depuis son arrivée, il est rare
qu’il ne soit pas entouré de 15 à 20 collègues au cours des pauses et à la
versi
cantine.
Sa présence apparaît d’ailleurs bénéfique, car il semble que ses discours
t Uni
150
184
al.sc
Exercice 10
Exercice 10
1314
instantanée. Il convoque Baptiste Floréal dans son bureau, et lui reproche
durement l’attitude écervelée qu’il a adoptée pendant son absence. Il lui
6250
annonce qu’il a pris immédiatement des dispositions pour que les heures
supplémentaires, que les ouvriers n’ont pas effectuées, ne leur soient pas
payées. Et il invective Baptiste bruyamment sur son manque d’expérience,
9:16
sa non-connaissance des hommes, et la situation dans laquelle il a mis
l’unité, puis il conclut que la fabrique dans son ensemble risque d’être
11.5
bientôt dirigée par des jeunes sans expérience et sans qualification, du
genre de Dubois. Il lui fait de plus une leçon sur le respect, et il le renvoie
49.2
« jouer » sans considération, dès qu’il a fini avec ses reproches. Baptiste est
partagé entre l’effarement et la colère, il annonce donc à son chef qu’il va
46.2
sur-le-champ exposer l’affaire à Monsieur de Quincy, le directeur de
l’entreprise. Il est intimement persuadé que, par son acte, Michel Auguste
souhaite briser sa carrière.
027:
Baptiste expose l’ensemble de l’affaire à Monsieur de Quincy et l’implore
surtout de maintenir le paiement des heures supplémentaires de ses 8904
ouvriers qui se sont montrés si coopératifs. L’injustice de cette action le
dépasse, et il ne la comprend pas, dit-il à Monsieur de Quincy, et aurait
00:8
Enfin, il lui explique qu’on ne dirige pas une entreprise ou une équipe
comme une bande de copains et qu’il a commis une grave erreur en se
mettant d’accord avec Dubois, qui est ouvrier, sans avoir consulté ni
:136
informé les chefs d’équipe. Il lui demande ensuite s’il est du côté de la
direction, ou du côté des ouvriers, et s’il est capable de faire la différence.
idjan
face à la situation.
Il reconnaît que le problème n’est pas simple, mais que son refus de l’aider
t Uni
ensuite que leur entretien est terminé et il lui souhaite bonne chance.
om:I
vox.c
holar
151
185
al.sc
Mettre en
en pratique
pratique
◗ Consignes
✔ Vous êtes Baptiste Floréal, réfléchissez aux méthodes que vous pouvez
utiliser pour débloquer la situation.
✔ Rappelez-vous que la signification de votre message vous est donnée
par la réponse de votre interlocuteur (Michel Auguste aussi bien que
Monsieur de Quincy ont réagi aux messages émis par Baptiste).
1314
✔ Rappelez-vous également que tout comportement est motivé par une
intention positive. Même si le comportement habituel de Michel
Auguste vous apparaît un peu rude, il agit en fonction de ses convic-
6250
tions personnelles.
9:16
✔ Rappelez-vous enfin que l’épisode actuel fait partie d’un processus en
action : penser que Baptiste est en situation d’échec, c’est considérer
11.5
que cet épisode est terminé. Si vous appréhendez la situation comme
un processus, l’étape qui vient d’avoir lieu n’est qu’une étape du pro-
49.2
cessus, elle vous donne des informations pour agir et pour éviter les
erreurs précédentes.
46.2
027:
8904
00:8
3
0752
:136
idjan
d’Ab
taire
versi
t Uni
nstitu
om:I
vox.c
Corrigé p. 202
Corrigé p. 168
holar
152
186
al.sc
EXERCICE 111
1
C EE
Six petites histoires
C II C
1314
RC
pour illustrer
6250
XEER
l’approche systémique
9:16
EE X
11.5
49.2
46.2
Première histoire
Valentin Anglade travaille depuis 15 ans à l’atelier de tôlerie de l’entreprise 027:
8904
Blindex. À l’automne dernier, la direction a décidé de robotiser le système
de production dans son ensemble et il a été demandé au chef d’atelier de
00:8
lui faire tout à fait confiance sur les tâches traditionnelles, mais il pense
que, vu son âge et ses méthodes de travail, Valentin ne pourra jamais
s’habituer aux commandes numériques. Les tests réalisés par l’installateur
:136
Force lui a été de constater qu’il n’y comprenait rien et que vouloir se
reconvertir à ce point serait peine perdue. D’ailleurs, environ 40 % des
d’Ab
Deuxième histoire
t Uni
Dans cette autre entreprise, l’entreprise Fort, concurrente des ateliers Blin-
nstitu
Arlette Yatchinovsky,
© Arlette Yatchinovsky,L’approche
L’approchesystémique, ESF
systémique,ESF sciences
éditeur, humaines, 2018.
2012.
holar
153
187
al.sc
Mettre en
en pratique
pratique
1314
pourra privilégier au cours de l’apprentissage la méthode qui lui convient
le mieux : cours en salle, apprentissage sur le poste de travail, auto-
6250
formation, expérimentation, interformation, etc.
Nous sommes le 1er juillet à la veille des vacances et l’ensemble de
l’atelier est formé sans exception. À la rentrée, toutes les machines
9:16
traditionnelles pourront être retirées.
11.5
Troisième histoire
49.2
Antonio Bartholomé est directeur d’une équipe de vendeurs depuis
presque 3 ans. Antonio est un commercial étonnant qui réussit souvent
46.2
des « coups » extraordinaires, mais ce qui fait sa fierté, c’est la
transparence des marchés qu’il conclut. Tout le monde dans son secteur le
027:
connaît pour le sérieux et l’honnêteté des affaires qu’il propose.
Depuis une semaine, Antonio est préoccupé : son secteur vit actuellement 8904
une révolution importante et la survie de l’entreprise va dépendre de la
capacité de son équipe à intégrer des démarches et des méthodes
extrêmement différentes de celles qu’ils ont l’habitude de pratiquer.
00:8
équipe sur les actuelles difficultés, son sens des affaires fait qu’il sait bien
que pour réussir un tel enjeu il faut y croire et que pour y croire il vaut
mieux ne rien dire.
idjan
Quatrième histoire
t Uni
sollicitée sur ce thème qui montre à quel point son président lui fait
confiance, mais ce qui la rend perplexe, c’est l’étrange similitude entre
holar
154
188
al.sc
Exercice 11
Exercice 11
cette mission, confiée par son président, et celle dont son directeur l’a
chargée hier.
En effet, le directeur, après avoir constaté une certaine démotivation au
sein de l’association, compte sur Paula pour faire évoluer les choses dans
le bon sens. Il lui a parlé de sa capacité à faire évoluer les autres sans qu’ils
s’en rendent compte, à obtenir des résultats en douceur sans qu’il soit
nécessaire de dénoncer ou de mettre en lumière des pratiques qui ont
absolument besoin d’être « dépoussiérées ».
1314
Ce qui inquiète Paula, c’est que, vocabulaire mis à part, c’est exactement
la même mission dont le président l’a justement chargée à l’égard de ce
même directeur, et l’un comme l’autre comptent sur elle pour qu’une issue
6250
favorable soit obtenue, sans qu’ils aient à intervenir directement, car ils
risqueraient fort de blesser les susceptibilités, disent-ils!
9:16
Le parallèle est trop fort, Paula ne peut s’empêcher de voir qu’elle est,
dans les deux cas, prise en otage pour faire évoluer une situation que ni
11.5
l’un ni l’autre ne veulent traiter directement. Elle se demande si c’est elle
qui génère ce genre de requête, si c’est le style relationnel de son
49.2
association ou les deux?
Bien qu’elle ait envie d’y répondre puisqu’elle se sent mandatée dans
46.2
un cas comme dans l’autre, elle pense qu’elle doit réfléchir à cette
double sollicitation.
027:
Cinquième histoire
8904
Nicolas s’est spontanément chargé des relations avec les institutions et les
0752
Béatrice et Sylvia sont les piliers de l’agence, l’une s’est responsabilisée sur
l’aspect administratif, l’autre sur l’aspect relationnel. Sylvia a toujours aimé
le contact avec la clientèle, elle fait preuve de qualités relationnelles
d’Ab
Gilles Bertrand ne s’en est pas mêlé. Il s’est toujours attaché aux résultats,
et l’esprit dans lequel il leur a fait confiance a créé d’emblée un bon climat
t Uni
pratiques dans son poste précédent sont déjà arrivés aux oreilles de
l’actuelle équipe et la méfiance, voire l’inquiétude, s’installent peu à peu.
vox.c
155
189
al.sc
Mettre en
en pratique
pratique
Sixième histoire
Élisabeth d’Harcourt est directrice générale d’une agence immobilière. En
effet, depuis qu’elle a brillamment réussi ses études de droit à Assas,
Élisabeth a pris la tête de cette entreprise familiale. Malgré une
conjoncture difficile, elle a fait fructifier l’affaire, elle a développé le chiffre
d’affaires, ainsi que le nombre de salariés.
Dans le secteur spécifique qui est le sien, au cours des dernières
décennies, l’agence a prospéré au-delà de ses attentes.
1314
Depuis quelques années, la chute est brutale, la crise et la morosité ont
envahi le marché et aucun signe de relance n’a fait ses preuves sur le long
6250
terme. Il a fallu réduire les effectifs, déménager dans un quartier moins
luxueux et pourtant les efforts ne se traduisent pas en résultats. Le chiffre
9:16
d’affaires continue désespérément de baisser.
Élisabeth sur qui l’entreprise repose dans son ensemble se démène, elle
11.5
cherche des solutions par un travail méticuleux et systématique de chasse
à la clientèle. Elle ne compte plus ses heures de présence à l’agence, ni
son énergie personnelle, et cherche la solution dans les moindres méan-
49.2
dres de l’immobilier.
En tant que responsable, elle sait que la solution doit venir d’elle. Spé-
46.2
cialiste de ce secteur depuis 20 ans, elle veut trouver des réponses origi-
nales qui solutionneront son problème de façon efficace. La réussite est
027:
une chose qui lui était devenue familière et elle compte sur ses propres
ressources pour identifier l’issue favorable. 8904
00:8
Trouver l’autorégulation qui faisait fonctionner le système sur laquelle on peut jouer
idjan
Quel est le particularisme de notre entreprise qui ne répond plus au besoin de nos clients?
t Uni
Renverser la perspective.
om:I
156
190
al.sc
Exercice 11
Exercice 11
1314
Se centrer sur les résultats et trouver les moyens de les atteindre. Ne pas oublier
qu’en systémie le problème est une solution. Identifier la solution mise en œuvre.
6250
Quel est le schéma relationnel mis en œuvre? Quelle est votre place dans ce schéma?
9:16
Êtes-vous pris en otage?
11.5
Faites-vous alliance avec d’autres pour lutter contre un dysfonctionnement apparent?
Êtes-vous en coalition?
49.2
Quelles alliances ou quelles coalitions la situation identifiée génère-t-elle?
46.2
Quelles sont les contraintes identifiées?
027:
Comment peut-on transformer ces contraintes en ressources? C’est une histoire de point 8904
de vue.
permettrait-elle?
3
Quelles sont les règles implicites ou explicites qui régissent l’entreprise, le service, l’équipe?
0752
Cesser de penser que c’est vous et vous seul qui pouvez résoudre le problème.
:136
Comprendre que chacun regarde la situation avec ses croyances et ses valeurs ;
ainsi la réalité n’est pas la même pour les différents acteurs impliqués.
t Uni
157
191
al.sc
Mettre en
en pratique
pratique
Penser que l’on peut partir de ses compétences et de ses ressources pour modifier ou
adapter le projet en est une autre.
1314
Ne pas se positionner comme sauveur mais comme maillon d’une chaîne. Identifier
les autres maillons.
6250
Renoncer à tout maîtriser avant d’agir.
9:16
Ne pas attendre d’avoir définitivement et complètement la solution avant de se lancer.
Avancer à petits pas : faire comme si.
11.5
C’est en marchant qu’on fait le chemin et c’est de cette manière que l’on traite conjointement
la fin et les moyens.
49.2
Renoncer à avoir tout résolu pour se lancer dans l’action.
46.2
◗ Consignes
027:
✔ Vous avez à votre disposition : 8904
– les 10 commandements de Joël de Rosnay (exposé 8) ;
– les 4 préceptes de Jean-Louis Le Moigne (exposé 1) ;
00:8
Donnadieu (exposé 2) ;
0752
Corrigé
Corrigé p.
p. 170
204
holar
158
192
al.sc
CCOOR RRRI G
I GÉÉS S
G ÉÉ SS
Corrigé de l’exercice 1
1314
R II G
Nous vous invitons au cours des première et deuxième parties à identi-
6250
RR
fier toutes les ressources mobilisables face à un projet collectif. Les deux
entreprises Blindex et Fort illustrent les deux options possibles :
OR
9:16
– soit la focalisation sur les capacités individuelles de chaque acteur
CO
accompagnée d’une évaluation, d’une sélection et aussi d’une possibi-
C
11.5
lité de choix pour chacun d’entre eux ;
– soit la focalisation sur les ressources relationnelles mobilisables par
49.2
une invitation aux logiques de coopération et l’exploitation des compé-
46.2
tences spécifiques des uns et des autres.
La deuxième option introduit une approche systémique de la situation ;
027:
elle donne une place très importante au relationnel et s’appuie dessus pour
entraîner l’ensemble des éléments. 8904
La troisième partie de l’exercice complète l’approche systémique par
00:8
Corrigé de l’exercice 2
versi
159
193
al.sc
Mettreen
Mettre enpratique
pratique
1314
– Accepter d’abandonner des points de vue.
– Comprendre et définir la paire de lunettes avec laquelle je regarde la
6250
situation-problème va me permettre de voir la situation différemment.
9:16
– J’ai peut-être besoin d’autres paires de lunettes pour avancer.
11.5
– Peut-être que si j’enlève mes lunettes, le problème va disparaître : se
mettre en position méta.
49.2
– « C’est par rapport à quelques finalités explicitables que notre intelli-
46.2
gence perceptive et cognitive s’exerce. » Jean-Louis Le Moigne.
027:
– Chercher à comprendre les projets qui induisent les comportements
des autres, donne un sens à ces comportements. 8904
– Il s’agit de comprendre comment on communique en choisissant de
faire les choses de telle façon ou de telle autre façon.
00:8
– Il ne faut pas chercher une solution sans chercher à trouver dans quoi
on s’enferme. C’est la paire de lunettes.
versi
regarder.
om:I
différent.
holar
194
160
al.sc
Corrigés
Corrigés
Corrigé de l’exercice 3
ORRRRIIGGÉÉSS
Opérations que vous faites quand vous avez une approche
1314
Analytique Systémique
6250
Je l’arrache. Est-ce que je me mets le nez
9:16
sur le coquelicot?
CO
Je le décompose.
Est-ce que je le regarde d’un avion?
11.5
C
Je regarde les détails.
Se pose donc le problème de la distance.
49.2
Je l’emporte au laboratoire.
Puis, je me demande combien de temps
46.2
Je place 10 coquelicots dans les mêmes je le regarde.
conditions.
Plus je regarde longtemps, plus j’ai de chance
027:
Je change une seule variable de comprendre le coquelicot.
(la lumière, la quantité de sels minéraux, etc.). 8904
Si je reste un an, je vois un cycle complet.
J’isole les facteurs.
Se pose le problème du temps d’observation.
00:8
et la couleur des feuilles par exemple. Qu’est-ce qui interagit sur le coquelicot :
le soleil, le sol, les insectes, les barrières,
:136
à mon objectif.
om:I
195
161
al.sc
Mettre en
Mettre en pratique
pratique
Corrigé de l’exercice 4
Illustration du troisième précepte
1314
nel pour le service? Ne pas se braquer sur le retard comme problème, mais
se centrer sur ce que M. Barthélemy veut obtenir en tant que manager.
6250
✔ Chercher en quoi le problème est dans la vision du problème :
– le discours officiel sur les retards ;
9:16
– le retard difficilement acceptable puisqu’il s’oppose aux règles institu-
tionnelles (le symptôme renforce le mythe) ;
11.5
– si Monsieur Barthélémy sort de ce programme, il peut cesser de rai-
49.2
sonner sur le retard comme étant le problème. Il cesse de se centrer sur
le fait qu’il faut régler ce retard ;
46.2
– il peut se centrer sur la coopération entre Madame Aigue et Madame
Grenat.
027:
✔ Voir en quoi les aspects plus relationnels ou plus administratifs sont
complémentaires.
8904
✔ Chercher l’interaction efficace des deux assistantes.
00:8
teurs interagissent les uns sur les autres. On ne peut trouver une solution
qu’en favorisant une autorégulation.
taire
196
162
al.sc
Corrigés
Corrigés
ORRRRIIGGÉÉSS
La question 1 posée dans l’exercice permet d’exprimer le point de vue
du participant en tant qu’externe.
1314
La question 4 va permettre au participant de prendre le point de vue ins-
titutionnel du hiérarchique.
6250
◆ La correction est simple : il y a deux questions à se poser
9:16
CO
✔ La première : Je suis M. Barthélémy, qu’est-ce que je veux? (qu’il y ait
toujours quelqu’un pendant l’ouverture du service? qu’il y ait tou-
11.5
C
jours quelqu’un pendant que je suis là?)
49.2
✔ La deuxième : Comment mettre mes collaboratrices en situation de
compétence? C’est-à-dire que dois-je faire pour exploiter au maxi-
46.2
mum les qualités et les compétences qui sont les leurs, sans risquer,
par une intervention intempestive, de casser un système qui fonc-
027:
tionne remarquablement bien. 8904
Les mettre en situation de compétences c’est les laisser elles-mêmes
identifier les moyens qu’elles voudront mettre en œuvre pour éponger
00:8
l’actuel surplus.
Bien que Monsieur Barthélémy puisse apparaître comme un mauvais
3
0752
La règle du retard ne peut certes être transgressée dans toutes les struc-
tures, il est clair cependant qu’au sein de l’entreprise concernée les retards
d’Ab
Cette réflexion sur les principes, au nom desquels chacun est prêt à cas-
ser un système qui marche, met en lumière la nécessité d’anticiper les réac-
versi
je m’appuie?
vox.c
197
163
al.sc
Mettre en
Mettre en pratique
pratique
Ils s’appuient en fait sur leur grille de lecture de la situation, sans avoir
connaissance de la manière équitable à leurs propres yeux dont les mem-
bres de l’équipe se sont répartis obligations et avantages.
Ce cas illustre le troisième précepte : tout comportement est pertinent par rap-
port à un projet.
1314
Corrigé de l’exercice 5
6250
Illustration du quatrième précepte
9:16
Le participant s’aperçoit qu’il est impossible de tout maîtriser. Il est donc
nécessaire de choisir la place et la finalité que l’on adopte pour agir.
11.5
On pourra choisir :
49.2
– le maire de Paris ;
– un constructeur de parkings ;
46.2
– un constructeur automobile ;
027:
– le préfet de police ;
– un écologiste. 8904
Il n’y a pas une solution, il y a des multitudes de solutions.
00:8
phénomènes ;
versi
teur de parkings…
On voit bien que le modèle du maire de Paris n’est pas le même que
vox.c
198
164
al.sc
Corrigés
Corrigés
ORRRRIIGGÉÉSS
✔ Il n’y a pas de « one best way ».
✔ « Pour que nous puissions exercer notre raison et communiquer nos
9288
raisonnements, il devient indispensable que nous rappelions à nous-
mêmes et à l’autre, les règles du jeu que nous avons retenues pour
6258
concevoir et construire ce modèle de la réalité perçue à l’aide duquel
nous raisonnons » Jean-Louis Le Moigne
9:16
CO
On s’aperçoit au cours de la première partie de l’exercice qu’il est
impossible de modéliser la circulation de Paris. On aboutit à une impasse.
11.5
C
L’animateur va donc proposer aux participants de prendre au hasard
49.2
une carte :
– préfet de police ;
46.2
– maire de Paris ;
027:
– habitant de la capitale ;
– architecte urbaniste ;
8904
– constructeur de parkings.
00:8
Ce qui est vrai dans un sens est vrai dans l’autre : une petite chose peut
créer de grosses améliorations :
nstitu
199
165
al.sc
Mettre en
Mettre en pratique
pratique
Corrigé de l’exercice 6
Se poser la question : en quoi le stress et le débordement de chacun
des membres de l’équipe est fonctionnel par rapport au service.
Ne pas se braquer sur la mauvaise gestion du temps comme pro-
blème, mais se centrer sur ce qu’Hubert Delvaux veut obtenir.
9288
Se rappeler qu’en systémie, le problème est déjà une solution, donc
il faut qu’Hubert Delvaux s’interroge sur ce que ses collègues et son
6258
chef gagnent en étant toujours stressés et débordés.
Il faut qu’il apprenne à discerner les enjeux et les règles implicites
9:16
d’une situation et qu’il comprenne que les comportements humains ne
sont ni irrationnels, ni aberrants, mais qu’ils ont une rationalité cachée.
11.5
Si les membres de l’équipe sont stressés, c’est fonctionnel à un certain
49.2
niveau. Chercher en quoi : peut-être que, grâce à leur surcharge, ils peuvent
gérer les dossiers qu’ils veulent, peut-être qu’ils peuvent choisir leurs priori-
46.2
tés et s’ils ne les déterminent pas ensemble, chacun peut décider ce qu’il fait
et cela lui donne une grande marge de manœuvre par rapport à l’extérieur.
027:
Ne répondant que dans l’urgence, ils n’ont pas à faire un choix officiel vis-à-
vis des missions de l’institution.
8904
Le flou permet à la fois plus de réactivité, il permet également à chacun
00:8
Par son action à la fois rapide et imposée aux membres de l’équipe sans
concertation, il produit des alliances et des coalitions avec les différents
d’Ab
200
166
al.sc
Corrigés
Corrigés
ORRRRIIGGÉÉSS
Il aurait dû repérer les enjeux personnels et les enjeux institutionnels du
service avant de se lancer dans cette action qui met tout le monde en situa-
9288
tion d’incompétence, y compris le chef, et le place lui en position de sau-
veur.
6258
Corrigé de l’exercice 7
9:16
CO
11.5
C
Cet exercice a pour objectif de montrer l’impact important que tout
changement peut représenter pour celui qui le subit.
49.2
Il permet d’introduire la courbe du changement d’Élisabeth Kübler-Ross.
46.2
Il permet aussi de comprendre que l’acceptation du changement néces-
site du temps et qu’aucun argument rationnel ne pourra décentrer celui
027:
qui est sous le choc de son état. 8904
À l’inverse, la prise en considération de l’impact produit et l’invitation à
en parler pourront aider le protagoniste face à cet épisode difficile.
00:8
Peut-être lui demande-t-on de trahir ses valeurs lorsqu’on lui propose une
fonction qui touche à la production et la commercialisation.
nstitu
en considération des loyautés des uns et des autres. Ainsi certains salariés
vox.c
pourraient bien être pris dans un conflit de loyauté si être loyal à la direc-
tion implique d’être déloyal à leur syndicat et vice versa.
holar
201
167
al.sc
Mettre en
Mettre en pratique
pratique
9288
6258
Corrigé de l’exercice 8
9:16
Cet exercice constitue un exercice de renforcement de l’exercice n° 2
de la paire de lunettes.
11.5
Il permet de comprendre à quel point « la paire de lunettes » à travers
49.2
laquelle chacun regarde le monde influe sur son décryptage. Si ces dames
voient toutes deux la blouse bleue ou jaune, c’est qu’elles la voient à travers
46.2
les paires de lunettes qu’elles portent toutes deux pour se protéger de la
lumière à la suite de leur opération. L’une porte des verres bleus, l’autre des
027:
verres jaunes, c’est ce qui explique qu’elles voient la blouse blanche du chi- 8904
rurgien bleue ou jaune en fonction des verres qu’elles portent. Lorsqu’elles
se regardent, elles voient l’autre avec des lunettes vertes, ce qui correspond à
00:8
Il est en effet plus facile de réaliser que l’autre regarde la réalité à travers
son filtre que de s’apercevoir que l’on fait de même. « Le poisson qui est
:136
Corrigé de l’exercice 9
d’Ab
des potentialités.
nstitu
Corrigé de l’exercice 10
om:I
202
168
al.sc
Corrigés
Corrigés
ORRRRIIGGÉÉSS
lui qui délivre le sens. De plus, il est lui-même englobé par un autre système
englobant représenté par la direction et il est donc nécessaire que ces deux
9288
méta-systèmes soient cohérents aux yeux des salariés.
Ainsi, quelle que soit la manière dont les attitudes des principaux protago-
6258
nistes seront interprétées (manque d’ouverture de M. Auguste, bonne volonté
de Baptiste, etc.), se mettre avec les ouvriers et omettre de consulter l’encadre-
9:16
ment efface les repères de cohérence indispensables de la part des managers.
CO
11.5
C
En outre, si on se souvient que tout comportement est motivé par une
intention positive, ce principe devra s’appliquer aussi bien à l’attitude de
49.2
M. Auguste qu’à celle de Baptiste.
46.2
Les intentions positives de M. Auguste pourraient se décliner comme suit :
– conserver la qualité et le professionnalisme au sein de l’entreprise ;
027:
– respecter les écoles traditionnelles de formation et les valeurs du métier ;
8904
– éviter tout risque représenté par l’impétuosité de la jeunesse…
Pour aider Baptiste nous ne pouvons que lui conseiller l’humilité.
00:8
relation avec son chef et tenter de trouver un mode de relation plus positif
0752
faut réfléchir et identifier des facteurs sur lesquels il leur est possible de
coopérer.
d’Ab
Dès que Baptiste aura déterminé le résultat qu’il veut obtenir, il pourra
adapter son comportement ainsi que sa communication à ce résultat.
taire
203
169
al.sc
Mettre en
Mettre en pratique
pratique
Corrigé de l’exercice 11
Cet exercice permet de s’exercer à penser de façon systémique.
Il n’y a pas de corrigé type. Il est important de faire apparaître dans cha-
cune des histoires, comment l’application des commandements, des pré-
ceptes, des caractéristiques ou du mode d’emploi, apporte un nouvel
éclairage et incite à des actions nouvelles.
9288
6258
9:16
11.5
49.2
46.2
027:
8904
00:8
3
0752
:136
idjan
d’Ab
taire
versi
t Uni
nstitu
om:I
vox.c
holar
204
170
al.sc
al.sc
holar
vox.c
om:I
nstitu
t Uni
versi
taire
d’Ab
idjan
Troisième partie
:136
0752
300:8
8904
027:
46.2
Pour aller plus loin
49.2
11.5
9:16
6258
9288
al.sc
holar
vox.c
om:I
nstitu
t Uni
versi
taire
d’Ab
idjan
:136
0752
300:8
8904
027:
46.2
49.2
11.5
9:16
6258
9288
Programme d’un stage
de formation d’une durée
de six jours (3 × 2 jours)
9288
6258
9:16
Groupe de 6 à 10 personnes
11.5
Première journée
49.2
9 h – 10 h 30 Présentation de l’approche systémique utilisée comme
46.2
méthode cognitive au cours de la session, c’est-à-dire
comme méthode permettant à chacun de porter
027:
un autre regard sur sa propre réalité. 8904
Les participants sont invités à se présenter au travers
des raisons qui les ont poussés à s’inscrire à la session.
L’animateur se présente et rappelle les objectifs
00:8
professionnelle.
10 h 30 – 10 h 45 Pause.
idjan
des questions.
Les réponses sont notées sur le tableau de papier
versi
12 h 30 – 14 h Pause déjeuner.
nstitu
207
173
al.sc
Pour aller plus loin
9288
groupe et l’animateur explique comment chacun peut
réexaminer son livre de comptes.
6258
Deuxième journée
9:16
9 h – 10 h 30 Distribution de l’exercice d’autorepérage du style
de décision face au risque.
11.5
L’exercice se déroule collectivement et progressivement,
49.2
les phases successives ne se découvrent que chemin
faisant.
46.2
Les volontaires présentent leurs situations. Tous
les participants sont invités à décrire les différents styles,
027:
les différentes spécificités, ainsi que les ressources
(explication par l’animateur de la notion de ressources 8904
et de la nécessité pour chaque acteur de s’appuyer
sur son style particulier et sur ses compétences).
00:8
10 h 30 – 10 h 45 Pause.
3
0752
professionnelles.
idjan
12 h 30 – 14 h Pause déjeuner.
versi
« Blindex et Fort ».
15 h 30 – 15 h 45 Pause.
om:I
208
174
al.sc
Programme d’un stage de formation
Troisième journée
9 h – 10 h 30 Cette session a pour objectif de permettre
aux participants de découvrir les quatre préceptes
du Nouveau Discours de la méthode à partir des préceptes
de Descartes.
Distribution des préceptes de Descartes et de l’exercice
« La paire de lunettes ».
9288
Travail en sous-groupes.
6258
10 h 30 – 10 h 45 Pause.
10 h 45 – 12 h 30 Présentation en grand groupe des différentes histoires.
9:16
Recherche collective des « paires de lunettes » des uns
et des autres, c’est-à-dire des différentes grilles de lecture
11.5
de chacun. Recherche du précepte complémentaire
à partir du précepte de Descartes.
49.2
Distribution du premier précepte de l’approche
systémique.
46.2
Présentation de l’exposé 6.
027:
12 h 30 – 14 h Pause déjeuner.
8904
14 h – 15 h 30 Distribution de l’exercice du coquelicot.
Travail en sous-groupes.
Présentation en grand groupe des comparaisons.
00:8
15 h 30 – 15 h 45 Pause.
3
0752
de l’exposé 1.
d’Ab
Quatrième journée
taire
10 h 30 – 10 h 45 Pause.
t Uni
12 h 30 – 14 h Pause déjeuner.
14 h – 15 h 30 Distribution de l’exercice « La circulation de Paris ».
vox.c
Travail en sous-groupes.
holar
175
209
al.sc
Pour aller plus loin
15 h 30 – 15 h 45 Pause.
15 h 45 – 17 h 30 Mise en commun des travaux réalisés en sous-groupes.
Recherche par les participants de situations similaires.
Débat discussion.
Recherche du quatrième précepte et distribution
de ce dernier. Présentation de l’exposé 7.
Recherche par les participants de pistes d’applications
9288
des préceptes dans leurs situations professionnelles.
Fin de la deuxième session.
6258
Cinquième journée
9:16
9 h – 10 h 30 Présentation par les participants des réalisations
11.5
d’intersession.
Distribution du cas « L’entreprise pharmaceutique
49.2
Fex ». Travail en sous-groupes.
46.2
10 h 30 – 10 h 45 Pause.
10 h 45 – 12 h 30 Mise en commun des travaux réalisés en sous-groupes.
027:
Présentation de l’exposé 9. 8904
Recherche d’exemples réels de communications
difficiles. Rappel du cas du manager dont
le collaborateur s’est trompé.
00:8
12 h 30 – 14 h Pause déjeuner.
3
0752
Travail en sous-groupes.
idjan
15 h 30 – 15 h 45 Pause.
15 h 45 – 17 h 30 Mise en commun. Commentaires et débat.
d’Ab
Rappel de l’exposé 9.
taire
Sixième journée
versi
10 h 30 – 10 h 45 Pause.
om:I
12 h 30 – 14 h Pause déjeuner.
holar
210
176
al.sc
Programme d’un stage de formation
9288
Recherche des principes de l’approche systémique.
Présentation de l’exposé 1.
6258
Débat à partir du mode d’emploi.
Synthèse.
9:16
Fin de la troisième session.
11.5
49.2
46.2
027:
8904
00:8
3
0752
:136
idjan
d’Ab
taire
versi
t Uni
nstitu
om:I
vox.c
holar
177
211
al.sc
al.sc
holar
vox.c
om:I
nstitu
t Uni
versi
taire
d’Ab
idjan
:136
0752
300:8
8904
027:
46.2
49.2
11.5
9:16
6258
9288
L E LEXIQUE
XIQUE
9288
systémiques, Paris, ESF éditeur, 1988, de J.-C. Benoît, J.-A. Malarewicz, avec J. Beaujean,
Y. Colas, S. Karmas.
6258
Les passages dans un caractère plus petit et en retrait sont des compléments
ajoutés par l’auteur, ainsi que les articles concernant G. Donnadieu, Jean-Louis Le
Moigne et J. de Rosnay.
9:16
11.5
Auto-organisation : L’auto-organisation est la soute-nue très activement en particulier par
propriété pour un système de modifier spon- l’intégration pluridisciplinaire des concepts uti-
49.2
tanément sa structure (croissance), quand les lisés, impliquant aussi bien les sciences les plus
conditions externes changent. Ces change- exactes, soumises aux principes du « modèle
ments structuraux ont pour effet de maintenir du système fermé », que les sciences humai-
46.2
la stabilité du système et de lui permettre nes, impliquant spécifiquement le « modèle
d’atteindre un niveau supérieur de com- du système ouvert ».
027:
plexité. L’auto-organisation est un processus L’ouvrage Théorie générale des systèmes,
irréversible. Les systèmes vivants sont des publié en 1968 aux États-Unis, montre bien
8904
systèmes ouverts qui échangent constam- la qualité cruciale de ce « nouveau para-
ment avec leur environnement. Pour survivre, digme », nouveau contexte pour la modé-
ils doivent être capables d’apprendre et de lisation des sciences, dans leur diversité et
00:8
l’apanage exclusif des systèmes vivants. Ilya application de ces interrelations aux savoirs
Prigogine a décrit, à travers la notion de eux-mêmes, systèmes et sous-systèmes. Un
« structure dissipative » l’auto-organisation des système est un ensemble de formes, de par-
:136
possibilités d’échange nécessaires pour y faire théories des jeux, des décisions, etc. Il existe
face. aussi une « technologie des systèmes », et
taire
Avec l’ouvrage Kritische Theorie der Formbil- mènes d’adaptation, de crise, de stabilité ou
dung (théories modernes du développement) d’homéostasie.
vox.c
en 1928, sa pensée a accompagné la crois- Ainsi, dans une famille, les prises de position et
sance de l’épistémologie contemporaine et l’a les désirs de chaque membre sont liés aux
holar
213
179
al.sc
Pour aller plus loin
règles de fonctionnement et aux lois familiales, purement correctifs, qui permettent, dans un
selon un mode d’interaction circulaire dans les environnement relativement stable, à un sys-
constantes négociations qui se jouent autour tème ouvert de se maintenir.
de ces exigences opposées. À un autre niveau,
les enfants devenant adultes deviennent eux- Le changement de second ordre, ou change-
mêmes des parents et sont amenés à trans- ment 2, correspond à ce qui se passe lors-
mettre à leurs propres enfants les expériences qu’un système change qualitativement, et de
qu’ils ont acquises des générations précédentes. façon discontinue. W. Ashby avait déjà repéré
l’existence de ces deux sens du mot change-
9288
Dans les entreprises, la coévolution des ac- ment, « soit passage d’un état à un autre, qui
teurs, c’est-à-dire la possibilité de s’appuyer de représente passage comportement de la
façon simultanée et conjointe sur les différents machine, soit le passage d’une transformation
6258
métiers et les différents niveaux hiérarchiques à une autre, c’est-à-dire un changement de
est ce qui garantit la réussite du changement. comportement » qui nécessite une interven-
9:16
Causalité linéaire : On dit habituellement tion extérieure. Le changement 2 correspond
d’une chaîne causale qu’elle est linéaire lors- au changement de changement.
que n’y entrent pas en jeu les phénomènes de
11.5
rétroaction caractéristiques de la causalité cir- Dans les entreprises, ces changements de
culaire à laquelle elle s’oppose. Ici, une cause A second ordre sont ceux qui nécessitent un
49.2
entraîne un effet B, lequel entraîne un autre accompagnement, car ils provoquent des
effet C. Gregory Bateson établit une distinction résistances.
46.2
entre les termes « linéaire » et « linéal ». Pour Coévolution : Selon Gregory Bateson, il s’agit
lui, seul le second terme répond à la définition d’un système de changement évolutif – et
027:
donnée plus haut, alors que le premier ne évolutionniste – à base de mémorisation préfé-
devrait être réservé qu’au champ des mathé- rentielle qui fait que « les changements dans
matiques où il désigne « une relation entre des
8904
une espèce A créent le cadre d’une sélection
variables telle que, lorsqu’on les rapporte l’une naturelle des changements dans une espèce
contre l’autre selon des coordonnées carté- B. À leur tour, d’autres changements dans
00:8
plus facilement à notre esprit lorsque nous A ». Ce processus général se traduit au niveau
0752
avons à expliquer une situation ou une prise relationnel par des interactions cumulatives,
de position. Pour cette raison, le thérapeute fréquentes en clinique familiale et institu-
:136
familial dont l’épistémologie est fondée sur la tionnelle, formes concrètes de schismogénèse.
croyance en une circularité des interactions, La coévolution concerne tous les faits de
dont il fait partie lui-même, a développé des croissance et de créativité, l’émergence de
idjan
techniques lui permettant d’y échapper. conduites nouvelles et les modes systémiques
Changement : À propos de l’école de Palo de changement. Bateson (G.), La nature et la
d’Ab
sortes de changements, et permettent ainsi de Mara Selvini Palazzoli et al. (C. Boscolo, J.-E.
résoudre le paradoxe du « changement sans Cecchin et G. Prata) et publié dans Paradoxe
changement ».
versi
donné qui reste lui-même inchangé. La théo- d’être utilisé dans de nombreux autres
rie des groupes (E. Galois) fournit un modèle contex-tes. Néanmoins, il convient de rester
nstitu
adéquat pour l’étude de ce type de change- strict sur sa définition et sa finalité : « La fonc-
ment. Le changement permet le maintien de tion première de la connotation positive de
l’homéostasie (définie ici comme la constance tous les comportements observés dans le
om:I
d’un système) par le biais de rétroactions groupe nous paraît être de faciliter aux thé-
négatives qui corrigent les déviations. La rapeutes l’accès au modèle systémique. »
vox.c
notion de changement de premier ordre rend (M. Selvini) Il s’agit donc de qualifier positive-
donc compte de ces changements continus, ment les comportements et les règles fami-
holar
214
180
al.sc
Lexique
9288
sée, la réalité sur laquelle se fonde une connais- introduisant les notions d’homéostasie, de
sance (épistémologie) ne préexiste pas à rétroaction négative et de morphostase. Ulté-
l’observation. Elle est construite par l’obser- rieurement, les études ont porté sur les
6258
vateur sous la forme de modèles, de paradig- mécanismes de changement, et les notions de
mes ou de cartes. Ceux-ci entretiennent avec rétroaction positive, de structures dissipatives
et de morphogénèse sont apparues. La prise
9:16
l’environnement un rapport lui-même soumis
à une constante évolution. On ne cherche pas en compte des interactions entre le phéno-
mène observé et la présence de l’observateur
11.5
ici à connaître la réalité, mais à mieux com-
prendre comment les modèles se construisent marque le passage d’une cybernétique de
et de quelle manière ils peuvent servir à type 1 à une cybernétique de type 2.
49.2
atteindre des finalités pragmatiques. Donnadieu Gérard : Ingénieur des Arts et
Métiers et de l’École nationale du Pétrole et
46.2
Il s’agit là d’une tentative qui vise à dépasser la
position paradoxale d’une connaissance, prise des Moteurs, docteur en sciences physiques,
dans un processus d’autoréférence, lorsqu’elle titulaire d’une maîtrise en Théologie, Gérard
027:
accepte d’inclure et de tenir compte des Donnadieu a travaillé près de 20 ans dans un
modifications induites par la présence d’un grand groupe pétrolier. 8904
observateur. Ces notions ont été développées, Membre du Conseil Économique et Social de
dans le champ de la thérapie familiale, par 1979 à 1984, il a également été directeur d’étu-
Paul Watzlawick grâce, notamment, à ses
00:8
modèles dont la confrontation constitue développer une approche systémique dans les
l’objet même de la thérapie familiale. sciences religieuses, il enseigne depuis 1999 la
Contexte : Le terme contexte indique l’en- théologie des religions et la théologie fonda-
:136
semble vivant – l’écosystème composé d’un mentale à l’école Cathédrale de Paris. Il est ac-
organisme et de son environnement, indisso- tuellement Secrétaire général de l’Association
idjan
ciables et liés par une « constance dans la rela- Française de Sciences des Systèmes et Président
tion ». Spécifiquement, un contexte est « un de l’Association des amis de Pierre de Chardin.
d’Ab
1948 par Norbert Wiener en ce qui concerne messages analogiques, connotation positive.
aussi bien les orga-nismes vivants, les […] constitue une forme de prescription de
t Uni
se sont penchés sur les mécanismes de nelles, cette pratique vise à créer un processus
transformation et de conser-vation de de coévolution.
om:I
l’énergie ainsi que sur les phénomè-nes de Face aux difficultés d’obtenir des change-
régulation des systèmes. ments, dans un contexte où l’emporte
vox.c
181
215
al.sc
Pour aller plus loin
une recherche d’anticipation de solutions par- comme autant de moyens propres au sys-
ticulières à chaque patient et à chaque famille. tème pour évoluer de façon originale.
Une extension de cette méthodologie à des Grand livre de comptes : Dans l’approche
contextes ouverts est un véritable thème de de la thérapie familiale contextuelle, l’idée du
recherche, autour de la notion de négociation. grand livre de comptes renvoie à la méta-
Dans les entreprises, la prise en compte, par les phore d’une mise à jour permanente de ce qui
acteurs mêmes de l’entreprise, de leurs spéci- est dû et de ce qui est donné, des mérites et
ficités, pour faire face ensemble aux chan- des dettes de chacun. Ivan Boszorményi-Nagy
9288
gements imposés par l’environnement favo- insiste beaucoup sur le caractère éthique de
rise l’émergence de solutions nouvelles. cette notion qui comporte deux éléments : la
Entropie : L’entropie d’un système caractérise loyauté et la contribution au bien-être d’autrui.
6258
son degré de désordre. Ce terme, ainsi que Lorsqu’un membre d’une famille sacrifie des
celui de néguentropie, est emprunté à la intérêts personnels dans ce but, cette per-
sonne s’attend à être payée de retour par un
9:16
thermodynamique. Il définit, dans le système
familial, ce qu’il en est de l’absence ou du non- autre membre de la famille, parfois à un autre
respect de règles claires et apparentes, d’inter- niveau générationnel, mais sur le même mode
11.5
actions stables ou encore d’alliances. Ces élé- relationnel.
ments régulent les relations entre les membres La mise à jour des mérites et des dettes de
49.2
de la famille et leur évitent d’avoir à affronter chaque salarié dans le livre de comptes, qui
constamment des situations de crise. Si l’entro- représente symboliquement le donné et le
46.2
pie peut être diminuée en termes de thermo- reçu au sein de son entreprise, est souvent ce
dynamique, par l’apport d’énergie, ce même qui permet l’investissement à nouveau face à
027:
mécanisme est rendu possible, face à une des changements.
famille, par l’apport d’informations nouvelles, Homéostasie : Depuis plus d’un siècle, avec
qui créent ainsi de l’ordre et de l’organisation
8904
Claude Bernard, ou avec W.B. Cannon, la
et augmentent la complexité du système. physiologie a dû très rapidement utiliser des
Environnement : Dans un sens très large, modèles répondant à la complexité, c’est-à-
00:8
des systèmes de Ludwig von Bertalanffy et en par l’erreur elle-même). Le thermostat est
particulier dans le domaine humain ou dans l’objet matériel et technique qui illustre le
d’Ab
celui plus vaste d’un évolutionnisme tel que mieux ces réponses stabilisatrices.
l’illustre l’épistémologie écosystémique bateso- Lorsque dans les organisations les change-
nienne.
taire
comme l’est une famille, obéit, entre autres à Le Moigne Jean-Louis : Ingénieur ECP, il est
ce principe qui établit qu’un but peut être à la jonction des sciences de l’ingénieur et des
t Uni
[Bertalanffy, 2002]. Ce sont donc les modes professeur de droit, d’économie et de sciences
d’interactions familiales et leur évolution dans à l’université d’Aix-Marseille. Il a été co-fonda-
le cycle de vie de la famille qui sont déter- teur du Groupe de Recherche en analyse de
om:I
minants dans le processus qui s’organise système et calcul économique, qui s’appellera
autour d’une finalité. Groupe de Recherche sur l’Adaptation, la
vox.c
216
182
al.sc
Lexique
dent du club Épistémologique de l’Université pour la Paix, il est aussi président d’honneur
d’Aix-Marseille III. En 1997, l’Institution lui a du CERCO et de l’Institut international du
attribué le titre de professeur émérite des mieux-être, et membre d’honneur de « Res-
universités. Il est aussi vice-président de l’Asso- taure la Terre ».
ciation pour la pensée complexe (APC) et co- Mythes familiaux : Le concept de « mythes
directeur de la collection « Ingénium » aux familiaux » fut introduit en 1963 par Antonio
éditions L’Harmattan. J. Ferreira. Il se réfère à des modèles de
Il a beaucoup contribué au développement de distorsion de la réalité, partagés par tous les
9288
l’approche systémique et de la démarche membres d’une famille, voire des observateurs
constructiviste en France. extérieurs. Son introduction fait suite à une
étude expérimentale sur la prise de décision
6258
Métacommunication : En 1951, Gregory dans les familles. Les résultats montrèrent un
Bateson crée le terme de métacommunica- décalage très important entre les interactions
tion, « communication sur la communica- décrites par les membres de la famille entre
9:16
tion », c’est-à-dire toutes les indications et eux, ou par les observateurs, et des interac-
propositions échangées à propos de la codifi- tions plus subtiles, mises en évidence par des
11.5
cation des messages ; des relations entre les tâches structurées.
communicants. Les qualités et les caractéris-
Selon Antonio J. Ferreira, « la notion de mythe
49.2
tiques de la métacommunication définissent
la congruence et l’efficacité de l’échange familial » se rapporte à un certain nombre de
(Bateson, 1951, 1). Tout message comporte croyances assez bien systématisées, partagées
46.2
un métamessage. Celui-ci évoque ou précise par tous les membres de la famille et la nature
le contexte, c’est-à-dire l’écosystème où se de leur relation. Ces mythes familiaux contien-
027:
fon-dent les participants par leur relation. nent de nombreuses règles masquées de la
relation, règles qui demeurent dissimulées
Morin Edgar : Entré comme chercheur au
8904
sous la gangue triviale des routines et des
CNRS en 1950, il y deviendra directeur des clichés familiaux. Certains de ces mythes,
recherches. 1951 est l’année où commence, comme on le voit à ce qu’ils opèrent en
00:8
avec la parution de L’homme et la mort, la douceur, sont si bien intégrés à la vie quoti-
grande aventure transdisciplinaire d’Edgar dienne qu’ils finissent par faire partie inté-
Morin. Dès le départ, on le sent travaillé par la
3
social, il s’efforce d’adopter une vision multidi- teur extérieur, ces croyances organisées, au
mensionnelle des données des différentes nom desquelles la famille instaure, maintient
idjan
disciplines pour ne pas les isoler les unes des et justifie de nombreux modèles interaction-
autres. Anthropologue, scientifique ou philo- nels, sont entretenues par tous ses membres
d’Ab
sophe? Il est en fait théoricien et praticien comme autant de vérités échappant à toute
circulant dans les no man’s land qui séparent critique ou question ».
les différentes sciences anthropo-sociales. Pen-
taire
seur naviguant aux interfaces sciences/philoso- Dans les entreprises ou les organisations qui
phies, il est convaincu de la nécessité d’intro- existent depuis longtemps se développent des
mythes institutionnels. La mise en lumière, aux
versi
si l’on suit sa trajectoire, on trouve la spirale qui première proposition « pour une axiomatique
se déplace en revenant sans trêve sur l’inter- de la communication ». De même que l’on ne
rogation et l’obsession de son départ. Prési- peut pas ne pas avoir de comportement et si
om:I
dent de l’Association pour la pensée complexe l’on admet que, dans une interaction, tout
(APC), membre du Conseil académique du comportement a valeur de message, c’est-à-
vox.c
Centre européen pour la paix et le dévelop- dire qu’il est une communication : « Il suit
pement, de l’université des Nations-Unies qu’on ne peut pas ne pas communiquer,
holar
183
217
al.sc
Pour aller plus loin
qu’on le veuille ou non. Activité ou inactivité, ainsi d’employer le mot « voir » plutôt que le
parole ou silence, tout a valeur de message. » mot « sentir » à propos d’une situation ; ou
Si je suis assis près de quelqu’un, au cours d’un encore d’énoncer : « je vous entends » alors
transport, si je décide de ne pas lui parler, je qu’il serait tout aussi compréhensible de dire :
dois l’indiquer par ma posture et mon voisin « je vois ce que vous voulez dire ». Dans le
comprend ce message comportemental. rapport qui se crée entre le thérapeute et son
Tel est l’axiome de la métacommunication, patient, R. Bandler et J. Grinder ont mis
décrite par Gregory Bateson, communication l’accent sur les risques d’incongruence qui se
manifestent lorsque le premier n’adopte pas,
9288
sur la communication. Les autres axiomes pré-
cisés par P. Watzlawick concernent : l’ensem- ou ne reconnaît pas, l’orientation sensorielle
ble contenu/relation, la ponctuation, la nature du second. Il peut alors en résulter une
6258
digitale ou analogique de la communication, sensation d’incompréhension mutuelle et la
les notions de complémentarité et de symétrie difficulté pour le thérapeute de modifier ou de
recadrer l’appréhension subjective que le
9:16
selon les descriptions de la Théorie écosys-
témique batesonienne. patient peut avoir de son symptôme, comme
dans l’exemple suivant :
11.5
Position méta : Selon la règle de l’ethno-
logue ou de l’éthologue observateur parti- Patient : Je ne m’entends pas très bien avec
cipant, un va-et-vient est nécessaire entre le ma femme en ce moment. Thérapeute : Est-
49.2
territoire et la carte, afin de situer les inter- ce que vous pouvez être plus clair?
actions et les frontières entre les sous-systèmes Patient : C’est une question difficile. Théra-
46.2
qui définis-sent les réalités du terrain. Cette peute : Je ne peux pas vous aider si vous ne
distinction, fondée sur les types logiques de me montrez pas un exemple.
027:
Bertrand Russell, a été rappelée à maintes
Ces liens entre le langage et des structures
reprises par Gregory Bateson.
inconscientes se retrouvent, non seulement au
8904
La capacité pour les acteurs de l’organisation niveau verbal mais également au niveau non
de se placer en position méta leur permet de verbal. Les notions de latéralité des mou-
regarder avec distance et donc de décoder les
00:8
sible grâce à l’aide d’un consultant externe. analogique est ici évalué comme la possibilité
Programmation neuro-linguistique : Issue d’entrer dans une carte intérieure, laquelle
de la psychothérapie ericksonienne, de la structure les relations du sujet avec son
:136
été développée aux États-Unis depuis 1975 évolutifs qui animent un écosystème, c’est-à-
par R. Bandler et J. Grinder. Ils ont d’abord dire la coévolution de l’individu plus son envi-
d’Ab
longuement observé et étudié les compor- ronnement, souvent apparaissent des modes
tements et les attitudes qu’ont, ou qu’avaient, originaux de fonctionnement et d’organisa-
certains thérapeutes célèbres avec leurs tion qui évoquent les phénomènes de l’émer-
taire
patients. À partir de là, ils ont cherché à définir, gence et de la créativité. L’aspect qualitatif de
avec le plus de précision possible, ce qui fait cet apport fait l’originalité des situations.
versi
ce dernier la sensation très immédiate d’être nouveaux face aux évolutions externes fait
compris. R. Bandler et J. Grinder ont ainsi apparaître cette qualité émergente.
nstitu
démontré que chaque individu possède une Ressources : Tout ce qui peut être utilisé
ou deux orientations sensorielles qui lui sont comme un moyen propre à affronter et à
propres : visuelle, auditive, cénesthésique, résoudre un problème spécifique. Certains
om:I
structure le langage verbal, lequel traduit et permettre de trouver des solutions aux pro-
trahit cette orientation. Il n’est pas indifférent blèmes qu’elle pose ou de dépasser la logique
holar
218
184
al.sc
Lexique
qui fait qu’elle se maintient dans une position causaliste, et systémique. Elle stipule que les
d’homéostasie grâce au patient désigné. Pour problèmes humains n’ont pas seulement un
eux, leurs interventions ne constituent qu’un sens, mais une fonction dans le contexte plus
contexte par lequel ces ressources peuvent se large où ils apparaissent. Ce contexte est
manifester. constitué d’éléments interdépendants les uns
Cette démarche est particulièrement nette des autres (système). Dans cette perspective, il
chez des thérapeutes comme Virginia Satir ou serait plus adéquat de parler d’analyse (niveau
Milton H. Erickson. La première s’appuie éga- théorique) ou de thérapie (niveau thérapeuti-
que) systémique, que de thérapie familiale, la
9288
lement sur la notion d’estime de soi, qu’elle
considère être un levier propre à mobiliser ces famille étant un système humain parmi d’au-
ressources. Le second a toujours défendu l’idée tres, certes essentiel, dans lequel l’analyse sys-
6258
que la tâche du thérapeute était de mobiliser témique peut s’exercer. Mais on peut parler
les capacités inconscientes du sujet, seules d’approche et d’intervention systémiques pour
susceptibles d’introduire un change-ment qui l’individu, le couple, l’institution et un contexte
9:16
ait une valeur heuristique pour lui. microsocial plus large (pratique de réseau).
C’est le thérapeute, ou l’observateur, qui
11.5
En tant que consultant en entreprise, la mise
en lumière des ressources propres aux prota- ponctue le système dont il a besoin pour
gonistes et propres à l’entreprise pour affronter intervenir, en fonction du contexte dans lequel
49.2
les évolutions favorise la capacité à changer de le symptôme a surgi.
chaque acteur, facilite les évolutions positives. Ceci permet de différencier la thérapie fami-
46.2
Rosnay Joël (de) : Docteur ès-sciences, il a liale systémique des autres thérapies familiales
été chercheur et enseignant au Massachus- non systémiques (psychanalytique, comporte-
027:
setts Institute of Technology. Ancien directeur mentale).
des applications de la recherche à l’institut Thérapie familiale contextuelle : Cette
8904
Pasteur, il a notamment été directeur de la école a été fondée par Ivan Boszorményi-
prospective et de l’évaluation à la Cité des Nagy, psychiatre d’origine hongroise, tra-
sciences et de l’industrie dont il est actuelle- vaillant à Philadelphie. Son œuvre repose sur
00:8
ment conseiller du Président. En 1990, il a quatre piliers. Le premier est la pensée psy-
obtenu le prix de l’in-formation scientifique chanalytique, surtout les évolutions ultérieures
3
propose une nouvelle approche pour cons- les psychotiques, domaine dans lequel il a
truire ensemble la vie et survivre à la comple- effectué de nombreuses recherches. Le qua-
trième pilier est la pensée systémique.
d’Ab
tation causale des processus finalisés. Cette notion de loyauté peut être reprise au
Thérapie familiale : De la même façon que sein de l’entreprise pour expliquer certaines
om:I
peutique, la thérapie familiale intègre ces trois par exemple s’ils pensent, en le faisant, trahir
niveaux. L’épistémologie est circulaire, non leur métier.
holar
185
219
al.sc
Pour aller plus loin
Par loyauté vis-à-vis de leur syndicat, certains confiance entre les acteurs indispensable à leur
salariés résisteront à certains changements. coopération.
La prise en compte de ces loyautés facilite La méthodologie principale du thérapeute
l’acceptation du changement. contextuel est la « partialité multidirection-
La notion de loyauté recouvre celle de la nelle ». Celle-ci se manifeste dans le contrat : le
balance de la justice. Il existe dans les familles, thérapeute veille sur tous ceux qui sont
tout au long des générations, un « grand livre influencés par la thérapie, même si ces person-
de comptes », dans lequel sont considérées les nes ne sont pas physiquement présentes.
9288
relations entre les membres. On tente ou on Dans la thérapie, le thérapeute se range suc-
espère rajuster dans une génération ultérieure cessivement aux côtés de tous les membres,
ce qui a été déséquilibré dans une génération d’une manière à la fois empathique et
6258
antérieure (le legs). L’enfant sera mêlé aux confrontante. Ceci vise à amorcer un véritable
comptes qui doivent être réglés entre parents dialogue entre les membres de la famille à
propos de la position unique de chacun.
9:16
et grands-parents.
L’attention se porte sur la façon dont le sys-
La notion de balance renvoie à celle de dyna- tème traite la justice et l’honnêteté, la confian-
11.5
mique. Tant qu’on se soucie suffisamment de ce et la méfiance.
la justice, de la balance entre donner et rece- Le consultant contextuel fait lui aussi preuve
49.2
voir, la relation demeure digne de confiance. de partialité multidirectionnelle, il prend tour à
tour parti pour l’ensemble des protagonistes
46.2
La théorie transgénérationnelle de Nagy n’est
impliqués. Il fait preuve d’empathie et,
pas déterministe. Depuis 1979, Nagy appelle
comme l’explique I. B.-Nagy, il considère la
son approche une thérapie contextuelle. La
027:
résistance de tout acteur à changer comme un
contextualité relève de la relation dynamique
signe de loyauté.
reliant une personne à ses relations significa- 8904
tives à travers les générations. Quatre dimen- Quoique Nagy se serve d’un autre arsenal
sions sont à distinguer : les faits, la psychologie, conceptuel, il montre des ressemblances frap-
les schémas de comportement observable et pantes avec les épistémologies écosystémi-
00:8
convenu quelle façon de donner et de recevoir relationnelle dans l’assistance aux familles.
sera jugée juste et équitable. Acquérir du mérite est, selon lui, une
taire
thérapie consiste à rechercher des ressources crée l’autonomie dans l’alliance et où les
inexploitées, à catalyser la confiance en des schémas destructeurs sont rompus.
situations difficiles. Autrement dit, c’est donner
nstitu
sources des acteurs de l’organisation face au aux yeux de chacun, la zone de confiance
changement. Il fait apparaître la zone de nécessaire à l’investissement et à l’action.
holar
220
186
al.sc
Bibliographie
1757
6267
9:16
Nous ne publions ici que les ouvrages édités en français.
11.5
49.2
◗◗Ouvrages de l’École de Palo Alto
46.2
BATESON Gregory, La cérémonie du naven, Paris, Éditions de Minuit, 1971 (éd.
orig. Naven, Standford University Press, 1936).
027:
BATESON Gregory, « Les usages sociaux du corps à Bali », Actes de la recherche en
sciences sociales, n° 14, avril-mai 1977. 8904
BATESON Gregory, Vers une écologie de l’esprit, 2 tomes, Paris, Seuil, 1995 et 2008
(éd. orig. Steps to an Ecology of Mind, Chandler Publ. Comp. New York, 1972).
00:8
BATESON Gregory, La Nature et la pensée, Paris, Le Seuil, 1984 (éd. orig. Mind
and Nature. A Necessary Unity, New York, Dutton, 1979).
3
0752
WATZLAWICK Paul (dir.), L’Invention de la réalité, 1981, trad. Paris, Seuil, 1985.
idjan
WATZLAWICK Paul, La réalité de la réalité, Paris, Le Seuil, 1984 (éd. orig. How
real is real? Random House, New York, Toronto, 1976).
d’Ab
WATZLAWICK Paul, HELMICK BEAVIN Janet, JACKSON Don D., Une logique
de la communication, Paris, Le Seuil, 1979 (éd. orig. Pragmatics of Human
versi
Paris, Le Seuil, 2004 (éd. orig. The interactional View, Norton and Company,
Inc., 1977).
om:I
vox.c
holar
221
al.sc
L’approche systémique
1757
MARUANI Guy, WATZLAWICK Paul, L’interaction en médecine et en psychiatrie, en
hommage à Gregory Bateson, Génitif, Atelier Alpha Bleu, 1982.
6267
MICHARD Pierre, La Thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy, Paris, De Boeck,
2005.
9:16
NAPIER Augustus, WHITAKER Carl, Le creuset familial, Paris, Robert Laffont,
2006 (éd. orig. The Family Crucible, New York, Harper and Row Publishers,
11.5
1978).
49.2
RUFFIOT André et al., La thérapie familiale psychanalytique, Paris, Dunod, 1981.
SATIR Virginia, Thérapie du couple et de la famille, Paris, Desclée de Brouwer,
46.2
2006.
SELVINI PALAZZOLI Mara, BOSCOLO L., CECCHIN G., PRATA G., Paradoxe et
027:
contre-paradoxe, Paris, ESF éditeur, 1992 (éd. orig. Paradosso e controparadosso,
8904
Giangiacomo Feltrinelli Editore, Milano, 1975).
SELVINI PALAZZOLI Mara et al., Le magicien sans magie, Paris, ESF éditeur,
00:8
1983 (éd. orig. Il mago smagato, Giangiacomo Feltrinelli Ed., Milano, 1976).
3
◗◗Autres ouvrages
0752
COLAS Y., KANNAS S., Dictionnaire clinique des thérapies familiales systémiques,
Paris, ESF éditeur, 1988.
idjan
2008.
LÉCUYER Bernard-Pierre et PADIOLEAU Jean G., « Analyse de systèmes en
nstitu
222
al.sc
Bibliographie
1757
YATCHINOVSKY Arlette, Mieux vivre le changement, Paris, ESF éditeur, 2004.
6267
◗◗Ouvrages à caractère général
9:16
BERTALANFFY Ludwig von, Théorie générale des systèmes, Paris, Dunod, 2002.
DURAND Daniel, La systémique, Paris, PUF, Collection « Que sais-je? », 2010.
11.5
LE MOIGNE Jean-Louis, La théorie du système général, Paris, PUF, 1977.
49.2
ROSNAY Joël de, Le Macroscope, Paris, Le Seuil, 1975.
46.2
◗◗Application à la biologie
027:
ATLAN Henri, Entre le cristal et la fumée, Paris, Le Seuil, 1986.
LABORIT Henri, Nouvelle grille, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 1986.8904
RUFFIÉ Jacques, Le traité du vivant, Paris, Flammarion, 1993.
00:8
MORIN Edgar, LAFAY Denis, Le Temps est venu de changer de civilisation, Paris,
taire
L’Aube, 2017.
versi
◗◗Application à l’économie
DONNADIEU Gérard, Jalons pour une autre économie, Paris, Le Centurion, 1978.
t Uni
223
al.sc
L’approche systémique
1757
1993.
6267
◗◗Application à la pédagogie
9:16
BENOIT Jean-Claude, Homo schizophrenicus : Mais où sont passés les gens normaux,
Paris, L’Harmattan, 1997.
11.5
ESLIN Jean-Claude, Hannah Arendt, l’obligée du monde, Paris, Michalon, coll « Le
bien commun », 1997.
49.2
GOSHAL Sumantra, « Bad management theories are destroying good
46.2
management practices », Academy of Management Learning & Education,
Vol. 4, N° 1, 2005, 75–91.
027:
MORIN Edgar et HALTER Marek, Mais, éditions NEO, 1988.
RICŒUR Paul, Soi-même comme un autre, Paris, Le Seuil, coll. « Point Essais », 8904
1996.
YATCHINOVSKY Arlette, Mieux vivre le changement, Paris, ESF éditeur, 2004.
00:8
3
0752
:136
idjan
d’Ab
taire
versi
t Uni
nstitu
om:I
vox.c
holar
224
al.sc
Liste des titres parus
dans la collection Formation permanente
1757
L’interview de groupe (n° 6). La boîte à outils du négociateur (n° 164).
La méthode des cas (n° 5). La confiance en soi (n° 100).
Les méthodes actives dans la pédagogie des La force de persuasion (n° 37).
6267
adultes (n° 13). Les fondamentaux de la négociation (n° 163).
Observation psychologique et psychosociolo- Les outils du négociateur (n° 90).
gique (n° 17). Les techniques d’argumentation les plus
9:16
Opinions et changements d’opinion (n° 9). sûres (n° 205).
Psychologie de la relation d’autorité (n° 19). L’excellence à l’oral (n° 149).
11.5
Le questionnaire dans l’enquête psychoso- Libérez votre créativité (n° 166).
ciale (n° 2). Des prises de parole captivantes (n° 214).
49.2
Le travail en équipe (n° 18). Piloter une équipe projet (n° 158).
Rire et faire rire (Hors série).
JOSEPH AOUN La vérité sur le charisme (n° 215).
46.2
Manager une équipe multiculturelle (n° 161).
LIONEL BELLENGER,
027:
ALI ARMAND MARIE-JOSÉE COUCHAERE
Confiance et leadership (n° 218). Les techniques de questionnement (n° 143).
Plus efficace et moins stressé (n° 159).
8904
BRUNO BARJOU L’écoute (n° 182).
Manager par projet (n° 128).
00:8
BRUNO BARJOU
JÉRÔME BARRAND, JOCELYNE DEGLAINE C’est moi d’abord (n° 150).
Développer l’agilité dans l’entreprise (n° 208)
d’Ab
JEAN-MICHEL BAZIN ET ROGER BAZIN Libérer la parole dans les entreprises (n°
Comment raisonner pour décider (n° 129). 216).
t Uni
THIERRY BEAUFORT
40 exercices ludopédagogiques pour la for- RAMEZ CAYATTE
vox.c
225
al.sc
L’approche systémique
1757
Les nouveaux outils de l’analyse
transactionnelle (n° 64). DENIS CRISTOL ET ÉRIC MELLET
Les outils de base de l’analyse Développer une université d’entreprise
6267
transactionnelle (n° 63). (Hors série).
Tensions et conflits dans les relations
personnelles (n° 136). PHILIPPE CRUELLAS
9:16
Le temps autrement (n° 135).
JACQUES CHAUMIER
11.5
Travail et méthodes du documentaliste MARC DENNERY
(n° 39). Évaluer la formation après la réforme
49.2
(n° 172).
CORINNE CHAUVIN Réforme de la formation professionnelle
Concevoir un stage de formation (n° 173). (n° 170).
46.2
Organiser le suivi de la formation (n° 121).
LAURENT COMBALBERT Piloter un projet de formation (n° 132).
027:
Le management des situations de crise DIF et professionnalisation (n° 178).
(n° 171).
Négociation en situations complexes GÉRARD DEVAUX
8904
(n° 179). Se préparer à l’oral des examens
et des concours (n° 77).
00:8
Dictionnaire de la formation
holar
226
al.sc
Collection Formation permanente
1757
ÉLISABETH GREBOT La délégation efficace (n° 105).
Images mentales et stratégies
d’apprentissage (n° 101). LUC MARSAL
6267
La détection des potentiels (n° 131).
JEAN-ÉDOUARD GRÉSY
Gérer les ingérables (n° 192). ARLETTE MUCCHIELLI
9:16
Apprendre à coopérer (n° 134).
JEAN-ÉDOUARD GRÉSY, RICARDO PÉREZ
11.5
NÜCKEL, PHILIPPE EMONT JACQUES NIMIER
Gérer les risques psychosociaux (n° 202). La formation psychologique des enseignants
49.2
(n° 112).
ANDRÉ GUITTET
Développer les compétences (n° 107). BRIGITTE PIARRAT
46.2
Le bilan de compétences (n° 186).
YVES HALIFA ET PHILIPPE EMONT
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Dialogue social : prenez la parole ! (n° 212). PHILIPPE PIGALLET
Les outils de la pensée (n° 127).
HUBERT JAOUI
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L’apprentissage par l’expérience (n° 174). HENRY RANCHON
Construire votre management d’équipe
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(n° 139).
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L’approche systémique
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