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Laetitia PFEIFFER
DU NOD
Maquette intérieure: Catherine Combi er et Alain Paccoud
Couvuture: Didi er Thiri on/Graphir Design
Photos couverture: JHMatten-fotolia.com
Mise en pages : Nord Compo
ISBN 978--2-10-072972-2
le Code de Io prcpriété intelleduelle n'autorisa nt, aux lermes de l'a rticle
l. 122·5, 2 ~ e t 3° ol, d'une port, que les •copies ou reproductions strictement
réservées à l'usoge privé du copiste el non desJinées à une urilisation collective•
et, d'autre port, que les a nalyses et ies courtes citations dons un but d'exemple et
d'illusJrolion, • k>ute représentation ou reproduction intégrale oo partielle foite
sons le consenlemenl de l'auteur ou de ses oyonts dro it ou ayants couse e.st
illicite • (orl. l. 122-4).
Cette représentation ou reproducrion, por quelque procédé que ce soit, con$Ji11Je-
roil donc une contre~n sanctionnée par les o rtides L 33.S.2 et suivants du
Code de Io prop<iété intellectuelle.
Table des matières
Dédicace VII
Remerciements IX
Introduction
l'origine du concept 52
Les différentes typologies de MOOC 62
Et concrètement, comment ça marche ? 67
V
\__,,........ .
~ Chapitre S •Se lancer dans un MOOC d'entreprise ou COOC 11 7
Conclusion 203
Glossaire 207
Bibliog ra ph ie 211
VI
Dédicace
' mes fils Alexandre et Virgile qui m'ont prouvé que la transmission de
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VII
Remerciements
J
Je remercie mon ami Farid Adou pour son soutien inconditionnel et sa
relecture attentive.
Je remercie Michel Serres, Pierre Rabhi, Frédéric Lenoir, Edgar Morin et
Jacques Attali qui ne me connaissent pa.s mais qui m'ont donné envie de
prendre la plume sur un sujet sociétal.
Je remercie tous les directeurs learnin g, digital, formation que j'ai interviewés
sur les premiers MOOC d'entreprise français : Jean-Christophe Anna, David
Autissier (ESSEC), Jérôme Ballarin (1762 Consultants), lmad Bejani (Microsoft),
Thierry Bonetto (Danone), Philippe Bonnet (Essilor International), Thierry
Curiale (Orange), Geoffroy de Lestrange (Cornerstone OnDemand), Michel
Diaz (Féfaur), Jérôme Hoarau, Emmanuelle Krebs (ACCOR), Laurence Fomari
(Auchan). Jacque.s Froissant (Altaïde). Louise Guerre et Jean Gauthier (SERDA
et Archimag), Marc Godart (Kurt Salmon), Luca.s Gruez (CARDIE, Académie
de Lille), Francois Guité (ministère de !'Éducation nationale du Québec),
Mathieu Halgand (Axa), Alban Jacquin (Schneider Electric), Clément
Lhommeau, Frederic Martin (Lafarge), Fabrice Mauleon (France Business
School), Catherine Mongenet (FUN), Romain Petit (GDF-Suez), David Talaga
(Crossknowledge), Thierry Trate (Cisco), Benoît Vaillant (Alcatel-Lucent).
Et enfin tous ceux qui ont été là pour ce livre et sont toujours là pour
soutenir mes projets: Sandrin e, Valérie, Véron iqu e, Fred, Bernard, Carolin e,
Bénédicte, Luc, Fabienne, Virginie, me.s sœurs et frères de T&L.
IX
Introduction
1 En jarwter 201 S, ph.Js dt 256 000 internautes se sont Inscrits sur la platefor~ ; rensemb~ des
MOOC to~llse auJourd'ool plus de 5 36 000 Inscriptions.
Face à la pénurie de talents, à l'internationalisation et au dévelop-
pement multiculturel des entreprises, la formation est probablement la
seule parade pragmatique à court terme pour permettre une croissance
durable des organisations et remédier aux manques de ressources opé-
rationnelles sur certains métiers, tout en développant les compétences
des salariés en place.
Quelques chiffres éloquents :
• 79 % des start-up peinent à trouver le • bon • développeur quand on
compte 6,5 % de chômage dans cette profession'.
• 84 % des managers reconnaissent ne pas utiliser leur force de travail
à leur plein potentiel.
• 50 % des capacités de travail sont perdues en moyenne.
• Les salariés atteignent leur productivité maximale 6 à 12 mois après
leur arrivée dans l'entrepriseZ.
il semble donc évident que la formation des salariés doit être au cœur
de la stratégie de l'entreprise. Mais les évolutions du numérique et la
mondialisation transforment radicalement les systèmes de transmission
du savoir au sein des organisations : augmentation des budgets forma-
tion, gestion des contraintes de distance et de langue, population plu-
riculturelle et multigénérationnelle, mobile, digitalisée et surinformée.
2
forme de formation à distance) proposent depuis longtemps aux salariés
une pédagogie Interactive à base de contenus multimédias et d'une scé-
narisation des cours.
La formation lntra ou Inter-entreprise souvent construite comme un
produit fermé tant dans son contenu que sur la flexibilité calendaire
est concurrencée par des MOOC d'entreprise multimodaux (ordinateur,
smartphone, tablettes, etc.) offrant une combinaison :
• de distandel (weblnars, videocasts, podcasts, live meeting ...) issu d'uni-
versités ou d'écoles prestigieuses (Harvard, HEC, ESSEC, MIT, Poly-
technique ...) ;
• de présentiel (travaux dirigés, séminaires, stages, conférences ...)
animé par des formateurs Internes (RH ou experts) pour approfondir
les thématiques choisies ;
• d'informel (chat, espace de co-création type forum, wiki, blog,
communautés de pratiques, communautés sur les réseaux sociaux
Internes ...) ;
• de formel via un certificat de compétence, un • badge • voire un
diplôme reconnu par les ressources humaines.
Le processus est simple et rapide pour Je salarié : il s'inscrit sur une
plateforme en ligne en s'identifiant. il peut se connecter et collaborer
ensuite en mode synchrone ou asynchrone sur la plateforme.
Les avantages pour l'entreprise sont certains : réduction des coûts
unitaires afin de former plus de salariés avec Je même budget voire
moins, homogénéité des formations, gestion de l'obsolescence des
compétences, renforcement de la qualité et de l'efficacité des forma-
tions, scalabilité de la plateforme et excellence des MOOC proposés,
gestion du nomadisme, du home-working, de situation de handicap ...
sans contrainte d'horaire ou de lieu.
3
• la consumérisation d~ la formation qui fait évoluer les technologies ;
• la forte croissance du cloud;
• l'importance de la collaboration interne et externe ;
• l'accessibilité multi devices (ordinateur, smartphone, tablettes) ;
• le Big Data utilisé pour optimiser la gestion du capital humain et per-
sonnaliser l'employabllité de chaque salarié.
Le cloud est devenu un facteur incontournable pour la formation en
entreprise. Les LMS cloud par exemple ont connu une très forte crois-
sance. Mais ce sont surtout les fonctionnalités collaboratives et mobiles
qui sont les plus plébiscitées par les entreprises dans le domaine de la
formation : partage et notation, social networking, création collaborative
et déploiement multi-devices. Désormais, l'engagement des équipes,
l'apprentissage collaboratif, la collaboration et co-création et la per-
sonnalisation de l'expérience ont succédé aux besoins de rapidité, de
déploiement et de compatibilité des outils de formation ... et fait le bon-
heur de quelques pure players qui se sont jetés sur la niche des plate-
formes MOOC directement opérationnelles en mode Saas.
4
responsable de ses apprentissages, le manager doit créer les conditions
de réussite, le département Formation vient en support tout au long du
processus ...
Pour transformer l'essai en succès, l'entreprise doit répondre aux
défis et freins à l'adoption déjà soulevés par les MOOC académiques :
l'objectif pédagogique, la qualité des parcours COOC, les contenus,
l'autonomie, l'assiduité, la gestion des données personnelles, l'espace-
temps et les outils mis à disposition pour avancer à son rythme et se
connecter quel que soit l'endroit où l'on se trouve.
Et si le rêve de tout DRH de former l'ensemble de ses salariés quels
que soient leur localisation, le média qu'ils utilisent et le moment où
ils le souhaitent devenait réalité ? Le marché des COOC s'avère plus
que prometteur et il sera intéressant de voir dans les prochains mois
comment ils vont s'intégrer dans les stratégies de communication, de
recrutement et de fidélisation globales pour améliorer les compétences
salariées et la croissance.
Pour inventer une économie plus durable et compétitive, il faudra
investir sur des modes d'apprentissage disruptifs tels les COOC qui bous-
culeront sans doute les usages, les modèles managériaux et le monde
de la formation au sens large et nécessiteront le soutien budgétaire des
entreprises et de l'État, et la reconnaissance des diplômes obtenus par
ces nouvelles plateformes apprenantes.
Bonne lecture ... en espérant impulser l'envie d'aller plus loin et
d'initier de nombreuses discussions, réflexions et initiatives à succès
autour des MOOC d'entreprise !
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques et contributions à
l'adresse suivante: laetitia@pfeiffer.fr.
Suivez les actualités des MOOC d'entreprise sur : www.scoop.it/t/
moocs-le-sodal-leaming.
5
Chapitre 1
Executive summary 1
7
Les vingt dernières années ont apporté des changements fondamentaux
dans notre vie quotidienne. Les entreprises, qui avaient pu pendant une
dizaine d'années considérer ces tendances comme un simple bruit de
fond venant de la société civile, les voient imprégner maintenant leur
tissu sodai à tel point qu'elles doivent être traitées de front et que leur
impact est ressenti profondément dans la sphère professionnelle.
Le monde du travail est en pleine mutation tant technologique,
culturelle qu'organisationnelle.
Finis l'ère industrielle et le triptyque patronat/salariat/bureaux. Plu-
sieurs mouvements viennent percuter l'organisation du travail et obli-
gent les entreprises à se réinventer. D'abord, celui de la mondialisation
et de l'internationalisation des entreprises. Ensuite, celui de l'économie
numérique et de la mondialisation à des fins de performance et de com-
pétitivité. Enfin, celui de l'économie collaborative (social business) qui
promeut une nouvelle façon de travailler autour du partage, de la coo-
pération et de l'intelligence collective. Les entreprises doivent repenser
leurs business, répondre aux besoins et usages de leurs cllents et faire
face à une concurrence venue des start-up.
Comment dès lors accompagner les salariés de son entreprise, mul-
tigénérationnels, aux formations initiales hétérogènes ... à toujours plus
de réactivité, de flexibilité, de transversalité dans des environnements
de plus en plus distants et multiculturels ?
Savoir et connaissance s'affirment comme des moteurs dé de la
transformation des entreprises, et la formation professionnelle, parent
pauvre de l'apprentissage, un maillon essentiel pour maintenir les com-
pétences fondamentales des salariés et leurs capacités d'adaptation tout
au long de leur carrière.
Pour comprendre les changements fondamentaux qui bouleversent
le monde de la formation et de l'apprentissage, li est nécessaire d'ana-
lyser ses facteurs économiques et sociaux, les nouveaux modes de com-
munication et l'évolution des besoins et usages des individus.
8
ration, la sédentarisation ... et obligent, de manière proactive ou subie,
les entreprises à revisiter les compétences nécessaires pour se mouvoir
dans Je monde de demain.
Petit tour d'horizon des principales mutations en cours.
9
d'une organisation mondiale : les différents fuseaux horaires, les langues
et les besoins du marché en produits et services, etc., ce qui demande des
compétences adaptées au marché régional.
Cette lame de fond menace les entreprises traditionnelles et les
pousse à revoir leur business mode/, leur offre de produits et services,
l'organisation des processus et du travail, la disponibillté des salariés
ainsi que les savoirs et compétences nécessaires pour atteindre une plus
gtande flexibilité et capacité d'adaptation face à un monde globalisé.
Flexibilité
Les entreprises ont besoin d'accélérer leur capacité à répondre en temps
réel. Alimenté par les changements d'usages des consommateurs, le
marché lui-même connaît des cycles qui se comptent en jours et en
semaines, et non plus en mois et en années.
10
La diminution drastique des cycles de création, de production et
de commercialisation impacte la nature même du travail, donnant
encore une fois la part belle au travall créatif, principale source de pro-
fit, de richesse ... et de hauts revenus. Les conséquences sont itnplidtes
et immédiates : évolution organique des organisations et des compé-
tences, mécanismes de diffusion et de mobilisation des savoirs ad hoc
afin de permettre d~ remonter Je mellieur de l'entreprise pour répondre
de manière quasi S}nchrone aux besoins changeants des clients et à un
marché chaotique, insatiable et instable.
L'entreprise travaillera de plus en plus de manière décentralisée et
distante, en mode projet, pour accroître sa flexibilité. Elie externali-
sera sa production, comme grand nombre d'entre elles Je font déjà,
de la gestion des contrats, de la paie ... et toutes les tâches à faible
valeur ajoutée ou nécessitant des expertises pointues trop compliquées
à maintenir à jour en interne (recrutement, audit financier, conseil
stratégique ...).
Cas d'entreprise
Nomadisme
Le nomadisme va accompagner la mondialisation et la flexibilité du
travail. Toujours dans des objectifs de réduction de coût, les entreprises
vont suivre Je mom·ement salarié en devenant de plus en plus virtuelles,
nomades et délocalisées, détachées de leur base nationale : en 2050,
20 % des entreprises seront nomades. Ces entreprises regrouperont
provisoirement, en fonction de Jeurs besoins, des travailleurs nomades
1 Olfshotlng and the lntemo~onaNzotlon of Employment: a d!aNenge fot a Fair ClobaNza~on : proœedlng•
d the Ftonu, ILO symposium, Avrll 2005.
11
ou des rassemblements durables de • tribus de travailleurs nomades •,
intérimaires embauchés pour remplir une tâche définie dans un laps
de temps donné. Clients, partenaires et fournisseurs seront parties pre-
nantes des processus de création et de décision.
Aujourd'hui, 150 millions de personnes vivent dans un pays diffé-
rent de celui de leur naissance. En 2050, ils seront dix fois plus nom-
breux: 15 % des salariés seront nomades contre 5,5 % en 2007 1•
12
désormais en liaison les entreprises et les particuliers pour l'exécution
de micro-tâches que les algorithmes actuels ne peuvent pas encore
accomplir.
Bientôt tous Intermittents du travail?
Vous n'avez pas e,w ie de faire vos courses, de sortir votre chien ou de monter
votre meuble lkea? Pas de souci, la start-up de Leah Busque, TaskRabblt, a créé
une plateforme qui permet à ses utilisateurs de faire appel à d'autres pour réaliser
des tâches de la vie quotidienne contre une commission de 15 %. J'<:tuellement
présent dans dix grandes villes américaines, TaskRabbit offre l'opportunité aux
étudiants et autres d'arrondir leurs fins de mois. Récemment la société a ouvert
un nouveau service baptisé• TaskRabbit for business •, s'adressant ainsi au mar-
ché des PME à la recherche de salariés temporaires.
L'économie du partage touche également le marché de l'éducation à l'image de
ce que propose Stlllshare, qui permet à tout le monde de devenir enseignant
en ligne grâce à des vidéos ou physiquement. Cuisine, entrepreneuriat, mode,
photographie et littérature sont au rendez-vous. Le prix moyen d'un cours est de
20 dollars par personne et Skillshare revendique permettre à ceux administrant
leurs cours de poLuoir se faire jusqu'à 1 000 dollars par séance. La start-up a levé
plus de 4,6 millions de dollars auprès de fonds comme Union Square Ventures et
Spark Capital et a inspiré d'autres plateformes comme le français l eeaarn.com,
qui adresse les entrepreneurs.
13
Au-<lelà de la tendance, le passage de l'incantation à la réalisation a
difficilement été suivi par les entreprises peu à même de se forger une
vision globale de leur p1opre transformation numérique. Selon le cabinet
Roland Berger', alors q ue les Français sont champions en matière d'usages
numériques - une culture acquise autant grâce au Minitel qu'à l'arrivée
d'un quatrième opérateur qui a libéré les usages en cassant les coûts, à
l'e-administration ou au succès du site leboncoin.fr - , les entreprises fran-
çaises, elles, sont en retard et se positionnent à la 33' place sur 100 ! Alors
que 57 % d'entre elles identifient bien le numérique comme un axe stra-
tégique, elles ne sont q ue 36 % à avoir formalisé une stratégie numérique,
très en retard sur leurs homologues européennes et américaines.
1 Sur la b~ d'un fonnulaire cru~ soixantal~ dt questioJU, lt c.ablMt RC>laOO Berger a me~ en
,.ptembre 2014 une enquête av« Cap DlgiUll et le soutien de Coogleaup~sde SOS ent,.prlsu fran-
ç.aMsdt plus de SO salar~ s et a établi un Indice dt tran.sfonnatlon oomérlque (ITN) not~ sur 100. La
moyennedesentrepri~ françaist ,.raltde 33/100.
2 hude Roland ~rger Strategy Consuiu.nts, 2014.
3 Jeremy RWkln, la trolsilmttlvoMlon lndu<ttle8t, ~dons Les Liens qui lib~ent, janvier 2012.
14
services publics, les médias, la capacité d'innovation ... et la gestion du
savoir et des connaissances.
Au sein de l'entreprise, la digitalisation est stratégique et transforme
tous les processus. Elle touche également le département Ressources
humaines qui a l'opportunité de renouveler son métier à condition de
la saisir non pas comme un problème à résoudre mals plutôt comme
une réalité à vivre et à expérimenter (au-delà du recrutement et de la
marque employeur).
En 2015, selon l'enquête réalisée par J'agence We Are Social, 42 %
de la population mondiale est connectée à Internet, soit 2,4 milliards
d'individus. Et nous serons 6,7 milliards en 2020. Les deux secteurs
Asie Pacifique et Amérique latine représentent 50 % des internautes du
monde (respectivement 42 % et 8 %, et une hausse de 11 % en un an) '.
En France, 83 % des ménages ont accès à Internet. Plus de 72 mil-
lions de téléphones portables sont équipés, soit plus d'un téléphone par
personne ; les tablettes représentant 8 % du trafic Internet (une prévi-
sion de 4 fois plus est attendue en 2017).
Facebook compte 1 184 milliards d'utllisateurs dans le monde dont
26 millions en France quand, côté TWitter, 200 millions de membres
sont actifs sur la plateforme de microblogging au niveau mondial, pour
5 millions en France.
Le nombre moyen d'objets connectés par habitant devrait passer de
2 à 7 d'ici 2015. En 2020, 50 milliards d'objets seront connectés sur la
planète'.
Les rapports sociaux sont directement impactés et évoluent parallèle-
ment aux évolutions des usages et des technologies numériques.
Les contacts en face-à-face sont désormais médiatisés grâce au déve-
loppement des médias de connectivité qui sont venus s'ajouter à l'or-
dinateur : téléphones, smartphones, tablettes, IPTV, objets connectés.
On parle désormais de contacts ATAWAD (an)'time, anywhere, anyde-
vice) car l'individu choisit quand, où et avec quel média li se connecte à
l'autre, voire aux autres, de manière synchrone ou asynchrone.
C'est une transformation majeure du rapport au temps et à l'espace,
et de la mutation des rapports sociaux.
15
Tableau 1.1 - les évolution.s du web en termes d'usages'
Centré sur les documents Centré sur les utlllsateurs Centré sur les données et
assisté par flntelllgence
arU llcl el le
- courrier électro nique - réseaux sociaux - m oteurs de recherch e
- e<ommerce - blogs et contenus sém antique
- portails et sites diffusant interactifs - objets communicants
du contenu à caractère - commerce via les réseaux - agents intelligents
informatif sociaux ou social shopping - collecte et traitement en
- jobboards - application m obiles temps réel de grandes
- banque en ligne m asses de données
(e-banldng)
16
• Passer à l'économie collaborative (Social business) ?
Dans un contexte é<:onomique plus que morose et mondialisé, com-
ment l'entreprise peut-elle en permanence innover, faire plus vite et
mieux que ses concurrents ?
Habituellement, elle fait appel à une • élite intellectuelle • résonnant
souvent en autarcie et mandatée pour transformer les connaissances
tacites et l'émulation collective en offres de produits et services aptes à
conquérir Je marché.
L'interactivité et l'immédiateté sont désormais partout et bousculent
ces processus et modes organisationnels. Entre les possibllités du Web
sémantique (dit 3.0), la Big Data et la démultiplication des canaux d'ac-
cès à l'information (Web, smartphones, tablettes, TV interactive, etc.),
l'entreprise n'a plus Je choix: elle doit s'adapter à ce monde hypercon-
necté et ultra-réactif pour rester compétitive.
17
L'é<:onomie collaborative impacte l'entreprise dans sa totalité. li
est capital de comprendre l'impact de ce changement holistique. Petit
décryptage d'un concept en devenir, première piste sérieuse d'explica-
tion de l'envol des MOOC (Massive Open Online Course), les cours pour
tous gratuits et en ligne.
La diversification des usages liés au canal Internet et le développement
rapide des réseaux sociaux ont bouleversé les rapports entre les consom-
mateurs et les entreprises bien au-<lelà de ce que l'on perçoit intuitivement.
Le consommateur a changé: li organise à présent la sphère d'informations
qui lui permet de prendre ses décisions d'achat. li est connecté et mobile,
ses motivations d'achat et son comportement évoluent en permanence.
li ne se reconnaît pas dans les comportements traditionnels ni dans les
valeurs traditionnelles de relations à la marque ou à J'enseigne.
L'évolution simultanée de tous les paramètres de la relation client
impose l'adaptation des relations entreprise-clients, critique pour la sur-
vie de ces premières. Seules les entreprises qui auront pris la mesure des
mutations en cours et mis en place les démarches et outils nécessaires
seront en mesure de faire face aux défis d'aujourd'hui et de demain.
Or, ces mutations sont beaucoup plus importantes qu'il ne semble et
concernent tout autant l'entreprise dans sa relation avec son environ-
nement que les relations et é<:hanges au sein de l'entreprise elle-même.
Du fait de leur impact, elles provoquent des cascades de changements,
lesquels additionnés les uns aux autres s'apparentent à des véritables
bouleversements. Ceux-d restent largement sous-estimés et trop rare-
ment pris en compte dans leur ensemble.
Nous sommes désormais plongés dans un marché en temps réel où les
consomm'acteurs souhaitent que les produits soient modifiés quasi en flux
tendu en fonction de leurs envies, et attendent une écoute 24 h/24, 7 j/7.
Dans les ctnq prochaines années, 89 % des clients demanderont plus
de collaboration et de partage d'information'.
Pour suivre, retenir et surprendre ces nouvelles catégories de clients,
l'entreprise doit modifier son organisation interne et le système de
savoirs et de connaissances qui la sous-tend. De fait, ce ne sont pas
seulement les équipes en lien direct avec les clients qui sont concernées
par l'explosion du socùil business mals tous les pans de l'entreprise ainsi
que son é<:osystème, comme le pré<:onise le concept de symétrie des
attentions.
1 « How companlt s art bt'nt fitins {rom wt'b 2.0 •, Mc Kin~ Global Surwy Res.ults, Juin 2009.
18
La symétrie des attentions
Le concept de symétrie des attentions s'appuie sur une idée simple: la qualité de
la relation entre une entrepri se et ses clients est égale à la qualité de la relation de
cette entreprise avec ses sal ariés.
1nspiré par deux hôteliers entrepreneurs ayant créé la marque Suitehôtel
(aujourd'hui SuiteNovotel), Olivier Devys et Gwenaël Le Houérou, le concept a
été formali sé en 2007 par Charles Ditandy et Benoît Meyronin dans l e livre Du
management au marl<eting des services, puis Vineet Nayar l'a fai t rayonné dans l e
monde anglo-saxon avec People Rrs~ Customers Second.
La symétrie des attentions instaure que pour installer durablement dans l'en-
t reprise une • culture de service •, il faut préalablement apprendre à travailler
ensemble et que cela nécessite avant tout d'opérer une transformation mana-
gériale.
L'évolution de la cult ure managériale est donc un prérequis, et, dans ce contexte,
la symétrie des attentions agit alors comme un formidable vecteur de sens, de
cohérence mais aussi d'exigence.
Exigences en termes d'outils de mesure de satisfaction interne et externe mais
également de mise en œuvre •exemplaire• à tous les étages de l'entreprise, top
et middle management compris.
19
passée à un modèle bottom-up (les salariés parlent à la direction géné-
rale) puis cross-up™ : l'ensemble des parties prenantes (salariés, clients,
fournisseurs, prestataires, etc.) échangent entre elles dans un processus
continu et ouvert. Ces flux permanents n'engendrent pas de consangui-
nité stérile mals effacent les frontières entre l'interne et l'externe ainsi
que celles qui segmentent l'entreprise en silos. Il va de soi que cette
démarche requiert une coopération entre les parties prenantes et l'adhé-
sion au modèle de l'entreprise collaborative.
Cas d'entreprise
20
Cas d'entreprise
21
Le vivier d'emplois et de dlpl6més des pays asiatiques'
Les pays du Sud sont des foyers de population jeune, de plus en plus éduquée et
en forte croissance. La Chine, l'Inde et la Corée du Sud affichent des statistiques
triomphales sur la progression de leur population de diplômés. Simplement dans
le secteur informatique. les besoins sont d'ores et déjà pléthoriques et insatisfaits
dans les pays les plus avancés. En Inde, 700 000 ingénieurs sortent chaque année
des écoles contre 28 000 en France, mais les trois quarts de ces jeunes sont
• ingérés • par les sept plus grosses entreprises du pays. À système inchangé, il
devrait manquer aux États-Unis en 2020 environ 400 000 diplômés en sciences/
technologies/ ingénierie/mathématiques (STEM).
Malgré une forte ruralité (Chine, Inde: 70 %), l'urbanisation dans les pays émer-
gents est croissante (40 % de la population mondiale vit déjà en ville): la Chine
est passée de 500 kilomètres d'autoroute en 1995 à 60 000 aujourd'hui, se posi-
tionnant en '2" réseau aJtoroutier derrière les États-Unis.
22
fois sur Je marché du travall avec des compétences déjà dépassées mais
les entreprises n'arrivent pas à satisfaire Jeurs besoins massifs en res-
sources qualifiées et opérationnelles.
Au-<lelà de la formation Initiale, la formation mntlnue a un rôle pri-
mordial à jouer pour permettre au salarié de gérer son employablllté
dans Je cadre de son entreprise et tout au long de sa vie professionnelle.
Économie de la connaissance
et intelligence collective
La mondialisation en elle-même est l'un des principaux facteurs de
transition d'une économie industrielle à une économie fondée sur la
connaissance. Cette transition est encore accentuée par l'expansion
continue du secteur des services pour lequel Je travail intellectuel et Je
capital humain sont les facteurs clés de différenciation.
La dématérialisation (numérisation des données et des processus) a
rendu indispensable la présence des • travailleurs du savoir • dans les
économies développées. li n'est pas surprenant de constater qu'lls repré-
sentent aujourd'hui plus de 60 % des salariés'.
Concept né à la fin des années 1950, les travailleurs du savoir ont pour fonction
de créer, diffuser ou vendre des connaissances ou des prestations intellectuelles :
chercheurs et ingénieurs, enseignants, professions libérales, médicales, art~ti ques
ou eu lturelles, experts (droit, comptabilité, management, etc.), cadres de l'industrie
et de l'administration ... Ils ont acquis un savoir théorique à travers un haut degré
d'éducation ou d'expertise qu'i ~ exploitent professionnellement. Terreau de notre
économie contemporaine du savoir, ces • analystes de symboles -' lui donnent,
d'après Peter Drucker', • son caractère, sa ligne de conduite, son profil social •.
Mais la crise économique, la mondialisation et la digitalisation ont bouleversé le
monde du travail et leur prépondérance. Daniel Pink, ancien conseiller d'AI Gore,
percevait déjà en 2007 dans son livre L'homme aux deux cerveaux l'émergence, aux
commandes de l'économie, •d'une nouvelle catégorie de personnes avec un état
d'esprit différent - concepteurs et empathiques, spécialistes de la reconnaissance
1 ldtm.
2 Robort Reich, 1993.
3 Pet~ Druc k~, Tht Agt dSocial Tromf0tmctJon, Atlantic M ontl\ly, 1994.
23
des formes et créateurs de sens •. Trans~ion d'une ère de valorisation du cerveau
gauche • analytique •et de compétences techniques reliées à des tâches spéci-
fiques à celle d'un cerveau droit• conceptuel • et de compétences plus intu~ives et
•souples •permettant de qérer le multitâche, la transversalité et l'hyper-solli c~ation
informationnelle. L'• ari;tocratie de la société informationnelle• chère à Jeremy Rif-
kin va devoir s'adapter aux mutations du monde du travail sous peine de disparaître
à son tour.
24
mique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualita-
tive de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale.' •
Comme vu précédemment, l'effet conjoint de la globalisation et de
la locallsatlon rend Impossible le cumul de toutes les expertises pour un
seul groupe d'individus. Cette • matière première • se trouve de fait dis-
persée dans toute l'entreprise, en autant de points qu'il y a de salariés,
chacun titulaire de ses savoirs et de ses expériences passées.
Malgré l'importance d'un tel patrimoine informationnel, peu d'en-
treprises ont réussi à le capitaliser de manière collective pour le rendre
accessible aux autres. Qu'elle soit pyramidale ou matricielle, l'entreprise
se trouve confrontée à la même difficulté : elle est conçue pour distri-
buer une information selon des circuits prédéfinis, confinés dans une
structure hiérarchique composée d'unités, de départements et d'équipes.
A contrario, la nouvelle économie nécessite une diffusion de l'informa-
tion ascendante, descendante et transverse indépendamment de toute
logique géographique, fonctionnelle ou hiérarchique.
Le savoir est une connaissance acquise par l'étude, par l'expérience>
extérieure à l'individu, et rassemble un ensemble d'énoncés et de pro-
cédures socialement reconnus. La connaissance vient du grec gignosko,
qui signifie • apprendre à connaître • et rend compte d'un processus
dynamique d'investigation, une représentation du réel assimilée et per-
sonnelle, intransmissible. Or, tout le défi est id d'arriver à rendre les
salariés plus agiles et capables de mobiliser leurs connaissances et celles
nécessaires en interne voire à l'extérieur de l'entreprise pour les rendre
disponibles à un besoin et un contexte spécifique, à un instant T.
1 Rapport Kok. R<itvtt ltdifi. la sttat~git dt U<bcnnt pour Io croisJance et l'emploi, Bruxellts, 2004.
2 Définition du l lttri.
25
Éduquer pour un monde problématique
• Nous étions terriens dans un monde stable; nous sommes devenus marins
dans un monde hérac itéen où tout est changement, déconstruction et recons-
truction ... L'éducation doit s'adapter à cc monde problématique. La transmis-
sion des savoirs anciens devient inutilisable; il faut • renoncer • à chercher des
certitudes dans des référentiels fixes ... La carte, l'expérience, les savoirs anté-
rieurs, ces certitudes devenues provisoires et la boussole, le questionnement,
le doute, la problématisation ... pour que les jeunes s'orientent sur la carte et
surtout, puissent y ouvrir d'autres chemins•'.
26
Au-delà des méthodes qui enseignent comment les renforcer, les
déployer, les exploiter, et accroître ainsi le capital humain de l'en-
treprise dans laquelle le salarié s'épanouit, les MOOC font intrin-
sèquement appel aux soft skills de l'individu : intelligence sociale,
transdisdplinarité, collaboration virtuelle, pensée adaptative ; des
compétences dés que les entreprises convoitent d'ores et déjà pour
faire face aux défis futurs.
L'lnstitute for the Future de Paio Alto va encore plus loin dans une
étude réalisée en 2011 1, décrivant les facteurs dés de changement du
monde professionnel futur et les dix compétences dés à acquérir pour
pouvoir s'y adapter, et complète bien ce qui a été décrit précédem-
ment.
Les s ix leviers majeurs de changement sont les suivants :
• une p lus grande longévité. L'augmentation de l'espérance de vie
bouleversera le rapport à la carrière et à l'actualisation des connais-
sances. Les salariês devront travailler et donc se former de manière
continue plus longtemps, et cohabiter avec davantage de généra-
tions;
• la montée en puissance des machines et des systèmes. L'automati-
sation de l'espace de travail dégagera l'homme des tâches répétitives
et à faible valeur ajoutée, créant de nouveaux métiers et opportunités
pour ceux qui sauront maîtriser ces machines ;
• l'omniprésence de l'informatiqu e et du Big Data. L'augmentation
massive des capteurs associés au traitement quotidien des données
fournies en flux continu transformera le monde en une sorte de sys-
tème programmable. ll s'agira alors d'être capable de prendre quasi en
temps réel des décisions fondées sur ces données ;
• une nouvelle écologie des médias. Les nouveaux outils de commu-
nications requerront la maîtrise de ces médias pour les exploiter, au-
delà des seuls contenus ;
• des organisatiom hyperstructurées. Les médias sociaux stimuleront de
nouvelles formes de production et de création de valeur. Les futurs tra-
vailleurs devront apprendre à coopérer et collaborer pour canaliser la puis-
sance de production générée par les communautés, et créer de la valeur;
• une société globalement p lus connectée. La montée en puissance de
l'inter-connectivité globallsée placera la diversité et l'adaptabllité au
cœur du quotidien des organisations et des hommes.
27
...........
u.....,...... ..
en........_ ....
,,..
.......
r\. a:...1...-.d ......
\ J ""'"-<ha
•
.
~·-· --·-
Figure 1.1 - l es compétences professionnelles en 2020 1•
1 DR. IFTF. Id .
28
• les com pétences liées aux nouveaux médias (new-media literacy) :
capacité d'évalue1 et de développe1 des contenus ave<: de nouveaux
médias et d'utiliser ces médias poUI une communication convaincante;
• l'interdisciplinarité (transdl$ciplinarity) : capacité à comprendre et à
utiliser des concepts issus de plusieurs disciplines ;
• la souplesse d'esprit (design mind-set) : capacité à adapter sa manière
de trnvalller pour atteindJe le 1ésultat escompté;
• la gestion de la charge cognitive (cognitive load management) : capa-
cité à développer ses facultés cognitives pour pourvoiI filtrer l'info1-
mation pai iinpo1tance;
• la collaboration virtuelle (virtual collaboration): capacité à trnvallle1
à distance de façon productive.
Adaptabilité, collaboration et créativité deviennent des valeurs
phaies.
Face à ce monde mouvant, les diiigeants d'entreprise devront
apprendJe à valoriser davantage leurs salariés. Jugés sur des critères
court-tennistes, ils doivent désormais non seulement être visionnaires
de produits et tendances qui maicheront demain mais • porter • leurs
salariés pour qu'à chaque étage ils en fassent autant, et valoriser leur
compétence poUI que toute l'entreprise soit créative. Le savoir créatif
sera de plus en plus raie, mobile et donc courtisé. La concurrence en
matière de talent va se professionnaliser davantage.
Réactivité et transversalité
Dans une économie axée sur le service et l'interaction, chaque dossier est
un cas paiticulier qui nécessite une réponse personnalisée. Il faut poUI cela
un modèle d'organisation qui soit diainétralernent opposé au modèle de
production traditionnel, qui se contentait de répliquer une même action,
un même process, une même technologie à l'infini.
Une personnalisation de la demande entraîne la discontinuité des
processus de produ::tion, des méthodes de travail, voire de la stratégie.
Si les objectifs du salarié restent décidés pai l'entreprise, ses missions lui
sont dictées au fil de l'eau. Encore une autre nouveauté qui s'accom-
mode mal du modèle planificateur descendant.
La vraie valeur ajoutée du salarié est dans la gestion des excep-
tions qui se font de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que
la production glisse du bien manufacturé à la prestation de service
intellectuel.
29
Le salarié a id encore besoin d'un cadre et d'outils lui permettant de
faire face à ces exigences nouvelles qui peuvent naître aussi bien du haut
que de ses clients internes ou externes.
La personnalisation de masse exige donc la transversalité, l'utili-
sation optimale du capital-savoir et un fonctionnement en réseau. La
discontinuité requiert une organisation plus raccourcie et organique, à
même de satisfaire rapidement les demandes du terrain. Autant d'impé-
ratifs qui obligent l'ent1eprise à réfléchir à de nouveaux modes de travail
et d'échanges plus flexibles, sous peine de voir la pyramide s'écrouler
sous la pression de ces forces nouvelles.
30
ALIGNEMENT DESCOMPtfENCES - - - - - - - - - - - - 80~
SUPPORT ÀLA PERFORMANCE OPlRATIONNaLE - - - - - - - - - - · 71 ~
M~t ENCONFORMITÜT CUTJICATION - - - - - - - - - 61 ~
PARTAGE DES VALEURS DE L'ENTREPRISE - - - - - - - 46 ~
GPEC 45~
31
L'essentiel 1
Apprendre à l'ère
digitale
Executive summary 1
33
•l'homme reste un animal social•
M i c~I Serres
l.P.~ hlog.< Pt IP.< rP.~Panx .~orlanx .~nt c1PvPnn.< IP qnatrif>mP 11.<agp IP pin.<
populaire sur Internet (66,8 %) devant l'e-mali (65,1 %). Ce taux de
croissance est Je double de celui des autres usages.
Quant à Facebook, il a dépassé le stade de phénomène de mode pour
jeunes puisqu'un tiers des utilisateurs a entre 35 et 49 ans et un tiers
plus de 50 1•
Le digital et les réseaux sociaux bouleversent sensiblement notre
manière d'apprendre et de mémoriser l'information et contraignent
l'entreprise à intégrer ces nouvelles capacités dans les modes de trans-
mission du savoir et des connaissances.
C'est une opportunité formidable pour les entreprises et leurs sala-
riés. Dans une économie mondialisée et de plus en plus dématérialisée,
la performance d'une entreprise tient avant tout à sa capacité à mobi-
liser rapidement et efficacement ses talents pour créer de l'intelligence
collective et savoir sans cesse se réinventer.
Le fonctionnement en réseau, la transversalité et l'utilisation optimale
du capital-savoir sont devenus les principaux leviers de croissance, obli-
geant l'entreprise à reconsidérer profondément ses modes de travail et de
collaboration, ainsi que la valorisation des compétences de ses salariés.
34
La démultiplication des écrans influence notre manière de penser
et de mémoriser ce qui nous vient du Web. En effet, la stimulation à
la fois visuelle, auditive et tactile engendre une transformation de la
mémorisation.
Plusieurs opérations mentales sont touchées de manière synchrone
et peuvent influencer notre capacité à percevoir, collecter, trier, analy-
ser, hiérarchiser, restituer et agir.
La multisollidtation et la juxtaposition permanente d'informations
de nature et de niveau d'importance différents diminuent notre capa-
cité d'attention, notamment sur des tâches de fond.
Le repérage nécessaire dans les méandres des liens et des interfaces
graphiques nous oblige à un repérage non linéaire visio-spatial.
Autant de stimuli et d'inter actions nouvelles, tant au niveau de notre cer-
veau qu'avec les autres utilisateurs, qui transforment profondément notre
façon d'apprendre et l'offre inhérente à la formation et à l'apprentissage.
En proposant plusieurs méthodes de transmission et de mémorisa-
tion des savoirs, les MOOC s'adaptent aux différentes formes d'intel-
ligence des apprenants et démultiplient les chances d'améliorer leur
• équipement cognitif • '.
1 M . Soret ProtJqutJ nowt11tJ tn 'dicotlon « tn f0tmatlon. l ''ducab/Jitj cogn tivt, l 'Hannattan, 1994.
2 Davl~J uli~ R.ah.mit Commem notrt Utvtauappttnd-il ?, Digital Society k>rum Ora~ .
35
La difficulté à fixer notre attention face aux différents• éléments perturbateurs•
d'une page (pub, graphique, taille de poli ce ... ) bouscule notre cognition ou
la modifie. Nous butinons, balayons, survolons l' information sans que notre
cerveau n'ait le temps de faire un effort d'association d'i dées et de réflexions.
Rappelons que notre• mémoire de travail • qui sélectionne les données utiles
ne peut mémoriser que sept notions à la fois. Comment l'acti ver face à la dis-
traction, la di spersion et l' immédiateté de nos nouveaux modes de recherche
en li gne ? Par contre, nous gagnons en dextérité à trier et sélectionner ce qui
nous est utile.
Notre mémoire évolue également, s'attachant plus à retenir l'emplacement de
l'information que son contenu en lui -même.
1 Pour en savoir plus, retrouver l 'lnté9ralit~ du discours de Michel Serres « Petite Pou cette ou lts oo.u-
waux ~fis dt l'éduc.atlon • : http://nouvea ux-dtf is-educ.ation. lnstitut4~fraoce.fr/serres. html. et lire
la PttkePoucttt~ &litions l • Pommier, 2012.
2 • Saisir ropporbJnltidts MOCC•, Chalfengt1 n• 377, fivrler 2014.
36
Le Compte Personnel de Formation (CPF)
~TlOfr\I C l'ttt.R'fTIRJ 18
....,,m -
Mmte>fril;S TllAN.svttsn
COACtfl NC
..,~
Mfl'rfl'OtUNG
COlil!MUNAUTUDll"lltATIQUC / dSfAUX ~ ~
J8
- ~
11"
M.l.t.UtlNG - 1A
Lf<l\MI ...
ASSOCIA~ 1 ,_
37
interopérables avec d'autres systèmes de formation internes ou externes
à l'entreprise, et surtout distribués et contrôlés par l'entreprise (ou l'or-
ganisme de formation travaillant pour elle). Or, comme nous l'avons vu,
notre homo numericus, également salarié, souhaite organiser lui même
ses objectifs et contenus selon ses centres d'intérêt et besoins à court,
moyen ou long terme, et surtout bénéficier de la liberté de rechercher
des informations pendant qu'il suit son cours et d'interagir avec l'ensei-
gnant et les autres apprenants. Peu importe l'organisation des contenus,
le temps imparti ou l'évaluation finale, il veut rester maître, dans cette
logique toute ATAWAD, de son environnement d'apprentissage (ou per-
sona/ leaming environmmt) et pouvoir ' :
- rechercher, assembler, agréger;
- communiquer, connecter, améliorer la productivité du travail d'ap-
prentissage ;
- personnaliser ;
- créer et partager.
38
s'agit là d'une véritable révolution. L'accès à la connaissance n'aura
jamais été aussi répandu, aussi instantané, dans Je monde. De ce
point de vue, la révolution numérique est comparable à la révolu-
tion de l'imprimerie, laquelle a mis à disposition des textes sacrés qui
n'étaient accessibles qu'à quelques initiés disposant de bibliothèques
fournies. Elle a démocratisé Je savoir. Dans les cinquante premières
années qui ont suivi son invention, ce ne sont pas moins de vingt
millions de livres qui ont été publiés, contribuant à l'alphabétisation
de l'Europe. •
39
Des machines traduisent les livres en audioguides directement audibles via des casques
par les élèves de la dosse.
1 Cos chlffrts sont Issus d• la sodéti SUkRoad qui a r~H~ un. nfographl• «groupant pluslour<
iwdts sur 1 ·. ~eamlng. dlsponil>I• Id : http ://blog.vocs.dk. com/2013/09/26/lnfographi. ~ tsSOr-du-~
le.arnl~en-france .
40
• 72 % des entreprises estiment que l'e-leaming les aide à rester infor-
m~s des derniers changements de leur industrie, soutenant ainsi leur
compétitivité dans leur domaine ;
• les entreprises qui ont déployé des solutions d 'e leaming sont à 31 %
plus aptes à répondre aux besoins de leurs clients ;
• elles ont 46 % plus de chances de devenir des leaders dans leur industrie,
et même 17 % de chance d'être le leader en termes de part de marché.
Estimation du marché
111
2010 2011 2012
Pourcentage d'entreprises
du e"learning en France de plus de 500 salariés ayant
(en millions d' euro') recours au e"learning
1 Soun:• : DR Sklnroad.com.
41
modules de courte durée qui peuvent être suivis de manière synchrone
ou asynchrone, en continu ou pas.
Les plateformes e-learning permettent également aux responsables
formaUon de crêer des cours, d'allacher des ressources mu!Umêdias el
de suivre l'activité des apprenants.
Certaines d'entre elles offrent des outils de communication unifiée
comme la visio-<:onférence, la messagerie instantanée ou des fonctionna-
lités sociales et de collaboration comme des forums, des wikis, des blogs,
etc. et sont donc utilisées pour la création de module MOOC ou COOC.
Elles offrent l'avantage de la simplicité, de la sécurité des données,
de modules d'évaluation et de suivi, de workflows de publication et un
faible coût de maintenance.
Même si les dernières versions logidelles s'orientent peu à peu vers
la personnalisation autour du parcours apprenant, les LMS sont prin-
cipalement centrés sm l'enseignant et une transmission verticale et
traditionnelle des savoirs. L'apprenant ne peut pas devenir acteur de
sa formation et faire é\'oluer son parcours en fonction de ses objectifs,
capacités, rythmes d'apprentissage et centres d'intérêt propres.
Elles sont trop souvent autarciques et faiblement interopérables avec
d'autres systèmes de l'entreprise (SIRH, intranet, réseau soda! d'entre-
pri~P. r.RM . ..) .
Bernard Blandin 1 propose de différencier ces plateformes selon :
- le mode d'accès au réseau à partir d'un point fixe ou d'un point mobile
(cf le m-learning) ;
- le degré de contrôle des interactions de l'apprenant sur le système ;
- les configurations sociales offertes.
Cette forme d'apprentissage en ligne demeure un challenge pour les
entreprises car elle les oblige à repenser les méthodes d'apprentissage et
les compétences de leur propre équipe : un défi stratégique de manage-
ment des talents qui reste encore à relever !
42
Le blende<! learning est une méthode pédagogique qui évolue au gré
des avancées des plateformes de formation à distance et des besoins
des apprenants. Son actualisation passe justement par l'intégration plus
poussée des apprentissages informels, sociaux et collaboratifs. Il est donc
normal qu'on en entende beaucoup parler dans les débats autour des
MOOC et encore plus des COOC qui mixent montée en compétences et
performance opérationnelle dans le cadre professionnel.
Les COOC sont généralement • blended • puisqu'ils combinent
diverses modalités de formation souvent 100 % en ligne, tout en épou-
sant le rythme et les modalités d'apprentissage dont les salariés ont
besoin dans leur quotidien : ils s'informent, apprennent la théorie en
ligne, s'entraînent l'ia des cas pratiques, individuellement ou en groupe,
qu'ils peuvent ensuite mettre en pratique en présentiel sur leur lieu de
travail. Ces formations • hybrides • recréent l'expérience de la salle de
formation qui rappelle celle d'un cours en présentiel à travers :
- des espaces de travail • augmentés • ;
- une temporalité (dates de début, de fin, examens continus et termi-
naux, publication de contenus progressifs et réguliers) ;
- un suivi (animation, corrections, interactions synchrones ...) par un
enseignant/instructeur ;
- des échanges au sein de la communauté entre pairs et avec l'ensei-
gnant.
• Le rapid learning
Le rapid learnlng est une technique de production de contenus pédago-
giques ou un style pédagogique. Il est actuellement considéré comme une
alternative au e-leaming. ll s'agit avant tout d'une méthode simplifiée et
rapide de conception de contenus e-learning via une plateforme ad hoc.
Coûts et délais sont fortement réduits car :
- l'entreprise est autonome dans la création et la diffusion de ses propres
contenus;
- elle peut capitaliser sur des contenus existants que la plateforme per-
met d'enrichir simplement;
- le logiciel permet une production de masse de modules de formation
et la constitution rapide d'un catalogue de cours et de contenus ;
- les tarifs sont accessibles pour des petites structures au service Forma-
tion restreint;
- la prise en main du logiciel est simplifiée car li n'exige pas de connais-
sances techniques particulières.
43
Pour ce qui est de l'apprentissage, la durée moyenne d'un cours en
rapid Jearning se situe entre 10 et 15 minutes.
Les apprenants n'y gagnent pas forcément au change : même animé
et affichant une vidéo du formateur enrichie de contenus rich-media, leur
complète autonomie face à l'interface ne saurait garantir ni leur assiduité
ni un taux de complétion optimal. Autres • défauts de leur qualité • : les
possibilités pédagogiques et l'interactivité sont limitées, la scénarisation
et la pédagogie souvent négligées à cause d'une production trop rapide,
et les contenus sont souvent plus informatifs que formateurs.
En somme, Je rapid Jeaming est une solution simple et pragma-
tique pour la mise à disposition rapide de modules courts focalisés sur
l'essentiel.
44
L'expérience du « trou dans le mur » de Sugata Mltra et 42, l'école
de Xavier Nlel
Partant du pri ncipe que l'école telle qu'on la connaît aujourd'hui est dépas-
sée, Sugata M i tra1 installa en 1999 un ordinateur dans un bidonvill e de New
Delhi (Inde) pour voir ce qui allait se passer s'il donnai t un ordinateur à des
enfants qui n'en auraient jamais, qui ne parlaient pas du tout anglai s et qui
ne savaient pas ce qu'étai t Internet. Huit heures plus tard, il les a trouvés en
train de naviguer sur l'ordinateur et de se montrer les uns aux autres com-
ment ça fonctionMit. Hui t mois après le début de l'expérience, les enfants,
âgés de 6 à 14 ans, avaient acquis, collectivement et en jouant, un socle de
compétences informatiques comparables à celles d'enfants ayant suivi une
formati on ad hoc.
L'expérience a révélé que l'enfant n'apprend pas seul, mais en groupe, par
échange d'expérience, par im itation. Regroupés autour de l'ordinateur, ils ne se
disputent pas, ne veulent pas interdire l'accès aux autres.
• Dans une société ignorante, le pouvoir se structure autour de la domination phy·
sique. Dans la sodété de /'information, je ne peux prendre par la force une informa-
tion. /e dois devenir votre ami pour que vous la partagiez. C'est un chemin vers la
non-violence•, explique ainsi Sugata Mitra.
Cette méthode est l' un des piliers fondateurs de 42, l'école informatique
créée en septembre 201 3 par Xavier Niel et qui accueill e plus de 900 élèves
pour seulement 12 personnes encadrantes, ell e est gratui te et ouverte, sans
cours magistraux ni enseignant transmettant leurs savoirs mai s un mode
projet où les étudiants travaill ent en groupe, se challengent et s'évaluent
de pairs à pairs. Facebook et Google viennent déjà y détecter leurs futurs
salariés. Un mode d'apprenti ssage dans le monde réel très proche de ce
que les M OOC proposent, nécessi tant autonomie et capacité de gestion de
/'incertitude.
1 Physicien dt formation, lugata Mltra •st l'lnvent tur, dans les années 1980 tt 1990, dt multiples
systèmes Informatiques comme la ba~ dt données du premitr anooalre téléphonique IM!en.
45
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..--
--
f;~-
Figure 2.4 - Les devoirs à la maison du futur, comme on les voyait en 1981
ou l'apprentissage individualisé par élève en dehors de la classe'
1 Ntil Ardley, Wetld of Tomotr°"' . W01k and play, Franklin Watts Library, WOrldofTomonow ed~lon,
1981 .
46
répandue chez les participants aux MOOC, aux profils souvent hyper-
connectés et nomades.
Actant l'importance de la formation officieuse (informelle entre
pairs) qui représenterait 80 % des cas d'apprentissage en entreprise, le
social Jearning cad1e les situations quotidiennes de formation, au sein
d'une culture collaborative où les connaissances de chacun renforcent
les compétences des autres.
-
-·· -
~ ew
c
~
i
g
g
l
~
j
47
L'essentiel 1
1 http://www.cedtfop.• un>pa.eu
2 UCS.my, platefom. d'app,..ntlssao< •n lion•.
48
I+ Déjà, l'e-leamlng permet d'aller au-delà de la« simple »
classe virtuelle où l'apprenant reçoit passivement l'information :
l'engouement pour la formation via les serious games,
la gamification ou les technologies mobiles est un signe
de la naissance d'un «nouveau paradigme dans l'approche
de l'apprentissage», selon Jeffrey Roth. Ce changement
profond est dû au fait que les individus veulent être au cœur
de leur propre formation mais également pouvoir, à disposition,
s'appuyer sur une communauté apprenante de pairs
quels que soient le lieu, le moment et l'outil d'apprentissage
utilisé. Pour Jeffrey Roth', le salarié peut ainsi se voir reconnu
et responsabilisé, en prenant« un rôle actif dans /'actualisation
de ses compétences»
I+ L'engouement pour le social learnlng et les MOOC
académiques outre-Atlantique et depuis 2014 en France
témoigne de ces nouveaux besoins exponentiels que l'entreprise
va devoir intégrer.
I+ Pour l'entreprise, cela Implique une
réflexion organlsatlonnelle, afin d'identifier les besoins
business et salarié, et adapter les compétences
en conséquence, et une réflexion autour de la transition
digitale pour accompagner l'évolution nécessaire des pratiques
de formation individuellement et collectivement. Car le progrès
n'attend pas.
1 Jelf,..y Roth, vlc.. pr~ldent d'lnteractyx lim ite<!, dtveloppeurdt leamlng mmagement systems (LMS,
systèmes d'appr•ntlssao• •• Hon.).
49
Chapitre 3
Les MOOC:
le social learning,
nouvelle (r)évolution
pédagogique
Executive summary 1
51
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
• la seule chose qui ne changera jamais, c'est que tout est toujours
en train de changer•
Extrait de YI Jing ou Uvre des mutation~
téXté fondatéur dé la OJ lturé chinoisé.
Trois ans après son ouverture, le MOOC Coursera' est devenu la plus grande
université mondiale avec 7,4 millions d'inscrits, égalisant les taux de pro-
gression de 'JWitter ou de Facebook2. Plus de 5 000 articles' ont été publiés
sur le sujet et l'on compte plus de 10 mlilions d'apprenants dans le monde.
Au-delà de l'acronyme digne de Star Trek, ce phénomène, arrivé dis-
crètement en France fin 2012 par le biais de quelques grandes écoles
précurseurs, fait depuis quelques mois la une de quelques grands jour-
naux nationaux, et même l'objet d'un collectif anti-MOOC'.
Les MOOC, Massive Online Open Courses (ou CLOM, en français
- cours en ligne ouverts et massifs), représentent-ils un simple phéno-
mène de mode ou au contraire une révolution ?
Si l'avenir de la formation devait passer par ces nouvelles plateformes
d'apprentissage interactives et gratuites, quels défis devront-elles relever
pour répondre aux challenges pédagogiques et aux attentes des appre-
nants du xxt' siècle, • petites poucettes • chères à Michel Serres.
1 Coorsera : http://fr.wiklpedla.c.rg/wikVCooMra.
2 Estimatlol\S effectuées par PatJ Allen, « The Lt.utl• : Twltter : 780 jours pour an~Mre 10 minions
d'utiHsateurs, 852 jours pour Factbook.
3 En mars 2015, Il y avait plus dt 8,7 minions dt résultats dt ,..cherd>t sur i.s mots dés • MOOC >.
4 l ibération,« MOOC : ur~ ~tape v ers la privatisation dtscours • , 26 dKembre 2013.
5 JORF, n• 0220, 21 , .,,tembr• 2013, p. 15807, ttxtt n• 57.
52
continue. Fin 2013, 80 % des universités américaines délivraient des
cours en ligne contre 3 % des institutions françaises. La marge de pro-
gression est donc considérable'.
1 http:// e-lea rn lngl OOu s-try .com/lmporta nt-statlst les-a boo t-the-e-lea rnlng-mar ket-for-2 01 3-
lnfographlc (6 mars 2013)
2 Selon l'Hudt du cabn.t dt co~I O.loltt• : www2.deloltt•.com/cont.nVd•m/D•loltto/fr/Docu -
m.nts/technology-m.dla-t'1.communlcatlons/TMT_P,.dlctlons_2014.pdf.
3 Susan Matt, l uke Ç~ndtt, « Before MOOC, College of ~Air•, mal 2013, chronicle.com.
4 D enl~ M. CM<)', •Tho Hlstorical Development of Dlstanc• Education throu9h TKhnologp, Tech-
tttnds, avrn 2008.
S « TimtliM of On.llM Edlatlon •, Tlmetoa.st. 18 september 2013, www.tlme-toast.com/timeliôts/
tlmtliM.
53
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
1 http://vldeo.mlt.edu/channel/opencoo.-a,../
2 www.ocwcol\SOftium.org/
3 www.co u~ra .org/
4 www.udaclty.com/
S www.lnrla.fr/ (or91nlsme publi: de rechen:he déd~ aux sciences et aux technologies du numérique)
6 www.fraoc~un.tvmit~oom~ e.fr/
54
• Des promesses utopistes ?
1 www.yootube.com/watch?V=mVmnB-YmhYo
55
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
56
Construire ses savoirs Apprendre en société
(constructlvlsm•) ( socloconstructMsmt)
rtd>ercher
synthétlstr
commooiquer
~ contribuer ~
publitr
conaborer
etc.
Éduquer les masses avec Internet et a fortiori tous les salariés d'une
entreprise : les MOOC sont chargés d'une promesse d'universalité et de
démocratisation de la connaissance sans doute utopique mais terreau de
son engouement actuel.
Des cours masslfs donc, notamment grâce au support du média
digital qui permettJaient à chacun quels que soient sa localisation géo-
graphique, son outil d'apprentissage, son origine sociale, sa capacité
57
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
financière à suivre les cours qu'il souhaite selon le vœu cher à Jules Ferry
de consentir à tous d'accéder à la connaissance.
En janvier 2014, le CNAM réunissait 35 000 personnes à son cours
online • Du manager au leader • , animé par Cé<.1le Dejoux. Lancé le
14 avril 2014, le MOOC de !'École centrale de Paris, intitulé • La straté-
gie, ce que la philosophie peut apprendre au manager • dispensé par Luc
de Brabandère du Boston Consulting Groupa compté 56 000 inscrits.
Massifs égaiement par Je nombre de sujets couverts : informatique,
finance, bureautique, droit mais égaiement philosophie, sciences poli-
tiques, réseaux sociaux...
Des cours ouverts dans la ligne du grand engouement pour l'open:
open data, open innovation, open source mais égaiement du mouvement
des • open educational resources • (OER) ' initié en avril 2001 par Je MIT
(Massachusetts Jnstitute of Technology) et mettant à disposition des
cours sur internet sous licence Creative Commons. Cette initiative sera
suivie en septembre 2002 du lancement de la version Beta d'OpenCour-
seWave, ancêtre des MOOC.
Liberté d'inscription Je plus souvent sans prérequis, liberté d'accès
aux contenus, l'apprenant est a fortiori aussi libre d'abandonner. Les
motivations sont aussi diverses que Je nombre d'inscrits : vouloir obte-
nir un certificat, un badge, un diplôme ou simplement être auditeur
libre le temps de quelques sessions; 50 % des inscrits aux MOOC le font
par curiosité, pour se distraire.
Même si Je taux d'abandon est de ce fait très élevé (5 à 10 % des
personnes inscrites à un MOOC vont jusqu'au bout), l'idée de partage
universel du savoir est bel et bien là. C'est cet enthousiasme tant péda-
gogique que populaire qui fait décoller les MOOC.
En un an et demi, le cours de Charles Severance, professeur de sciences
de l'information à Michigan, intitulé • Internet : son histoire, sa tech-
nologie et sa sécurité • a été suivi par 150 étudiants • résidentiels • et
140 000 étudiants en ligne, dont 13 000 ont obtenu un certificat de suivi.
Principe de gratuité (hors certificat payant), simplicité d'accès grâce
au Web et d'utilisation car les plateformes MOOC offrent tous les conte-
nus et services nécessaires à l'autonomie de l'apprenant : les MOOC
méritent bien d'être qualifiés d'ouverts. Cette forme moderne d'appren-
tissage ubiquitaire est évidemment un dérivé du • cloud computing •
58
largement utilisé dans les entreprises dotées de plateformes LMS et de
gestion des talents en mode Saas.
Techniquement, les MOOC sont hébergés sur les plateformes d'édi-
teurs ou d'universités en ligne proposant leur technologie en marque
blanche sous forme de licence annuelle ou sur des plateformes open
source ou propriétaires, plus ou moins sophistiquées, comme Canvas,
Eclx, Eclunao...
L'altruisme des débuts a néanmoins fait place au pragmatisme quitte
à faire perdre un • 0 • au MOOC et proposer un paiement dès le début
du cours pour limiter le taux d'abandon.
59
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
60
sée des grandes é<:oles. Ce qui change vraiment à travers les MOOC,
c'est l'évolution technologique majeure qu'ils apportent dans l'ensei-
gnement en positionnant l'apprenant au cœur de son apprentissage.
Peut-On néanmoins parler d'innovation de rupture?
• La valeur des MOOC tient à l'explosion de la dimension sodaie
de l'apprentissage. Des milliers de participants peuvent s'appuyer les
uns sur les autres et travailler ensemble non seulement pour satisfaire
aux exigences de la certification, mais aussi pour apprendre beaucoup
plus, autrement, alileurs. Les fonctions sodaies permettent d'organi-
ser des activités d'apprentissage •, explique Christine Vaufrey•. Et de
rajouter : • Le véritable changement, ce qui fait que les MOOC sont
bien mieux acceptés par les enseignants que les modalités habituelles
d'e-learning, c'est que, précisément, le MOOC redonne la main à l'en-
seignant dans la conception et l'animation de cours. Les pratiques d'e-
learning souffrent d'une anonymisation radicalement étrangère à la
culture enseignante. •
61
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
62
xMOOC, cMOOC ou MOOC
Les xMOOC, cMOOC ou MOOC sont les cours proposés dans une sphère
grand public, gratuite et ouverte.
Le MOOC est un site Web qui diffuse des ressources dont Je for-
mat répond aux attentes de la • Petite Poucette • : des sessions courtes,
séquentielles, accessibles depuis n'importe quel média grâce au res-
ponstve design (PC, smartphone ou tablette), débarrassées du superflu
(des liens vers d'autres ressources permettent d'approfondir), proposés
souvent sous forme de storytelling' via la vidéo.
Cas d'entreprise
1 Le st0tyte.Ning est Hnéral~nent le fait dt racont~ ur~ histoire à des fÎl\S dt communk.atlon ~ cap-
tant rattentlon et en suscitant l'émotion.
2 Site Web : www.fraoc~btcom/fr.
3 Hangoots tst un•appllcatlon do communkatlon développéo par Cooglo, qui ponnet d'•nvoyor et
dt recevoir des messaoes, démarrer des appels v~o et voc.auxoratults ~ fac~à-faceou en groupe.
63
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
Cas d'entreprise
C11stor11m11 propose des MOOC à destln11tlon du gr11nd
public
L'enseigne de bricolage passe ainsi à la vitesse supérieure en termes d' écono-
mie collaborative. Alors qu'un •Wikipédia des bricoleurs • sera mis en place
pour rendre accessible librement l es tutoriels, expériences, gestes et notices liés
au bricolage, Castorama proposera ses MOOC dans • des domaines aussi variés
que la menuiserie ou la décoration•, indique l'enseigne, afin de• prendre un
rôle actif dans la constructi on d'un nouveau mode de consommation •. La
communauté en ligne pourra se rencontrer • in real life •, via des réunions
ouvertes où les bricoleurs pourront partager leurs projets et expériences dans
des BarCamp, sur le principe d'ateliers.
Selon Véroni que Laury, CEO de Castorama, • les modèles d'entreprise 8 to 8 et
8 to C ne sont plus d'actualité. Nous devons adopter une nouvelle vision: H to H,
une Human to Human qui place l'humain et ses talents au cœur de la stratégie. •
64
COOC (corporate open online course)
Le COOC est un cours proposé, conçu, produit et administré par une
entreprise privée. On distingue les COOC • internes • réservés aux
seuls salariés de l'entreprise ou de l'organisation des COOC • externes •
ouverts aux parties prenantes de l'entreprise (clients, fournisseurs, par-
tenaires).
Cas d'entreprise
65
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
Cas d'entreprise
66
Et concrètement, comment ça marche ?
~ L'apprenant s'inscrit sur une plateforme en ligne en indiquant son adresse
e-mail, son prénom et son nom. Il sera alerté dès que Je MOOC est lancé,
et prévenu régulièrement, s'il le souhaite, des séquences à venir.
Le participant nouvellement inscrit peut dès lors se connecter et col-
laborer en mode S}nchrone ou asynchrone sur la plateforme en accé-
dant:
• à des contenus variés sur Je sujet choisit proposés par l'enseignant
voire les apprenants (exemple: cas pratique d'entreprise dans Je cadre
deCOOC);
• à des espaces d'échange avec l'équipe qui anime Je MOOC (enseignants,
modérateurs): wiki, forum, communauté Google+, page Faœbook. .. ;
• à des communautés d'intérêt ou de pratique créées souvent à l'ini-
tiative des apprenants eux-mêmes.
On retrouve dans un MOOC un ensemble varié de ressources d'ani-
mation qui peuvent être :
• des vidéos préenregistrées;
• des vidéos •en direct • diffusées sur un réseau social vidéo (exemple :
YouTube, Dallymotion, live tweet) avec intervention en direct d'experts
et/ou d'étudiants afin de répondre aux questions des apprenants ;
Astro_TJ
~<...-
67
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
• des espaces d'éch ange en direct du type chat, wiki, forum, Twitter,
Hangout, etc. pour favoriser J'échange synchrone avec J'équipe d'or-
ganisation et les autres participants ;
Les MOOC utilisent massivement le format vidéo à la fols bon mar-
ché et plébiscité par les internautes car il humanise la relation, la trans-
mission, motive à imiter et s'auto-former.
68
A propos des Meet-
.,.,,
Everywnere C - .
,., s
" -··
-- '"--·
Figure 3.3 - Carte des Meetup Coursera' organisés dans le monde
-- QUESTION 2 1 point
• 85 000
• 18.S 000
•1 5000
• Aucun des trois
69
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
L'évaluation par les pain dans le cadre du MOOC ABC Gestion de pn>jet'
Dans le cadre du certificat avancé du MOOC ABC Gestion de projet, chaque devoir
était corrigé grâce à l'évaluation par les pairs. Tous les participants ayant rendu un
devoir se voyaient attribuer de manière aléatoire quatre évaluations à corriger à l'aide
d'une griUe et d'une méthodologie de correction. Dans ce parcours, les participants
étaient libres de réal~er ou non la correction des devoirs qui leur étaient attribués.
Le taux de participation s'est avéré très élevé puisque 86 % des 8 1 08 évaluations
attribuées sur l'ensemble du parcours ont été effectuées par les participants.
• La conclusion du cours
À défaut de diplôme reconnu, la certification finale du MOOC a lieu de
différentes manières :
• Certificat (gratmt ou payant)
Il s'agit d'une simple attestation de fin de parcours sans vérification
de l'identité du participant.
Plusieurs conditions sont nécessaires à l'obtention du certificat gra-
tuit ou payant :
- le MOOC doit être éligible à une certification qui s'appuie sur des
critères objectifs ;
- l'apprenant doit avoir réalisé tous les quiz et les travaux/exercices
nécessaires à l'obtention du certificat. Une note minimale est atten-
due (en général 70 % de réussite). Les critères sont communiqués pour
chaque MOOC par l'équipe pédagogique.
UDACITY
-·- M
---
LMttll.I Pfttfftf
..
'"~- ~--
-....-
.......
.....,, tetfl"ilh*•'*""'
,,,........
;û
.,,_4<t>...
- ""'~
70
• Certificat vérifié (payant)
Ce certificat garantit la complétion totale d'un parcours MOOC et
valide l'identité de l'apprenant.
Les prix varient en fonction du MOOC et du type de certificat. En
effet, celui-ci va de la simple valldation de l'examen final via un qulz
ou la remise d'un projet en ligne à l'examen en présentiel sous contrôle
au sein d'un centre agréé. Le dénominateur commun est la vérification
systématique de l'identité de l'apprenant tout au long du parcours.
Coursera héberge à vie les certificats et les scores obtenus par les appre-
nants via une interface de sa plateforme, et les rend accessibles sur les
réseaux sociaux ou dans le cadre d'une candidature électronique. Il s'ins-
crit ainsi dans la démarche • Eportfolio • ' pour l'enseignement supérieur,
qui vise• à rassembler, dans un environnement numérique, un ensemble
de documents et de ressources électroniques qui décrit et illustre l'appren-
tissage ou la carrière d'une personne, ses expériences, ses travaux et ses
compétences • et démontre compétences et diplômes non seulement dans
le cadre de la formation initiale et tout au long de la vie mais également
pour l'insertion professionnelle (valorisation des acquis et expériences).
71
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
-·
• Badges
Les badges sont une validation imagée des savoirs acquis par un sala-
rié ou un particulier dans Je suivi d'un MOOC.
Le badge n'est pas un certificat de plus. C'est un objet virtuel bourré
de métadonnées qui indiquent l'identité du propriétaire (nom, Joca-
1 http://o,,.nbadoes.oro
72
lisation, âge) et les compétences validées, précisent les conditions de
certification (nom de l'organisme, contexte d'obtention du badge),
éventuellement la durée de validité, et surtout permettent d'accéder
directement aux preuves, aux traces des compétences acquises dès lors
qu'elles ont une existence numérique.
Ces badges peuvent s'ajouter en temps réel au profil de compétences
de leurs propriétaires, partie intégrante de leur identité personnelle et
professionnelle.
73
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
• La Charte du MOOCer
Le participant doit systématiquement accepter les conditions d'utilisation du
MOOC et une charte utilisateurs qui lui précisent ses droits (données, droit
d'auteur ...) et devoirs ainsi que les modalités de participation au MOOC.
'~n'importe
-
QIJll ouw
0
Temps investi par
semaine
Q
Durée d' un cours
moyen
0- 19>
Temps moyen de
réponse à une question
Taux de réussite
35 ans
64 % des apprenants 7 4 % des utilisateurs
ont plus de 24 ans t ravaillent à p lein temps
74
L'essentiel 1
75
3. Les MOOC : le social learning,
nou,.,lle (r)évolution pédagogique
76
Chapitre 4
Les acteurs
des MOOC
Executive summary 1
77
• Without deviation from the norm, progress is not possible•
Frank Zappa.
78
Le paysage est mouvant, et rendre compte de l'exhaustivité des
acteurs en place nécessiterait un livre à part entière, et une mise à jour
bien plus régulière que ne peut permettre un format papier. Découvrons
plutôt pourquoi 10 millions de personnes se sont inscrites à des MOOC
les deux dernières années dans Je monde, et quel écosystème d'acteurs,
de contenus et de fonctionnalités s'offrent aux entreprises pour revisiter
leur formation professionnelle.
79
L'engouement immédiat a précipité les initiatives d'é<:oles et uni-
versités prestigieuses aux États-Unis, en Europe mais aussi en Chine' ou
en Inde. Dans ce domaine, plusieurs start-up américaines ont pris une
longueur d'avance, comme Udadty, fondée par Sebastian Thrun, pro-
fesseur d'intelligence artificielle de Stanford et responsable d'un labora-
toire d'innovation chez Google.
Même s'il est souhaitable de pondérer l'enthousiaste autour de la
• MOOCmania • au regard du fort taux d'abandon et d'un modèle é<:o-
nomique encore en devenir, ce nouveau concept prometteur de dif-
fusion des savoirs et d'acquisition de compétences génère un nouvel
é<:osystème d'acteurs autour de l'apprentissage.
Fournisseurs de
~coles / Universités
*
Aut.res
ProctorU (Certif
Pearson Vue (Certif)
)1
(fÇ;
•
plateformes MOOC ~Room (Interactions étudants)
Fun
Coursera
EdX
Canvas
OpenClassroom
. Entr eprises A
Moodle Orange (Solerni) 1
CoorpAcademy
~diteurs spécialisés
e·learning
~diteurs IT
~ Correrstone
• CrossKnc.wledge 1
3601earning Microsoft 1
Coogle
Cisco
80
En France, certains acteurs historiques de la formation permanente
ou continue, de l'édition, du conseil, du know/edge management ont revu
leurs stratégies d'entreprise ou adapté leurs discours pour se positionner
auprès des entreprises sur le sujet.
Les éditeurs de solutions e-leamlng (LMS) déjà fortement imprégnés
par les avancées technologiques digitales autour du collaboratif ont éga-
lement pris part à cette mouvance en re-marketant leurs offres autour de
ce concept porteur et/ou en accélérant l'intégration de fonctionnailtés
sociales et certifiantes.
...
:-"t:. canvas
a:IK
---'
VOclecilC
GOWSera · -
-
...
D-4
••• ~']
•••
Cou11 présentiel Cou11MOOC
Pédagogies Pédagogies
clas~ques collaboratives
•ENSEIGNER, •CO-APPRENDRE,
FORMER • APPRENDRE À
APPRENDRE•
1C L.att~la Pl.Wfer.
81
·--
. ._
•·--
•
Aux États-Unis, le nombre d'élèves qui sui vent au moins un cours en li gne
a été multiplié par c nq depuis 2000, atteignant 7, 1 millions d'élèves en
20 12. Environ 3 millions d'élèves sont aujourd'hui inscrits dans des cursus
l"t'\tljn ritairPmP.nt (n minimn à RO %) P.n li!JnP. 1P< prnjPrtinn< rlP rrn i ~çanrP
de ces programmes s'élèvent à 7 % par an d'ici 2020. 5 milli ons d'élèves
devraient être inscrits dans des programmes majori tairement en ligne d'ici
2020. Au~elà des États-Unis, ce sont près de 10 millions de personnes dans
le monde qui se seraient inscrites à un cours en ligne, à la fin de l'année 2013
(7 fois plus qu'en 2012). Selon la Commission européenne, on dénombrait,
en avril 2014, 51 O MOOC dans l'ensemble des pays de l'Union européenne,
dont 63 en France.
1 www.gtt.studyroom.com
2 Source : http://edutechn.ica.com/moocmap/#
82
Les acteurs, historiques et nouveaux entrants, qui soutiennent cette
initiative bénéficient de ses avancées, se préparent aux mutations à
venir et renouvellent le paysage de la formation.
Pour rappel, le marché de la formation pèse en France 13 milliards
d'euros que se partagent SS 000 organismes de formation et quelques
institutions d'enseignement supérieur à hauteur de S à 10 % pour les
plus performantes.
Ceux qui ne se posent pas encore de question sur l'impact de ce
phénomène risquent de subir le même raz-de-marée que d'autres inno-
vations de rupture tels Deezer, Uber ou AirBnB ont pu apporter chacun
dans leur domaine.
83
voire mé<:ène) pour lancer leurs activités en attendant de trouver un
modèle é<:onomique rentable.
Il est probable qu'à terme coexisteront des cours sous forme de ser-
vices Premlum payants el des cours gralulls afin d'assurer la viabllJL(: de
ces plateformes.
VENTURE
CAPITAL
---
o... ........... _ _
NONPROFrr
WORLD
-·
-•
Figure 4.6 - l es acteurs clés de l'univers des MOOC' aux États-Unis
1 lnfographlt de Xarlssa Holdaw>y et Nigel Hawtln pu bliét sur The Chtonldeof H;ghet Educa~on.
2 OCDE. DARES.
84
Les MOOC permettent cette diversification des compétences, à tra-
vers un butinage en ligne des formations proposées, une expérimenta-
tion gratuite avant de faire le choix de la filière la plus adaptée. C'est
la liberté de définir son propre parcours universitaire personnalisé et le
rythme d'enseignement adapté à ses capacités et disponibilités.
Le contrôle des connaissances s'organise, les diplômes se redéfinissent.
Et le phénomène pénètre peu à peu le monde de l'entreprise comme
l'on fait les réseaux sociaux avant lui, offrant aux salariés le même
potentiel qu'aux étudiants d'actualiser leurs connaissances tout au long
de leur carrière.
Les leaders
• Khan Academy (États-Unis)
• Création : la Khan Académie, née en 2006, est issue du mouvement
open source des ressources éducatives libres (OER) qui, au contraire des
MOOC, ne sont ni encadrées par des enseignants ni soumises au copy-
right. Vidéos, présentations Word, PowerPoint, manuels, etc. peuvent
être consultés et exploités à volonté.
• Fondateurs : elle en a été fondée par Salman Khan, financier origi-
naire d'Inde et du Bangladesh, et financée par la Fondation Bill Gates,
séduite par ce projet d' • école mondiale • gratuite.
• Nombre d'utilisateurs : 82 millions de personnes, apprenants ou
enseignants, ont pu suivre le parcours de leur choix à travers une
bibliothèque de ressources.
• Ressources pédagogiques: elle propose aujourd'hui plus de 3 000 vidéos
du niveau primaire au secondaire sous licence libre.
• Plateforme technique: propriétaire.
• Business mode! : organisation non gouvernementale, tous les cours
sont gratuits. Possibilité d'obtenir des badges partageables sur Face-
book ou Google+.
• Projets en cours: à terme, l'organisme souhaite créer une • école vir-
tuelle gratuite et mondiale •.
• Site Web: http://khanacademy.org
85
---
-
----·.
... ~ ..-
Figure 4.7 - Khan Academy
• Coursera (États-Unis)
• Création : 2012.
• Fondateurs : la société Coursera, fondée par deux enseignants de
l'université de Stanford aux États-Unis, Andrew Ng et Daphne Koller,
a ouvert une plateforme en ligne donnant accès à ces formations.
Elle a atteint 1 million d'utilisateurs en quatre mois seulement. li
avait fallu 9 mols à Facebook pour franchir ce palier. Les apprenants
qui utilisent les MOOC vivent partout dans le monde: 62 % des per-
sonnes inscrites sur Coursera vivent au Brésil, en Inde, en Chine et
au canada.
• Nombre d'utilisateurs : 1 million.
• Ressources pédagogiques : 200 MOOC.
• Partenaires pédagogiques : 107 universités et écoles comme !'École
centrale, !'École polytechnique, Princeton, l'université de Londres,
l'université de Genève ...
• Plateforme technique : plateforme propriétaire Coursera.
• Business mode! : financement par capitaux risqueurs, revenus issus
des certificats. 20 % du bénéfice brut partagé avec les universités.
Levée de fonds de 22 millions de dollars en 2013. Dispositif d'au-
thentification des participants avec certificat de réussite lié, qui
est facturé environ 40 dollars et a déjà généré plus de 200 000 dollars
à la plateforme en un semestre. Ce certificat a objectivement plus de
86
valeur que le certificat général, dans la mesure où il atteste que c'est
bien l'individu qui le présente qui a réussi les épreuves.
• Projets en cours : création de • centres d'apprentissage • avec des uni-
versités des pays émergents où les étudiants pourraient se rendre pour
accéder aux cours, encadrés par des enseignants ou des tuteurs.
• Site Web: www.coursera.org
----
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87
• Udacity (États-Unis, Californie)
• Création: janvier 2012
• Fondateurs : Udadty est issu d'une expérimentation réalisée à Stan-
ford par Sebastian Thrun et Peter Norvig autour d'un cours proposé
à tous et gratuit d' • introduction à l'intelligence artificielle • qui fut
suivi par 160 000 étudiants dans plus de 190 pays.
• Nombre d'utilisateurs : 1,6 million inscrits.
• Ressources pédagogiques : cours en anglais, espagnol, français,
chinois, portugais
• Partenaires pédagogiques : grandes universités, entreprises et produc-
tion propre réunies au sein de l'Open Education Alliance (Cloudera,
AT&T, Google, KhanAcademy, Facebook, Autodesk, cadence...).
• Plateforme technique : technologie Cloudera.
• Business mode! : levée de fond de 52 millions depuis son lancement.
Les cours sont gratuits durant l'essai de 14 jours de la plateforme puis
payants. Certifications après vérification de l'identité de l'apprenant.
• Projets en cours : orientation vers les COOC et la formation profes-
sionnelle.
• Site Web : www.udadty.com.
--
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Figure 4.9 - MOOC Udacity
88
Les nouveaux entrants
• Canvas network (États-Unis)
• Création : 2012.
• Fondateur: la start-up, fondée en 2008 par deux diplômés de Brigham
Young University (Utah) ave<: un financement du fondateur de Mozy,
Josh Coates.
• Nombre d'utilisateurs: 4,5 millions.
• Ressources pédagogiques : sujets variés comme les nanotechnologies,
la TV et la société, etc.
• Partenaires pédagogiques : 200 universités américaines.
• Plateforme te<:hnique: canvas network est une plateforme open source,
dérivée du logiciel d'apprentissage sous licence libre canvas, utilisée
par des institutions et organismes de formation (écoles, universités)
pour créer Jeurs propres MOOC.
• Business model : mettre les MOOC à la portée de toutes les uni-
versités afin de permettre l'émergence d'une offre plus large et aux
meilleurs cours d'émerger sur la base du mérite. La version open source
de Canvas permet en effet à des structures ayant peu de ressources
financières de mettre en œuvre facilement et à moindre coût leur
propre MOOC.
• Site Web: www.canvas.net.
....
,...,"'""··
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]
8 Figure 4.10 - Page d'accueil de Canvas Network et exemples de MOOC
0
89
• NovoEd (États- Unis)
• Création : janvier 2013.
• Fondateurs : Amin Saberi et Farnaz Ronaghi, qui ont adapté la plate-
forme de Standford réalisée dans Je cadre du programme Venture Lab
en la centrant sur la collaboration entre étudiants et la réalisation de
projets concrets.
• Nombre d'utilisateurs : 600 000 apprenants, 7 4 % à l'international.
• Ressources pédagogiques: plus de 165 cours, avec un taux de complé-
tion affiché de 3 5 à 65 %.
• Partenaires pédagogiques : de nombreuses universités et grandes
écoles de commerce (Babson College, Stanford University et Univer-
sity of Califomia, San Francisco).
• Plateforme technique : la plateforme d'apprentissage en ligne intègre
des éléments sociaux développé à l'origine comme un programme
interne à Stanford (Je • Venture Lab »).
• Business model : levée de fond auprès de capitaux risqueurs de la
Silicon Valley (Costanoa Ventures, Foundation Capital, Kapor capi-
tal, Learn Capital, Maveron, Ulu Ventures ...). 80 à 100 % de cours
payants entre 29 et 999 dollars. La cible est à la fois les étudiants mais
également les entreptises pour Jeurs salariés.
• Projets en cours : om·erture à d'autres universités.
• Site Web: https://novoed.com.
êfduatan
~ --
Figure 4.11 - Page d'accueil de NovoEd
e -- Catpontions
90
Les principaux acteurs en Europe
~ En Europe, c'est l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) qui
a lancé le sujet. En France. Centrale Lille a créé dès 2012 un cours sur la
gestion de projets, validé par un certificat. La plupart des grandes écoles
se sont lancées depuis.
91
• lversity (Allemagne)
• I believe that online education will be an important building block
of teaching in the future. [ ... ] I see great potential in having the op -
portunity to leam no malter where you are. You don 't need to be
in school or in a lecture hall of a university anymore and therefore I
believe that this will dramatically change our lives. •
92
• MiriadaX ( Espagne)
• Création : 2013.
• Fondateurs : Telefonica Learning Services et Je réseau Universia qui
réunit des universités espagnoles et latino-américaines et est soutenu
par la Fondation Salander.
• Nombre d'utilisateurs : 67 5 000 inscrits.
• Ressources pédagogiques : 133 cours en espagnol, catalan, portugais,
anglais et 750 enseignants.
• Partenaires pédagogiques : 30 universités prestigieuses espagnoles
(Universidad de Zaragoza, San Martin de orres, Rey Juan carJos,
Celaya... ) et latino-américaines (Universidad Tecno16gica Nadonal de
Buenos-Aire, Universidad Francisco Gavidia du Salvador. ..).
• Business mode! : cours et certification gratuite.
• Site Web: www.mlriadax.net/home.
• Alison (Irlande)
• Création : 2007.
• Fondateurs : Alison Mike Feerick pour qui • L'éducation sous-tend
tous les progrès sociaux. Vous pouvez changer le monde si vous chan-
gez l'éducation. •
• Nombre d'uUllsaleurs : 2 millions d'uUllsaleurs du monde enUer
(Moyen-Orient, Afrique, Inde ...).
• Ressources pédagogiques : 500 MOOC orientés vers la formation
professionnelle et les personnes essentiellement non diplômées de
l'enseignement supérieur. Cours basiques sur la langue anglaise, la
comptabilité, l'informatique, le droit ...
• Partenaires pédagogiques : universités prestigieuses du type MIT,
Stanford, British Coundl, Google, Microsoft, modèle freemium avec
cours gratuits et certificats de complétion payants (30 dollars).
• Site Web: http://allson.com.
93
• Nombre d'utilisateurs : 200 000 à travers le monde.
• Ressources pédagogiques : Coorpacademy offre aux utilisateurs une
expérience d'apprentissage unique : principe du • leaming by doing • ,
gamification, approche collaborative, interface graphique ergono-
mique et intuitive ... 20 plateformes réalisées et plus de 1 000 vidéos
produites à ce jour.
• Plateforme technique : les plateformes • Custom Courses • permet-
tent de couvrir l'ensemble des besoins d'apprentissage, aussi bien en B
to B, au travers de la formation professionnelle, qu'en B to B to C, au
travers de la fidélisation et de l'engagement des clients ou prospects.
• Business model : Coorpacademy développe, pour les entreprises, des
solutions innovantes d'apprentissage centrées sur l'engagement des
utilisateurs.
• Quelques clients : Pernord-Ricard, Renault, Comundi, Société Géné-
rale, Bouygues Teledom, SFR, GDF-Suez. ..
• Site Web : www.coorpacademy.com.
94
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Tt.e OUI W.,Y M•• .. ._...., ,., 091• ._...,.. !ft . . S l9n upl
1
lir.i
Figure 4.13 - Pag e d'accueil d u site Open Education Europa
L'ECTS est un système de points développé par l'Union européenne qui a pour
but de faciliter la lecture et la comparaison des programmes d'études des dif-
férents pays européens. Le sigle ECTS (European Credits Transfer System) est le
terme le plus couramment employé pour des raisons pratiques. Le Système ECTS
s' applique principalement à la formation universitaire. Dans le cadre de la forma-
tion professionnelle, il existe un système similaire et comparable l'ECVET (Euro-
pean Cre<it system for Vocational Educat ion and Training).
95
,,---- L'écosystème français
Le ministère de /'Enseignemen t
et de la Recherche
96
• ATTESTATION DE SUIVI AVEC SUCCÈS
Prénom Nom
"
les enseognants
PtonamNOM
Titreducowa
Nomdel'~istemenl
j:leteforme FUN
l_ ......._........
w~....., ....,........,_.......llCnt ...
... _ ......... ~--- • ,.....,.._._ ... - . . .
- contenus : FUN va proposer cette année des MOOC fait par des pays
francophones émergents dans le cadre du partenariat AUF ;
- proposer une certification délivrée par les établissements.
• À l'heure actuelle, les formations suivies sur la plateforme FUN ne
peuvent pas être \'aiorisées en heures de formation auprès d'une entre-
prise, et ne donnent pas droit à des crédits ECTS.
• Deux dispositifs de certification sont à l'étude pour la vérification de
l'identité et la surveillance de l'examen : soit sur poste de travail avec
surveillance à distance via outil numérique soit en présentiel dans les
campus de l'AUF.
L'expérimentation avec certains établissements est en cours pour
mise en place en 2015.
• Site Web: www.fun-mooc.fr.
1 Premiers r~lt>ts dt l'enquêt• mtni• par FUN sur 10 000 répondant (~tembr• 2014).
97
• Niveau d'étude: diplômés pour la plupart avec 46 % de titulaires master/ ingé-
nieurs, 8 % doctorants, 12 % bacheliers, 8 % BTS, 20 % de licences et licences pro.
• Poids de l' international : 12,3 % d'internautes africains (plutôt Maghreb et
Afrique subsaharienne) et attente forte sur le reste de la francophonie.
• Motivation initiale : découvrir le principe du MOOC (87 %), apprendre de
nouveau sujet (86 %), obtenir une attestation (50 %), préparer sa reconversion
professionnelle (26 %).
• Situation pro: seulement 9 % d'étudiants.
• Outils 2.0 les plus ut lisés : 60 % utilisent les forums qui sont très prisés, 5 3 %
les wikis.
• Taux de complétion: faible comme ailleurs. La complétion va grimper avec la
certification.
~ Avis d'expert
~ Catherine Mongenet, chargéi! de mission FUN
98
rejoint la communauté formée autour du Site du Zéro et en devient
l'un des membres très actifs. lis fondent l'entreprise Simple lT (rebapti-
sée OpenClassrooms en 2013) en 2007, afin de pérenniser et accélérer
Je projet, tout en poursuivant Jeurs études. lis emploient actuellement
une vingtaine de salariés pour 2 millions d'euros de chiffre d'affaires
en2013.
• Nombre d'utilisateurs: 2,5 millions de visiteurs par mois.
• Ressources pédagogiques : 939 cours gratuits en ligne, une commu-
nauté de 829 409 professeurs et étudiants, achat online de livres des
éditions Dunod et Eyrolles, ebooks.
• Partenaires pédagogiques : consultants, grandes écoles, etc.
• Plateforme technique : outil technique propriétaire en évolution per-
manente.
• Business model : publicité en ligne (achats d'espaces, contenus publi-
rédactionnel et opérations spéciales). déclinaison des cours en livres
papier et en ebooks, accès à des services premium moyennant un
abonnement de 20 euros/mois (cf ci-dessous), certifications et crédits
universitaires ECTS. Première levée de fonds auprès d' Alven capital de
1,20 M€ en mars 2012 puis 1 M€ en janvier 2014.
99
• Projets en cours : collaboration avec deux centres de recherche (J'Inria
de Grenoble et le Liris de Lyon), sur un projet de plateforme collabo-
rative cofinancée dans le cadre des investissements d'avenir.
• Exemples de clients : Capgemini, LesEchos, La Tribune, Accenture,
Sopra Group, DassaultSystemes, Bouygues Telecom, Microsoft, France
Inter, Le Point, OlNet, etc.
• Site Web: http://fr.opendassrooms.com/.
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• Unow
• Création : 2013.
• Fondateurs : Yannick Petit et Jérémie Sicsic co-fondateurs de cette
start-up spécialisée dans l'accompagnement des acteurs de l'ensei-
gnement et de la formation qui souhaitent concevoir des MOOC et
SPOCs. Services proposés : gestion de projet, animation du cours, réa-
lisation technique et ingénierie pédagogique, c'est-à-dire l'adaptation
des ressources et du scénario du cours au format imposé par les MOOC.
• Nombre d'utilisateurs : 65 4 79 apprenants.
• Ressources pédagogiques : 15 MOOC réalisés.
• Plateforme technique : propriétaire, elle est disponible en mode SaaS
et propose de l'ingénierie pédagogique et des outils d'évaluation et de
mesure du ROI des formations.
• Business mode! : prestations de services et technologiques payantes
pour les universités et entreprises.
• Site Web: www.unow.fr.
100
~ now
ANIMATION
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ACADEMIQUE
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CORPORATE DEMO
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• 360Learning1
• Création : 201 O.
• Fondateurs : start-up incubée par Agoranov et Tele<:om PariTe<:h et
cc-fondée par Nicolas Hernandez (PDG), Guillaume Alary-Ralsonnler
(directeur commercial) et Sébastien Mignot (directeur te<:hnique). Elle
a aussi été soutenue par Bpifrance. En 2013, levée de fonds de 1,2 mil-
lion d'euros auprès du fonds des Net-entrepreneurs supervisé par Jean-
David Chamboredon mals aussi auprès de 3T Capital (partenaire de
Tele<:om ParisTe<:h)
• Plateforme technique : 360Leaming est une solution Web de création
et de diffusion d'e-learning.
1 360Learnl~ offre dts sdution.s de digital le.ami~ pour ~trepl'ISt>S à fort taux de croissance et
accompag,,. aujoord'h<JI plus do SOO organisations. Qa$sff dans 1• Top2S ESC et cltéo rigulièrement
dans la presse, 360Le.aming est la start·upfra~aisequl conna'it la plus forte croiuance en 2014.
101
• Business mode! : plateforme disponible en mode Saas. Pas de frais
d'installation mais une facturation à l'utilisateur à raison de 370 euros/
mois pour 50 utilisateurs (jusqu'à 2 470 euros/mois pour 500 utili-
sateurs) permettant d'intégrer ses propres contenus au format texte,
Power Point, image, vidéo, mais aussi des contenus du Web depuis You-
Tube, Slideshare, Prezi ou ThingLlnk par exemple. Au cours de la créa-
tion, le logidel vous guide et vous aide sur la manière de rédiger votre
contenu. Des modules d'évaluation sont également disponibles: vrai/
faux, QCM, étiquettes, questions ouvertes ou HotSpots. Un tableau de
bord permet de monitorer le taux de réussite par question, détecter les
questions qui posent problème, le taux de réussite par thématique, le
taux de participation, etc. Des algorithmes permettent de recomman-
der des formations ou de relancer les apprenants automatiquement.
• Quelques références clients : HEC, Orange, BNP Pari bas, Suez, Coface,
Samsung, Dior, Essllor, SNCF ou Crédit Agricole .
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102
~ Avis d'expert
~ Clément lhommeau, Directeur marketing de 360l earnlng
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103
Les initiatives à suivre
• Solerni (Orange)
Face à l'émergence de l'économie de la contribution', l'accroissement
considérable de phénomènes concurrentiels protéiformes et l'obsoles-
cence accélérée des compétences que suscite la déferlante généralisée
et irrévocable du numérique, l'apprentissage fait l'objet d'une transfor-
mation profonde à l'aube du xxt' siècle. Il devient plus horizontal, plus
contributif, plus sodai. Mais aussi plus stratégique.
C'est pourquoi Orange lance le 4 avril 2014 • Solemi' • et• Le digi-
tal, vivons-le ensemble •.
Solemi est une solution logicielle au service des entreprises qui sou-
haitent faire de l'apprentissage en ligne une expérience sociale permet-
tant de faire fructifier leur capital de compétences', de valoriser des
talents trop souvent laissés dans l'ombre du modèle hiérarchique et
pyramidal et ainsi de devenir plus agiles et plus créatives.
• Le digital, vivons-le ensemble •, un MOOC d'entreprise, d'obé-
dience connectiviste, constitue une expérience inédite d'apprentissage
social fondé sur l'idée que les apprentissages se construisent et se déve-
loppent mieux à travers des interactions multiples et variées.
Expérience qui met en évidence, de manière très significative, que
les compétences s'avèrent plus distribuées qu'elles ne sont illusoire-
ment concentrées dans la figure archétypale du • sachant •. Expé-
rience qui constitue chaque contributeur à la fois comme producteur
et consommateur de contenus mais aussi comme sachant autant
qu'apprenant.
Dès lors, l'apprenant du xx1• siècle pourrait se définir par ce qu'il
partage avec une ou plusieurs communautés d'appartenance et ce qu'il
reçoit d'elles en retour, tout au long de sa vie professionnelle et selon
1 On poutclter quelqu., riférencts comme Alrbnb, Ubtr, Wlkipedl' Drivy, Occupy tt Opon Covem-
ment PartMrsh.lp qui participent tous d'un mê~ mouvement horizontal dt r~ppropriatton dt sens
face à retfoOOrement voire rlmpbslon du capitalisme productif vertical hiérarchique et pyramidal.
2 Soler-ni est ur~ contraction dt l'espéranto « Soda • et « l ern.I • qui signifie mis bout à bout, «
•pprendre •n 9roupo•. l •choix do rE$pér•nto, l•ngagoœ tous losl•ngagos, slgn. Io tmltolreà 1• fois
social et commu.nautalrede la ll\ilrque Soltml #!itoquant ainsi lt pa~ .
3 Il est Important dt précMr qJe ™>U:S enterd>ns par compét~ces d'un individu l '~mble des
savoirs, des savoir-faire, dts savoir-être, des savoir-faire faire, des savoir faire savoir qu'il est c.apablt
de mobUMr dans ur~ situation r.écessltant d'interagir avec un miHeiu. l e mUieu est constitu~ par ce
qui est à la fols autour et entre les IOOlvldus. Voir la définition plus comp~te d'Ars ll'dJstrlalis : hltp://
arsindustrialis.org/milieu.
104
les lois de l'intelligence• connective•, celle du réseau. Or, comme 80 %
de nos compétences résultent de construits sociaux informels, à l'âge du
réseau • apprendre, c'est travailler et travailler, c'est apprendre •comme
l'évoque précisément Harold ]arche'.
Dans cette perspective l'initiative d'Orange signe sans doute l'ère du
• bmnd leaming • c'est-à-dire ce moment de l'histoire des organisations où
les entreprises, en devenant plus ouvertes, plus transparentes et plus col-
laboratives, sont en passe de devenir réellement apprenantes pour leurs
salariés comme pour leurs partenaires, qu'ils soient fournisseurs ou consom-
mateurs. Si elles ne le deviennent pas, le pouvoir du numérique renforcera
les systèmes de contrôle et d'aliénation ainsi que leurs rigidités associées.
• Le digital, vivons-le ensemble•, vaste scène numérique regroupant
le grand public comme les salariés d'Orange, se veut in fine l'expression
première d'un réseau social d'apprentissage. Celui-ci relève d'un proces-
sus - plus que d'un • produit • - composé d'un parcours pédagogique,
conçu comme un catalyseur d'interactions entre pairs et d'un système
de reconnaissance matérielle (badges, certificats) et immatérielle (signes
de reconnaissance é<:hangés entre pairs). Ce parcours pédagogique, à la
fois convivial et collaboratif, - qui ne constitue plus un • cours• au sens
académique du terme - est forcément centré sur les apprenants (/eamer
centric), sur les activités (leaming by doing) et sur les interactions (social
leaming). Thierry Curiale aime à définir le social learning de manière un
peu provocatrice mals avec beaucoup de bienveillance, comme : • Zéro
prof, zéro formateur, mais surtout pas zéro pédagogue. •.
Ainsi, Orange, à travers Solerni, aide ses partenaires à rentrer dans l'ère
de J'é<:onomie de la contribution, à faire fructifier leur capital de compé-
tences et à commettre un acte de management répondant à une demande
sociale forte de complément au modèle hiérarchique et pyramidal. Un
complément qui a J'avantage de favoriser le don, le partage, la solidarité,
la co-construction de sens et de susciter ainsi plaisir et motivation.
Solerni intervient sur toute la chaîne de valeur, allant du conseil en
ingénierie pédagogique jusqu'à sa mise en œuvre à l'aide d'une solution
logicielle évolutive à la fois simple, utile, intuitive et résolument centrée
sur l'utilisateur, qu'il soit un pédagogue ou un participant. Une solution
au service de l'innovation pédagogique et plus largement de l'appren-
tissage au xx1• siècle.
1 Soun:• : • s..klng ptipetual ~~a 9ulCS.book for tl>t oowork tra >, tbôok. 2014 (http://jarche.
co1n/2014/ G4/ scek.ing-P<'ri:ictual-bcta)
105
Après• Le digital, vivons-le ensemble •, Orange renouvelle l'expé-
rience avec • Décoder le code •, • Devenir Web-conseiller • et • L'im-
pressionnisme, du scandale à la consécration • en partenariat avec la
Réunion des Musées nationaux. Ces initiatives témoignent que l'opé -
rateur Orange entre dans l'ère de l'économie de la contribution en
associant conjointement ses dimensions sociale, sociétale et écono-
mique.
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O.scnption du coun
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Sur quoi pone ce coun ?
•Le CRI
Le CRI (centre de recherches interdisciplinaires) fondées en 2005 par
François Taddei et Ariel Lindner, référence de l'innovation éducative
dans le monde. Le centre promeut le dialogue entre les sciences sociales
et sciences expérimentales, il est très intégré aux structures institution-
nelles et récompensées par les programmes de l'UNESCO, de l'Union
européenne et des collectivités locales.
106
• Mooctivity
La plateforme communautaire dédi~ au MOOC. En 2013, Tuong-Vi
Faber, ancienne élève de la London School of Economies (Bachelor of
Science), Sciences-Po Paris (Master Droit économique) et Harvard Law
School (Master of Laws) imagine, avec Nicolas Pennequln et Mathieu
Goudot, une plateforme communautaire dédi~ aux MOOC. Leur
vision : contribuer à la démocratisation du savoir. Fin 2013, la version
beta de www.mooctivity.com est Jane~. Selon Tuong-Vi Faber, • les
MOOC sont un pas important vers la démocratisation du savoir, et nous
souhaitons contribuer à ce mouvement •.
Mooctivity est une plateforme communautaire répertoriant l'en-
semble des MOOC existants afin de les rendre plus lisibles, un espace
concurrentiel qui contribue au nivellement vers Je haut de la qualité des
MOOC, au bénéfice des apprenants à travers trois objectifs :
• recenser la quasi-totalité des MOOC disponibles sur la toile, tous concep-
teurs confondus, et offrant un moteur de recherche multicritère;
• rendre visibles les cours de tous concepteurs, peu importe leur taille,
et en permettant aux apprenants d'être les seuls juges de la qualité
d'un MOOC;
• cr~r Je premier téseau social dédié à l'apprentissage des MOOC, qui
permettra aux apprenants de tisser un lien social tourné vers l'accom-
plissement personnel et professionnel.
• Syn Lab
2012 - création de l'association Syn Lab par Florence Rlzzo qui vise
à porter une vision de l'éducation plus humaniste et accompagne la
communauté éducative à travers la plateforme Web ' : • bâtisseurs de
possibles • et propose aux 6-13 ans des projets Interdisciplinaires et coo-
pératifs, en• lien avec la vie r~lle •. 200 enseignants et plus d'un millier
d'élèves ont adhéré au projet.
107
sans contrainte de lieu ou d'horaire tout en intégrant la culture de l'en-
treprise.
Quelques grands éditeurs du marché sont depuis longtemps posi-
tionnés sur l'éducation à travers des suites logk1elles Intégrant agen-
das, plateformes documentaires, réseaux sociaux d'entreprise (RSE),
messageries instantanées et autres outils de communication unifiée
(visio-<:onférence, ponts de conférence audio/vidéo) qu'ils proposaient
davantage au monde de l'enseignement qu'à celui de l'entreprise.
Les COOC leur ouvrent un marché colossal vers lequel ils s'orien-
tent naturellement de,·ant les demandes entrantes des entreprises, les
attentes des consommateurs et le potentiel financier entre finalités d'ap-
prentissage, de formation et de recrutement.
Microsoft
Essentiellement tournée vers l'éducation, la suite Office 365 permet
selon lmad Bejanl, Directeur du Pôle Éducation et Recherche Microsoft
France, de créer très rapidement ses propres cours : emegistrement de
vidéos, d'écrans, du mouvement de la souris, insertion de qulz en QCM
en une heure de prise en main, et de les partager sur des réseaux sociaux
internes ou externes.
Avec la suite Office 365, certains êlêments comme la collaboration,
les applications bureautiques, le réseau social (Yammer), la messagerie
instantanée (Lync) rapprochent le participant d'une expérience MOOC
tant dans les fonctionnalités attendues que dans l'expérience sociale et
collaborative proposée.
Néanmoins Microsoft ne propose pas (encore) d'offre MOOC d'en-
treprise packagée a proprement parler.
Cas d'entreprise
108
» Le site permet de créer un plan de formation personnel, de suivre sa progression,
d'obtenir des certificats d'achèvement de cours et surtout de se faire connaître au
sein de la communauté des professionnels de l'informatique et des développeurs
du monde entier. Au fur et à mesure de sa proqression, le participant accumule
des points pour chaque activité qu'il peut comparer aux meilleurs étudiants de
la communauté MIA.
Passionnés de teclnologies ou salariés souhaitant faire progresser leur carrière, les
ingrédients de gamification fonctionnent au regard des résultats obtenus : une
croissance de + 144 % sur les 12 demiers mois, entre 1OO000 et 500 OOOvues à
chaque événement vidéo, 45 000 nouveaux inscrits par mois.
Microsoft joue la carte du branding et démontre implicitement, en mettant en
scène ses propres logiciels pour former une communauté de développeurs certi-
fiés, sa capacité à rentrer dans l'univers des MOOC.
www.microsoftvirtualacademy.com.
1 09
coûts informatiques (mises à jour, maintenance, etc.). Le pilotage d'une
stratégie de formation globale, corrélée à celle de la gestion des talents
et de recrutement, est dès lors complexifié voire parfois impossible à
mettre en œuvre et piloter.
Longs et laborieux, les projets d'uniformisation prennent de 12 à 18
mois s'ils ne sont pas 1éalisés en mode Agile. Le pilote est un élément
indispensable pour pouvoir non seulement tester la plateforme techno-
logique mais également l'ingénierie pédagogique et les contenus propo-
sés, avec les métiers et/ou régions concernés ... qui ne manqueront pas
de Je comparer à la plateforme existante installée localement. Pouvoir
tester des plateformes en mode SaaS permet de gagner du temps dans
Je processus de test et de déploiement ... et de sélectionner l'offre qui
satisfera Je plus grand nombre de parties prenantes.
• Cornerstone OnDemand
Cornerstone OnDemand propose des solutions de gestion intégrée des
talents et de la formation en mode Saas. Parmi les leaders en France
et à l'international, Cornerstone OnDemand aide les organisations de
toute taille à gérer l'ensemble du parcours du collaborateur depuis une
plateforme unique, du recrutement aux évaluations de compétences, en
passant par la formation.
Le COOC est un dérivé des MOOC, directement produits pour ou
par les entreprises elles-mêmes. Les entreprises ont souvent de grandes
expertises en interne et ne les exploitent pas nécessairement. Les COOC
vont être l'occasion de mobiliser des compétences en interne.
Les COOC sont clairement une voie de développement pour les
entreprises. Cornerstone porte Je message dans Je cadre de projets For-
mation que les entreprises disposent en interne de l'expertise et des
contenus mals dont elles n'ont pas forcément conscience. La mise en
place de COOC permet donc de structurer les connaissances existantes
dans l'organisation, de mettre en avant des experts internes et d'éviter
la perte de savoir à l'occasion du départ d'un expert.
L'intégration technique au sein de plateformes LMS telles que Cor-
nerstone ne pose pas de problèmes puisque ces MOOC/COOC suivent
les standards du marché. La question concerne plus l'intégration du
contenu dans la stratégie globale de formation de l'entreprise et Je futur
compte personnel de formation (CPF). Pour Je plan de formation, c'est
un élément significatif du travail du département formation.
110
Les différents éléments qui constituent un COOC sont aisément pris
en charge par la plateforme unifiée de Comerstone OnDemand :
- le module Learning peut intégrer tout contenu disponible dans les
standards du marché (SCORM, TinCan) ;
- l'évaluation des compétences peut se faire de nombreuses façons,
d'un QCM à une observation en réel du savoir-faire du collaborateur
via l'outil (disponible aussi dans l'application mobile)• Checklistd'Ob-
se.nution » ;
- les communautés d'apprenants et bases de données de connaissances
sont accessibles par le module • Comerstone Connect • , véritable réseau
social d'entreprise permettant de rassembler les équipes, les projets et
de gérer les tâches de chacun ;
- le module • Onboarding • permet de mettre en place un parcours d'in-
tégration dès la signature du contrat de travail, intégrant la formation
ainsi que la participation aux groupes correspondants dans Connect.
Utilisée par 1 800 entreprises, la solution Comerstone OnDemand
permet la gestion unifiée des talents avec ses différents modules :
Comerstone Recruiting, Comerstone Onboarding, Comerstone Per-
formance, Comerstone Compensation, Comerstone Succession, Cor-
nerstone Learning et Comerstone Connect.
Disponible en 41 langues, elle compte 15,5 millions d'utilisateurs
dans 191 pays.
Avis d'expert
Geoffroy de lestrange, 828 International marketing manager,
CornerstoneOnDemand
112
CrossKnowledge intègre un sélecteur de MOOC afin de choisir ceux
intégrables dans la démarche de l'apprenant, mais est également par-
tenaires d'écoles et universités prestigieuses qui peuvent construire
des cours à la demande de l'entreprise en y Insérant les réponses aux
questions que l'apprenant va naturellement poser durant son parcours.
L'entreprise peut également intégrer ses propres contenus et ainsi diffu-
ser son savoir-faire (exemple: Decathlon et la mise en rayonnage d'ar-
ticles de sport en vidéo) en s'appuyant sur l'ingénierie pédagogique des
MOOC pour que le taux de complétion et l'évolution des compétences
soient les meilleur! possibles. L'apprentissage communautaire notam-
ment est un levier extraordinaire dans la transmission du savoir.
CrossKnowledge propose ainsi une gestion incrémentale du savoir à
travers des outils de mentoring entre senior et junior et vice-versa.
Cross a été acquis par Wlley Group en mai 2014 et travaille égale-
ment avec des grandes écoles américaines pour produire des cursus et
des masters qui vont être commercialisés auprès des entreprises (Boeing,
Intel et l' Aiizona State University).
~ Avis d'expert
VI David Talaga, Product marketing manager, CrossKnowledge
Les méthodes d'aporenti ssage proposées par les MOOC ne sont pas nouvelles
mais la technologie démocratise l'accès au savoir, ce qui change la forme même
de l'enseignement via la gratuité et désacralise l'enseignant comme unique
point d'entrée au savoir. Les MOOC traitent de sujets universels à 360 degrés
(moralité, sport, religion, société, politique, économie) qui ne sont pas tou-
jours pertinents dans le cadre d'une entreprise où la formation continue doit
correspondre aux objectifs de l'entreprise de faire évoluer ses salariés sur cer-
taines compétences spécifiques. Un travail conséquent doit être donc fait pour
écrémer les MOOC extemes au regard de leur pertinence pour l'entreprise et
ne sélectionner que ceux qui peuvent s'inscrire dans un parcours d'apprentis-
sage. L'équipe formation doit également être accompagnée pour intégrer dans
les MOOC d'entreprise des ressorts qui vont améliorer le taux de complétion :
gamification, reword, notamment pour les générations qui sont nées avec les
jeux vidéo, utilisation de la data analytics pour suivre l'évolution des cours et
accompagner les apprenants, communication avant, durant et après le COOC.
Permettre une reconnaissance inteme et externe de l'employabilité du salarié
est un facteur clé de succès d'un COOC.
113
source telles que Moodle ou Clarollne sont autant de solutions de lear-
nlng à étudier lors du choix de sa plateforme MOOC.
Devant cette offre pléthorique, c'est un vrai casse-tête pour choisir le
bon partenaire, mals les offres pour la plupart en mode SaaS permettent
justement de tester rapidement les solutions via un pilote... et n'hési-
tez pas à aller directement Interroger les clients qui les utilisent pour
vous faire un avis plus précis de l'efficacité et de la pérennité de chaque
solution.
114
L'essentiel 1
115
Chapitre 5
Se lancer
dans un MOOC
d'entreprise
ou cooc
Executive summary 1
117
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
118
Car bien au-delà de la formation de ses propres salariés, l'entreprise
peut utiliser les COOC pour :
- faire monter en compétences ses fournisseurs, clients et partenaires
sur ses produits et services ;
- travailler son image d'entreprise et d'employeur;
- fidéliser ;
- recruter;
- optimiser son budget formation.
•
Formation
~
Fidélisation,
~
~
Recrutement
.,;
interne engagement
~\ ,,,
Formation
~ Image
®Budget
externe de marque
119
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
120
Avis d'expert
Bart Schutte, Directeur de Digital l earnlng &: New Technologies
(Saint-Gobain)'
121
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
122
résultat, les COOC sont étudiés par les DRH comme des alternatives
Intéressantes, et expliquent pour certains, à tort ou à raison, une
partie de la• COOCmania •commencée en 2014.
Cas d'entreprise
123
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
Image de marque
La marque est l'heureuse gagnante de cette course effrénée à la perfor-
mance et la compétitivité. Elle n'a jamais eu autant de valeur. Les grands
groupes changent de secteurs au gré des tendances, mangent start-up et
concurrents, mais la marque reste, ancre solide et pérenne, garante de la
qualité de l'offre et du portefeuille client.
Cas d'entreprise
124
l'opportunité aux entreprises qui prennent le pas de se faire connaître sur
leurs facteurs différendants. À destination d'un large public (consomma-
teur, client, partenaire, fournisseur, candidat, etc.), il s'agit certes d'un pur
investissement marketing mais les retombées en termes de rayonnement
de la marque commencent à être perçues de manière positive et exponen-
tielle. Le COOC est une façon d'occuper l'espace digital et de faire parler
de soi de manière innovante, en créant un capital sympathie lié à la gra-
tuité des parcours offerts. L'entreprise peut ainsi habilement disséminer,
comme les serious games avant elle, ses atouts et ses valeurs pour renforcer
son image de marque auprès de ces clients, partenaires ou fournisseurs, ou
détecter de nouveaux talents. Cette nouvelle technique de marketing viral
et communautaire a encore de beaux jours devant elle ...
125
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
« Quels sont les deux éléments qui vous semblent le plus important ? »
Autonomie
62%
et responsabilité
Rémunération 62%
1 l ts SCOP, Sociétés coopéradv.s tt partkipadvts, désignent i.s entreprlsts q ui, bi.n qu• soumi~
à l'lmpératW dé pn>f~biHti, béttflcltnt d'unt 9ouvemanc• démocradqu• tt d'unt répartldon dés
résultats prlorltalrtment affectét! la pérennltédts tmplols tt d u projtt d'tntrepri~.
2 huci. McKlnsey : httfJ://www.rncklnseyquarterly.com/Tht_r~_of_tht_nttwori<•d..•nteipri~_Web_
20_fin dsJ ts_payday_.2716
126
entreprises de devenir plus digitales, de faire fructifier leur capital de
compétences tout en commettant un acte de management. •
La mise en œuvre d'une politique de social learning et la capacité de
l'entreprise à devenir plus • agile • améliorent naturellement sa perfor-
mance et l'engagement salarié :
• aplatissement de! niveaux hiérarchiques, où l'importance accordée au
salarié n'est plus proportionnelle à sa place dans l'organigramme mais
à l'autorité acquise dans son expertise et son sociogramme;
• organisation agile qui ne sera jugée qu'à l'aune de sa productivité;
• communication et préconisations ouvertes à l'ensemble des parties
prenantes (salariés, clients, partenaires, fournisseurs) ;
• partage de l'information lorsque celle-ci est encore considérée par les
managers comme un instrument de contrôle ;
• mise en œuvre d'une culture de l'ouverture, du partage et de la trans-
parence.
Le chemin pour créer une nouvelle dynamique d'apprentissage à tra-
vers les COOC est donc ouvert:
• sensibiliser les salariés à l'usage des COOC tout en le reliant aux tâches
quotidiennes métiers ;
• identifier ceux qui ont les qualités et aptitudes requises, et les former;
• leur donner envie de progresser au sein de l'entreprise;
• les rendre partie prenante de l'amélioration continue des compé-
tences internes, et de l'acculturation externe sur les offres et services
de l'entreprise (clients, fournisseurs, partenaires, journalistes, candi-
dats);
• promouvoir les initiatives pour améliorer l'image employeur et l'at-
tractivité de l'entreprise;
• restaurer une confiance émoussée en l'entreprise et dans le partage
des connaissances et savoirs ;
• offrir un accès multicanal à la connaissance, en y connectant les
espaces collaboratifs et communautaires (Intranet, RSE ...).
Cette dynamique d'apprentissage répond donc à la plupart des
besoins d'autonomie, de liberté, de perspectives salariées actuelles cités
précédemment.
127
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
Recrutement 3.0
La diversification des modes de recrutement se confirme dans toutes les
entreprises.
L'enquête annuelle del' APEC' révèle que seules 10 % des entreprises
n'utilisent qu'un seul mode de recrutement (même si 82 % y ont encore
recours) et que les entreprises de plus de 1 000 salariés en utilisent en
moyenne ctnq jouant sur la complémentarité des canaux à la fois pour
trouver et sélectionner Je bon candidat parmi les candidatures sponta-
nées (62 %), les contacts du recruteur (55 %), la cooptation (36 %), les
anciens stagiaires (34 %) et les réseaux sociaux (22 %). D'ici 2025, Je
recrutement sera affaire de professionnels de la technologie, des don-
nées ou de la psychologie.
Avis d 'expert
Jean-Christophe Anna, expert en recrutement mobile et social
et organisateur de révènement #rmsconf (recrutement mobile
&: social conference)
128
» que l'instinct. Il est capable d'interpréter les expressions du visage, d'analyser
l'émotion dans la parole (anxiété, tristesse, joie) et la sémantique et d'adap-
ter son comportement (parole réconfortante, câlin ... ). Le recruteur robot est
rationnel, objectf, non di scriminant, neutre, extrêmement fiable dans son
analyse psychologique et émotionnelle du candidat.
1 L'ex-champion du rec:ruttmtnt Mons-ter essait dt repreMre place sur lts r~ux et médias sociaux
au travers dt racqulsitlondtœtJx start-lf) : Talent.Sin (www.talentbln.com) et Ciozaik,. en f~vrler 2014.
R!versldt : www.rlverslderecrultmentco.uk.
1 29
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
~ Avis d'expert
~ Jacques Frobsant, A lta'lde
130
» plus de 150 personnes en 2013). Le marché français du recrutement en digital
ne connaît donc pas la crise avec une croissance à deux chiffres.
Les sources pour trouver l es bons profils se sont diversifiées mais Linkedln
est le réseau social qui prend le plus d'importance. 400 experts en Big Data
proposent des profils très pointus dans l 'environnement recruteur de l a pl a-
teforme. Les grandes universités et écoles ne s'y sont d'ailleurs pas t rompées
pui squ'elles ont mis en place des partenariats avec la plateforme mondiale of-
frant ainsi une vrai e réassurance sur la valeur des badges. L'esprit• apprendre
à apprendre • des M OOC va dans le sens des recrutements actuels où les
entreprises creusent l es compétences • soft skills • des candidats : recherche
et expl oitation d'informati on, créativité, ténacité, travail collaborati f, etc. Les
agences de recrutement ont donc un vrai rôle à jouer d'évangélisation pour
valori ser ces nouvelles compétences aussi bi en auprès des entreprises que
des candidats.
131
5. Se lancer dans un M OOC d'ent reprise
ou COOC
1 Christophe Guillemin, « Les MOOC pour fon-ntr en entr~rl~ -., ~tembre 2014, ARlancy.fr.
132
Avis d'expert
jean-Christophe Ama, expert en recrutement mobile et social
et organisateur de l'événement #rmsconf (recrutement mobile
&: social conference)
133
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
134
VISION &
CONCEPTION PRODUCTION DtPLOIEMENT
STRATtGIE
1 c L.att~la Pl.Wftr.
135
5. Se lancer dans un M OOC d'ent reprise
ou COOC
• Déterminer sa cible
• Population cible : pour tous ? métier/statut/géographie/motivation
spécifique?
• Prérequis souhaité pour suivre le COOC : connaissances, autonomie,
culture digitale et familiarité aux outils Web, etc.
136
communautés autour d'un thème donné, déployer une nouvelle
stratégie, etc.
- Exemples de sujets côté salarié : monter en compétences, mettre à jour
ses connaissances, obtenir une promotion, changer de métier, etc.
Ces sujets ne sont pas exclusifs.
137
5. Se lancer dans un M OOC d'ent reprise
ou COOC
&onsretoun ln
fNt#nt_.,._.... ,.,.,~(lllt
loo'\A<lff10tfl(fllofl•••U0.
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M14 ..td'llllllWMlllll '"""'"
..,.•.
dUMt'Ykl t!lff'll'f!
• Spécifications fonctionnelles
• Description détaillée de toutes les fonctionnalités obligatoires au
fonctionnement du COOC.
1 C Laetitia Pfeiff• r.
138
;E
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De la candidature à l'intégration
candidature & -:::
Sélection
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lnt ~ration _ _:'-., fin de Stage
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5. Se lancer dans un M OOC d'ent reprise
ou COOC
~ Avis d'expert
~ Michel Diaz, drecteur associé de fi!faur'
140
» distribution des modules e-leami ng, les entreprises peuvent articuler formation
et gestion de la performance et des compétences.
Avec l'apparition de nouvelles modalités de formation comme le blended lear-
ning, les LMS ont également dO intégrer la possibilité de gérer des parcours
avec des modalités différentes qui permettaient de distribuer à la fois le présen-
tiel et le distancie!. Attention, l es LMS ne permettent pas toujours de gérer cer-
tains aspects de la iormation, comme le budget formation, l'administration de
la formation, etc. que peuvent proposer des logiciels de gestion de la formation
comme Open Portal ou Training Orchestra.
Pour choi sir sa solution, il y a t rois critères de choix:
• les capacités fonctionnelles actuelles et futures de la solution (roadmap).
L'éditeur doit démontrer sa capacité à faire évoluer ses disposit ifs et disposer
d'un panel fonctionnel plus large que les seuls besoins de l'entreprise. Il est
donc important de réfléchir aux différents profils utilisateurs (apprenants, le
responsable formation, les formateurs, etc.) du LMS, et aux cas d'usage cor-
respondants pour que l'éditeur démontre le potentiel de sa platefonme;
• la •vi abilité •de l'éditeur : pérennité financière, intemationalisation, réfé-
rences clients;
• la capacité de l'éditeur à déli vrer du servi ce à l a fois global et local, par
lui-même et à travers son réseau de partenaires (hébergement, formation,
maintenance ...).
1 l ' utU isabhit~ est le degrt selon lequel un produit peut être ut!H~, par des utllisateiurs ldtntlf~s,
pour attelOOre des buts définis avec efflc.adtt efflcltoce et satisfaction, dans un contexte d'utftlsatlon
~cifli.
141
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
142
- Curation de MOOC externes : la curation permet de sourcer et de
constituer un catalogue de MOOC externes.
- Automatiser une • curation • via l'outil de velile maison ou sim-
plement Google, scoop.it, paper.li ... en attendant l'arrivée d'outils
dédiés à l'univers des MOOC.
- Identifier durant cette veille les principales offres MOOC par
domaine de formation répondant aux besoins des salariés et des
métiers, les organismes qui les délivrent en France et à l'étran-
ger (pour les grandes entreprises internationales et multilingues
en particulier), les enseignants impliqués, les diplômes (certifi-
cations, badges, points ... ) qui peuvent être obtenus, la charge
de travail pour l'apprenant, les travaux qu'il doit produire, les
calendriers des sessions (début, fin, rythme), l'interactivité sociale
proposée, si possible la plateforme utilisée et son potentiel tech-
nologique (design, intuitivité, fonctionnalités pédagogiques et
sociales).
- Les ressources d'accompagnement vont permettre le marketing du
COOC et servir son animation avant, pendant et après chaque étape,
et servir à son animation : e-mails type, newsletter, création et para-
métrage des espaces de discussion formels et informels, invitation des
participants, outils collaboratifs, FAQ, tutoriels, charte utilisateur ...
• Tests et recette de la plateforme, des outils sociaux et collaboratifs qui
seront mis à disposition (internes et externes) du parcours jusqu'à sa
complétion, de l'accessiblilté, des temps de réponses et d'accès multi-
devices.
Étape 4 : déploiement
~ • Comrnunity management : animation durant tout le parcours de la
communauté et des apprenants individuellement si le MOOC le pro-
pose : blog, forum, réseau social interne, événement synchrone (live
chat, live tweet, /i.e meeting... ), session en présentiel...
• Suivi statistiques : utilisation des données collectées durant le par-
cours (apprenants, plateforme et outils sociaux et collaboratifs).
• Maintenance de la plateforme.
• Amélioration continue (fond et forme) tant de la plateforme, des
ressources pédagogiques et d'accompagnement, que du parcours en
lui-même.
143
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
..., dt r+tl..
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.... ,,,.
L'êtidiM'tJOlabeiMK°""•dlto.ltê:J-<«tte•Mê
C&reqJert'f'Oltttlréer.roton. Vouspourrtet: lllp-opo$« ltnuiourœ ,..._.., : •ts:~a
,,_---Conduite du ch angement,
communication et form ation
• Définition de la stratégie de conduite du changement :
- enjeux de performance, culture, organisation, attendus ;
- identification des personnes impactées.
• Analyse de l'existant
• Étude d'impact
• Planning
• Plan de communication
• Plan de formation (enjeu, mission, méthodes pédagogiques, KPI) : la
formation doit permettre l'accompagnement de l'ensemble des acteurs
impliqués durant le MOOC : l'équipe de conception pour comprendre
les enjeux technico-pédagogiques et concevoir le parcours adapté au
sujet et à la cible choisis (adaptation de ressources pédagogiques exis-
tantes, cas d'usage, scénarisation...), les experts pour fournir le contenu
adéquat et la mise en scène nécessaire pour les vidéos, l'animateur
pour accompagner son rôle de community manager durant le parcours,
le chef de projet pour coordonner, motiver et animer l'équipe durant
tout le projet, et utiliser les statistiques collectées à bon escient.
144
• Conception des supports de communication et de formation
(vidéo, teaser, newsletter, encart Intranet/magazine interne, poster,
goodies, etc.).
0
mm
•lE-man l
~ JVldéol
!coo<1i. I
D Management
D Tous les coNaboratevrs Voir planning dét.aNlé par ét.ape en annexe
C.'J Prise en charge par la
Com /.
Figure 5.7 - Exemple de plan de communication'
Cas d'entreprise
1 C L.a•Wa Pl.Wfer.
2 Pour~ savoir plus sur hYosys www.infosys.fr.
145
5. Se lancer dans un MOOC d'entreprise
ou COOC
··:~~
••
Un pilote a été mené auprès de 200 salariés répartis à travers le monde, représen-
tant différents métiers et niveaux de responsabilité managéri ale, en partenariat
avec l'université Harvard.
Le Harvard Manage Mentor (HMM) a été créé selon un mode d'apprentissage
hybride, sur la base de cas d'entreprise réels.
Il comprend:
- une trentaine de cours en ligne d'Harvard en vidéos ;
- plus de 170 cas pratiques développés par lnfosys;
- des blogs et quiz en ligne;
- des HMM cafés gérés par des enseignants expérimentés, proposent à la com-
munauté d'apprenants2,5 heures en présentiel par module pour rencontrer ses
pairs et échanger sur l'application du cours dans son quotidien.
De juillet 2011 à juillet 2014, 94 220 salariés lnfosys ont participé à ce COOC et
plus de 4 000 ont participé aux HMM cafés.
La création de cet environnement hybride (distantiel/ présentiel/ synchrone/
asynchrone) est propice à l'apprentissage. Il a été construit à travers trois étapes
pour accompagner les salariés à• apprendre, pratiquer et appliquer les cours au
travail •.
Ces formations permettent, à raison d'une à trois heures hebdomadaires,
d'acquérir une certification sous forme de points valorisée au niveau RH pour
peu que le salarié ait visionné 70 % des cours et obtenu a minima 70 % à
l'examen final. »
146
» • Studyof le1mln1Undscape
• Employee pikrt
• SOd11i11uon wrth busin~ss
• GoYtrr\a.nce 1nd1&enous btend~ 1e1m1,_ tr1mtwort
• Terc::.hntcal A'..cilnt!'n
• Chan11nathe or1~n1wttonltfm1ncwlturt:Cre1t1nc
Awartneu of the Blendt'd le•m•nc FratMwork
Experts
Gestion de projet Technique Commooication
thématiques
lngénieiss Animation J
Juridique Formation
pédagogiques Community mgt
147
5. Se lancer dans un MOOC d'ent reprise
ou COOC
1 Remarque : en fonction des p>ys où ~ron t depl~ les COOC, le droit du travail applicable per-
mettra ou oon l'accès aux cours en dehors dt rentrepr~ et des Mures dt travail. Attention, car cela
peiut lmpacterdlrect~nt letravan dtscommunity managt-ret surtoot lturdlsponibiH~ pour anlmtr la
communau t~ mais également répol'd'e à dts problèmes organlsatton~I ou technJque en temps r~el.
Ceci demancle flexlbiliti et adapt>billti.
148
les plus charismatiques à l'écran ou de former ses experts à valoriser
leurs savoirs pour mieux le transmettre;
• des correspondants RH/formation. S'appuyer au maximum sur les
relais RH et Formation locaux existants en leur présentant la nou-
velle offre de formation qu'ils vont pouvoir relayer localement, et
leur donner un objectif très précis. Comme toute nouvelle méthode
d'apprentissage, la mise en place du MOOC d'entreprise nécessite un
accompagnement au changement tant sur la partie pédagogique, com-
munication que te<:hnologique. Fédérer et motiver ces correspondants
va favoriser l'adoption de l'offre COOC par tous les salariés visés. Tout
comme pour la mise en place d'un réseau social d'entreprise, vous
pouvez:
- leur proposer un espace de partage et d'échange dédié à leurs
fonctions;
- leur donner accès aux statistiques de chaque COOC pour qu'ils
puissent suivre les résultats de progression des apprenants et agir
auprès d'eux en fonction des difficultés rencontrées ;
- les faire monter en compétences pour qu'ils accompagnent chaque
salarié dans l'autonomie nécessaire à la formation distantielle;
- les former sur l'outil et notamment la partie sociale en utilisant
directement les fonctionnalités collaboratives et d'interactivité dis-
tante dans Je cadre de cette formation.
• un responsable juridique. li vérifiera les aspects légaux du COOC :
protection et l'exploitation éventuelle des données personnelles des
apprenants, droits d'auteur, etc. ;
• un chargé de communication en charge du plan de lancement et de
son déploiement auprès des salariés et autres acteurs concernés, et de
la création des supports de communication.
Pas de nombre prédéfini mals un intérêt pour l'innovation pédago-
gique, une forte motivation et disponibilité, et une volonté de travalller
en mode collaboratif sont à privilégier lors de la sélection de l'équipe.
149
5. Se lancer dans un M OOC d'ent reprise
ou COOC
150
L'essentiel 1
151
Chapitre 6
Cas d'entreprises •
•
premiers COOC
et facteurs clés
de succès
Executive summary 1
153
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
AC COR
15 4
» • •j'avance seul dans ma formation•: développer un engagement dans la for-
mation favorisé oar un rythme à la fois individuel et collectif.
La stratégie globale a déjà beaucoup évolué pour lever ces freins à travers plu-
sieurs axes :
• des formations de formateurs qui intègrent l'accompagnement à la formation
à distance (FOD): que faire en amont, pendant et en aval pour accompagner
l'apprenant (exemple: briefing et débriefing, suivi et plan d'actions... )?
• gamification: mise en place de • leaming games •ou de• serious games •aux-
quels il faudrait dans certains cas ajouter l'émulation de parties m ultijoueurs
synchrones ;
• accompagnement des managers pour l'intégrer dans leurs actions de formation;
• intégration d'interactivités digi tales dans la pédagogie déroulée en présentiel.
Emmanuelle Krebs, global leaming manager au sein de la direction leaming &
developement ACO)R, contribue à l' innovation pédagogique et à proposer une
v ision prospective de l'apprenance. Elle met en avant dans le social learning cette
capacité du collaboratif à apprendre en société (socioconstructivisme) et à co-
construire ses savoirs (connectivi sme): contribuer au réseau, rechercher, synthé-
t iser, publier, grouper des participants pour des travaux collectifs, ou même ne
pas s'exprimer et participer silencieusement.
Si l e MOOC a une dimension collaborative affirmée, il est susceptible de déve-
lopper de l'engagement et un sentiment d'appartenance autour d'un sujet qui
rassembl e, au sein d'une communauté partageant les mêmes centres d'intérêt.
Le développement des technologies sociales a bouleversé nos comportements
face à l'apprentissage, les MOOC avec une dimension éthique au sens large et
des aspects de partage s'inscrivent bien dans de nouvelles façons d'apprendre et
dans les attentes de la génération des • digital natives •.
Si le groupe lance un MOOC d'entreprise, il faudrait en prérequis partir d'un
thème fédérateur sur lequel ACCOR pui sse communiquer largement et qui aura
toute sa place dans la transformation, utiliser des contenus intemes et extemes,
le tout relayé aux réseaux sociaux sur lesquels ACCOR est présent.
La communication sera également cruciale avec la mise en place d'un plan de
communication mult icanal pour l'accompagner de manière à pouvoir embar-
quer le plus grand nombre de personnes dans cette expérience d'apprentissage.
155
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
» certains apports selon son rythme et ses besoins. Des connaissances complémen-
taires, la compréhension d'une problématique peuvent ouvrir dies portes, élargir
le champ dies opportunités.
Dans un format COOC donc Corporate, de nombreuses experti.ses intemes peu-
vent être sollicitées. Le choix des contenus est important car certains sujets sont
plus adaptés : l'important paraît die le relier aux pratiques intemes et qu'il par-
ticipe d'une culture d'entreprise. Les formats vidéo et textes sont à pri vilégier,
ainsi un COOC pourrait créer une véritable émulation intra-<!ntreprise et ouvrir la
possibilité aux conten1.11 générés par les utilisateurs.
Sur les aspects d'envi1onnements techniques, il y a des décalages entre les
pure players Web, les acteurs issus de l'édition et les éditeurs die LMS qui n'ont
pas les mêmes objectifs d'interopérabilité avec dies référentiels métiers ou de
développement die talent management par exemple.
156
Au chan
157
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
AXA
158
» gamifi cation et la po$Sibilité d'acquérir un badge certifiant (open badge). L'enjeu
est clairement de itructurer les différentes fonctionnalités online entre elles pour
rendre le parcours cohérent et attractif.
• Cadran 4 : blended learnlnq et SPOC
Un SPOC a été lancé sur une population de 300 jeunes actuaires répartis à travers
le monde, un parcours structuré comprenant un vrai curriculum séquencé, du
webex ainsi que des moments en présentiels.
L' idée principale est plus de t rouver de nouvelles pratiques pédagogiques pour
de nouveaux types de formation, et de s'appuyer au maximum sur ce qui existe
à l'exteme. Le travail de curation est essentiel mais compliqué car il nécessite:
- la connai$S3nce du fond et de la technicité;
- l'agrégation dynamique et fluide des éléments extemes dans un parcours
inteme de formation.
Il s'agit de résoudre l'équation délicate entre des dispositifs un peu lourds à
construire et la recherche d'une certaine agilité grâce à des savoirs plus •vola-
t iles •et une liberlé d'apprenti$S3ge autonomisant chaque salarié.
La vraie nouveauté est la po$Sibilité de faire des MOOC d'entreprise extemes à
des fins de branding, de recrutement et de curation.
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8
0
159
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs d és de succès
Danone
160
»• Intégration depuis juillet 2014 d'une sélection de MOOC (EdX et Coursera)
dans le programme Haut potentiel d'un an qui prépare les futurs DG Danone;
ce programme intègre des sessions présentielles, du mentoring, une /eaming
expedition, une démarche 360' et un MOOC au choix parmi les proqrammes
pertinents pour eux (stratégie, finance ... ).
• Projet de transformer le programme actuellement présentiel sur la • transfor-
mation digitale • dans le domaine Marketing et Connexion Consommateurs,
enCOOC début20 15. Ci bles: l'ensemble de la fonction marketing du groupe.
Objectif : porter la formation auprès du plus grand nombre en m ixant vidéo,
blended leaming, classes virtuelles avec l es learning objeds décrits ci-dessus.
• Danone constn.it ses programmes de leaming à partir des besoins futurs en
matière de compétences de chaque fonction. Les programmes sont ensuite
élaborés à la fois en interne et avec des partenaires extérieurs (experts, grandes
écoles, uni versités).
-'
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g
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'B
~
~
j
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8
0
1 61
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
Essllor
162
» librement, le département KM (Knowfedge Management) autorise librement l'ac-
cès au catalogue œ formations en mode lecture puis fait valider le suivi du cours
par un Learning Administrator. 80 % des parcours (libre ou obligatoire) sont en
accès libre.
Pour accompagner la nouvelle infrastructure technique, une nouvelle organisa-
t ion leaming se met progressivement en place à travers notamment la création
de postes de • Leaming admi nistrators •, spécialistes en ingénierie pédago-
giques, accompagnement au changement, aide aux choix de formation, etc.
Le MOOC a été présenté sur l'ensembl e des supports de communication
groupe online et offline: clip teaser lors d'événements comme l'assemblée des
actionnaires salari és d'Essilor, magazines internes, sites web, email s. Un plan de
lancement spécifique a été développé pour les pays stratégiques (ex.: Inde) avec
désignation d'une personne responsable du programme susceptible de déployer
le sujet en inteme, et en explication détaillée à chaque réunion de la palteforme,
des typologies de contenus ...
Les premiers résultats montrent que :
• les cours en autonomie totale du type Harvard Manager avec simple mi se à
niveau via des lectures de cas obtiennent des taux de complétion très faibl es
de moins de 18 %, le taux de complétion atteint pres de 100 % lorsqu'ils
sont associés à un parcours obli gatoire et mentore par l e management direct
et les HR;
• les parcours de certification progressive (bronze, gold, silver) proposés en
usine pour évoluer professionnellement permettent d'accompagner l e déve-
loppement de population dans des curriculum de développement de carrière
accélérés;
• tous les pays ne sont pas égaux devant ces méthodes pédagogiques inno-
vantes: quand les États-unis proposent l'accès à la plateforme éducative à plus
de 1 O 000 employés, l' Inde n'en est qu'à 350 tandis que la Corée démarre à
peine, avec l'éternel challenge li nguistique et le faible nombre de cours actuel-
lement disponibles hors anglais et francais.
163
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
GDF-SUEZ
164
»• Les incentives mis en place sont divers : le MOOC est considéré comme un
• booster • de carrière en offrant la possibilité de participer à d'autres MOOC
extemes de référence de grandes universités préselectionnés et financés par
le qroupe. Les meilleurs • Transformers • pourront éqalement participer à
des événements avec le Top management, visiter des sites emblématiques du
groupe, etc.
1 65
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
Lafarge
four 1
• 1,5 heure d'explication globale et collective de la méthodologie CANVAS en
direct sur la plateforme, avec interview d'un pays ayant déjà réussi.
• Le participant travaille ensuite durant 2 heures seul pour préparer ses works-
hops pays • remontée dies besoins clients •.
• Il peut s'appuyer su r une• hotline pédagogique• qui le guide dans son travail
préparatoire. Ce • service • est assuré par l'équipe Segment et par Lafarge
University.
• Il se connecte ensui te de nouveau sur la plateforme pour suivre une nouvelle
heure de coaching d'un pair en direct, qui va lui permettre d'affiner son
t ravail.
four 2
• Il réalise son workshop pays en face-à-face durant 2 heures.
• Il bénéficie ensuite d'une heure de débriefing avec l'équipe en charge du pro-
gramme, en direct sur la plateforme.
• En termes die déploi ement, le MOOC a bénéficié die dieux sessions :
• Partie 1 de juin à aoQt 2014 auprès die 14 pays. Un v idéo-mail invite les direc-
teurs marketing et les responsables segment Bâtiment à participer volontaire-
ment au MOOC. 1 9 participants s'inscrivent. »
166
»• Partie 2 en septembre 2014, nouvelle session qui réunit plus de 40 personnes
issues de 25 pays différents.
Le BLOC permet en quelques mois de construire de nombreux business mode/
pays, de les partaqer entre pairs et de les faire valider par les responsables du
programme. Il s'appuie directement sur le RSE • LO Village Group •dans lequel
a été créée une communauté spécifique dédiée à BLOC• Building BI.OC•.
Les premiers résu ltats sont encourageants tant sur le format mixant distantiel
et regroupement synchrone, vidéos, quiz, testimoniaux, interviews, documents,
cas pratiques, coaching par les pairs et les responsables du programme, chat,
• hotline pédagog que• et worl<shops pays, que le niveau de satisfaction général.
80 % des participants ont réalisé une solide remontée des besoins clients. 1OO%
des membres de la première session se sont inscrits pour la deuxième.
Les pistes d'optimisation identifiées sont à la fois technique, organisationnelle et
pédagogique:
• accompagner les pays après la formation afin de mesurer les impacts et résul-
tats des nouveaux business mode/;
• améliorer la fiabilité plateforme technologique pour notamment enregistrer les
sessions afin de es réutiliser comme grain pédagogique;
• animer la communauté LOV pour améliorer les taux de participation de ses
membres;
• détecter et enga~er des facilitateurs et membres du topmanagementCorporate
et Pays pour rerlorcer l'impact et la légitimité du MOOC et du programme.
-'
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8
0
1 67
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
Schneider Electrlc
accessibles aux 20 000 leaders et managers die l'entreprise, les modules Social
Learning pourraient rapidiement bénéficier aux 160 000 salariés répartis dans une
centaine die pays, contribuant à l'objectif global du groupe d'une journée de for-
mation par an et par collaborateur. Les COOC pourraient à terme faire l'objet die
certifications valorisées au sein et à l'extérieur de 1' entreprise.
Pour l'anecdote, ce cours se déroulant sans la supervision d'un professeur mais
centré sur l'apprenant, nous parlions plus de• /eaming • que die • training• et
nous avons créé l'acronyme COOL • Corporate Open Online Leaming •.
168
Facteurs clés d e succ ès
~Sur la base des premiers retours d'expérience en entreprise et des bonnes
pratiques recommandées par les principaux concepteurs de COOC, voici
quelques grandes lignes directrices à mettre en place pour proposer une
expérience d'apprentissage de haute qualité aux apprenants (internes
ou externes à l'entreprise) selon trois volets :
• les éléments relatifs à la présentation du parcours et à la logistique
nécessaires pour arriver à suivre un COOC ;
• les contenus et l'ingénierie pédagogique;
• les interactions durant les sessions et examens.
169
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
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. _·-. __.. .1_
----·----·~.__.. .. _•-•f-·---
.,.._... ...
··-··-·-·----·- .. -..e.i-·
::=::.:-..=-.i:-=.:.:.~·-
1 www.fraoc~ un.tvmit~oom~e.fr
170
Figure 6.2 - MOOC « Devenir W eb con.seiller(ère) •, Solerni, 2014'
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8
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1 https://soloml.oro
171
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
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Chirte utilisateurs
&\ ...o.a ~arrt si. Rt-(. ...o.a ~ ul'le Cû'l'l~l'laut! tl'ICl"ldi* d'~t:s.. l'lil'lbitiotl d! R.N
esl d! tOUtlir utt. l«is IUJ( tnei9f1ns f(rtru1itic1'l:s œ r~et1t "'~'et œ qu• qur dl \'Ottt
k>C::lisalM~~lf.
Tc.A. ~iliUllftlr JOuhl.....t 110CMer l JUN doil dMc ~ pthW>lel'Mtt CO'ISlll! .. pttse'lt.e Charte Ut>
lsal.N's airui (f.11! te COt\diticl'ls ~ d'\ltilisMiotl et .. Poltique d! COtllid!tlilW qui~ t!s
ClOtldiiticns d.Wl:s ~iele! R.N <ION\ea~l z WNiœs..
&\~att,11tJUN.r!dlis~retriput!~~111'1SmtrietiMtlitl~teCotditiotls~
r-IMsd'\I~ .. CNrteUtillisalftln et&a Poltiqued! Cotllict!ttilllt.
Contenus et apprentissage
• Fournir les objectifs d'apprentissage pour chaque unité/module avec
une correspondance claire entre les étapes et les objectifs globaux du
parcours.
• Concevoir une navigation intuitive au sein du parcours pour faciliter
son appropriation (quoi? où ? comment ? etc.).
• Fournir des outils pédagogiques adaptés à chaque étape du cours en
fonction des objectif! pédagogiques visés.
• Annoncer les objectifs pédagogiques et les rappeler régulièrement: ils
sont clairs, réalistes et mesurables.
172
• Aiticuler les activités de chaque session suivant les trois temps du pro-
cessus naturel d'apprentissage: motivation, acquisition, performance.
• Associer chaque séquence vidéo ou audio à des activités qui aident à
en extraire le sens.
• Permettre une Impression fadle des documents.
• Diversifier la manière de s'engager avec le contenu (texte, vidéo, web-
conférence, chat, blog, réseaux sociaux... ) et égaiement les techniques
pédagogiques en fonction des notions à transmettre : lectures, exer-
cices, quiz, jeux, cas pratiques, vidéos, tests diagnostics, tests forma-
tifs, tests sommatifs, jeux pédagogiques, synthèses opérationnelles ...
• Mesurer l'atteinte (ou non) des objectifs par un test et/ou une ou plu-
sieurs activités individuelles ou collectives tout au long du parcours
(quiz, webmeeting live, cas pratiques, etc.).
• Proposer, si le domaine de formation le permet, une modularité du
parcours sur la base d'un test préalable diagnostic.
• Lisser la ligne éditoriale pour gagner en cohérence et en lisibilité (titres
homogènes, citations, noms des boutons d'action ... ). La terminologie
est harmonisée, un index et un glossaire sont prévus et tenus à jour.
173
6. Cas d'entreprises : premiers COOC
et facteurs dés de succès
L'essentiel 1
174
Chapitre 7
Executive summary 1
175
Malgré la présence de plus de 3 000 MOOC en ligne fin 2014, la fièvre
largement relayée par les médias et quelques gourous de l'éduca-
tion commence à retomber au point que l'Institut Gartner ' a placé
les MOOC dans la • pente des désillusions2 • : un taux d'abandon
important, un modèle économique qui peine à rentabiliser les inves-
tissements effectués, des compétences difficilement valorisables fautes
d'être reconnues par les États, une attente d'éducation gratuite et mas-
sive pour tous encore utopique, et enfin une peur grandissante de l'ex-
ploitation à des fins mercantiles des données personnelles générées
par les plateformes.
L'extrapolation de ces critiques aux COOC n'est pas toujours valable
dans la mesure où le cadre professionnel modifie considérablement cer-
tains paramètres. Il demeure néanmoins intéressant de connaître les
principaux freins au succès des MOOC pour les anticiper lorsqu'il faudra
conduire vos propres MOOC d'entreprise.
1 GartMr loc., foOOtt en 1979, est ur~ entreprl~ américaine dt co~ il et dt recherche dans lt
domalM dts techniques avancéts dont le siège social est situé à Stamford, Connecticut. Elle mèM
des recherches, fournit des ~Mc.tt dt consultation, tient àjourdifférentes statistiques et malntltntun
~ivk• dt noovellts ~cla H.tt s.
2 &t appelée « pente de la désillusion• lt moment OO ur~ techoologlt oo.uvellt, après avoir suscité
des att~tes surdlmMSlon~es, commeoce à décevoir.
3 l e taux dt complétion estcaloJ lé en divisant le nombre d'appreMnts fin.Issant entièrement un par-
cours MOOC par lt oombre d'appreMnts ayant démarr~ le MOOC.
176
Le taux d'abandon ne sera bien sûr pas le même pour un sala-
rié que l'on incite à s'inscrire et dont les résultats compteront pour
sa progression de carrière, que pour un apprenant libre de choisir
dans un catalogue de parcours, et le taux de satisfaction non plus,
d'ailleurs : avec des • apprenants contraints • on aura un taux de
satisfaction plus bas.
À partir de statistiques issues de la plateforme Coursera, Phil Hill,
consultant et analyste américain, liste ctnq types de participants' :
• no-sllows ou apprenants inscrits mais non actifs sur un MOOC/
COOC;
• observers ou auditeurs libres qui se connectent pour lire des contenus
et suivre des discussions mais ne participent pas aux échanges de la
communauté;
• drop-ins ou participants actifs seulement pour certaines activités
(regarder une vidéo, participer à un débat sur un forum ... ) mais qui ne
vont pas au bout du parcours. Certains d'entre eux ne vont chercher
sur Je premier MOOC qu'à sélectionner les contenus/échanges qui
leur permettront d'achever un autre MOOC, entamé parallèlement;
• passive participants ou participants passifs qui consomment du
contenu (vidéo, quiz, lecture de forums) mais ne s'engagent pas dans
Je cours (sur les réseaux sociaux, forums, chat, etc.);
• active participants ou participants actifs totalement engagés dans
Je parcours et qui vont prendre part aux discussions, travailler les
cas pratiques et exercices. lis correspondent au niveau maximal
d'engagement.
Dans Je cas des COOC, les statistiques d'achèvement peuvent grim-
per naturellement dès lors que le salarié bénéficie d'un cadre institu-
tionnel et d'un accompagnement fort. Idéalement, Je responsable de
formation J'aigullle vers Je parcours adéquat (MOOC externe, COOC sur
étagère ou sur-mesure, SPOC ...), J'accompagne dans sa prise en main de
l'outil, vérifie tout au long du parcours son avancée, et débriefe ensuite
de la séquence suivie. En fonction du COOC choisi, l'achèvement peut
directement impacter l'employablllté du salarié (badges, certificats,
reconnaissance) et/ou ses objectifs (et donc sa variable) idéalement ...
Comme étudié dans le chapitre précédent, cet accompagnement à J'au-
tonomisation et à l'assiduité est primordial, et doit être intégré à la
conception d'un COOC.
1 Phil HRl • Emoroino Stu<iont Patterns ln MOOCs: A <R•~dl Craphlcal Vltw•, mars 2013.
177
Emerging Student Patterns in
Coursera-style MOOCs
#of
Students
, ···-__.,,,._.__
MOOCWeeks
• • • • • Ftittous~e:uciœ5,t1e1rg ,,,.de-..c.une-.idéo
~e 10uts~vicli05,fM 10us~elle«kes
~e 10uts~vicli05.netd.p.- d'enckes
1 Ph il HIU, idem.
2 MattM«J Cise! tt Rémi Bachel ... Typc/ogk de• appttnantl du MOOC CtJtlondt projet 2, tJnow, 2014.
178
• Les leviers de motivation
Les raisons qui poussent à s'inscrire à un MOOC ne sont pas les mêmes
pour un étudiant, un retraité, une personne en re<:herche d'emploi ou
un salarié qui souhaite progresser dans sa carrière. Pour répondre aux
attentes de ces apprenants, il est nécessaire d'appréhender la diversité
des profils et des motivations des uns et des autres.
li existe plusieurs leviers de motivation que l'on peut regrouper en
deux types de motivation :
• la motivation intrinsèque : elle vient du sentiment d'accomplisse-
ment, de la réussite en soi, pour soi ;
• la motivation extrinsèque: elle joue sur la volonté de valoriser son tra-
vail auprès de l'extérieur, pour parvenir à des objectifs variés : obtenir
une promotion, changer d'emploi/de métier, améliorer son employa-
bilité, remettre à jour des compétences, élargir ses connaissances ou
simple curiosité... Le fait que l'apprenant puisse collecter et montrer
ses badges sur des réseaux sociaux comme Linkedln permet ainsi de
satisfaire cette motivation extrinsèque.
Tester i
-
les MOOC
/
-'
~
• Changer
d'emploi
(promotion,
reconvers on) "" ) • Se
perfectionner
sur un sujet
précis
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iî (
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~ [tj] Obtenir une Développer son .."" "• ..
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certification réseau
• ""
"" '
"B
~ tlargir ses
~ connaissances
j
] Figure 7.3 - Les leviers de motivation des« MOOCers • '
8
0
1 CL.att~la Pl.Wfer.
179
Les motivations ne sont pas exclusives les unes des autres et peuvent
se cumuler dans des proportions variables selon les personnes. La plu-
part vont vouloir tester le nouveau concept du MOOC. La volonté de se
former sur le thème abordé dans le MOOC est également l'intention la
plus citée. Viennent ensuite trois autres objectifs : la satisfaction d'une
soif personnelle de connaissances, le développement de son réseau pro-
fessionnel et de sa présence numérique.
Dans le cadre des MOOC dits externes ou académiques, beaucoup
de participants sont auditeurs libres, picorent et consomment les cours
comme on regarde des séries télé. L'engagement est donc extrêmement
faible et la posture souvent passive. Ceci explique le faible taux de suivi
et le fort taux d'abandon mais cela ne signifie pas que la pédagogie
des MOOC soit mauvaise. D'autres facteurs s'ajoutent aussi, comme le
niveau de difficulté du cours ou la disponibilité. Lorsqu'un MOOC est
suivi sur son temps libre, • s'astreindre • à 4 heures de travail hebdoma-
daire durant 8 semaines peut être décourageant, voire rédhibitoire. Tout
se joue alors dans la qualité pédagogique, dans les contenus proposés,
ainsi que dans l'accompagnement.
Dans le monde professionnel, les choses varient sensiblement. Le fait
que l'offre MOOC soit proposée dans le cadre du travail par un manager
ou la direction des Ressources humaines engendre naturellement une
certaine forme d'engagement et d'implication.
180
niveau scolaire initial attendu, à l'instar des initiatives issues du monde
réel tels 42 ou Simplon en France, pour ne citer qu'eux.
Ne faisons pas porter aux MOOC des attentes chimériques !
Ils sont une chance pour certains pays qui subissent un manque
d'enseignants et de ressources pédagogiques croissants. • Dans les
pays émergents, il faudrait créer une nouvelle université par jour pour
répondre aux besoins d'éducation •, selon Richard Everitt du British
Council india. Même si l'accès à Internet est le principal frein à une
diffusion plus large au sein des pays émergents et en voie de développe-
ment, le fait que plusieurs d'entre eux soient accessibles via téléphone
mobile permet déjà à des étudiants de Mongolie ou du Vietnam de les
suivre.
Effectivement ils ne constituent pas pour le moment • une solu-
tion viable pour éduquer le plus grand nombre • selon Tharindu
Liyanagunawardena de l'université de Reading en Angleterre. Néan-
moins, certaines grandes institutions ont décidé de miser sur ce
nouveau mode d'apprentissage : la Banque Mondiale a ainsi investi
5 millions de dollars dans Coursera pour soutenir l'éducation dans
les pays émergents.
Concernant les pays développés, les MOOC d'entreprise soulèvent
beaucoup d'attente face à une formation initiale souvent négligée' :
- 35 % des 25-64 français n'ont pas atteint le deuxième cycle de l'en-
seignement secondaire contre 27 % en Allemagne, 16 % au Japon ou
en Angleterre.
- 40 % de la population active française possède un niveau de forma-
tion inférieur au niveau CAP-BEP - 280 000 jeunes sortent du système
éducatif chaque année avec au plus le brevet des collèges.
- 12 % de la population française possède un diplôme d'enseignement
supérieur contre 70 % au Japon et 50 % aux États-Unis.
La formation continue bénéficie par contre d'un statut privilégié
avec 20 % de la dépense française en matière d'éducation et pourtant, là
encore, c'est vingt lois moins que dans les pays scandinaves : en Suède
plus de 90 % des entreprises proposent des formations à leurs salariés2.
Les PME sont évidemment largement défavorisées or, moins organisées,
ce sont elles qui en ont le plus besoin.
181
Mais effectivement cette formation profite en priorité aux salariés
ayant suivi une formation initiale couronnée par un diplôme reconnu.
Le taux d'accès à la formation continue est cinq fois plus élevé chez les
salariés ayant un diplôme Initial de l'enseignement supérieur que ceux
n'ayant qu'un brevet des collèges.
L'âge est également un facteur discriminant puisque le taux d'accès à la
formation est cinq fois supérieur chez les 25-30 ans que chez les 50-54 ans.
~ Avis d'expert
~ Clément Lhommeau, 360Learnlng
Pour aboutir un MOOC, il faut détenir les dés d'analyse nécessaires, précise Clé-
ment Lhommeau de 360Leaming, mais également avoir les moyens de payer
une certification quand on suit un MOOC de grande école. Les MOOC profitent
donc réellement aux étudiants qui ont du temps, de l'argent, et un certain ba-
gage académique. Il y a une différence entre la mise à disposition d'un contenu
et le fait de se 1' approprier.
La fracture numérique existe certes mais elle est aussi importante que
l'inclusion numérique. Comment accompagner les personnes qui sont
perdues face aux nouveaux outils digitaux? Celles sans accès à un ordina-
teur ou autres médias numériques (tablettes, smartphones ...) ? Ces ques-
tions se retrouvent également dans le domaine de l'entreprise : salarié sans
qualification dans la grande distribution, ouvrier en usine sans connexion
Internet, personnel navJgant, cadre de plus de 50 ans faiblement acculturé
au digital ... Les conditions d'accès et l'appropriation des outils numériques
sont des points à soulever et à résoudre dès la conception d'un COOC.
Modèle économique
La plupart des acteurs (et détracteurs) de l'écosystème MOOC s'accor-
dent sur le fait qu'il n'y pas encore de business mode/ pérenne.
Malgré l'existence de différentes voies possibles de monétisation
(frais de certification, délivrance d'un diplôme, vente des données
concernant les apprenants, partenariats financiers avec des maisons
d'édition, vente de matériaux pédagogiques en ligne ...), • les sources
de profit des MOOC ne sont pas encore très claires • , estime encore
William Lawton, qui ironise sur la vente en ligne des tee-shirts et mugs
du • Coursera online store •.
182
Les MOOC demandent des centaines d'heures de préparation et néces-
sitent des équipes pluridisciplinaires qui comprennent, en plus de J'équipe
pédagogique, des informaticiens, des ingénieurs, des community managers,
etc. Les moyens à déployer sont donc conséquents, ce qui explique la course
constante au financement et les initiatives novatrices récentes comme l'al-
liance de grandes universités avec les maisons d'édition (cf. Chapitre 4). Le
• cerde vertueux • d~s MOOC • plus les coûts sont bas, plus les inscriptions
augmentent, plus les coûts peuvent baisser à nouveau • qui dominait dans
un écosystème de grandes universités soutenues par des capitaux risqueurs,
ne pourra perdurer avec l'explosion de J'offre en ligne et de ses acteurs.
L'acronyme risque de voir disparaître toutes ses lettres. En effet, d'autres
questions liées aux modèles économiques font particulièrement débat.
L'ouverture implique-t-elie que les cours soient tous gratuits ? Les MOOC
doivent-ils adresser êgalitalrement à tous les apprenants? Peut-on envisa-
ger des modèles Freemlum? Qui d'autre peut payer? L'État, les universités,
les entreprises? Massification et personnalisation sont-ils compatibles ?
Les MOOC d'entreprise constituent une alternative à haut potentiel
à étudier tant en termes de production de contenus q ue de financement.
• Valeur du diplôme
Les MOOC sont suivis en ligne et donnent lieu à une validation de l'as-
siduité et des connaissances acquises par différents systèmes d'évaluation
(quiz, projets à construire, tests, textes à trous, validation automatisée des
devoirs ...) tout au long du parcours. À 1'évaluation automatisée dont l'objet
est d'appliquer les connaissances acquises et/ou de mémoriser des contenus
s'adjoint parfois l'évaluation entre pairs (peer-to-peer) qui fédère et engage la
communauté et propose des évaluations plus qualitatives et personnalisées.
Des diplômes sont de plus en plus souvent proposés aux apprenants,
certifiant officiellement de l'acquisition effective des connaissances :
certificat (gratuit ou payant), certificat vérifié (payant), badge (gratuit
ou payant), crédits ou même diplôme payant chez certaines grandes
universités ... mais peu sont reconnus par les États. Dès lors, quelle
valeur leur attribuer sur Je marché du travail?
183
Cas d'entreprise
..,..
~
{,-1/
~
~ ~ 0~ 1
·-~~~ JN>A
·--"' ~ u ~~
~
.
Pour sa première saison, ITyPA avait rassemblé plus de 1 300 participants mais
ne se présentait pas comme un MOOC certifiant. La deuxième édition, qui s'est
déroulée d'octobre à décembre 2013, a rassemblé plus de 2 400 participants et
a perrrüs d'expérimenter les badges.
Le badge de connaissances, gratuit et basé sur le succès aux quiz proposés, a été
obtenu par tous ceux qui fy sont présentés. Les badges de compétences (veille,
apprentissage en réseau et mentorat), payants, ont connu un succès moindre
(une vingtaine de canddats seulement) mais les dossiers proposés se sont avérés
de bonne qualité et l'évaluation par les pairs a bien fonctionné.
L'expérimentation a permis de sou lever quelques axes d'optimisation comme la
sous-estimation des tâches administratives et de sécurisation des données, qui a
occasionné des dysfonctionnements et retards ayant empêché nombre de candi-
dats de s'inscrire dans les délais impartis.
La plateforme Claroline Connect utilisée place réellement l'apprenant et ses mu ~
tiples activités au cœur du d~positif d'apprentissage. On apprend de bien des
façons, beaucoup plus à r extérieur que dans les cours, finalement. L'espace person-
nel proposé qui permet de visualiser toutes les dimensions et occasions d'apprentis-
sage, associé à un dispositif de certification accordant plus de valeur au résultat de
l'apprentissage qu'à son cadre, formel ou informel, constitue les fondations d'un dis-
positif concrétisant la grande et généreuse idée de la formation tout au long de la vie.
1 w\vw.itypa.mooc.fr
184
• Identité de l'apprenant
Le • M • de massü est encore une fois bousculé par la validation des
connaissances. Il est en effet compliqué voire impossible quand on
touche plusieurs centaines voire milliers d'individus de vouloir offrir
une formation en ligne égalitaire et démocratique pour tous, et de véri-
fier l'identité de chaque participant via l'usage de technologies adaptées
ou un examen dans un centre physique agrée.
Même si Je salarié qui suit un MOOC d'entreprise est a priori tra-
çable via son identifiant professionnel, fraude, plagiat ou tricherie
sont tout à fait possibles dans Je cadre de cours ne nécessitant pas
de mise en relation visuelle ou présentielle, surtout si l'enjeu est un
diplôme reconnu.
Matthieu Cisel 1 explique que• la circulation rapide des informations
sur la toile pose un problème certain pour l'organisation d'un MOOC,
car elle permet ent1e autres la diffusion des solutions des exercices, des
devoirs ou des examens. •
Évaluer à distance impose de revoir ses outils d'évaluation, de repen-
ser ses supports, de réinventer ce qui fonctionnait en face-à-face mais
qui n'est plus adapté à distance. Les entreprises devront donc peut-être,
elles aussi, envisager la mise en place de systèmes de survelllance à dis-
tance (online prorecling), de reconnaissance vocale, faciale (webcam) ou
comportementale (typing pattern), et de techniques de téléchargement
sécurisées multi-devices, tout en rassurant Je salarié sur la protection de
ses données. Mais n'oublions pas que même si quelques-uns contour-
nent les systèmes àe détection, c'était déjà Je cas dans les examens en
présentiel.
Néanmoins certaines questions subsistent:
• Quelle confiance donner à une certification obtenue par la validation
des pairs?
• Quelle valeur donner à un diplôme non reconnu par l'État ? non
reconnu d'un État à l'autre ?
• Comment valoriser la complétion d'un parcours MOOC dans son par-
cours professionnel ?
• Comment remédier aux tricheries et pirateries qui ne manqueront pas
d'accompagner les évolutions des systèmes de contrôle inventés par
les institutions ?
1 85
Les MOOC reconnus et valorisés par l'bat de Callfornle
186
D Profil utilisateur COOC
o Données salariés
(autres BOO)
Réseaux sociaux inte.rne! •
& externe!
1 CL.att~la Pl.Wfer.
1 87
(« soft skills »), la formation continue, via les COOC, est probablement la
seule parade pragmatique à court terme pour l'entreprise.
En effet, le champ des savoirs accessibles est sans limite et les
méthodes d'apprentissage collaboratives et so~1ales Inhérentes au
concept des MOOC génèrent intrinsèquement une culture du collabo-
ratif et du digital, moteur et levier de la performance des organisations.
COWERNINCE
Top
mgt
1 C Laetitia Pfeiff•r.
188
La révolution RH apportée par les MOOC oblige à repenser Je modèle de
gestion de la formation de l'entreprise pour éviter aux départements de for-
mation d'entrer en concurrence ave<: les formations gratuites du marché.
Pour apporter un service attractif à ces • dlemployés •, l'entreprise
doit donc Innover dans J'offre de formation, la communication de cette
offre ainsi que Je délai de mise à disposition de la formation. L'innova-
tion pédagogique autrefois ponctuelle devient un sujet de préoccupa-
tion permanente pour les directions de la formation.
1 89
Apprendre à apprendre
Lorsqu'un salarié s'engage dans un cours en ligne, qu'il en soit l'initia-
teur ou invité à participer par un responsable formation, il Je fait souvent
avec des idées préconçues de ce que sera ce cours, son déroulement, les
engagements et la disponibilité nécessaire et, puisque nous parlons de
social Jearning. de la maîtrise nécessaire des outils numériques. La réalité
est bien souvent différente et doit être clairement explicitée par les res-
ponsables formation, et dès la page d'inscription au MOOC d'entreprise.
De même, si la plateforme de social Jeaming et les outils collabora-
tifs vont permettre de transmettre Je savoir et d'organiser les échanges,
elle appelle également d'autres aptitudes, capacités et compétences spé-
cifiques tant du côté des animateurs du COOC que des salariés, que
ceux-ci ne soupçonnent et ne maîtrisent pas toujours.
• Des aptitudes et des capacités à rechercher, à trouver la bonne infor-
mation, à la traiter, à l'analyser, à l'évaluer et à l'ingérer.
• Une motivation, souvent dépendante du contexte et des objectifs
généraux et individuels. Elle favorise l'engagement et l'adhésion des
acteurs du COOC et les retours qu'ils peuvent en espérer, c'est-à-dire
la valeur attendue individuelle et collective. Individuelle pour Je sala-
rié, collective pour J'équipe pédagogique et l'animateur du COOC.
C:Pttf' valf'nr ajontk> pPnt l'trf' prnfP.<.< ionnPllP, .<orlalP, politiqnP, intPl -
Jectuelle ... et peut se traduire par une recherche de savoirs, de savolr-
falre, de compétences dans des domaines précis.
• Une dynamique de groupe traduite par des actions individuelles et col-
lectives. Ces activités nécessitent des démarches d'auto-apprentissage
mals aussi Je partage et la mise en commun des compétences et des
habiletés des memb1es de la communauté d'apprentissage vers les
salariés moins habiles.
• Des aptitudes (notamment dans Je cadre des SPOC et communau-
tés restreintes et privées) à communiquer, à interagir, à échanger, à
partager entre les membres de la communauté en vue d'une produc-
tion, d'un objectif commun. Ces aptitudes font appel aux capacités
de communication, aux relations humaines et aux facilités qu'ont les
individus à exprimer leurs idées, à dépasser leur timidité, leur peur du
jugement de l'autre ou du groupe.
1 ùrtograpM• oo co~ttnees ml~ en jtu dans un MOOC dr-• par Brigit,. Frlang. )acquts
Dubois et ùtMrl~ Macquart·M!lltin à partir~ lf!Ur e.xpérleoce commu ~dans ITyPA. Pour accédtr à
la cart• déUIHlét tt lnttractlv• : http://www.tMnolink.com/sc•nt/36S90SBS1447246849#tlslt•
190
C Duood - Toote reproduction oon auto~e est un ~li t
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Compétenc.eJ viséeJ
6Xi)•.M~C-,...~l\Jlekaib
Figure 7.6 -Carte mentale détaillée des compétences clés pour suivre un MOOC'
L'entreprise et le département Ressources humaines ont un rôle dé
pour accompagner l'acquisition et/ou le développement de ces compé-
tences par les salariés.
Dans le déroulement idéal d'un COOC ou d'un SPOC, qu'ils soient
animateurs ou salariés, tous les acteurs posséderaient ces capacités et
participeraient de manière égale à toutes les étapes de communica-
tion et de partage afin d'atteindre les objectifs. Or, nous savons que
cette situation idéale n'existe pas. Jacob Nielsen 1 a repris le principe du
90-9-1, aussi appelé la • loi du 1 % • , au sujet de la participation inégale
des membres d'un réseau collaboratif. Cet auteur nous indique que dans
ces réseaux, 1 % des acteurs sont réellement actifs, 9 % sont des actifs
occasionnels et 90 % des suiveurs.
S'INFORMER
INTEGRER
Dans un COOC, chaque salarié peut entrer en relation avec tous les
autres membres indépendamment du parcours séquencé. li s'appuie sur
une structure d'échange, centrée sur les objectifs poursuivis, qui échappe
aux circuits ou conventions et dépasse le cadre pédagogique mis en place.
La réussite d'un COOC dépendra de son efficacité à répondre aux attentes
et aux objectifs communs et individuels poursuivis par ses membres.2
1 Jakob Nlel~n, • Participation lt>eqU•Hty: Encooraglng mor• users to contribut• >, 2006.
2 C L.a<la Pfoiff• r.
192
Christine Vaufrey ', experte des MOOC, explique très clairement
que • dans un MOOC, l'apprenant n'est pas accompagné par l'orga-
nisme organisatem ni l'enseignant, mais par ses pairs. Clairement, ce
n'est pas suffisant pour tout Je monde. L'autonomie de l'apprenant ne
peut pas être considérée comme un principe acquis avant Je cours, sauf
à ne travailler que pour les mieux dotés, une fois de plus. Cette autono-
mie se construit au fil du temps, au travers de dispositifs pédagogiques
adaptés. Tout dispositif pédagogique est Je produit de sa culture. •
Face aux MOOC d'entreprise, modalité pédagogique innovante et
peu familière, Je rôle des managers en tant qu'ambassadeurs et facili-
tateurs auprès des salariés est primordial. Souvent réticents face à ces
formations qui mobilisent Jeurs équipes plusiems hemes par semaine,
pendant plusieurs semaines, impliquer les managers et les convaincre
de l'intérêt des COOC est donc un en jeu crucial à leur adoption. Proches
de Jeurs équipes, ils sont les plus à même de détecter les salariés les plus
aptes à suivre des COOC et ceux nécessitant un accompagnement plus
individualisé pour garantir leur réussite.
Direction RH et management ont là une formidable opportunité de
devenir acteurs de cette transformation culturelle. Sinon celle-ci se fera
sans eux.
1 93
organisationnels, culturels et des processus, et le management des
connaissances dans la diversité.
Mais soyons réalistes, ce nouveau modèle de formation tout au long
de la vie ouverte, massive, d'intelligence coJJe<.·ttve, de revisite du droit
de propriété intellectuelle, de passage d'un mode de management de
contrôle à un management du leadership et de la relation, d'élan com-
mun ... n'est pas implémentable dans toutes les organisations.
L'immanence culturelle dans la défiance de l'entreprise, la culture
de la relation hiérarchique conflictuelle, l'idée d'un transfert de savoirs
systématiquement vertical et non horizontal, ainsi que le rapport
passionnel au travail en France sont des freins à considérer à l'adoption
du social leaming.
Le premier chantier à mener est donc culturel avant d'être technolo-
gique ou organisationnel.
Cas d'entreprise
1 Laur~e Estival « Offrir un Mooc à ~ s salarl~ s : ur~ bon~ Idée ?•, L'b.,ottss, 12 Juin 2014.
194
ne sont pas allés j L1Squ'au bout, faute de temps. Mai s notre but n'était pas de
mesurer l es connaissances acquises. Il s'agissai t surtout de famili ariser nos sala-
riés avec la culture di gi tale et de favoriser leur ouverture d'esprit. Les MOOC
sont en effet suiv s par des publics très vari és •, explique Juliette Couaillier,
l a directrice de la formation. Sans service • après-vente •, l' init iative aurai t
cependant moins d'i ntérêt. Au m ili eu ou en fin de parcours, l a chaîne cryptée
a organisé des rendez-vous entre les participants et des experts maison pour
recueillir l 'opinion des premiers et leur permettre d'échanger avec des spécia-
listes à l 'aune de leurs nouveaux savoi rs. De son côté, la t rentaine de cadres
inscri ts au MOOC Design Thi nki ng de France Business School réfléchit au pro-
l ongement concret à donner, dans l'entreprise, aux cours qu'ils v iennent de
terminer.
Cas d'entreprise
1 95
Cas d'entreprise
Données personnelles
La question des données personnelles est à prendre en charge par le
service juridique de l'entreprise dès la phase de conception du COOC,
comme pour tout sujet liant RH, datas et digital.
Le déploiement d'un MOOC d'entreprise touche à la fois aux ques-
tions juridiques relatives à la typologie des données collectées, à leurs
modalités de recueil, d'analyse et d'exploitation, à la géolocalisation des
données (où la plateforme COOC est-elle hébergée ? où sont hébergées
les données salariées ?) mals également à la confiance toute relative des
salariés et des entreprises françaises dans le numérique.
196
En entreprise, les statistiques issues des MOOC sont des sources utili-
sées aussi bien par l'animateur qui va optimiser le parcours d'apprentis-
sage quasi en temps réel des membres (voire de chaque membre) de sa
communauté d'apprentissage, que par l'entreprise qui peut les exploiter
pour étudier les résultats d'un COOC et/ou des apprenants.
1 La ùi~ des Dépôts et l'ACSEL publltnt depuis 2009 un ban>mètrtdédlé à la compréhtnslon dts
ltvlers de confiance dans les
~rvlces numériques~ ttance. l es résultats dt la 3• ~dltton mtttent en
1 97
détruites trois ans après leur dernière connexion à la plateforme, ce
qui entraînera l'anonymisation des données personnelles du membre.
lversity stipule que les adresses lP collectées automatiquement par les
fichiers d'enregistrement sont anonymisées et utilisées, si nécessaire,
dans cette forme anonyme, pour l'amélioration de la plateforme et des
raisons de sécurité, pour être en mesure de suivre toute conduite abusive
du service.
La durée de conservation des données personnelles, leur finalité, le
consentement éclairé des personnes vis-à-vis de cette collecte des don-
nées personnelles, les modalités de protection à l'accès de ces données
constituent autant de liens contractuels qui doivent être formalisés
entre l'entreprise et ses salariés, dans le respect du droit du travail.
Le lieu de l'hébergement des plateformes de formation en ligne va
également conditionner l'origine et le corpus des lois en vigueur à appli-
quer en cas de besoin ou de litige.
Droits d'auteur
Que les contenus COOC soient loués ou achetés à l'extérieur de l'en-
treprise ou réalisés par ses salariés, Je service juridique devra vérifier les
questions relatives au droit à la propriété intellectuelle : qui détient la
propriété intellectuelle du contenu ? Quelles sont les conditions de réu-
tilisation des ressource! pédagogiques ?
Le portail France Université Numérique propose différents docu-
ments qui abordent ces aspects juridiques.
• Le • Guide MOOC et droits d'auteur • ' permet de répondre à de nom-
breuses questions : Quelles sont les conditions pour bénéficier de la
1 L'e~mble des guides sont ds:ponibles sur lt site dt FUN : www.fraoce ...... nlverslte.oomtrlque.fr/
IMC/pdf/mooc_tt_drolLd_aut...,,_v f.pdf.
198
protection du droit d'auteur ? Le créateur d'un contenu diffusé sur
MOOC est-il titulaire des droits sur Je contenu ? Comment se matéria-
lise cette autorisation ? Quelles sont les modalités de ce contrat ? Que
faire en cas de contrefaçon ?
• D'autres questions juridiques liées à la création, la production, la dif-
fusion, l'utilisation de ressources numériques, d'images, de licences
libres, etc. sont abordées dans les • Ressources pédagogiques numé-
riques et droit d'auteur • et • Ressources numériques et droits asso-
ciés •.
• Le • Guide juridique de podcast • explique les droits et les devoirs des
enseignants et des établissements pour la création et la diffusion des
podcasts, vidéos de captation de cours.
L'article L. 111-1 du Code de la propriété intellectuelle dispose que
• L'auteur d'une œuvre de l'esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de
sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable
à tous. •
La protection assurée par Je droit d'auteur ne doit pas faire l'objet de
dépôt préalable, elle est reconnue du seul fait de la création.
Deux conditions sont requises pour bénéficier de la protection du
droit d'auteur :
- l'originalité de la création;
- la forme de la création.
Dans le cas d'une exploitation commerciale de J'œuvre, l'établisse-
ment ne dispose que d'un droit de préférence, l'autorisation de l'en-
seignant est alors nécessaire. Néanmoins, l'enseignant et Je chercheur
bénéficient d'une exception à ce régime. En raison de l'absence d'un
contrôle préalable hiérarchique, l'enseignant et le chercheur qui béné-
ficient d'une pleine indépendance dans l'exercice de leurs fonctions
restent titulaires des droits sur leurs œuvres. Auteurs d'un contenu,
ils sont titulaires des droits sur celui-ci, et leur autorisation expresse
est donc indispensable pour diffuser les contenus protégés par le droit
d'auteur dans le cadre d'un MOOC.
L'entreprise doit bien vérifier auprès des organismes de formation ou
établissements d'enseignement supérieurs que les contenus créés sur-
mesure ou • loués • sous forme de licence respectent ces droits, comme
elle le ferait de toute vidéo fournie par une agence de communication.
Même chose en ce qui concerne les contenus réalisés par les salariés
de l'entreprise qui contractuellement appartiennent souvent de plein
1 99
droit à l'entreprise s'ils sont réalisés dans son cadre. Néanmoins, afin
de déterminer Je régime juridique applicable aux contenus diffusés, plu-
sieurs options sont possibles :
soit limiter l'utliisation par les Internautes des contenus diffusés à la
seule exploitation de ces contenus à des fins personnelles et interdire
toute autre exploitation;
- soit, éventuellement, permettre la réutilisation des contenus diffusés
dans les conditions de l'une des trois licences Creatives Commons (les
cq qui n'autorisent pas d'exploitations commerciales mais permet-
tent notamment la rediffusion sur des sites internet tiers.
L'essentiel 1
200
- à l'enseignement vertkal doit s'adjoindre l'horizontalité
d'une relation distantielle mais aussi présentielle entre tous
les membres de la communauté d'apprentissage (apprenant/
animateur, animateurs/ communauté, apprenant/ apprenants);
- à la notion d'espace s'ajoute la notion de temps. les COOC
peuvent abolir l'espace mais pas le temps nécessaire
pour acquérir un savoir, voire un savoir-faire, l'ingérer
et l'appliquer;
- le« massif» d'un cours proposé à tous doit s'accompagner
d'une personnalisation du parcours qui correspond aux besoins
et capacités d'apprentissage en ligne de chacun, permise
par le « learning analytics »;
- l'acquisition effective des connaissances et savoirs doit
être valorisée par l'entreprise et valorisable dans le parcours
professionnel de l'apprenant (employabilité) pour générer
de lengagement salarié.
.+Bien que le modèle des MOOC d'entreprise se construise
au gré des initiatives qui fleurissent, il pourrait arriver à terme
à réconcilier les systèmes d'apprentissage et d'acquisition
de compétences avec les besoins de productivité
et de performance d'entreprises mondialisées.
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Conclusion
203
nombreuses d'entre elles ont su le faire, parfois contraintes et forcées,
pour leurs clients.
L'entreprise ne sera apprenante que si elle cherche en permanence
à évoluer et aide chacun de ses membres à • apprendre à apprendre •,
pour progresser personnellement et professionnellement.
La formation continue a donc un rôle primordial à jouer pour per-
mettre au salarié de gérer son employabilité dans le cadre de son entre-
prise et tout au long de sa vie professionnelle.
Augmenter sa visibilité, attirer de nouveaux talents, accéder à des
données sur la formation, motiver ses salariés, démocratiser l'accès à
l'éducation à tous les étages de l'entreprise... les raisons pour lesquelles
les entreprises se lancent dans les MOOC sont connues. Au-delà du coût
effectif de production, lis sont un levier puissant pour stimuler innova-
tion, compétitivité et donc croissance.
Le choix est décisif et doit se faire à tous les niveaux. Prise de
conscience et prise en main par le salarié lui-même ; information,
investissement et valorisation des parcours COOC par l'entreprise et
enfin reconnaissance des diplômes obtenus en ligne, soutien bud-
gétaire et mise à plat des modalités de la formation professionnelle
continue par l'État français comme ont pu le faire la Floride ou la
Californie.
Les MOOC ne sont certainement pas la solution miracle pour revi-
taliser les formations initiale et continue françaises, mais leur potentiel
et leur succès méritent que l'on y apporte une attention et un soutien
tout particulier.
Même si de nombreux professionnels se montrent circonspects sur
l'avenir des MOOC, dont la pérennité, dans leur forme actuelle, leur
semble • très discutable •, il ne fait nul doute que la formation en ligne
et l'apprentissage hybride vont rester, et que les MOOC auront été le
catalyseur d'un changement de paradigme.
Les MOOC gratuits resteront peut être à terme l'apanage des éta-
blissements et écoles riches et prestigieuses qui peuvent compenser
l'investissement de production par d'autres recettes (merchandising.
publications papier complémentaires, publicité, investissements privés,
vente de données, etc.). Les autres établissements feront évoluer leurs
cours vers des modèles en ligne payants et accrédités par des labels,
qui permettront aux salariés de décrocher des badges ou des certificats
reconnus.
204
Les MOOC interrogent les acteurs de la formation sur l'ensemble
des sujets impactés: le mixte contenus externes (MOOC académiques)
et contenus internes (interviews d'experts de l'entreprise), la valorisa-
tion des badges et diplômes, le rôle de coach/animateur du département
Formation, des universités d'entreprise et des managers, le poids de la
formation continue, la force d'apprentissage des communautés d'appre-
nants, la reconnaissance nationale des diplômes obtenus dans l'entre-
prise sur ces nouvelles plateformes interactives.
Les premiers projets COOC ont des effets positifs sur la manière d'ap-
prendre, de créer ou recréer du lien dans les entreprises qui les ont adop-
tés, et d'instaurer de l'intelligence collective.
Us n'ont donc pas fini de faire parler d'eux !
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Glossaire
207
sur des espaces d'échange, en étant acteur à part entière d u cours. Il n'y a
pas de professeur à proprement parler mais des tuteurs q ui jouent le rôle
d'aig uilleur et d'organisateur. Ce terme est à opposer à xMOOC.
CPF : le compte personnel de formation (CPF) est un nouveau dispositif
intégré da ns le Code d u travail depuis janvier 2015. Il a remplacé le DIF
depuis cette date. Le CPF reste actif tout au long de la carrière du bénéficiaire
et ce, jusqu'à la retraite, sans corrélation désormais avec son statut ou son
type de contrat (COD ou COI). Il s'adresse aussi bien aux salariés q u'aux
demandeurs d'emploi. L'attribution d u quota d'heures de formation se fait
en fonction de la durée du travail (temps partiel ou temps plein).
EAP : l'environnement dapprentissage personn el (en anglais PLE - persona/
learning environment) e.s t un système, un ensemble d'outils ou un
écosystème qui aide des apprenants à construire, organiser eux-même.s leur
apprentissage.
ECTS : le système européen de transfert et d'accumulation de crédits est
un système de poin ts développé par l'Union européenn e q ui a pour but de
faciliter la lecture et la comparaison de.s programmes d'études des différents
pays européens. Le sigle ECTS (de l'anglais European Credits Transfer System)
est le terme le plus couramment employé pour de.s raisons pratiques. Le
système ECTS s'appliq ue principalement à la formation.
E-learning : utilisation des nouvelle.s technologie.s numérique.s pour améliorer
la q ualité de l'apprentissage en facilita nt d'une part l'accè.s à des ressources
et à des services, d'autre part le.s échanges et la collaboration à distance. Le.s
MOOC sont l'un des multiples aspects de l'e-learning.
Flipped classroom : voir « Classe in versée».
Learning analytics : l'analyse de l'apprentissage (que l'on traduit
également pa r « analytique de l'apprentissage » o u « analyse de
l'éducatio n ») est la discipline consacrée à la mesure, la collecte, l'analyse
et la production de rapports à propos des processus d'apprentissage. Ce.s
donn ées proviennent des environn ements numériques d'apprentissage,
des demandes d'admission, des bibliothèques, de.s bourse.s ou également
des cours en lig ne o uverts et massifs. Son objet est la compréhension et
l'amélioration de l'apprentissage et des environnements pédagogiq ues.
Meet-up : un meet-up (de l'a nglais « to meet up », fa ire connaissance) est
un e soirée de réseautage social, centrée, pour les participants, sur un ou
plusieurs centres d'intéret commun s. La rencontre a lieu dans le monde réel
et découle d'une mise en relation électronique en amont,. initiée depuis une
communauté virtuelle.
208
Mobile learning : le mobile learnin g (ou seamless learning) enrichit l'offre
du social learnin g en permettant un apprentissage unifié : l'apprenant a la
possibilité de se former sans discontinuité sur de multiples terminaux (PC,
tobl ette.s, sm ortp hones, con soles ...).
Hang-0ut : le Google Hangouts, parfois appelée vidéo-bulles, e.st un e
plateforme de messagerie instantanée et de visioconférence développée par
Google et lancée le 15 mai 2013. Elle permet de connecter de deux à dix
utilisateurs.
Marque blanche : un e « marque blanche » est un produit ou un service
proposé à une ou pusieurs sociétés qui se chargent de sa distribution sous
leur marque, sans citer la marque ni l'origine de l'information transmise.
MOOC : massive open online cou/Se, cours en ligne ouvert et massif. Voir la
présentation générale pour une définition complète.
Open data : un e donnée ouverte est une donnée numérique d'origin e
publique ou privée. Ell e est diffusée de manière structurée selon un e
méthodologie et une licence ouverte garantissant son libre accè.s et sa
réutilisation par tous, sans restrict ion technique, juridique ou financière.
L'ouverture des données (en anglais « open data ») représente à la fois un
mouvement, un e philosophie d'accès à l'in formation et une pratique de
publication de donn ées librement accessibles et exploitable.s.
Open source ou « code source ouvert » : « open source » désigne un
logiciel da ns lequel le code source est à la disposition du grand public. C'est
généralement un effort de collaboration où les programmeurs améliorent
ensemble le code source et partagent les changements au sein de la
commun auté où d'autre.s membres peuvent aussi contribu er.
Peer-to-peer : le pair-à -pair, traduct ion de l'anglicisme peer-to-peer, souvent
abrégé « P2P », dé.signe une relation d'éch anges réciproque.s qui unit
directement deux acteurs de même statut (des pa irs, donc). À l'origin e,
le terme désigne une technologie d'échange de fichiers entre internautes,
permettant à deux ordinateurs reliés à In ternet de communiquer directement
l'un avec l'autre sans passer par un serveur central.
Peer-leaming: apprentissage entre pairs.
RSE : réseau social d'entreprise.
Saas: software as a ;ervice (logiciel en ta nt que service).
Sourcing : sourcing (ou identification en français) e.st un terme utilisé en
gestion de.s ressources humaines pour décrire un processus qui a pour objectif
d'identifier des candidats correspondant aux profils recherchés par le client.
209
SPOC: small private online course, une approche dont le but est de réunir les
avantages des MOOC et de l'enseig nement classique.
SOOC : Small (or selective) Online Open Course, cours en ligne ouverts à tous
mais suffisamment spé<ialisés pour restreind re naturellement le nombre
potentiel de personnes intéressées.
xMOOC : par opposition à un cMOOC, un xMOOC est un MOOC
essentiellement centré sur le professeur, et où le degré d'in teraction entre
les élèves est très réduit, voire inexista nt. Le fait que des milliers de personn es
peuvent suivre ce cours gratuitement sur Internet en fait un MOOC. Le
statut de l'enseignant reste le même : il transmet le savoir et les inscrits sont
simplement des apprenants. Le.s principes d'un xMOOC sont les suivants:
courtes vidéos, travaux à rend re chaque semaine, forums de discussion,
q uiz, examens ponctuels et finaux, etc.
210
Bibliographie
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dependent Pu blishing Platform, 2013.
PACE S.E., The Differenœ: How the Power of DiversityCreates Better Groups, Firms, Scho-
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POMEROL J.-C., &a.soo. Y., THOUtv C., Les MOOC - Conception, usages et modèles écono-
miques, Dunod, 2014.
ReCH R., L'économie mondialisée, Dunod, 1 993.
211
RIFKIN J., la fin du tra"1il, Édit ions de la Découverte, 1996.
Russe.t B., Éloge de /'oiseveté. Éditions Alli a, 2009 (édition d'origine: 19 32).
SEAAE.s M ., la Petite Poucette, Édit ions Le Pommier, 2012.
SIMON H., GlJINOWIO S., les champions cachés du n.f siècle. Stratégies à succès, Econo-
mica, 20 12.
Portails français :
www.ocean-fl ots.org
http://mooc-francophone.com
Portails européens:
www.openeducationeuropa.eu/fr/ find
www.openuped.eu
Guides pratiques
Guide méthodologique de M atthieu Cisel, • M onter un M OOC de A à Z •, www.
france-universite-numerique.fr/IMG/pdf/guide_mooc_complet_vf.pdf.
•À la découverte des MOOC •, www.france-universite-numerique.fr/ IMG/pdf/a_la_
decouverte_des_mooc-2.pdf.
212