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LES REGLES DE LA METHODE

INTRODUCTION

Dans la seconde partie du discours de la méthode, DESCARTES compare la


connaissance à un édifice. Selon lui, devait être construit sur des bases solides alors qu'en
réalité ses fondements sont fragiles. DESCARTES cherche à savoir ce qui fonde la science
pour accéder à la vérité. Il se demande si ce que nous avons toujours accepté comme étant
vraie l'est vraiment ou s'il s'agissait d'une illusion du savoir. Ainsi, les hommes ce sont toujours
reposés sur de vieilles murailles qui avaient été bâties : Notre connaissance a été établie au
préalable et a toujours été jugée comme vraie sans jamais que personne ait douté. Dans le
passage étudié, DESCARTES se propose de réfléchir sur la méthode à entendre pour
parvenir à la vérité. Pour se faire, il s'appuie sur les mathématiques, Et plus particulièrement
sur la logique, l'algèbre, la géométrie pour établir la science universelle. Cependant, un
problème se pose : Ces sciences présentent des imperfections or la vérité se doit d'être
parfaite puisqu'elle est universelle c'est-à-dire valable dans tous les cas et nécessaire, soit ne
peut être autrement, comment la connaissance vraie peut- elle se baser sur des sciences
comportant des défauts?

I) LA DÉCOUVERTE DE LA MÉTHODE

A) La nuit du 10 novembre 1619

Il nous apprend que le discours du 10 novembre 1619, s'étant couché tout rempli de son
enthousiasme et tout occupé de la pensée d'avoir trouvé ce jour là les fondements de la
science admirable, il eut trois songes consécutives en une seule nuit, qu'il s'imagina ne
pouvoir qu'être venu que d'en haut.

1) le premier songe

Après s'être endormi, son imagination se sentit frappé de la représentation de quelques


fantômes qui se présentèrent à lui, et qui l' épouvantèrent de telle sorte que croyant marché
par les rues, il était obligé de se renverser sur le côté gauche au lieu où il voulait aller parce

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qu'il sentait une grande faiblesse au côté droit dont il ne pouvait se soutenir. Étant honteux de
marcher de la sorte, il fit un effort pour se redresser; mais il sentit un vent impétueux qui,
l'emporta dans une espèce de tourbillon, il fit faire trois ou quatre coups sur le pied gauche. Ce
ne fut pas encore ce qui l'épouvanta. La difficulté qu'il avait de se trainer faisait qu'il croyait
tomber à chaque pas, jusqu'ayant perçue un collège ouvert sur son chemin, il entra dedans
pour y trouver une retraite et un remède à son mal. Il tâcha de gagner l'église du collège où sa
première pensée était d'aller faire sa prière, mais s'étant aperçue qu'il avait passé un homme
de sa connaissance sans le saluer, il voulu retourner sur ses pas pour faire civilité, Et il fut
repoussé avec violence par le vent qui soufflait contre l'église. Dans le même temps, il vit au
milieu de la cour du collège une autre personne, qui l'appela par son nom des termes civiles
aller trouver monsieur N. Il avait quelque chose à lui donner. DESCARTES s'imagina que
c'était un melon qu'on avait apporté de quelque pays étrangers. Mais ce qui le surpris
davantage fut de voir que ceux qui se rassemblaient avec cette personne autour de lui
s'entretenir étaient droit et ferme sur leur pied. Quoiqu'il fut toujours courbé et chancelant sur
le même terrain et que le vent qui avait pensé le renverser plusieurs eut beaucoup diminués. Il
se réveilla sur cette imagination, Et sentit à l'heure même une douleur effective qui lui fit
craindre que ce ne fut l'opération de quelques mauvais génies qui voulu le séduire.

2) Le deuxième songe

Dans cette situation il se rendormi après un intervalle de près de deux heures dans des
pensés diverses sur les biens et les mots de ce monde. Il eut vient aussitôt un nouveau songe,
dans lequel il crut entendre un bruit aigu et éclatant, qu'il prit pour un coup de tonnerre, la
frayeur qui en est eu le réveilla sur l'heure même, ayant ouvert les yeux, il aperçue beaucoup
d'étincelles de feu répandu par la chambre. La chose lui était déjà souvent arrivée en d'autres
temps, Et il ne lui était déjà souvent, Et il n'était fort extraordinaire, en se réveillant au milieu
de la nuit, d'avoir les yeux assez étincelants pour lui faire entrevoir les objets les plus proches
de lui. Mais, en cette dernière occasion, il voulu recouvrir à des raisons prises de la
philosophie ; et il entra des conclusions favorable pour son esprit, après avoir observé, en
ouvrant puis en fermant les yeux alternativement, la qualité des espèces qui lui étaient
représentées. Ainsi, sa frayeur se dissipa, et il se rendormi dans un assez grand calme.

3) Le Troisième songe

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Un moment après il eut un troisième songe qui en rien de terrible comme les deux
premiers. Dans ce dernier, il trouva un livre sur sa table sans savoir qui y avait mis. Il ouvrit et,
voyant que c'était un dictionnaire, il en fut ravi dans l'espérance qu'il pourrait lui être fort utile.
Dans le même instant, il rencontra un autre livre sous sa main qui ne lui était moins nouveau,
ne sachant d'où il lui était venu. Il trouva que c'était un recueil des poésies de différents
auteurs intitulés CORPUS POETARUM etc. Il eut la curiosité d'y vouloir lire quelque chose et
à l'ouverture du livre il tomba sur le ver 《 QUOD VITAE SECTABOR ITER ?》. Au même
moment il aperçut un homme qu'il ne connaissait pas, mais qui lui présenta une pièce de vers,
commençant par 《EST ET NON》, Et qui la lui inventait comme une pièce excellente. M.
DESCARTES lui dit qu'il savait ce que c'était et que cette pièce était parmi les idylles d'Ausone
qui se trouvaient dans le gros recueil des poèmes qui était sur la table. Il voulut la montrer lui-
même à cet homme et ll se mit à feuilleter le livre dont il se vantait de connaître parfaitement
l'ordre et l'économie. Pendant qu'il cherchait l'endroit, l'homme lui demanda où il avait pris ce
livre et M. DESCARTES lui répondu qu'il ne pouvait lui dire comment il l'avait eu, mais qu'un
moment auparavant il en avait manié encore un autre qui venait de disparaître, dans avoir qui
le lui avait apporté, ni qui le lui avait repris. Il n'avait pas achevé qu'il revit paraître le livre à
l'autre bout de la table. Mais il trouva que ce dictionnaire entier comme il l'avait vu la première
fois. Cependant, il en vint aux poésies d'Ausone, dans le recueil des poètes qu'il feuilletant et,
ne pouvant trouver qui commence par 《EST ET NON》, il fit à cet homme qu'il en connaissait
une du même poète encore plus belle que celle-là et qu'elle commençait par 《 QUOD
VITAE SECTABOR ITER 》. La personne le peu à de la lui montrer et M.DESCARTES se
mettait en devoir de la chercher lorsqu'il tomba sur divers petits portraits gravés en taille
douce, ce qui lui fit dire que ce livre était fort beau, mais il n'était pas de la même impression
que celui qu'il connaissait. Il en était là lorsque les livres et l'homme disparurent et s'effacèrent
de son imagination, sans néanmoins le réveiller. Ce qu'il y a de singulier à remarquer c'est
que doutant sur ce qu'il venait de voir était songe ou vision, non seulement il décida en
dormant que c'était un songe, mais il en fut encore l'interprétation avant que le sommeil le
quitta. Il jugea que le dictionnaire ne voulait dire autre chose que tous les sciences ramassées
ensembles, et que le recueil de poésie intitulé CORPUS POETARIM marquait en particulier et
d'une manière plus distinct la philosophie et la sagesse jointes ensembles.

B) Explications des songes

Là-dessus, doutant s'il rêvait ou s'il méditait, il se réveilla sans émotions et continua, les
yeux ouverts, l'interprétation de son songe sur la même idée. Par les poètes rassemblés dans
le recueil il entendait la révélation et l'enthousiaste, dont il ne désespérait de se voir favoriser.
Par la pièce de ver 《 EST ET NON》, qui est le 《OUI ET LE NON》 de Pythagore, il
comprenait la vérité et la fausseté dans les connaissances humaines et les sciences profanes.

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Voyant que l'application de toutes ces choses réussissaient si bien á son gré, il fut assez hardi
pour se persuader que s'était l'esprit de vérité qui avait voulu lui ouvrir le trésor de toutes les
sciences par ce songe. Et comme il ne lui restait plus à expliquer que les petits portraits de
taille-douce qu'il avait trouvée dans le second livre, il en chercha plus l'explication après la
visite qu'un peintre Italien lui rendit dès le lendemain.

Ce dernier songe qui n'avait eu rien que de fort douce et de fort agréables marquait
l'avenir selon lui et il n'était que pour ce qui devait lui arriver dans les têtes de sa vie. Mais il
prit les deux précédents pour des avertissements menaçant, touchant sa vie passée qui
pouvait n'avoir pas été aussi innocente devant Dieu que devant les hommes. Et il crut que
c'était la raison de la terreur et de l'effroi dont des deux songes étaient accompagnés. Le
melon dont on voulait lui faire présent dans le premier songe signifiait, les charmes de la
solitude mais présentées par des sollicitations purement humaines. Le vent qui le poussait
vers l'église du collège, lorsqu’il avait mal au côté droit, n'était autre chose que le mauvais
génie qui tâchait de le jeter par force dans un lieu où son dessein était d'aller volontairement.
C'est pourquoi que Dieu ne permis pas qu'il avança plus loin et qu'il se lassa emporter même
dans un lieu saint par un esprit qu'il n'avait pas envoyé, quoiqu'il fit très persuadé que c'eût été
l'esprit de Dieu frappé dans le second marquait, à son sens, sa syndérèse, c'est-à-dire les
remords de sa conscience touchant les péchés qu'il pouvait avoir commit pendant le cours de
sa vie jusqu'alors. La foudre dont il entendit l'éclat été le signal de l'esprit de vérité qui
descendait sur lui pour le posséder.

II) CRITIQUE SUR L'ANCIENNE LOGIQUE

Lors de ses études, DESCARTES se rend compte que la philosophie et les mathématiques
sont nécessaires à sa quête de vérité. La logique, l'algèbre, la géométrie semblent 《 devoir
contribuer quelque chose à son dessein.》Son dessein n'est autre que l'accès à la
connaissance vraie avec le concours de ses sciences, qui, au premier abord, paraissent être
la moyen d'y parvenir. En les regardant plus près, les examinant, DESCARTES prend
connaissance de leur faiblesse.

1) La logiques ARISTOTELISIENE : Le Syllogisme

Il commence par celle de la logique ARISTOTELISIENE. Il reproche à cette science


d'expliquer à autrui des choses qu'on sait. En effet, la logique est la science du raisonnement
vraie mais il ne s'agit que d'une science formelle. Elle s'intéresse à la forme du raisonnement
et non à son contenu. Le Syllogisme est donc un moyen d'exposer la vérité mais non de la
découvrir puisque la conclusion ne nous apprend rien de plus que ce qui est déjà contenu
dans les prémices. C'est pourquoi DESCARTES critique la logique et l'usage du syllogisme :
ils ne sont pas un moyen d'accéder à la connaissance et sont même inutiles.

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2) La logique de RAYMOND LULLE

IL évoque également RAYMOND LULLE un français, auteur du" Grand Art", qu'il devait
permettre la conversion en prouvant rationnellement la vérité du christianisme. DESCARTES
considère son Art dans jugement et estime qu'il parle de chose qu'on ignore. DESCARTES
dénonce le fait que LILLE ait cherché à établir une religion, c'est-à-dire une croyance. Or la
croyance est une certitude non démontrée et s'oppose de ce fait au savoir, d'où l'ignorance à
laquelle il fait allusion : comment démontrer ce que l'on ne connaît pas rationnellement ?

DESCARTES admet tout de même que la logique comporte des préceptes très vrais et très
bons, des lois justes et conforme à la réalité, mais qu'elle en contient des nuisibles ou superflu
: la logique peut alors s'avérer menaçante pour l'esprit.

III) LA PROBABILITÉ DE DESCARTES

A) Les mathématiques

Quand je commençai à expliquer mon esprit aux disciplines mathématiques, je lis d'abord
la plupart de ce que rapporte les autorités qu'on lit d'habitudes et je me plaisais surtout à
l'Arithmétiques et à la Géométrie, par ce qu'on les disait être simple et comme des chemins
vers les autres. Mais aucune des deux ne me tombait entre les mains d'écrivain, qui le
satisfasse pleinement : car cette j'y le sais plusieurs choses à propos que j’expérimentais être
vrais après avoir en savoir faire les calcules : À propos des figures aussi, il en faisait voir
beaucoup en une certaine manière à mes yeux même, Et il les concluait à partir de certaines
conséquences de raisons.

Les mathématiques sont pour DESCARTES le type de connaissance scientifique à cause


de l'évidence de son sujet et de la rigueur des ses démonstrations. Pour lui, l'exercice
mathématique est essentiel pour la formation du jugement.

B) La géométrie

La géométrie a été publiée en 1643 au Discours de la méthode. Dans le Discours,


DESCARTES présente les fondements de la science admirable avec sa méthode pour obtenir
des idées des claires sur n'importe quel sujet. Cette méthode est de traiter tous problèmes de
géométrie par le calcul. Il l'applique aux calculs arithmétiques et aux équations du second
degré dans le livre premier.

IV) LES RÈGLES DE LA MÉTHODE

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A) La règle d'évidence

Cette règle était de ne recevoir jamais aucune chose pour vrai, que je ne la connusse
évidemment être telle. Elle sert d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention; et de
ne comprendre rien plus en les jugements, que ce qui se présenterait si clairement et
distinctement à l'esprit, que je n'russe aucune occasion de le mettre en doute.

1) La précipitation

La précipitation consiste à porter un jugement sur une chose avant que l'entendement ait
atteint la connaissance évidence de cette chose.

2) La prévention

La prévention c'est l'influence fondée sur l'habitude de nos croyances erronées, issues de
l'enfance, sur notre jugement, autrement dit, le poids de nos préjugés.

B- La réduction des difficultés

Le second, diviser chacune des difficultés que j'examinerai en autant de parcelles qu'il se
pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre.

C) Le retour au simple

Le troisième est de conduire par ordre les pensées, en commençant par les objets les plus
simples et les aisé à connaître, pour montrer peu à peu par degrés, jusques à la connaissance
des composés, et supposant même l'ordre entre ceux qui ne se précédent point naturellement
les uns les autres.

D) Le Dénombrement

Et le dernier, de faire partout dénombrements si entiers et des revus si générales que je


fusse assuré de ne rien omettre.

CONCLUSION

DESCARTES à travers sa méthode rétablit la connaissance en reportant sur elle de nouvelles


bases et renonçant à des anciennes opinions, il illustre une méthode unique pour mieux
conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences.

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