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Dressée comme une pierre !

Après le naufrage de la Trafandir, l’équipage de la péniche et leurs passagers se mettent en route


vers un moulin en construction où Rutger Reuter doit livrer une bonne partie du chargement du feu
bateau. Le temps est maussade et un brouillard presque permanent baigne les abords du lac durant
toute la journée de marche. La troupe remonte en direction du nord.

Pendant la marche Jana se rapproche de Trom, qu’elle sait alchimiste, ou du moins apprenti dans
ce domaine. Elle lui demande s’il est en capacité de trouver de l’argile ou une matière semblable, de
manière à réaliser le moule d’un petit objet métallique. Il n’est pas difficile de comprendre que la
jeune femme a dans l’idée de dupliquer la clé au cou de son partenaire de la nuit précédente. Puis
elle se rapproche de Mathox pour le questionner sur d’éventuels talents ou connaissance de la forge,
mais il n’a aucune capacité dans cet artisanat. Il faudra donc trouver un métal suffisamment mou et
facile à fondre pour réaliser l’objet. Heureusement il est assez petit pour demander peu de matière.

En fin d’après-midi la brume se dégage enfin et les aventuriers en route vers Ubersreik
découvrent un terrain où sont installées des tentes et des roulottes. Non loin, près de l’eau au
courant agité, un grand bâtiment est en construction. De toutes évidences il s’agit du moulin à la
charge de Rutger Reuter et ses associés.

A l’arrivée sur les lieux, le jeune Rutger cherche quelqu’un des yeux. C’est alors qu’un nain sort
d’une petite bâtisse sur pilotis. Il est rondouillard et crasseux avec les cheveux noirs. Il avance vers
Rutger en tirant sur sa pipe. A quelques mètres de celui-ci le nain l’interroge sur le pourquoi de
l’absence du bateau ; les explications suivent. Tulgrim, le nain chef de chantier pour la construction
du moulin, lève les yeux au ciel avant de critiquer vivement les Striganys qui seraient responsables,
selon lui, du peu d’avancement dans le projet. Mais Rutger, fatigué par la marche, fait un simple
geste au maître d’œuvre, lui confie la clé accrochée à son cou, avant de se diriger vers une tente
bleue et jaune.

Tulgrim fait un geste aux nouveaux arrivants avant de les guider vers un chariot recouvert d’une
épaisse toile de tente. « Allons voir Johanna ! », lance t-il à l’assemblée non sans un regard appuyé
en direction de la belle Jana. Au chariot en question une grande femme richement habillée ouvre sa
roulotte plus ou moins improvisée après un appel du nain. Elle a le visage sévère malgré des lèvres
teintées de rouge et ses cheveux frisés. Mais, plus que tout, elle semble surtout très fatiguée. Tulgrim
lui annonce sans tarder que le bateau à couler et commence à répéter les explications de Rutger.
Pendant la conversation Jana jette un coup d’œil à l’intérieur de la caravane et aperçoit des
amoncellements de paperasses. C’est un vrai bordel !

Puis alors que Tulgrim conclue sur la quantité d’argent promise à l’escorte de la Trafandir,
Johanna sort une clé accrochée à son cou et s’empare de l’autre que lui tend le maître de chantier.
Reiko dépose le coffre à l’intérieur du chariot bâché avant de se retirer en direction des roulottes où
d’autres Striganys s’affairent. Johanna Stiegler ouvre discrètement le coffre, s’empare de quelques
pièces et rémunère les aventuriers comme annoncé par son associé. Puis elle propose un salaire de
deux pistoles d’argent par jour pour contribuer à l’édification du moulin. Mais, alors qu’elle
s’aperçoit que des questions se dessinent sur certaines lèvres, elle claque la porte de son abri. « Pour
les détails voyez avec Tulgrim », lâche-t-elle une fois la porte fermée.

Les nouveaux arrivants se rapprochent rapidement des Striganys installés autour d’un feu pour
préparer le repas du soir. Trom se propose de faire à manger et Jana en profite pour lui demander
une assiette pour dame Stiegler, avant de lui murmure, beaucoup plus discrètement : « As-tu
possibilité de confectionner deux doses d’un somnifère ? ». Le halfling échange un regard entendu
avec la blonde aux yeux bleus et un signe de tête approbateur. Jana est contente de ne pas rester
près du feu, car si les Striganys y sont tous rassemblés, l’ambiance n’est pas des plus joyeuses ; au
contraire elle est presque morose.

Jana emporte une assiette pour dame Stiegler, espérant pouvoir discuter un peu avec elle
pendant le repas, mais la porte est close et la propriétaire du chariot bâché est endormie. Jana
abandonne pour le moment et retourne auprès du feu.

Quelques danses ponctuent la soirée, avec un manque d’entrain inhabituel pour les Striganys,
réputés pour leur joie de vivre et leurs nuits endiablées auprès du feu. Mathox et Jana dansent. Très
vite, alors que les Striganys rejoignent leurs roulottes, les aventuriers réalisent qu’il n’y a aucun
endroit pour eux pour la nuit qui vient. Mathox et Trom négocient et obtiennent une roulotte pour
quelques pistoles.

La nuit est bonne pour toute la bande ou presque. Mathox se réveille épuisé par des mauvais
rêves qu’il est bien incapable de formuler clairement tant tout était confus dans son esprit. Pour ne
rien améliorer c’est le chant du nain qui réveille tout le monde : « Debout bande de bons à rien ! ».

Jana, comme la veille, s’en va porter un petit-déjeuner à Johanna Stiegler. Cette fois la porte
s’ouvre. La riche entrepreneuse s’empare de l’assiette et claque la porte au nez de sa servante du
moment. Jana soupire et retourne auprès de ses compagnons du moment. C’est à cet instant qu’elle
remarque les traits tirés de Mathox et son épuisement palpable. Elle compatie avant d’entamer une
conversation avec les Striganys qui se sont pressés près du point chaud pour le petit-déjeuner de
Trom. Mais avant qu’elle puisse obtenir des informations, Tulgrim peste contre la superstition des
Striganys et le besoin pour lui et ses associés de déterrer des pierres enfouies non loin, un peu plus
au nord du campement provisoire.

L’instant d’après Jana observe le nain donner des ordres à son équipe de « bras cassés », mais elle
constate surtout qu’il n’a rien d’un chef et contribue amplement au chaos du peu d’organisation des
Striganys. Elle décide de se rendre à la tente de Rutger Reuter mais celui-ci n’est plus là. Où est-il
donc parti de si bon matin ?

Après le petit-déjeuner le nain entraîne les nouveaux arrivants en direction du nord. Ils sortent du
camp pendant quelques minutes jusqu’à atteindre un cercle de pierres. Certains sont encore
dressées mais d’autres sont tombées, voire ont été enfouies en partie par la terre et la végétation. Le
cercle de pierres est un très vieux monument et certaines des pierres présentes sont gravées de
dessins. Une roche centrale, plus imposante que les autres, est presque entièrement recouverte
d’une fresque ancienne. Toute la bande d’aventuriers s’en rapproche pour l’étudier.

Les dessins représentent une figure féminine entourée de créatures dotées d’un unique œil, et
ressemblant à des lézards griffus. Sur un autre dessin des guerriers pillent un village et repartent avec
une prisonnière, sûrement cette fameuse femme aux lézards. Plus loin, une silhouette féminine
boursoufflée tend des têtes tranchées au-dessus d’une étendue d’eau. Se trouve alors, près de cette
dernière scène, la représentation d’un immense lézard à quatre pattes avec un unique œil au milieu
du crâne dont jaillissent des éclairs. Il est évident que tous ces dessins remontent à une période
ancienne, probablement avant même l’arrivée de Sigmar dans l’Empire. Peut-être est-ce une
représentation des créatures qui occupaient la région avant les humains.

Le nain, à quelques distances de l’obélisque principale, commence à déblatérer sur les « foutues
croyances à la noix » des Striganys et de leur non-volonté de venir dans les lieux pour déterrer les
pierres, mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, il enchaîne avec une accusation comme quoi ils
viendraient la nuit pour chercher les trésors que recèlent les lieux. Entre la couardise supposée des
Striganys et leur volonté de piller des richesses au mépris du danger, il y a de quoi s’y perdre…

Tulgrim promet cinq pistoles par pierre dégagée et promet de faire les yeux sur tout le butin qui
pourrait être déterré, car après tout c’est la concession de Stiegler et Reuter, d’éventuelles
trouvailles devraient leurs revenir en temps normal. « Si vous trouvez des trucs je ne dirai rien du
tout ! », lâche Tulgrim avec un air complice. « Avec moi c’est Zizi et Zizette ! », assure-t-il avec un clin
d’œil en direction de Jana. Celle-ci le regarde sans comprendre l’expression employée, mais elle
pense que pour le coup, avec le nain, c’est plus « Zizi » que « Zizette » sur ce coup là.

Pendant le reste de la journée la bande d’aventuriers s’acharne à déterrer des pierres, un peu
forcés par la situation dans laquelle ils se retrouvent et le manque de moyens financiers pour espérer
s’installer à Ubersreik. Vers midi des Striganys rapportent un panier plein de nourriture, d’eau et
même agrémenté d’une bouteille de vin. Le sauvetage de la grand-mère a sûrement grandement
joué en la faveur du groupe.

Au plein cœur de l’après-midi, Trom fait une découverte et commence à excaver pour libérer de
veilles torques. Mathox met beaucoup d’énergie à l’aider et Dianadia file un coup de main malgré le
malaise d’opérer dans un lieu emprunt d’une certaine sacralité. Malheureusement, au même instant,
le chef de chantier Tulgrim vient voir comment se passe les travaux. Jana se précipite pour
l’intercepter.

Le nain, ravi de voir la jeune femme sans la présence de ses compagnons à portée de voix, s’arrête
pour l’écouter. Jana lui demande de s’occuper de commander les Striganys dans les travaux du
moulin et assure qu’elle peut diriger ces hommes pour adopter une organisation plus efficace.
Tulgrim fait quelques allusions sexuelles sur la capacité de Jana à « dresser des hommes » et rive
quelques regards lubriques sur la jolie blonde. Celle-ci répond par des sourires et le nain finit par
céder à sa demande. Juste après un menhir tombe et le nain s’empresse de féliciter Mathox, la
véritable bête de somme du chantier. Dianadia, discrètement, vient de dissimuler plusieurs torques
dans un sac. Puis, au moment au Tulgrim repart pour annoncer la bonne nouvelle à Johanna,
Dianadia sourit à ses camarades : il y a six torques dans le butin et chacune peut sûrement se
revendre entre quatre et quinze couronnes.

Les Striganys finissent par venir pour tracter les pierres déterrées. En chemin Trom annonce à
Jana qu’il a besoin de Tarrabeth pour préparer des somnifères et lui fait la description d’une plante
qui ressemble à un chardon. La jeune femme part à la recherche de la plante et en trouve assez pour
que le jeune alchimiste lui fasse une dose du produit convoité.
Quand les compagnons reviennent du côté du moulin, la brume a disparu. L’ambiance
oppressante des lieux est retombée et les nuages sombres qui obscurcissaient le ciel jusqu’alors
disparaissent peu à peu. Alors que la bande pensait au contraire déclencher une malédiction, il
semblerait que celle-ci soit en train de se lever.

Bientôt, au campement du moulin, tout le monde se sent bien mieux. L’ambiance est plus
détendue et les rires commencent à envahir les lieux alors que les Striganys nourrissent un beau feu
pour le repas du soir. Jana aperçoit Vadoma qui remercie quelqu’un d’invisible par de grands gestes
et des paroles rappelant la réalisation d’une prière.

Trom prépare un délicieux repas pour le soir. Les Striganys sont aux anges et rapidement, le repas
se transforme en une fête telle qu’on les imagine de la part de ces gens qui passent le plus clair de
leur temps à voyager aux quatre coins de l’Empire. Les danses et les chants balaient les mines
moroses de la veille. Tulgrim porte un regard envieux à l’attention de Jana mais celle-ci s’empare
d’une assiette du bon diner de Trom pour le porter à Johanna avant de s’apercevoir que la femme est
venue près du feu. Ses yeux s’attardent sur les pierres rassemblées dans un coin du campement et sa
mine fatiguée fait place à un visage joyeux. Elle confie aux aventuriers plus d’une couronne d’or par
personne. La journée de travail a été très rentable.

Jana danse avec Tulgrim histoire de célébrer le moment, et Mathox en profite pour faire de même
avec Johanna, bien plus charmante maintenant que sa fatigue semble se dissiper. Trom profite de la
soirée pour s’entretenir avec Vadoma. Elle tient un étrange discours sur les esprits et la bête de
Lochlam qui aurait enfin été chassée. Cette bête, d’après la vieille Strigany, est une bête centenaire.
Mais Vadoma prétend avoir parlé aux pierres et elle assure que la bête n’est plus là. Dianadia,
toujours inquiète au sujet du cercle de pierres dressées, s’en retourne sur place. Là, elle entend un
bruissement, un bruit typique d’un animal rapide ; un animal rampant…

Quand Dianadia revient au campement, Jana est en train de danser avec Johanna. La jeune
femme n’est pas complètement insensible aux charmes de la belle aux yeux bleus. Cette dernière
s’aperçoit que sa cavalière ne porte plus la clé à son cou et Jana décide de demander où est passé
Rutger depuis son absence dès les premières heures du jour. Johanna panique soudain. Elle se rend
compte qu’elle n’a plus la clé et qu’elle n’a pas vu son associé de toute la journée. Quant au coffre,
Johanna réalise bientôt qu’il n’est plus dans sa caravane.

Jana et Dianadia entendent un bruit qui s’éloigne rapidement vers l’ouest. La chevaleresse elfe
reconnaît un bruissement assez semblable à celui perçu non loin du cercle de pierres et s’avance,
épée dégainée. Jana, Mathox et Trom ne tardent pas à suivre le mouvement. Ils longent la berge
jusqu’à ce Jana arrête l’ensemble de l’équipe. Elle se sent observée et assure d’un danger imminent.
Diana sort son bouclier et Mathox se campe sur ses jambes. Le campement du moulin n’est qu’à une
soixantaine de mètres de là et il serait facile de crier pour alerter des renforts. Mais Jana se contente
de siffler en direction de bruits qui émanent de hautes herbes perdues dans une petite zone
marécageuse. Les bruits se stoppent aussitôt et des cris de gobelins transpercent la nuit.

Mathox avance avec son arme et une torche pour porter le premier coup contre les créatures.
Dianadia s’élance derrière lui avec le bouclier en avant. Mathox arrive en vue de deux gobelins qui lui
font face mais deux autres, bizarrement, tournent le dos au guerrier. Mathox engage le combat en
poussant un cri de fureur. L’instant d’après il pousse un tout autre cri, un cri de douleur, au moment
où la lame de Dianadia lui percute le flanc, suite à un faux mouvement de la combattante. Jana
s’élance pour aider l’elfe mais en contournant la zone marécageuse elle aperçoit un corps sur la
berge et change de cap. Mathox, Dianadia et Trom se chargent des gobelins sans mal.

Pendant ce temps Jana découvre l’identité du corps : Rutger Reuter. Un de ses bras a été arraché
mais son visage affiche un air serein. Près de son cadavre se trouve une étrange empreinte à trois
doigts. Jana commence à le fouiller mais ne parvient pas à remettre la main sur la clé du coffre. Elle
découvre juste trois couronnes dans sa bourse, dont elle s’empare en paiement d’avoir vidé ses
autres bourses justement. Puis elle demande de l’aide à Mathox pour transporter le pauvre gars
jusqu’au campement. Des torches arrivent soudain. Les Striganys sont venus en renfort.

Au camp du moulin Johanna est choquée par la mort de Rutger. Mais une question est dans de
nombreux esprits : Où est le coffre avec l’or des associés ?

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