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Les Ogres des Marais

L’avancée vers Ubersreik se poursuit le long d’une route difficile au cœur d’un vaste marécage. La
ville se trouve encore à trois ou quatre jours de marche et les individus les moins préparés aux longs
voyages commencent à souffrir. D’autant que le temps joue contre eux. La pluie arrive et reste en
permanence. Puis, en fin de journée, la température baisse et une nappe de brouillard épaisse
monte. Bientôt une mer de brume baigne les marécages sur une épaisseur de plus d’un mètre,
rendant Trom presque invisible aux yeux de ses camarades de route.

Une heure plus tard, alors que l’obscurité devient de plus en plus présente, des bruits étranges
montent des marais environnants. Soudain un bruit perce l’air ; un râle auquel suivent des cris aigus.
Jana crie « Il y a quelqu’un ? » mais seuls les cris répondent. Elle demande à Mathox de lancer la
torche qu’il tient en main plus loin sur la route, puis le groupe s’accroupit et décide de ne plus faire
aucun bruit.

Puis, dans un silence presque complet parfois entrecoupé de piaillements, une voix féminine
dotée d’un accent du nord se fait entendre. Dianadia, Jana, Mathox et Trom voient une dame âgée
habillée d’une longue toge arriver vers eux. Ses cheveux sont blancs et la toge grise qu’elle porte est
tâchée de sang. Au-dessous de son cou ils aperçoivent un symbole divin ; celui de Shallya. Mais, au
même moment, un autre inconnu arrive sur le chemin près de la torche. Il s’agit d’un nain sur le
crâne duquel se dresse une impressionnante crête rougeâtre.

La prêtresse de Shallya se rapproche et évoque un ami blessé non loin, un certain Rodolpho, mais
aussi une amie, une certaine Katherina, qui aurait été capturée par les gobelins plus tôt dans la
journée. Le nain arrive à ce moment auprès du groupe et sans vraiment se présenter il suit les
compagnons jusqu’à l’endroit où se trouve l’homme blessé du nom de Rodolpho. Le nain est une
vraie force de la nature, mais s’il est fort et puissant, il semble doué d’une intelligente limitée.

Les voyageurs découvrent un homme allongé par terre contre un arbre sur un petit ilot au cœur
des marais. Il a les cheveux blancs courts et une barbe bien taillée. Il porte une belle toge noire elle
aussi dotée du symbole de Shallya. Mais l’homme est au plus mal ; deux de ses membres sont brisés.
Trom s’agenouille à côté de lui et commence à lui prodiguer des soins. Malheureusement il ne
dispose pas des herbes nécessaires pour permettre le transport du blessé. Le nain en profite pour
faire quelques mauvaises blagues et tient des propos suggestifs à l’attention de Jana. Celle-ci,
habituée, décide d’ignorer le barbare, pensant qu’il ressemble par bien des aspects à ce sale Tulgrim
qui est parti avec un trésor après l’avoir dupée ; elle et ses comparses.

Brusquement le nain et Jana se redressent. Des cris aigus parviennent à leurs oreilles. Ce sont des
cris de gobelins et ils sont une petite bande. Les combattants commencent à se déplacer en fonction
des indications de leurs compagnons aux sens les plus affutés. Mathox et le nain découvrent
rapidement des gobelins avec une main blanche peinte sur le front. Dianadia reste auprès des gens
de Shallya ainsi que Trom et Jana pour les protéger d’autres petites créatures sournoises à la peau
verdâtre qui approchent furtivement grâce au brouillard.

Mathox arrache la tête d’un gobelin d’un puissant coup de marteau. Puis, l’instant d’après, le nain
beugle et entre dans une sorte de frénésie avant de charger dans les rangs des gobelins et d’en
trancher un en deux puis un autre. Il trace un sillon sanglant dans les rangs ennemis. Mathox et
Dianadia, un peu plus en recul, affrontent vaillamment les gobelins et protègent leurs compagnons
peu enclin au combat et à la violence.

Puis, alors qu’il n’y a plus un gobelin debout, le nain reçoit un gobelin sur le coin du museau,
comme si celui-ci était venu du ciel. Le nain hurle « L’humain moche, ce n’est pas fini ! ». Mathox se
mit aussitôt au pas de course pour rejoindre le tueur nain tandis que la chevaleresse elfe reste en
arrière pour protéger ses autres compagnons et les blessés.

Devant le nain une énorme créature beugle et émerge devant lui depuis la brume épaisse. Il s’agit
d’un ogre aux proportions impressionnantes. Sur son crâne glabre est tatouée une main blanche. Le
nain et Mathox s’acharnent contre ce redoutable adversaire et alors que le nain taille les genoux de
l’énorme humanoïde de coups de sa grande hache, Mathox profite de l’affaissement de l’ogre pour
propulser son marteau en direction du crâne de la créature et le briser dans un craquement sinistre.

Le prêtre blessé a d’importantes douleurs aux membres. La sœur prie Shallya pour qu’elle lui
vienne en aide et pour que soit retrouvé la dénommée Katherina. Jana remet à Trom la pommade
anesthésiante que celui-ci lui avait fabriquée il y a quelques jours de cela. Trom l’utilise pour
endormir le blessé. Pendant ce temps Jana et Dianadia rassemblent de quoi fabriquer un brancard et
des atèles. Mathox lui a capturé un gobelin et commence à l’interroger.

La sœur de Shallya insiste pour partir à la recherche de plantes capables de soigner son ami blessé
mais la nuit se révèle être trop sombre pour effectuer de telles recherches. Il est donc décidé
d’attendre le lendemain pour partir à la recherche de plantes de soin et de Katherina.

Le lendemain, au lever du jour, un plan se dresse pour la journée à venir. Le nain ronfle debout et
les personnes présentes dans le campement de fortune se demandent si celui-ci a vraiment monté la
garde pendant la nuit. Mais celui-ci est réveillé par Mathox et il se présente enfin sous le nom de
Stormrick, se propose de surveiller les gens de Shallya et le cheval de Dianadia, qui ne peut guère se
mouvoir aisément dans les marais, bien qu’il fasse une allusion un peu bizarre sur le bon goût de la
viande chevaline. Trom prépare un bon repas pour requinquer tout le monde. Les compagnons se
régalent tandis que le gobelin prisonnier est attaché à une branche tel un saucisson.

Après le petit-déjeuner la bande semble être prête à partir à la recherche de Katherina. Le prêtre
de Shallya est toujours endormi mais il est pour le moment dans un état stable. Trom confie la
pommade à la sœur Maria pour qu’elle puisse maintenir le blessé dans cette semi-conscience. Jana
prend un petit bâton et tapote sur le gobelin pour le réveiller. Il commence à se plaindre et à
pleurnicher. Jana lui attribue très vite le nom de Ouin-Ouin avant de glisser un bâillon dans sa bouche
avant de le ligoter de manière à le retenir par la taille.

Les quatre voyageurs, guidés par le gobelin, traversent les marais à une allure plutôt élevée. Puis,
après quelques heures, le gobelin se stoppe. Il s’accroupit au sol et tend les oreilles. Ses « geôliers »
décident de l’imiter et ne font plus le moindre bruit. Bientôt un glissement se fait entendre. Ouin-
Ouin se rapproche de Jana. Il a clairement peur. C’est alors que les compagnons aperçoivent un
véritable monticule de branches et de terre qui se déplace lentement dans les marécages ; une sorte
de tertre vivant. Ouin-Ouin parle d’un « Gratak » mais les créatures civilisées qui l’accompagnent ne
sont pas véritablement convaincues qu’il s’agit du véritable nom de la créature.
Plus tard dans la journée, Trom découvre quelques plantes dont il a besoin pour stabiliser
durablement Rodolpho.

En milieu de journée, Ouin-Ouin tente d’effacer discrètement des pas de gobelins mais Jana et
Dianadia l’arrêtent. La chevaleresse elfe repère des pieds de femme parmi les empreintes des
humanoïdes monstrueux. Plus loin les compagnons découvrent les restes d’un feu de camp. Ouin-
Ouin évoque un « Gros tas », qui s’avère être un ogre, auquel serait destinée la prisonnière. Le
groupe décide de hâter le pas. Il ne faut pas que les gobelins rallient l’ogre, sinon la vie de Katherina
sera perdue ou presque.

Plus tard dans la journée des cris de gobelins se font entendre, ainsi qu’une voix féminine
suppliante. Ouin-Ouin commence à refuser d’avancer et Jana le traîne derrière elle tel un boulet.
Bientôt la bande se retrouve à une centaine de mètres des gobelins et de leur prisonnière. Les quatre
compagnons décident de se rapprocher à vive allure tout en tentant de maintenir la discrétion de
leur avancée le plus longtemps possible. Mais, à une vingtaine de mètres des gobelins, ceux-ci les
repèrent et leur chef menace aussitôt Katherina.

Les aventuriers savent qu’ils ne peuvent perdre du temps et la menace que fait peser le chef
gobelin est inférieure à celle de permettre aux gobelins de rallier l’ogre ou d’autres de leurs
congénères. Mathox et Dianadia foncent donc pour les affronter. Deux archers surgissent de
buissons pour tirer sur eux mais heureusement les flèches manquent leurs cibles. Ouin-Ouin fait le
mort et Jana le traîne dans la boue alors qu’elle suit les pas de ses deux complices. Trom, resté en
arrière, agite sa fronde pour tirer des billes de pierre sur les archers. Jana décide alors de changer de
trajectoire et s’avance d’un pas décidé vers un des archers avec son bâton en main.

Rapidement les gobelins sont défaits et certains fuient. Les héros du jour rejoignent avec
empressement Katherina et lui portent secours. Elle aussi porte un symbole de Shallya et possède un
fort accent du nord.

Sur le chemin du retour, Jana traîne toujours Ouin-Ouin mais lui retire son bâillon avant de retirer
aussi ses cordes. Le gobelin se planque derrière l’humaine aux longs cheveux d’or sans trop savoir s’il
doit abandonner ses ravisseurs ou s’il doit poursuivre avec eux. Le gobelin imite parfois Trom qui
poursuit ses recherches de plantes.

La bande revient vers le prêtre blessé. Une délicieuse odeur de viande règne dans l’air et Dianadia
panique au moment où elle aperçoit Stormrick en train de cuire de gros morceaux de viande. Mais
quand elle appelle son cheval, celui-ci sort d’un fourré où il était caché et le nain se met à rire.
Pendant un instant on aurait pu croire que lui et le cheval étaient complices. Mais en vérité le nain
est tombé sur un sanglier des marais et l’a occis avant de le débiter pour cuire les parties les plus
charnues.

Trom prépare une décoction. Il prodigue quelques soins à Rodolpho assisté des deux autres
servantes de Shallya. Le halfling parvient à rendre le prêtre transportable. Mais alors que les
compagnons s’interrogent sur la suite de leur voyage vers Ubersreik, une carriole arrive sur le vague
chemin qui traverse les marais. Un lourd poney traîne le véhicule tandis qu’un nain se tient aux
commandes de l’animal et qu’une grande silhouette vêtue d’une cape verdâtre se tient à côté de
lui. Les présentations se font rapidement. Le nain s’appelle Kildrak et la silhouette est un elfe du nom
d’Aetho. Ils sont là pour récupérer Stormrick.

Après quelques échanges sur le Jabberslythe de Gotheim, et sur la cité d’Ubersreik, les deux
groupes se séparent, l’un en direction de la cité de la cité fluviale, l’autre vers le sud… et peut-être
vers Gotheim au regard de l’insistance de Stormrick pour affronter le Jabberslythe.

Quelques jours plus tard l’équipe, accompagné des servants de Shallya, arrivent en vue
d’Ubersreik. Les Strigany ont été repérés par quelques gardes de faction ce qui confirme que la piste
du nain est encore fraîche. Jana déguise Ouin-Ouin en petite fille afin qu’il puisse entrer en ville. Jana
est contente. La cité est la promesse de belles opportunités et la fin d’un voyage compliqué à travers
des terres plutôt inhospitalières.

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