Vous êtes sur la page 1sur 6

CHAP 6 : AFFECTION DU SYSTEME GENITAL

I- Présentation des infections sexuellement transmissibles (IST)


 Les infections sexuellement transmissibles peuvent être d’origine
bactérienne, virale, ou dues à des parasites.

 Certaines infections peuvent se propager à d’autres parties du corps,


parfois avec de graves conséquences.

 La plupart des infections sexuellement transmissibles peuvent être


traitées efficacement par des médicaments.

 L’utilisation de préservatifs pendant les rapports sexuels génitaux


peut aider à prévenir la transmission de ces infections d’une
personne à l’autre.

Les contacts sexuels, y compris oraux, anaux, ou génitaux, favorisent la


transmission des micro-organismes d’une personne à l’autre, car au cours
de ces contacts, il y a un transfert de liquides biologiques. Certaines
infections transmissibles par contacts sexuels peuvent également se
transmettre par les baisers ou par un contact physique étroit.

Les IST sont relativement fréquentes. Aux États-Unis, plus de 25 millions


de nouveaux cas d’IST surviennent chaque année ; environ la moitié des
nouveaux cas surviennent chez des personnes âgées de 15 à 24 ans (voir
aussi Centers for Disease Control and Prevention [CDC] : Sexually
Transmitted Disease Surveillance 2020 ).
Plusieurs facteurs rendent la prévention de la transmission des IST
difficile. À savoir :

 Activité sexuelle non protégée avec un ou plusieurs partenaires

 Manque d’éducation sur les pratiques sexuelles à moindre risque

 Réticence à parler de pratiques sexuelles à moindre risque avec un


partenaire

 Réticence à parler des questions liées à la sexualité avec un


professionnel de la santé

 Manque d’accès aux soins de santé

 Infections asymptomatiques, de sorte que les personnes ne savent


pas qu’elles doivent être testées ou traitées

 Nécessité de traiter simultanément les deux partenaires sexuels pour


éviter de transmettre à nouveau l’infection entre les partenaires
 Traitement interrompu, pouvant entraîner le développement
d’organismes résistants aux médicaments.

a- Cause des IST


De nombreux micro-organismes infectieux, allant des minuscules virus,
des bactéries, et des parasites aux insectes visibles (comme les poux),
peuvent être transmis par contact sexuel. Certaines infections qui peuvent
être transmises au cours des contacts sexuels sont généralement
transmises par d’autres voies. Elles ne sont donc pas considérées comme
des IST. Ces infections comprennent les hépatites A, B et C et les
infections du tube digestif (qui provoquent des diarrhées), telles que
les infections à Salmonella, les infections à Campylobacter , la shigellose,
la giardiase, l’ amibiase, et la mpox (anciennement appelée variole du
singe).
Mode de transmission
Même si les IST surviennent habituellement après des rapports sexuels vaginaux,
oraux ou rectaux avec des partenaires infectés, la pénétration génitale n’est pas
nécessaire pour disséminer l’infection. Certaines IST peuvent également être
transmises par d’autres voies, notamment :

 Les baisers ou un contact physique étroit, pour les infestations pubiennes par
les poux, la gale, le molluscum contagiosum, et la mpox.
 De la mère à l’enfant pendant la grossesse ou au moment de l’accouchement
pour la syphilis, l’ herpès, la chlamydiose, la gonorrhée, l’ infection par le virus
de l’immunodéficience humaine (VIH) et l’ infection par le papillomavirus
humain (VPH)
 L’allaitement, pour l’infection par le VIH

 Les instruments médicaux contaminés, pour l’infection par le VIH

b- Symptômes des IST


Les symptômes des IST varient énormément, mais les premiers
symptômes apparaissent généralement dans la région où les organismes
ont pénétré dans le corps. Par exemple, des ulcérations peuvent se
développer au niveau génital ou buccal. Il peut y avoir un écoulement au
niveau du pénis ou du vagin, ou les mictions peuvent être douloureuses.
Certains des effets des IST augmentent le risque de contracter d’autres
infections (comme l’ infection par le VIH). Par exemple, le fait de présenter
une irritation cutanée (en raison d’une inflammation, comme c’est le cas
lors d’une infection gonococcique ou d’une chlamydiose) ou des lésions
(par exemple, en cas d’ herpès, de syphilis ou de chancre mou) facilite
l’entrée d’autres organismes infectieux dans le corps.
c- Complications
Lorsqu’une IST n’est pas diagnostiquée et traitée rapidement, certains micro-
organismes peuvent se propager par la circulation sanguine et infecter des organes
internes, source parfois de graves problèmes, menaçant le pronostic vital. Ces
problèmes comprennent :

 Des infections cardiovasculaires (du cœur et des vaisseaux sanguins) et


cérébrales dues à la syphilis
 Infections graves et cancers rares dus au VIH
 Cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, du rectum, de l’anus et de la
gorge dus au VPH
Chez les femmes, certains micro-organismes peuvent pénétrer dans le vagin et
infecter les autres organes reproducteurs. Les micro-organismes peuvent infecter le
col de l’utérus (la partie inférieure de l’utérus, à l’extrémité du vagin), pénétrer dans
l’utérus et atteindre les trompes de Fallope et parfois les ovaires. Les atteintes des
trompes de Fallope peuvent provoquer une stérilité ou un risque accru de
grossesse extra-utérine (ectopique). L’infection peut se propager à la membrane
qui recouvre la cavité abdominale (le péritoine), provoquant une péritonite. Les
infections de l’utérus, des trompes de Fallope, des ovaires et/ou du péritoine sont
appelées maladies pelviennes inflammatoires .
Chez les hommes, les micro-organismes qui pénètrent dans l’organisme au niveau
du pénis peuvent infecter le tube qui véhicule les urines de la vessie jusqu’au pénis
(l’urètre). Les complications sont rares si les infections sont traitées rapidement,
mais l’infection chronique de l’urètre peut entraîner ce qui suit :
 Resserrement du prépuce, de sorte qu’il ne peut plus recouvrir l’extrémité du
pénis

 Rétrécissement de l’urètre, bloquant le passage des urines

 Développement d’une fistule (canal anormal) entre l’urètre et la peau du pénis

Parfois, chez l’homme, les micro-organismes remontent l’urètre et le canal qui


transporte les spermatozoïdes provenant des testicules (canal éjaculateur et canal
déférent) pour infecter l’épididyme (tube replié sur lui-même situé au-dessus de
chaque testicule).

Certaines IST peuvent être responsables chez les hommes et les femmes, d’un
gonflement des tissus génitaux ou d’une infection de l’urètre ou du rectum
(proctite).
d- Diagnostic des IST
 Examen clinique
 Examen d’un échantillon de sang, d’urine ou d’écoulement

Les médecins suspectent souvent une IST d’après les symptômes ou les
antécédents de contact sexuel avec un partenaire infecté.

Pour identifier l’organisme en cause et donc confirmer le diagnostic, on


peut prélever un échantillon de sang, d’urines ou d’un écoulement au
niveau du vagin, du col de l’utérus, ou du pénis, et l’examiner.
L’échantillon est généralement envoyé à un laboratoire pour que les
organismes soient détectés et identifiés ; certains tests de dépistage des
IST peuvent être réalisés à la clinique.

Certains tests de dépistage d’IST sont conçus pour identifier le matériel


génétique unique du micro-organisme (ADN ou ARN). D’autres tests
permettent de détecter la présence d’anticorps produits par le système
immunitaire en réponse à l’organisme spécifique responsable de
l’infection. Les médecins choisissent le type de test en fonction de la ou
des infections les plus probables.

Si la personne a une IST, comme la gonorrhée, le médecin effectuera des


tests de dépistage d’autres IST, comme la chlamydiose, la syphilis et
l’ infection par le VIH. Les autres tests sont effectués parce qu’une
personne qui a une IST est assez susceptible d’en avoir une autre.
e-dépistage des IST
Le dépistage fait référence à la réalisation de tests à la recherche d’une maladie
chez des personnes ne présentant aucun symptôme. Le dépistage doit idéalement
être réalisé dans les situations suivantes :
 La maladie à dépister est relativement fréquente
 La personne présente un risque plus élevé que la moyenne d’avoir une
maladie (comme les personnes qui ont plusieurs partenaires sexuels) ou chez
qui une maladie est particulièrement dangereuse (comme les femmes
enceintes)
 Le test de dépistage est facile et relativement peu coûteux
 Il existe un traitement efficace pour la maladie

Les médecins recommandent un dépistage des IST chez les personnes qui sont
exposées à un risque accru d’infection à Chlamydia, de gonorrhée, de syphilis,
et/ou d’infection par le VIH. Toutes les femmes sexuellement actives de moins de
25 ans ou de plus de 25 ans qui présentent un risque élevé d’infection doivent être
dépistées pour la chlamydiose chaque année, et toutes les femmes enceintes
doivent être dépistées pour ces 4 IST.

Traitement des IST


 Antibiotiques ou médicaments antiviraux selon l’IST
 Traitement des complications, le cas échéant
 Traitement simultané des partenaires sexuels, si possible

La plupart des IST peuvent être traitées efficacement avec des


médicaments (antibiotiques pour les infections bactériennes et antiviraux
pour les infections virales). Cependant, certaines nouvelles souches de
bactéries et de virus sont devenues résistantes à certains médicaments,
ce qui rend le traitement plus difficile. Le nombre de ces résistances aux
médicaments augmentera probablement, car les médicaments sont
parfois mal utilisés.
Les patients qui sont en cours de traitement pour une IST doivent
s’abstenir de tout rapport sexuel jusqu’à ce que l’infection ait été éliminée
chez eux et chez leurs partenaires sexuels. Par conséquent, l’infection
doit être dépistée chez les partenaires sexuels et ceux-ci doivent être
traités en même temps que le patient.

Les IST d’origine virale, en particulier l’ herpès génital et l’ infection par le


VIH, persistent généralement à vie. Les médicaments antiviraux peuvent
aider à contrôler le développement de ces infections, mais ne permettent
pas encore de les guérir.
PREVENTION DES IST
Les mesures de prévention suivantes peuvent empêcher les IST :

 Pratiques sexuelles à moindre risque, y compris l’utilisation d’un préservatif à


chaque rapport sexuel oral, anal ou génital
 Diminution du risque d’exposition aux IST en réduisant le nombre de
partenaires sexuels, en n’ayant pas de partenaires sexuels à haut risque
(personnes ayant de nombreux partenaires sexuels ou dont les rapports
sexuels ne sont pas à moindre risque) ou en pratiquant une monogamie
mutuelle ou l’abstinence

 Vaccination, disponible pour certaines IST

 Circoncision (qui peut également réduire la transmission du VIH à l’homme)

 Diagnostic et traitement rapides des IST (pour éviter la propagation de la


maladie à d’autres personnes)

 L’identification des partenaires sexuels de la personne infectée, suivie d’une


consultation ou du traitement des partenaires

Des vaccins sont disponibles pour les infections à VPH et les hépatites A et B.
Les personnes à risque élevé d’infection par le VIH peuvent prendre des
médicaments avant d’être exposées pour prévenir l’infection (voir VIH : traitement
préventif avant l’exposition ).
Les préservatifs doivent être utilisés correctement pour être efficaces. Les
préservatifs doivent être mis en place avant la pénétration. Une utilisation correcte
implique de :
 Utiliser un nouveau préservatif pour chaque rapport sexuel.

 Utiliser un préservatif de la bonne taille.

 Manipuler soigneusement le préservatif pour éviter de l’endommager avec les


ongles, les dents ou d’autres objets tranchants.

 Mettre le préservatif lorsque le pénis est en érection et avant tout contact


génital avec le ou la partenaire.

 Déterminer le sens dans lequel le préservatif est enroulé en le plaçant sur


votre index et en essayant de le dérouler délicatement, mais seulement un
peu. S’il résiste, le retourner, puis essayer de l’autre côté. Ensuite, l’enrouler à
nouveau.

 Placer le préservatif enroulé sur le bout du pénis en érection.

 Prévoir un espace d’environ 1,25 cm à l’extrémité afin de recueillir le sperme.

 Avec une main, pincer l’extrémité du préservatif pour chasser l’air hors du
préservatif.

 Si l’homme n’est pas circoncis, faire glisser le prépuce avant de dérouler le


préservatif.

 Avec l’autre main, dérouler le préservatif jusqu’à la base du pénis et expulser


toutes les bulles d’air.

 S’assurer que la lubrification est satisfaisante pendant le rapport.

 Avec les préservatifs en latex, utiliser uniquement des lubrifiants à base


d’eau. Les lubrifiants à base d’huile (comme la vaseline, les huiles végétales,
minérales, les huiles de massage, les lotions corporelles et l’huile alimentaire)
peuvent abîmer le latex et le préservatif peut donc se déchirer.

 Tenez fermement le préservatif à la base du sexe avant de vous retirer, le


retrait devant se produire quand le pénis est encore en érection pour éviter
qu’il glisse.

Vous aimerez peut-être aussi