Dans cette affaire, il s’agit du Sieur Bassetti qui exploite sans déclaration préalable un débit de boissons à consommer sur place de 4e catégorie. C’est ainsi qu’il est poursuivi. La juridiction de 1er degré saisie, elle a décidé que le délit d’ouverture d’un débit de boissons sans déclaration préalable se poursuit par l’intervention renouvelée du tenancier et présente dès lors, aussi longtemps que dure l’exploitation illicite d’un établissement dépourvu d’existence légale, le caractère d’une infraction successive. Le Sieur Bassetti interjette appel et la cour d’appel de Nancy dans son arrêt du 4 janvier 1978 infirme la décision des premiers juges et estime que l’infraction doit être considérée comme un délit instantané qui, en l’espèce n’est pas personnellement imputable à l’exploitant actuel et pour lequel l’action publique serait présentement prescrite donc prononce la relaxe du prévenu. Les parties poursuivantes se pourvoient en cassation. Elles soutiennent qu’il s’agit d’une infraction continue. La question de droit qui se pose est la suivante : l’exploitation d’un débit de boissons avec renouvellement de l’intervention du tenancier peut-elle constituer une infraction instantanée ? A cette interrogation, la haute juridiction répond par la négative. Selon la chambre criminelle, la cour d’appel a méconnu le sens et la portée des textes visés au moyen. Cette solution met d’abord en exergue l’infraction successive (I) avant de souligner les conséquences qui découlent de la solution (II) I/ L’infraction successive A/L’existence d’un seul acte B/ La réitération de la volonté coupable II/ Les conséquences de la solution A/ L’absence de la prescription de l’action publique B/ Une solution justifiée